AFP - La Cour suprême d'appel sud-africaine a déclaré jeudi l'ancien champion paralympique Oscar Pistorius coupable de "meurtre", laissant au tribunal de première instance le soin de réviser sa peine, qui peut théoriquement aller de 15 ans de prison à la perpétuité.
L'accusé est "coupable de meurtre, ayant eu des intentions criminelles" au moment des coups de feu, a déclaré le juge Eric Leach, à l'issue d'une longue lecture - retransmise en direct par plusieurs télévisions sud-africaines - des conclusions de la Cour suprême de Bloemfontein (centre).
"L'affaire, a-t-il dit, est renvoyée à la juridiction de première instance pour revoir la sentence".
Cela n'implique pas un nouveau procès, mais simplement une nouvelle délibération pour modifier la peine de prison.
En première instance, le héros handicapé des jeux Olympiques de Londres en 2012 avait été condamné à 5 ans de prison pour "homicide involontaire", pour avoir tué sa petite amie Reeva Steenkamp de quatre coups de feu tirés à travers la porte des toilettes de sa maison de Pretoria, dans la nuit de la Saint Valentin 2013.
Le parquet avait fait appel, dans l'espoir d'obtenir une condamnation pour "meurtre".
Pistorius était sorti de prison en octobre, au bout d'un an, et placé aux arrêts domiciliaires dans la somptueuse propriété de son oncle. Il est depuis soumis à des travaux d'intérêt général.
Selon Bulelwa Makeke, porte-parole du parquet national, il devrait continuer à bénéficier de son régime actuel jusqu'au prononcé de la nouvelle sentence, qui pourrait intervenir début 2016. "Il ne peut pas retourner comme ça en prison (...) il faut qu'une nouvelle sentence soit d'abord prononcée", a expliqué à l'AFP Mme Makeke.
"Inconcevable"
La Cour d'appel, qui statuait sur le droit et non sur les faits, n'a pas remis en cause la version de l'accusé, qui n'était pas présent jeudi à Bloemfontein, ce qui est normal dans la procédure d'appel sud-africaine.
Pistorius n'a jamais nié avoir tué Reeva. Mais il toujours soutenu qu'il croyait qu'un cambrioleur s'était introduit dans la maison, et qu'il ignorait que son amie ne se trouvait plus dans le lit au moment où il a fait feu.
Les cinq magistrats, parlant d'une "erreur fondamentale" d'interprétation par la juge de première instance, ont retenu le fait que l'ancien sportif, en tirant quatre balles de gros calibre à hauteur d'homme dans la porte d'un étroit cabinet de toilette, ne pouvait pas ignorer qu'il risquait de tuer quelqu'un, qui que soit la victime.
"Je n'ai aucun doute, a martelé le juge, que l'accusé, lorsqu'il a tiré les coups de feu mortels, doit forcément avoir prévu, et a prévu, que la personne derrière la porte, qui qu'elle soit, risquait de mourir (...) l'identité de la victime n'est pas pertinente pour juger de sa culpabilité".
Et pour bien enfoncer le clou, Eric Leach a pris l'exemple de l'auteur d'un attentat à la bombe, qui ignore l'identité de ses victimes, mais est évidemment coupable de meurtre car il a l'intention de donner la mort.
Par ailleurs, a rappelé le magistrat, Pistorius a dit lui-même qu'il n'avait eu aucun contact visuel ou vocal avec le présumé cambrioleur. Il a tiré parce qu'il avait entendu du bruit. L'accusé "ne savait absolument pas si cette personne constituait une menace", a-t-il noté.
Dans ces circonstances, "il est inconcevable qu'un homme raisonnable ai pu penser qu'il était autorisé à tirer avec une arme de gros calibre". C'est pourquoi, a-t-il dit, Oscar Pistorius "n'aurait pas dû être condamné pour homicide involontaire, mais pour meurtre".
June Steenkamp, la mère de la victime, était présente dans les travées du tribunal de Bloemfontein. Elle est restée impassible à l'énoncé du verdict, l'une de ses proches la serrant dans ses bras. Son époux, resté dans sa ville de Port-Elizabeth, a déclaré à une télévision sud-africaine qu'il était "satisfait" de ce nouveau verdict.
Oscar Pistorius, avant la nuit fatale de la Saint Valentin 2013, était une icône du sport mondial. Amputé des deux jambes en dessous du genou, il courait sur des prothèses de carbone souples qui lui ont valu le surnom de "blade runner" (le coureur aux lames).
Plusieurs fois champion paralympique en athlétisme, il a connu l'apogée de sa gloire aux Jeux Olympiques de Londres en 2012, lorsqu'il a été autorisé à s'aligner sur 400 mètres avec les valides, atteignant la demi-finale.
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LE FONDATEUR DE FACEBOOK DEVIENT PAPA ET ANNONCE LE DON DE 99% DE SES ACTIONS
AFP - Le patron-fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg et son épouse Priscilla Chan ont annoncé mardi la naissance de leur premier enfant, une fille, ainsi que le don au cours de leurs vies de 99% de leurs actions à une nouvelle fondation, la "Chan Zuckerberg Initiative".
"Nous léguerons 99% de nos actions Facebook, représentant actuellement une valeur de 45 milliards de dollars, au cours de nos vies pour faire avancer cette mission", écrivent les parents dans une "Lettre à notre fille Max" mise en ligne sur Facebook.
"Alors que tu marques le début de la prochaine génération de la famille Chan Zuckerberg, nous lançons également la Chan Zuckerberg Initiative pour rassembler des gens du monde entier afin d'avancer et de promouvoir l'égalité pour les enfants de la prochaine génération", poursuivent-ils.
"Je resterai PDG de Facebook pour encore de nombreuses, nombreuses années, mais ces problèmes sont trop importants pour les laisser attendre jusqu'à ce que toi ou nous soyons plus âgés pour commencer ce travail", précise Mark Zuckerberg.
Sur la photo illustrant leur lettre, le couple enlacé regarde avec tendresse le bébé emmailloté que tient Mark Zuckerberg dans ses bras. On ne sait pas quel jour exactement est né la petite fille.
"Nous nous concentrerons dans un premier temps sur l'apprentissage personnalisé, éradiquer des maladies, connecter les gens entre eux et construire des sociétés fortes", indique le couple.
"Nous savons que c'est une petite contribution comparée à toutes les ressources et aux talents de ceux qui travaillent déjà sur ces questions. Mais nous voulons faire ce que nous pouvons, en travaillant aux côtés de beaucoup d'autres", poursuivent-ils.
Mark Zuckerberg avait annoncé avant la naissance son intention de prendre deux mois de congés paternité. En révélant la grossesse, fin juillet, il avait aussi confié sur Facebook que le couple essayait depuis plusieurs années d'avoir un enfant mais que Priscilla avait fait trois fausses couches.
Affaire de la sex-tape: TF1 diffusera mercredi une interview de Benzema au JT de 20h
TF1 diffusera mercredi soir lors de son JT de 20H00 une interview enregistrée de l'attaquant Karim Benzema, où il devrait s'expliquer pour la première fois sur sa mise en examen dans l'affaire de chantage présumé à la sex-tape, a indiqué la chaîne mardi à l'AFP.
L'avant-centre du Real Madrid et de l'équipe de France est dans la tourmente depuis sa mise en examen le 5 novembre par la justice française, dans l'enquête sur un chantage présumé à la sex-tape visant le milieu offensif de l'équipe de France, Mathieu Valbuena.
Karim Benzema a été soumis à un contrôle judiciaire lui interdisant de rencontrer son coéquipier des Bleus, ce qui pose la question de leur cohabitation au sein de l'équipe de France à quelques mois de l'Euro-2016.
D'après des sources proches de l'enquête, l'attaquant du Real Madrid a avoué en garde à vue qu'il devait "servir d'intermédiaire" entre Mathieu Valbuena et un ami d'enfance, présenté comme le cheval de Troie des maîtres-chanteurs, en possession d'une vidéo intime où apparaît le joueur de l'OL.
Interrogé sur Europe 1 mardi matin, le Premier ministre Manuel Valls n'a pas été tendre envers Karim Benzema.
"Un grand sportif doit être exemplaire", a déclaré M. Valls. "Tant de gamins de nos quartiers, tant de jeunes se reconnaissent dans des grands sportifs. Et donc, ce sportif, ça vaut pour Karim Benzema, ça vaut pour d'autres, doit être exemplaire. Et s'il n'est pas exemplaire, il n'a pas sa place en équipe de France", a-t-il ajouté.
Après la sortie de ses deux singles : "Femme d'affaires" et "My friends" qui ont fait sa renommée, Marema Fall vient de lancer son tout premier album international intitulé "initié", un mot mandingue qui veut dire "merci". A travers cet opus, l'artiste veut remercier ses fans et les mélomanes.
Accompagnée de son associé Mao Otayeck, qui fut le chef d'orchestre d'Alpha Blondy, Marema a dévoilé hier un album de 11 titres. L'artiste a rencontré la presse au Musée Léopold Sédar Senghor pour présenter son produit. Toutefois, les mélomanes et fans qui attendaient avec impatience l'album devront attendre le 18 décembre 2015 pour se le procurer. À travers "Beugeuleu", "Africa", "Frontière", "Talata Nder" et "Khalela", la chanteuse décortique son plus d'inspiration. "Mon inspiration me vient de la vie, de ce que je vis quotidiennement, ainsi que celle de tout un chacun. C'était très facile pour moi de réaliser cette production. Dans l'album, j'ai intitulé un morceau "dimbaleunté" pour parler de la solidarité. Disons que toutes mes chansons sont en rapport avec la vie, au retour à la source, surtout aux valeurs africaines. Je cherche une certaine authenticité avec une ouverture en plus", explique-t-elle.
Dans cet opus qui va bientôt sortir, l'artiste tient à remercier toutes les personnes qui l'ont soutenue, depuis le début de sa carrière. Elle en profite aussi pour rendre hommage aux femmes. Car, ses premiers singles ont été financés par les femmes. "Je pense que je dois tout mon succès aux femmes et ceux qui sont derrière moi. A chaque fois que j'allais dans une compétition, elles m'encourageaient et votaient pour moi, avec le style folk acoustique que je fais ici au Sénégal. Ce n'était pas évident car, ma musique est plus écoutée à l'extérieur qu'au Sénégal." Pour cette nouvelle production, Marema est retournée à ses origines mandingues au niveau de la sonorité, en plus du titre de l'album "initché" qui signifie merci.
"Je suis une Africaine, plus précisément Sénégalaise. Une tranche de mes origines est mandingue. En plus de cela, je travaille aussi avec un Bambara Mao Otayeck." Parlant de son collaborateur, il faut dire que Marema a décroché l'un parmi les meilleurs arrangeurs. Celui-ci travaille avec des chanteurs comme Salif Keïta, Mory Kanté, Cheikh Tidiane Seck, Stevie Wonder. Mao Otayeck a fait les arrangements de toute cette production. Cependant, pour la promotion de l'album, Marema compte travailler avec des maisons de distribution numérique.
"Très, très, très déçu", Mathieu Valbuena a mis en cause son coéquipier des Bleus Karim Benzema dans l'affaire du chantage à la sex-tape en l'accusant de l'avoir "indirectement" incité à payer, vendredi lors de sa première prise de parole publique.
Ces accusations fragilisent encore un peu plus l'équipe de France à six mois et demi de l'Euro-2016 à domicile, et renforcent les doutes sur la capacité des deux hommes à jouer à nouveau ensemble. Ce qu'ils ne peuvent de toute façon pas faire pour l'instant en raison des conditions du contrôle judiciaire imposé à Benzema, mis en examen le 5 novembre.
Quel a été son rôle dans cette affaire? Valbuena, dont les déclarations étaient très attendues, assure avoir été "incité" par le joueur du Real Madrid à rencontrer ses maîtres chanteurs: "Inciter, ça veut dire +Il va falloir que tu payes+. Indirectement", précise le footballeur de l'Olympique lyonnais, 31 ans, dans un entretien au Monde.
Les deux joueurs avaient eu une conversation le 5 octobre, au centre d'entraînement de Clairefontaine. Benzema, pressé par un ami d'enfance complice des maîtres chanteurs, était censé mettre un coup de pression sur son co-équipier, afin qu'il paie, selon une source proche du dossier.
Le joueur mis en cause, s'il a reconnu en garde à vue l'existence de cette conversation et son rôle attendu d'intermédiaire, s'est toujours défendu d'intentions crapuleuses.
- "Prendre les gens pour des idiots" -
"Dans sa façon de parler, il n'a pas été agressif, il ne m'a pas parlé d'argent concrètement, directement", concède Valbuena au Monde, "mais quand tu insistes pour me faire rencontrer quelqu'un... pffff. Moi, j'ai jamais vu quelqu'un qui va faire détruire une vidéo gratuitement juste parce qu'il m'adore!", charge-t-il. "Faut éviter de prendre les gens pour des idiots".
Benzema a été mis en examen le 5 novembre, notamment pour "complicité de tentative de chantage", avec interdiction de rencontrer son coéquipier. Une mesure qui prive de fait l'équipe de France d'un duo clé à l'approche de l'Euro-2016.
Davantage que le racket en soi, c'est d'ailleurs l'implication d'un "collègue de l'équipe de France" qui est difficile à encaisser, affirme Valbuena.
Celui-ci, entendu le 20 novembre par le juge d'instruction de Versailles en charge de dossier, ne s'était jusque-là pas exprimé publiquement, se retranchant derrière le "secret de l'instruction".
Les trois maîtres chanteurs présumés, ainsi que le désormais fameux ami d'enfance de Benzema, Karim Zenati, ont tous été mis en examen et écroués. Ils avaient tenté de faire chanter Valbuena, après que le joueur s'était fait dérober cette vidéo intime. Valbuena avait alors immédiatement prévenu la police.
"Lorsque je me rends à ma première audition, je suis loin d'imaginer qu'il y a Karim Benzema dans cette histoire. Mais bon, les enquêteurs n'ont pas attendu de savoir ce qu'il s'est dit entre Karim et moi pour qu'il soit mis en examen. D'ailleurs, les policiers m'ont dit: +Ne vous en faites pas, on n'a pas besoin de votre témoignage+", affirme le footballeur.
- "C'est quand même bizarre" -
Il raconte également avoir reçu un appel de Benzema après que l'affaire a éclaté, passé le 20 octobre "pas avec son téléphone et pas sur le mien, mais sur celui d'un membre du staff de Lyon".
"Il me dit: +Mat, mon nom est sorti, c'est quoi ce bordel, je ne peux pas être dans des affaires comme ça...+ Je lui réponds: +Karim, écoute, y a rien de spécial, t'as rien fait, y a pas de souci+. Mais au fond de moi, je me dis que c'est quand même bizarre qu'il ait voulu me faire rencontrer cette personne-là", raconte Valbuena.
Durant cette même conversation, selon Valbuena, Benzema lui demande de démentir son implication: "C'est chaud, ça va prendre des proportions de fou, moi j'ai une fille et tout", lui aurait dit Benzema.
"Si un jour je dois le faire, je le ferai, je l'ai fait pour Djibril... Mais pour l'instant, je ne peux rien faire", a répondu Valbuena, en référence à l'ancien attaquant des Bleus Djibril Cissé, entendu lui aussi par les enquêteurs au début de l'affaire, avant d'être innocenté.
Valbuena l'assure: "La grosse différence entre Djibril et Karim, c'est que Djibril ne m'a jamais demandé de rencontrer quelqu'un. Alors que Karim, lui, l'a fait".
VALBUENA ACCUSE BENZEMA DE L'AVOIR INDIRECTEMENT INCITÉ À PAYER
Mathieu Valbuena accuse son coéquipier des Bleus Karim Benzema de l'avoir "indirectement" incité à payer ses maîtres chanteurs dans l'affaire de la sex-tape, dans un entretien au Monde publié vendredi.
"Inciter, ça veut dire: +Il va falloir que tu payes.+ Indirectement", répond Valbuena au journaliste qui lui demande si Benzema ne l'a pas simplement incité à voir les maîtres chanteurs, sans faire réellement pression sur lui.
Dakar, 23 nov (APS) – La Confédération africaine d’athlétisme (CAA), dans un courrier signé de son président le Camerounais Hamad Kalkaba Malboum, apporte son soutien à l’ancien président de l’IAAF Lamine Diack, mis en examen dans le cadre d’une affaire de dopage.
’’Nous manifestons toujours notre fidélité, notre affection et notre soutien total au président Lamine Diack qui s’est dévoué corps et âme pendant plusieurs décennies pour servir cette noble discipline aussi bien au plan continental qu’au plan mondial. Les valeurs morales que nous lui connaissons ne pâtiront guère de notre confiance et de notre foi en sa personne’’, rapporte le courrier publié sur le site de la CAA.
Le président de la CAA, élu vice-président de l’IAAF en août dernier, appelle à ’’l’unité, au calme et surtout à la sérénité devant cette douloureuse épreuve’’.
Il invité à ’’mettre en relief les valeurs qui font le ciment de notre famille : unité-solidarité et fraternité’’.
’’Ces valeurs, qui nous ont été en grande partie inculquées par notre cher Président Lamine Diack se justifient aujourd’hui plus que jamais et doivent guider notre conduite devant cette adversité sans précédent’’, mentionne le courrier.
Le document relève que ’’sans préjuger des éléments de l’enquête en cours - toutes les personnes citées bénéficient totalement de la présomption d’innocence’’.
Lamine Diack, ancien président de l’IAAF (1999 à 2015), a été mis en examen début novembre par la justice française ’’pour corruption passive et blanchiment aggravé’’.
Suspendu provisoirement comme membre honoraire du CIO, il a démissionné de ce poste.
CE QUE THIONE SECK M'A DIT EN PRISON…
Ousmane Seck, chanteur
Aminata Faye Et Aïda Kane |
Publication 21/11/2015
C'est avec le titre "Droit de l'Homme" que le leader du groupe Ouz band a marqué ses débuts dans le paysage musical. Même si certains l'avaient déjà découvert lors des premières parties de certains musiciens, c'est avec ce single que le grand public a découvert le frangin de Thione Ballago Seck. Dans une tenue traditionnelle toute blanche, Ousmane Seck a accueilli avec grande joie l'équipe d'EnQuête. De ses activités à la situation carcérale de son grand frère, le chanteur passe d'un instant de rire à des moments d'émotion…
Cela fait un moment qu'on ne vous voit plus, où étiez-vous ?
Je travaillais dans mon coin. Car si on veut faire un bon produit, il faut se cacher et travailler. Ainsi quand on sort un album, tout le monde saura que des efforts ont été consentis et des sacrifices faits. C'est comme cela que je conçois les choses. D'habitude, quand je sors un album je reste longtemps avant d'en sortir un autre. Je veux que mes albums fassent du chemin et soient bien consommés. D'ailleurs, les plus grands musiciens du monde adoptent cette stratégie. C'est le cas des artistes américains et anglais par exemple. Et à chaque fois qu'ils sortent leurs produits les gens le consomment. Mais malheureusement, c'est le contraire en Afrique. La durée de vie d'un album varie entre 1 et 2 ans. Après, l'album est rangé dans les tiroirs. C'est pour cela que je ne suis pas pressé.
Vous étiez en tournée Européenne alors que vous êtes absent au niveau national, qu'est-ce qui justifie ce choix de se produire à l'étranger ?
Nous avons nos propres réalités. Nous avons un public amateur. En d'autres termes, les produits qui sont mis au devant de la scène musicale sénégalaise en général ne sont pas de bonne qualité. A cela s'ajoute le fait que les Sénégalais ne savent pas consommer un album pendant une longue durée. Le succès, aussi éclatant soit-il, généralement est éphémère. C'est pour cela que certains artistes se précipitent pour mettre sur le marché de nouveaux produits afin qu'on ne les oublie pas. C'est à cause de cela que les albums se succèdent de manière fréquente. La concurrence y est donc pour beaucoup. Maintenant, si toi tu as ta logique ou une autre vision qui n'est pas la leur, il te faudra faire doucement, prendre du recul car le succès risque de ne pas faire long feu. L'artiste doit être conscient qu'il a une carrière à gérer. Par conséquent, il ne doit en aucun cas suivre ce qui se fait aujourd'hui. Il y a des artistes qu'on n'entend plus parce qu'ils ont mal géré leur plan de carrière. Ils veulent souvent être au-devant de la scène vaille que vaille. Ils veulent chaque mois sortir une nouvelle chanson pour marquer leur présence. Ce qui n'est pas mon cas. Personnellement, je prends tout mon temps pour bien faire les choses. S'agissant de la tournée, cela fait trois ans que je ne suis pas sorti du territoire national. J'ai pu faire ces concerts à l'étranger grâce à l'association sénégalaise nommée "Mbollo Inetiamé" basée en Italie. Elle a organisé un festival de deux jours auquel j'étais invité. J'hésitais entre partir ou rester au début. C'est après que ma femme et quelques membres de mon staff m'ont convaincu d'y aller pour renouer des contacts et rebondir sur le plan international. Lors de cette tournée, j'ai fait 4 prestations dont 3 en Italie et une en France. Alhamdoulilah, j'ai fait beaucoup de rencontres et de nouvelles opportunités s'offrent à moi aussi. Aussi court qu'a été le séjour, cela m'a permis d'acquérir une certaine expérience tout de même.
Mais est-ce que vous jouez dans des endroits de la place ?
Je joue presque tous les jours dans des clubs de la place. Auparavant, je jouais tous les mardis et mercredis au Madison. Mais actuellement, il y a quelques soucis au Madison sur lesquels je ne peux ni ne veux me prononcer. Parce que je n'étais qu'un simple employé du Madison. Alors je ne connais pas les vraies raisons de sa fermeture. Je peux juste dire que je ne joue plus là-bas. Par contre, je continue à jouer dans d'autres lieux à Dakar.
Aujourd'hui où en êtes-vous dans la prise en charge de votre carrière ?
Ma carrière évolue normalement. Je joue régulièrement. En ce moment, je suis en train de préparer le troisième anniversaire de mon groupe. Il y a un album en cours qui est en studio. Nous comptons aussi faire une autre tournée internationale avec mon groupe. Nous avons programmé d'organiser notre anniversaire le 11 décembre 2015, mais comme je viens d'une tournée de deux mois, j'ai été obligé de décaler la date.
Nous avons remarqué un certain ralentissement dans votre carrière alors que vous avez du talent et une expérience dans la musique, qu'est-ce qui ne marche pas ?
D'abord il faut savoir qu'au Sénégal, pour que les gens aient de vos nouvelles, il faut que vous soyez présent dans les médias et faire partie d'un label qui possède une télévision, un journal ou une radio. Mais il te faudra aussi te conformer aux règles de ce label qui te dira quoi faire et ce qu'il ne faut pas faire aussi. En général, un label a ses propres animateurs qui organisent les concerts pour leurs propres artistes. Donc, c'est évident que ce sont eux qu'ils mettent le plus au-devant de la scène. Dans mon cas, je fais ma propre promotion parce que je suis indépendant. Cependant, il y a des télés qui mettent au même pied tous les artistes. Il y a des télévisions et des radios qui ne font pas cette différence entre les artistes du groupe et les autres. Nous sommes au Sénégal et nous savons ce qui se passe dans le pays. Je rends grâce à Dieu, le talent est bien là. Si c'est de la connaissance également j'en ai pas mal. Donc il n'y a pas de raison pour que ça ne marche pas comme je le veux. Mais quelque part je comprends pourquoi les choses se passent d'une certaine façon. La seule chose qui peut expliquer cette situation est que je ne suis pas dans un label. Pour tout ce que je fais, il faut que je débourse de l'argent moi-même. Je ne suis pas comme les artistes pour qui on arrange tout. On fait tout pour eux. Je n'ai pas cette chance et je me contente de ce que j'ai. Je ne m'en plains pas.
Mais ne devriez-vous pas dépasser ce stade aujourd'hui ?
Même si cela ne marche pas comme je veux, les choses vont bien quand même. Parce que si faire une carrière, c'est se produire en live avec des prestations ici et là, je suis dans cela. Si aussi faire une carrière, c'est être présent dans les médias je peux y être. Seulement, je ne désire pas faire des sorties pour ne rien dire parce que trop de promotion tue aussi la communication. Au Sénégal, il est facile de mettre un artiste sous les feux des projecteurs pendant un bout de temps. Mais cela ne dure généralement que le temps d'une rose. Après on prend un autre artiste pour en faire autant. C'est pour cela que moi, j'ai opté d'y aller doucement. Je me contente de ce que j'ai mais je ne dors pas non plus sur mes lauriers. Et je n'attends aussi personne. Je suis dans mes activités et je suis bien patient parce la musique est un long chemin. J'ai vu beaucoup d'artistes qui se sont imposés aux médias et ils en ont subi les conséquences. Pour moi ce genre de chose est à éviter. Moi quand je décide de faire des sorties médiatiques c'est pour dire des choses importantes. J'ai beaucoup de choses à faire. Maintenant, cela va de soi, c'est mon avis, ça n'engage que moi.
Votre frère Thione Ballago Seck qui a joué un rôle capital dans votre carrière musicale a été incarcéré depuis juin dernier pour détention de faux billets de banque. Comment vivez-vous cela ?
On l'a tous appris au même moment et cela fait mal à tout le monde. L'incarcération de Thione Seck ne peut être que triste pour tous les Sénégalais eu égard à tout ce qu'il a fait dans la musique. Toutefois, l'on considère que c'est la volonté divine. Aussi, il y a toujours des hauts et des bas dans la vie et on l'accepte. Il y a la vie et la mort, le bonheur et la tristesse, l'échec et la réussite. Ainsi va la vie. Les choses se succèdent et ne ressemblent guère. On est appelé à vivre avec ces conditions. Il n'y a pas longtemps, des artistes nous ont quittés et personne ne peut dire que ce n'est pas la volonté divine. Ceux qui vivent toujours n'ont rien fait pour rester ici. Donc on doit tout remettre entre les mains d'Allah tout en comprenant que si on échoue ici, on réussira ailleurs. C'est le destin et tout croyant doit pouvoir accepter ce que Dieu a décidé. Maintenant, prions pour que le mal disparaisse à jamais. Thione Seck a un bon moral d'ailleurs ce que je dis, ce sont entre autres ses paroles à lui. Quand je lui rends visite, il me dit que c'est une chose qui devait arriver et que si ce n'était pas ce pour quoi il a été arrêté, ça allait être autre chose. Il croit fermement que ce qui lui arrive résulte de la volonté divine. Donc, rendons grâce à Dieu.
Le croyez-vous capable de ce dont on l'accuse ?
L'enquête est en cours et je ne peux pas répondre à la place de la justice. Nous sommes du même père et de la même mère donc, c'est le même sang qui coule dans nos veines. Ce qui lui arrive ne peut alors que me toucher au plus profond de moi même. Durant toute ma tournée européenne je n'ai pas vécu de grands moments de bonheur à cause de ce qui lui est arrivé. Cela me touche et touche tout le monde. Au cours de mes déplacements en Italie, en France, ici à l'aéroport de Dakar, des religieux et de simples Sénégalais dans l'avion m'ont approché pour compatir à ma douleur et celle de ma famille. Cela veut dire que tout le monde est avec nous et c'est assez signifiant. Des gens que je ne connais même pas m'appellent pour me dire qu'ils connaissent des marabouts qui peuvent prier pour que Thione rentre chez lui. Des gens qui se soucient de lui alors qu'ils ne le connaissent pas du tout, mais cela témoigne de l'amour qu'ils ont pour lui.
A l'image de Ballago, vous aussi avez un enfant chanteur. Où en est sa carrière ?
Mandiaye est avec moi à Ouz Band. Il fait les premières parties de mes soirées. Il fait son chemin, prions pour qu'il ait une bonne carrière parce qu'on est dans une famille griotte. Ce qu'il fait avec moi actuellement, c'est ce que je faisais avec la chanteuse Fatou Guewel, mes frères Mapenda et Thione Seck. Il assure mes premières parties. La musique ou la belle voix est un don que Dieu donne à l'être humain. Dans ma famille, tout le monde ne chante pas ou du moins tout le monde n'a pas une belle voix et ceux qui ont eu ce don en profitent.
Où en êtes-vous avec votre prochain album et à quoi est-ce qu'on peut s'attendre ?
Je ne peux pas me prononcer sur la date de la sortie de mon album actuellement parce que comme on dit "l'homme propose et Dieu dispose". Mais en tout cas, la sortie se fera avant le troisième anniversaire et il y aura au minimum 14 ou 15 morceaux. On compte y intégrer des titres de Mandiaye Seck. C'est mon fils et je l'encadre. Puisqu'il a rejoint son père dans ce qu'il fait, c'est à moi de m'occuper de sa carrière. C'est pour cela que désormais on fera tout ensemble. Il me faut lui trouver un bon plan de carrière. L'album pourrait aussi comporter 20 morceaux. On ne sait jamais. Mais sachez tout de même que ce sera avant la date d'anniversaire et que ce sera du lourd.
Après votre duo avec la chanteuse Pierrette Adams, avez-vous eu une occasion de faire un autre duo avec un artiste africain ?
Oui il y a un artiste camerounais qui m'a appelé quand j'étais en France pour me dire qu'il voulait faire un duo avec moi. J'ai accepté car je me suis dit que mon featuring avec Pierre Adams a dû lui plaire pour qu'il me contacte. Mais depuis lors, je n'ai pas eu de ses nouvelles.
Serge Martin Bambara, plus connu sous le pseudonyme de Smockey, est un rappeur burkinabè. Membre fondateur du mouvement le Balai citoyen avec son ami Samsk’Le Jah, il a mis sur le marché son 5e album, baptisé Pre’volution, un triple album de 31 titres dans lequel l’artiste revient sur l’histoire récente de son pays. Pré’volution est une fusion des termes «prémonition», «révolution» et «évolution». Certaines chansons de cet album, selon Rfi, ont été écrites trois ans avant l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 au Burkina Faso qui a conduit à la chute du régime du Président Blaise Compaoré.
Smockey est né le 24 octobre 1971 à Ouagadougou, d’un père burkinabè et d’une mère française. Autour des années 88/89, la scène naissante du hip-hop dans la capitale du Burkina commence à intéresser le jeune homme. En 91, il quitte le Burkina et s’installe en France pour poursuivre ses études. Là, en parallèle de sa formation d’hôtelier, il entreprend avec un ami camerounais de travailler en studio comme arrangeur. Il fait ses réels débuts de rappeur à ce moment-là.
En 99, il signe un premier contrat avec la major EMI et sort un premier single La steupie avec en featuring, la chanteuse Laam. Il devient alors Smockey, contraction de «se moquer». Après avoir flirté avec le showbiz français, il effectue son retour au Burkina en 2001 où il monte un studio, Abazon («il faut faire vite» en bissa), au service du rap national.
Il débute en produisant son premier album Epitaphe qui impose d’entrée un style et une écriture sans concession. D’aucuns se souviennent du titre Ouaga c’est pas les states. L’année suivante, on le retrouve au festival Sénérap, puis au festival de rap du Bénin. Ses prestations scéniques révèlent l’énergie et la détermination du rappeur. Avec son studio et sa structure de production, le rappeur s’impose comme un orfèvre de la scène hip-hop du Burkina Faso. On y voit passer Yeleen, Faso Kombat, Black Maarabouts et d’autres.
Avec Zamana («le peuple» en bissa) sorti en 2004, Smockey impose sa personnalité, délivre des messages dénonciateurs, évoque la réalité sociale de son pays et par-là même du continent. Du point de vue musical, il tente une alliance entre tradition et modernité. Il invite aussi de nombreux artistes comme Didier Awadi ou Yeleen. Désireux d’inscrire sa démarche citoyenne et artistique sur l’ensemble du territoire burkinabè, il organise une tournée de 10 dates au «Pays des hommes intègres». 2004 est aussi l’année où il reçoit un Kundé d’honneur pour sa contribution à la promotion de la musique rap au Burkina.
Très intéressé par la vie politique de son pays, Smockey se moque encore et toujours et sort fort à propos en décembre 2005 un maxi, Votez pour moi, alors que bat la campagne présidentielle.
En 2007, il frappe une nouvelle fois avec l’album Code noir dont est tiré le tube Y-yamma qui a pour thème le mariage forcé. Cette chanson lui vaut la récompense du Kundé de la meilleure chanson moderne d’inspiration traditionnelle. Et Smockey n’en finit pas de s’insurger. Avec son acolyte Samsk’Le Jah, il présente un an plus tard un nouveau titre, A balles réelles, qui dénonce la répression face à la crise universitaire de juin 2008.
A l’approche de l’anniversaire des indépendances africaines en 2010, le rappeur toujours en verve concocte un nouveau titre percutant à la mesure de son engagement : 50 ans 2 dépendance. Ce morceau apparaît sur le nouvel album Cravate costards et pourriture sorti cette année. Sa voix puissante et son flow souple servent d’amplificateurs à des textes révoltés, mais qui ne manquent souvent pas d’humour. Des morceaux qui finalement, malgré tout, se refusent au fatalisme.
Qu’il soit au Nigéria ou ici, au Sénégal, le jeune homme est absolument passionné par la musique, surtout quand elle est religieuse, autrement dit lorsqu’elle parle de Dieu. Newman Chima est un artiste « gospel » qui a produit l’essentiel de ses œuvres musicales au Sénégal, un pays qu’il a appris à aimer, même s’il avoue qu’on ne le connaît pas encore très bien par ici. Prévue en 2016, sa tournée nationale devrait pouvoir y remédier. Voici le portrait de ce Nigérian d’origine.
De teint clair, tout de noir vêtu et le visage souriant, voilà comment le jeune homme s’est présenté dans nos locaux, en compagnie de son manager. Newman Chima est un artiste nigérian installé au Sénégal depuis 2011. Il fait du « gospel », un genre musical religieux, comme il fait aussi de la musique traditionnelle. Mais Chima dit devoir son talent d’artiste au Sénégal, parce c’est ici qu’il a produit la plus grande partie de sa musique. Et c’est sans doute pour cette raison que le chanteur nigérian ne cesse de chanter la légendaire « Teranga » des Sénégalais, qu’il juge plutôt «généreux et bien éduqués».
Newman Chima en est déjà à deux albums : « Tempo Praise » et « Trust in Him » (Croire en lui). Sa musique parle de Dieu, et c’est à cela qu’il a choisi de consacrer sa vie, autrement dit rapprocher les gens de Dieu. Mais Newman Chima a surtout l’ambition d’être l’une de ces voix porteuses de paix, de dialogue, de multiculturalisme, d’ouverture, de démocratie et de liberté. «Je suis devenu artiste parce que c’était la seule opportunité pour moi de communiquer» dit-il à ce sujet.
En 2013, l’artiste était en concert au Théâtre National Daniel Sorano, il s’est aussi produit dans certaines boites de nuits de Dakar, et c’est encore lui qui avait assuré l’ambiance côté nigérian, pendant les festivités du 40ième anniversaire la Communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), ici, Place de la Nation (ex-Obélisque) à Dakar. Newman Chima explique aussi qu’il ne reste pas vraiment dans son coin, puisqu’il s’entretient avec certains artistes nigérians, et aussi sénégalais comme Adiouza, Didier Awadi, Baba Hamdy, pour ne citer que ceux-là.
Le chanteur de « gospel » avoue tout de même qu’il n’est pas encore très connu ici au Sénégal. L’artiste prévoit d’ailleurs toute une tournée nationale qui devrait avoir lieu en 2016, juste après la tournée nigériane, en plus de la série de concerts qu’il donnera à Dakar.
Newman Chima se dit aussi très préoccupé par le retour de la paix dans son Nigéria natal, aujourd’hui frappé par le terrorisme. Le jeune homme promet d’ailleurs de faire de son « gospel » à lui, une autre façon d’éteindre cette terreur.
Et si Newman Chima est nigérian jusqu’au bout des ongles, il est aussi plutôt satisfait de sa « sénégalité ». D’origine Igbo, l’une des ethnies de son pays, il a bien l’intention de s’installer ici au Sénégal, avec pourquoi pas, une épouse sénégalaise. De quoi faire le lien entre lui et son pays d’adoption.