Le DJ américain Will.I.Am sera la vedette du programme d'inauguration du Grande stade de l'Olympique lyonnais, situé à Décines-Charpieu (est de Lyon), le 9 janvier après le match de Ligue 1, Lyon-Troyes, a annoncé lundi soir le président de l'OL, Jean-Michel Aulas.
Cette inauguration sera organisée en trois parties: à partir de 14H00, quelque 1.500 jeunes adhérents des clubs partenaires de l'OL, de Décines-Charpieu ou de l'association Sport dans la ville, danseront un tableau humain, avant la rencontre de la 20e journée de championnat de France, Lyon-Troyes, retransmise en direct sur Canal Plus (17H00).
La compagnie lyonnaise des Pokemon Crew est également au programme après la rencontre et avant le DJ Set proposé par Will.I.Am durant 45 minutes.
"Je voulais remercier Universal pour toute la partie artistique avec la présence de Will.I.Am. Cela va donner une résonance incroyable à cet événement, à la hauteur du Grand stade. Will.I.Am a une notoriété mondiale. C'est une immense fierté de recevoir ce grand artiste américain", s'est félicité le président de l'OL, Jean-Michel Aulas.
Le Grand stade de l'Olympique lyonnais, d'une capacité de 59.000 places, doit recevoir six matches de l'Euro de football 2016 mais aussi les deux finales des coupes d'Europe de rugby au printemps ainsi qu'un concert de Rihanna au mois de juillet.
MULTIPLE PHOTOS
UN CD À 8 MILLIONS
Waly Seck vend aux enchères son nouvel album
BOUBACAR BADJI DE SENEPLUS |
Publication 14/12/2015
Adjugé à 8,5 millions ! Et l'heureux gagnant, l'heureuse gagnante doit-on dire, est Bébé Basse Diagne, fille du défunt Ben Basse, fondateur du groupe Excaf ! Pendant 48 heures, elle sera l'unique détentrice de la nouvelle production de Waly Seck, "Xeel", un double Cd de 22 titres qui sera mis sur le marché pour le grand public le 16 décembre. Pour la présentation de son nouvel album, samedi au Penc Mi, le fils de Thione Seck a donc frappé fort.
Les enchères ont été lancées à 1 000 000 de francs Cfa. DJ Boubs du Groupe futurs médias tenait le micro. Sac sur le dos Zicka Diagne, un habitué des spectacles du chouchou des jeunes filles, défie ses concurrents : 2 000 000 ! Babacar, un Gambien, réplique en posant un million de plus. Dj Malick, venu spécialement des États-Unis, dit-on, rajoute 200 000 francs.
À 3 millions 200 mille, Dj Malick semblait tenir le bon bout. Petit moment de silence. Suspense. Penc Mi retient son souffle. C'est le moment choisi par le Gambien pour revenir à la charge pour 3,5 millions. Un certain Matar Sy s'arrache et met 3,7 sur la balance.
Surprise, Waly propose lui-même pour son produit 4 millions. Mais c'est pour la bonne cause, il veut l'offrir à l'épouse de Dj Boubs, Mama Diarra. Le public est conquis, mais Abba, animateur à la SEN Tv, s'oppose à ce procédé. Dans la foulée, ce dernier demande aux acheteurs potentiels de monter à 5 millions.
Objection retenue ! La vente aux enchères est de nouveau relancée. Hameth Thiaw et bébé Basse Diagne entrent en scène pour ce qui semble être la dernière ligne droite. Pour balayer les 5 millions du premier, la seconde propose 5,5.
L'affaire était quasi pliée. C'est l'instant choisi par la danseuse Ndèye Guèye pour annoncer Aïcha Diallo, qui prend tout le monde de court : "Que l’huissier de justice clôture la vente à 8 millions. J’achète le double Cd et dès demain Waly pourra être en possession de la somme."
Le public croyait mal entendre. Boubacar Diallo demande à la dame de confirmer sa proposition. Ce qu’elle fait avec assurance.
Bébé Basse ne pouvait accepter cet affront. Elle demande quelques minutes de réflexion et revient en force : 8,5 millions de francs Cfa. Une fois, deux fois, trois fois.... Adjugé ! Maitre Bâ, huissier de justice, procède aux formalité d'usage. L'argent récolté, assure Dj Boubs, est destiné à des œuvres caritatives.
Il était 4h37mn. La soirée pouvait continuer. Au grand bonheur des mélomanes, qui ont profité de deux titres du nouvel album, et de Waly Seck, qui venait de réaliser un gros coup marketing dans le paysage musical sénégalais.
Wally Seck a procédé pour une première fois à une vente aux enchères d'un unique exemplaire de cd au cours d'une soirée au "Penc mi". Parmi tous les fans présents pour acheter l'album, Bébé Basse Diagne est celle qui a raflé la mise en mettant sur la table 8 millions 500 mille F CFA.
"Penc mi" s'est transformé en une véritable machine à sous le samedi dernier. Et pour cause, le fils de Thione Seck et chouchou des jeunes filles y procédait à une vente aux enchères d'un unique exemplaire d'un Cd tiré de son nouvel album intitulé "Xel".
Une façon pour Wally Ballago Seck de choyer un fan qui sera le plus apte à mériter cette marque d'estime. Et selon l'artiste, une partie des fruits de cette vente sera réservée à des couches défavorisées de la population. C'est aussi une manière d'anticiper sur les cadeaux de Noël et de Nouvel An, après une longue absence sur la scène discographique nationale.
Ce précieux opus de 22 titres, répartis en deux cd, était encastré dans une caisse pour plus de sécurité. 8 millions 500 mille F CFA, c'est la somme plafonnée par Bébé Basse Diagne, fille de feu Ben Basse Diagne, qui a eu l'honneur d'obtenir le cd sur vente aux enchères.
Dans une salle remplie de fans, Wally n'a pas eu de mal pour conquérir son public. Du premier au dernier morceau, ses inconditionnels ont chantonné tous les refrains, accompagnés de pas de danses endiablés. Même les journalistes qui étaient venus couvrir l'événement ont fini par se transformer en véritables danseurs. Et pour le danseur Amath Thiou, le nouveau "roi du Mbalax" se nomme Wally Ballago Seck.
J'AI LE DROIT DE ME TROMPER
Amy Sarr Fall, directrice du mensuel "Intelligences Magazine"
Sur les réseaux sociaux sénégalais, il se dit que sa page Facebook est la plus visitée de ce pays. C'est dire l'intérêt que suscite le personnage de Amy Sarr Fall, la patronne d'Intelligences Magazine, l'une des revues les plus luxueuses du paysage médiatique sénégalais, et qui se distingue par ses interviews-chocs. Bien que très connue et très suivie, peu de Sénégalais connaissent au fond qui est Amy Sarr Fall. Et elle tient elle-même à préserver son jardin secret. Il y a des parties de sa vie que Amy Sarr Fall tient à préserver du regard. Il n'empêche, l'entretien qu'elle accorde au journal Le Quotidien, à la veille du lancement aujourd'hui du Club Intelligences Citoyennes, et à l'occasion de la cinquième année du magazine Intelligences, montre un personnage altruiste, totalement engagé pour le développement de son pays et de son continent, et qui, marchant sur les pas de ses aînées, veut montrer que l'on peut être jeune, femme et Africaine, et avoir une mentalité de gagnante, et vouloir transmettre la même ambition à tous les jeunes africains.
Bonjour Amy Sarr Fall. Vous êtes la patronne d'Intelligences Magazine qui fête son cinquième anniversaire et à cette occasion, vous préparez la Grande rentrée citoyenne. De quoi s'agit-il et comment cela va se décliner ?
La Grande rentrée citoyenne est un événement qu'Intelligences Magazine a initié en 2012, à un moment où l'on observait une crise dans le milieu de l'éducation qui était marquée par des grèves et qui affectait le moral des parents et des étudiants. Notre objectif était alors de fédérer davantage autour des valeurs essentielles à la construction d'une Nation forte. Il fallait montrer à ces jeunes des exemples de parcours, mettre en avant des mentors. Des leaders dans leur domaine, pour dire à ces jeunes, "nous avons vécu l'année blanche. Nous avons eu à traverser des moments bien plus difficiles et pourtant à force d'abnégation, à force de courage et surtout à force de patriotisme, nous sommes là devant vous pour être cités en exemples". C'était une belle façon de les motiver, surtout en présence du Pr Mary Teuw Niane, ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche, qui a été à nos côtés depuis le début.
Et la première édition a été tellement bien accueillie que nous nous sommes dit que ce serait dommage que cela ne soit pas inscrit dans le calendrier académique. Notre motivation est aussi venue de la confiance des chefs d'établissement qui ont inscrit leurs étudiants, de la confiance des parents d'élèves qui, à travers leurs associations, se sont organisés pour rendre possible la participation de leurs enfants, mais aussi et surtout de la confiance des professeurs qui sont toujours présents aux côtés de leurs élèves. Nous avons également bénéficié de celle des pouvoirs publics qui se sont toujours montrés présents à cette manifestation que nous organisons sous le parrainage d'honneur de Sem Macky Sall, président de la République. Vous comprendrez que nous n'avions pas alors le droit de manquer la grande rentrée cette année. Je remercie la presse sans qui, nous n'aurions pas eu toute cette visibilité. Je remercie aussi le Peuple sénégalais d'avoir accepté la rentrée citoyenne qui cette année va célébrer sa 4ème édition.
Quelle sera la particularité de cette 4ème édition prévue ce lundi?
Cette année marque le cinquième anniversaire d'Intelligences Magazine. Nous nous devons de redoubler d'efforts pour que cette confiance soit davantage méritée. Nous avons des mentors aux parcours très intéressants. Des mentors qui ne sont pas souvent devant la scène mais qui sont venus pour rappeler aux jeunes que nous sommes tous ensemble et que sans eux, le Sénégal ne se fera pas. Le Sénégal ne se fera pas sans sa jeunesse. C'est le message que nous allons tous lancer. En sommes, nous allons être nous-mêmes, des citoyens, conscients de leur potentiel et de la force de leur unité.
Au-delà de La Grande rentrée citoyenne, il y a aussi Intelligences Magazine, qui organise cette grande manifestation. Intelligences a un positionnement assez particulier dans le paysage médiatique sénégalais en ce sens qu'il sort de l'ordinaire. Et d'abord ce qui frappe, c'est son titre. Est-ce un appel à l'intelligence ou est-ce une façon de montrer que c'est le gisement de l'intelligence dans un nid où règne la médiocrité. Qu'est-ce qui justifie ce titre ?
(Rires) Ce n'est certainement pas votre deuxième proposition ! Intelligences, c'est d'abord une revendication. Revendiquer, dans un monde où chaque peuple cherche à mettre en avant son intégrité, l'intelligence du continent africain dans la résolution des conflits, des problèmes qui affectent le monde aujourd'hui. On parle d'environnement, d'autosuffisance alimentaire, de paix durable, d'énergies renouvelables… C'est très important qu'on écoute de façon sincère ce que les Africains ont à dire. C'est cette revendication que nous portons aujourd'hui. Pour dire que l'Afrique a la possibilité d'être à la table de toutes les décisions qui l'affecteront. On a dépassé le stade où l'on décide pour l'Afrique. Nous ne sommes plus dans l'Afrique des années 60, 70 ou 80. Nous sommes à l'époque d'une Afrique connectée, avec un profil démographique unique. Où la jeunesse qui est sa plus forte opportunité est également sa plus grande menace. Si nous ne faisons pas attention, si nous ne trouvons pas les moyens de répondre à leurs aspirations, cette opportunité peut se transformer en cauchemar. C'est pour cela qu'il est important de mobiliser cette intelligence pour lutter contre le gaspillage intellectuel. Faire en sorte que chaque personne, chaque jeune ait le droit d'aller à l'école. On ne doit pas souffrir en allant à l'école. Et souvent, malheureusement, c'est ce qui se passe aujourd'hui. On a souvent des jeunes qui souffrent et qui marchent des kilomètres sous le soleil avant d'arriver exténués et avec une concentration réduite. Alors si la pénibilité se rajoute à l'épreuve d'apprentissage qui requiert déjà beaucoup de ces jeunes, il ne faudra pas s'étonner que le culte de l'excellence devienne pour certains inatteignable et illusoire.
Intelligences Magazine a pour vocation de rappeler davantage l'importance de développer l'intelligentsia africaine, l'importance de promouvoir le savoir à travers le partage d'expériences, à travers la valorisation de notre héritage qui est très importante, parce qu'avant de prétendre régler les problèmes de demain, il faut montrer que nous avons su régler ceux d'hier. Pourquoi pas revoir le programme d'histoire, pour que la contribution d'illustres leaders comme Cheikh Hamidou Kane, auteur de L'Aventure ambiguë, Pr Amadou Makhtar Mbow, ancien directeur de l'Unesco, ces bibliothèques vivantes, les anciens combattants, soit davantage mise en relief pour rappeler ce que l'Africain a fait pour son continent, et pour le monde. Nous avons tous un rôle à jouer pour éveiller la fierté panafricaniste chez nos jeunes. Qu'ils sachent qu'être Africain, c'est valeureux. Vous avez entendu quand Donald Trump a choqué tout le monde en disant d'interdire aux musulmans d'entrer aux Etats-Unis. Demain, quelqu'un peut dire la même chose sur les Africains parce que nous avons été tellement stigmatisés. On a longtemps fait croire que c'est un continent pauvre. On ne regarde même plus l'Afrique comme les grands ensembles, comme plus d'une cinquantaine de pays. On regarde l'Afrique comme un îlot. Et cela n'est plus acceptable. Notre diversité est notre plus grande richesse.
Le lancement prochain du Club Intelligences Citoyennes a été annoncé. En quoi consiste ce projet ?
Le Club Intelligences Citoyennes, c'est d'abord un club de réflexion. Pour moi, quand on parle des EtatsUnis d'Afrique, quand on parle d'unité africaine, il faut d'abord une connaissance aiguë de l'Afrique par ses citoyens. Et c'est pour cela qu'on se dit, pourquoi ne pas, à travers une série de conférences et d'activités citoyennes, prôner des réformes au sein de la communauté africaine, à savoir la mise en place d'un baccalauréat africain. Il est temps que l'on ait un baccalauréat africain ! Et je vais m'y investir personnellement, car j'estime qu'on ne peut parvenir à une unité sans connaître l'autre. Vous aurez toujours des appréhensions en vous rendant en Afrique orientale ou centrale et celle du nord, si vous ne savez pas où vous allez, si vous ne connaissez pas ces pays, ce que vous avez en commun, ce que vous avez partagé ensemble que ce soit au 15ème siècle ou aujourd'hui. Et c'est très important, car aujourd'hui, il y a cette absence de connaissance de l'autre en Afrique. Un baccalauréat africain permettrait à la jeunesse de se rapprocher, de se comprendre voire travailler demain ensemble. On nous a divisés en suscitant une peur de l'autre. On a bien trop souvent défini l'Afrique et les Africains à leur place, alors qu'aujourd'hui, il est incontestable que l'Afrique a ses experts, ses savants, capables de produire des livres, de créer de la richesse intellectuelle autour des acquis de notre continent.
Donc, si l'on veut une place dans le monde, il faut que l'Afrique soit davantage connue et que ce ne soit pas l'autre, qui n'a jamais posé les pieds sur le continent, qui définisse l'Africain. A travers le Club Intelligences, nous souhaitons promouvoir le bilinguisme. On veut aussi que les pays africains aient l'anglais comme 2ème langue. C'est important que les Africains puissent communiquer entre eux et s'il y a l'anglais et le français, on peut prétendre à des EtatsUnis d'Afrique et on aura l'Afrique orientale qui pourra communiquer avec l'Afrique occidentale. Il faut aussi que les jeunes soient conscients de leur rôle d'acteurs, plutôt que de spectateurs et qu'ils savent que l'Afrique se fera à travers leurs actions, le service communautaire,…
Les jeunes doivent également œuvrer pour leurs quartiers, leurs écoles. Le Club Intelligences Citoyennes souhaite servir les professeurs afin d'organiser des activités sociales parascolaires. Au sein des milieux défavorisés, le Cic offrira des ordinateurs, du matériel pédagogique,… On le fait déjà mais il faut demander à plus de personnes d'être là, pousser des entreprises à donner des bourses et promouvoir le coaching. Œuvrer pour la paix, la promotion de l'éducation et le développement du leadership féminin. Nous ne serons pas dans la promotion de la parité mais de la reconnaissance du talent, de la valorisation du talent, de la méritocratie.
Qui compose l'équipe du Club ?
Pour le moment c'est l'équipe d'Intelligences Magazine. Le Club sera ouvert à tous ceux qui se considèrent non pas comme des spectateurs, mais des acteurs de développement. On ne doit pas tout attendre des pouvoirs publics et on ne doit pas avoir une vision attentiste du développement. Sur les réseaux sociaux, on est suivi en Côte d'Ivoire et dans bien beaucoup d'autres pays ; d'où l'ambition de faire du club, une plateforme internationale.
Comment avez-vous fait pour atterrir dans le monde des médias ?
J'ai toujours aimé les magazines. Quand j'étais étudiante à Paris, c'était, au-delà de mon passe-temps, ce qui me tenait le plus compagnie. Je déplorais le traitement qui était fait de l'Afrique. Je voyais l'absence de l'Afrique dans les titres des magazines internationaux et en même temps j'ai cette passion pour l'actualité politique, américaine, européenne, africaine et tout ça m'a poussée à écrire. De plus, J'ai beaucoup de respect pour cette profession. Regardez un peu dans le monde les plus grands changements, les plus grandes révolutions, c'est parce que la presse a été là pour le Peuple. Moi, je veux faire partie de cette presse qui est là pour le Peuple. C'est ça intelligence, toutes les activités que nous faisons, c'est pour être là pour le Peuple. Pour moi, c'est un outil capable de changer les choses, d'émanciper les consciences.
C'est un challenge dans un environnement plein de morosité, où quasiment le support papier ne marche plus. Vous faites non seulement un journal de qualité dans le fond et dans le contenu, mais aussi dans la présentation. C'est beaucoup d'argent. Est-ce que c'est rentable financièrement ?
C'est vrai que c'est très difficile de rentabiliser un journal. C'est pour ça qu'il y a beaucoup de personnes qui commencent et qui arrêtent. J'aurais aimé que nous puissions avoir davantage de magazines thématiques, mais le contexte ne s'y prête pas toujours. Je dois aussi remercier les lecteurs, parce qu'ils sont assez fidèles et aujourd'hui nous parvenons à bien vendre le journal. Le journal est très présent et nous sommes en train de travailler pour internationaliser le support. Et nous souhaitons que Intelligences soit positionné comme un magazine qui traite de l'actualité internationale et qui puisse être distribué dans le monde francophone. Nous y travaillons depuis un bout de temps maintenant et j'espère qu'avec l'aide de Dieu, très bientôt Intelligences va pouvoir être visible dans tous les pays francophones.
En parlant de visibilité, ça ne vous gêne pas que si Intelligences est connu c'est plus par la personne de sa fondatrice, que par le support lui-même ?
Je pense plutôt que c'est le contraire ! Moi, je pense que les gens se sont intéressés à la personne de Aminata Sarr Fall grâce à Intelligences Magazine. Au tout début en 20102011, les gens ne me connaissaient pas. Ils voyaient mon édito, mes entretiens, etc. Je me souviens qu'à l'époque, lorsque qu'on a interviewé le Dalai Lama, les gens voulaient en savoir plus. Nous étions allés à 5 000 m d'altitude, dans la résidence du Dalai Lama qui se trouvait dans l'Himalaya, pour interviewer quelqu'un qui n'est pratiquement jamais interviewé. Mais ça, se sont les lecteurs qui l'ont rendu possible par leur confiance. Mais je pense que c'est Intelligences Magazine qui a suscité une certaine curiosité, au regard des entretiens, des événements organisés. Vous vous souvenez peut-être des cinquante femmes sénégalaises leaders d'exception, ou de certains événements que nous avons eu à faire et les gens se sont intéressés à qui est derrière. Petit à petit des gens nous ont soutenus, notamment a travers les réseaux sociaux. Personnellement on ne s'attendait pas à avoir tout cet élan de soutien et nous en sommes vraiment très reconnaissants.
Vous avez parlé de qui est derrière le magazine. Qui est derrière le nom Amy Sarr Fall ?
Derrière le nom Amy Sarr Fall, il y a juste une jeune citoyenne qui a visionné un projet, créé un magazine et à travers celui-ci, organisé des activités citoyennes. Je peux comprendre que des gens se posent des questions. Mais c'est vraiment une aventure familiale. J'ai commencé ce journal avec le rêve de servir, l'envie de servir et c'est ce qui a continué jusqu'à aujourd'hui.
Est-ce que vous ne pouvez pas essayer de faire des médiations pour dénouer les crises qui secouent le système éducatif ?
Il m'arrive de faire des médiations mais de façon privée. Vous savez, nous avons intérêt à être tous ensemble autour de la promotion de l'éducation, car c'est un combat qui touche tout le monde. Aujourd'hui, si l'on veut avoir plus de lecteurs, on a intérêt à ce que les gens puissent lire le journal. Si l'on veut se développer, on a intérêt à former des ingénieurs. Regardons tous ces pays asiatiques qui, il y a quelques années, étaient plus pauvres que le Sénégal et qui aujourd'hui sont parvenus à un essor fulgurant. Pourquoi ? Parce qu'ils ont décidé de construire des écoles polytechniques. Ils ont parmi les meilleurs ingénieurs au monde. J'aimerais tant qu'il y ait plus d'écoles polytechniques au Sénégal. Il faut donner aux jeunes l'envie d'être des ingénieurs. Ce sont eux qui développent les pays aujourd'hui. Ce sont eux qui vont réfléchir pour savoir comment parvenir à l'autosuffisance alimentaire de façon mesurée, scientifique, logique et calculée. C'est eux qui vous diront comment faire pour avoir de l'eau, pour optimiser l'exploitation de nos ressources minières, irriguer nos champs, sinon d'autres le feront à notre place. Il faut promouvoir ce métier, sa diversité d'options et nous allons personnellement nous investir dans la promotion des matières scientifiques en 2016. Pour moi, pour développer le Sénégal, il faut diversifier les filières. Montrer aux jeunes qu'au delà de la gestion, du marketing, de la communication, il y a des belles opportunités de carrières qui peuvent s'ouvrir à eux à travers la finance et les matières scientifiques.
Vous êtes tant dans un milieu d'hommes, et vous êtes la seule femme patronne de presse. Ce qui vous donne de la visibilité et de la responsabilité, mais le message que vous lancez, ne serait-il pas plus audible si vous preniez des initiatives dans le domaine de la régulation des médias ?
Je suis peut-être la seule femme aujourd'hui. Mais, il y a eu d'autres braves femmes avant moi, qui ont permis par leur exemplarité, par leur courage à des femmes comme moi, aujourd'hui d'être là. Je pense à une femme en particulier. Je ne suivais le journal télévisé que pour la voir et c'est Madame Elisabeth Ndiaye, que je n'ai jamais rencontrée. J'espère qu'elle lira cet entretien et que j'aurai la chance de la rencontrer. Il y a eu quand même des femmes dans ce milieu. Je pense à ma Mamie Annette Mbaye D'Erneville, première femme journaliste qui m'avait donné l'opportunité, l'honneur de l'interviewer dans les premiers numéros d'Intelligences. Et qui m'a beaucoup conseillée. Les femmes ont laissé leurs traces dans ce milieu, donc mes sœurs et moi sommes héritières de leurs efforts, de leur engagement.
Alors, oui ! Le respect et l'admiration que je voue à ces grandes dames, fait que je ne veux pas les décevoir et que la meilleure façon d'honorer leur contribution est de mesurer à juste titre, cette responsabilité. Je ne prends rien pour acquis. J'estime que tout ce à quoi nous sommes parvenus à Intelligences, c'est parce que nous avons toujours refusé l'individualisme. Nous nous sommes toujours dit qu'on réussit mieux quand on est ensemble. Nous avons été soutenus par des confrères et des consœurs. Je n'ai jamais eu le sentiment d'être une concurrente. Au contraire, je me sens redevable à l'endroit de toute la presse sénégalaise car ils ont toujours été là pour nous accompagner.
Le milieu des médias demande-t-il un peu de remise en ordre ?
C'est un milieu qui demande beaucoup de remise en ordre. Et je pense que le débat serait beaucoup plus fructueux, si nous n'étions pas susceptibles face justement à certaines de ces critiques qui sont tout à fait légitimes. Je réfléchissais sur comment on peut motiver un jeune qui voit son père ou sa mère se lever chaque jour à 5h du matin pour être au bureau, travailler, s'occuper en même temps de la famille et qui est découragé parce qu'il y a cette suspicion autour de sa réussite, qui fait à la limite qu'on a peur de réussir. Et surtout, il y a ces calomnies parfois, sur les fora, où les gens sont capables et ont le droit de sacrifier la réputation d'une personne sans aucune raison, sans aucun justificatif, dans l'impunité la plus totale. Combien de familles sont détruites aujourd'hui au Sénégal à cause de ces commentaires anonymes ? C'est important de critiquer.
Tout ce que j'ai réussi, je l'ai réussi parce que j'ai accepté les critiques et je me suis améliorée. Mais, c'est important que nous aussi nous sachions que, de la même manière que nos familles comptent pour nous, les autres tiennent aussi à leurs familles. C'est très important lorsqu'on revendique, de ne pas oublier les revendications des gens pour qui nous travaillons, à savoir nos lecteurs. Je sais, pour avoir beaucoup échangé avec des dirigeants de presse, qu'eux-mêmes sont dépassés et qu'ils essaient de réguler autant qu'ils peuvent. Donc aujourd'hui, ce ne sont pas eux, les principaux responsables, ce sont des personnes qui se permettent de détruire le travail, de détruire la réputation, de détruire la famille d'autrui dans l'impunité la plus totale.
Ce serait intéressant si vous portiez ces problèmes en dirigeant le Cdeps, qui n'arrive pas à trouver de président ?
Il faut rendre hommage au président Madiambal Diagne qui a vraiment amené le Cdeps à un très bon niveau. Il a fait un très bon travail dans le Cdeps. Beaucoup de réformes ont été prises dans le secteur de la presse grâce à lui. Je pense qu'il y a d'autres personnes qui sont capables de faire ça mieux que moi et je suis prête à les soutenir dans leur travail.
Vous avez peut-être peur de vous mettre en avant. Il paraît que vous êtes assez difficile à manipuler si l'on veut être très diplomate. Il paraît que vous défendez votre position avec beaucoup d'énergie.
(Elle éclate de rire). Pourtant, je suis d'une très grande souplesse ! Vous savez, c'est important d'avoir des convictions. A mes débuts, mes parents m'ont dit quelque chose qui m'avait touchée : ils ont dit : "Ce journal que tu as entre les mains, est comme une arme à feu. Quand tu écris, il faut savoir que ta plume peut détruire de façon irréversible." Cela a été ma plus grande préoccupation dès le départ. Je me suis dit que peu importe ce que je ferai et sur quoi je m'engagerai, je ne vais pas m'associer à quelque chose capable de détruire la vie ou l'œuvre de qui que ce soit. J'ai donc concentré mon énergie à dénoncer nos vrais problèmes. Les seules choses qu'il faut absolument détruire aujourd'hui, c'est la pauvreté, la famine, la maladie et tous ces maux qui bloquent l'Afrique et menacent sa jeunesse.
Aujourd'hui, tous mes combats tournent autour de ça. Tout ce que ce je peux faire pour alléger la souffrance de certains étudiants, de certains élèves qui vont à l'école et veulent réussir mais qui se retrouvent souvent dans cette solitude parce qu'ils sont mal compris. C'est pourquoi on me voit souvent dans les écoles, échanger avec les jeunes parce que j'estime qu'on a un devoir de dialogue avec eux. Aujourd'hui, on est étonné de voir des jeunes rejoindre les mouvements extrémistes. Mais la seule chose que ces gens ont faite pour les recruter, n'est-ce pas de leur parler ? Ils ne sont pas venus au Sénégal ; ils ont juste parlé avec eux. C'est pour vous dire comment les mots ont un pouvoir. Les mots peuvent transcender les souffrances et les craintes des personnes. Moi j'ai reçu dans ce bureau tellement d'étudiants. Je suis allée rencontrer tellement d'étudiants. Je vais vous dire que je n'ai pas vu un seul étudiant chez qui j'ai constaté une absence de patriotisme ou d'engagement. Je vous assure que ces jeunes veulent réussir. Parfois, certains peuvent avoir des personnalités difficiles mais ils veulent réussir. Alors quand on a cette envie de réussir et qu'on est bloqué, on peut craquer. Il faut s'assurer d'être là-bas quand ils craquent. Alors qu'il s'agisse des parents ou des professeurs, des pouvoirs publics, des journalistes, des amis, il faut savoir leur remonter le moral à temps.
Vous êtes une femme noire, africaine, ressortissante d'un pays pauvre. Le regard que les autres posent sur vous ne constitue-t-il pas une entrave pour vos ambitions ?
(Hésitante). Bien sûr qu'il y a des obstacles, mais il faut savoir les surmonter, sinon la vie n'aurait pas de sens. Il y a quelques années, j'avais été victime de diffamation et j'en étais effondrée. Je n'étais pas préparée à ce genre de chose et cela peut vous briser le moral. Je me suis dit : "Je n'ai pas envie de vivre ça." J'ai créé une page Facebook pour voir ce que les gens pensent vraiment de moi, de la façon la plus honnête possible, parce que là il y a des gens qui assument leur identité. Dieu merci, le soutien était tel que je n'osais plus baisser les bras.
Votre page Facebook est très visitée…
Grâce à mes concitoyens, qui me font confiance et qui veulent m'encourager. Ce sont les jeunes files qui me touchent le plus. Certaines m'ont confié avoir songé à renoncer à leurs études mais que grâce au travail que nous faisons, elles veulent désormais retourner à l'école. Je me suis dit que si à travers ce qu'on fait, aussi modeste que ce soit, nous sommes parvenus à changer une seule vie et aider à construire un seul avenir, cela vaut la peine de continuer. C'est ce qui explique tout ce qu'on fait. Quand on est femme, c'est vrai que lorsqu'on n'a pas un soutien familial fort, on peut facilement renoncer. Et je sais que beaucoup de femmes ont peur d'être devant parce qu'elles ont vu leurs sœurs ou des amies avoir leur vie brisée parce qu'elles ont été au-devant de la scène. Vous savez, une personne seule ne pas construire le Sénégal. C'est simplement cette aisance dans l'individualisme, cette capacité à penser qu'on peut réussir seul qui donnent à certaines personnes la liberté d'attaquer autrui de façon complètement diffamatoire, injustifiée et imméritée. Je parle au nom des femmes et des hommes de ce pays qui y sont confrontés et sont victimes de cette impunité. Ils se gardent de porter plainte car ne voulant pas créer de polémiques. Il est temps que l'on mette en avant notre unité, qu'on comprenne que l'on ne peut aller l'un sans l'autre.
Quand on sait qu'aucun jour ne nous est promis, acceptons sans consensus que l'homme est le remède de l'homme. Un remède, on ne sait jamais quand on en a besoin. Personne ne peut prétendre être parfait, moi qui vous parle, j'ai énormément de défauts que j'essaie de corriger tous les jours, mais je sais que comme tout le monde, j'ai le droit d'essayer et de me tromper et j'ai le droit de compter aussi sur mes concitoyens pour m'aider à me relever et pas à me pousser en bas lorsque je trébuche. Presque tout ce qu'on fait, on le fait les uns pour les autres grâce aux autres, et c'est cette mentalité que j'aurais tant aimé voir prévaloir aujourd'hui au Sénégal. On stigmatise, on crée un climat de suspicion envers certaines personnes. On pense souvent que la réussite ne peut pas être le fruit d'un travail, d'un combat. On pense que les gens réussissent parce qu'ils ont comploté, magouillé ou été pistonnés, etc. Quand j'ai créé le magazine Intelligences, qu'est-ce que les gens n'ont pas dit ? Comment j'ai lutté contre tout ça ? Par le travail.
Le groupe ivoirien Magic System est à Dakar dans la cadre d'un concert pour la planète. Et c'est en marge de leur face-à-face avec les journalistes qu'au nom du groupe, le lead vocal A'Salfo a bien voulu se prêter aux questions d'EnQuête. Dans cet entretien, il parle de leur engagement pour la sauvegarde de l'environnement, du terrorisme ainsi que de la montée du Front national en France où résident les membres du groupe.
Vous êtes à Dakar dans le cadre d'un concert pour le climat. Quels messages avez-vous pour les dirigeants ?
Avant les dirigeants, nous avons d'abord des messages pour les populations. Nous avons des messages de sensibilisation pour une prise de conscience sur le réchauffement climatique et des conséquences que nous pouvons subir. Donc, en tant qu'artistes, il était important que nous venions lancer ces messages dans un contexte particulier. On va amuser les gens en délivrant en même temps un message d'espoir parce qu'aussi, si nous nous mobilisons, nous pouvons éviter certaines choses à notre planète et léguer à nos enfants ce que nos grands-parents nous ont légués.
L'Afrique pollue le moins mais subit le plus dans cette histoire de réchauffement climatique. Selon vous, quelle doit être la posture des États africains présents à la Cop 21 ?
Je crois qu'on doit d'abord se féliciter que l'Afrique soit présente à cette Cop 21. Parce qu'à la Cop 20 il n'y avait pas eu d'Africains associés. Tout le monde a vu que les négociations avaient échoué. Si l'Africain a été associé cette fois, c'est parce que les gens ont bien pris conscience que l'Africain a son mot à dire dans cette affaire. D'ailleurs, c'est ce qui nous amène aujourd'hui, nous artistes africains, à nous engager. L'Afrique a son mot à dire et je crois que l'Afrique a dit son mot à Paris. Nous attendons de voir les conclusions des différents rapports. C'est l'industrialisation qui est à la base de ces réchauffements climatiques. Nous sommes les pays les moins industrialisés mais nous n'allons pas subir quand même les conséquences de ce que les autres émettent comme gaz à effet de serre, carbonne, etc. Je crois et j'espère bien que nos dirigeants ont pu mettre sur la table et faire part des mécontentements de l'Afrique ; apporter des solutions et donner des idées aux Occidentaux pour changer leurs manières de voir. Lesquels sont en train de condamner tout le monde. Parce qu'aujourd'hui une personne sur dix est menacée par la montée des eaux. Donc, c'est 10% de la population. Si on n'y prend garde, on atteindra la barre des 50%.
Vous avez soutenu que "le réchauffement climatique est plus dangereux que le terrorisme", à quel moment exactement avez-vous pris conscience du danger que représente ce phénomène ?
C'est quand il y a eu la conférence sur le climat à Copenhague au Danemark et que les gens ne se sont pas mis d'accord. Moi personnellement, j'ai cherché et je me suis documenté pour savoir comment les dirigeants du monde peuvent se réunir et ne pas tomber d'accord. Je me suis dit que la problématique doit être sérieuse. J'ai cherché à savoir sur quoi portaient les divergences. Et j'ai vu que c'était sur un accord pour éviter le réchauffement climatique. Mais ce qui m'avait réellement marqué, c'est que l'Afrique n'était pas associée à ces discussions. C'est de là que j'ai commencé à prendre conscience de certaines choses. Nous, en Côte d'Ivoire, nous avons vécu des inondations qui ont fait des morts, tout comme au Burkina Faso, la canicule au Mali, au Sénégal, etc. Face à tout cela, je me suis dit qu'il y a un problème. Pourquoi l'Afrique est en train de subir alors qu'on ne nous associe pas. Nous, nous sommes des Africains. Notre voix porte et compte. On a la chance de vendre des millions de disques hors de notre continent. On profite donc de nos disques pour prévenir et avertir les gens. C'est là qu'on a fait "l'eau va manquer" qui a interpellé presque tout le monde sur l'importance d'associer l'Afrique à cela. Je crois que c'est une frustration qui nous a amenés à prendre conscience que nous devons nous engager. Même si on ne nous associe pas, c'est à nous de prendre notre destin en main.
Quels jalons avez-vous posé depuis, dans ce combat ?
Déjà nous, on s'est engagé de manière artistique. C'est-à-dire de passer le message, de pouvoir dire et emmener les gens à changer leurs manières de faire. Car, par exemple si on associe tous les publics de nos différents concerts, on peut dire que nous touchons beaucoup de gens dans la sensibilisation. C'est plus de 200 millions de personnes par an. C'est important. Chez nous aussi, on essaie de faire passer le message dans nos interviews, dans nos chansons, dans notre manière de vivre, dans notre manière de faire, etc. Dans notre environnement, on essaie de faire passer le message. On vient d'une bourgade où quand on parle d'insalubrité, je crois qu'il n'y a pas mieux ailleurs. On essaie de changer cela à travers la sensibilisation. Maintenant, on passe à l'heure des énergies renouvelables avec les panneaux solaires. On est à ce stade-là. On va essayer de lutter pour cela. On a du soleil, on va essayer de voir comment le mettre en valeur. Voilà un autre combat que nous allons mener. Mais jusque-là, on ne faisait que passer des messages. On n'était pas sur le terrain mais on apportait des messages et on essayait d'aider les gens à changer.
Vous organisez chaque année un festival chez vous en Côte D'Ivoire. Est-ce que vous intégrez ce genre de messages dans les manifestations ?
Pour le réchauffement climatique, l'environnement et tout, on ne l'a pas encore fait. Notre festival a chaque année un nouveau thème. L'année dernière, c'était "Paix et cohésion sociale en Afrique". Parce que tout le monde savait qu'il y avait des guerres partout et il y avait des élections en vue aussi. Alors, l'année prochaine, le thème choisi est "La jeunesse africaine face au développement du continent". Parce qu'on constate qu'à Lampedusa, il y a toujours des gens qui meurent en tentant de traverser la Méditerranée. Donc, chaque édition a son thème. Mais on n'exclut pas que l'environnement soit l'un de nos thèmes prochainement. C'est pour cela que je parlais tout à l'heure (ndlr avant-hier mardi au cours de la conférence de presse) d'un combat permanent à plusieurs étapes. Ainsi, le combat ne sera pas mené en une seule fois mais on le fera au fur et à mesure. Ne soyez pas surpris que dans les éditions qui viennent, vous entendiez parler d'environnement.
Vous habitez à Paris, comment avez-vous vécu les attentats du 13 novembre ?
Quand les évènements se passaient, moi j'étais en mission à Rabat. Je sortais d'une salle de spectacles quand on m'annonçait qu'il y avait une prise d'otages au Bataclan. J'ai tout de suite appelé mon manager pour savoir ce qui se passait. Mon manager était lui au stade de France pour suivre le match FranceAllemagne. Donc, lui aussi a vécu ces évènements et c'est lui qui m'a fait part de la teneur, de l'ampleur des choses. Tout de suite, en tant qu'être humain, on ne pense pas à la couleur de peau ou aux Français. Parce que je constate maintenant que l'Africain est en train de devenir plus raciste que le Blanc. Car aujourd'hui, on ne peut rien faire sans qu'on dise : pourquoi chez nous on ne le fait pas ou pourquoi c'est chez les Blancs qu'on le fait ? Oubliant qu'on est tous des humains. Je suis rentré le lendemain à Paris. Je ne me suis pas dit que je suis africain. Je me suis dit que je suis artiste et que j'ai déjà joué dans cette salle. Je m'imaginais sur scène en train de vivre cela. Moi, j'ai déjà vécu une scène où ils ont tué un de nos fans en plein concert. C'était devant nous. On était sur scène. Encore que lui, on l'a poignardé. Mais 80 personnes tuées parce qu'elles sont venues voir un concert, c'est du jamais vu. On n'a pas besoin d'être africain ou européen pour en ressentir la douleur. Et c'est ce qu'on a exprimé lors de la soirée de remise des prix de la Sacem et en ayant aussi une pensée pour ceux qui sont tombés à Bamako à l'hôtel Radisson. Comme par hasard aussi, c'est un hôtel que je connais très bien. D'ailleurs je devais être ce jour à cet hôtel Radisson de Bamako. Parce que j'étais invité par la Francophonie pour participer à une conférence. Et tous les invités étaient logés là. Il y a deux personnes de la délégation qui sont mortes. Donc, cela aurait pu être moi. J'ai une pensée pour Bamako, les victimes de Boko Haram, du Cameroun, du Tchad, etc. Je suis quand même ambassadeur de l'Unesco pour l'alphabétisation et la culture de la paix. Par conséquent, ce genre de choses ne peut pas se passer et me laisser indifférent. Il me fallait parler et mener le combat aussi. C'est pourquoi j'ai dit que la chanson va là où les kalach n'arrivent pas. La chanson va toucher les cœurs, va les attendrir, va adoucir les mœurs pendant que les kalachnikovs font pleurer, font déprimer, arrachent des vies. Ce qui veut dire qu'ils ne sont pas comparables. Nous nous avons nos voix, nos plumes, nos talents pour aller contre ces kalachnikovs-là.
Une montée du Front National lors des dernières régionales en France vous inspire quoi ?
C'est quelque chose que nous vivons dans l'impuissance. Vous savez que l'idéologie du Front National est différente et même opposée à la pensée que nous avons en tant qu'Africain. C'est une société qui aujourd'hui, à la suite des évènements, s'est apeurée et inquiétée. Ainsi, elle n'avait plus de repères ni de vision. Elle est en train d'être induite en erreur. Quand on prend le démon pour son protecteur c'est parce qu'on ne sait plus où on en est. Nous n'avons pas la voix électorale. Nous n'avons que de la voix pour chanter, pour dire des choses. C'est aux Français de voir quelle destinée ils veulent donner à cette France qui était un exemple pour tous les Occidentaux, la France de toutes les couleurs, symbole du métissage et du brassage. Cette France est en train de perdre ses valeurs.
Avez-vous un album en préparation ?
Nous, au lendemain de la sortie d'un album, nous préparons déjà le prochain. C'est vrai qu'en Afrique, on fait des albums pour s'amuser mais quand on devient un professionnel, il y a un intervalle de temps à respecter entre les albums. Et dans deux ans, c'est-à-dire en 2017, on fête les 20 ans de carrière de Magic System. Donc, il faut sortir l'album des 20 ans. Nous sommes déjà en studio et c'est quelque chose qui ne va pas tarder à sortir.
Ce ne sera pas aussi différent. Vous savez qu'aujourd'hui, nous sommes un pont culturel entre l'Europe et l'Afrique. On essaie de contenter deux publics qui ont deux écoutes différentes. Les Africains aiment nos histoires dans lesquelles on parle de la vie quotidienne. Les Français veulent quelque chose qui les fait danser. Il faut savoir allier les deux pour ne pas "frustrer". C'est un album qui va replonger les Africains dans le Magic System du "Premier gaou". On va essayer de retracer 20 ans de carrière.
TOUT FOOTBALLEUR RECRUTÉ À 23 ANS EST CENSÉ ÊTRE OPÉRATIONNEL
Dakar, 8 déc (APS) – Tout footballeur de 23 ans recruté pour évoluer dans un championnat professionnel en Europe doit être ‘’tout de suite fonctionnel’’, a estimé l’agent de joueurs Thierno Seydi à la recherche de la perle rare à la CAN des moins de 23 ans, qui se joue actuellement à Dakar.
‘’Il est clair qu’en général des clubs professionnels qui viennent en Afrique sont intéressés par des jeunes footballeurs à reformater au contraire de ceux de 23 ans censés tout de suite être opérationnels’’, a dit l’agent sénégalais basé à Paris.
A 23 ans, poursuit-il, le joueur est en pleine possession de ses moyens physique, tactique et mentale, soulignant toutefois qu’on ne finit jamais de progresser.
‘’Mais il est évident que quand on prend un joueur à cet âge, c’est pour l’utiliser tout de suite’’, a-t-il insisté soulignant que le niveau de la CAN des moins de 23 ans 2015 est plus élevée que celle de l’édition précédente en 2011.
‘’On voit une meilleure technique et tactique des équipes’’, a-t-il dit, se réjouissant de la grande culture tactique de la nouvelle génération de techniciens et footballeurs sénégalais.
Le recruteur français Sébastien Fontbonne, interrogé sur le niveau de la compétition, estime qu’elle est ‘’un peu en dessous’’, même s’il a vu des joueurs aux qualités intéressantes.
‘’C’est tout de même une compétition intéressante et quelques joueurs peuvent être intéressants’’, a-t-il dit donnant l’exemple du Malien Yves Boussouma.
‘’Il était très en vue lors de son entrée contre le Nigeria (2-3) mais, malheureusement, il n’a pas confirmé lors des autres rencontres’’, a relevé l’ancien directeur sportif du FC Sion (Suisse).
D’une façon générale, on peut voir de la matière à travailler et à faire avancer d’autant plus que la plupart des joueurs sont jeunes et ont donc une marge de progression, a résumé celui qui a été recruteur pour plusieurs clubs français, AS Saint-Etienne, AS Monaco, et qui a été coach adjoint du FC Sion et de Lausanne (Suisse).
Dakar, 8 déc (APS) – Il y a 20 ans, le 8 décembre 1995, le Libérien George Weah, joueur du Milan AC, devenait le premier Ballon d’Or, une distinction qui récompense chaque année le meilleur footballeur du monde.
Weah a commencé sa carrière dans son pays avant de la poursuivre au Cameroun (Tonnerre de Yaoundé), en France (AS Monaco et PSG) et en Italie (Milan AC).
Il profitait de l’entrée en vigueur d’une nouvelle réglementation concernant cette distinction.
En lieu et place des seuls Européens, le Ballon d’Or était ouvert désormais à tous les footballeurs évoluant sur le continent européen, sans aucune distinction de nationalité.
Et pour une grande première, le Libérien, premier footballeur du continent et encore le seul à remporter le trophée, n’a pas fait dans le détail puisqu’il a pratiquement écrasé la concurrence.
Cité vingt fois en première position (pour 49 jurés), Weah était arrivé loin devant Jürgen Klinsmann (Allemagne), Jari Litmanen (Finlande), Alessandro Del Piero (Italie) et Patrick Kluivert (Pays-Bas).
Le jury venait de célébrer un footballeur qui a réussi à faire l’unanimité par ses coups d’éclat sur la scène européenne, sous les maillots du Paris-SG et du Milan AC, même s’il n’est pas interdit de penser que l’ouverture aux footballeurs a pu faire pencher la balance de son côté.
Toutefois, aucun observateur ne pouvait contester les qualités sportives et humaines du Libérien qui, en plus de son talent, tenait à bout de bras le football de son pays, au propre comme au figuré.
Pas seulement sur les aires de jeu, car en plus d’être capitaine du Lone Star, Mister George donnait de son temps et de ses moyens à son pays.
Il prenait en charge tout ou presque tout ce qui se passait au Liberia, jusqu’aux mises au vert de sa sélection, les billets d’avion et les maillots, à cause de l’inexistence d’infrastructures sportives dans son pays.
C’est donc tout naturellement que, à la fin de sa carrière sportive qui l’avait mené entre-temps en Angleterre (Chelsea et Manchester City), il faisait sa reconversion en politique.
En 2005, sous les couleurs de sa formation politique, le Congress for Democratic Change, il met en ballottage Ellen Johnson Sirleaf, une femme politique, avec plus de 40 pour cent des voix au second tour.
Encore très proche du Lone Star, Weah poursuit sa carrière politique, même s’il lui est reproché de n’avoir aucune expérience politique. Et le 28 décembre 2014, le footballeur à la retraite, âgé de 49 ans, est élu sénateur de Monrovia, avec 78 % des voix, en devançant Robert Sirleaf, le fils de la présidente
SADIO MANÉ DOIT SIGNER DANS UN CLUB OÙ IL VA JOUER
"En contact avec les meilleurs, il va progresser et gommer ses imperfections", a dit dit Aliou Cissé, invité du Grand Jury de la Radio futurs médias (FM (privée), dimanche.
Sadio Mané qui a débuté sa deuxième année chez les "Saints" serait dans le viseur de Chelsea, de Manchester United et du Bayern Munich selon des médias européens.
Mais pour continuer à progresser, il "ne doit pas être un joueur d’effectif mais quelqu’un qui joue régulièrement", a insisté le sélectionneur national.
Selon Aliou Cissé, un ancien milieu de terrain des Lions de la génération 2002, le meilleur footballeur sénégalais de l’année 2015 n’a pas encore fini de progresser.
Il lui reconnait toutefois "de grandes qualités" qui devraient lui assurer "un très grand avenir", surtout s’il fait le choix de signer dans un club où il sera régulièrement aligné. "Ce serait la meilleure manière de progresser", a soutenu Aliou Cissé.
Sadio Mané, élu meilleur footballeur sénégalais en 2015 par l’Association nationale de la presse sportive (ANPS), fait partie des habituels titulaires en équipe nationale, sous le magistère de Aliou Cissé.
L’attaquant de Southampton nominé parmi les meilleurs joueurs africains de la BBC et de la Confédération africaine de football (CAF).
PAR FRÉDÉRIC ATAYODI ET FODÉ MANGA DE SENEPLUS
VIDEO
MULTIPLE PHOTOS
COMPLOT CONTRE L'AUTRE SEXE
EXCLUSIF SENEPLUS - L'ancienne ministre ivoirienne Constance Yai parle de son livre "Les traditions prétextes : le statut de la femme à l'épreuve du culturel"
FRÉDÉRIC ATAYODI ET FODÉ MANGA DE SENEPLUS |
Publication 04/12/2015
(SenePlus.Com, Dakar) –Militante acharnée des droits de la femme et de la jeune fille, Constance Yai est une figure importante de la société civile ivoirienne. Elle a souvent été au front dans son pays, mais également sur le plan africain.
L'ancienne ministre vient de sortir Les traditions prétextes : le statut de la femme à l’épreuve du culturel, un livre dans lequel Constance Yai liste un "paquet" de pratiques culturelles qui portent préjudice à la femme : excision, mariages précoces, polygamie, ceinture de chasteté, affabulation…
De passage à Dakar, elle s'est confiée en exclusivité à www.SenePlus.Com. Elle dénonce une société hypocrite face au triste sort de la femme et le silence complice des États. Elle plaide pour une égalité parfaite entre l'homme et la femme, estimant que les progrès en faveur de l’amélioration de la condition de la femme sont assez lents.
Dakar, 3 déc (APS) - Des dispositions sont prises pour que se tienne, ’’le plus rapidement’’ possible, le procès du musicien Thione Seck, en détention depuis le 2 juin dans une affaire de faux billets, a annoncé ce jeudi le garde des Sceaux, ministre de la justice, Me Sidiki Kaba.
S’exprimant devant les députés, lors de l’examen du projet de budget de son département pour l’exercice 2016, le garde des Sceaux a assuré que ’’toutes les dispositions’’ ont été prises dans le cadre de l’instruction de cette affaire, pour que le procès du mis en cause se tienne ’’le plus rapidement".
Me Kaba répondait aux interpellations de certains députés, dont celle de Seynabou Wade, au sujet entre autre du refus de la justice d’accorder une liberté provisoire au chanteur.
Le garde des Sceaux, ministre de la Justice, a refusé de citer nommément Thione Seck, arguant de ce que le droit à la dignité des prévenus interdit de nommer une personne détenue en prison.
"Ce n’est pas mon émotion, ni mon action, ni ma compassion qui règlent la question, c’est au niveau du tribunal et de celui qui est saisi et qui est en charge du dossier qui peut prendre la décision", a fait valoir Me Kaba.
Selon le ministre de la Justice, l’instruction de ce dossier "est terminé, il est en règlement judiciaire et le juge va décider, le plus rapidement" possible, de la date du procès de Thione Ballago Seck, qui sera organisé "en bonne et due forme".
Thione Seck, une des valeurs sûres du Mabalax, genre musical très prisé des Sénégalais, est poursuivi pour ’’blanchiment de capitaux et tentative d’escroquerie’’ entre autre.
Les délits d’associations de malfaiteurs, contrefaçon, falsification, altération de signes monétaires en cours légal au Sénégal et dans un pays étranger ont été également retenus contre lui.