Dakar, 2 oct (APS) - Aucun footballeur sénégalais ne figure sur la présélection de 59 joueurs en course pour le Ballon d’or 2015 qui a été publiée ce vendredi par le quotidien sportif italien la Gazetta dello Sport cité par le site de l’Equipe.
Cette liste, supposée confidentielle et où chaque continent est représentée, a été établie par la commission football de la FIFA en accord avec la rédaction en chef de France Football, rapporte le site du quotidien français l’Equipe.
S’il n’y a pas de footballeurs sénégalais, on note en revance la présence de deux Ghanéens, Christian Atsu et André Ayew, et de deux Ivoiriens, Wilfried Bony et Yaya Touré.
Ces footballeurs africains, en plus de leur saison en club, ont été finalistes de la CAN 2015, remportée par les Eléphants de Côte d’Ivoire.
Les deux grandes stars du football mondial, l’Argentin Lionel Messi et le Portugais Cristiano Ronaldo, figurent en bonne place sur cette présélection.
D’ailleurs, au niveau du FC Barcelone vainqueur de la Liga et de la Ligue des Champions 2015, on remarque la présence de plusieurs joueurs dont le trio d’attaques MSN (Messi-Suarez et Neymar).
La liste officielle des 23 joueurs retenus pour le gain de ce trophée sera communiquée le mardi 27 octobre, et les trois nominés seront connus le lundi 30 novembre, ajoute le site du quotidien sportif français.
Le chanteur sénégalais Ibrahima Loucard alias Carlou D est nominé aux African muzik magazine awards (Afrimma) pour l'édition 2015. Il va se rendre à Dallas en octobre prochain pour essayer de gagner le prix du meilleur chanteur ouest africain. Il concourt dans sa catégorie avec de grands noms de la musique africaine à l'instar de Davido. Mais cela n'entame en rien son optimisme. Il reste confiant même si un de ses collègues chanteurs a essayé de décortiquer un geste sur une de ses photos sur Facebook. Carlou D ferait-il partie de la communauté des illuminati ? Acerbe, l'auteur de "sagne sagne" apporte des éléments de réponse dans cet entretien accordé à EnQuête. Et profite aussi de l'occasion pour parler de son projet de "retracer l'histoire du Sénégal".
Vous avez récemment sorti un single "sagne sagne" dans lequel vous chantez votre guide religieux Serigne Touba. Pourquoi avez-vous choisi la ville de Saint-Louis pour réaliser la vidéo ?
J'ai tout simplement tourné la vidéo à Saint-Louis pour retracer un peu l'histoire de Cheikh Ahmadou Bamba. Cheikh Ibrahima Fall qui était un disciple fidèle de Serigne Touba habitait à "Guet Ndar". Il œuvrait pour l'intérêt de son guide Serigne Bamba dans cette ville. Donc c'est en quelque sorte le refuge des "Baye Fall". Je suis allé à Saint-Louis pour faire le "Madial" pour rendre hommage à ma référence Cheikh Ibrahima Fall et Cheikh Ahmadou Bamba. Une bonne partie du clip est réalisée dans cette ville et le reste à Dakar. Et c'est bien de préciser que la vidéo est réalisée le lendemain des "2 Rakaa de Ndar" ; et les parties qu'on a réalisées à Dakar, on l'a fait trois jours après "l'appel' de Yoff.
Ce single annonce-t-il un nouvel album ?
C'est difficile de parler d'album. Pour cela, il faut beaucoup de travail et cela demande beaucoup de temps. Le single qui vient de sortir s'annonce bien. J'ai consacré deux ans de ma carrière à l'internationale pour y apprendre quelque chose avec la complicité des Blancs. J'avais cette curiosité de voir comment travaillaient vraiment les Blancs avec une telle qualité dans leurs albums. Maintenant, je suis revenu avec le Carlou D que les Sénégalais ont toujours connu et aimé voir. J'ai entendu du n'importe quoi, que je n'étais plus un Baye Fall, que personne ne savait ce que je faisais etc. Certains sont allés plus loin en me traitant de fou, donc, cela prouve que ça marche. Mais sachant qu'on est artiste, on doit accepter les critiques. Je pense que les gens ont bien vu les changements et le travail qu'on a abattu durant ces deux longues années.
On vous entend souvent dire dans vos discours que vous êtes en train de retracer l'histoire du Sénégal, quelles sont les pierres que vous avez posées pour retracer cette histoire ?
Déjà je me suis rendu à SaintLouis dans le quartier où habitait Cheikh Ibrahima Fall. Et le plus important, je suis sorti dans la rue pour demander l'aumône (madial). Un geste que les gens dramatisent. J'ai fait cet acte pour montrer mon côté baye fall et faire ce que Cheikh Ibrahima Fall nous recommandait, c'est-à-dire aider les plus démunis, être humble et soutenir son prochain. D'ailleurs, à travers ce geste, j'ai récolté beaucoup d'argent que j'ai donné à une vieille femme qui mendiait au marché. C'est cela le partage, la solidarité que notre guide nous a appris. Revenant sur l'aspect de retracer l'histoire du Sénégal, j'ai initié un nouveau slogan "Sénégal sur scène" (SSS). Dans cette initiative, le point essentiel, c'est d'inviter des artistes de différentes ethnies tels que Simon Sène, Abou Diouba Deh , Makhou Lébou Gui, Metzo Diatta, Paulette etc à venir partager la scène avec nous. Tout cela pour montrer la culture sénégalaise aux étrangers. Je veux que dans tous les endroits où l'on verra Carlou D, qu'on y voie un autre artiste sénégalais qui représente soit son ethnie soit sa race. Maintenant on ne peut pas parler de l'histoire du Sénégal sans parler de Cheikh Ahmadou Bamba et Cheikh Ibrahima Fall qui ont beaucoup apporter au peuple sénégalais. Aujourd'hui on doit apprendre à nos enfants leurs œuvres. Si je pouvais l'écrire en français ou dans d'autres langues, je le ferai sans hésiter car durant toute leur vie, ils ont prôné l'intérêt du Sénégal tant sur le plan économique que social. Tout cela, c'est des valeurs qu'on a chez nous mais hélas ! je n'ai vu personne prendre la peine de l'extérioriser pour que les gens puissent en profiter pour leur propre compte.
Que voulez-vous montrer à travers ce teaser dans lequel vous quémandez de l'aumône et que certains qualifient de geste de folie ?
Je pense que l'essentiel, c'est qu'on en parle. Ce teaser a atteint 100 000 vues, cela a fait le buzz parce qu'on l'a titré "Carlou D est fou". Peut-être que certains voulaient que cela soit vrai. Par contre, d'autres étaient surpris. On m'appelait de partout pour me demander si l'information était vraie. Les médias ont aussi communiqué sur cela. Je ne pensais pas que les gens allaient se poser cette question-là, à savoir si j'étais devenu fou. C'est vraiment absurde. Ce n'est pas la première fois que je fais un teaser pour annoncer ce qui va venir mais cette fois, cela a pris de l'aile et j'en étais vraiment étonné. Je ne sais pas ce qui va se passer demain mais je prie pour garder ma lucidité. Comme nous sommes dans le milieu de la musique et que nous sommes connus un peu partout, nous ne pouvons pas empêcher les gens de dire ce qu'ils pensent.
Vous faites partie des artistes nominés pour le prix Afrimma 2015. Pensez-vous pouvoir remporter le prix ?
J'y crois fortement. Ce n'est pas impossible. Je n'ai jamais eu peur dans ma vie. Ce n'est pas aujourd'hui que cela va commencer. Penser que je ne pourrais pas gagner, c'est vraiment être pessimiste. Je ne vois pas de raisons pour cela à moins qu'on me dise que le Nigeria fait 10 fois le Sénégal. Et malgré cela, je crois que c'est encore possible. Si certains pensent que par exemple Davido a plus de chance, attendons le jour j pour le déterminer. L'évènement se tient le 10 octobre à Dallas aux USA. D'ici là, les gens peuvent me soutenir en allant sur le site www.carlou-d.club. L'internaute aura accès au club Carlou D. Il va s'inscrire et voter après sur la page officielle d'Afrimma autant de fois qu'il le voudra.
Il paraît que vous signez avec un label américain...
Non pas encore, mais j'aimerais bien le faire.
Après la sortie de votre dernier album certains ont supposé que vous étiez un illuminati à cause de la photo de profil. Le débat refait surface aujourd'hui. Un de vos collègues dit que vous en êtes peut-être un ou seulement que vous avez fait ce signe par ignorance. Qu'en est-il exactement ?
La seule chose qui fait que les gens pensent que je suis peut-être coupable (sic), c'est le signe de la main que j'ai fait sur la photo. Honnêtement, quand je le faisais, je ne pensais pas à cela. Et je refuse qu'une communauté qu'on appelle soi-disant les illuminatis que je ne connais pas et dont je ne sais d'où ils viennent me contraignent à ne plus faire ce signe qui signifie pour moi "wahidoune" et que je dessine avec ma main sur le contour de mon œil. Ils ne peuvent pas et ne vont jamais m'empêcher de faire cela. Ce qui veut dire que je n'arrêterai pas de le faire. Je le ferai à chaque fois que je le sentirai. Maintenant, que d'autres artistes en profitent pour dénigrer et descendre un frère artiste du même pays, je trouve ça dommage. Parce que ce gars-là (ndlr il s'agit de Makhtar Le Kagoulard qui a fait une publication sur sa page Facebook), je ne l'ai jamais vu. J'ai écouté sa musique et je l'ai supporté pendant longtemps. Maintenant, l'entendre parler de moi m'attriste beaucoup. Parce que je pensais qu'il est intelligent.
Quelle a été votre réaction quand vous avez su cela ?
J'étais déçu (il se répète). Makhtar Le Kagoulard, il m'a déçu. Il m'a déçu mais gravement. Je pensais qu'il était mature et qu'il en avait dans la tête (sic). Hormis cela, on m'a dit qu'il était devenu "Ibadou". Je lui fais juste savoir que parmi les 20 péchés que Dieu ne pardonne pas, figure le fait de dire des choses dont on n'est pas sûr sur quelqu'un. Il sait que si je mettais devant lui un exemplaire du Coran afin qu'il jure que je fais partie de cette communauté, il ne le ferait pas. Alors, je me demande pourquoi il avance des choses dont il n'a aucune certitude sur moi. En plus, ce qu'il dit, c'est lui qui le sait, moi je n'en sais absolument rien. Bizarrement, il paraît que ces gens-là (ndlr les illuminatis) font ce signe-là et lui, a le temps de prendre ma photo et celles d'autres gens pour faire une comparaison. Ce signe n'est qu'une réaction et une vision d'artiste pour moi. Il ne faut pas que lui fasse partie d'un mouvement de cancres qui pensent de manière négative. Chaque artiste a des réactions spontanées. Et ça, tu l'exprimes souvent en posant. Le signe "Allahou" signifie beaucoup de choses et tu le poses sur ton œil, ça veut encore dire plus de choses. Encore une fois, ce ne sont pas les illuminatis qui vont m'empêcher de faire ce geste. Je fais cela tout le temps et je me dis que je veux que cet œil ne voie que Dieu.
Au-delà de ce geste, qu'est-ce qui pourrait motiver cette sortie ?
Quand il a fait cette publication, il y a des gens qui l'ont appelé et il leur a dit qu'il a vu qu'un de mes managers s'appelaient Israël. Et la personne dont il parle habite ici aux Parcelles et il s'appelle Passy. Et il n'est pas un illuminati. Il ne connaît même pas la personne dont il parle. Il l'a vue sur ma liste d'amis, a vu que je communiquais avec lui et il a soutenu que ce dernier faisait partie des illuminatis. Il demande aussi pourquoi je travaille avec la fondation Prince Klaus.
Le jury du prix Découvertes RFI 2015 a choisi Mao Sidibé, parmi des centaines de candidats, pour faire partie des finalistes de ce concours. Jeune et ambitieux, l'auteur de "woma woma" représente ainsi le Sénégal à cette prestigieuse compétition musicale.
Mao Sidibé sera-t-il le quatrième artiste sénégalais à remporter le prix Découvertes RFI après Didier Awadi, Mouhamed Naby Condé et Maréma Fall. Cette dernière est d'ailleurs la lauréate 2014 de ce prestigieux prix décerné chaque année à un musicien ou musicienne africaine.
Pour la présente édition, la liste des dix finalistes est dévoilée et Mao Sidibé est le seul Sénégalais de la sélection. Compositeur, arrangeur, auteur et interprète, Mao concourt avec deux titres extraits de son premier album solo "Accent grave". "Djiguène" et "woma woma" sont en lice. Le premier titre est un véritable cocktail musical qui propose aux mélomanes une balade à travers des sonorités du Sud du Sénégal. Un véritable régal musical.
Le second (Woma Woma) n'en est pas moins agréable. Il est posé sur un rythme un peu entraînant avec un refrain facile à retenir et assez gai. Les deux sont auréolés de la voix suave de Mao au timbre unique. Pour les deux aussi, l'on s'accorde à dire que les compositions musicales ont été faites avec goût.
Le jeune Médinois doit son habileté à son riche parcours. Il a commencé dans ce qu'il appelle le "ragga hip-hop" avec le groupe BBC Sound Système. A 22 ans, Mao, avec une partie du crew, émigre en France où ils réalisent leur premier album. Ils partent ensuite en Tournée en Chine, dans les Dom-Tom et en Inde. BBC Sound Système fusionne par la suite avec le groupe "No Bluff sound" qui faisait de la "world music électro-drum'n'bass".
Ensemble, ils gagnent le prix Découvertes du printemps de Bourges. En 2007, Mao et un autre de ses compères sénégalais montent un crew qu'ils baptisent "afro-folk-rock Ben'Bop". C'est en 2012 que Mao décide de revenir s'installer à Dakar. Il fait de la création, de la production et de la conception de musique et de clips vidéos. Il a en effet un home studio et une structure dénommée "Mao Prod".
Mao est en compétition avec neuf autres chanteurs africains ou d'origine africaine dont le Congolais Asden, la Sénégalo-mauritanienne Dioba Gaye, le crew guinéen "Banlieuzart", la Cap-Verdienne Elida Almeida, etc. Pour que Mao puisse gagner, il faut que les Sénégalais aillent sur le site de RFI pour voter pour lui. Car, ce n'est pas seulement les votes du jury présidé cette année par la Malienne Oumou Sangaré qui comptent. Pour soutenir Mao, il faut voter massivement d'ici au 30 octobre, date limite des participations sur internet.
Le jury se réunira ensuite le 17 novembre prochain pour désigner le lauréat de cette année.
PAR BOUBACAR BADJI DE SENEPLUS
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MULTIPLE PHOTOS
LA GAUCHE REND HOMMAGE À MOCTAR DIACK
Il est parti avec ses convictions de jeunesse - Ils étaient tous là : Abdou Fall, El Hadji Amadou Sall, Babacar Touré, Decroix, Alymana Bathily, Maguette Thiam, Mody Diop, Djibo Ka, Diallo Diop, Iba Der Thiam… et même de loin, René Lake depuis Washington
BOUBACAR BADJI DE SENEPLUS |
Publication 27/09/2015
J’étais sous la douche quand l’alerte de mon Skype se fit entendre. L’écran affiche 3 appels manqués sans message. C’était René. Je compris que cela devait être très important pour lui qui, d'habitude, quand il n’arrive pas à me joindre après un appel, me laisse un message détaillé sur l’objet de son appel. En général, l'administrateur de SenePlus.Com, n'insiste pas.
La sonnerie me fait sursauter de nouveau. Je décroche, et René Lake de me dire, la voix cassée : "Connais –tu Moctar Diack ? "Non", répondis-je. Sa voix semble s’éteindre au bout du fil : "C’était un grand ami, un grand patriote…".
Je ne connaissais pas particulièrement Moctar mais l’annonce de son décès m’a affecté comme s’il avait été mon professeur, mon conseiller, mon formateur, mon camarade de lutte syndicale, mon ami ... comme ces centaines de ‘’têtes bien pleines’’ qui se sont rués à la morgue de l’hôpital Fann ce Dimanche 27 septembre 2015 pour la cérémonie de levée du corps du Docteur Diack. Les visages marqués, les regards tristes, hommes et femmes s’inclinent respectueusement devant la grandeur de l’homme. Pas de cris d’hystérie, ni de chuchotements bruyants pour rompre le silence mortuaire. Quelques rares personnes, n’arrivant pas à contenir leur peine, sont trahies par leurs larmes.
Le professeur Iba Der Thiam, Serigne Mansour Sy Djamyl, le ministre de l’enseignement supérieur Mary Tew Niane, les ministres Mansour Sy et Khoudia Mbaye, Djibo Leity Ka, Maguette Thiam du PIT, El Hadji Amadou Sall du PDS, Mamadou Diop Decroix, l’ancien ministre Abdou Fall, Khassimou Dia, le docteur Diallo Diop, le président du CNRA Babacar Touré, l'éditorialiste de SenePlus.Com Alymana Bathily, Seyni Malle ancien gouverneur de Kaolack … Bref, ils étaient tous là, la Génération de Mai 68. Les soixantuitards veulent rendre un dernier hommage au professeur Moctar Diack décédé la veille des suites d’une courte maladie.
Né en 1945 à Kaolack, Moctar Diack était l’un des leaders de l’Union démocratique des étudiants du Sénégal. Avec d'autres, ils ont remis en cause l’enseignement colonial qui était en vigueur jusqu’en mai 1968. En s’opposant au régime de Senghor, ils ont semé la graine de l’ouverture démocratique. Professeur de Philosophie, il est décrit comme un patriote qui a vécu avec ses convictions jusque dans sa dernière demeure. Serigne Mansour Sy Djamyl qui a dirigé la prière mortuaire rappelle : "Feu Amadou Aly Dieng disait que presque tous les révolutionnaires de Mai 68 se sont réajustés avec le temps. Mais Moctar est celui qui a vécu en restant fidèle à ses convictions dont les fondamentaux sont la justice et le progrès. Il est parti avec ses convictions de jeunesse’’. Le professeur Diack était l'une de ces rares denrées à rester loyal à ses convictions. Un grand philosophe non pas parce qu’il était docteur en la matière mais de par sa vision du monde, de la liberté. …
MOCTAR MAGNIFIAIT LE DOUTE
‘’J'ai toujours été très marqué par sa capacité, celle des vrais intellectuels à magnifier le doute. Il argumentait avec une grande passion une position et avec la même verve il prenait le contre-pied pour élaborer la thèse inverse. Et comme tous ceux qui ne cherchent pas à être les détenteurs de vérités absolues, combien de fois m'est-il arrivé de ne pas savoir au bout du compte quel était son point de vue, si tentait qu'il en avait', de loin, de l'autre côté de l'Atlantique, depuis Washington, ainsi témoigne son vieil ami de 40 ans, René Lake.
"C'est ce procédé intellectuel", ajoute-t-il, "qui a certainement permis à Moctar de passer l'étape de ponte de la contestation de gauche des années 70 à celle d'un observateur engagé mais distant. En fait équidistant de tous’’ affirme René Lake qui ouvre une page de leurs nombreux échanges. "Les innombrables soirées que nous avons passée ensemble à Paris ou à Dakar étaient parfois étonnantes. D'un côté il faisait dans l'analyse politique qui mettait en avant sa sensibilité d'opposant au régime senghorien que Diouf prolongé dans la continuité mais, d'un autre côté, il ne manquait aucune occasion pour exprimer son affection pour ce PS renouvelé et même pour certains de ses caciques comme Djibo Ka", précise René Lake. (NDLR : Lire l'hommage de René Lake à Moctar Diack en cliquant ici).
Il a enseigné, formé et inspiré de grands intellectuels ici et à l’international. Maguette Thiam secrétaire général du PIT revient sur sa première rencontre avec l’éloquent Moctar : "C’était un de nos fleurons. On le voit encore intervenant au coté de Sémou Pathé Gueye, de notre camarade Habib Mbaye à l’époque ou ils étaient jeunes et dirigeait le mouvement d’étudiants. Je l’ai connu dans ce contexte là, au cours d’une journée de mobilisation dans une pièce que les étudiants occupaient sur la route de Ouakam. Lorsqu’il a fini de parler j’ai demandé, qui est-ce ? On me dit, c’est lui Moctar Diack.
Je l’ai aussi vu, participant à toutes les luttes et à la création des syndicats comme le SUDES. Non seulement on peut retenir de lui l’engagement dont il a fait preuve toute sa vie mais aussi qu’il est l’un de ces maillons, de cette intelligentsia dont nous avons absolument besoin et que les jeunes doivent d’avantage connaître pour que cela puisse les aider à faire face à un monde devenu plus compliqué qu’à l’époque. Nous, qui étions de jeunes enseignants et nous avons côtoyé ces jeunes à l'époque pour constater une grande capacité d’analyse et de mobilisation. Ils se préoccupaient et soutenaient beaucoup des jeunes qui étaient dans les lycées et collèges qui avaient participé à la grande grève des étudiants. Nous avons constaté qu'à cette époque, les relations entre organisations syndicales et organisations d'étudiants empreintes de respect. Après tous les premiers mai ils étaient avec nous pour se battre pour que le Sénégal avance. Moctar Diack mérite notre respect parce qu’il fait parti de cette génération qui s’est battu pour l’avancement et il restera un souvenir pour armer notre jeunesse.’’
Homme de conviction Moctar est aussi un homme d’ouverture avec le sens du partage. En témoigne son amitié avec Djibo Leity Ka qui l’appelait affectueusement grand-frère : "Il était mon ainé de 4 ans. Je l’ai connu pendant les années de braises à l’université et il m’a protégé’’, confie Djibo qui accepte avec philosophie la volonté divine et prie pour que Dieu accueille son frère dans son paradis.
L’homme était aussi attaché à sa famille. Il était un protecteur et un rassembleur. Sa disponibilité est légendaire. Selon Samba Diack Sall, homonyme du père du professeur Diack, celui-ci savait partager son temps avec tous malgré son emploi du temps. Mais Samba tout en reconnaissant qu’à chaque fois qu’ils se voyaient ils apprenaient beaucoup. Il révèle qu'il a toujours été impressionné par le désintérêt de Moctar Diack pour les choses matérielles. Il déclare aussi s’estimer heureux d’être à Dakar : "Un jour il m’a appelé pour me dire : Samba je sais que tu voyages beaucoup mais je serais très heureux que tu sois là quand je quitterai ce monde. Et grâce à Dieu je suis là pour l’accompagner jusque dans sa dernière demeure comme il le souhaitait. Qu’il repose en paix’’.
Très marqué par la perte de son mentor Samba conclut en ces termes’’ Certes la famille a perdu, mais le Sénégal a aussi perdu un illustre fils. Il n'y a pas assez de mots pour le dire. Il suffit de regarder les personnalités qui sont venues pour lui dire au revoir.
“J’ai été traitée de traînée, de pétasse, de salope, de putain, de bimbo. J’étais connue de tout le monde, mais en réalité... Je le comprends. Il est facile d’oublier que “cette femme” avait une âme.”
Monica Lewinsky est de retour sur la scène médiatique. Dans cette vidéo de l’émission canadienne de ‘’propagation d’idées’’, TED, l’ancienne stagiaire à la Maison Blanche a fait son come-back. Et c’est justement pour parler comme elle ne l’avait encore fait, publiquement, de l’affaire ‘’monicagate’’ et d’Internet. Puisque c’est cet outil technologique révolutionnaire qui a participé à la large diffusion du scandale qui l’a secouée.
Après le scandale, Monica Lewinsky se fait désormais l’avocate de toutes les personnes victimes du harcèlement via internet. Elle même se considère comme une des premières victimes de ce harcèlement . Sa liaison avec Bill ayant été diffusée dès le début sur un blog, donc consultable par tous en ligne. Au plus fort de cette affaire, elle devint la risée de toutes les attaques :
“J’ai été traitée de traînée, de pétasse, de salope, de putain, de bimbo (…) J’étais connue de tout le monde. Il est facile d’ou¬blier que “cette femme” avait une âme.”, dit-elle dans sa présentation. Mais Monica a sa lecture de cette ''relation interdite'' : "Bien sûr que mon boss a profité de moi mais je resterai toujours très claire à ce sujet: c'était une relation consentante. L'abus est arrivé ensuite, lorsque je suis devenue le bouc émissaire afin de protéger sa position."
Se définissant comme "activiste sociale" dans sa nouvelle mission, Monica souhaite après "l'humiliation mondiale" qu'elle a subie, aider les personnes qui sont jetées en pâture à la vindicte populaire sur le web.
Monicagte, qu’il vous souvienne, c’est cette affaire qui en 1998 avait la fait les choux gras de la presse mondiale, mettant l'ex-président Bill Clinton et Monica Lewinsky, l’ex- stagiaire de la Maison Blanche, sous les feux des projecteurs pour leur relation sentimentale.
Une affaire dans laquelle, le président Clinton, du fait de l’acharnement du tout-puissant procureur Kenneth Starr, a échappé, in extremis, à sa destitution.
Mais aussi scandaleuse que soit cette affaire, les acteurs ont pu en tirer profit selon leur niveau d’implication. Bill Clinton, lui, a pu reconstruire sa vie, faire deux mandats à la tête des USA et jouit encore d’une popularité au sein l’opinion américaine. Il donne des conférences partout dans le monde. Membre du conseil d'administration des plus grandes entreprises américaines, sa Fondation a engrangé jusqu’à 500 millions de dollars, selon NRJ12 (émission Scandales, sept 2014).
Pour certains, Hillary Clinton, qui a soutenu mordicus son mari, au plus fort de l’affaire, est la plus grande gagnante de cette histoire. Puisque ce scandale lui a permis de sortir d’elle-même pour briser cette image très distante que les Américains ont d’elle. Ce qui a lancé sa carrière politique. Secrétaire d’Etat sous Obama, elle est bien partie pour la course à la Maison Blanche
Monica Lewinsky, terriblement humiliée, a pu relever la tête et décide de tirer profit du scandale. Ainsi, pour ses confidences destinées à un livre ‘’L’histoire de Monica’’, elle gagne 360 mille euros. Elle crée une ligne de sacs à main vendus en ligne et récolte de 216.000 euros en devenant, notamment l’égérie d’un programme de perte de poids. Dans la même lancée, en 2003, elle présente un programme pour une grande chaîne de TV
Devenue célébrité, Monica, à un moment donné, en avait assez de cette vie hyper médiatique. Elle s’était ainsi retirée à Londres, où elle obtient master en psychologie avant de retourner aux Etats-Unis, préférant, cette fois-ci, mener une vie cachée et moins médiatisée. Mais de nouveau, elle revient en force au-devant de la scène.
Déjà, l’an dernier, celle qui avait entretenu une relation de près de deux ans avec le président américain, a rejoint les réseaux sociaux, notamment twitter. Et avec un seul tweet, elle reçut 17.000 abonnées en seulement 3 heures de temps, explique le site public.fr. Aujourd’hui âgée de 41 ans, elle était entrée à la Maison Blanche comme stagiaire à 21 ans.
Regardez sa prestation à TED.
VOA - Le chanteur Stromae va conclure sa tournée internationale en retournant en Afrique et en donnant en octobre les deux concerts qu'il n'avait pas pu assurer en juin en RDC puis au Rwanda, le pays natal de son père, selon sa page Facebook.
"Kinshasa, Kigali, je suis heureux d'annoncer que je viendrai clôturer ma tournée chez vous !", écrit la star belge sur les réseaux sociaux en dévoilant ces deux nouveaux concerts, le 10 octobre à l'Hôtel Pullman de Kinshasa, puis le 17 octobre à l'ULK Stadium de Kigali.
Malade en raison des effets secondaires liés à un traitement antipaludique, selon son entourage, Stromae avait dû écourter sa première tournée africaine en juin et n'avait pu assurer les deux concerts prévus en RDC (République démocratique du Congo) et Rwanda. Cette tournée sur le continent africain et ce concert à Kigali étaient particulièrement symboliques pour l'auteur de "Papaoutai", dont le père est mort pendant le génocide rwandais de 1994.
Stromae a retrouvé la scène le 12 septembre à Miami pour une tournée en Amérique du nord. Après avoir assuré normalement les premières dates, il a toutefois dû annuler à la dernière minute mardi son concert prévu à Minneapolis, aux Etats-Unis, en raison d'un "petit accident".
Ni sa maison de disques (Mercury/Universal), ni son producteur Auguri n'ont précisé les causes de cette annulation et les éventuelles conséquences pour la suite de sa tournée aux Etats-Unis et au Canada.
Selon la presse belge, Stromae se serait blessé au visage après une chute d'un bus.
"Stromae a eu un petit accident cet après-midi. Il va bien, il n'est pas en danger, mais le spectacle est annulé, il ne pourra pas chanter ce soir", avait déclaré mardi soir sur la scène du Myth Live Event Center de Minneapolis un membre de son équipe, selon une vidéo amateur tournée dans le public et postée sur Twitter, puis reprise par plusieurs médias belges.
Stromae est attendu ce vendredi soir à Detroit, samedi à Toronto et les 28 et 29 à Montréal, avant l'apothéose au célèbre Madison Square Garden de New York le 1er octobre.
La popularité du chanteur belge de 30 ans, Paul Van Haver de son vrai nom, a explosé sur la scène internationale après le lancement de l'album "Racine carrée", meilleure vente en France en 2013 et 2014. Après avoir mis l'Europe à ses pieds, il rencontre désormais une popularité croissante aux Etats-Unis.
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CE QUE J'AI RESSENTI SUITE AU DÉCÈS D'ACTEURS DE LA SÉRIE MA FAMILLE
Artiste comédien, acteur, producteur et chanteur à ses heures perdues, Michel Gohou est assez connu en Afrique grâce à la série ‘'Ma famille'' et les ‘'guignols d'Abidjan''. Depuis, il a fait du cinéma et a pris part à la 18ème édition du festival de cinéma africain de la ville marocaine de Khouribga. Dans cet entretien qu'il nous a accordé jeudi dernier (17 septembre2015) il ne nous parle pas que de cinéma et de théâtre. Il évoque ici l'état de la musique africaine en général et celle ivoirienne en particulier. Il parle également de sa prochaine venue à Dakar et de ce qu'il va présenter au public sénégalais. Il est également question dans cette interview du retour éventuel de la série ‘'Ma famille'' et des décès survenus dans le groupe.
Qu'est-ce qui vous amène à Khouribga
Je suis là dans le cadre de la tenue de la 18ème édition du festival de cinéma africain de Khouribga (du 12 au 19 septembre dernier). Alors, l'on sait que le point focal est le cinéma. C'est la première fois que je viens à Khouribga. Je suis venu plusieurs fois au Maroc quand même. Je dois dire que c'est une ville splendide, extraordinaire et très belle. J'accompagne un film. C'est ce qui explique ma présence ici. J'ai joué dans le film ‘'Braquage à l'africaine'' qui est dans la compétition officielle et réalisé par Owell Brown qui avait aussi fait le film ‘'Le mec idéal''. Etre ici me permet de rencontrer des gens et de prendre part aux débats. C'est aussi l'apprentissage chaque jour. Parce que ce n'est pas parce qu'on a joué dans un film qui remporte des lauriers qu'on doit dormir. On doit continuer d'apprendre en allant voir le film d'autrui. On peut apprendre de plus petit que soi. Alors, c'est la somme de tout ça qui fait un grand homme de cinéma. Chaque jour que Dieu fait, on continue d'apprendre.
On vous voit vous balader tranquillement dans les rues de la ville. Il n'y a jamais de grande foule comme c'est le cas dans les autres pays d'Afrique quand vous sortez. Ça vous étonne que vous soyez anonyme ici ?
Non ce n'est pas étonnant. Ici, c'est un autre côté du continent. Le nord de l'Afrique n'est pas trop imprégné de tout ce qui se passe au centre de l'Afrique et vice-versa. Et c'est ce que nous décrions dans nos interventions. Il faut que l'Afrique soit une et indivisible, surtout sur le plan culturel. Nous devons briser les frontières. Du nord au sud, de l'est à l'ouest, il faut qu'on s'imprègne davantage. Il faut qu'on travaille en symbiose, il faut qu'on travaille coude à coude, en rangs serrés. Ainsi, l'Africain du sud pourrait se reconnaître au nord et l'Africain du nord se reconnaître d'est en ouest. Quand on parle de cinéma africain, il faut que ce soit conjugué de façon collégiale.
C'est grâce à la série ‘'Ma famille'' que vous êtes devenu célèbre au Sénégal. Comment êtes-vous arrivé dans l'équipe d'Akissi Delta ?
C'est une série où on est arrivé spontanément et où chacun avait quelque chose à revendre. Quand on te confie un rôle, il faut le travailler et le retravailler ainsi qu'essayer de relire le procédé à ta manière. Je crois que tous les acteurs qui ont joué dans ‘'Ma famille'' avaient cet esprit-là. Donc quand on se retrouvait devant les scénarii, chacun y mettait du sien. Tout le monde avait à l'idée de gagner un pari parce que c'était la première fois qu'une actrice de cinéma s'engageait dans la production de séries. Il fallait la soutenir. Et chacun devait défendre sa peau après. Dieu merci, le résultat était plaisant quand même.
On avait promis un retour de la série. Depuis, plus rien. Qu'en est-il aujourd'hui ?
Je n'en sais rien. Je ne suis pas producteur de ‘'Ma famille''. La question pourrait être posée à Akissi Delta qui en est la productrice. Toujours est-il que moi, j'ai été approché par la production de Lad pour me signifier que la reprise du tournage était imminente. Chacun a donné son accord de principe et tout le monde était unanime. Mais vous savez que la production cinématographique africaine est coûteuse. Et le fonds ne vient pas spontanément. Je crois que les scénarii sont prêts et que les découpages sont faits. Tout a été planifié mais il reste le déclic financier et c'est ce qu'on attend.
Personnellement comment avez-vous vécu toutes les pertes enregistrées dans le groupe, beaucoup sont décédés ?
C'est la vie. On naît aujourd'hui, on vit demain et on meurt après-demain. Ainsi va la vie. La mort fait partie du quotidien comme la naissance. Mais c'est quand même déplorable de travailler avec quelqu'un et qu'avant même d'arriver au bout, la personne vous lâche. Elle n'est plus là. C'est beaucoup de remords et de coups de tristesse en pensant qu'il y a beaucoup de collègues qui sont tombés en cours de route. Mais le combat continue. Car ce n'est pas parce que des éléments de notre patrouille sont tombés que la bataille est perdue. C'est maintenant qu'il faut s'armer de courage et saluer leurs âmes. Sinon franchement ça fait mal.
Comment voyez-vous l'évolution du cinéma africain en tant qu'acteur ?
On se bat comme de beaux diables. Je sais que les producteurs, les réalisateurs se battent tous ensemble. La bataille, elle est donc commune. La vision aussi l'est. Mais comme je le disais tout à l'heure (ndlr voir plus haut) le déclic, c'est le financement. Maintenant la question est de savoir si à nous seuls on peut trouver le financement pour pouvoir produire des films de qualité. La réponse est non, on ne peut pas. Il faut qu'il y ait une volonté politique qui accompagne la dynamique. Si les politiques ne s'y mettent pas, le cinéma africain va toujours avoir des problèmes. Même si l'on se bat comme de beaux diables, s'ils n'appuient pas, cela ne va pas aboutir. Il faut que les décideurs politiques acceptent de construire des infrastructures pour le développement du cinéma et de créer des plates-formes de diffusion et de communication.
Parlons maintenant de la musique, vous êtes producteur et musicien, quel est l'état de la musique ivoirienne ?
La musique ivoirienne à l'instar de la musique africaine est là où on l'a placée. Nous avons notre musique à nous, des rythmes qui nous sont propres et nos us et coutumes. Chez nous en Afrique, il faut les respecter. Il ne faut pas aller forcément copier sur l'Occident. La musique africaine, je crois qu'elle a quand même fait un pas. Aujourd'hui quand on suit les chaînes de télévision étrangères qui ne passent que de la musique, on voit les clips africains. Cela veut dire qu'on n'a pas lâché l'affaire. On se défend comme il faut et on avance du mieux qu'on peut. Hier on ne connaissait pas la musique burkinabé. Aujourd'hui on en connaît. Il y a Floby si on peut en citer. En Côte d'Ivoire, on peut citer par exemple Dj Arafat. Au Sénégal on peut en citer beaucoup. Il y a Youssou Ndour, Baaba Maal, Ismaïla Lô ou encore Thione Seck et Viviane que j'admire beaucoup. Donc, la musique africaine est en train d'avancer, même si elle fait deux pas en avant et un pas et demi en arrière. Toujours est-il qu'on gagne des centimètres et c'est l'essentiel.
Mais vous êtes d'accord qu'aujourd'hui, la musique nigériane a supplanté celle ivoirienne ?
C'est tout à fait normal. Il n'y a pas d'explications à donner. Il fut un moment où c'est le ‘'coupé décaler'' qui planait sur l'Afrique. Aujourd'hui, acceptons que le Nigeria prenne le dessus. Peut-être que demain, ce sera le Sénégal et après un autre pays d'Afrique. Mais toujours est-il qu'il va falloir suivre le mouvement. Quand le Nigeria se lève avec son rythme musical, il faut que toute l'Afrique suive. C'est comme avec le ‘'coupé décaler'', étant donné qu'il est né en Côte d'Ivoire, mais on a vu des Congolais en faire. On a même vu quelques occidentaux faire du ‘'coupé décaler''. Donc, cela avait commencé à se répandre. Aujourd'hui, le Nigeria est venu avec un autre rythme qui supplante un peu le ‘'coupé décaler'' et qui va même à la rencontre et à l'assentiment du mélomane international. Je crois qu'il faut suivre le mouvement et ne pas se focaliser sur l'origine de la musique en se disant que comme c'est le Nigeria, nous, nous sommes des Ivoiriens, il faut qu'on cherche notre rythme à nous. Non, il faut suivre. Demain, peut-être, ça peut-être le tour du Mali. Et tout le monde devra aussi suivre. C'est comme ça que cela doit se passer.
Comme le Nigeria avec la musique, la Côte d'Ivoire et ses comédiens sont les meilleurs en stand-up en ce moment en Afrique. Quel avenir pensez-vous qu'il peut avoir ?
Le monde se veut nucléaire maintenant. On est en train de dépasser tout ce qui est archaïque et vieux. Maintenant on travaille avec les nouvelles technologies. Donc, il faut suivre le rythme. Quand il y a un changement qui s'impose, il ne faut pas hésiter. Avant, c'était le théâtre pléthorique où on trouvait 20 personnes sur scène voir 30. Il y avait un décor très lourd à transporter. Ce qui fait que le théâtre africain ne se vendait pas. C'était très lourd et ça ne payait pas vraiment. Les comédiens ne vivaient pas vraiment de leur métier. Aujourd'hui, on rencontre un autre genre de théâtre qui est l'humour, le stand-up. C'est un genre léger, qui se transporte facilement. Le groupe qui le fait n'excède pas généralement deux personnes. C'est souvent l'artiste et son manager. Maintenant, avec le cachet payé, ils arrivent à en vivre de façon assez décente. Je crois aussi qu'il est un genre à prendre comme il se doit. Il est vrai que moi, j'ai fait le théâtre sur les planches. J'ai presté avec de grands maîtres du théâtre en Côte d'Ivoire. J'ai joué dans pas mal de pièces de théâtre dans lesquelles j'ai tenu des rôles principaux. Mais aujourd'hui, il faut prendre une autre veste qui est le stand-up. Franchement, moi j'adhère.
Vous serez au Sénégal en octobre. Qu'allez-vous présenter aux Sénégalais ?
Je serai là et je leur ferai un spectacle en stand-up. Il y aura beaucoup de choses. On parlera de l'état de la société, des faits de tous les jours, de la convivialité entre les hommes et les femmes. C'est tout à la fois. Mais je ne vais pas déballer tout ici comme c'est un stand-up que je vais donner. J'invite juste les Sénégalais à venir me voir. Si les Dakarois voient cette information, qu'ils sachent que ce n'est pas de l'utopie. Je serais bel et bien à Dakar en octobre. Si la publicité a déjà commencé, tant mieux, sinon votre journal va permettre de porter le message aux Sénégalais. Je leur dit, j'arrive à Daniel Sorano. On va communier et il faut qu'ils soient là. Il faut que tout Dakar se lève comme un seul homme pour pouvoir remplir la salle afin que la communion soit totale.
Plus de deux ans après la sortie de son dernier album, la chanteuse Ndèye Fatou Tine (Titi) vient de mettre sur le marché une nouvelle production. Intitulé "jël leen", cet opus de 5 titres de ses prestations en live et 4 nouveaux morceaux, est dédié à ses fans. L'artiste a rencontré la presse, ce samedi dans les locaux de la 2stv, pour présenter son produit.
Flanqué de son nouveau collaborateur Papis Konaté, Titi a proposé un album live à ses adeptes. Pour certains mélomanes et fans qui attendaient impatiemment l'arrivée de ce nouvel album de la chanteuse, enfin le voilà ! "Aladji Ass, nit day kham bopam, Mame Saliou, Goro goor, niénio balamaisa…" sont les morceaux repris en live uniquement pour ses inconditionnels. Pour remercier ses fans Titi offre gratuitement dans cet album des chansons remixées aux mélomanes.
"J'ai choisi 5 morceaux qui ont le plus marqué les Sénégalais pour en faire un live. A chaque fois, les gens me réclamaient ces hits qui ont marqué leur époque. D'ailleurs c'est dans cette optique que j'ai fait cet album, uniquement pour mes fans en général et pour ceux qui suivent de près ma carrière. Cet album sortira le lundi (aujourd'hui) in sha Allah" confie l'artiste.
Il faut dire que cet album traduit une certaine maturité de l'artiste acquise au terme d'innombrables prestations à l'étranger. Avec une voix langoureuse, Titi nous fait découvrir en live 4 nouveaux morceaux qui feront à coup sûr partie le l'album au complet. Ce dernier va sortir plus précisément après la Tabaski. Après Mame Dabakh et Mame Saliou, la chanteuse rend hommage dans ces quatre toutes nouvelles chansons au Prophète avec le morceau intitulé "Rassoul" chanté en acoustique.
"C'est avec mes propres moyens que j'ai réalisé cet album"
A en croire l'auteure de "El Hadji As", il fallait faire un tri par rapport au besoin sur les morceaux qui étaient disponibles, afin de pouvoir présenter les meilleurs titres. Ainsi l'orchestration de l'album "jël leen" traduit aussi l'ambition chez l'artiste de marquer un retour flambant, au grand bonheur de ses fans. Dans cet album, la chanteuse fait l'objet d'un engagement sans faille et digne d'un leader.
En effet, Titi prend sa carrière en main et avance en solo. "C'est avec mes propres moyens que j'ai réalisé cet album. Je ne fais partie d'aucun label, j'ai des personnes comme papis Konaté qui m'aident sur le plan musical, sinon la partie financière me revient et je suis fière d'avancer avec mes propres moyens, sans aucune aide. Je prends mon destin en main et je vole avec mes propres ailes. Par conséquent, que ceux qui disent que Titi ne peut pas gérer sa propre carrière se tiennent prêts à voir ses capacités", a-t-elle soutenu. Avant de poursuivre :
"Deux ans avant d'entrer à Prince arts, c'est moi qui gérais ma carrière sans l'apport d'aucun label. Donc ce n'est un défi pour moi. S'agissant de la promotion de mes albums, j'ai apporté ma touche en invitant la presse à venir voir de ses propres yeux le dur labeur qui nous a permis de réaliser cet opus. Et durant ces 8 mois d'absence sur la scène musicale sénégalaise, j'ai appris à faire mes propres arrangements pour mon propre compte".
En attendant la sortie officielle de son album au complet après la Tabaski, l'ex pensionnaire du label Prince Arts compte continuer ses prestations dans les endroits de la place où elle distribuera gratuitement à ses fans l'album produit en live.
On ne le présente plus ! Hyacinthe Ndiaye, alias Manga 2, est un ancien champion de lutte qui a longtemps trôné au sommet de cette discipline sportive, bien sénégalaise. Bien à l'aise dans le salon douillet de son repaire parcellois, l'ancien lutteur a fait le bilan de sa saison dernière avec sa structure "Manga Production" qu'il juge satisfaisant. Parlant du titre de Roi des arènes qui fait débat depuis quelques années, Manga 2 affirme que jusqu'à présent qu'il reste l'unique roi des arènes.
L'As : Quel bilan tirez-vous de votre saison de lutte avec votre label "manga production" ?
Manga 2 : Je dirai qu'il est positif. Et je rends grâce à Dieu pour cela. La saison dernière j'avais organisé trois manifestations et cette saison, j'ai pu en faire quatre. Donc on progresse petit à petit. La lutte traditionnelle occupe une place de choix dans ma carrière de promoteur. Et je débute toujours ma saison par la lutte traditionnelle. Je veux rester dans cette dynamique pour l'année prochaine. Il y aura de la lutte avec frappe (4 combats) et de la lutte traditionnelle (2 journées). Le combat Sa Cadior-Bismi Ndoye qui était programmé pour cette saison avant d'être renvoyé à cause d'une blessure du premier nommé sera retenu pour la saison prochaine. Nous allons nous rapprocher du Cng afin de réserver une date en début de saison. J'ai aussi monté des combats entre Nandy Fall et Balla Diouf. Bébé Saloum me doit un combat. Il avait subi une opération, maintenant qu'il est guéri, il va lutter sous mon label.
Donc vous allez vers une saison faste…
Absolument ! Je suis en train de promouvoir la lutte comme je le faisais avant, et je ne compte pas déroger à cette règle. La lutte, c'est mon domaine et je ne suis pas pressé. Pour cette saison, il y aura des innovations de taille. Je prévois même d'aller dans les régions, surtout à Joal Fadiouth pour y organiser un grand gala de lutte. Mais tout cela est rendu possible grâce à mes partenaires qui m'ont toujours soutenu.
Quel regard portez-vous sur la lutte ?
La lutte a beaucoup évolué. Et il y a une grande différence entre notre génération et celle d'aujourd'hui. Maintenant, on parle plus d'argent, de business, alors que nous, nous nous battions pour la bravoure, mais aussi l'amour de notre terroir. Ce qui n'est plus le cas. Parfois, je vois même un lutteur perdre et sourire. Cela me fait mal. A notre époque, un athlète qui perd peut rester cloîtré chez lui pendant une semaine, car il a honte de sortir.
Aujourd'hui, la lutte a perdu de sa superbe. L'argent prime sur tout. On perd des valeurs comme le courage, la bravoure, la passion de la lutte et tout. Je me rappelle un Mbappatte (championnat de lutte populaire organisé dans les quartiers) que j'avais gagné. On m'avait remis un drapeau et 1.500 Fcfa, mais je me fichais de l'argent. J'avais plus de fierté pour le morceau de tissu que j'avais entre les mains.
Le dopage est devenu une réalité dans l'arène. est-ce qu'à votre époque, ce fléau existait ?
Je ne peux pas vous dire avec certitude si cette pratique existait ou pas à notre époque, car je ne la connaissais pas et je ne l'ai jamais utilisée, mais on entendait certaines personnes dire qu'il y a des lutteurs qui fumaient des joints. Aujourd'hui, le dopage est devenu un problème pour la lutte. Et cela porte atteinte à l'image de la discipline et à la santé des athlètes. Je pense qu'un lutteur jeune, qui croit au travail, peut réussir sans recourir à ces saletés.
Selon vous, quel est le secret pour devenir un grand champion ?
Il n'y a pas de miracle ! Seul le travail paie. Un lutteur doit se coucher tôt, éviter les filles et les excitants (Alcool, cigarette et consorts). Si quelqu'un parvient à suivre à la lettre ces recommandations, il peut percer dans cette discipline.
Qui sont, à votre avis, les véritables ténors de l'arène ?
Moi, j'ai toujours été contre le mot VIP. Un jeune frère est venu vers moi récemment pour me dire qu'il veut créer une association regroupant les ténors. Je lui ai répondu que ce n'était pas une bonne idée. Ensuite, ils ont laissé tomber. Le terme ViP ne veut rien dire. Il faut ramper et faire ses preuves pour être un champion. Moi, j'ai fait le vide autour de moi pour devenir celui que j'étais.
Justement, le débat sur le titre de roi des arènes fait rage dans le milieu de la lutte. le cng ne reconnaît que vous comme le seul roi. qu'est-ce que vous en pensez ?
Pour moi, la presse est à l'origine de tout cela (Ndlr, il parle en nous pointant du doigt). C'est un éternel débat, mais sachez qu'il y avait des critères pour désigner le roi des arènes. (Il tire un journal et une feuille blanche de son cartable et le lit à haute voix. "Mercredi le 30 mai 1984. Manga-Mor Fadam : la Couronne toujours en jeu"). Lorsque je suis devenu roi, on m'avait accordé une prime de la part du Cnp (la structure qui gérait la lutte avant d'être remplacée par le cng). Je percevais une prime de 50.000 Fcfa pour chaque combat. Il y avait aussi une indemnité mensuelle de 30.000 Fcfa lorsque le lutteur se présente au stade, au moins trois fois au cours du mois avec le drapeau et en tenue traditionnelle. A cela, s'ajoute une prime de 15.000 Fcfa chaque fois que le champion se produit dans une séance de bakk revêtu de ses atours et de son drapeau. Et j'avais tous ces avantages. Mais cela a cessé avec l'arrivée du Cng.
Le Roi des Arènes était soumis à l'obligation de remettre en jeu son drapeau au maximum face à quatre challengers choisis par le Cnp au cours de la saison. On m'a proposé des lutteurs et je devais en choisir un seul pour compétir. Aussi je peux lutter sans le drapeau. Tout cela régissait le titre de roi des arènes. Et cela venait du ministre des Sports. S'il doit y avoir un autre Roi des Arènes, le Cng doit l'officialiser. "Le texte stipule aussi que le Roi le reste en attendant que le Cng puisse remettre en jeu son drapeau. Ce qui n'est toujours pas le cas. Donc, jusqu'à présent je suis le Roi des Arènes. Mais Bombardier a prouvé qu'il était le roi des arènes. Et les gens l'on désigné comme le numéro un. Voilà.
À votre avis, qui est l'adversaire potentiel de Bombardier ?
Les combinaisons sont nombreuses. Bombardier est le roi des arènes. Il a affronté et perdu devant Gris Bordeaux, il peut prendre sa revanche, et ce serait un combat choc très ouvert. Eumeu Sène aussi peut être un bon choix pour lui. Tay Shinger est très performant. Donc, c'est un combat qui s'impose. Modou Lô est le lutteur le plus chanceux de l'arène. Il peut affronter toutes les catégories de poids. Il a plus d'adversaires que les autres. Il pourrait aussi donner une revanche à Gris Bordeaux. Cela va leur permettre de clarifier certaines choses. Le problème de l'arène, c'est le fait de voir un lutteur dire : "je ne vais pas affronter un tel ou tel parce qu'on est ami ou je l'ai dépassé". Non ! Cela risque de gâcher la lutte. Un lutteur ne choisissait pas ses adversaires. Il appartenait au manager de le faire et il informe le lutteur après. Maintenant, on a tendance à créer des clans. Celui qui ne veut pas affronter un lutteur qui n'est pas de son écurie est un poltron, c'est tout. Tyson est sérère comme moi et pourtant nous nous sommes affrontés. Les Sérères s'affrontent entre eux dans les tournois. Ce n'est que du sport. Donc, faisons-le dans les règles de l'art et arrêtons de vouloir former des clans dans l'arène. Les managers ne doivent pas non plus parachuter les petits lutteurs et essayer de leur tracer une voie. Les gens doivent s'affronter entre eux pour déterminer le plus fort qui est susceptible d'affronter ceux qui sont en haut. Sa Thiès-Siteu, Gris 2-Ablaye Ndiaye, constituent de vrai duels. Ce sont des affiches alléchantes.
Est-ce que Tyson et Yékini ont toujours leur mot à dire dans l'arène ?
Personne ne peut prédire la retraite d'un lutteur d'autant plus qu'on ne le connaît pas. Je ne maîtrise pas certaines choses pour parler de retraite. Tout ce que je sais, c'est que Tyson et Yekini peuvent toujours lutter. Si la personne est toujours en âge de lutter et qu'elle sent le besoin de le faire, je n'y vois aucun problème. Tyson peut avoir un combat, mais cela va dépendre de lui.
Balla Gaye 2 est en chute libre depuis quelques temps. c'est quoi le problème selon vous ?
C'est la loi du sport. Etre toujours au top, c'est très difficile pour un lutteur. Si aujourd'hui, cela marche moins bien après avoir été au sommet, il faut prendre du recul et trouver les voies et moyens pour reprendre sa place. Aujourd'hui, son staff doit l'aider à rebondir. Il est encore jeune et il est très talentueux. Bombardier était dans la même situation que lui. Il a pris du recul pour rebondir. Aujourd'hui, il est devenu le numéro un de l'arène. C'est un lutteur que j'apprécie beaucoup. Je ne suis pas d'accord avec ceux qui disent qu'il est limité. Moi, je l'ai découvert à Saly dans un tournoi de lutte. J'avais amené Mbar Tine. Mais je suis tombé sous son charme. Et j'avais dit qu'il sera un jour champion. Bombardier a beaucoup de qualités. Malgré ses défaites, il est revenu. C'est la marque des grands champions. Il a connu des déboires, mais il a su revenir au bon moment. Il sera très difficile à battre. Balla Gaye 2 doit s'inspirer de cela pour rebondir. S'il en est conscient, il va rebondir. Il faut croire en Dieu et travailler.
Faites-vous partie de l'association des promoteurs ?
Oui ! Lors de l'assemblée générale, j'étais parti en vacance, mais j'avais envoyé un proche pour me représenter. Je suis en phase avec cette structure. Il n'y a aucun problème.
Êtes-vous d'accord sur la réduction des licences comme le réclament vos collègues promoteurs ?
Les promoteurs ont le droit de faire des réclamations. Mais pour que ça marche, ils ont un endroit pour le faire. Et à mon avis s'ils le font, il n'y aura pas de problème.
Où en êtes-vous avec l'association des anciennes gloires et votre différend avec Toubabou Dior ?
Il n'y a pas de problème pour l'association. C'était un problème entre deux amis qui est finalement rentré dans l'ordre.
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MOUNA
Profil - Maïmouna Ndiaye, actrice du film "L'œil du cyclone"
Elle tient avec Fargass le film du Burkinabé Sékou Traoré "L'œil du cyclone". Maïmouna Ndiaye qui y interprète le rôle d'une avocate est actuellement à Khouribga pour un festival de films. EnQuête vous la présente.
Le mérite reviendrait au Sénégal de compter une de ses filles parmi les plus brillantes actrices de ce continent si Maïmouna Ndiaye avait grandi au pays de la Téranga ou y avait vu le jour ou encore y avait résidé. Elle n'a de Sénégalaise que le nom et le sang même si elle avoue être très fière de ses origines.
Aussi, elle souhaiterait jouer plus avec les réalisateurs de son pays d'origine. Native de la France, celle que ses proches appellent affectueusement Mouna a grandi en Guinée et vécu en Côte d'Ivoire et est aujourd'hui installée au Burkina Faso. Beaucoup l'ont connu à travers la série africaine Marc et Malika dans laquelle elle joue le rôle de l'inspectrice Malika. C'est d'ailleurs son premier grand rôle dans un film. Même si elle a joué dans beaucoup de pièces.
Mouna est actuellement l'une des grandes attractions de la 18ème édition du festival de cinéma africain de Khouribga. Surtout, après la diffusion du dernier long métrage dans lequel elle a joué : "L'œil du cyclone". Elle y tient le premier rôle féminin de fort belle manière.
Tous les critiques se sont accordés à dire qu'elle a su épouser à la perfection son personnage. Pourtant, Mouna vient du théâtre. Elle a connu les planches avec le grand écran. Elle est d'ailleurs titulaire d'une maîtrise en anthropologie théâtrale.
Mais Maïmouna sait quelle intonation il faut au cinéma et laquelle au théâtre ainsi que les gestes et la mimique qui sied selon le genre dans lequel elle se trouve. Ce qui prouve qu'elle est talentueuse. Et sa maîtrise de son personnage dans "L'œil du cyclone" lui a valu le prix du premier rôle féminin au dernier FESPACO.
Teint noir, élancé et taille plume, Mouna est aussi une belle femme en plus d'être une bonne actrice. Sa belle ligne lui donnait de la valeur sur le grand écran. Et elle doit sûrement sa prestance dans ses costumes d'avocate à son passé de mannequin. Son aisance dans le discours, elle le doit à toutes les recherches qu'elle a consenti à faire avant le tournage de "L'œil du cyclone".
"Je suis allée interroger des avocates pour comprendre quelles difficultés elles avaient face à leurs clients. Je suis allée voir des procès. J'ai cherché aussi beaucoup de films sur des procès mais des procès d'assises, des procès dures", confie-t-elle à EnQuête. Tout cela pour "essayer de trouver "ma" personnalité d'avocate", ajoute-telle.
Par ailleurs, si dans ce film Mouna accroche et que les gens s'accordent à dire qu'elle a bien joué, cela n'a pas été chose facile. La personnalité d'Emma Tou contraste mal avec celle de Maïmouna Ndiaye dans la vraie vie. "Moi je suis quelqu'un qui aime déconner, rire et blaguer. Alors que dans ce film, je devais rester concentrée, un peu coincée sur ma personne et avoir peur. C'était difficile d'être comme ça pendant sept semaines", avoue-t-elle.
Et malgré tous ces sacrifices et le satisfecit du public, elle ne fait montre d'aucune satisfaction personnelle encore moins d'une quelconque fatuité. Elle reste humble et trouve même qu'il y a des choses qu'elle aurait pu mieux dire ou faire.
Cependant, cette fan de Douta Seck affirme : "Si le public est content, je le suis aussi."