(SenePlus.Com, Dakar) - Suite à la récente visite du Président américain, Barack Obama au Kenya et en Ethiopie, la radio Voix de l'Amérique a fait une plage interactive pour avoir le regard des uns et des autres sur le sujet. Le chef de l'État américain, qui a invité le monde à changer de regard sur l'Afrique, se voit reprocher sa position sur l'homosexualité.
Néanmoins, sur les questions les plus brulantes comme la lutte anti-terroriste et la bonne gouvernance en Afrique, les positions de Barack Obama ne rencontrent aucune objection. Au contraire, elles sont partagées par l'analyste politique René Lake et le politologue Néma François Chérif qui sont les invités d'Idrissa Seydou Dia de la Voix de l'Amérique.
La vie de Maty Mbodji a été aussi agitée qu’une scène de défilé de mode où elle a écrit ses lettres de noblesse. Plus de cinq jours après sa mort, le mannequin alimente toujours les médias et le monde du mannequinat. La police continue de chercher, sous son ombre, les raisons qui expliquent sa disparition prématurée et inattendue.
Dans l’attente des conclusions des analyses toxicologiques, la Sûreté urbaine, qui ne dispose pas encore d’éléments déterminants, pioche de gauche à droite en auditionnant toutes les personnes qui serraient proches du mannequin.
Ses amis vont continuer de défiler au Commissariat central à cause de la poursuite de l’enquête qui est loin d’être bouclée. «Parce qu’il y a toujours une nécessité d’entendre de nouvelles personnes», informe une source.
Aujourd’hui, le célèbre mannequin, Adja Diallo, cristallise les attentions. Pourtant, elle n’était pas sur les lieux au moment de la disparition de Maty Mbodj, même si leurs relations amicales sont connues de tous. Contrairement à certaines informations, la native de Thiès n’était pas seule dans son appartement lors de la nuit du drame.
Elle a fini la soirée avec des amies qui se sont rendu compte de son décès le lendemain. Et elles ont joué pleinement leur rôle quand elles ont découvert qu’elle a prolongé son sommeil pour rejoindre l’Au-delà. «Et elles ont joint un de ses oncles. Et elles sont venues à la police pour alerter. Dans ce contexte, on ne peut les poursuivre pour non-assistance à personne en danger parce que la fille a prolongé son sommeil. On ne peut pas les considérer comme responsables de sa mort», précise la police.
Maty Mbodji est décédée dans la nuit du jeudi à vendredi dans son appartement situé au Centre-ville. Depuis ce jour, les rumeurs les plus invraisemblables se succèdent sur la place publique pour expliquer sa mort jugée suspecte.
LE RAPPEUR FREE MAN AUX CÔTÉS DES JEUNES POUR COMBATTRE LE SIDA
Free Man, un artiste rappeur originaire de la région de Tambacounda apporte sa pierre à la construction de sa localité d’origine. Durant ses vacances, il ambitionne de jouer sa partition dans la lutte contre le Vih/Sida, et la promotion de l’emploi des jeunes, en initiant des sensibilisations sur la maladie et des forums sur l’emploi des jeunes. Ce, histoire de guider et d’orienter cette couche vulnérable.
«Free Man is the real man», voilà comment le désigne affectueusement les siens dans le milieu du hip hop. Ce rappeur, outre les activités récréatives qu’il compte dérouler, ambitionne de jouer sa partition dans la lutte contre le Vih/Sida. Pour ce faire, il annonce, des journées de sensibilisation qui seront organisées sur l’étendue du territoire départemental, dans l’optique d’informer et d’éveiller la conscience des populations, surtout les jeunes.
«Il est en train de se noter chez les jeunes, une augmentation de la prévalence de la maladie» dit l’artiste qui se désole du fait que dans la découverte de la nouvelle catégorie de personnes infectées chez les Msn, il y est noté une forte présence des jeunes de manière générale. C’est pourquoi, renchérit Free man, «une sensibilisation de ces couches de la population complètement perdue est plus qu’urgente».
«C’est ce qui nous pousse à l’inscription des activités de sensibilisation dans notre agenda des vacances» poursuit-il, affirmant : «Nous ne nous limiterons pas seulement à des activités récréatives mais, des activités de sensibilisation, d’éveil des consciences et surtout de prise de conscience seront développées dans le programme culturel en vue».
L’objectif de ces initiatives à en croire Free Man, c’est de voir les populations de manière générale et surtout les jeunes, prendre conscience de l’ampleur de la maladie et qu’ils se protégent contre le Vih, en adoptant les comportements enseignés et requis pour la protection.
L’emploi des jeunes une super priorité.
L’autre temps fort des activités de vacances de ce rappeur, sera les forums qui seront initiés dans le cadre de l’emploi des jeunes. «Le problème de l’emploi des jeunes nous tient à cœur» laisse entendre Free Man. «Nous sommes partis du constat que la jeunesse de la région en général est laissée en rade dans la politique de l’emploi de l’Etat. Aucune initiative ou activité visant la promotion de l’emploi des jeunes n’est développée dans la région.
Les jeunes sont laissés à eux-mêmes sans aucune aide encore moins de soutien», poursuit-il, mentionnant qu’«aujourd’hui notre région a l’un des taux de chômage des jeunes les plus élevés et nous avons décidé d’inscrire dans notre agenda des vacances, le problème de l’emploi des jeunes. Nous allons à travers des forums, développer des thèmes qui parleront de l’emploi des jeunes aux fins de les guider et susciter l’envie chez ces derniers».
Outre ces actions, renchérit Free Man, il y aura des activités de reboisement d’arbres dans les quartiers. Des dons de sang, des journées d’investissement humain seront aussi au programme. Toutefois, les concerts de rap et autres activités musicales auront une place de choix dans le chronogramme, précise le rappeur et initiateur du programme des vacances 2015 à Tamba
Jugé hier pour Cbv et complicité de Cbv par le Tribunal départemental de Guédiawaye, Fou malade est dans de sales draps. Le procureur a requis à son encontre une peine de 2 mois ferme et une amende de 200 mille francs.
Il est devenu un habitué du prétoire. Le célèbre rappeur Fou malade a été attrait hier devant le Tribunal départemental de Guédiawaye pour coups et blessures volontaires (Cbv) et complicité de Cbv par les rappeurs Malahi Kane et B-Boy. Le Parquet a requis 2 mois ferme et une amende de 200 mille francs contre lui. L'affaire est mise en délibéré au 5 août prochain.
Face au rappeur, le juge lui a rappelé ses contentieux judiciaires. Il soutient qu'il avait été attrait devant la justice par la police. Lors d'une manifestation publique, il avait soutenu qu'elle couvrait les vendeurs de chanvre indien dans la banlieue dakaroise. Il avait récolté à l'époque 5 ans assortis de sursis. Il avait aussi été condamné pour Cbv après avoir tabassé le rappeur Gaston en 2012. Malgré son talent et son statut social, le rappeur excelle aussi dans "l'indiscipline". Les faits qui lui ont valu cette comparution ont eu lieu à Guédiawaye lors d'une tournée dans la banlieue dakaroise du ministre de la Culture et de la Communication,
Mbagnick Ndiaye. Ce jour-là, il avait eu une altercation avec Malahi Kane du groupe Diam Rap. Dans les locaux de la mairie de Wakhinane Nimzatt, dirigée par Racine Talla, frère de Fou malade, Malahi Kane avait dit au ministre de la Culture que le centre G Hip Hop, implanté à Guédiawaye, est géré par un groupe de personnes.
Alors que c'est un espace réservé pour le public. Ces propos n'ont pas plu au groupe de Fou malade qui a manifesté sa désapprobation par des injures et insultes. Le contentieux sera vidé dans la rue : Les rappeurs se donnent en spectacle. Il a fallu l'intervention de la police pour calmer les deux camps.
Résultats, Mahali Kane dit Diam Rap et Mounirou Bâ dit B-Boy par ailleurs animateur à Walf Tv vont passer un sale quart d'heures entre les mains des membres du groupe. Ils portent plainte devant le procureur de la République près le Tribunal département de Guédiawaye. Mahali Kane dit Diam Rap accuse Malal Talla sans ambages : "J'ai été agressé par Fou malade et sa bande. J'ai eu un certificat médical de 10 jours. J'ai dépensé beaucoup d'argent à mes propres frais. Du coup je réclame la somme de 200 mille francs en guise de dommages et intérêts."
Mounirou Bâ dit B-Boy entonne le même refrain : "C'est la deuxième fois que Fou malade m'agresse. La première fois, c'était aux Almadies. A Guédiawaye, il s'est acharné sur moi et m'a agressé avant de me gifler. Je ne lui réclame rien. Par contre, je demande qu'il me laisse en paix."
Accusez levez-vous ! Face au juge, le rapport sert deux disques différents. "Pour ce qui concerne Mahali Kane dit Diam Rap, je ne l'ai jamais frappé. Il nous a insultés devant le ministre en disant qu'au niveau de G Hip Hop on vend du chanvre indien. Et les membres du G Hip Hop qui ne pouvaient pas se retenir ont exprimé leur colère. Pour le cas de Mounirou Bâ dit B-Boy, j'avoue que je l'ai giflé parce que j'étais sous le coup de la colère", avoue le rappeur de Guédiawaye.
Réalisé en 2012, le clip "Ya Salaam" de Pacotille n'a jamais été officiellement diffusé. C'est seulement ce week-end que la majorité des Sénégalais l'a découvert sur internet.
"Paix au Sénégal, nous chantons pour la paix au Sénégal. Plus de bombe, plus de tombe, plus de blessés qui succombent dans les maisons, dans les marchés. Les hôpitaux sont surpeuplés. Dans les collèges, dans les lycées, dans les églises, dans les mosquées, du sang a coulé, il faut arrêter. Nous n'en voulons plus. On en a assez".
Voici le premier couplet d'une chanson de feu Pacotille dont la vidéo est mise en ligne sur internet, depuis ce week-end et réalisé par le label "Art-bi-management" de Papis Niang. La tonalité emprunte en partie l'hymne officiel de la coupe du monde de 2010.
Le clip aurait été réalisé à la veille des élections de 2012, mais il n'a jamais été diffusé. Le texte le confirme d'ailleurs, car "Ya salaam", titre de la chanson, dépeint un Sénégal qui ne reflète pas la situation actuelle.
En effet dans la chanson, Pacotille appelle les uns et les autres à mettre de côté les intérêts crypto-personnels afin de se retrouver autour de ceux de la cité. A ceux-là, il rappelle que le Sénégal et une terre "d'hospitalité, de culture et de solidarité" qui ne doit pas basculer dans "l'instabilité" et l'insécurité. Par conséquent, pour lui "les meurtres" ou "les saccages" ne sont pas la "solution", encore moins "les émeutes" ou les "pillages" qui ne sauraient être "la bonne décision".
Des paroles qui rappellent la période trouble, de contestation et d'affrontements d'avant l'élection présidentielle de 2012, lorsqu'Abdoulaye Wade s'est mis en tête de briguer un troisième mandat, contre vents et marées. Ainsi, Pacotille prône dans cette chanson la paix des cœurs et des retrouvailles pour discuter et trouver un terrain d'entente. "Discutons, dialoguons et négocions", dit-il. Avant de renchérir : "De grâce, enterrons les haches de guerre". Pacotille était convaincu que divisés, on n'irait jamais loin.
Par ailleurs, cette vidéo nous fait découvrir Pacotille sous de nouveaux habits. D'abord, il y chante en français. Ce qui est rare chez cet artiste qui était l'un des plus grands défenseurs du rap wolof. Sa philosophie était que ses chansons devaient être comprises par tous les Sénégalais et rien de mieux que la langue wolof pour cela, disait-il souvent.
Il faisait montre d'une clarté, d'une précision et d'une profondeur dans le discours en wolof. A l'entendre d'ailleurs, l'on pouvait croire qu'il ne parlait pas français. L'autre spécificité est que l'artiste rappeur a osé mettre un rythme mbalax en vogue dans sa chanson. En effet, dans "Ya salaam", le rythme est en partie emprunté à la célèbre danse "youza" qui a fait fureur en 2011 au Sénégal. Même si cela n'est pas surprenant venant de Pacotille, il est quand même assez inédit venant d'un rappeur.
MULTIPLE PHOTOS
LE SELFIE, CULTE VIRAL DE LA PERSONNALITÉ EN UN CLICHÉ
Certains n'y voient qu'une mode alors que, pour d'autres, il s'agit là d'un signe évident du nombrilisme endémique qui frappe cette jeune génération plus "connectée" que ses aînées… Quoi qu'il en soit, le selfie (ou cliché autoportrait, en bon français) est une pratique très répandue sur les réseaux sociaux et cela, parfois, pour des raisons bien plus profondes qu'on ne le pense.
Le selfie est un autoportrait photographique pris le plus souvent à partir d'un Smartphone ou d'un appareil photo numérique tenu à bout de bras, accroché à un bâton spécial (la fameuse "perche à selfie") ou, tout simplement, placé en face d'un miroir.
Très populaire chez les 18-35 ans, le selfie est une façon de documenter les différentes expériences que l'on vit, en les immortalisant sur carte mémoire. Cela, qu'il s'agisse de son style vestimentaire du jour (les selfies "mode" et "style de rue" sont parmi les sous-genres les plus populaires sur le net), de souvenirs de voyages, de prouver qu'on a participé à une expérience unique (cérémonie, concert, etc.) ou de faire simplement dans la moue séductive (le "selfie duckface", a littéralement rendu célèbre des jet-setters comme Kim Kardashian).
Il existe, on s'en doute, plusieurs manières de prendre un selfie. Etant un genre amateur par excellence, le selfie véhicule l'idée d'un cliché pris sur le vif…, même si c'est souvent loin d'être le cas, vu la difficulté de l'exercice en soi.
A titre d'exemple, on cite le "pris en plongée" ("selfie réalisé en surélevant l'objectif de l'appareil par rapport au visage) qui permet, par exemple, aux demoiselles d'exagérer la taille de leurs yeux et d'affiner le contour de leurs visages… Un attrait qui fait de lui un must pour les plus coquettes mais qui, néanmoins, se révèle la source de pas mal de torticolis.
Plus d'un million de clichés mis en ligne quotidiennement
Dans la même foulée, l'attrait du selfie réside dans un nombre quasi infini de pré-réglages et outils d'édition numérique, parfois intégrés à l'appareil lui-même, parfois obtenus via des applications tiers, qui permettent de le retoucher pour le rendre plus attractif ou amusant. Communément appelés "filtres", ces derniers participent substantiellement à en faire le contenu le plus mis en ligne sur les réseaux sociaux aujourd'hui, à hauteur de plus d'un million de clichés mis en ligne quotidiennement.
Le phénomène selfie, de nos jours, a pris une telle ampleur que certaines plates-formes, comme Snapchat ou Instagram (qui compte à lui tout seul 300 millions de visites mensuelles), lui sont d'ailleurs entièrement consacrées. Des millions de dollars de revenus sont générés annuellement via ces dernières, qui ont obtenu le statut de plate-forme marketing à part entière et ont été intégrés aux plans de communication de toutes les agences évènementielles, à travers la planète.
Cependant, malgré le boom qu'il connaît depuis le début des années 2000 (le mot a été utilisé pour la première fois en septembre 2002 sur un forum australien), le selfie en lui-même existe depuis beaucoup plus longtemps. Le premier selfie, ou autoportrait photographique, a été l'œuvre du pionnier américain de la photographie Robert Cornelius en 1839…
Heureusement que la technique a depuis lors évolué, car il a fallu que ce dernier reste immobile plus de trois minutes pour que le cliché puisse prendre forme ! Autre selfie a être rentré dans l'histoire, celui de l'animatrice Ellen Degeneres, pris pendant la cérémonie des Oscars en 2014. Posté sur Twitter, le cliché est connu pour avoir engrangé 3,4 millions de retweets et 2 millions de favoris, en l'espace d'une seule nuit, devenant ainsi la photo la plus partagé sur ledit réseau social.
selfie ou "égophoto"
Mais pourquoi tant de popularité ? Des études, assez critiques, ont caractérisé le selfie comme une manifestation narcissique, un irraisonné amour de soi ou de sa propre image, aboutissement de l'individualisme dans les sociétés postmodernes :
"L'aspect narcissique du phénomène ne doit pas être le seul à considérer. A une époque où l'image prime, pourquoi ne pas user des outils mis à notre disposition pour contrôler l'image que l'on donne à voir ? C'est une manière facile et rapide d'endosser une image plus flatteuse que la réalité, et redorer ainsi l'estime que l'on peut avoir de soi", explique ainsi la psychologue clinicienne et psychothérapeute Sylviane Barthe-Liberge (atlantico.fr).
Ainsi, on reproche souvent au selfie, rebaptisé "égophoto" par les plus critiques, de desservir la promotion du moi, à tel point qu'il peut parfois atteindre des sommets de mauvais goût et de vacuité. Pire encore, la quête du selfie parfait a, croyez-le ou non, conduit à pas mal d'accidents dont une dizaine a été fatale, depuis avril 2014…
Trop absorbés par la prise de leur autoportraits, ces "selfeurs" ont en oublié les dangers que présentait leur environnement : certains ont chuté d'un pont (en Espagne et en Ukraine), d'une falaise (au Portugal), d'un escalier (Philippines), en se tirant dans la tête par mégarde (Mexique), en s'électrocutant (Romanie) ou encore en étant victimes de divers accidents de la route (Mexique et Etats-Unis)… C'est dire si prendre une selfie peut se révéler plus dangereux que prévu !
L'appel du selfie, enfin, viendrait de la facilité qu'il semble offrir à créer, partager et surtout contrôler l'image de soi qu'il procure à des "selfeurs" plus ou moins obsédés par la façon dont ils se présentent au reste du monde. En effet, beaucoup de "selfies" sont destinées à présenter une image flatteuse de la personne.
Cependant, une étude de 2013 sur des utilisateurs de Facebook a démontré que l'affichage des auto-clichés entrerait en corrélation directe avec un manque de popularité, d'intimité d'une personne donnée avec ses amis Facebook (à l'exception de ceux considérés comme des amis proches)… L'étude suggère que ceux qui affichent souvent des photos sur Facebook risquent d'endommager les relations de la vie réelle. Un drôle de paradoxe !
VIDEO
PACOTILLE
Épisode 9 du JT rappé – Hommage au rappeur disparu Cheikh Sidaty Fall
(SenePlus.Com, Dakar) - Le JT rappé s’est drapé de son voile de deuil et a mis en berne son étendard. Cheikh Sidaty Fall alias "Pacotille" est décédé. Le rappeur qui trainait sur scène avec ses chaussures en plastique a succombé, samedi dernier, à un malaise. Plongeant dans la tristesse et la solitude sa famille, ses amis, le mouvement hip hop et la plupart des Sénégalais qui l’ont connu.
Il était talentueux. Révolté. Engagé. Iconoclaste. Audacieux. Anticonformiste. En colère. Cash. Fou de foot. Habile au jonglage du ballon rond, c’était sa marque de fabrique.
Pacotille c’était aussi un fidèle militant du Pds. Un inconditionnel du Président Abdoulaye Wade. Un choix très contesté par des têtes d'affiche du mouvement hip hop, qui ne portaient pas dans leur cœur l'ancien chef de l'État. Surtout dans les dernières années du règne de ce dernier (2000-2012).
Malgré les quolibets et les diatribes de ses pairs, Cheikh Sidaty Fall a tenu le choc, assumant et affichant ostensiblement sa fidélité à Wade et son parti. Jusqu’à son dernier souffle, trois ans après la perte du pouvoir du pape du Sopi.
Tout cela appartient désormais à l'histoire. Pacotille a quitté la scène. Définitivement. Sa famille et ses amis le pleurent. Les rappeurs aussi. Se joignant aux hommages, Xuman (français) et Keyti (wolof) lui ont consacré l’épisode 9 du JT rappé. Un "spécial" auquel ont pris part de nombreux invités, surtout des artistes.
PAR MIGUEL GODONOU DE SENEPLUS
ELLE CLAME EN SLAM
Profil - AWA MOONA YANI, RAPPEUSE
MIGUEL GODONOU DE SENEPLUS |
Publication 11/07/2015
Loin de rester dans le cadre politique ou socio-économique, le leadership féminin s’affiche également dans la culture. La rappeuse Moona Yani s’exprime dans cet univers et le fait en slam.
Les femmes vivent des situations différentes dans des zones géographiques différentes. Et, c’est pour marquer ces disparités, que Moona a posé son slam sur un fond de comparaison. Une comparaison entre la femme des sociétés ‘’occidentales’’ et celle des sociétés ‘’africaines’’. Dans le texte, la demoiselle superpose les réalités. «Dans certaines sociétés, les femmes peuvent acquérir du patrimoine immobilier mais ailleurs elles ne peuvent pas avoir un titre de propriété», dit-t-elle. Les cas évoqués sont légion.
Réconfortée par sa plume authentique, elle poursuit : «A travers les médias, on te vend une femme libre et indépendante alors que dans les faits, dans nos sociétés elle est sous tutelle. Quand elle quitte la tutelle du papa, c’est pour aller directement sous la tutelle du mari.»
Dans ce langage simple aidé par des expressions imagées, Moona donne à voir et à toucher son degré d’engagement dans la promotion du leadership féminin. Mais qu’entend-elle par leadership féminin ? : «Une femme leader est une femme qui influe positivement et qui inspire les autres femmes qui sont autour d’elle. Le leadership féminin, c’est avoir confiance en soi et refuser que son statut de femme soit un handicap ou une raison pour qu’on te prive de tes libertés fondamentales.»
Moona n'a pas peur d'être taxée de «féministe», «si féministe, c’est de se rendre compte qu’il y a plein d’injustices qui sont faites à des personnes en vertu d’un sexe qu’elles n’ont pas choisi». Elle précise quand même n’être pas dans «le combat égalitaire homme contre femme» ni dans «la revendication perpétuelle». Elle s’insère dans une logique où «la femme est une femme qui doit prendre ce qu’elle a à prendre». L’éducation et l’autonomisation des filles sont des facteurs importants vers cet accomplissement de soi.
Pour faire avancer les choses dans le domaine du leadership féminin en Afrique de l’Ouest, Moona préconise qu’il faudra «éviter de reproduire les stéréotypes sur le genre sur nos sœurs». Et, pour atteindre ce but, la communication doit-être axée sur la sensibilisation de proximité. «La famille doit être un cadre d’épanouissement parce que c’est en fonction du respect qu’on (femmes) donne à la maison qu’elles vont se jauger et avoir du respect pour elle-même quand elles seront dehors», renchérit-elle.
Pour sa part, elle veut mettre davantage sa musique, à contribution pour répandre ce réveil du leadership des jeunes et des femmes en priorité. Moona invite à la découverte de son deuxième album qui sortira bientôt avec des thématiques «un peu plus osées». Le titre de cet opus est «Sénégalo-Niak». Un titre évocateur qui fait référence à ses origines sénégalaise et béninoise.
Installé à Gorée, le réalisateur Joe Gaï Ramaka y a initié un festival du cinéma qui dure toute l'année. Différentes séances de projections se sont tenues sur l'île mémoire depuis le mois de mai dernier, dans le cadre de ce projet intitulé "Gorée cinéma". Trouvé relax dans sa maison à Gorée, admirant la beauté de la mer du haut de son balcon, Joe Gaï Ramaka est revenu sur la naissance de ce projet qui le tient à cœur. Pour ensuite parler de la nécessité d'adapter le cinéma au numérique.
Comment est né le festival Gorée cinéma ?
Le projet, c'est une rencontre entre moi-même qui suis dans le cinéma, Djiby entre autres jeunes qui s'intéressent à la culture et tout un groupe de jeunes qui s'intéressent au cinéma. Avec la mairie de Gorée, on a essayé de faire quelque chose ensemble. C'est vrai que Gorée est un espace qui attire. Djiby et ses amis étaient venus ici avant qu'on se rencontre pour le festival. Moi-même j'ai une histoire singulière avec Gorée. L'île a été depuis longtemps un espace d'écriture et de tournage. J'ai réalisé des films ici. Gorée, ce n'est pas Saint-Louis mais c'est aussi Saint-Louis pour un Saint-Louisien. vivre à Gorée, ce n'est pas vivre en terre inconnue. Pendant de longues années, j'étais aux USA, à NewOrléans ; revenir m'installer à Gorée, c'est aussi maintenir un lien entre la Louisiane et Gorée. Il y a une sorte de continuité dans les espaces dans lesquels je fonctionne. Cela explique mon désir de m'installer ici. Mais cette île ne fait pas rêver que moi. C'est pourquoi quand on a parlé du projet dans le groupe, tout le monde a tout de suite flashé.
Un festival sur une année, ce n'est pas assez lourd ?
On fait du mensuel streaming (ndlr projection mensuelle). On essaie ainsi de donner un autre tempo, un autre rythme aux choses. Cela permet de rendre les choses presque ordinaires. C'est moins spectaculaire. Quand on dit un festival, une fois par an pendant 2 ou 3 jours au cours desquels toutes les choses sont en train de se passer, là, c'est plus calme. Tous les premiers samedis du mois, on se retrouve. On parle cinéma. On regarde des films. Donc, cela fait moins lourd. C'est plus simple et plus convivial.
Comment se font les sélections ?
Il y a deux aspects. Il y a un dispositif mis en place où les gens peuvent nous envoyer des choses. Des réalisateurs peuvent nous y envoyer soit un lien nous permettant de voir le film, soit le film même en téléchargement. Il est possible aussi que quelqu'un voie un film qu'il pense être bon et nous le propose en nous envoyant un lien à partir duquel on peut le visionner. L'autre aspect, c'est que nous-mêmes nous regardons l'actualité, nous regardons des films. Cela fait un autre canal par lequel nous pouvons choisir les films en sachant qu'on n'est pas une institution mais des cinéphiles et les choses se pas sent simplement. C'est ainsi qu'on arrive encore à montrer des films qui intéressent les gens.
Donc Gorée cinéma n'est pas un festival de films africains exclusivement ?
C'est un festival de films d'abord mais on a en ligne de mire une mise en valeur de l'espace panafricain de différentes manières. Soit à travers des films qu'on pourrait passer, soit à travers des espaces qui ont été traités mais pas forcément par des cinéastes africains. C'est l'exemple du prochain film qu'on va montrer. Il s'appelle "Rebelle". Le réalisateur est un Canadien d'origine vietnamienne mais le film se passe au Congo qui est un espace qui nous parle. Ce qu'on met en avant, c'est le cinéma même si on a un centre d'intérêt soutenu par rapport au cinéma panafricain et aux cinéastes sénégalais. On essaie de combiner les différents aspects. On a commencé avec un cinéaste marocain et lors de la dernière séance, on a montré deux films d'une réalisatrice sénégalaise et d'un réalisateur sénégalais.
Pouvez-vous nous faire un bref bilan de ce qui a été fait jusque-là ? Le premier film passé, c'est
"Fièvres" (ndlr réalisé par Hicham Ayouch, étalon d'or 2015). La force de ce film, c'est que partout où il est montré, il parle. Parce qu'il traite d'un problème auquel tout le monde est confronté : "Que faire de son enfant de 13-14 ans ? Que faire de son père ou de sa mère quand on a 13-14 ans ?". L'autre film qu'on a montré, c'est "Le cercle des noyés". C'était assez dramatique de se rendre compte qu'on est au Sénégal et que juste à côté, en Mauritanie, il y a encore des personnes qui vivent en situation d'esclavage. Pire encore, ce sont nos parents. Il y a eu "Dakar-Bel air", un film d'un jeune Goréen. Et quand on voit ce film, on se dit : ce n'est pas possible qu'on ait ça au Sénégal. Parce que les choses ont changé mine de rien. En 10 – 15 ans, la société est devenue tellement intolérante, obtue dans ce qu'elle croit et non ouverte. Quand je vois certaines scènes, je me dis : non ce n'est pas possible. On a oublié que les choses pouvaient se faire autrement au Sénégal. On a l'impression que le pays a toujours fonctionné tel qu'on le voit fonctionner aujourd'hui alors que ce n'est pas ça. Quand on dit que le Sénégal est une terre de teranga, c'est parce qu'il a d'abord été une terre de très grande ouverture et de tolérance. C'est fou comment les choses changent vite. Prenons le cas de Saint-Louis : il n'y a pas un seul vieux qui s'appellerait par exemple Mouhamadou et qui n'aurait pas comme second prénom Benjamin. Les gens étaient soit de famille catholique soit musulmane. Mais dans tous les groupes, les jeunes musulmans avaient des prénoms chrétiens en plus de ceux musulmans et vice-versa. Quand on voit ce film qui rentre à Bel Air et qu'on voit des noms comme "Lamine Antoine Diop", cela nous renvoie aux vrais fondements du Sénégal que sont la tolérance et la fraternité. C'est cela le vrai Sénégal. Il est important de regarder derrière soi quand, là où l'on va, ne paraît plus clair.
Cette intolérance des Sénégalais, vous en avez pris conscience après le tollé consécutif à l'un des passages de votre film "Karmen Geï" ?
Non, cela existe en dehors de ça. Si on essaie de savoir quand est-ce que les choses ont commencé à bouger, ça va être un peu difficile parce que, à quel moment on s'est retrouvé aussi intolérant qu'on l'est aujourd'hui, c'est difficile de le dire. Peut-être qu'il y a eu des signes mais c'est un phénomène qui est aujourd'hui tellement massif. 10 – 15 ans paraissent si peu et en même temps beaucoup. Regardons par exemple ce qui se passe au niveau de l'université. Il y a 10 – 15 ans, il y avait encore les franchises universitaires. Cela a évolué entre-temps. On avait de grands professeurs comme Babacar Sine qui était un brillant professeur de philosophie. Les classes qu'il faisait, on ne peut pas s'imaginer les refaire aujourd'hui. On avait une jeunesse dans une société qui voulait changer le monde. Aujourd'hui, l'aspiration des jeunes de la tranche d'âge 14 – 15 ans n'est pas de changer le monde ou de faire la révolution. Ces enfants veulent une carrière, réussir et s'occuper de leurs parents. Tous ont des projets individuels. Il faut penser à changer collectivement la société, ce qui n'est pas un idéal pour les jeunes Sénégalais. Encore que ce problème ne se pose pas seulement au Sénégal mais dans beaucoup d'autres pays. Pourtant le monde est en danger pas seulement du fait des politiques, de l'intolérance et de l'intégrisme mais du fait même de son existence primaire, naturelle, à savoir l'environnement. Des films comme "Dakar Bel Air" nous montrent des modèles comme David Diop ou encore le film sur Yandé Codou Sène, lequel nous propose un modèle de générosité et de conviction. Il y a aussi "La brèche". Il n'y a pas un seul jour qui passe et au cours duquel je ne pense pas à la brèche parce que non seulement on a perdu un bout du territoire national, mais on peut perdre toute la Langue de Barbarie elle-même. Et si on perd la Langue de Barbarie, on peut perdre Saint-Louis même. Comment une seule personne, fût-elle président de la République et cela est encore relatif, peut se lever et dire : je vais trouer ici. C'est grave et c'est vraiment extraordinaire. C'est bien qu'on ait montré "La brèche" à Gorée cinéma, mais ce serait aussi bien de le montrer à la télévision nationale.
On est à l'ère du numérique. Les cinéastes africains sont-ils prêts ?
Au Sénégal, qu'appelle-t-on le passage au numérique ? Il y a la captation de l'image. On capte sur pellicule ou numériquement. Ça, c'est un aspect et il est encore possible de faire les deux. Il y a la phase de la production et du montage. C'est une histoire de coûts. Est-ce que ça revient moins cher de procéder comme ça ou d'une autre manière ? Ensuite, il y a les histoires de diffusion. Il est vrai qu'aujourd'hui, la diffusion pour l'essentiel se fait en numérique. Vous savez, on peut être ici à Dakar et en quelques cliques organiser la projection d'un film dans une salle aux USA. Ce sont des évolutions qui vont venir et il faudra faire avec. Maintenant pour l'Afrique, qu'est-ce qui est bien ? On a encore des films de 35 mm. Le Grand-théâtre est équipé en 35 mm tout neuf. Ce serait absurde de dire, parce qu'on diffuse maintenant en numérique, on ne va pas utiliser le matériel. Il y a des films en pellicule, il faut les utiliser. Il faut aussi mettre à côté un "blu-ray" qui puisse lire un HD puisque de plus en plus de films se font en HD.
Est-ce que le cinéma est suffisamment financé au Sénégal ?
Je pense que si l'État réussit à mettre chaque année un milliard sur la production, il y a de quoi relancer cette dernière. Mais il faudrait que l'État mette également chaque année un milliard sur la distribution pour que la production ait un sens. Il faudrait avant cela que l'État dont c'est la fonction fasse respecter aux télévisions le cahier des charges. Dans tous les pays du monde, là on ne va pas réinventer la roue, la télévision participe au financement du cinéma. Non pas parce qu'elle est gentille mais parce qu'elle est la première à en tirer profit. Avec le passage au numérique, il suffit que l'État fasse respecter un cahier des charges à toute personne ayant une télévision en les obligeant à acheter des films et à participer à la production de films. Ainsi, le milliard qu'il donne chaque année progressivement, il n'aura plus à le faire. Sur cette question, il faudrait que la télévision nationale publique donne l'exemple. C'est cela la fonction d'un organe d'État. Il faut six mois pour sortir un film et on ne sort pas que des fictions. Il y a encore un déficit de conscience des autorités dans le rôle que la culture doit jouer dans le développement du pays. Pourtant, elles sont toutes pressées de te citer Senghor : "La culture est au début et à la fin de toute chose." Mais concrètement, cela veut dire quoi au quotidien. J'ai lu beaucoup de textes sur le Sénégal émergent mais j'y vois très peu de culture. Ce ne sont pas les milliards à eux seuls qui vont changer les choses. Je ne pense pas que ce régime actuel ait, en chiffres, aligné plus de milliards que l'ancien régime.
Comment voyez-vous l'évolution du cinéma sénégalais ?
Disons que c'est difficile de trancher comme ça les choses, de prendre juste le cinéma. Je ne pense pas que l'évolution du cinéma seule puisse nous mettre sur la bonne voie si demain il y a d'autres choses qui ne marchent pas. Il y a la question de l'éducation et ce qu'il en est. J'ai rencontré un jour un ami directeur d'école. Il avait la mine triste. Je lui ai demandé ce qui se passait et il m'a dit que dans son école, tous les élèves avaient réussi à l'entrée en 6ème. J'étais étonné ; il devait être content et non triste. Il m'a expliqué que lui savait que ces gosses n'avaient pas le niveau. Ce sont des classes de Cm2 qui ne faisaient pas 5 de moyenne. Cela montre l'État du pays. Quand j'entends Awa Marie Coll Seck dire que son ambition est de soigner les Sénégalais, je me dis qu'elle gagnerait plus facilement son pari dans une société instruite.
Le monde du mouvement hip-hop du Sénégal et de sa diaspora est depuis samedi en deuil, suite au décès brutal du célèbre rappeur-jongleur de balle de football aux chaussures en plastic appelées «tic-tic», Cheikh Sidaty Fall, alias Pacotille. L’artiste a piqué un malaise cardiaque avant de rendre l’âme lors de son évacuation à la clinique «Urgences Cardio» située sur les deux voies de la voie de dégagement nord (Vdn) de Sacré-Cœur.
Le rappeur-jongleur de ballon de football s’en est allé sur la pointe des pieds, avant-hier, samedi, aux environs de 11h. Cheikh Sidaty Fall, dit Pacotille, est dé- cédé, suite à un malaise cardiaque dans les locaux de son appartement sis à Nord Foire de Dakar. Il a été auparavant embarqué et acheminé en catastrophe à bord d’un taxi par des proches et voisins d’appartement vers la clinique sanitaire «Urgences Cardio».
Mais, au même moment, l’Ange de la mort qui rôdait dans les parages, a fini par happer l’artiste-musicien. Il est 14h passées lorsque nous arrivons dans le fief du rappeur sis à l’arrêt-cars Thierno Ndiaye de Thiaroye Kao de la commune de Yeumbeul sud de la banlieue dakaroise. Il fait une chaleur de plomb en cette période du carême musulman. Ici, le décès brutal du rappeur-jongleur aux célèbres chaussures en plastic appelées «tic-tic» est sur toutes les lèvres.
La nouvelle a fini de se répandre dans le quartier comme une traînée de poudre, à la vitesse de multiplication d’œufs de criquet. Mais, ignorant la maison familiale du défunt, on s’approche d’une vendeuse de fruits et mangues assise à l’ombre d’un arbre en bordure de la chaussée.
Après les salamalecs d’usage, la bonne dame nous indique la concession de la frangine aînée du rappeur, notamment, Seynabou, située à quelques jets de pierre de la route principale de la localité. Quelques minutes de marche nous ont suffi pour localiser la maison en question où le rappeur a l’habitude de passer les weekends.
Ici, les visages portent encore le deuil et les stigmates des chaudes larmes versées, à l’annonce de la nouvelle. On murmure, parle entre les dents et fait plus de signes de la main pour exprimer un besoin ou solliciter quelque chose.
De vieilles connaissances et des parentes tombent en syncope. A notre arrivée, la sœur du musicien (Seynabou) nous installe dans le salon à étage où des femmes voilées se trouvent avec des membres de la famille de l’artiste. Le calme plat régnant sur les lieux, est souvent perturbé par des pleurs de proches voisines, de vieilles connaissances et de parentes du défunt qui défilent dans le salon sobrement décoré et équipé.
Certaines se vautrent dans les fauteuils et écrasent la larme. Tandis que d’autres tombent en syncope, entrent en transe et s’effondre au sol. De pareilles scènes émouvantes se reproduisent dans la maison, comme du en veux-tu, en voilà.
Mais, pendant ce temps, la frangine du rappeur – les yeux larmoyants et le téléphone portable presque collé à l’oreille – s’assoit sur un fauteuil en face de nous et communique avec les autres membres de la famille. Elle s’imprègne en temps réel de l’état d’évolution du dossier et prend aussi la température du trajet du convoi mortuaire et de la dépouille de son jeune frère.