Le danseur Pape Moussa Sonko a fait plus que suivre les pas de son père. Sur la scène du Théâtre national Daniel Sorano, mercredi dernier, il a réécrit les chorégraphies de Bouly Sonko. Un jeune inconnu qui en 1972 a éclaboussé les auditions avec une voix et une expression corporelle longtemps enfouies dans les profondeurs de la verte Casamance. L’hommage à Bouly Sonko, aucun spectacle ne pouvait faire autant vibrer le danseur «Pa Moussa». Il a rendu à Bouly ce qui appartient à Sonko : La danse dans toutes ses facettes. Le chant n’a pas été en reste.
Le vœu de Papa Moussa Sonko s’est réalisé, mercredi dernier. Le danseur a rendu un vibrant hommage à son père Bouly Sonko. Pour cela, Sorano a redécouvert son «chouchou». Et, comme lors de son audition, Bouly a entonné la chanson « Niolou » plus de 40 ans après. Son hommage, il l’a marqué par cette prestation après une chorégraphie dirigée de main de maître par son fils Pape Moussa Sonko plus connu sous le nom de «Pa Moussa».
Ce dernier a posé ses pas de danse sur les traces de son père pour lui rendre un vibrant hommage. Le spectacle a débuté par une démonstration en solo de Pa Moussa. Cinq minutes de langage corporel rythmé par les djembés et sabars (tambours) pour montrer à l’assistance qu’il est le digne fils de son pater.
Habillé d’un blazer gris et d’une chemise noire, ses pas de ballets ont émerveillé tout le public. Il est rejoint par son groupe. C’est le début d’un voyage culturel qui commence par les chants et les 3 styles de danses marquant les étapes de la vie des initiés chez les Mandingues. Le décor est campé. Des hommes torses nus, d’autres habillés comme des femmes tenant des bouts de bois ou des machettes entrent en scène.
Ils sont accompagnés par des femmes avec des accoutrements masculins chantant et dansant en remuant les feuilles vertes qu’elles tiennent. En quelques minutes, Pa Moussa et sont groupe ont d’abord mis en exergue le «fanikendo » ou veillées nocturnes des initiés dans le bois sacré.
C’est un ensemble de chansons et de pas de danse entonnés et exécutés toutes les nuits pour inculquer aux initiés les valeurs de la communauté.
Ensuite le «dianbadong» ou la danse des feuilles vient pour marquer la fin de l’initiation mais aussi les retrouvailles entre les femmes de la communauté et ceux qui viennent de terminer leur apprentissage pour intégrer la «vie d’homme».
Enfin le «Tchingdongho»ou la dernière danse de l’initié a aussi été magistralement exécuté par le fils de Bouly Sonko et son groupe. Et cerise sur le gâ- teau, le griot enchaîne avec les rythme du «Fara-Fara ». Le public entre en scène. Chacun veut montrer à celui qui se trouve à ses cotés qu’il sait danser ces notes de Tam-tam.
Même Mbaye Diéye n’a pas pu résister à l’appel du «koutiro». Meilleur jeune danseur du Sénégal en 1992 Moulé dans un tee-shirt bleu et d’un super 100, le fils de Vieux Sing-sing Faye a esquissé quelques pas de danse avant de remettre une enveloppe à Pape Moussa.
Après la Casamance, on a atterrit en pays sérères avec une séance de «Bakou » artistiquement clôturé par un combat de lutte. Le parrain drapeau n’est autre que l’animateur de lutte, Lamine Samba. Ainsi, ce dernier n’a pas manqué de faire les éloges de « Pa Moussa» qu’il a eu à encadrer dans les années 90.
«Son père ne voulait pas qu’il danse. Mais, quand je lui ai demandé de laisser son fils intégrer la troupe que je dirigeais il a accepté. On a travaillé ensemble et en 1992 Pa Moussa a été élu meilleur jeune danseur du Sénégal », s’est-il remémoré.
La richesse culturelle sénégalaise a été revisitée dans toutes ses facettes. Des danses mandingues au «sabarou wolof » en passant par les aux acrobaties des Peulhs, les chorégraphes ont réalisé un parfait ré- cital de toutes ces expressions corporelles comme s’ils appartenaient à toutes ces ethnies. Le clou de la fête a été le libre des phases de danse sous les tempos du «Sabar wolof».
C’est le moment choisi par les fils de Pa Moussa pour émerveiller le public sous le contrôle de leur grand-père.
Presque tous les nouveaux pas de danses ont été revisités. Chez les Sonko, la danse n’est pas seulement une affaire artistique ou culturelle mais un don inné qu’on valorise pour en faire un savoir qu’on transmet de génération en génération.
Satisfait, Pape Moussa Sonko promet : «Cet hommage me tenait à cœur. Toutefois, cette soirée n’est que le début. Car, nous allons organiser bientôt un grand spectacle pour montrer tout notre savoir faire». A Sorano, il y avait tout simplement de l’art.
C’est dans une résidence de Vip que GrandPlace a trouvé Alassane Mbaye, membre de l’ensemble lyrique de Sorano, pour un avant goût de son anniversaire d’aujourd’hui au Grand Théâtre nationale. Très à l’aise, l’artiste annonce les couleurs, partage son plus grand regret et donne sa conception du mot Vip.
Alassane Mbaye: C’est pour moi un grand plaisir de parler de cet évènement du 6 juin. Je pré- pare une soirée spéciale. Les Sénégalais vont découvrir tout ce qui fait la beauté des grandes familles griottes. Il y aura aussi un défilé de mode avec Oumou pro’vocation. Je demande à mes fans de venir tôt parce qu’il n’y aura pas de place pour les retardataires. Les artistes sont souvent confrontés à cette situation parce que nos fans attendent à la dernière minute pour venir au spectacle.
A quoi peut-on s’attendre en termes de spectacle ?
Ce sera le top parce que nous avons concocté un programme alléchant pour faire vibrer nos fans. Je ne vais pas tout vous dire. Mais, ceux, qui seront au Grand Théâtre pour mon anniversaire, auront, certainement, le plaisir de partager leur joie les jours qui suivront avec les Sénégalais qui n’ont pas eu la chance de vivre en live le spectacle.
C’est au moment où les artistes se disent ruiner par la piraterie que vous avez mis sur le marché 2 albums en même temps, est ce que c’est dû au fait que vous ignoriez les réalités du show-biz ou c’est juste un tic de Vip?
Je suis le griot des Vip. Donc, je maitrise ce qui se passe dans le milieu du show-biz. Cependant, j’ai mis 2 albums sur le marché parce que j’ai confiance en mes fans et à l’attachement des Sénégalais à leurs valeurs. Ce que je fais, ce n’est pas moi qui l’ai créé. Je l’ai trouvé ici et je le laisserai là. Notre façon de chanter est l’unique genre musical capable de traverser les temps. Mes aïeuls disaient qu’ils ne détestaient pas celui qui essaye de chanter mais ce qu’ils n’admettaient pas c’est celui qui ne le faisait pas correctement ou celui qui se trompait et refusait de le reconnaître. Je suis griot et je chante les louanges de nos ancêtres. Nous sommes les détenteurs de l’histoire du Sénégal. Et c’est quand j’ai eu 19 ans que j’ai compris que je pouvais contribuer, par ma voix, à faire vivre l’histoire. Le premier album est intitulé Xarit. Je chante l’amitié parce que j’ai des amis qui sont très sincères avec moi. J’y chante aussi ma maman Aïda Ndiongue, la lionne. Poulo, c’est le titre du second album dans lequel je parle de la femme peulh.
Comment le griot d’une catégorie restreinte de la population sénégalaise (les Vip) peut-il contribuer à faire vivre l’histoire de toute une nation ?
Pour moi, Vip englobe l’ensemble des valeurs que mes ancêtres louaient chez un être humain. C’est une manière de vivre au sein d’une société. C’est le comportement, l’humilité, le courage, la générosité, le sutura, etc.
On vous voit souvent accompagner les Vip et distribuer de l’argent pour eux, Alassane Mbaye est-il riche ?
Celui qui a beaucoup de parents ne peut pas être riche. Il y a beaucoup de gens qui comptent sur moi. Je ne peux pas m’enrichir en oubliant ceux qui me soutiennent. Nous sommes en Afrique et la famille est notre force. Je ne suis pas riche mais je rends grâce a Dieu qui m’a permis de rencontrer d’honnêtes concitoyens. Ma richesse, c’est ma famille, mes amis et mes fans.
Vous êtes, aujourd’hui, incontournable dans les grandes soirées, qu’est ce qui vous a le plus marqué dans votre carrière?
J’ai connu des moments difficiles mais aussi exceptionnels tout au long de mon parcours. Mais, j’ai été plus marqué par le vide qu’a laissé ma grand-mère, Boss Mbaye, de son vrai nom Maïmouna Mbaye. Elle s’est battue pour notre réussite. Elle m’a appris la chanson et elle m’a éduqué. Malheureusement, elle est partie très tôt. Je regrette le fait qu’elle ne soit pas là pour profiter de notre réussite. C’est mon plus grand regret.
"GORÉE CINÉMA", ÉPISODE 2
"LE CERCLE DES NOYÉS", LE FILM-DOCUMENTAIRE DU BELGE PIERRE YVES-VANDEWEERD, AU MENU DE LA DEUXIÈME SÉANCE DE PROJECTION DU FESTIVAL, CE SAMEDI SUR LA PLAGE DE L'ÎLE À PARTIR DE 21H
(SenePlus.Com, Dakar) –La plage de Gorée accueille ce samedi la deuxième séance de projection du festival "Gorée Cinéma". Après Fièvres du Marocain Hicham Ayouch, Étalon d'Or du Yennega lors du dernier Fespaco, le mois dernier, Le Cercle des Noyés sera à l’honneur. Ce film-documentaire du cinéaste belge Pierre-Yves Vandeweerd sera projeté à partir de 21 heures sur la plage de l’Île. Il sera introduit par l’ingénieur du son Alain Cabaux, membre de l’équipe de tournage.
Dans une note parvenue à www.SenePlus.Com, les organisateurs du festival informent à propos du réalisateur belge : "Ce récit retrace la douloureuse histoire de l’emprisonnement, entre 1986 et 1991, des membres du FLAM (Front de libération africain de Mauritanie), un groupe qui luttait contre la ségrégation raciale dans l’ancien fort français d’Oualata, aux fins fond du désert, près de la frontière avec le Mali. Il donne à découvrir le délicat travail de mémoire livré par l’un de ces anciens détenus qui se souvient de son histoire et de celle de ses compagnons."
Auparavant (20h30) l’équipe de "Gorée Cinéma" propose Dakar Bel-Air, le court métrage de David Bouchet. Un récit plein de poésie, partagé entre le Sénégal et la France, l’Islam et la Chrétienté, les vieux et les jeunes, les vivants et les morts, les émigrés et ceux qui sont restés au pays...
Dans l’après-midi, jusqu’à 19h, le "Diisoo Cinéma" réunira cinéastes, journalistes, écrivains et experts, etc. autour de deux thèmes : "Généalogie du combat contre l’esclavagisme, la ségrégation et l’oppression en Mauritanie." et "Le cinéma documentaire : un outil de transformation du réel." La deuxième séance de "Gorée Cinéma" débute avec de l’animation musicale sur la plage de l’Île. Dj Dollars sera aux platines.
C’est parce que le cinéma est un outil de transformation du réel, une arme contre l’oubli, un art du récit essentiel à l’identité de chaque peuple, qu’il peut être le fondement d’une réflexion théorique et politique. Partir d’une œuvre documentaire offre, par ailleurs, un angle d’analyse et de discussion très captivant car celle-ci est, à la fois l’expression individuelle et artistique de son auteur, ainsi que la saisie d’une donnée, d’une expérience réelle sur laquelle le regard du cinéaste se pose afin de recueillir et transmettre un savoir.
C’est le fruit d’un tel travail d’orfèvres qui nous est donné à voir dans Le Cercle des Noyés, de Pierre-Yves Vandeweerd. Ici, ce sont les souffrances mortelles des survivants de Oualata, ancien fort colonial fait prison, qui sont sublimées grâce au cinéma. La synthèse opérée à l’écran, entre le récit d’un ancien membre du F.L.A.M- qui se souvient- et la prison forteresse dans laquelle lui et nombres de ses camarades furent emprisonnés convoque sous les yeux du spectateur une réalité en proie à l’effacement pour fonder une mémoire de cette lutte. Le regard du cinéaste sur ce fort, laissé à l’oubli là-bas, au loin sur le rivage de l’éternité, trace en noir et blanc la tragédie des morts oubliées.
Dans quelle mesure l’entretien du devoir de mémoire est-il un outil exploitable pour la poursuite d’une lutte actuelle ? Il faut pour cela se saisir de ces ouvrages pour en activer le produit symbolique. C’est dans ce creuset que se construit le thème de ce Diisoo Cinéma. À travers le prisme du cinéma, et grâce au précieux travail de Pierre-Yves Vandeweerd, ainsi qu’à la résilience d’individus convaincus que leur combat passe par une réhabilitation de leur histoire, il est possible de poser le fondement d’une réflexion sur les origines de l’oppression, de la ségrégation et de l’esclavagisme en Mauritanie.
En convoquant, autour d’une table, des acteurs actuels de cette lutte pour l’égalité ainsi que différents spécialistes, journalistes, écrivains ou historiens, afin qu’ils se confrontent à cette source cinématographique pour nourrir et orienter leurs échanges, le Diisoo Cinéma devient, le temps d’une rencontre, l’écho de cette mémoire fantôme qui peine à faire résonner le cri de ses souffrances pour qu’elles soient entendues et prêtent voix à celles qui sont aujourd'hui étouffées.
Un texte de l’équipe de Gorée Cinéma
THIONE SECK SE CONSTITUE PARTIE CIVILE, APRÈS SON INCULPATION
Le chanteur Thione Seck a passé hier sa première nuit en prison. Le père de Waly Ballago Seck n’a pas échappé au mandat de dépôt, après son inculpation par le juge du deuxième cabinet d’instruction. Et même s’il est prévenu, le leader du Raam Daam s’est constitué partie civile.
C'est un Thione Seck abattu qui est sorti hier du bureau du juge d’instruction aux environs de 19 heures. Vêtu d’un grand boubou blanc, le chanteur traînait les pieds. Les infractions retenues contre lui et ses acolytes semblaient peser sur lui. En fait, le juge a retenu contre eux les délits d’association de malfaiteurs, de falsification, de contrefaçon, d’allitération de signes monétaires ayant cours légal dans un pays étranger et de tentative d’escroquerie. Son acolyte malien Alaye Djitèye a été inculpé du même chef, de même que le nommé Abu Sharifu Sakho, en fuite.
Le juge a décerné un mandat d’arrêt contre ce dernier et a également visé X. Ainsi, le chanteur a passé sa première nuit en prison. A l’annonce de son inculpation, ses fans et proches venus beaucoup plus nombreux que ces derniers jours, étaient devenus inconsolables avec des cris perçants. Certains sont même tombés en transe. Ceux qui se voulaient discrets n’ont pu retenir les larmes qui perlaient sur leur visage.
Toutefois, ses avocats, notamment Me Ousmane Sèye, s’est voulu rassurant. Il a démenti la somme de 42 milliards avancée comme le montant des fausses devises. “La gendarmerie a dit avoir trouvé dans un sac du papier vert estimé à 1 million d’euros. Si l’on se fie à cela, Thione Seck ne peut aucunement être poursuivi pour détention de signes monétaires, parce que le papier vert n’en est pas un”, a soutenu Me Sèye. Il a ajouté que ses confrères qui sont pour le moment une vingtaine, comptent se réunir dès demain (aujourd’hui). Toujours est-il que Thione Seck s’est constitué partie civile, à l’issue de son inculpation.
Ce que Thione a dit au juge
Lors de son inculpation, Thione Seck a clamé son innocence comme il l’a du reste fait devant les gendarmes. A en croire nos sources, le chanteur a contesté toutes les préventions retenues contre lui. Par rapport au délit de contrefaçon, Thione Seck, nous diton, a déclaré au juge n’avoir jamais confectionné ni fait faire confectionner de faux billets. Mieux, il aurait dit au juge Sall qu’il n’avait jamais vu de faux billet.
Interrogé sur le délit d’association de malfaiteurs, le chanteur renseigne qu’il ne connaît pas ses acolytes pour commettre une quelconque activité délictuelle avec eux. Selon toujours nos sources, lorsque le juge lui a notifié le délit de tentative d’escroquerie, “Papa Thione” comme l’appellent affectueusement ses fans, a marqué sa surprise. Avant de faire savoir au magistrat instructeur que c’est lui la victime dans cette affaire pour avoir été plumé de 85 millions de F CFA par ses acolytes.
Son apparence est trompeuse. A le voir, on ne croirait jamais qu'il use d'un mic. Daddy Bostin, de son vrai Souleymane Jammeh est un nain (Ndrl : sa taille est inférieure à 1 mètre) ne se considère par comme un handicapé et ne fait pas de la mendicité sa profession. Son handicap ne constitue pas un frein à son amour pou la réussite. Sa passion pour la musique n'a pas de limite. Il a le verbe facile. Ainsi, il préfère devenir un artiste-rappeur pour gagner sa vie. Cet homme de 26 ans a fait du rap son métier. Avec l'album "Ruff days" sorti depuis le 4 avril dernier, il compte se frayer un chemin dans le milieu show-bizz qu'il a intégré depuis 2009. Ici, on découvre un Souleymane Jammeh qui a comme slogan "Hapyness et mokk podj" dans un style unique qui en dit plus sur sa personnalité. Mieux, il avance que son épouse doit avoir ses deux caractéristiques. Daddy Bostin casse tout.
Qui est Daddy Bostin ?
Je m'appelle Souleymane Jammeh. Je suis originaire de la Gambie. Je suis artiste musicien et 26 ans. J'ai choisi Daddy Bostin comme étant mon nom d'artiste. Daddy, c'est le père et Bostin veut dire que je suis un homme qui laisse des traces partout où il passe. Votre passion pour la musique remonte à quand ? Je suis entré dans le monde du Show-biz depuis 2009. A ce moment, j'ai commencé à participer à des concerts. J'étais souvent invité par des artistes et je faisais de belle prestation. Donc, je me suis dit que je peux me frayer un chemin dans le monde du rap car les gens apprécient beaucoup ce que je fais. Du coup, beaucoup de personnes disaient que ma musique est différente de celle que l'on entendait tous les jours. Elles soutenaient que ma voix a une touche particulière et je suis bien à l'aise sur la scène. Je suis une "bête de scène". J'assure le Show. Et les admirateurs ne manquent. Donc, je me suis dit pourquoi pas ? Aujourd'hui, je me forge pour ne pas les décevoir. Pourquoi votre musique est différente de celle des autres ? Je suis unique. Cela est dû à mon physique d'abord. Mon apparence reflète tant de mystères et intrigue de nombreuses personnes. En plus, j'ai une vision différente des personnes à mobilité réduite. Moi c'est mon talent qui me fait vivre contrairement à d'autres personnes comme moi qui vivent grâce à la mendicité ou à l'aide octroyée par l'Etat. Je ne mendie pas. Je suis là en tant que porteur de voix de ces personnes. Je suis la voix des sans voix. Je milite pour leur insertion dans la société. Cela va leur permettre de s'offrir une belle image et de lutter pour réussir leurs projets comme toute autre personne normale. La mendicité est à bannir. De plus, moi j'ambitionne d'atteindre le sommet de mon art.
Quels sont les difficultés que vous avez eues à rencontrer à vos débuts ?
Je rends grâce à Dieu, j'ai eu des débuts difficiles certes, mais maintenant tout va bien. Et tout est derrière moi. C'est le passé. Aujourd'hui, les gens sont ébahis quand ils me voient faire le Show et ont un grand respect à mon égard. Il y a des artistes qui ne peuvent même pas sortir un single. Là où, j'ai fait un album de 11 titres en un mois. Parfois, certains ignorent que je suis artiste, mais avec mon expérience et mes shows, je casse tout lors de mes passages dans les spectacles. Actuellement, les gens font tout pour me voir surtout à Ziguinchor, me saluer, discuter avec moi ou même se faire prendre en moi en ma compagnie, sans compter le fait de me voir jouer sur scène. Dans la rue, les caméras sont là. Les gens m'apostrophent tout le temps. C'est énorme.
Récemment, vous avez sorti un opus intitulé "Ruff days". Pourquoi, ce titre ?
Oui ! L'album "Ruff days" est dans les bacs depuis le 4 avril 2015. Le lancement officiel s'est déroulé en Gambie. Cela, dans le but montrer que le Sénégal et la Gambie ne font qu'un. C'est un seul pays. Même si, je n'ai pas de famille au Sénégal, je considère tous les Sénégalais comme des frères. Alors, j'ai choisi ce titre car il parle de la réalité. En effet, nous sommes dans une phase de notre vie où rien n'est facile. Les temps sont durs. Les gens s'entretuent partout en l'Afrique. Alors que cela n'a aucun sens. On est entre nous et on se fait la guerre entre nous. On devrait constituer qu'un seul bloc. De nos jours, les jeunes trouvent la mort en Méditerranée suivant leur quête de la réussite. L'émigration clandestine est là. Ils n'ont aucun espoir. Tout ceci renvoie à l'intitulé de mon album qui parle des jours sombres de l'humanité.
Quels sont les thèmes développés dans l'album ?
Les thèmes sont diversifiés. Dans le titre "Black girls", je chante les éloges de la femme noire qui constitue l'identité de la femme africaine. J'ai aussi expliqué la crise économique qui gangrène le monde dans "In this life". En ce moment, tout un chacun essaye de survivre à sa manière et c'est une occasion pour moi de les encourager à croire à un monde meilleur. J'ai dit aussi que je fais la musique pour pouvoir subvenir à mes besoins et réaliser mes projets L'éducation également n'est pas laissée en rade. Je me suis prononcé sur la vie des homosexuels et des lesbiennes.
Et quelle est votre position sur le phénomène de l'homosexualité ?
Je suis contre. C'est une pratique bannie par la religion musulmane et chrétienne. Dieu a créé l'homme et la femme pour qu'il élargisse l'humanité. Mais de nos jours la tendance en est autre car les hommes se mettent en couple avec des hommes et les femmes font pareil. Je pense que les africains doivent mener la lutte contre l'homosexualité main dans la main. On ne doit pas copier l'Europe. Ce n'est pas les blancs qui viendront le faire à notre place. Eux, leur souhait est de voir toujours les africains dans la misère. Alors que nous les africains, on a tous les ressources nécessaires pour émerger. On a des richesses que l'Occident n'a pas.
Dans l'album il y a les titres "Black girl" et "Gambian girls", pourquoi cette différenciation ?
Il n'y a pas de différence entre la femme noire et celle gambienne. Seuls les titres sont différents mais le contenu fait l'éloge de toutes les femmes africaines Quelles relations entretenez-vous avec les artistes sénégalais ? Pour l'instant, je ne fréquente pas beaucoup d'artistes sénégalais à part King El Hadji qui évolue à Ziguinchor. Ce qui fait que je me produis en Gambie. C'est là-bas que se trouve mon studio. Mais je me projette à faire une production ici au Sénégal pour nouer des liens avec les artistes sénégalais. J'aimerai bien les connaître tous. Et avec le président Yaya Djameh ? J'entretiens des bonnes relations avec lui. Je le rencontre souvent. Mais, moi je ne veux pas qu'on me donne de l'argent et que cela s'arrête ainsi. Moi, je veux qu'on m'aide et qu'on m'accompagne dans mes projets.
Depuis quand êtes-vous au Sénégal ?
Je suis venu dans ce pays en 2011 lors d'un festival à Ziguinchor pour la paix en Casamance. Depuis, j'active pour le retour d'une paix définitive dans cette partie du Sud et je remercie le Porte-parole des Indépendantistes du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc), Abdou Elinkine Diatta ainsi que le Président de la République, Macky Sall. J'appelle tous les Sénégalais à œuvrer pour la stabilité dans cette zone. Actuellement, je compte beaucoup d'amis au Sénégal.
Vous n'êtes pas encore marié. Avez-vous une petite amie ?
Oui, j'ai une copine. Et toutes les filles sont mes amies. Auparavant, j'avais avec une copine qui était une européenne. On envisageait de nous marier pour le meilleur et pour le pire. Malheureusement, cela n'a pas aboutit. La vie est ainsi faite et je me dis que le meilleur reste à venir. En tout cas, je suis l'ami des femmes et mon slogan est "Happiness, moka podj". C'est mon idéal. Cela démontre également ma personnalité ainsi que la relation qui me lie avec les fans. Pour autant, je me consacre sur ma carrière en attendant.
Les hommes de culture s'accordent à dire qu'il est le meilleur parolier de sa génération. Dans presque toutes ses chansons, il prône des valeurs qui restent indissociables de l'homme. Le public l'avait canonisé. Mais Thione Seck ne serait pas un saint si les éléments de l'enquête qui lui valent une arrestation actuellement se confirmaient.
Si on était encore à l'ère des royaumes, Thione Seck ne serait peut-être pas en prison ou serait juste banni de la société. Le roi serait intervenu et probablement prendrait part pour son ‘griot" ou le chasserait tout simplement de son royaume. Car, fils de griots, Thione a reçu l'héritage, légué par ses aïeux qui ont officié à la cour royale des anciens monarques du Cayor et du Baol.
Cependant, étant loin de cette époque, le "faramarène" devra répondre devant les juridictions actuelles pour les délits de détention de fausse monnaie. En effet, de faux euros et de dollars ont été retrouvés chez l'artiste. Ce qui lui vaut depuis mercredi passé d'être retenu dans les lieux de la détention.
Son arrestation a surpris plus d'un. Pour cause, "Thione Ballago Seck fait partie des artistes sénégalais les plus en vue de ces quatre dernières décennies. L'artiste, qui capitalise plus de trente années de présence au niveau de la scène musicale nationale, est un homme multidimensionnel qui a su marcher au rythme de son époque.
En effet, Thione Seck est un monument qui ne se rend pas compte de la place qu'il occupe dans le cœur des Sénégalais, se refusant même de se prendre trop au sérieux". Ainsi est décrit le père de Wally Seck par le journaliste et communicant Mouhamed Fadel Lô dans l'ouvrage qu'il a dédié au chanteur et intitulé : "Paroles de Thione Ballago Seck, un poète inspiré et prolifique". L'auteur relève ici la nature simple et humble de l'homme qui contraste avec l'abord abscons qu'il dégage aux yeux du public.
Difficile, nerveux et compliqué, il l'a paru dans bien des situations. Comme cette fois où il s'en est publiquement pris à Youssou Ndour parce que le quotidien "L'Observateur" avait mis à sa une, une affaire l'opposant à un promoteur immobilier. Là aussi, c'était un problème d'argent. Le promoteur immobilier Macodou Dieng lui réclamait 100 millions de F Cfa.
"Chéri Kiné Diouf" aurait marchandé un terrain de 10 hectares avec le promoteur immobilier. Après avoir muté le titre foncier à son nom, l'artiste n'a pas voulu payer, selon M. Dieng. Des dénégations balayées d'un revers de main par le chanteur. Ce terrain, il voulait l'acheter afin d'y construire les locaux de la fondation qu'il comptait créer. Au-delà de ce différend, Thione Seck ravivait la flamme d'une longue rivalité entretenue avec le lead vocal du Super Etoile.
Relation difficile avec ses frères
Ce fut également le cas avec ses frères chanteurs. Tous ont cheminé avec lui dans son orchestre le "Raam daan". Si le départ d'Ousmane Seck du groupe s'est fait sans heurts, ce ne fut pas le cas pour Mapenda Seck et Assane Ndiaye. Avec ce dernier d'ailleurs, les relations ont été plus tendues même si le leader de l'orchestre "Ngueweulgui" a eu à composer à ses débuts une chanson en l'honneur de son aîné.
Thione Seck est resté intraitable. Pourtant, en s'intéressant à la discographie de l'auteur de "Sànt Yàllà", on le verrait comme le grand frère exemplaire qui veut couver ses cadets. De "Ballago" à "Yaye boy" en passant par "Papa", "Doomu baay" et "Yen bi", il a chanté les valeurs familiales et l'importance de vivre en toute fraternité. Ce qu'il n'a pu réussir cependant au sein de la sienne.
Cependant, dans tous ces déboires avec ses frères, son franc-parler est resté de mise. Un franc-parler des fois qui heurte car la manière utilisée étant crue. N'empêche, Thione Seck était respecté et admiré. Les Sénégalais voyaient à travers lui le grand frère qui a aidé ses cadets à devenir ce qu'ils sont aujourd'hui quoi qu'ils puissent dire, le père qui couve et protège ses enfants et le mari exemplaire qui a composé un tube en l'honneur de sa dame, "Diaga".
"Des valeurs aux allures de prouesses dans un monde où la règle concernant les femmes consistait à la multiplication et non au respect de certains principes. Thione, lui, s'est toujours montré intransigeant devant les valeurs. Ce qui lui a même valu une réputation de personne difficile voire acariâtre", analyse l'ancien rédacteur en chef du magazine "Thiof" Souleymane Thiam dans une contribution publiée dans le portail seneweb.
Ballago, c'est aussi des textes philosophiques et pleins de sens. Ses paroles ont souvent fait croire au public qu'il est un monsieur aux valeurs intrinsèques.
"Il livre avec une rare constance des œuvres évocatrices à ses congénères. Ce sont cette inspiration et ce mode d'énonciation qui le placent dans le cercle restreint des chanteurs dont l'humanité est faite autour de la pertinence des textes", écrit l'enseignant chercheur à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar, le Dr Ibrahima Wane qui a préfacé l'ouvrage de Mouhamed Fadel Lô. Par ricochet, Thione Seck est un parolier hors pair dont chaque chanson est d'une beauté dans l'écriture et d'une profondeur sans commune mesure. Son parcours artistique explique en partie cela.
Ballago est né et a grandi à Pikine. Jeune, il commence par les percussions avant de s'essayer au chant en 1970.
C'était lors d'une soirée de la Jeanne D'arc de Dakar qu'il avait interprété le titre "May rombé dioumbé". Il a été bien accueilli par le public ce jour-là. Thione Seck a, plus tard, rejoint le "Star band" et le théâtre national Daniel Sorano ainsi que feu Ibrahima Sylla de "Syllart production". C'est avec d'ailleurs ce dernier qu'il entame une véritable carrière internationale à travers l'album "Orientissimo".
Il a été également membre de "l'orchestra Baobab". C'est par accident qu'il est devenu l'un des lead vocaux de ce groupe et c'est par "accident" qu'il le quitte. Un jour que Laye Mboup était absent, il a été demandé au père de Wally Seck de chanter à sa place. Depuis, il a commencé à prêter sa voix.
L'aventure avec Rudy Gomis et compagnie s'arrête après un séjour carcéral de Thione Seck, selon le quotidien "Le Témoin". Nos confrères soutiennent que l'auteur de "Gambian people" a été incarcéré après avoir reçu de l'argent volé qu'il a été sommé de rembourser. N'ayant pas les moyens de le faire, il a croupi en prison pendant un mois et demi. A sa sortie, il quitte le groupe car aucun des membres n'est venu le voir en prison.
Il crée alors le "Raam daan" en 1984. Depuis, il mène son petit bonhomme de chemin. Bénéficiant en plus d'un capital sympathie considérable, il a été toujours vu comme un exemple à suivre.
Un mythe vient-il de s'effondrer ? Le journaliste Souleymane Thiam qualifie le "mythe" de "miteux" et considère que "les sommes avancées sont simplement faramineuses ! Mais même si ce fut une affaire d'un seul billet, cela aurait suffi à écorner l'image et la réputation d'un Thione Seck, considéré comme un véritable parangon de la vertu au Sénégal. C'est dire simplement qu'un mythe vient de s'effondrer".
Et quel qu'en soit le cas, "le mythe Thione Ballago Seck a suffisamment pris de coups pour se retrouver à terre. Et se relever ne sera pas une mince affaire, quelle que soit l'issue de cette affaire de faux billets qui l'éclabousse", toujours selon l'ancien rédacteur en chef du défunt Magazine people "Thiof". Aujourd'hui que ses amis, fans et parents sont atterrés par cette rocambolesque affaire de faux billets dans laquelle il est empêtré, le rossignol demande à ses proches de prier pour lui. Car, des prières, il en a vraiment besoin !
THIONE SECK FACE AU JUGE DU DEUXIÈME CABINET AUJOURD'HUI
Déféré au parquet vendredi, Thione Seck devra être présenté aujourd'hui au juge du deuxième cabinet d'instruction en charge du dossier. Et si le juge Samba Sall suit le réquisitoire introductif du parquet, le père de Wally Ballago Seck passera la nuit d'aujourd'hui en prison.
Thione Seck est à un pas de la prison. A en croire nos sources, le chanteur arrêté dans une affaire de fausses devises estimées à 42 milliards de F CFA encourt le mandat de dépôt. Le procureur, qui a confié son dossier au juge du deuxième cabinet d'instruction, a requis dans ce sens.
D'ailleurs, c'est hier que le chanteur devait être présenté au juge Samba Sall pour inculpation, mais il a fait l'objet d'un second retour de parquet. Son conseil Me Abdou Dialy Kane en avait formulé la demande pour que ses confrères constitués soient présents. Le chanteur a renforcé sa défense, puisque Me Mbaye Jacques Ndiaye est venu se constituer aux côtés de Me Kane et Me Ousmane Sèye.
Ainsi, c'est aujourd'hui que le père de Waly Ballago Seck devra être inculpé avec son acolyte malien Alaye. Le juge va-t-il les écrouer conformément au réquisitoire du parquet ? Nos sources renseignent que les chances pour Thione Seck de ne pas aller en prison sont minimes, au regard du montant des faux billets saisis (42 milliards). D'ailleurs, cette affaire est loin de livrer tous ses secrets, car une plainte pour vol et escroquerie a été déposée auprès du Procureur de la République contre un Gambien du nom de Joachim Cissé et contre X.
Le leader du Raam Daan se trouve entre les mains de la justice, depuis mercredi dernier. Il a été arrêté à son domicile avec une importante somme d'agent constitué pour l'essentiel de faux billets en dollars et euros. Tout comme vendredi dernier, hier, ses fans et proches ont plongé les abords de la cave du tribunal de Dakar dans une ambiance de deuil.
Sous la chaleur accablante, collègues artistes, amis, parents et fans ont tenu à rester pour témoigner leur solidarité. C'est le cas du guitariste de renom Jimmy Mbaye. Le visage marqué, barré des lunettes de soleil sur une tenue relax, il s'est confié : "Ma présence ici est d'autant plus normale que Thione est plus qu'un ami pour moi, c'est un frère. Donc, je me dois de venir lui apporter mon soutien en ces moments difficiles."
Plus tôt dans la journée, son fils Waly Seck et sa femme sont également venus au tribunal. Mais le couple a été contraint de rebrousser chemin, à cause des attroupements que l'étoile montante de la musique sénégalaise a occasionnés. Le jeune chanteur s'est rendu aux arguments des policiers qui l'ont prié de rentrer pour garder la sérénité des lieux. Il a obtempéré.
Des danseurs du groupe Raam Daan ainsi que d'autres artistes et badauds étaient sur les lieux et ont résisté aux tentatives des gendarmes de les disperser. Mais vers 18 heures, certains, las d'attendre, ont fini par se décourager et rentrer. D'autres, déterminés à voir leur idole, sont restés jusqu'au départ de Thione Seck pour le commissariat central de Dakar, où il a passé le VSD (Vendredi-samedi-dimanche).
La tristesse était à son comble, hier, devant la cave du Palais de justice de Dakar.
Déféré au parquet durant la matinée pour être auditionné par le procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye, l'artiste chanteur, Thione Seck a séjourné, conformément à la procédure, dans la cave du tribunal.
C'est dans ce lieu d'inquiétude, de doute, de regret et d'incertitude que son fils, le phénoménal Waly Seck l'a retrouvé, après avoir décroché une autorisation spéciale du procureur de la République.
Après des échanges, qui resteront sans doute secrets, la coqueluche des adolescents est ressortie, presque les larmes aux yeux.
Malgré ses lunettes de soleil camouflant mal sa peine, le jeune chanteur reste profondément bouleversé par l'épreuve que traverse son père, Thione Seck, piégé dans l'engrenage d'une affaire de faux billets de banque.
LES ÉLÉMENTS QUI CORSENT LE DOSSIER THIONE SECK
APPELS TELEPHONIQUES DU CHANTEUR RETRACES - TENTATIVE DE CORRUPTION DE L’IVOIRIEN
Une semaine après l’arrestation du chanteur Thione Seck dans une nébuleuse affaire de faux billets de banque, de nouvelles révélations qui corsent le dossier sont balancées par des sources concordantes.
L’affaire Thione Seck, qui est depuis mercredi dernier le sujet de débat favori des Sénégalais, connaît de nouveaux rebondissements. En effet, le chanteur arrêté pour détention de faux billets de banque par les pandores de la section de recherches de la gendarmerie de Colobane, et déféré depuis le vendredi dernier, a vu son face-à-face avec le procureur de la République différé pour la deuxième fois hier.
Une prudence observée par le parquet à cause de la complexité de l’affaire et de nouveaux éléments qui se sont greffés au dossier. Les secrets du téléphone. Des éléments susceptibles de corser le dossier du lead vocal du Groupe Ram-Daan, sont révélés par des sources très au faite de cette affaire.
Des infos qui ne présagent rien de bon pour Thione Seck, dont le dossier sera confié dans les prochaines heures à un juge d’instruction chevronné, pour une enquête complémentaire. Il nous revient que les services d’opérateurs de téléphonie ont été requis pour que l’enquête puisse remonter un peu plus loin dans le temps.
Selon toujours cette source, les appels téléphoniques du chanteur Thione Seck ont été retracés depuis le 15 janvier passé. Une vérification et des recoupements portant sur les communications téléphoniques de Ballago, depuis presque six mois. La question restée entière !
En ce qui concerne les réponses que le père de Waly Seck a tenté d’apporter aux questions des enquêteurs de la section recherches de la gendarmerie – maraboutage, victime d’arnaque, avance pour des concerts sur six mois - n’auraient malheureusement pas convaincu ses interlocuteurs. Et la principale question restée sans réponse concerne l’origine des millions de d’euro trouvés dans le salon du chanteur, Thione Seck.
Pis, d’autres révélations renversantes font état d’une tentative de corruption des gendarmes enquêteurs qui vient couronner le tout. Au moment de l’audition, l’Ivoirien qui a été arrêté peu de temps avant l’artiste Thione Seck, n’aurait pas hésité à jouer sa dernière carte en proposant une forte somme d’argent aux enquêteurs qui l’interrogeaient dans une autre pièce, isolé du chanteur.
Une corruption établie, parce qu’étant formelle. Mais c’était sans compter avec la probité des éléments de la section recherches. Relevons juste, à ce niveau, que la tentative de corruption est retenue, et sera sanctionnée comme une infraction commise dans le cadre de cette nébuleuse affaire de faux billets de banque.
Le "Xalam" a renoué avec son public ce week-end au cours d'une grande soirée organisée au théâtre Daniel Sorano. Et ce fut un grand retour gagnant pour le mythique groupe.
C'est à 22h 35 que le top départ a été donné par le présentateur du jour, le comédien Pape Faye, pour un voyage dans l'univers du mythique groupe "Xalam". Lever de rideaux et sur scène, et au même moment fusent des notes accompagnées par des cris d'un public nostalgique. Apparaissent sous les feux des lumières le pianiste Henry Guillabert, le duo guitariste Baye Babou et Cheikh Tidiane Tall ainsi que le percussionniste Tapha Cissé.
Ils sont les membres incontournables de cette formation musicale. Bram's était sur scène. Avec sa voix grave, il entonne un medley intitulé "gëstu". Ce qui a plongé le public dans une hystérie collective. Pour une entrée en matière pour un spectacle, ce fut réussi et très animé. Suit une autre chanson du "Xalam" des années 1970.
L'étape 1980 est franchie avec Souleymane Faye. Il fait les chœurs pour Bram's qui continue ses envolées lyriques. Comme d'habitude, "Diego" a su attirer toute l'attention sur lui. Encore que le public semblait n'attendre que lui eu égard à l'accueil qui lui a été réservé. Un tonnerre d'applaudissements a retenti dès son apparition.
Sur scène, il chante et danse et donne l'air de s'amuser tout en affichant un visage sérieux. Au fil des minutes, l'ambiance monte et le public est plus fébrile. C'est ainsi qu'il accueille Ismaïla Lô qui fait un duo avec le "Xalam". Il a chanté et la bande à Henry Guillabert l'a accompagné musicalement.
Content mais pas encore satisfait, le public commence à réclamer même des titres. Et à plusieurs reprises, dans divers coins de Sorano, des voix ont réclamé "Dooley". L'un des titres phares du groupe et chanté par Souleymane Faye. Et dès que les premières notes ont fusé, les paroles ont été reprises en chœur par un public qui semblait avoir trop attendu cette chanson.
Ça chante, ça danse et ça siffle aussi d'admiration. Et comme pour atteindre le paroxysme, "Xalam" pousse plus loin en invitant Youssou Ndour sur scène. Son duo avec Diégo est très réussi et bien évidemment très bien apprécié. Faire mieux après cette prestation s'annonçait difficile. Tapha Cissé qui devait chanter après le savait, mais il n'a pas manqué de relever le défi.
Tout de même, il aura essayé et réussi à maintenir le public dans la joie et la bonne humeur déjà qu'on était presque à la fin. L'au revoir a été difficile. Les musiciens semblaient n'avoir pas envie de quitter la scène au même titre que le public qui aussi donnait l'air de ne pas vouloir sortir de Sorano. Un public majoritairement composé d'hommes et de femmes d'âges mûrs. Des jeunes, il y en avait aussi parmi le public, même si l'on croit souvent que ce genre de groupe n'est connu que des anciens.
Toujours est-il qu'avant le début des prestations a été projeté un documentaire racontant l'histoire de "Xalam". Des interviews avec différentes figures du monde de la culture et des personnes ayant contribué à l'aventure de ces musiciens ont été faites. C'est dans ce cadre que Youssou Ndour a dit que c'est Henry Guillabert qui a été le premier à lui donner un micro pour qu'il chante. Fan du pianiste, il passait le voir de temps à autre. "J'ai l'honneur qu'on m'appelle le roi du mbalax, mais les vrais rois, c'est eux", affirme-t-il.
Coumba Gawlo Seck soutient aussi avoir dansé sur la musique des vedettes du jour et trouve que le Xalam fait partie de notre patrimoine national. Ismaïla Lô de rappeler qu'il reconnaît que c'est la bande à Henry Guillabert qui a ouvert la voie sur l'international aux musiciens sénégalais.
Les fans du mythique groupe ont pu découvrir, à travers ce documentaire, des faces cachées de leurs idoles comme leur engagement pour l'apartheid et leur long et riche périple à travers le monde.
Xalam, l'autre école
Nos jeunes artistes devraient s'inspirer de leurs aînés du "Xalam" en organisant de grandes soirées. Car celle qu'Henry Guillabert et ses amis ont donnée samedi à Sorano n'a pas d'égale en matière d'organisation. Non seulement ils ont commencé à 22h mais ont terminé avant 1h du matin. Non pas parce qu'ils ont peu chanté mais plutôt parce qu'ils se sont tenus à l'essentiel. Il n'y a pas eu de "baatré" comme à l'accoutumée, mais les musiciens du Xalam n'ont pas non plus invité une pléthore d'artistes à prester avec eux. Il y avait juste Pape Niang qui a fait un duo avec Bram's, Ismaïla Lô et Youssou Ndour. Bram's et Souleymane Faye, les leads vocaux du groupe ne se sont pas non plus amusés à se changer après chaque prestation, plongeant le public généralement dans un ennui et allongeant la durée de la prestation. Ainsi, ce n'est pas seulement le pantalon pattes d'éléphant qu'arborait Bram's qui fait la différence.
Pourquoi Sorano et pas le Grand-théâtre
Par ces temps qui courent où artistes et stylistes se bousculent pour que leurs organisations soient reçues au Grand Théâtre, le "Xalam" a choisi de prester à Sorano. Un choix qui n'est pas fortuit. "Nous avons joué dans beaucoup de théâtres à travers le monde. Les uns plus prestigieux que les autres. Donc, nous en avons vu de tous les genres. Mais dans chaque pas, vous trouverez un théâtre mythique où voudrait jouer tout artiste connu ou en quête de reconnaissance. Vous avez l'Olympia à Paris et Sorano au Sénégal. Ici ont joué les Jackson five, Johny Hallyday et tant d'autres", a déclaré Tapha Cissé, percussionniste du groupe. Bref, c'est pour le passé historique de la salle que le "Xalam" a décidé de se produire à Sorano. Aussi, c'est une manière pour eux de participer au cinquantenaire de ce théâtre jadis créé par le Président poète Léopold Sédar Senghor.
Prosper Niang, l'absent le plus présent
Créé dans les années 1970, le "Xalam" a parcouru beaucoup de chemins. Des expériences, il en compte tout comme de bons moments. Des tristes aussi. Comme ce fameux jour où est parti à jamais celui qu'on appelait l'âme du "Xalam", Prosper Niang. Son jeune frère Babacar Niang, batteur de son état, a joué hier aux côtés des amis de son aîné. Et au-delà de la présence de ce frère, Prosper était présent dans le documentaire retraçant l'histoire du groupe. C'est ainsi que la fondatrice de l'empire des enfants Anta Mbow a fait savoir que la vraie passion de Prosper était la photographie. Elle n'est pas la seule à se souvenir de lui. En interprétant "xarit", Souleymane Faye a dit qu'il dédiait la chanson à son ami. Il pensait à lui et l'a fait savoir. Il versera même quelques larmes avant de chanter. Le reste du groupe a composé une chanson en hommage aux disparus du "Xalam" dont Prosper Niang.
Le phénomène Souleymane Faye
Diégo est un véritable "phénomène de la musique sénégalaise. Il chante bien et a une voix super belle. Et les gens s'accordent aussi sur le fait qu'avec lui en live, on ne s'ennuie jamais, avec toujours des surprises qu'il réserve. C'était le cas samedi soir à Sorano lors de la soirée du "Xalam". Vêtu d'un pantalon en cuir noir, avec cette chaleur, et d'une chemise assortie avec une cravate grise aux rayures marron, il a offert une chorégraphie peu commune dès son entrée sur scène. Il avait deux petits bâtons entre les mains avec des bouts en forme de ballon. Avec ça, il donnait l'air de faire de la boxe et trépignait d'un coin à l'autre de la scène, faisant rire plus d'un. Pour sa première chanson, après avoir accompagné en chœur Bram's, Souleymane Faye est arrivé sur scène avec une valise à roulette sur la tête. Celle-ci avait l'air lourde ; endurant, il l'a portée jusqu'à la fin de la chanson. Sacré Jules !