L’artiste Cissa, tête de fil du gospel sénégalais depuis 2013 a effectué 2 mois de tournée en Europe. De retour au pays depuis une semaine, il a accepté de faire le bilan avec seneplus.com. Le musicien affiche un satisfecit et annonce des duos inédits pour son prochain Album.
Cissa vous avez entamé une tournée européenne du 18 Avril au 14 juin. Pourquoi avoir fait ce choix ?
J’ai fait ce choix parce que l'Europe avait réclamé ma venue. Premièrement les Français, les Belges ensuite les Hollandais! Ma musique y a été déjà distribuée avant et j'ai trouvé nécessaire d'accorder aux Européens à ceux qui m'ont connu par ma musique sans m'avoir vu, l'occasion de me voir et vivre des grands moments de ma musique.
Comment s’est déroulée cette tournée entre la France, la Belgique et les Pays Bas ?
La tournée s'est passée avec beaucoup de succès et réussite par la grâce de Dieu, nous avons pu remplir tout le calendrier de la tournée qui fut très chargée et lourd.
Vos textes sont principalement en français et Wolof. Parviennent-ils à s’exporter au Pays-Bas où vous avez tenus 6 de vos 11 concerts ?
Pour ce qui est de la barrière linguistique, on n’en n’a pas vraiment eu en Hollande puisqu'à chaque concert, j'avais un traducteur sur scène avec moi et les vidéos projetées étaient traduites en Néerlandais.
Y a –t-il des collaborations en vue avec des artistes étrangers ?
Oui il y'a eu des collaborations de qualité, des featurings dans des albums d'autres artistes de renom international (Dernier Rampare de Paris, Trinity, groupe hollandais gospel le plus célèbre) ainsi que sur mon prochain Album. Les enregistrements des featurings ont été effectués en Europe durant cette tournée.
Deux ans après avoir lancé votre premier Album commercial (Près du Cœur), quel bilan pouvez-vous faire de votre parcours comme tête d’affiche du gospel sénégalais ?
Le bilan après mon quatrième Album Près du Cœur (le premier commercial), est satisfaisant. Un public plus large a pu être atteint aussi bien à l’échelle nationale et internationale. C’est toujours un honneur d’être l’ambassadeur du gospel sénégalais. Je rends grâce à Dieu de m'avoir accordé sa bénédiction indispensable sans laquelle, je n'aurai rien pu faire.
La nouvelle ne court pas encore les rues de Dakar et ses environs, mais elle a fait l’effet d’un coup de tonnerre dans un ciel serein. Il s’agit en effet de l’interpellation de l’ancien journaliste-chroniqueur de l’hebdomadaire «Nouvel horizon», Tamsir Jupiter Ndiaye, pour une histoire de mœurs supposée.
Le commissariat de police de la commune d’arrondissement de Dieupeul est devenu le centre de gravité des discussions et autres conversations des citoyens. Les éléments du chef de service, Bassirou Dièye, viennent de «pêcher» l’ex journaliste-chroniqueur, Tamsir Jupiter Ndiaye, dans les «eaux troubles», voire «troublantes», d’une affaire de pédophilie et actes contre-nature sur un enfant âgé de 13 ans seulement.
Le mis en cause se trouve présentement en garde à vue dans les locaux du commissariat de police pour se soumettre au feu roulant des questions des flics-enquêteurs. Même si rien n’a encore suinté des premières auditions, nous apprenons toutefois de sources concordantes que le présumé homosexuel risque gros.
D’autant plus qu’il avait été arrêté dans le passé, jugé et condamné à une peine d’emprisonnement ferme de 4 ans pour les mêmes motifs avant de bénéficier d’une libération conditionnelle. Il avait pris à partie un individu avant d’être épinglé en octobre 2012, déféré au parquet puis placé sous mandat de dépôt à la Maison d’arrêt et de correction de Rebeuss (Mac).
D’après toujours nos informateurs, le journaliste aurait été pris en flagrant délit de tentative de viol du gamin – dont nous ignorons encore l’identité – par un groupe d’individus qui aurait malmené le mis en cause avant de le conduire manu militari au commissariat de police de la commune, tard dans la nuit du mercredi au jeudi.
On ignore cependant les circonstances, l’heure exacte et le lieu du scandale sexuel. Mais surtout la nature des relations entre l’enfant en question et le supposé pédophile. Du côté de la police de Dieupeul, on n’a encore rien pu recueillir par rapport aux détails de l’affaire. Néanmoins, nous avons réussi à tirer les vers du nez à quelques-unes des sources policières de Grand’Place.
Ces dernières nous ont d’abord confirmés l’arrestation suivie de la garde à vue de l’ancien pisse-copie dans les locaux de la police pour des pratiques délictuelles sus citées. Cependant, ils démontent catégoriquement la thèse de conjonction sexuelle ou de pénétration. «Il n’y a pas eu de pénétration.
Même si cela doit être vérifié et confirmé par un rapport médical d’un médecin, suite à une consultation sur l’adolescent. Mais, on nous apprend qu’il (Ndlr : l’accusé, Tamsir Jupiter Ndiaye) n’a pas eu le temps de satisfaire sa libido sur sa proie lorsqu’il a été surpris, appréhendé et conduit au commissariat de police.
Voilà tout ce que nous pouvons vous dire pour le moment. Une enquête a été ouverte à cet effet, et les flics en charge du dossier travaillent dessue et sont en train de procéder aux auditions des deux parties concernées et des témoins de l’histoire. Comme vous le savez, on enquête à charge et à décharge.
A l’état actuel de l’enquête préliminaire, il est difficile de se faire une religion, une idée claire ou d’avoir une position tranchée dans cette affaire. D’autant plus que les choses peuvent évoluer, à tout moment et au fil des heures, avec des développements ou de nouvelles pièces à conviction à verser dans le dossier.
C’est un cas extrêmement sensible et délicat. Par conséquent, il faut le gérer avec beaucoup de tact et minutie», nous ont confiés des amis flics. Tout compte fait. L’ex partenaire de l’hebdomadaire «Nouvel horizon», Tamsir Jupiter Ndiaye serait très mal barré dans cette présumée histoire de mœurs. Des indices concordants et compromettants lui baliseraient la «voie royale» ou le tapis…rouge vers la prison centrale pour pédophilie et acte contre-nature présumés commis sur un jeune garçon.
Sauf changement de dernière minute ou mesure de prolongation de la garde à vue, il devrait être présenté aujourd’hui devant le procureur de la République du tribunal régional hors classe de Dakar qui, nous signalent toujours nos sources, décidera de la suite à ré- server au dossier qualifié de «top secret» et «hyper sensible» du pré- venu.
JUPITER ENCOURT 10 ANS ET 6 MOIS
Condamné en première instance au mois d’octobre 2013 à 4 ans ferme pour acte contre nature, Tamsir Jupiter Ndiaye a fait appel pour voir sa peine réduite à 2 ans. Mais, le journaliste fera 14 mois entre Rebeuss et Cap Manuel. Avant d’obtenir une liberté conditionnelle totale avant la fin de sa peine.
Seulement, en se faisant cueillir pour un nouveau délit, il tombe sous le coup des circonstances aggravantes. En clair, l’ancien chroniqueur de l’hebdomadaire «Nouvel Horizon», se voit contraint de retourner en prison pour purger les 6 mois qui restaient de sa peine.
Aussi, perd-t-il tous les avantages d’une liberté conditionnelle. Sa liberté conditionnelle est automatiquement révoquée. C’est seulement après les 6 mois que le tribunal se prononcera pour ce nouveau délit. En l’espèce, le juge devra statuer sur le cas d’un récidiviste pris en flagrant délit de pédophilie. Et là-dessus, la loi est on ne peut plus claire.
Le viol et les abus sexuels sont des infractions prévues et punies par la loi. La protection spécifique des groupes vulnérables est prévue par l‘article 320 du code pénal dispose que «toute acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol».
Il est puni d’une peine d’emprisonnement de 5 à 10 ans. D’après toujours l’article 320 bis, est considéré comme acte de pédophilie «tout geste, attouchement, caresse, manipulation pornographique, utilisation d’images ou de sons par un procédé technique quelconque, à des fins sexuelles sur un enfant de moins de seize ans de l’un ou l’autre sexe».
La pédophilie est également punie d’une même peine d’emprisonnement. C’est dire s’il s’avère que Tamsir Jupiter Ndiaye a violé ce talibé, il sera automatiquement condamné.
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JULIETTE BA SE PRONONCE SUR LE MARIAGE ET LA PRESSION SOCIALE
Ce week-end, une jeune nigériane de 22 ans s’est «payée» un mari dans le nord du pays. La demoiselle, Zainab Abdulmalik avait annoncé qu’elle accepterait la main d’un jeune homme qui voudrait l'épouser et lui offrirait, en retour, une voiture et une maison.
L’information relayée par BBC Afrique précise que des centaines de prétendants se sont présentés à Freedom Radio Kano, pour rencontrer la jeune fille et la demander en mariage.
La demoiselle souhaitait ainsi se remettre d’une rupture dans laquelle elle a claqué près de 2000 dollars (1 millions 159 mille Fcfa) en cadeau.
Dans son appel d’offre, Zainab ciblait les hommes de 17 à 25 ans.
Cette histoire laisse penser qu’on se rapproche de plus en plus de cette déclaration d’Esaie : « Et sept femmes saisiront en ce jour un seul homme, et diront: Nous mangerons notre pain, Et nous nous vêtirons de nos habits; fais-nous seulement porter ton nom! Enlève notre opprobre! » (Esaie 4 : 1).
Les femmes semblent de plus en plus sous pression pour le mariage. La journaliste, Juliette Ba traite de ce sujet en vidéo en répondant à la question d’une de ses abonnées Facebook.
Un ballet incessant de rappeurs de groupes rivaux a été constaté vendredi dernier aux environs de 18h au commissariat central de police de Guédiawaye.
Ces derniers ont été convoqués par les limiers pour être entendus sur procès verbal (Pv) sur une histoire de bataille rangée sanglante entre deux groupes de rap rivaux dont l’un dénommé «Bat’ haillons blindé» est celui de Malal Tall alias fou malade.
D’après des sources concordantes, le musicien «Y en a marriste» a subi une audition-fleuve dans les locaux de la police. Lui et les autres rappeurs ont été entendus sur Pv de 18h jusqu’aux environs de 3h du matin avant d’être relâchés.
Fou malade – accompagné par deux de ses amis – aurait, auparavant, débarqué au commissariat de police à bord d’un taxi jaune noir, nous signale-t-on. La même source d’informer toujours que l’affrontement entre les deux groupes de rap rivaux aurait fait deux blessés légers du côté de l’autre groupe de rap dont on ignore le nom.
Le motif de la bagarre serait lié à un échange de piques acerbes et de propos allusifs injurieux entre les deux groupes de rap rivaux évoluant dans la banlieue dakaroise. On ignore, cependant, le lieu du pugilat, les circonstances, le jour et l’heure. Tout compte fait.
Les rappeurs ont échangé des propos désobligeants avant d’en venir aux mains. La police poursuit toujours les auditions sur procès verbal des antagonistes et les témoins de la bataille. On nous apprend que les flics n’ont pas encore procédé à des arrestations dans les deux camps adverses.
Du moins pour le moment. Une enquête a été ouverte pour tirer au clair les détails de l’altercation. Nos informateurs rappellent que des inconditionnels des rappeurs rivaux de la banlieue dakaroise se livrent souvent à des scènes de bagarre rangée pendant des concerts de musique ou de podiums. Tandis que leurs idoles échangent parfois des insanités par support musical interposé aux fins de solder des comptes ou de descendre en flammes leurs rivaux. Bref, du véritable gangstarap à l’américaine !
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"POURQUOI LES RASTAFARI DISENT QU'HAÏLÉ SÉLASSIÉ EST LEUR DIEU"
Mouhamed Yaya Meta Dia, de son vrai nom, est né et a grandi au Sénégal. Avant d'aller retrouver une partie de sa famille dont son père aux Usa. Mais de rappeur chez Kocc Barma, il passe à reggaeman aux pays de l'oncle Sam. Actuellement au Sénégal, il s'est produit sur la scène du Grand-théâtre hier. Meta Dia (ou Jah) était tout content de jouer pour la première fois dans son pays natal avec son groupe les "Cornerstones". Un grand défi puisque Meta remplit les plus grandes salles du monde avec son groupe et joue dans de très grands festivals. Pourtant, peu de Sénégalais connaissent celui qu'on pourrait appeler le "Akon" du reggae. Dans cet entretien accordé à EnQuête, il retrace son parcours, dévoile sa grande spiritualité. Et parle de son prochain album fortement influencé par le Coran et la religion musulmane.
Parlez-nous de vos débuts dans le reggae ?
J'ai commencé à faire du rap dans les années 1990. C'est en 2001 que j'ai arrêté. J'ai commencé à faire du reggae en 2003 jusqu'à ce jour. Mais vous savez pour le rap comme pour le reggae, c'est la valeur du texte qui est le plus important. Donc, il n'y a pas beaucoup de différence. C'est en allant aux USA retrouver une partie de ma famille qui j'ai pu vraiment comprendre le reggae. Et je ne pouvais pas faire du rap aux Usa. Le rap a son histoire ; musicalement cela peut changer mais dans le fonds, il reste une musique de ghetto. Je ne peux pas être sénégalais et me permettre d'user de leur langage. Je n'en serais pas fier et ma famille encore moins. J'étais allé aux Usa pour étudier. Mon père tenait à ce que je termine mes études. C'est après qu'il a su que c'est la musique qui m'intéressait. Il m'a soutenu dans mon entreprise. C'était difficile au début, je l'avoue. J'ai connu des hauts et des bas. Mais cela n'a jamais été douloureux parce que j'étais passionné. Rien qu'avoir ma guitare chaque matin et aller à la découverte de nouveaux artistes me suffisait. Les Usa étaient un nouveau monde pour moi. J'apprenais la langue et chaque jour, je découvrais diverses choses. Mais aujourd'hui, le rap continue à m'inspirer. Quand j'écoute quelqu'un comme PPS, il m'inspire.
Vous découvriez quoi exactement ?
Vous savez, j'ai grandi à Niayes Thioker. Mon grand-père était l'imam du quartier. Quand vous allez au Fouta où j'habite, il y a une école coranique dans notre concession. Personne chez moi n'a jamais fait de la musique. Je ne savais même pas comment en parler à mon père. Très ouvert, il m'a soutenu quand il l'a découvert. Je ne m'attendais pas à cela. Pourtant, s'il avait dit non, je ne serais peut-être pas là aujourd'hui parce que je n'ose pas outrepasser ses interdits. Quand j'ai découvert le reggae et que je maîtrisais mieux la langue anglaise, je me suis rendu compte que c'est une musique très spirituelle. Les reggaemen chantent des prophètes. Ils parlent de Joseph, de Souleymane, de Jacob, de Youssoupha et même d'Adam et d'Eve. Tout cela fait partie de la divinité. Certains d'entre eux sont inspirés par la Bible. Et je trouvais qu'il manquait l'histoire de Mouhamad (PSL). Je suis en train d'enregistrer mon prochain album en Angleterre dans le studio de Peter Gabriel. C'est le Coran qui a été ma muse pour tous les morceaux qui composeront l'album. Il y a des titres comme "Bilal". Beaucoup d'Occidentaux entendent l'appel du muezzin venant des mosquées sans comprendre la beauté de l'histoire de ce dernier. Bilal vient d'Ethiopie précisément d'Abyssinie. Comment les reggaemen voient l'Ethiopie ? Il y a une grande connexion à établir entre les deux. On prie cinq fois par jour aussi. Certains pensent que c'est douloureux ou qu'on est conditionné. Je montre à travers une chanson le bonheur qu'on peut ressentir rien qu'en se posant sur un tapis de prière. Je montre également la manifestation de Dieu à travers la sourate "Wa tiini wa zeytoun". Comment l'Homme a été crée par la générosité de Dieu. Je veux que les gens découvrent l'islam à travers sa beauté. Donc, je ne leur ferai pas peur en leur disant que l'enfer est là et qu'on risque de te brûler. Dieu est Beau et il commence par "Bismilahi". Moi, mes héros sont les prophètes et tous ceux qui se battent pour eux.
Quel nom comptez-vous donner à cet album ?
Il sera intitulé "Hira". Cela signifie "cave" et c'est là où Mouhamad (Psl) a reçu le message de Dieu. Encore que certains comprendront à travers "hira" "je suis là". Car en patois, "hira" est la contraction de "here i". Deux définitions se dégagent dès lors. Je ferai un morceau intitulé "Lâ ilâha ila Lah" pour montrer qu'il n'y a de Dieu que Dieu. Une fois encore on retrouve le soubassement du groupe qui est "peace, love and harmony". Vu comment va le monde, comment on associe les noms des prophètes à des choses pas saines, je me dis juste que les gens ne comprennent pas. En tant que musulman qui s'illustre dans le reggae, il est de mon devoir de lever les équivoques à travers ma musique. A l'étranger, les gens ont peur quand ils entendent "Allahou Akbar". Je vais chanter en utilisant ce mot mais dans une parfaite positivité. Les gens comprendront ainsi le sens de ce mot. Avant, je ne pensais pas faire un album de ce genre. Avec le temps, j'ai acquis certaines connaissances et vécu des expériences qui m'ont amené à vouloir faire un album. Ce dernier est presque terminé. Il reste juste à enregistrer avec les invités dont Alpha Blondy. Je suis en train de démarcher d'autres artistes aussi. On essaie de regrouper des artistes de tous les continents pour montrer qu'on est tous pareils.
N'avez-vous pas peur pour votre sécurité vu la montée de l'islamophobie et de l'intégrisme ?
Non, non. Il n'y a pas de quoi avoir peur. Il n'y a pas autre chose que Dieu. Chez chacun de nous, il y a une voix intérieure qui nous parle. On doit se fier à cette voix. Là commence la foi en Dieu. Quand on est sûr de ce que l'on fait, on ne doit pas avoir peur. Je maîtrise ce que je dis et je sais me défendre en posant des arguments sûrs. On ne doit pas avoir peur des critiques et des médisances. Et moi je me suis déjà préparé à ça. Ces gens-là aussi, je ne leur en veux pas. Ils n'ont pas compris certaines choses, je pense. On est une race humaine. Je ne crois pas aux ethnies, tribus et multitudes de races.
Les reggaemen ne pensent pas comme vous. Eux c'est Hailé Sélassié leur dieu...
Il y a un fondement à cette croyance. Il y a une histoire qui fonde cela. Haïlé Sélassié est un descendant de Souleymane. Il faut qu'on se fie aux prophètes. Certains s'en tiennent aujourd'hui à Noé. D'autres pensent qu'après Ismaïl-Isaac, il n'y a plus de prophète. Maintenant pour que ces gens-là comprennent que les choses vont au-delà d'Isaac et de Noé, il faut que ceux qui savent partagent leurs connaissances avec "les ignorants". En réalité, ceux qui disaient "Sélassié Jah rastafari" n'ont pas expliqué à leurs fils pourquoi ils le disaient. Ces derniers ne pouvaient pas non plus le faire avec leur progéniture. C'est pour cela que les dernières générations de rastafari ont cru qu'Hailé Sélassié était dieu. Quelqu'un qui porte une croix et va l'église ne peut pas dire qu'il est dieu. Maintenant, l'histoire de la Jamaïque a démontré que les populations voulaient se connecter à l'Afrique. Ces populations soutenaient : "Nous ne voulons pas d'un dieu blanc. Nous en avons un qui est noir." Cela est une métaphore. Vous trouverez des musulmans en Jamaïque. Les rastafari restent incompris même dans leur pays. Vous savez, il y a des choses qui se passent au Sénégal et qui ne se passent pas pour autant dans d'autres pays musulmans et vice-versa. Il faut comprendre que la culture est mélangée à la spiritualité.
On colle aux reggaemen une étiquette de fumeur de marijuana. Vos parents n'ont-ils pas pensé que vous pouviez tomber dans la perversion ?
Mon père, s'il l'a pensé, ne me l'a pas dit. Je communique beaucoup avec lui. Il vient à mes concerts et on se parle beaucoup. Aussi, quand on a une éducation de base solide, il y a certaines choses qu'on se refuse de faire. Tu les fais, tu vas avoir honte de faire face à tes parents et même de te regarder dans une glace. Et quand on n'a pas l'esprit tranquille, on ne peut pas avancer. Quand on fume de la cigarette par exemple, cela se voit à travers les lèvres ou le visage. En introspection, on se dit "ce n'est ni beau ni bien". Là, c'est toi qui t'éduques. Ceux qui pensent que tous les rastamen sont des fumeurs, on ne leur en veut pas. Parce que c'est l'étiquette dont on veut se débarrasser. Et moi je ne fume pas de marijuana.
Comment s'est passée votre rencontre avec les "Cornerstones" ?
On est 15 dans le groupe. Mais il y a des gens qui travaillent avec l'orchestre à temps plein et d'autres à mi-temps. La composition du groupe dépend d'où on est. Il y a des Français, des Japonais, des Algériens, des Israéliens. C'est ainsi qu'a été bâti le groupe. Cornerstones signifie "pierre". Il y a un fondement et c'est l'orchestre. Moi, je suis le leader. Partout où on va, on essaie de trouver d'autres musiciens avec qui collaborer. Après on en choisit quelques qui intègrent le groupe à mi-temps. Le corps de la bande reste le pianiste, le guitariste et le batteur. Maintenant quand on a une tournée en Australie par exemple, il y a des musiciens, qu'on avait coptés en Nouvelle Zélande, qui nous accompagnent. La collaboration ne pose pas problème parce que maintenant, avec l'internet, tout est devenu facile. On leur envoie la musique par email et ils répètent avant notre arrivée. C'est pour cela que dans nos vidéos, vous voyez toujours des instrumentistes différents selon celle que vous regardez. Quand vous apercevez les deux guitaristes algériens, le batteur ivoirien, cela montre qu'on est du côté de l'Europe par exemple. La bande officielle est basée à New-York et est aussi très métissé. On y retrouve une Japonaise, un Jamaïcain, un Martiniquais et moi je suis un Sénégalais.
Est-ce qu'au Sénégal vous pensez procéder de la même manière?
Oui, on y a pensé. J'ai vu sur internet des groupes comme Timshell band ou un chanteur comme Ombre Zion. C'est la première fois qu'on vient au Sénégal et le temps est court mais avec un Jam session, on pourrait se découvrir et bâtir des choses. On ne peut pas tricher aussi. Ce n'est pas parce qu'on vient quelque part que forcément on y choisit des musiciens. Il faut que ceux qu'on choisit soient professionnels et connaissent la musique.
Est-ce que les Sénégalais connaissent la valeur actuelle de leurs artistes reggae. Car, pour vous comme pour Sun Sooley et Natty Jean, il vous a fallu aller à l'étranger pour avoir une reconnaissance ?
Beaucoup de choses sont dû à l'ignorance. Il y a la barrière linguistique. Beaucoup de textes reggae sont écrits en anglais. Si je pouvais traduire des textes de Jimmy Cliff ou Bob Marley, juste pour que les gens perçoivent leurs messages et voient combien ils étaient sensibles ! Mais partout dans le monde, le problème des gens avec le reggae est les gros dreads et le fait que les chanteurs fument. C'est tout ce qu'ils voient. Au sein de la communauté du reggae, il y a des rebelles aux vérités crues qui se battent contre leur gouvernement. Il faut qu'on fasse une autre présentation de cette musique au Sénégal.
Il vous arrive d'enlever votre bonnet ?
Non jamais, je ne l'ai jamais enlevé en public. Partout où je vais, je le garde. Quand on me demande de l'enlever, j'explique que je ne peux pas. C'est un principe.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, JEAN-MEÏSSA DIOP
LÉGITIMITÉ ET LÉGALITÉ
La publication des PV de l’enquête sur l’affaire Thione Seck est salutaire, surtout pour la gendarmerie dont on commençait à mettre en doute la rigueur de la méthode et de la procédure
Jean-Meïssa Diop, Éditorialiste de SenePlus |
Publication 12/06/2015
La légitimité contre la légalité. C’est ainsi que devrait être comprise l’initiative du journal Le Quotidien de publier l’intégralité du procès-verbal de l’enquête de gendarmerie sur l’affaire du faux-monnayage dans laquelle est impliquée la vedette de la musique sénégalaise, Thione Ballago Seck.
Comment ne pas invoquer la légitimité quand de partout s’élèvent des voix– et pas n’importe lesquelles– qui pour clamer l’innocence de Seck, qui pour apporter à ce dernier leur soutien moral… Il s’en est fallu de peu pour qu’on confère au présumé faux-monnayeur un statut de «détenu politique» (pour ainsi dire ) surtout après sa rencontre surmédiatisée avec un autre détenu– lui aussi qualifié de «politique»- à la maison d’arrêt et de correction de Rebeuss, Karim Wade, en l’occurrence. Cette tentative de victimisation du musicien ne légitime-t-elle pas un effort de mise à disposition d’une information comme la publication par le journal Le Quotidien de ce procès-verbal ?
L’ancienne ministre socialiste Aïssata Tall Sall y est allée de son amalgame en affirmant, au détour d’un commentaire personnel sur l’affaire, souhaiter que le président de la République aide les artistes. Tout ce concert d’artistes et autres, est d’une hypocrisie renversante, irritante, pour dire le mot. C’est à se demander si la presse gagne quelque chose en offrant ainsi à son public la mauvaise foi d’artistes, d’hommes et femmes politiques et aussi de l’Ong Jamra ; laquelle a pourtant inscrit son action et sa philosophie dans la défense des bonnes mœurs, de l’intégrité…
Certains de ces «soutiens» ne l’auront été que de principe, les autres pour la frime ou encore pour trouver ne serait-ce qu’une petite ligne dans l’agenda de la presse, faire le buzz, comme on dit de nos jours pour faire tendance et user d’une expression qui fait air du temps.
Mais, peut-être qu’il fallait bien relayer cette solidarité étonnante pour permettre au peuple de s’apercevoir de la mesquinerie caractéristique à ce pays où on est même capable de jurer de l’innocence d’un mis en cause qui passe aux aveux sans aucune contrainte physique, morale... Même ceux qui n’ont aucune preuve, se mettent à s’indigner qu’on ait emprisonné une célébrité doublée d’un moraliste comme Thione Seck. On est presque tenté de rétorquer «et après ?»
Certains, à commencer par les avocats du mis en cause, y sont allés encore du disque rayé de ce diabète dont souffre Thione Seck, mettant même en garde l’institution judiciaire contre une éventuelle mise en détention inadéquate de la vedette faux-monnayeur présumé… Et la pire des situations est la tentative de «décrédibilisation» de la gendarmerie et de la contestation du mérite et du professionnalisme de ce corps. Et on peut comprendre que celle-ci ait à gagner dans une fuite de son procès-verbal d’enquête, d’arrestation et d’interrogatoire des acteurs de ce gros scandale.
Oui, la publication de ce document que, dans le jargon judiciaire, on qualifie de «pénalement protégé» est salutaire, surtout pour la gendarmerie dont on commençait à mettre en doute la rigueur de la méthode et de la procédure.
Le Pv est un de ces documents qu’on définit comme «pénalement protégés», donc dont la diffusion in extenso ou en fac-similé par un organe de presse peut entraîner des poursuites judiciaires pour «recel de document administratif»- le chef d’accusation contre Abdou Latif Coulibaly (alors journaliste d’investigation, aujourd’hui ministre dans le gouvernement) à la suite de la publication, en 2007, de son livre La Lonase : chronique d’un pillage organisé. Mais, il y a de ces entorses à la loi qui sont fort excusables. Là, nous empruntons ses arguments à l’avocat du diable.
On comprend dès lors pourquoi les avocats de Thione Seck ont crié leur indignation contre le journal Le Quotidien. Conséquence : la convocation du directeur de publication de l’organe par la gendarmerie.
Pour aller plus loin que la dénonciation de l’initiative du journal Le Quotidien, les avocats du mis en cause ont déposé une plainte auprès du procureur de la République pour «recel d'informations, violation du secret de l'instruction, diffusion de fausses nouvelles et atteinte à l'administration de la justice». Et, selon le journal L’Observateur, «en plus de cette plainte devant le procureur, une citation directe pour diffamation» sera adressée au directeur de publication du journal Le Quotidien, Mouhamed Guèye. Ce dernier a été convoqué à la gendarmerie de Colobane et entendu pendant plusieurs heures.
La justice et la gendarmerie devaient la vérité à l’opinion publique- qui devrait avoir un droit constitutionnel à l’information- mais ne se sont pas acquittées de ce devoir. La maréchaussée et le procureur auraient pu – dû- tenir une conférence de presse pour que l’opinion fût informée de l’évolution de l’enquête afin que certaines ne se mettent plus à dire tout et n’importe et qui est loin de la vérité.
«Il faut se féliciter d'abord de la parution du Pv pour la connaissance des faits par le public et l'arrêt des rumeurs, a si bien dit un internaute dans un post lisible sur le portail Leral.net. Si c'était dans d'autres pays, le procureur aurait communiqué au nom du droit du citoyen à l'information.»
Un autre a flairé un coup fourré que l’auteur de la fuite du Pv aurait voulu étouffer : «Si ce Pv s'est retrouvé dans la presse, c'est parce que (quelqu’un) a senti que des choses louches se tramaient certainement pour tirer Thione d'affaire.» Une interprétation à ne pas négliger encore moins considérer comme fantaisiste.
C’est, de ce point de vue, que la diffusion de ce procès-verbal d’enquête de gendarmerie a été méritoire et a donné au citoyen l’information à laquelle il a droit dans la gestion de cette affaire qui nous concerne tous.
Post-Scriptum : En plaidant la légitimité d’un journal à publier l’intégralité du Pv de recherches, d’enquête et d’interrogatoire de l’affaire Thione Seck, nous ne voulons pas nous faire l’avocat du diable, encore moins faire l’apologie de la violation de la loi. En effet, cette dernière donne possibilité au journaliste d’exploiter un document pénalement protégé, mais pas de le reproduire en fac-similé ou en intégralité. Parce que cette reproduction est considérée comme la preuve du recel par le journaliste d’un document administratif. C’est pour éviter ce délit que l’usage chez le journaliste est d’user de tournures du genre « selon une source proche du Pv d’enquête » ou « selon une source qui a pris connaissance du document… » Ces circonlocutions et précautions professionnelles permettent de se couvrir, de se prémunir de poursuites judiciaires…
Et puis les journalistes faits-diversiers ne font pas autre chose qu’exploiter des Pv d’enquête de police, des déclarations de main courante registre de police… Seulement, ils ne les publient pas in extenso. C’est cela la différence entre leur démarche et celle du journal Le Quotidien.
LA SECURITE SERA AU RENDEZ-VOUS, ASSURE LUC NICOLAÏ
«La police va assurer la sécurité avant, durant et après le combat» a déclaré Luc Nicolaï & Co, organisateur de l’affiche opposant Zarco à Siteu ce vendredi au stade Demba Diop de Dakar. Annoncé comme un duel qui va se tenir sous haute tension, le promoteur ne veut pas que cette journée soit gâchée.
A quelques jours de la tenue du combat tant attendu entre Siteu de l’écurie Lansar et Zarco de l’écurie Grand Yoff Mbollo, les organisateurs prennent les devants pour que la journée soit une réussite totale. Luc Nicolaï d’assurer qu’«avec la collaboration de la police, la sécurité sera garantie avant, durant et après le combat».
A l’en croire, il n’y a pas raison de s’inquiéter à ce niveau puisque toutes les dispositions seront prises pour parer à toutes les éventualités aux alentours et à l’intérieur du stade Demba Diop. Même s’il annonce 10 combats qui doivent se tenir lors de cette journée de lutte, il assure que le timing sera respecté puisqu’il y aura aussi du spectacle lors de ce gala de lutte.
«Cette journée de lutte sera spéciale, elle permettra de revisiter le patrimoine culturel sé- négalais, il y aura de l’animation et beaucoup de festivité, le spectacle sera au rendez-vous», a fait savoir le patron de Luc Nicolaï &Co interrogé sur les ondes de la Rfm. Pour ce qui est de la tenue du combat un jour de vendredi, Luc Nicolaï pense que ce n’est pas un fait nouveau.
«L’essentiel, c’est de prendre les dispositions adéquates pour que tout se passe dans les meilleures conditions», a-t-il déclaré. La fête sera d’autant plus belle car la marraine de l’événement, Coumba Gawlo Seck sera accompagnée d’une forte délé- gation venue du Sénégal et de l’étranger.
Plusieurs autorités vont faire le déplacement au stade Demba Diop et participer à la réussite de cette journée du 12 juin organisée par Gfm Entertainment et Luc Nicolaï & Co. Après avoir été sujet de toutes les polémiques, ce combat, annoncé comme le choc des espoirs, va connaitre son épilogue ce vendredi.
Les deux lutteurs, qui se nourrissent une haine visérale visible lors de leurs différents face à face, vont, enfin, solder leur compte dans ce duel épique. Le vainqueur remportera la première édition du drapeau Coumba Gawlo Seck.
La maman de Cristiano Ronaldo avait le sac à main trop garni
La Garde Civile espagnole a empêché la mère de Cristiano Ronaldo, le footballeur le mieux payé au monde, de retourner chez elle au Portugal avec 55.000 euros en espèces.
Dolores Aveiro, la maman de la star du Real Madrid, voulait prendre un vol à destination du Portugal fin avril quand les agents ont inspecté son bagage à main à l'aéroport de Madrid.
Ils y ont trouvé 55.000 euros en liquide. Le règlement exige des passagers des justificatifs pour les sommes dépassant 10.000 euros. Les 45.000 euros excédentaires ont donc été saisis en attendant que la cuisinière de 61 ans justifie leur provenance, a indiqué lundi une porte-parole de la Garde civile.
La mère de la star, dont elle est très proche, n'a commis aucun délit mais simplement une infraction, a-t-elle précisé.
Cristiano Ronaldo est le joueur de football le mieux payé au monde, selon le magazine américain Forbes qui évalue ses revenus en 2014 à 52 millions de dollars, soit 46 millions d'euros.
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"QUE CEUX QUI VEULENT ME RENDRE HOMMAGE N'ATTENDENT PAS MA MORT"
PAPE FALL, ARTISTE SALSERO
Bigué Bob & Sophiane Bengeloun |
Publication 06/06/2015
Il a bercé bien de générations, de 1970 à nos jours. Pape Fall, tête de file de l'African salsa, est cependant peu connu de la jeune génération. Mais il a quand même pu fidéliser un public. Il prépare aujourd'hui les 20 ans d'existence de son orchestre. Un anniversaire qui se fera à la maison de la Culture Douta Seck. Pourtant, l'homme a assez fait pour mériter qu'on le célèbre. Dans cet entretien accordé à EnQuête, il exprime sa déception face à l'attitude de certaines autorités et revient sur l'organisation de la manifestation de ce jour.
Depuis quand faites vous de la musique ?
Moi, je m'appelle Amadou Fall, plus connu sous le nom de "Pape" Fall. Je suis né à Rufisque et j'ai grandi à Dakar. J'ai fréquenté l'école coranique avant de fréquenter l'école française. Concernant ma carrière musicale, c'est Laba Sosseh qui a été ma première influence parce qu'il était un ami à mon grand frère. Chez moi, il y avait des disques trente-trois tours, rien que de l'afro-cubain, et c'est en écoutant certains titres que j'ai été atteint par le virus de cette musique. À partir de ma deuxième année d'Espagnol, j'ai pris l'habitude de déchiffrer les textes de ces chansons et de les traduire en français pour mieux les comprendre. Un jour, j'ai rencontré des jeunes à qui des universitaires d'Afrique centrale avaient confié du matériel sono. Il se trouvait que les deux principaux chanteurs de leur groupe, du fait d'obligations professionnelles, tardaient à les rejoindre et ils m'ont demandé de le tester pour eux. Ils m'ont accompagné sur des morceaux phares comme "El Malcero", "Guantanamera". À la fin du test, on leur a remis le matériel et ils devaient rentrer mais ils n'ont pas voulu me lâcher et du fait que mes parents ne voulaient pas que je fasse de la musique, j'étais obligé d'attendre qu'ils se couchent pour aller les rejoindre. Le 16 juin 1976, Mar Seck est venu me prendre chez moi à Rufisque pour m'amener à Dakar chez Ibra Kassé. Et arrivé là-bas, j'ai rencontré Youssou Ndour, feu Alla Seck et tant d'autres. Vers deux heures et demie du matin, Kassé m'invite à monter sur scène pour chanter. À chaque fois que je voulais descendre, il me disait de continuer et j'ai chanté jusqu'à trois heures et demie, presque à la fin de la soirée. Après, il m'a dit qu'à Rufisque, j'aurais peine à trouver des gens capables de faire ma promotion et donc qu'il fallait que je vienne à Dakar. C'est ainsi que j'ai rejoint le "star band" jusqu'au décès d'Ibra Kassé et c'est après que j'ai créé l'African Salsa.
Quelle est l'actualité de Pape Fall ?
Samedi (ndlr aujourd'hui), ce sera le vingtième anniversaire de ma famille, "l'African Salsa". Anniversaire auquel tous les Salseros sont conviés pour que la fête soit belle et aussi au cours duquel nous comptons tout faire pour contenter les mélomanes, particulièrement ceux qui aiment la Salsa. J'ai invité tous les collègues Salseros. Tous autant qu'ils sont. Comme d'habitude et je pense qu'il y aura certaines nouveautés par rapport aux anniversaires passés. Certains seront surpris. C'est l'union qui fait la force et moi, en tant que coordinateur des Salseros, à chaque fois qu'on organise, je fais tout pour que tout le monde soit présent et chacun y va de sa partition pour égayer le public. Pour que la prestation soit belle, pour le bonheur des fans.
Vingt ans de carrière, c'est beaucoup… Dans ce laps de temps-là, qu'est-ce que Pape Fall a pu faire et dont il est satisfait ?
Notre voyage à Londres nous a permis, les musiciens et moi, de sortir des CD via la firme "Eastern", qui y est basée. En dehors de ça, nous avons également sorti des cassettes et d'autres CD à travers le monde, à telle enseigne que j'estime, personnellement, ne plus rien avoir à prouver concernant la musique afro-cubaine.
Vous n'avez aucun regret ?
Pas du tout. Au départ, mes parents ne voulaient pas que je fasse de la musique. En toute sincérité, je me cachais pour aller jouer mais finalement, mon grand frère Malick Fall est parvenu à les raisonner jusqu'à ce qu'ils acceptent et que je puisse continuer à faire de la musique.
Mais n'y a-t-il pas une chose que vous voudriez ou que vous auriez voulu faire au cours de votre carrière et que vous n'avez toujours pas pu faire après vingt ans ?
Non, je ne pense pas. Au départ, c'était un peu difficile parce que mes parents croyaient qu'une fois dans cette jungle-là, j'allais m'adonner à l'alcool, ou bien fumer du chanvre indien… La perversion, quoi ! Mais, Dieu merci, depuis que je suis né, je n'ai jamais bu d'alcool, je n'ai jamais fumé et, par la grâce de Dieu aussi, j'ai pu accomplir le pèlerinage à La Mecque en 2011. Donc, je remercie Dieu et également mes parents.
Vous fêtez vingt ans de carrière sans qu'il y ait vraiment de publicité autour de l'événement alors que vous avez bercé bien des générations et que vous êtes l'un des précurseurs de la musique salsa au Sénégal. Beaucoup de gens ne savent pas que vous préparez votre anniversaire, comment ça se fait ?
Vous savez, c'est au départ qu'il y a eu des manquements parce qu'il y a certains groupes qui se disputaient pour nous prendre en charge. En dehors de cela, j'ai l'habitude, depuis plus de dix ans, de m'adresser directement à mon public cible dont j'ai par devers moi les adresses à chaque fois que je joue où que je participe à un événement d'envergure. Toutes ces adresses sont celles de mélomanes qui aiment la Salsa. Donc, avec mon portable, j'essaye d'envoyer des messages à tous ces gens. Il est vrai qu'à la télévision ou dans les journaux, le message serait mieux accueilli mais je me contente de cela en attendant. On m'avait promis des insertions et de la publicité mais si ce n'est pas fait, j'ai d'autres canaux. Dieu est Grand…
Est-ce que vous pensez réellement que le Sénégal vous a rendu ce qu'il vous devez ?
Non, pas du tout. Ceux qui me l'ont rendu sont ceux qui me fréquentent. Et également certaines personnes m'aident à avoir plus de visibilité en mettant les gens au courant des mes événements. Beaucoup sont restés les bras croisés, comme certaines autorités. Souvent, quand les musiciens se rebellent pour dire que la musique ne nourrit pas son homme ou bien que les gens ne s'occupent pas d'eux, c'est vrai. Parce qu'ils attendent que tu meures ou que tu sois malade pour faire du buzz et dire qu'il a fait ceci ou cela. Doudou Ndiaye Coumba Rose, pour le citer, dit toujours que ce que des membres du gouvernement ou certaines personnalités veulent faire pour lui, s'ils ne le font pas de son vivant, que le jour de sa mort ils le rejoignent. Il a parfaitement raison parce que les gens attendent que tu meures pour acheter des bœufs etc. alors que, de ton vivant, ils n'y pensent même pas.
Seriez-vous d'accord que les autorités vous rendent hommage quand vous ne serez plus là ?
Ceux qui veulent faire quelque chose pour moi n'ont qu'à le faire de mon vivant. Après ma mort, ce sera zéro pour moi parce que quand ils ont besoin de nous, ils nous appellent et on vient faire ce qu'ils nous demandent. Mais pour nous, tu as beau tout faire, rien. Après chaque grande manifestation qu'on organise, on te dit qu'il fallait écrire à telle ou telle autre personne ; mais tu ne le fais et tu restes sans aucun résultat. Parfois, certains font le déplacement et viennent. Parmi eux, un mélomane comme Pape Samba Mboup, de l'ancien gouvernement. Lui, je peux dire qu'il est unique en son genre parce qu'il n'attend même pas les événements pour venir. Dès qu'il a envie de sortir, il nous appelle pour voir où l'on joue. Mais son exemple est très peu suivi. C'est bizarre parce qu'on dit que gouverner, c'est prévoir. Avoir un gouvernement avec un ministère de tutelle qui, jusqu'à présent, n'a pas fait signe de vie… Je n'ai reçu aucun coup de fil venant d'un ministre de la République. Mais Dieu est Grand.
Avez-vous écrit à votre ministre de tutelle ?
Oui, bien sûr ! Mbagnick ? Je lui ai écrit mais il n'a pas répondu. Lors de la Francophonie, le concert qu'on avait fait là-bas, vu comment le gouvernement avait impliqué les artistes de tous horizons musicaux, on s'était attendus à autre chose. En tant que coordinateur des Salseros, j'étais même personnellement descendu pour aller le saluer et le remercier. Quant à mon courrier, je l'ai envoyé et… j'attends.
Vous dites que l'African Salsa fait au moins quatre dates par semaine et pourtant on a l'impression que Pape Fall n'est pas présent sur la scène musicale. La salsa, on ne la voit presque plus. Est-ce à dire que c'est une musique morte pour les Sénégalais ?
Non, c'est juste qu'avec la piraterie la production ne marche plus. Actuellement, les gens ne se risquent qu'à sortir des singles de temps en temps et ça ne nous arrange pas. C'est à cause de ce fléau qu'on ne voit plus les Talla Diagne, les Aziz et consort. Ils ont fermé boutique. Ceux qui ont un peu de moyens, si ça les tente ils sortent un single. Mais sortir des singles, ça ne m'intéresse pas. La Salsa n'est pas une musique morte. Elle est plus universelle que le Mbalax. La musique afro-cubaine est très populaire à la Havane. Les Cubains, à part les cultures vivrières, ne vivent que de la musique. Donc, c'est une musique éternelle. "La musica eternal", comme ils le chantent toujours. Ça les nourrit.
Pensez-vous qu'il y a une relève pour la Salsa ?
Oui, il y en a. Au sein de mon groupe, j'ai un chanteur du nom d'Adama Sakho, plus connu sous le nom de Prince Sakho, qui y évolue. Il est sur la bonne voie. Dans l'orchestre aussi, il y a un jeune qui joue de la Tumba et qui ira très loin, il s'appelle Ndongo Thiam. Il y a d'autres jeunes dans les autres orchestres.
Un de vos collègues, Alias Diallo, dit être le "Capo" de la musique Salsa au Sénégal. Qu'en pensez-vous ?
(Rire) C'est juste sa façon de vendre sa musique. C'est ce qu'il sent. Nous faisons de la musique mais les styles sont différents. À chacun sa façon de jouer et de chanter. Idem quand il s'agit de voir les choses. À chaque fois qu'il le dit, il nous fait rire nous tous. Hier (NDLR : l'entretien est réalisé vendredi 5 juin), il l'a fait. C'est son style et il a sa façon de penser aussi.
À quand votre prochain album ?
Avec la piraterie, on pense faire deux ou trois singles. On attend la fin du mois de Ramadan pour nous y atteler. J'ai de nouvelles créations et j'attends le retour de mon manager pour voir ce qu'il y a à faire, même si ce n'est que quatre morceaux. C'est la piraterie qui nous a toujours freinés mais il faut que les gens puissent déguster de nouveaux morceaux de temps en temps. C'est même mieux pour nous de ne pas rester inactif car l'artiste doit toujours créer.
La retraite, vous y pensez ?
Ah oui ! J'y pense beaucoup… mais je ne sais pas quand je la prendrai. (Rire)
Vous êtes allé à La Mecque, pourquoi à votre retour vous n'avez pas saisi l'occasion pour arrêter ?
Il n'y a rien à ça. La musique, c'est un métier. Il n'y a pas mal d'artistes qui sont allés à La Mecque. Les Ndiouga Dieng et consorts y sont allés et sont revenus à la musique. C'est notre gagne-pain.
"LES ARTISTES SONT DES HUMAINS COMME TOUS LES AUTRES"
Dans son épreuve, Thione Seck peut compter sur le soutien de ses pairs. Après Ouza Diallo, Salam Diallo et le leader du Super étoile Youssou Ndour, c'est au tour de Baaba Maal de se montrer solidaire du leader du Ram Daan qui est dans les liens de la détention, depuis quelques jours.
Hier à Guédiawaye, en marge de la cérémonie de lancement du nouvel l'album de l'artiste Double cervo, le leader du Dande Lénol Baaba Maal s'est dit attristé par ce qui est arrivé au pater de Waly Seck.
"Cela m'a fait excessivement mal, à mon retour d'Abidjan, d'entendre ce qui est arrivé à mon frère et ami Thione Seck", a soutenu d'emblée Baaba Maal dont les relations avec le prévenu ne datent pas d'aujourd'hui.
"Lorsque j'ai commencé à faire de la musique, il était à Tally Icotaf, moi à Tally Bou Mag. On se fréquentait et depuis lors, Thione a toujours été un ami et un compagnon dans la musique".
Le leader du Dande Lénol a ensuite souligné l'attachement de son ami à ses origines. "Il a toujours respecté le fait qu'il est issu d'une famille de griots, de chanteurs. Et je pense qu'il a marqué son temps avec ses mélodies et ses messages. Et cela m'a fait mal de voir ce qui lui est arrivé", s'est désolé l'artiste.
"Il représente beaucoup de choses dans la destinée de Waly Seck"
A l'instar des autres acteurs de la scène musicale, l'auteur de "Bayo" souhaite que Thione Seck "puisse reprendre à chanter et librement". Car à son avis, le plus important reste les messages que véhiculaient Thione et qui sont restés dans les cœurs.
"Il a une famille, des fans et des mélomanes qui ont toujours saisi ses chants comme un repère. Il ne faut pas que ce rêve puisse être brisé. Le reste est entre les mains de la justice", déclare-t-il fataliste.
Même s'il n'oublie pas son fils Waly Seck qui, dit-il, "représente la jeunesse sénégalaise". Baaba Maal est conscient de la répercussion que cette situation peut avoir sur le cours de la carrière de l'étoile qui monte.
"Il (Thione Seck) représente beaucoup de choses dans la destinée de Waly Seck", souligne-t-il.
Le leader du Dande Lénol de dire que les artistes resteront toujours au devant de la scène. "Il ne faut pas, exhorte-t-il, nous juger par rapport aux accidents de route qui nous arrivent. Nous sommes des humains comme tous les autres."
L'artiste envisage de se rendre en prison. "Dès que possible, je vais aller lui rendre visite. Je lui dis bon courage. Qu'il sache qu'il y a des amis et des gens qui croient en lui", a conclu Baaba Maal.
La mairesse de la commune de Podor, la députée Aïssata Sall, présente à la cérémonie, a aussi marqué sa solidarité. La seule chose qu'elle souhaite est que "Thione puisse retrouver la liberté et que nous puissions le retrouver avec son art".
Pour rappel, Thione Seck est incarcéré pour une affaire de fausses devises estimées à 42 milliards de F CFA.
Il est inculpé pour association de malfaiteurs, falsification, contrefaçon, allitération de signes monétaires ayant cours légal dans un pays étranger et tentative d'escroquerie.