Votre site préféré www.seneplus.com a accroché Canabasse, chouchou du mouvement hip-hop sénégalais lors de la quatrième étape du festival "Gorée-Cinéma". Invité par les organisateurs pour un échange avec la presse en avant première de la projection du film Rebelle, samedi 1 août, Canabasse s'est exprimé en toute sincérité.
Préférant garder les pieds sur terre, il revient sur ses déboires de rappeur et partage ses rêves les plus fous. En pôle position figure son ambition de faire un featuring avec Jay-Z. Dans cette vidéo, Canabasse invite la jeunesse à avoir l'esprit ouvert car la vérité peut venir de partout.
À regarder absolument !
Entretien réalisé par Gaelle Yomi de SenePlus.Com et Bigué Bob du journal Enquête.
SOULEYMANE DIAWARA VEUT REBONDIR DANS UN CLUB DE LIGUE 1
Dakar, 5 août (APS) - Souleymane Diawara, le défenseur sénégalais remis en liberté sous contrôle judiciaire, après plusieurs semaines de prison, s’entretient avec un préparateur physique, dans le but de trouver un club de Ligue 1, annonce le quotidien sportif français L’Equipe, ce mercredi.
Diawara, 36 ans, veut jouer "en Ligue 1 de préférence" et assure qu’il "peut revenir encore plus fort".
L’international sénégalais, champion de France avec Bordeaux et l’OM, en plus d’autres titres, a été placé en garde à vue pendant 11 semaines, à la prison des Baumettes, à Marseille.
Le 19 mars, le frère de Souleymane Diawara, Adama, et quatre autres hommes s’étaient rendus à Reillanne, dans les Alpes-de-Haute-Provence, au domicile d’un ancien militaire, pour lui réclamer le remboursement de 49.800 euros (environ 32,6 millions de francs CFA) représentant le prix d’une Porsche Cayenne qu’il avait vendue au footballeur.
Ils estimaient que la voiture avait été volée avant d’être acquise auprès de l’ancien soldat.
"L’ancien joueur de l’OM avait déposé une plainte classée sans suite. Les auteurs de cette opération commando assurent n’avoir usé d’aucune violence, car ne portant aucune arme. A la mi-avril, la cour d’appel d’Aix-en-Provence avait confirmé à deux reprises le maintien en détention du footballeur et de son frère, ainsi que des trois autres hommes impliqués dans l’affaire", rapporte un journal français.
Concernant son séjour carcéral, Diawara dit "n’avoir pas eu de problèmes" et affirme même avoir "rencontré de bonnes personnes". Mais il a tout de même vécu son passage aux Baumettes comme "une épreuve", qui lui a permis de "se rendre compte que la liberté n’a pas de prix".
El Hadji Diouf, de Liverpool à la Malaisie, en rêvant du Sénégal
Loin des tabloïds anglais friands de ses frasques à Liverpool, El Hadji Diouf termine tranquillement sa carrière en Malaisie et à 34 ans rêve de se lancer dans les affaires ou la politique dans son pays natal, le Sénégal.
Le joueur formé à Sochaux, passé par Rennes et Lens, avant d'être un de ces enfants terribles du foot dont raffole l'Angleterre (Liverpool, Bolton, Sunderland et Blackburn), était en fin de contrat à Leeds (D3) et évolue depuis novembre dernier pour Sabah, en 2e division malaisienne.
Hasard de la vie, c'est à Kuala Lumpur que son "grand ami", l'ancien président de la Fédération sénégalaise de foot Mamadou Diagna Ndiaye, a été élu lundi à la fonction prestigieuse de membre du Comité international olympique lors d'un congrès du CIO. Pour l'occasion, M. Ndiaye avait convié de nombreux proches et Diouf ne pouvait pas manquer "cet événement pour le sport sénégalais", comme il le confie à l'AFP après avoir donné rendez-vous dans un grand hôtel de la mégapole malaisienne.
Déjà ambassadeur de bonne volonté du Sénégal, Diouf est déjà proche de nombreux responsables de son pays. "J'ai le projet de devenir businessman après le football et je pense aussi à la politique car ma vie, je n'ai pas envie que d'autres la prennent en charge. J'ai envie de changer les choses dans le sport en Afrique, pourquoi ne pas être au ministère des sports", rebondit-il d'ailleurs.
- Metsu, "mon père" -
En attendant sa reconversion, alors que la fin de sa carrière approche, le "Lion du Teranga" n'y va pas par quatre chemins pour évoquer ceux qui ont compté dans son parcours: "Le plus important, c'est Bruno, lui c'est mon père!". Bruno Metsu, ce "sorcier blanc" qui avait emmené le Sénégal en quart de finale du Mondial-2002, après avoir notamment battu au premier tour la France (1-0), alors championne du monde et d'Europe en titre.
"Il n'y a pas eu de moment plus intense. Et il faut le dire, pas de moment plus fort et beau que l'enterrement de Bruno...". Le silence s'installe, l'émotion est véritable.
Mort d'un cancer, Metsu, qui s'était converti à l'islam, a été inhumé au Sénégal. "Avec son fils, j'ai accompagné son cercueil dans l'avion qui l'a ramené vers le Sénégal, il est maintenant chez lui".
Son vrai père, Boubacar Diallo, fut lui attaquant du Réveil de Saint-Louis, parti ensuite en France (Rouen) et qui porta le maillot du Benfica. "Mon seul regret, c'est de ne l'avoir jamais vu jouer", confie El Hadji à propos de son géniteur, toujours en vie.
Son autre mentor, c'est "Rolland" Courbis, qui l'avait fait venir à Lens, club qui quelques années plus tôt l'avait jugé insuffisant pour son centre de formation.
Après une saison 2001/2002 où Lens termine 2e et où il inscrit 10 buts, El Hadji est très convoité. "Tous les clubs étaient à mes pieds, Manchester United, Barcelone, le Real Madrid". Il choisit les Reds. "Le fait que Houllier (l'entraîneur) était français a compté pour moi, je ne regrette pas mon choix".
- "Je me battais sur le terrain" -
L'aventure chez les Reds tourne court, à la suite de plusieurs incidents (crachats, accident de voiture sans permis). Il entame quatre saisons à Bolton où il retrouve son meilleur niveau, sous les ordres d'un entraîneur "à l'anglaise", Sam Allardyce. "Là j'ai pris plus de plaisir avec de grands joueurs comme Okocha, Hierro, Candela, Anelka... Sam nous donnait des consignes et Jay-Jay (Okocha) nous disait: +on joue comme on aime+. On pratiquait le plus beau football d'Angleterre et on a terminé 6e deux ans de suite".
Six ans et d'autres aventures plus tard, il est sur le point "d'atterrir dans le Golfe" Persique mais est convaincu par le discours et le contrat offert par les dirigeants de Sabah.
Et quand il regarde sa carrière dans le rétroviseur, quel est le plus grand moment? "Le Mondial en Corée du Sud. Un bon musulman, ce dont il rêve c'est d'aller à La Mecque et tout bon footballeur rêve du Mondial. Giggs ou Cantona ont été grands, mais il leur manque une chose, avoir joué la Coupe du monde".
Et des regrets? Notamment ce côté impulsif sur les terrains? "C'est aussi ce qui m'a fait connaître. Si les gens m'aiment c'est parce que je me battais sur le terrain". "Et comme nous le disait notre père Bruno Metsu: tout le monde peut jouer au football mais ce sont les hommes qui gagnent les matches".
L'HOMMAGE DES PAIRS À OUMAR BASSOUM ET PACOTILLE
Cérémonie de prières et de recueillement au Grand Théâtre
La cérémonie d'hommage à Oumar Bassoum et Cheikh Sidaty Fall, alias Pacotille, s'est tenue hier au Grand Théâtre de Dakar. Cet événement solennel et solidaire a enregistré la participation et les donations de nombreux artistes, acteurs culturels et autorités.
Pacotille et son aîné Oumar Bassoum ont été honorés par leurs pairs, hier, à l'occasion d'une cérémonie portes ouvertes de prières et d'hommage qui s'est tenue au Grand Théâtre de Dakar. Venu nombreux, le public a eu l'occasion de se recueillir sur la mémoire des disparus de même que de faire un geste symbolique à l'intention de leur famille en participant à une levée de fonds qui s'est déroulée tout au long de ladite cérémonie. S'emparant du micro aux alentours de 18h, Pape Faye, le maître de cérémonie, a tout d'abord demandé au public de se lever pour observer une minute de silence.
"Aujourd'hui, nous avons accepté de nous réunir pour plusieurs heures en souvenir de ceux-là rappelés à Lui, le Tout-Puissant (…). Au sein du Comité, nous avons décidé à travers ces deux personnages de rendre hommage à tout ceux qui sont partis", a-t-il déclaré, demandant à l'assistance, à la fin de son discours, de ne pas applaudir du fait du solennel de l'événement.
Concrètement, la soirée s'est ouverte sur une déclamation de verset de Mounirou Bassoum, lauréat du Récital de Coran de Téhéran en 2012. Prenant la parole à l'issue de ce récital, le Président du Comité d'Organisation de l'événement a prononcé un discours de remerciement à l'intention des invités et des familles des disparus, au sens large.
"À vous les acteurs culturels, vous avez fait mentir le dicton qui disait : l'artiste ne peut attendre aucune aide de ses parents. Vous avez fait preuve de votre solidarité en venant rendre hommage à deux des vôtres… Et on sait maintenant que si tous les acteurs culturels pensent à eux et que chacun y mette du sien, ça peut aller loin", a dit Birame Ndeck Ndiaye. Poursuivant son propos, ce dernier, Président du Comité d'organisation, a fait part à l'assistance d'un projet en cours visant l'instauration d'une couverture sociale pour les artistes sur la base de cotisations prélevées mensuellement aux seins des différentes corporations culturelles. Ainsi, grâce à un versement annuel de 6 000 F CFA (soit 500 F CFA par mois), les familles des artistes pourront, selon lui, bientôt bénéficier d'un "fonds d'urgence" à hauteur d'un million pour leur permettre d'assurer les besoins immédiats lorsque disparaît ledit soutien de famille.
S'exprimant à la suite de Birame Ndeck Ndiaye, Khadim Sow, qui représentait hier la famille de Pacotille, a fait un émouvant discours à la mémoire de ce dernier, remerciant tous ceux qui connaissaient le disparu et ont fait part de leur soutien. "Depuis l'enterrement, nous rendons grâce à Dieu, parce que le décès est survenu pendant le mois de Ramadan d'une part et d'autre part, parce que nous pensons que Cheikh Sidaty a réussi à accomplir beaucoup de choses malgré la brièveté de son séjour sur terre", a soutenu M. Sow.
La grande sœur d'Oumar Bassoum, Djeynaba Bassoum, devait elle aussi s'exprimer de la sorte mais à peine est-elle montée sur scène qu'elle a dû quitter le podium du fait de l'émotion.
De leur côté, beaucoup d'autorités ont répondu présent. D'ailleurs, la première rangée de la grande salle était occupée par des élus locaux, de représentants de l'État et de chefs de différents mouvements associatifs. On a ainsi pu enregistrer la présence de Remi Sagna, le Directeur de cabinet du ministre de la Culture Mbagnick Ndiaye, empêché, de la députée du Parti socialiste Oulèye Diaw qui a plus tard fait un témoignage à la mémoire d'Oumar Bassoum et, entre autres, du Maire de Yeumbeul, Bara Ndiaye.
Les artistes, quant à eux, sont venus nombreux et, même s'ils n'ont pas tous pris la parole, ont rendu hommage de par leur présence aux disparus. L'on a ainsi noté la présence de Ouza et sa fille, Adiouza ; Ismael Lo ; Ndiouga Dieng ; Alioune Mbaye Nder ; Guissé Pène ; Idrissa Diop ; Fallou Dieng ; Doudou Ndiaye Rose et beaucoup d'autres. Le ministre conseiller Youssou Ndour, qui n'a pas pu faire le déplacement, à quant à lui tenu à enregistrer un message filmé à l'intention du public et de la famille des défunts.
La première prestation à laquelle on a eu droit a été une déclamation de "Xassida" par la sœur de Pacotille, Maïmouna Fall, qui était accompagnée sur scène par la femme dudit défunt et l'un de ses enfants. D'autres artistes lui ont succédé comme Ndiouga Dieng, Soda Mama Fall, Idrissa Diop, le rappeur Malick 2LB du collectif "les Houlemas" ou encore les "accousticiens" Khassim et Kona Konaté ou encore le groupe Sope Nabi.
Des déclamations de poèmes ont aussi été à l'ordre du jour avec des déclamations en français et en wolof du comédien Lamine Ndiaye, de l'auteur Fatou Yély Faye ou encore du Président du Comité d'Organisation en personne, Birame Ndeck Ndiaye.
RÉACTIONS
Alioune Mbaye Nder : "Oumar était toujours disponible"
"Oumar Bassoum est mon aîné et j'ai eu la chance de travailler avec lui dès mes débuts, en 1989-1990 avant les jours du Lemzo Diamono (…). Ce qui m'a le plus frappé chez lui, c'est que malgré toute sa notoriété, notamment au sein de la musique traditionnelle où il avait une influence énorme, il était toujours disponible pour collaborer avec les autres et notamment ses cadets. Cela parce qu'il était un homme, je le crois fondamentalement, qui croyait en ce qu'il faisait et trouvait du bonheur dans la création musicale. C'est une faculté que Dieu lui avait donnée, car il n'avait jamais cessé de se battre pour ses convictions malgré les épreuves que la vie avait mises sur son chemin."
Ndiouga Dieng : "J'avais beaucoup d'affinités avec Oumar Bassoum"
"Je veux parler d'un homme qui était parmi nous et avec qui j'avais énormément d'affinités. Idrissa Diop, qui est dans la salle, peut en témoigner : à chaque fois que Oumar Bassoum était au courant que je tenais un concert, il venait jouer avec moi. Qui m'entend aujourd'hui sait que ni ma voix ni mon cœur ne sont dans mon chant mais, au fond de moi, je l'accompagne dans mes prières. Aujourd'hui, c'est un événement d'une grande importance pour moi et je remercie tous ceux qui sont présents."
Idrissa Diop : "Pacotille était un garçon sobre et généreux"
"Nous sommes là aujourd'hui dans une immense peine. J'ai eu la chance de côtoyer Pacotille à travers nos engagements communs et de sillonner le Sénégal avec lui. C'était un garçon sobre et généreux même si engagé et animé de vérités dans chacun de ses actes. C'était une belle personne et je pense que qui que nous soyons, on peut lui reconnaître cette grandeur d'avoir servi le Sénégal et la jeunesse sénégalaise dans la quête sans fin du mieux vivre ensemble et de faire rayonner la culture et notre pays."
Bara Ndiaye (Maire de Yeumbeul) : "Nous regrettons Pacotille"
"Pacotille, nous le regrettons et je doute que nous retrouvions jamais quelqu'un d'autre comme lui parce qu'il était un homme engagé qui a servi de référence à toute la jeunesse de la banlieue. Il a montré qu'il était possible pour un artiste d'être engagé et pour un homme engagé de faire preuve d'une morale qui ne peut être monnayée."
La musique et l’engagement politique de Fela Kuti ont été célébrés dimanche 2 août 2015 au Shrine à Lagos, à l’occasion du 18ème anniversaire de sa mort.
Dakar, 3 août (APS) - Le président du Comité national olympique et sportif sénégalais (CNOSS), Mamadou Diagna Ndiaye, a intégré le Comité international olympique, a appris l’APS auprès de plusieurs médias, lundi.
Le président du CNOSS et celui de la Fédération internationale de lutte, le Serbe Nenad Lalovic ont été les deux membres cooptés par le CIO au cours de sa 128-ème session qui a pris fin à Kuala Lumpur (Malaisie).
Les deux dirigeants ont obtenu 77 voix sur 83 possibles, précisent les mêmes sources.
Sepp Blatter, le président de la FIFA, qui a intégré le CIO es qualité et dont le mandat se termine en février, a lui a écrit au président du CIO, l’Allemand Thomas Bach.
Il tient ainsi à ‘’lui indiquer que sa candidature n’aurait pas de sens pour une si courte période’’.
Le président du CNOSS a dirigé la Confédération africaine de tennis (CAT) et a été aussi président du Comité de normalisation de la Fédération sénégalaise de football de 2008 à 2009. Il est le 5 ème dirigeant sénégalais à intégrer ce cénacle.
Les quatre autres sont les juges Kéba Mbaye
et Youssoupha Ndiaye, Lamine Diack, le président de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF), et Amadou Barry, ancien président du CNOSS.
"QUE PERSONNE NE ME RENDE HOMMAGE À TITRE POSTHUME !"
Doudou Ndiaye Coumba Rose est l'une des légendes vivantes de la culture au Sénégal. Comme désigné par l'UNESCO, il est un "trésor vivant" qui cependant n'a pas été assez célébré par son pays. Pourtant la République du Japon ou encore les USA lui reconnaissent son statut de "monument" et lui rendent hommage à la hauteur de son rang. Seulement, le principal intéressé aurait aimé que cela vienne des autorités de son pays. C'est pourquoi il demande à tous ceux qui le souhaitent de lui rendre hommage maintenant et de la meilleure des manières. Tous ceux qui s'aviseraient de le faire après sa mort iraient à l'encontre de sa demande et il ne le leur pardonnera pas. Entretien.
Vous avez 85 ans mais vous donnez l'impression d'être plus jeune. C'est quoi votre secret ?
Franchement, je n'en ai pas. Je me suis juste imposé des limites dans tout. Comme on dit, tout excès est nuisible. Dans ma jeunesse, j'ai toujours évité certaines choses comme consommer de l'alcool ou fumer de la cigarette. Je n'ai jamais utilisé de drogue. J'ai toujours fait attention à ce que je consommais et comment je mangeais. Je ne me suis jamais alimentée à la mesure de mes ressources. C'est-à-dire que ce n'est pas parce que j'ai de quoi me payer 3 kilos de viande que je vais en consommer autant à moi seul. En mangeant, dès que je me sens rassasié, je dépose ma cuillère. Je ne consomme pas d'aliments mal cuits. Quand j'étais jeune, je faisais du sport quotidiennement. Maintenant, j'en fais trois fois par semaine. En revenant de la mosquée le matin, je cours un peu avant de faire quelques étirements dans ma maison. J'ai aussi du matériel de sport de ma chambre que j'utilise fréquemment. J'aide mon corps à vivre. Le soir après le dîner, je fais chaque jour une petite promenade encore que je ne consomme jamais du gras le soir. Quand je me sens fatigué, je me repose. Je respecte mes heures de sommeil aussi.
Comment avez-vous fait pour échapper à la drogue, à la cigarette et à l'alcool sachant que la consommation de ces produits était très courante dans le milieu artistique dans les années 1970 ?
Vous savez, mon papa était un intellectuel. Il travaillait à l'Etat-major de l'air. Il était un ancien instituteur. Tous mes frères sont des intellectuels. Mon jeune frère Samba Ndiaye est l'un des premiers sociologues du Sénégal. Je suis le seul dans ma famille à n'avoir eu que le certificat de fin d'études primaires. Après la classe de CM2, on m'a orienté à l'école de formation professionnelle Pinet Laprade. J'y ai appris la plomberie. Avant d'être batteur de tam-tam, j'ai été plombier. Je ne sais même pas comment j'ai pu m'orienter vers cela. Parce que partout où on a habité, mon grand-père était l'imam de la mosquée. Mon père était un "moukhadam" d'El hadji Malick Sy. Mes parents n'ont jamais voulu que je fasse de la musique. Mon père est resté 7 ans sans me parler. Je me rappelle le moment durant lequel j'ai fait l'école buissonnière pendant 15 jours ; quand mon oncle l'a su, il m'a battu et m'a blessé. J'ai eu une clavicule cassée. Quand on m'a amené à l'hôpital indigène (ndlr actuel hôpital Le Dantec) le médecin a alerté le commissaire central de l'époque parce que convaincu que quelqu'un m'avait battu. Mon oncle a failli faire de la prison pour ça. C'est après cet évènement qu'on m'a autorisé à m'adonner à ma passion. Et grâce à l'éducation reçue de mon grand-père, je ne pouvais fumer ou boire de l'alcool. Dans mon entourage direct, il n'y avait personne qui faisait l'un ou l'autre.
Qu'est-ce qui vous a le plus marqué dans votre carrière ?
Ce sont mes grands moments de succès qui m'ont le plus marqué. En ces temps, le gouvernement m'invitait dans toutes ses manifestations. J'animais tous les grands évènements du gouvernement de l'époque. Comme je ne consommais pas de l'alcool, il faisait aussi toujours appel à moi considérant que je suis le plus sérieux. Avec moi, il n'y avait pas de risque de débordements ou de vol par rapport à d'autres à l'époque. Mon groupe était bien organisé et très discipliné.
Pensez-vous que l'Etat du Sénégal vous a assez célébré ?
Le 25 juillet passé, l'ambassade du Japon a organisé un cocktail en mon honneur à la résidence de l'ambassadeur. Beaucoup d'autorités à l'image de Khalifa Sall et de Penda Mbow y ont pris part. Il y avait aussi à ce cocktail le jazzman américain Randy Weston et la danseuse sénégalaise Germaine Acogny. La résidence était pleine comme un œuf. On m'y a décoré et on m'a donné une médaille de la part du gouvernement japonais. Mardi, des étrangers ont organisé le vernissage d'une exposition d'art à la galerie Loman Art à Liberté 6 pour aussi me rendre hommage. Les tableaux sont tellement beaux et vivants. Aujourd'hui (ndlr l'entretien a eu lieu avant-hier, jeudi), c'est l'ambassade des USA au Sénégal qui me rend hommage. Après-demain, il y a aussi des manifestations en mon honneur au niveau de la mairie de Dakar. Cependant, j'aurais préféré que le Sénégal pour qui j'ai tout fait et tout donné le fasse à la place de ces gens-là. Je suis allé 17 fois au Japon juste pour faire découvrir aux Japonais la culture sénégalaise. En 1960, le Président Senghor m'avait demandé de composer des rythmes pour les majorettes afin de les "africaniser". Et depuis plus de 50 ans, c'est moi qui assure le défilé des majorettes. J'ai fait beaucoup d'autres choses pour ce pays. Les gens connaissent bien mon parcours. Il serait donc préférable que ce soit mon pays qui me rende officiellement hommage. Il y a 30 ans, j'animais une cérémonie d'hommage à Douta Seck qui était déjà très malade à l'époque et j'avais publiquement demandé que ceux qui souhaitaient en faire autant pour moi le fassent maintenant. Je leur ai demandé de ne pas attendre ma mort. Quand je ne serai plus de ce monde, j'attends des uns et des autres des prières (Fatiha et 11 likhlass). Je ne veux pas d'hommage. Je ne pardonnerai à quiconque le faisant. Quelqu'un m'a dit une fois que ce n'est pas normal qu'on n'ait jusque-là pas baptisé une rue ou une école en mon nom. Je lui ai répondu que ce n'était pas moi qui décidais. C'est aux autorités de le faire. La dernière fois, à la résidence de l'ambassadeur du Japon, Penda Mbow en a parlé. Peut-être que les autorités y penseront. Le problème au Sénégal est que les gens attendent toujours ta mort pour te rendre hommage. Quiconque me le fait, je ne le lui pardonnerai pas. On me jette des fleurs partout. Les autorités à chaque fois que je les rencontre disent que je suis un exemple pour les jeunes, qu'ils sont reconnaissants pour ce que j'ai fait pour le pays. Mais aucune d'entre elles n'a pensé me rendre hommage de mon vivant. Organiser une journée juste pour moi serait salutaire. Je n'ai pas encore la chance d'être dignement célébré par mon pays. C'est regrettable mais je n'y peux rien.
Vous avez assisté aux magistères des Présidents Senghor, Diouf, Wade et Sall. Que retenez-vous de chacun d'eux ?
Je rends grâce à Dieu pour avoir été témoin de tout ça. Je préfère parler de Senghor parce que je suis sûr et certain que s'il vivait encore, j'aurais de loin dépasser ce stade. Il était un homme de culture et avait beaucoup d'estime pour moi. Aujourd'hui, si j'ai de la considération pour le poète Amadou Lamine Sall, c'est parce que je le vois comme Senghor. Je me dis que s'il était nommé ministre de la Culture, je serais mieux honoré. J'ai accompagné le Président Léopold Sédar Senghor à toutes ses visites officielles. Je suis allé avec lui en Côte d'Ivoire, à Paris, en Hongrie, en Tchécoslovaquie, en Roumanie, etc. Partout où il allait pour représenter le Sénégal, il demandait qu'on m'invite au même titre que l'ensemble lyrique traditionnel, la troupe de l'art dramatique de Sorano. Cela permettait de vulgariser la culture sénégalaise. Pour l'organisation du FESMAN 1 aussi, il a fait appel à ma troupe et moi afin qu'on y participe. Donc je me dis que si Senghor vivait encore par la grâce de Dieu, j'aurais dépassé ce stade depuis fort longtemps. Ceux qui sont venus après lui ont fait de leur mieux mais pas autant que lui. Même quand Senghor allait en week-end à Poponguine il m'y invitait et je l'accompagnais musicalement dans des récitals de poèmes. Quand j'étais professeur à l'école nationale des arts, il m'appelait au Palais en compagnie de Mamadou Kouyaté qui donnait des cours de kora à Philippe quand moi je l'accompagnais dans ses poèmes en tam-tam. Il était vraiment un homme de culture. Comme je l'ai dit, ceux qui sont venus après lui ont fait de leur mieux mais ne peuvent faire autant que lui, sincèrement.
Parlons de la musique, comment trouvez-vous les jeunes batteurs de tam-tams ?
Ils sont fort vraiment. Il y a beaucoup d'évolution dans le milieu. Seulement, je trouve les cadences rapides et très vives. Ils ignorent également le langage des percussions. J'en vois certains qui proposent des rythmes qu'on ne jouait qu'à l'occasion de funérailles ou dans des cérémonies de mariage. Ils ne reconnaissent même une tonalité triste d'une autre qui est gaie. Il faut savoir faire la différence. Ils savent danser mais ne savent pas utiliser leur talent. Ils sont plus rapides que les avions dans ce qu'ils font et ce n'est pas bien. Il y a des griots qui ne savent pas comment annoncer certains évènements alors que c'est leur rôle. Avant, ce sont les griots qui avertissaient les populations sur certains dangers comme l'envahissement de criquets pèlerins ou l'avancée d'un incendie. Cela leur permettait de sortir faire le nécessaire afin de les dévier. Mais les jeunes ne savent pas tout cela.
Il n'empêche que vous trouvez qu'il y a de la créativité dans ce que font les jeunes ?
Je pense qu'ils travaillent suivant les exigences de leur époque. Avant, vous savez, chacun avait sa touche. Même quand on n'est pas griot, dès qu'on entendait les rythmes d'un tam-tam, l'on savait qui animait la cérémonie sans y être. On savait aussi qui dansait dès qu'on entendait certains rythmes. Ce n'est plus possible aujourd'hui.
Que retenez-vous de votre compagnonnage avec Julien Jouga ?
Julien Jouga était l'un de mes meilleurs amis. On a cheminé ensemble pendant 35 ans. Je l'ai rencontré grâce au Président Senghor. Ce dernier voulait qu'on africanise la chorale en intégrant des chants profanes et des chants religieux. Il avait donné des instructions au ministre de la Culture de l'époque qui avait contacté Julien Jouga qui devait travailler avec moi. On est parti voir des religieux pour demander la permission de reprendre leurs chansons. La première fois qu'on a fait une répétition ensemble, c'était chez lui au Camp Lat-Dior. Il créait une musique en sérère et j'ai commencé, de mon côté, à taper sur la table en suivant la rythmique. Il a trouvé cela bien. Ainsi commençait le début d'un long compagnonnage. J'ai beaucoup voyagé avec lui. Ensemble, on est allé en pèlerinage à Rome ou encore voir la Sainte Bernadette. On est allé dans beaucoup de lieux chrétiens mais il a toujours respecté nos différences confessionnelles. Partout où on allait, il s'assurait toujours qu'on ne me servait pas du porc ou de repas préparés avec de l'alcool. Il était quelqu'un de correct, d'honnête et de sincère. Il ne mentait jamais. Il me disait toujours la vérité. A chaque fois qu'on prononce son nom devant moi, je ressens un grand vide.
Pensez-vous à la retraite ?
J'ai déjà pris ma retraite administrativement. Je refuse d'animer maintenant certaines cérémonies. Je ne sors que lors de grands évènements. Quand l'Etat du Sénégal a par exemple un invité de marque et le président de la République souhaite que je vienne prester, je le fais avec grand plaisir. Mais pratiquement je ne sors presque plus.
Qui de vos enfants tient le plus de vous et pourrait mieux que les autres assurer votre legs ?
Ils sont tous capables d'entretenir mon legs. Ils savent tous faire ce que je fais. Je rends grâce à Dieu. Ils sont tous dignes d'être mes héritiers.
VIDEO
PLUS QU'UN FILM...
Cycle IV de Gorée Cinéma, ce samedi sur la plage de l'Île – Le rappeur Canabasse et "Rebelle" du réalisateur canadien Kim Nguyen sous les projecteurs
L’île de Gorée se met en mode "Ciné-Concert" pour la quatrième étape du festival Gorée Cinéma, démarré depuis le 2 mai 2015.
Pour le quatrième acte du festival Gorée cinéma, prévu ce samedi 1 août, le comité d’organisation innove avec une formule : "Ciné-Concert". Les cinéphiles auront droit à une rencontre débat avec l’artiste Canabasse sur la plage avant la projection du film Rebelle dans la soirée.
Canabasse, le jeune (31 ans) prodige de la sphère hip hop "Galsen" (Sénégal, en verlan) est loin d’avoir connu une enfance tragique dont parle le film "Rebelle". Mais, il est l’exemple d’une jeunesse déterminé qui fait preuve de Jom (courage en dialecte Wolof), pour exceller dans son domaine. Ce produit du collège Sainte Marie de Hann rédige des textes en wolof, français et anglais.
«L’importance qu’il attache à l’éducation, au recueil et à la transmission des savoirs sont autant de facteurs qui font de lui un modèle qu’il est bon de figurer à une jeunesse en difficulté et en manque de repères», explique l’équipe de "Gorée Cinéma".
Canabasse qui a été produit en 2007 par Daara J, a créé aujourd’hui son propre label pour apporter sa pierre à l’édifice du hip hop sénégalais. L’échange avec lui est prévu à 15H30.
Rebelle du réalisateur canadien Kim Nguyen est le bouleversant récit d’une enfance abimée par la guerre et le chaos social d’une Afrique qui ne cesse de lutter contre elle-même.
L’intrigue tient à presque rien : Komona, une jeune fille de douze ans, est la proie de miliciens armées qui la capturent, forcent une arme entre ses mains pour qu’elle abatte ses parents, et font d’elle un enfant soldat. Hantée, encerclée par les morts, c’est l’amour d’un jeune albinos qui lui donnera les forces de sa survie ainsi que l’espoir de voir de meilleurs jours.
Fable tragique sur le désarroi dans lequel la jeunesse du continent peut rapidement plonger, ce film va bien au delà de l’ostensible drame des enfants-soldats et place le spectateur face à la férocité des devenirs d’une enfance à l’abandon. La projection démarre à 21H30.
KHALIFA DANS LE TOP 25
Classement des Africains les plus prometteurs selon le "Financial Times"
IBRAHIMA FALL DE SENEPLUS |
Publication 30/07/2015
Le maire socialiste de Dakar, Khalifa Sall, figure dans le Top 25 des Africains les plus prometteurs. Un classement du Financial Times où se bousculent politiques, hommes d’affaires, artistes, sportifs… La crème africaine de demain, si l’on en croit le très respecté quotidien britannique.
Savez-vous le point commun entre Vera Songwe, Victor Wanyama et le maire de Dakar, Khalifa Sall ? Quelques indices. La première est la directrice régionale pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale de la Société financière internationale. Jusqu’au 30 juin dernier, cette Camerounaise était directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Sénégal, le Cap-Vert, la Gambie, la Guinée-Bissau et la Mauritanie.
Le deuxième est un footballeur kenyan évoluant dans le championnat anglais (Premier League), à Southampton. Il est coéquipier de l’international sénégalais Sadio Mané. Intraitable dans les duels, ce gaillard de 1m88 n’a pas que ses muscles comme argument. À son poste de milieu défensif, il se sert également de sa tête : technique et clairvoyant, il apporte beaucoup de verticalité dans le jeu de son équipe.
Vous n’y êtes toujours pas ? Sachez que tous les trois figurent dans le Top 25 des Africains les plus prometteurs. Un classement dressé par le quotidien britannique le Financial Times.
Songwe et Wanyama sont, respectivement, dans les catégories Development (Développement) et Sport (Sport), tandis que Sall se situe dans la galerie Politics (Politiques). "Maire de Dakar depuis 2009 et ancien ministre (sous Abdou Diouf), les efforts de Khalifa Sall pour transformer la capitale sénégalaise pourrait le propulser à la tête du Parti socialiste", prédit le Financial Times.
Cette heureuse perspective tracée par le prestigieux journal ne manquera pas d'apporter de l’eau au moulin des partisans du maire de Dakar. Lesquels, depuis quelques mois, poussent l’actuel secrétaire général du PS, Ousmane Tanor Dieng, à céder le fauteuil à leur champion qu’ils jugent mieux placé pour porter haut les couleurs socialistes à la prochaine présidentielle.
Tanor, qui avait déclaré qu'il ne se présenterait plus à une présidentielle, entretient le mystère. Il reste imperturbable face à ses propres camarades qui rêvent de signer son acte de décès politique.
Khalifa Sall, pour sa part, se garde, publiquement, de creuser la tombe du leader des Verts. Même s’il ne fait aucun doute qu’il est en train de fourbir ses armes en coulisses, en vue de briguer le fauteuil de Macky Sall, il ne laisse rien paraître.
Élu en 2009 et réélu en 2014, l'édile de la capitale sénégalaise est crédité d’un bon bilan à la tête de sa mairie. À la bourse des valeurs du champ politique, il figure parmi les personnalités les plus cotées.
Avec la nomination du Financial Times, Khalifa Sall compte un laurier de plus sur sa tête. Mais pour convertir tous ces bons points en votes à la prochaine présidentielle, il gagnerait à franchir quelques étapes supplémentaires. Son envergure nationale est à parfaire et sa capacité à mobiliser tout l’appareil du PS pour son compte reste à démontrer.
Une fois encore, le rappeur Malal Talla alias Fou Malade était devant les juridictions. Mercredi passé, il a fait face au procureur de Guédiawaye suite à une plainte déposée contre lui par l'animateur de Walf Tv B-Boy et le rappeur Makhaly Kâne alias Diam Rap. Beaucoup de choses ont été racontées sur ce différend. Interrogé par EnQuête, l'auteur de "feebàr" livre sa part de vérité. Vu comme un acteur du mouvement hip-hop et un leader d'opinion "violent", Malal récuse cette perception et dit même souffrir de la situation.
Qu'est-ce qui s'est véritablement passé avec Diam Rap et B-Boy et qui vous a valu une comparution auprès du procureur ?
Diam Rap est de Guédiawaye. Quand nous avons mis en place l'association Guédiawaye hip-hop, il y a adhéré. C'était au tout début. Dans le règlement intérieur de l'association, il était stipulé que si l'on arrive à trouver des partenaires pour la construction d'un local, tous les membres sont obligés d'être des bénévoles. De 2011 à 2013, on était en train de construire le bâtiment qui abrite G-hip-hop actuellement. Pendant ces deux années, il (ndlr Diam Rap) n'a jamais mis les pieds là-bas. Il attend le jour de l'inauguration pour dire qu'il a été exclu arbitrairement de l'association. Il a également dit que moi personnellement, j'avais comploté avec le directeur du centre qui m'a vendu le terrain et que j'allais partager les subventions avec ce dernier. Ce qui est archi faux. Et il utilisait les émissions de B-Boy (ndlr B-Boy anime hip-hop nation sur Walf Tv) pour dire ce qu'il veut. Les émissions de B-Boy lui ont servi de tribune. Diam Rap qui habite dans notre quartier Wakhinane disait même aux populations que le centre était un lieu de débauche où on vend de l'alcool et de la drogue. Ce qui n'est pas vrai. Il dit aussi que le centre est pour tous les jeunes de Guédiawaye. Ce qui est faux. C'est comme quand on dit que Y en a marre, c'est pour tout le monde. C'est impossible. C'est juste pour ceux qui croient en Y en a marre. Donc G-Hip-hop est une association qui regroupe les artistes qui ont le même idéal, partagent les mêmes activités et ont les mêmes principes. Quand moi je combattais Aliou Sall, lui est allé le soutenir pensant que si ce dernier se faisait élire, il allait nous faire sortir du centre et l'y installer lui. Ce qu'il ne sait pas, c'est que nous sommes une association reconnue par l'Etat, porteuse de projets et qui a des subventions. En plus avec l'acte 3 de la décentralisation, notre mairie ne dépend pas de celle d'Aliou Sall. Encore qu'Aliou Sall lui-même n'était pas dans une logique d'envenimer les choses. En toute sincérité, il a joué un rôle de médiateur en personne responsable. Il n'a pas fait dans la manipulation.
Mais qu'est-ce qui s'est réellement passé avec Diam Rap le jour où est venu le ministre de la Culture à Guédiawaye ?
Quand le ministre de la Culture est venu rendre visite aux acteurs culturels de Guédiawaye, Diam Rap a profité de la prise de parole pour arracher le micro et dire les mêmes choses qu'il a l'habitude de dire sur G-Hip-hop. Il y avait les membres de l'association qui étaient là et qui lui ont dit devant le ministre que ce qu'il disait n'était pas vrai. Ce jour-là, il y a eu des échanges de paroles mais pas de bagarre. Quelques jours après, il y a eu la journée de l'environnement et on nettoyait et on peignait le mur du stade qui est en face du centre. On a planté des arbres et essayé d'embellir l'espace. Sur le mur, il y avait un graffiti de Diam Rap. Ce dernier n'a pas aimé le fait qu'on ait mis de la peinture dessus et est venu insulter les jeunes qui travaillaient sur le site. Alors Malick Sarr lui a dit : même si on mettait la photo du plus grand homme du monde, on l'enlèverait. Il lui a fait comprendre qu'on faisait des activités utiles pour le quartier et que ce n'était nullement personnel. Diam Rap n'a pas pour autant lâché prise. Il l'a insulté et l'a traité de tous les noms d'oiseaux. Une bagarre s'en est suivie. Au même moment, moi j'ai alerté le commissariat de la commune. L'inspecteur m'a dit que le commissaire était absent et m'a demandé de revenir vers 17h. A mon retour, avec Malick Sarr, on est parti au commissariat central de Guédiawaye où on trouvé l'inspecteur Diaw. Je lui ai fait part de l'histoire et il nous a demandé de porter plainte. Ce que fit Malick. Mais deux jours après, le grand frère de Diam Rap l'a joint au téléphone pour lui demander de retirer sa plainte. Quand il m'en a informé, je lui ai dit ok. Malick a retiré sa plainte. Par la suite, Diam Rap a déposé une plainte contre nous. Et le premier jour du ramadan, on m'a convoqué et quand je suis allé répondre, j'ai expliqué ce qui s'est passé. On a convoqué toutes les personnes concernées. On est arrivé à 17h. On nous a entendus jusqu'à 4h du matin avant d'être mis dans le violon. Quand le commissaire Diarra est arrivé, il nous a appelés, nous a posé quelques questions avant de nous laisser partir. Après, j'ai reçu une convocation pour aller répondre au Procureur. On nous a jugés mercredi passé. Le Procureur nous a écoutés et a demandé notre relaxe pure et simple. Le délibéré est pour la semaine prochaine.
Qu'en est-il de votre différend avec B-Boy ?
Moi, je ne parle pas à B-Boy parce que tout simplement je lui avais demandé de faire passer les chansons de Bat'Haillons Blin-D dans son émission parce que les fans réclamaient cela. Et lui disait aux gens qu'il ne se retrouvait pas dans mon rap donc, il ne le met pas. Et en août 2014, lors d'un concert de Simon, j'avais giflé B-Boy. Il avait porté plainte mais cela n'a pas eu de suites. Certains membres du groupe Keur-Gui étaient intervenus pour cela. Et le jour où le ministre est venu à Guédiawaye, quelques jeunes du centre ont demandé à B-Boy d'arrêter de se mêler des choses qui ne le regardaient pas. Il est parti à la police porter plainte pour dire que j'ai donné l'ordre à des jeunes de le frapper. Il s'est même trouvé un certificat médical.
Vous êtes souvent cité dans des bagarres ou des actes de violence…
(Il coupe). On m'a cité qu'une seule fois et à l'époque j'avais assumé cela.
Non ce n'est pas qu'une seule. Avec Xuman vous vous êtes bagarrés aussi…
(Il coupe encore). Non ! Avec Xuman, cela ne s'est pas passé comme ça. C'est Xuman qui était venu chez nous. Il ne faut pas raconter n'importe quoi. Xuman avait un problème avec Dj Ala à la place de l'Obélisque. Après, il s'est déplacé jusqu'à Guédiawaye avec deux personnes pour se bagarrer avec lui. Il est venu là-bas à 3h du matin et il y a eu une petite altercation entre lui et Ala. Finalement, les gens ont pris peur et ont fui. Nous, nous avons appelé la police. C'était ça l'histoire. Cette histoire-là, il faut l'évacuer. Et puis c'était un problème avec Ala, pas avec moi personnellement. Après, avec Xuman, on a discuté et on a fumé le calumet de la paix depuis. Après, il y a eu l'histoire avec Gaston et ça, c'est bien moi.
Pourquoi autant de violence ?
Je ne suis pas quelqu'un de violent. Je ne suis pas une personne violente. Ce qui s'est passé est un ensemble de situations qui se sont produites et qui finalement ont trouvé des solutions. Et il y a des choses qui ne sont pas vraies dans tout ce qu'on raconte. Quand B-Boy dit par exemple que j'ai demandé à des gens de le frapper, c'est énorme. Beaucoup de personnes s'acharnent aujourd'hui sur la personne de Malal. Il y a beaucoup de rappeurs qui sont dans la provocation mais on laisse passer. Vous ne m'avez jamais entendu à la radio dire du mal d'un rappeur. Je ne suis même pas dans ces histoires-là.
En tant que leader d'opinion, vous ne devriez pas être dans une posture d'encaisser les coups de manière responsable et de ne pas systématiquement les rendre ?
Il est vrai qu'on ne devrait pas faire certaines choses. Mais on se trouve dans des situations où on ne peut pas éviter de répondre à la provocation. Quand la personne vous trouve dans votre lieu de travail, vous insulte, vous traite de tous les noms et ternit même votre image sans tenir compte que vous travaillez avec des organisations et pour le compte de plusieurs personnes, vous êtes obligé de réagir. Surtout que la personne vous provoque juste pour vous mettre en mal avec vos partenaires, lesquels vous voue un respect et trouvent que vous travaillez bien. Ceux qui m'en veulent disent par exemple que le centre, c'est pour les bandits. Moi, je travaille dans la réinsertion des jeunes. Il est normal qu'on travaille avec des repris de justice ou des gens qui ont été des délinquants. Parce que c'est eux notre cible. On veut qu'il quitte le monde de la délinquance pour s'orienter vers d'autres choses. Il arrive qu'on réussisse notre mission. Comme il arrive qu'on échoue. Mais on ne perd rien en essayant. Maintenant, les gens s'appuient sur cela pour dire que notre association est un gang.
Est-ce que ce n'est pas vous le principal responsable de cette situation, parce que si quelqu'un vous provoque, vous le tabassez ; cela devient autre chose ?
Dans cette histoire-là, ce cas précis avec Diam Rap et B-Boy, tel n'est pas le cas. On n'a pas répondu à la provocation. Il faut le dire. Il y a eu le cas de Gaston que nous avons assumé. On n'a pas assumé le cas de Xuman parce que c'est lui qui est venu dans notre quartier, notre maison, frapper à la porte à 3h du matin pour se bagarrer. La troisième histoire, c'est avec Diam Rap et c'est lui qui va dans les radios et les télés. C'est lui qui vient à G-hip-hop. Nous, nous ne connaissons pas où se trouve le siège de l'association de Diam rap parce que cela ne nous intéresse pas. Diam Rap veut être célèbre. Il veut être connu. Il ne s'est pas bagarré avec moi mais malgré tout, il porte plainte contre moi.
L'on vous identifie comme le chef de gang, c'est vous qui donnez l'ordre aux jeunes, dit-on ?
Ils savent juste que quand ils portent plainte contre une personne ordinaire, la presse n'en parlera pas. Donc, il faut porter plainte contre Malal pour que la presse s'y intéresse. La dernière fois, mon avocat le leur a dit d'ailleurs. Ils veulent profiter de cette situation pour me détruire. Je suis dans une situation de vulnérabilité. Ces jeunes sont des personnes normales qui servent le quartier et qui travaillent. Venez à Guédiawaye hip-hop et vous verrez tout ce que font ces jeunes et comment le lieu est bien entretenu. Maintenant si on veut nous diaboliser, si on veut nous mettre en mal avec les Sénégalais, c'est autre chose.
S'il y a des victimes dans cette histoire, ce sont les jeunes de Guédiawaye hip-hop qui retirent leur plainte, qui travaillent pour les populations, qui n'ont jamais prononcé un quelconque mot à l'endroit de quelqu'un dans les médias. Pourtant, ils sont tout le temps agressés dans les médias. Quand ces gens ont commencé leurs premières interventions sur les radios, nous sommes allés informer l'autorité préfectorale, le commissariat central et le commissariat de la commune par le biais de correspondances pour leur dire qu'il y a des gens qui disent que nous sommes des vendeurs de drogue, etc. On les avait prévenus pour éviter ce qui se passe actuellement. Mais rien n'arrête ces gens. Allez sur le net voir tout ce qu'il raconte sur nous.
N'est-ce pas que vous leur donnez raison en répondant au coup pour coup ?
Non, on n'a pas répondu à la violence. On nous a trouvé dans notre lieu de travail, on nous a insulté et on nous donné des coups. Les jeunes qui étaient sur place, de manière spontanée, ont réagi avant de réfléchir.
Vos démêlés avec la justice ne vont-ils pas aider à déconstruire le discours de Y en a marre qui se veut pacifique et responsable ?
Pour des choses que je n'ai pas faites ? Ce n'est pas mon problème. Parce que la vérité finira par surgir. Dans cette histoire, je crie haut et fort que je suis une victime.
Y en a marre vous soutient-il dans votre combat ?
Je ne veux pas que Y en a marre se mêle à ça. Parce que tout simplement, ce sont des choses qui se sont passées à Guédiawaye entre des gens de Guédiawaye. Maintenant, fort de ce que je représente dans Y en a marre et dans G hip-hop artistiquement, je suis une cible pour les détracteurs. Et vous qui me posez cette question, est-ce que vous pensez à moi en tant que victime ? Est-ce que vous pensez à ce que j'endure ? Je reçois beaucoup de coups. Vous croyez que cela me plaît ? Non pas du tout ! Vous pensez que cela me plaît moi qui suis père de trois enfants et ai une famille d'aller en procès souvent ? Et que les journaux disent du n'importe quoi de moi ou que les gens en profitent pour en faire autant ? Non cela ne me plaît pas ! Je n'aime pas être vu comme le mouton noir (sic) de Y en a marre. Je souffre dans cette histoire et ma souffrance, elle est profonde parce que je reste une personne incomprise dans cette histoire. J'ai eu des problèmes avec Gaston et depuis, tout ce qu'on dit sur moi, les gens disent que c'est vrai et que j'ai l'habitude de faire ce genre de choses. Dans cette histoire, même s'il y a eu des échanges verbaux, je n'ai pipé mot encore moins taper quiconque.
Pourquoi on ne parle toujours que de vous ?
Parce que peut-être je suis la personne la plus facile à attaquer. Je ne fais pas dans les confessions hypocrites. Moi, je ne suis pas ami avec mes ennemis. Je ne négocie pas une amitié, c'est-à-dire que je ne vais pas être ami avec quelqu'un qui ne me supporte pas juste pour qu'il ne me critique pas. Je n'ai pas peur d'être critiqué. Je ne peux pas être l'ami de tout le monde. Ce n'est pas parce que des gens n'aiment pas Y en a marre que je devrais fumer un calumet hypocrite de la paix ou éviter de me bagarrer avec eux. Je veux que le commissaire de Guédiawaye, le Préfet et d'autres autorités viennent voir ce qui se fait à G hip-hop. Le problème est qu'il y a des gens qui ne veulent pas que Malal soit fort. Le problème aussi est que Malal est un "fou des médias". Y en a marre aussi l'est. Les gens sont dans une entreprise de déstabilisation. Ils sont nombreux à le faire. Ils veulent briser notre élan.