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26 novembre 2024
People
DANS LA PERSPECTIVE DU PROCÈS DE TRUMP
L'invité de VOA, René Lake, revient sur l'impeachment voté la nuit dernière et entrevoit une période politique houleuse entre Démocrates et Républicains, avec en toile de fond, le procès du président américain au Sénat
Après la mise en accusation de Donald Trump, s'ouvre une période politique tendue et incertaine aux États-Unis entre camp démocrates et républicains. Ces derniers qui disposent de la majorité au Sénat, ont l'intention d'exonérer le président américain, au grand dam de la présidente du Congrès Nancy Pelosi.
À quoi peut-on s'attendre dans la perspective du procès du locataire de la Maison Blanche ? Les Démocrates parviendront-ils à rallier les voix républicaines nécessaires pour destituer Donald Trump ? Quid de l'opinion publique, toujours autant divisée sur cette affaire ?
Éléments de réponse avec l'analyste politique, René Lake, au micro de VOA.
TRUMP IMPEACHED
Mise en accession du milliardaire républicain de 73 ans à l’issue d’un débat acrimonieux entre deux camps aux vues irréconciliables reflétant les profondes divisions de l’Amérique
AFP |
CHARLOTTE PLANTIVE ET JEROME CARTILLIER |
Publication 19/12/2019
Le président américain Donald Trump a été mis en accusation mercredi soir lors d’un vote au Congrès synonyme de procès en destitution pour l’ex-homme d’affaires qui a immédiatement dénoncé la « haine » des démocrates.
La Chambre des représentants, dominée par les démocrates, s’est prononcée en faveur de l’impeachment du milliardaire républicain de 73 ans à l’issue d’un débat acrimonieux entre deux camps aux vues irréconciliables reflétant les profondes divisions de l’Amérique.
Il appartiendra désormais au Sénat de juger Donald Trump, sans doute en janvier. Les républicains, qui contrôlent la chambre haute, ont déjà prévenu qu’ils avaient la ferme intention d’acquitter leur président.
Ce vote à la Chambre, qui intervient à moins d’un an du scrutin présidentiel, est en tout point historique. Seuls deux autres présidents – Andrew Johnson en 1868 et Bill Clinton en 1998 – ont vécu une mise en accusation. Le républicain Richard Nixon, empêtré dans le scandale du Watergate, avait préféré démissionner en 1974 avant de subir telle avanie.
Dans un spectaculaire télescopage, la décision est tombée au moment même où Donald Trump était à la tribune pour une rencontre de campagne à Battle Creek, dans le Michigan, à environ 1000 km de Washington.
Avant son départ de la Maison-Blanche, ce dernier avait laissé éclater sa colère sur Twitter, assurant n’avoir « RIEN FAIT DE MAL », et dénonçant « UNE AGRESSION CONTRE L’AMÉRIQUE ».
« C’est tragique, mais les actes irresponsables du président rendent sa mise en accusation nécessaire », a rétorqué Nancy Pelosi, la chef des démocrates au Congrès. « Il ne nous a pas laissé d’autre choix », a-t-elle ajouté.
Le 45e président des États-Unis, qui entend briguer un deuxième mandat en novembre 2020, était visé par deux articles de mise en accusation – abus de pouvoir et entrave à la bonne marche du Congrès – parce qu’il a demandé à l’Ukraine d’enquêter sur un de ses rivaux potentiels à la présidentielle.
« Protéger la démocratie »
Le vote a suivi, à une poignée de voix près, de strictes lignes partisanes.
Pour les républicains, la procédure de destitution est « une blague absolue », une « supercherie », qui ne s’appuie sur « aucun fait » et est motivée par l’aversion des démocrates pour un président qui brise les codes.
« Ils ne détestent pas seulement Donald Trump, ils détestent les 63 millions d’Américains qui ont voté pour ce président », a lancé l’élu républicain Steve Scalise.
Faux, ont répondu à l’unisson les parlementaires démocrates. Les poursuites contre le président n’ont rien à voir avec des considérations personnelles ou des divergences politiques, ont-ils assuré. Il s’agit, selon eux, de « protéger la Constitution », « la démocratie » ou encore « l’état de Droit » menacés par un président qui se croit « au-dessus des lois » comme « un monarque ».
Un seul point d’accord a émergé entre les deux camps : cette « triste » journée entrera dans les livres d’Histoire.
« Tas d’absurdités »
Le tempétueux président septuagénaire veut transformer cette épreuve en victoire politique. Objectif affiché ? Utiliser cette procédure pour galvaniser sa base et, grâce à la réussite de l’économie américaine, arracher sa réélection dans onze mois.
Il affirme, et les républicains avec lui, que la procédure de destitution est de moins en moins populaire auprès des Américains.
Mais les sondages montrent que les lignes ont peu bougé. Selon une étude NBC News/Wall Street Journal rendue publique quelques heures seulement avant le vote de la chambre basse, 48 % des Américains sont favorables à la destitution de Donald Trump et… 48 % des Américains y sont opposés.
À Battle Creek, dans le Michigan, ses supporteurs affichaient une foi inébranlable dans leur président. « Un homme innocent est en train d’être jugé sur un tas d’absurdités », regrettait une de ses fans Wendy Timmerman. « Je n’ai aucun doute : c’est une escroquerie ! », renchérissait un autre, Joe Bontrager.
« Il a été pris »
Mais pour les démocrates, l’ancien homme d’affaires a trahi le serment de sa fonction.
« Il était prêt à sacrifier notre sécurité nationale […] pour améliorer ses chances de réélection », a accusé Adam Schiff, qui a supervisé l’enquête contre le milliardaire républicain.
« Il a essayé de tricher et il a été pris », a-t-il ajouté depuis la tribune, en assurant que « le danger persistait ».
En cause, un chantage auquel Donald Tump et quelques-uns de ses proches auraient soumis le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Le 25 juillet, un échange téléphonique entre les deux dirigeants met le feu aux poudres.
Donald Trump demande à ce président novice en politique, en proie à un conflit armé avec la Russie, d’annoncer une enquête anticorruption contre le démocrate Joe Biden et son fils Hunter, ex-membre du conseil d’administration d’une entreprise gazière ukrainienne.
Ancien vice-président, Joe Biden mène la danse dans la primaire démocrate pour l’élection présidentielle et apparaît comme l’adversaire le plus dangereux pour le sortant républicain.
Un faisceau d’informations concordantes et de témoignages semble de plus attester qu’un lien avait été établi entre une annonce éventuelle de ces investigations et le déboursement d’une aide militaire américaine pour l’Ukraine.
Le Tribunal de Grande instance de Louga va vider ce matin l’affaire Cheikhouna Gaye. Ce verdict est attendu dans un calme fragile dans la capitale du Ndiambour, qui est «bunkérisée». Sur l’Avenue de la gare menant à la police de Louga et un peu partout en ville, un contingent de Gmi, armés jusqu’aux dents, quadrille la ville, où devraient déferler les fidèles du marabout de Ndiagne pour écouter la lecture du délibéré. Comme lors du procès. Ce jour-là, les flics et les gendarmes, qui étaient si peu nombreux, avaient été débordés par les soutiens du maître coranique, qui ont tout saccagé sur leur passage.
Cheikhouna Guèye et ses 5 présumés complices risquent 2 ans dont 2 mois ferme pour mise en danger de la vie d’autrui, violence et voie de fait et complicité. C’est ce réquisitoire du Parquet, qui avait plongé les amis du marabout dans une colère noire. Il a fallu l’intervention du marabout, Serigne Mouhamadane Mbacké ibn Serigne Mourtalla Mbacké, pour calmer l’ardeur des talibés. Il faut savoir que cette affaire est née après qu’un élève de l’école coranique qui tentait de fuguer, les jambes enchaînées, a croisé, sur son chemin, des inconnus non loin du village de Guet Ardon distant de quelques kilomètres de Ndiagne. Inter pellé, le talibé a expliqué sa mésaventure.
Ils ont photographié et posté les images sur les réseaux sociaux. Suffisant pour que le procureur saisisse la gendarmerie de Coki pour faire une descente sur les lieux et procéder à l’arrestation du maître coranique et plus tard de son soudeur et de six membres de la famille du jeune talibé. Cette affaire est un caillou dans la chaussure du ministre de la Justice, Garde des sceaux, qui a promis de traquer les auteurs du saccage, qui n’ont pas encore été arrêtés. Est-ce lié à une volonté d’assurer la désescalade tant l’affaire passionne les foyers religieux ? Lundi, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké a appelé les talibés à la retenue dans l’attente du délibéré, après avoir discuté de la question avec le Président Sall.
«CE FACE-A-FACE ENTRE NOUS ET LES ONG ME GENE PARCE QUE NOUS AVONS LES MEMES OBJECTIFS»
Diplomate de formation, Mbaye Babacar Diop, nouveau directeur des Droits humains, parle dans cet entretien de l’affaire des daaras, de l’homosexualité, de Karim Wade.
Diplomate de formation, Mbaye Babacar Diop, nouveau directeur des Droits humains, parle dans cet entretien de l’affaire des daaras, de l’homosexualité, de Karim Wade. Sans langue de bois, il dit tout.
Aujourd’hui, l’actualité est dominée par l’affaire des talibés de Ndiagne qui a choqué tout le monde. Quelle est votre réaction en tant que directeur des Droits humains ?
Il y a trop d’amalgame qui a amené certains à croire et à dire que l’Etat combat les daaras. Si on commet certains actes, on tombe sous le coup de la loi. Il faut faire œuvre de pédagogie sur certaines questions. Le parent a le choix, mais il n’a pas le choix d’amener son enfant vers ce qu’on appelle «l’esclavage» parce qu’il faut faire la différence entre la question des daaras, celle de la mendicité et des non talibés enfants dans la rue. Pour moi, il faut essayer de voir quelle est la perception que le Peuple sénégalais a des actions menées par l’Etat. Et aussi il y a un travail de pédagogie qui a commencé parce que je crois beaucoup à la concertation…
Est-ce qu’il n’y a pas un problème de formation des maîtres coraniques sur ces questions-là ? Je sais que ce n’est pas évident aussi en parlant de ce volet formation parce qu’il suffit de mémoriser souvent le Coran et d’ouvrir son propre daara. Qu’est-ce que l’Etat va faire et qu’est-ce que votre direction compte faire pour régler définitivement cette question-là ?
Vous avez parfaitement raison et l’Etat en est conscient. Et dans le Programme de modernisation des daaras, il y a eu des objectifs qui sont déjà atteints. Il y a eu des formations qui ont été déjà organisées. Ce n’est pas suffisant, mais c’est un pas. On ne force pas les gens à être formés. Ceux qui ont accepté d’adhérer à ce programme ont été formés. Il y a 200 maîtres coraniques qui ont été formés. Et justement la formation a un double sens. Il s’agit d’avoir la même lecture parce que même l’interprétation des textes sacrés, que ce soit le Coran ou autre, on n’est toujours pas d’accord et c’est enrichissant. Donc c’est intéressant de comprendre pourquoi l’Etat doit respecter tel engagement ou doit agir dans l’intérêt de tout le monde. Et dans la formation, ce n’est pas seulement la mémorisation, mais d’avoir des outils pédagogiques et de connaître les limites à ne pas franchir dans ces outils-là. Parce que si on prend l’argument religieux, l’Etat a l’obligation de défendre les enfants. Et dans ce programme de modernisation des daaras, il y a eu un partenariat avec la Banque islamique de développement (Bid). Il y a eu 10,3 milliards de F Cfa qui ont été investis dans le cadre dudit programme. Et pour l’amélioration des conditions de vie et d’apprentissage des enfants, l’Etat a mis 3,7 milliards de F Cfa. Pour l’amélioration physique du cadre de vie au niveau des structures religieuses et des villes religieuses, l’Etat a mis un milliard pour la construction des infrastructures. C’est en sens que 26 daaras ont été construits entre 2012 et 2015 au niveau de plusieurs cités religieuses, notamment Touba. Si quelqu’un donc est contre quelque chose, il ne va pas s’engager là-dessus. L’Etat a tout pris en charge. Il faut arrêter de voir des enfants exclus du système. L’Etat ne va pas dire que par force ton enfant ne va pas apprendre le Coran.
Il y a aussi le business des enfants qu’on fait mendier. Il y a eu des statistiques qui ont montré que des enfants passent leur temps à mendier. Ils font plus de 5h par jour pour mendier…
Et l’Etat ne peut pas ne pas réagir. C’est pourquoi l’Etat amis en place en 2019 le Centre national de protection de l’enfant (Cnpe). Il y a eu un recensement à Dakar. Et les statistique sont montré qu’il y a 1 006 écoles coraniques et 54 mille 837 talibés dont 53% pratiquent la mendicité. Maintenant le débat, c’est où sont les 47% ? Cela prouve qu’il y a des Serigne daraas qui maintiennent leurs talibés dans leurs daraas. Et si vous faites votre propre sondage, il y a des enfants qui ne peuvent même pas réciter un Fatiha parce qu’ils n’ont même pas le temps d’étudier. Dans ces 53% de daraas qui pratiquent la mendicité, 91% consacrent entre une heure à 5 heures à la mendicité. Les autres heures, ils font quoi ?L’Etat a aussi investi sur des infrastructures parce qu’il y a le problème de sécurité. Il y a le cas des enfants qui ont été brûlés ici à la Médina. Est-ce qu’on va continuer comme ça ? Si l’Etat intervient, on dit qu’il fait de l’ingérence. S’il n’intervient pas, on dit qu’il est négligent. Et l’Etat ne saurait être négligent. Et dans les statistiques, on a compris que 19% de ces daraas sont dans des maisons en construction et 17% sont dans des zones inondées.
Mais si on parle d’inondation, il y a le droit à la santé aussi. Est-ce qu’un Etat responsable doit accepter cela ? Et 5% sont dans des maisons abandonnés où il peut y avoir à tout moment un drame. L’Etat n’a pas le droit de voir des citoyens être exposés comme ça. C’est pourquoi il prend ses responsabilités. Il faut qu’on essaye de gérer cet amalgame-là ; celle consistant à dire qu’on est contre les daraas et les Serigne daraas alors que l’Etat même accompagne ces daraas et Serigne daraas qui le veulent. Il y a eu des subventions de 300 mille F Cfa pour les aider. Pour lutter aussi contre la mendicité, il y a eu des programmes pour améliorer l’alimentation des enfants en collaboration avec l’Unicef…
Par rapport à l’affaire des talibés, on sait qu’il y a eu d’abord la publication du rapport du Comité, mais ensuite un reportage de Cnn et après le tollé avec les médias sénégalais et même internationaux. Est-ce qu’on ne peut pas craindre une coïncidence troublante par rapport à ces faits-là, et également n’y a-t-il pas toujours un forcing du comité des droits de l’Homme pour vraiment que le Sénégal éradique complètement ce problème des enfants talibés ?
Ce n’est pas de mon ressort d’analyser les calendriers et les agendas quand nous sommes dans ces situations. Ce qui est important, c’est de faire des constats. Et j’en profite pour vous dire que le Sénégal répond scientifiquement, objectivement et diplomatiquement. Le Sénégal n’a jamais fui le débat alors qu’il y a des pays puissants qui sont interpellés par le comité et qui décident de ne pas y aller. Le Sénégal a toujours pris ses responsabilités. Maintenant ces questions de pression, le Sénégal ne va pas réagir sous pression. Et répondre à la pression signifie qu’on n’était pas capable d’être conscient et sensible à nos propres problèmes. Je ne vois pas comment on peut être plus consciencieux que le Sénégal par rapport à la question des enfants. C’est pour dire qu’on n’a même pas besoin de pression. Et s’il y a pression, ça vient de nous-mêmes parce qu’on ne pas se développer sans éduquer nos enfants. C’est une masse critique d’enfants et de jeunes biens éduqués qui permettent d’atteindre nos objectifs de développement durable. On n’a pas besoin de pression par rapport à l’extérieur parce que le Sénégal est conscient de ses devoirs. Ça je peux vous rassurer. Et il faut qu’on essaye de voir avec les médias pour la sensibilisation. Je crois que c’est mon boulot, c’est dans mes missions de faire la promotion des droits humains. Il faut que l’on essaye de voir comment travailler à la perception des droits humains sur tous les angles…
On parle aussi des questions de torture…
Il y a beaucoup de chantiers au Sénégal, mais je pense qu’il ne faut pas dramatiser. Les choses pour moi se passent convenablement et si je le dis je l’assume. Il y a des gens qui parlent de tortures. Est-ce qu’ils ont vu des gens être torturés ? Moi j’en ai vu dans d’autres pays d’Afrique. Il faut que l’on se dise la vérité, le Sénégal est très en avance non seulement par rapport à l’Afrique, mais au monde. On a beaucoup d’acquis et nous n’allons pas raser les murs. Mais dire aussi que tout est rose, nous n’avons plus notre place ici. Si tout est rose, on n’aurait pas créé la direction des Droits humains. Il se trouve qu’il y a des améliorations à faire. Le président de la République a donné des instructions au gouvernement, lors du dernier Conseil des ministres, pour une modification de la loi sur le viol et la pédophilie.
C’est en droite ligne avec les politiques de lutte contre la violence basée sur le genre. Pour moi, les droits civils et politiques sont importants certes, mais dans la prise en charge de certains aspects des droits humains, à mon sens, il y a un déficit, pour ne pas dire une discrimination. Les plus forts d’une manière générale ne s’en occupent pas. Ces handicapés là, nous avons voté une loi d’orientation sociale le 6 juillet 2010. Et dans la mise en application il y a beaucoup d’avancées qui ont été faites par le gouvernement. Mais le président de la République a dit qu’il faut encore aller plus loin et plus fort. Il a demandé une évaluation prospective de la loi d’orientation sociale.
Est-ce qu’il y a un budget carrément réservé à la promotion des droits humains ? Est-ce que cette année il a connu une hausse à l’Assemblée nationale ?
Si, il y a un budget. C’est sensiblement la même chose. Notre rôle c’est que nous sommes dans le côté à la fois technique, promotion, stratégique et veille, c’est-à-dire nous ne sommes pas très loin des Ong. C’est pourquoi si je vois ce face-à-face entre nous et les Ong, ça me gêne parce que nous avons les mêmes objectifs. Même les journalistes, il y a ceux qui ne connaissent pas la direction des Droits humains. Je me suis rendu compte de cela. Et ce n’est pas la faute des journalistes, c’est nous. C’est ma responsabilité d’aller vers les Sénégalais à travers vous pour leur dire que : voilà ce que nous avons déjà fait et voilà ce que nous comptons faire, voilà nos responsabilités et nos objectifs et ensemble nous allons voir comment construire… Le Sénégal ne peut pas faire preuve de faiblesse sur ces questions de moralité et sur celles qui sont dans l’obligation de l’Etat. Et c’est vraiment pour vous rassurez. Il y a les questions des handicapés, des femmes, mais également l’éducation des jeunes filles, les Droits économiques, sociaux, culturels (Desc), les enfants, en fait tous les domaines.
Vous avez été nommé à la tête de la direction des Droits humains après le passage du Sénégal devant le Comité des droits de l’Homme où l’affaire Karim Wade a suscité beaucoup de commentaires…
S’agissant du cas de Karim Meïssa Wade, j’assume ma position, car ce que je dis sur cette affaire m’engage personnelle Mbaye Babacar Diop, directeur des Droits humains au ministère de la Justice Diplomate de formation, Mbaye Babacar Diop, nouveau directeur des Droits humains, parle dans cet entretien de l’affaire des daaras, de l’homosexualité, de Karim Wade. Sans langue de bois, il dit tout. «Ce face-à-face entre nous et les Ong me gêne parce que nous avons les mêmes objectifs» Propos recueillis par Djiby DEM et Bocar SAKHO - d.dem@lequotidien.sn-bsakho@lequotidien.sn ment. Je me rappelle une lettre ouverte qu’il, alors tout puissant, avait adressée aux Sénégalais. Ma position à l’époque comme aujourd’hui ne souffre d’aucune objectivité. Je parlais de M. Karim Wade quand il était puissant, je n’aime pas parler des gens qui ont perdu le pouvoir. Ça m’avait touché, mais négativement. J’étais en 2004 en Israël et en Palestine dans le cadre d’études diplomatiques des Nations unies. Et j’ai été interpellé par le patron de l’industrie de l’aviation civile pour me demander si je connaissais Karim Wade. Je lui ai dit que je connais son père. Il m’a dit qu’à l’époque on l’appelle «Monsieur 10%». Ça me gênait et je lui ai dit : «Pourquoi vous dites ça» ? Parce que, lorsque le Sénégal cherchait la flotte pour Air Sénégal, les négociations n’avaient pas abouti dans le sens souhaité parce qu’il y avait des exigences. Ce n’est pas une accusation. Mais je pense que les gens doivent être cohérents même s’ils pensent qu’on doit donner de l’argent. Mon rôle est que les droits de chacun soient préservés, que ça soit Karim Wade ou un autre… Avec le Comité des droits de l’Homme des Nations unies qui n’est pas une juridiction, on parle du cas de Karim Wade, mais on oublie ou laisse de côté la Cedeao avec sa Cour de justice qui est la juridiction communautaire compétente en matière de violation des droits de l’Homme en Afrique. Celle-ci s’est prononcée sur cette affaire, sur les prétendues violations droits civils de Karim Wade de participer librement à la direction des affaires publiques de son pays et des droits utiles à son pays en rendant un arrêt le 4 mars 2019 en ces termes : «Sur la violation de participer librement à la direction publique de son pays, la Cour de justice de la Cedeao constate que le rejet de l’inscription de Karim Meïssa Wade sur la liste électorale, alors qu’il aspire à la plus haute fonction au niveau étatique, constitue certes une restriction à son droit de vote, mais celle-ci est faite en application de la loi, notamment L31 du Code électoral qui vise à réprimer sévèrement certains faits lorsqu’ils sont commis par des personnes dépositaires de l’autorité publique.»
Cette privation de l’exercice du droit aux suffrages est attachée de plein droit à diverses condamnations pénales sans que le juge qui décide de ces mesures ait à les prononcer expressément. A mon avis, il faut toujours être dans une posture d’éclairage de l’opinion. C’est d’ailleurs dans mes prérogatives de veiller et de promouvoir les droits de tous les citoyens, c’est dans mes prérogatives en tant que directeur des Droits humains ; qu’il s’agisse de Karim Wade ou de n’importe quel autre Sénégalais.
Qu’en est-il des engagements pris à Genève sur l’affaire Karim Wade ?
(Catégorique). Il n’y a pas eu d’engagement pris à Genève. On doit cesser la désinformation, les fake news. Il n’y a pas d’engagement. Il n’y a aucun engagement pris à Genève. Nous sommes dans un Etat organisé. Les messages du gouvernement sont envoyés par un canal officiel, diplomatique, des écrits via le ministère des Affaires étrangères. Qu’il s’agisse du cas de Karim ou d’un autre, il n’y a pas eu de cas spécifiques mentionnés dans les documents de réponse. C’est cela la réalité et personne ne peut le nier. Maintenant, s’il y a des gens qui veulent faire croire à l’opinion autre chose, je leur concède ce droit, mais je précise encore une fois que le cas de Karim n’a pas été évoqué. On doit essayer d’avancer. Sur tout ce que le comité a dit, on fait dire au Sénégal ce qui n’a pas été mentionné dans le document officiel.
On parle de plus en plus de la question de l’homosexualité… Et le Comité en a fait référence ?
Pourquoi ceux qui parlent du cas de Karim Wade ne feraient pas comme le président de la République et le ministre de la Justice qui se sont tous prononcés explicitement sur les questions qui touchent fondamentalement la structure, le socle de notre société. Est-ce qu’il n’est pas temps d’interroger les acteurs de la société civile, l’opposition pour de manière responsable qu’ils se prononcent et nous disent ce qu’ils pensent de ce comité et de ce qu’il défend. De toutes les façons, je vous assure que le Sénégal n’accepte pas et n’acceptera pas des ingérences de cette nature (Ndlr : la légalisation de l’homosexualité). A la société civile maintenant de nous dire sa position sur ce point précis, car l’Etat a de manière responsable répondu au Comité. Nous attendons que les acteurs de la société civile, notamment ceux qui parlent du cas Karim Wade et ceux qui font de la politique politicienne, nous disent ce qu’ils pensent réellement du Comité des droits de l’Homme de l’Onu qui demande au Sénégal une abrogation pure et simple de l’article 319, alinéa 3 du Code pénal sénégalais. (Ndlr : l’homosexualité est punie au Sénégal par l’article 319 du Code pénal, alinéa 3, issu de la loi 66- 16 du 12 février 1966). L’article stipule que : «Sans préjudice des peines plus graves prévues par les alinéas qui précédent ou par les articles 320 et 321 du présent Code, sera puni d’un emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de 100 mille à 1 million 500 mille francs, quiconque aura commis un acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe. Si l’acte a été commis avec un mineur de 21 ans, le maximum de la peine sera toujours prononcé.» Enlever cet article du Code pénal est une porte ouverte à des dérives, ce sera la fin de notre histoire et de notre existence.
Le Comité des droits de l’Homme des Nations unies veut forcer le Sénégal à accepter les relations contre nature, à légaliser l’homosexualité, mais le Sénégal n’acceptera pas. Même un couple marié religieusement ou traditionnellement entre une femme et un homme reconnu par la loi divine et humaine ne peut pas se permettre de faire tout ce qu’ils veulent dans la rue. L’émanation d’une loi prend en compte toutes les dispositions psychologiques, anthropologiques, culturelles et sociologiques. En prenant en compte tous ces aspects, le Sénégal a fait des lois dont certaines sont contre de manière générale à tout ce qui est attentatoire à nos mœurs. Me Malick Sall que j’ai côtoyé depuis quelques années est un homme digne, intègre, généreux, dont la seule vocation est de travailler pour faire avancer notre pays. Notre rôle est de travailler pour la stabilité, la cohésion et la paix.
Sur ce point, le Sénégal peut bien compter sur l’appui des guides religieux qui ont été très fermes sur ces questions. Est-ce qu’il n’est pas temps de trouver des consensus forts sur ces questions nationales ?
Au niveau de l’Eglise comme chez les musulmans, les postures sont bien coordonnées. C’est cela qui fait aujourd’hui le fort du Sénégal. La Société civile même doit être sur cette ligne, car on doit trouver des consensus forts et définitifs sur des questions d’intérêt national. Les questions de laïcité, c’est un concept polysémique, car on y met tout ce qui colle à nos propres réalités. Dès lors, une chose peut être acceptée en France et bannie au Sénégal ou ailleurs et vice-versa. Il faut parfois relativiser pour permettre au dialogue de s’installer et de continuer entre les cultures et laisser chacun s’enraciner et s’ouvrir. Pour reprendre un de mes professeurs de Philosophie à l’Université, «on doit être capable d’adopter et d’adapter»
Est-ce qu’il n’est pas temps de trouver des points de convergence sur certaines questions avec la Société civile ?
Le premier dossier que le ministre de la Justice m’a confié a été de choisir quelqu’un qui doit remplacer un commissaire au niveau de la Commission de protection des données personnelles. Pour trouver le bon profil, j’ai pris mon téléphone, j’ai appelé les acteurs de la Société civile, Alioune Tine, Me Assane Dioma Ndiaye, Moundiaye Cissé de l’Ong 3D, entre autres, pour me proposer quelqu’un. A travers son Cv (Curriculum vitae), il a été pris et de mon avis, c’est la personne qu’il faut à la place qu’il faut. Bref, cela résume qu’on doit dialoguer et trouver des consensus sur des questions essentielles et d’intérêt général. C’est en tout cas cette démarche inclusive que j’ai choisie, à savoir de poser sur la table toutes les questions pour trouver des réponses dans l’intérêt des Sénégalais, en parfaite cohérence avec la législation.
« LE MUSÉE DES CIVILISATIONS NOIRES, C’EST LE FRUIT DE MA MUSIQUE »
Dans un talk-show organisé dans le cadre de la promotion de son nouvel album, sur la TFM, Youssou Ndour a ouvert le cahier souvenir pour évoquer quelques passages intéressants de son immense carrière musicale
Dans un talk-show organisé dans le cadre de la promotion de son nouvel album et diffusé sur la TFM, le chanteur Youssou Ndour, interrogé par son légendaire batteur, Mbaye Dièye Faye, a ouvert le cahier souvenir pour évoquer quelques passages intéressants de son immense carrière musicale qui lui a permis d’avoir une certaine influence sur le plan politique et de rayonner à l’international. Quelques extraits de l’échange...
RELATIONS INTERNATIONALES
« La musique m’a aussi donné l’opportunité de faire le tour du monde plus de six fois. J’ai vu toutes sortes de sommités internationales dans ma carrière. D’ailleurs, ces rencontres m’ont permis de faire partie de ceux qui ont réussi à faire annuler la dette des pays pauvres. J’ai insisté auprès du défunt président français Jacques Chirac et de Lionel Jospin afin qu’ils passent là-dessus. Vous voyez souvent mes clichés avec des politiques de la trempe de George Bush, Angela Merkel et consorts. Ce sont eux qui le sollicitent et dans ces cas, il ne faut juste pas se contenter de prendre la pose. Il faut en profiter pour parler des choses sérieuses qui préoccupent l’Afrique. Toujours par la musique, j’ai pu accéder à la Maison Blanche, m’entretenir dans le bureau ovale avec Bush. En ce temps-là, je lui en voulais car, les Etats-Unis qu’il présidait étaient en conflit avec l’Irak. J’ai même fait annuler les 60 concerts que je devais tenir aux Usa avec le Super Etoile à cause de ça. J’ai perdu énormément d’argent mais cela m’était égal. Lors de mon entretien avec lui, j’ai mis de côté mes états d’âme et nous avons pu lui faire donner une contribution assez considérable pour la lutte contre le paludisme, le Sida et la tuberculose en Afrique. Il est certes l’un des présidents américains qui a commis le plus d’erreurs mais, son apport pour l’Afrique n’est pas négligeable. »
MUSÉE DES CIVILISATIONS NOIRES
« Toujours grâce à la musique, à la prestigieuse Université de Yale en Amérique, j’ai été élevé au rang de professeur (Docteur honoris causa). Le Musée des civilisations noires, c’est le fruit de ma musique. J’ai intégré le Gouvernement sénégalais en 2012 avec le président Macky Sall. On a trouvé que sous le magistère de Wade, parmi ses réalisations, il y avait le Grand-Théâtre. Et parmi les premiers dossiers qui ont été soumis à mon appréciation, il y avait ce musée. La question était de savoir s’il fallait le maintenir ou pas. J’ai pesé de tout mon poids pour qu’il soit maintenu et le chef de l’Etat m’a fait confiance. Avec la coopération chinoise, le musée est aujourd’hui sur pied. J’ai beaucoup appris de la vie. La musique m’a aussi apporté des échanges avec moult institutions internationales grâce à quoi, le Forum de Dakar qui regroupe des investisseurs, a pu tenir se l’année dernière sous nos cieux. J’ai un profond respect pour la musique, ce n’est pas un jeu comme peuvent le penser certains. Elle a fait de moi ce que je suis... »
WORLD MUSIC - OUVERTURE À L’INTERNATIONAL
« Il y a une différence entre un opus local et un international. C’est comme si tu parlais le Wolof et le Français (avec lequel) on peut s’exprimer au delà de nos frontières. C’est comme l’Anglais. Au début de ma carrière, je ne cherchais qu’à me faire un nom au Sénégal donc, il était normal que la langue utilisée soit le Wolof. Fort heureusement, ma notoriété est allée au delà du Sénégal. J’ai commencé à voyager. Vers les années 90, la World music est née. Je me suis engouffrée dans la brèche comme nombre d’artistes. Pour ce faire, il fallait chanter dans d’autres langues. Je me suis donc ouvert à l’international et par la grâce de Dieu, on m’écoute partout dans le monde. Suivant les pays ou les endroits où je joue, je m’adapte et je sais à peu près le style de musique dont le public a besoin. A force, c’est l’expérience qui parle. D’autant plus que nous avons un répertoire riche et varié de plus de 400 morceaux, n’importe quel public peut y trouver son compte. Les gens ont tendance à se tromper sur une chose en pensant que l’international ne concerne que les Blancs. Chez nos voisins du Mali, de la Mauritanie ou de la Gambie, c’est aussi l’international. Au minimum, nous avons parcouru le continent africain au moins 5 fois avant d’aller vers le reste du monde. Ce qu’il faut savoir, c’est que c’est tout un processus. Cela a commencé par le Sénégal, la sous-région et ensuite l’Europe, l’Asie, les Etats-Unis, etc. »
AKON VEUT CONSTRUIRE SA PROPRE VILLE
Le rappeur d'origine sénégalaise a révélé dans une récente interview avec Nick Cannon son intention de construire une ville entière au Sénégal baptisée «Akon City»
Le chanteur américain Akon a révélé dans une récente interview avec Nick Cannon son intention de construire une ville entière au Sénégal baptisée «Akon City».
Le rappeur d’origine sénégalaise a d’ailleurs expliqué que sa ville était déjà en construction depuis le mois de mars et que les travaux s'achèveront dans dix ans.
Dotée de son propre aéroport, la ville sera entièrement «renouvelable» a-t-il précisé. L’interprète de «Don’t Matter», qui a lancé sa propre crypto-monnaie en 2017, appelée «AKoin», espère que celle-ci deviendra la monnaie commune de sa ville.
«Vous pouvez simplement aller en Afrique pour des vacances et lorsque vous transférez des dollars américains en argent, vous pouvez également le transférer en AKoins. C'est l'objectif.», a-t-il déclaré.
Selon le site Generations, il aurait négocié avec Macky Sall, le président du pays, près de 2.000 hectares pour construire la ville de ses rêves.
Une chose est sûre, l'artiste ne manque pas d'ambition. Pour rappel, Akon a déclaré le 18 novembre dernier sur le plateau du célèbre talk-show américain «The Real», qu'il se verrait bien affronter Kanye West aux élections présidentielles en 2024. «Je pense que je peux prendre en charge le pays et le faire progresser», avait-il lancé.
Le duel entre les deux rappeurs pourrait bien avoir lieu, étant donné que Kanye West semble proche de Donald Trump et du parti républicain, ce qui n'est pas le cas de son potentiel adversaire, fervent opposant à l'actuel président.
ITINÉRAIRE D'UN TOUCHE-À-TOUT
Pur produit de l’école coranique, Seydina Fall alias Bougazelli a longtemps trimé (vendeur de ticket au poste de santé, faux-lion, joueur de foot, dj…) avant de devenir un député à l’Assemblée nationale. Il vient de passer sa première nuit à Rebeuss
Pur produit de l’école coranique, Seydina Fall alias Bougazelli a longtemps trimé avant de devenir un député à l’Assemblée nationale. Un poste qu’il vient de quitter il y a quelques jours après avoir rendu sa démission, suite à l’éclatement de l’affaire des faux billets. Avant de franchir les portes de l’Hémicycle, en 2012, le député de Guédiawaye a presque touché à tout : faux-lion, joueur de football dans son quartier de Fith Mith, vendeur de tickets au poste de santé ou encore membre du comité qui est chargé de faire la quête pour la mosquée du quartier.
Le Baye Fall de Macky Sall qui a passé, hier, sa première nuit en prison manquera à l’Assemblée nationale lors du marathon budgétaire au cours duquel il répliquait à chaque attaque venant de l’opposition. A l’Assemblée nationale, il est connu comme un des plus grands défenseurs de son patron, le président de la République, mais aussi des ministres qui passent devant les députés lors du vote annuel des différents budgets. Ses prises de parole sont toujours marquées par des attaques envers les députés de l’opposition.
Seydina Fall, plus connu sous le surnom de Bougazelli qu’il tient de l’ancien joueur et gardien de but de l’Espoir de Bignona, Léopold Bougazelli, n’hésite pas à imiter la manière dont parlent certains députés lors de ses interventions. Lors d’une séance plénière à l’Assemblée nationale, c’est le député Mamadou Diop Decroix qui a été victime du côté comédien de l’élu. Ce qui avait fait rire ses camarades de la majorité.
En 2017, lors du vote du Code de la presse, ce militant de l’Alliance pour la République avait passé ses minutes de temps de parole à imiter un célèbre « revueur » de presse d’une radio de la place. Natif de Guédiawaye il y a cinquante ans, l’élu de la majorité est décrit comme un homme qui sait tout faire. «Il a presque touché à tout», nous a dit un habitant du quartier où a grandi Seydina Fall alias Bougazelli.
De joueur de football, il a longtemps animé ce quartier de la commune et bien d’autres de la banlieue avec les séances de «Simb», ou faux-Lion, dans la troupe de Sadio Ndiaye. «Il a été vendeur de tickets au dispensaire du quartier, joueur de football, animateur lors des soirées musicales ou « foureul » et dirigé les quêtes pour la mosquée du quartier », ajoute notre interlocuteur. Pour d’autres, c’est un homme qui a toujours été obnubilé par le luxe. C’est pour cette raison qu’il a l’habitude de fréquenter des gens plus riches que lui, comme des Directeurs Généraux, des ministres et autres hommes d’affaires. C’est sans doute ce qui le pousse souvent à porter des combats d’autrui contre des hommes du camp de l’opposition ou même du parti au pouvoir. C’est ce qui lui a valu d’être surnommé le Baye Fall de ces derniers, dont le président de la République qu’il prend toujours de défendre devant chaque attaque venant des adversaires, notamment de l’opposition.
Récemment, malgré l’interdiction de parler du troisième mandat par le président de l’Alliance pour la République, Macky Sall, il est monté au front pour prendre le contre-pied de Moustapha Diakhaté et Sory Kaba, limogés pour avoir soutenu que le chef de l’Etat entame son dernier mandat. Pour «Bouga » comme l’appellent les intimes, son patron a le droit de briguer un troisième mandat sans même expliquer le fondement de ses propos.
Son statut de défenseur des responsables du parti au pouvoir fait dire à certains qu’il est un courtier politique, car monnayant toujours ses prises de position. Marié à deux femmes et père de cinq enfants, le député est considéré par le voisinage comme un homme au caractère jovial et accessible, malgré son statut de député et responsable de l’Alliance pour la République dans le département de Guédiawaye. Ils sont nombreux ces sénégalais devenus El Hadj ou Adja grâce à lui pour leur avoir offert des billets pour la Mecque.
Seydina Fall Bougazelli, qui a démissionné du Parti Démocratique Sénégalais le même jour que son patron Macky Sall en 2008, s’est toujours imposé comme responsable malgré la présence d’autres ténors du parti militant dans la localité. Depuis 2012 il a toujours fait partie des listes pour les élections législatives. Il est à son deuxième mandat de député à l’Assemblée nationale.
Fin défenseur des ministres lors des plénières pour le vote du budget, il sera un défenseur de moins pour ces derniers et manquera beaucoup à ses collègues, car il a démissionné de son poste dès l’éclatement de cette affaire de faux billets de banque et a déjà passé, hier, sa première nuit à Rebeuss, qu’il connaît pour y avoir séjourné en 1988, au lendemain de l’élection présidentielle. Mandataire pour le Pds, il avait saccagé une urne.
ALERTE SUR LA SIGNATURE DU CONTRAT D'AFFERMAGE AVEC SUEZ !
Est-ce que SUEZ vient au Sénégal pour se refaire une santé financière sur le dos du contribuable sénégalais, après avoir vendu des actions ? COMMUNIQUÉ CONJOINT DE PLUSIEURS ORGANISATIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué conjoint des organisations de la société civile dont : le Forum social sénégalais, le Conseil Citoyen Droit à l’Eau et à l’Assainissement, FRAPP, Gilets Rouges, dat& du 20 novembre 2019, à propos de l'attribution de la gestion de l'eau par l'État sénégalais.
"Depuis bientôt trois ans, le Sénégal a lancé un Appel d’Offres international pour la sélection d’un opérateur privé chargé de la gestion par affermage du service public de production et de distribution d’eau potable en milieu urbain au Sénégal.
Le dépouillement des offres reçues pour l’appel a connu beaucoup de rebondissements avec une attribution encore contestée à la société française SUEZ.
Après plusieurs rejets aussi bien au niveau de la Direction du Contrôle des Marchés Publics (DCMP) que de l’Autorité de Régulation des Marchés Publics, (ARMP), Monsieur Mansour Faye, Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement et son successeur Sérigne Mbaye Thiam, Ministre de l’Eau et de l’Assainissement, ont déclaré une attribution définitive du contrat à Suez, en avril 2019, malgré les flagrants conflits d’intérêt et les soupçons de corruption. Depuis lors, la signature du contrat entre l’Etat du Sénégal et l’attributaire SUEZ n’a pas encore eu lieu
Quelle en est la raison ?
Que va-t-on dire demain à nos enfants sur le Groupe Suez futur gestionnaire du contrat d’affermage pour 15 ans qui se trouve bien en situation de conflit d’intérêt avec sa filiale Suez Internationale, qui a remporté avec son partenaire local le Consortium Des Entreprises (CDE), la construction de l’usine d’eau potable de Ker Momar Sarr3 (KMS3) ?
Qu’est ce que les services juridiques et de lutte contre la corruption feront demain des soupçons de corruption avérés avec les dons reconnus et avoués entre SUEZ et des responsables du Ministère en charge du dossier ?
En dépit de tous les manquements notés dans la conduite de ce dossier d’Appel d’Offres et l’attribution faite à SUEZ avec une certaine complicité, sa Directrice désignée est présente au Sénégal depuis plusieurs mois avec une dizaine d’expatriés pour conduire les négociations avec l’Etat du Sénégal.
Ces derniers logent dans un hôtel de la place pas loin du Ministère de l’Eau et de l’Assainissement dans ses nouveaux locaux de Diamniadio ; et séjournent souvent dans un autre hôtel à St Louis, fief d’une autre personnalité qui a été à un moment donné, maître d’œuvre dans la conduite du dossier, sans doute, pour mieux parler loin de tout regard.
Les négociations pour la signature du fameux contrat d’affermage entre l’Etat du Sénégal et le Groupe Suez sont toujours en cours.
La procédure de passation de service a été validée par la signature d’un protocole d’accord. Cependant nous nous interrogeons sur les capacités de SUEZ à mener à bien sa prochaine mission au Sénégal avec les difficultés qui l’auraient amené à vendre une partie des Actions de son Capital pour éponger une dette de 5895 milliards de francs CFA, selon la presse française.
Est-ce que donc SUEZ vient au Sénégal pour se refaire une santé financière sur le dos du contribuable sénégalais, après avoir vendu des actions ? Tout cela nous amène aussi à nous demander si SUEZ aura les moyens de réaliser les investissements colossaux dont a besoin la distribution de l’eau à Dakar et dans les grands centres urbains de notre pays ?
Nos sources européennes, et africaines au sein des réseaux auxquels nous appartenons tous, (FAME) Forum Alternatif Mondial de l’Eau et (COCIDEAF) Conseil Citoyen Droit à l’Eau en Afrique, nous alertent et nous disent de faire attention car SUEZ cherche à faire signer au Sénégal, un « contrat en béton » qui lui permettra d’être à l’abri de toute surprise en cours d’exécution pendant les quinze années de la durée de ce contrat au Sénégal, si demain des problèmes surgissaient.
Est-ce qu’il est envisageable que SUEZ accèdent au patrimoine déjà existant au franc symbolique comme le considèrent certaines informations qui nous parviennent de nos collègues des Réseaux citoyens Droit à l’eau et à l’assainissement ?
Est-ce que la SDE va accepter de céder son patrimoine dans les conditions que le souhaitent SUEZ et ses « courtiers sénégalais » qui ont longtemps travaillé à lui offrir ce contrat ?
Les lenteurs de la signature cacheraient–elles aussi la bataille des actionnaires, où « de nouveaux riches et proches du pouvoir » chercheraient à s’accaparer des parts importantes, et veulent refuser au personnel travailleur les 15% qu’il réclame ?
Le Premier Ministre français Edouard Philippe actuellement en visite dans notre pays, serait –il également venu pour mettre la pression sur l’Etat du Sénégal pour la finalisation du contrat d’affermage ?
En attendant de trouver des réponses à toutes ces questions, nous voudrions rappeler aux sénégalais ce qui risque d’arriver sous peu dans les services d’accès à l’eau en milieu urbain et péri-urbains.
Les branchements au réseau de notre EAU se feront désormais à 239.000f TTC. Ainsi, la baisse du prix de l’eau, tant vantée par les autorités de notre pays avec la venue de SUEZ pourra–t-elle être aussi effective comme le souhaitent les sénégalais ?
Les travaux de branchements et autres services connexes se feront aussi avec des entreprises qui pourraient être montée par des prêtes–noms et autres proches du régime, car c’est dans ce volet qu’il est facile de gagner beaucoup d’argent dans le secteur de l’eau.
Et pour conclure, nous, Organisations signataires de ce Communiqué, restons déterminées à mener cette bataille de clarification de ce contrat qui a l’allure du plus gros scandale dans le secteur de l’eau au Sénégal, depuis les indépendances.
Pour la Patrie, contre le néocolonialisme et les fossoyeurs de nos Biens Communs et de nos -Ressources, nous vaincrons !"
MADIAMBAL DIAGNE DÉNONCE LE «JOURNALISME-SPECTACLE»
«On n’informe plus, on cherche à émouvoir. Ce journalisme de l’émotion s’invite sur nos plateaux de télé, nos stations de radio, entre les lignes de nos journaux et magazines et sur nos smartphones»
Abba DIEDHIOU et Binta DIA |
Publication 20/11/2019
Le président de l’Union de la presse francophone (Upf), Madiambal Diagne, amis en garde à Yaoundé où se déroulent les48èmes Assises de l’organisation qu’il dirige, le primat du journalisme-spectacle dans le monde médiatique.
Le journalisme factuel commence à disparaitre de l’univers des médias, qui lui donnent désormais une dimension spectacle. Selon Madiambal Diagne, président de l’Union de la presse francophone (Upf), l’avancée de la technologie et l’apologie des «fake news» provoquent une désacralisation des faits avec le «primat du journalisme-spectacle». «On n’informe plus, on cherche à émouvoir. Ce journalisme de l’émotion s’invite sur nos plateaux de télé, nos stations de radio, entre les lignes de nos journaux et magazines et sur nos smartphones», a dénoncé M. Diagne hier lors de l’ouverture à Yaoundé des48èmes Assises de l’Upf.
Il trouve que les journalistes ont «tronqué (leurs) microphones contre des miroirs déformants, à force d’être les premiers à sublimer nos états d’âme, à voguer sans vergogne entre terreur et effroi, à servir de porte-voix à des idéologues les plus perturbés». Le pire, se désole Madiambal Diagne, «est que nous journalistes sommes devenus des suiveurs, des télécopieurs, des relayeurs d’un faisceau d’informations manipulés par le citoyen lambda». Avant d’ajouter : «C’est à celui qui fera le plus «d’effet», à celui qui obtiendra le plus de «like» (C’est devenu français maintenant), à celui qui trouvera la petite phrase assassine, à celui qui remuera le mieux la gadoue !»
A ce titre, le président de l’Upf estime que le journalisme est à la croisée des chemins. «Depuis l’ère du papyrus jusqu’à celle des terminaux digitaux et du tout numérique, le journalisme a connu de nombreuses évolutions techniques et technologiques. Mais jamais ses fondements n’ont été autant ébranlés. Au point que certaines critiques virulentes sont même allées jusqu’à nier à la presse une quelconque utilité dans l’œuvre de construction de nos sociétés contemporaines», souligne M. Diagne, par ailleurs administrateur du Groupe avenir communication (Gac). La capitale du Cameroun abrite pour 3 jours ces assises de l’Upf axées sous le thème : «Journalisme d’émotion, journalisme d’information.» Plus de 400 professionnels des médias issus de 60 pays y sont attendus.
«FILS» DE L’ABBÉ !
Le défunt secrétaire général auto proclamé du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc) a été subjugué par l’abbé Diamacoune Senghor qui était son mentor.
Il y a des hommes qui façonnent une trajectoire, marquent une vie d’une empreinte indélébile. Le défunt secrétaire général auto proclamé du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc) a été subjugué par l’abbé Diamacoune Senghor qui était son mentor.Fils d’un enseignant et ancien militant du Mfdc, Abdou Elinkine Diatta a fait la connaissance de l’abbé Diamacoune Senghor en 1980 lors qu’il avait convoqué les dirigeants de l’époque du mouvement des élèves du lycée Djignabo qui protestaient violemment contre la mort de leur camarade, en l’occurrence Idrissa Sagna, victime d’unebavure policière.
Une rencontre qui l’a marqué. «C’est la première fois que j’avais l’occasion devoir l’abbé. Je ne le connaissais pas et n’avais même pas entendu parler de lui», ne cessait-il de clamer à chaque fois que l’occasion lui était donnée de parler du prélat rebelle pour lui renouveler son admiration. Toutefois,même s’il avait réussi à assister à toutes les réunions du 6 et 18 décembre préparant la marche du 26 décembre 1984, voire participé même à la marche, Abdou Elinkine n’avait pas encore adhéré au mouvement irrédentiste.Ce n’est que le 31 décembre 1984 qu’il a finalement rejoint le maquis où il était du même bord que Salif Sadio et avait subi la même formation que lui. Tombé par la suite malade dans le maquis au plus fort de la crise armée, et étiqueté rebelle, Abdou Elinkine Diatta, aux risques de subir les représailles des forces armées, se rend plutôt en Gambie pour se soigner. De la Gambie, il effectuera par la suite plusieurs visites auprès de l’abbé Diamacoune. «Compte tenu de son intelligence et de son bon niveau d’études, nous confie un de ses proches, l’abbé Diamacoune lui confiera certaines tâches, certains courriers et lui délègue certaines missions auprès des combattants.» Fort d’un tel dévouement et de la confiance de son mentor, Abdou Elinkine fera par la suite office de secrétaire particulier, puis porte-parole de l’abbé Diamacoune Senghor. Du coup,il sera la voix de ce dernier jusqu’à sa mort. Et c’est également fort de sa proximité avec le prélat rebelle et de la maîtrise et gestion des dossiers dont il avait la charge au sein du Mfdc qu’ils’était positionné de fait pour la succession de l’abbé Diamacoune Senghor au poste de secrétaire général du Mfdc, à la suite de la disparition de Senghor. Avec le soutien des compagnons de la 1ère heure du prélat rebelle et de plusieurs sages du Mfdc, Abdou Elinkine Diatta sera finalement intronisé à ce poste de secrétaire général du mouvement irrédentiste le 4 janvier 2017 à Mangocouro, au quartier Soucou papaye, un lieu qui était devenu par la suite son quartier général. Avec l’engagement à ses côtés de militants duMfdc de la Casamance naturelle qui lui vouaient beaucoup de respect et dont certains lui prêtaient un certain pouvoir mystique, Abdou Elinkine Diatta, le faucon à ses heures au maquis,va petit à petit se muer en colombe.
Rupture avec Salif Sadio
Cette nouvelle responsabilité et posture vont le pousser à prendre son bâton de pèlerin pour aller prêcher dans la Casamance des profondeurs et au sein des communautés labonne parole, la parole de la paix. Indépendantiste convaincu, Abdou Elinkine Diatta avait fini par se convaincre que c’est par le dialogue, la non-violence que la région sud pourrait retrouver la paix. Une position qui contraste vivement d’avec celle du chef d’état-major autoproclamé du maquis, Salif Sadio, qui voyait d’un mauvais œil cette nouvelle démarche de Abdou Elinkine et qui avait jadis toujours misé sur l’option des armes pour arriver à ses fins : à savoir l’indépendance de la Casamance.Une divergence de vues entre Salif Sadio et Abdou Elinkine Diatta que le chef rebelle armé avait toujours présenté comme un «déserteur du maquis».N’empêche ! Hormis d’ailleurs Salif Sadio, le successeur de l’abbé Diamacoune s’était efforcé àgarder de très bonnes relations avec tous les autres responsables du Mfdc, notamment ceux du maquis, même si beaucoup d’entre eux n’ont jamais eu à faire officiellement allégeance à Abdou Elinkine en tant que nouveau secrétaire général du Mfdc.
Tout compte fait, Abdou Elinkine Diatta va essayer de remplir le vide laissé par la disparition de l’abbé au sein du Mfdc pour imprimer sa marque aux rythmes de l’actualité marquée par les événements qui touchent de près ou de loin le mouvement irrédentiste. Il porter a ainsi sa voix pour fustiger en un moment la gestion du dossier casamançais par Robert Sagna,pour attaquer Pierre Goudiaby Atépa au lendemain du massacre de Boffa-Bayotte et pour dénoncer, entre autres, les agissements des néo-rebelles tels que Omar Ampoye Bodian qui sapent «l’image du Mfdc». Il n’hésitera pas à prendre langue avec les autorités étatiques pour faire avancer la cause de son mouvement, la cause de la paix. Des autorités qui le lui rendent bien à l’occasion de la célébration de l’anniversaire du décès de l’abbé Diamacoune Senghor ; un événement dont il a la paternité et qui est célébré chaque année en grande pompe au niveau de son fief de Mangocouro. Occasion pour la jeunesse, le monde des artistes venus d’Europe, de la sous-région et de la Casamance naturelle, des politiques qui viennent pour l’occasion de tous les coins et recoins de la Casamance, de communier pendant plusieurs jours dans l’unité et la paix. Sous les rythmes du «ékonkon», du «bougarabou»,du rap, de la musique traditionnelle casamançaise, etc. Une manière pour Abdou Elinkine Diatta de commémorer la mémoire du prélat et de rendre hommage à un homme qui s’est,disait-il, sacrifié «pour la Casamance».
Tout comme son maître et confident abbé Diamacoune Senghor, Abdou Elinkine Diatta ne verra pas non plus l’indépendance de la Casamance qu’il avait toujours clamée dans la paix et dont il avait toujours en bandoulière. Le rêve du natif de Boundieu, son quartier de Mlomp dans le Buluf,a été brisé ce dimanche par des éléments armés non encore identifiés qui ont abattu à bout portant le féticheur, le tradi praticien dont la dernière mission était pourtant de libérer la Casamance des démons de la violence. Ils ne l’ont pas épargné…