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27 novembre 2024
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OUSMANE SONKO, UN ANCIEN INSPECTEUR DES IMPÔTS À LA CONQUÊTE DU POUVOIR
Le leader des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF), Ousmane Sonko, est le candidat à la présidentielle le plus naturellement associé à une promesse de renouveau de l’action politique
Dakar, 2 fév (APS) - Le leader des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF), Ousmane Sonko, est le candidat à la présidentielle le plus naturellement associé à une promesse de renouveau de l’action politique, à partir d’un discours étonnamment mobilisateur.
Inspecteur des impôts de formation devenu député après sa radiation de la fonction publique pour manquement au droit de réserve, Sonko est devenu au fil des mois l’une des figures majeures de l’opposition sénégalaise, un véritable poil à gratter du régime.
Même ses détracteurs le lui reconnaissent : le candidat de la coalition "Sonko président" a été l’une des révélations du champ politique depuis 4 ans. Il a réussi la prouesse d’être au centre des débats, ravissant la vedette à des figures qui ont rythmé la vie politique sénégalaise ces dernières décennies.
Natif de Thiès (ouest) mais originaire de la Casamance, la région méridionale du Sénégal, Ousmane Sonko a l’avantage de compter sur le crédit d’un parcours professionnel enviable, depuis sa sortie de l’Ecole nationale d’administration (ENA) du Sénégal, section "Impôts et Domaines", promotion 1999-2001.
Une ligne de CV valant à elle seule présomption de compétence, ajoutée à la fibre contestataire de ce fiscaliste fondateur, en 2005, du Syndicat autonome des agents des impôts et domaines (SAID) dont il fut le premier secrétaire général d’avril 2005 à juin 2012.
Un engagement qui ne serait pas étranger aux bases de son action politique, avec la création, en 2014, du parti Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF), dont le slogan, ("le don de soi"), suffit à elle seule à renvoyer à ses chères études une classe politique décriée pour son peu de souci pour l’intérêt général.
Inspecteur principal des Impôts et des Domaines, Ousmane Sonko est un ancien vérificateur fiscal responsable qui avait servi à la tête d’une brigade de vérification en charge du secteur immobilier.
Un politique qui veut rompre avec l’image renvoyée par les apparatchiks
Une trajectoire promise à ce titulaire d’une maitrise en droit public de l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint Louis (1999) et d’un DEA en finances publiques et fiscalité de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD 2003).
L’ancien auditeur interne à la Direction du contrôle interne (DCI) de la Direction générale des Impôts et Domaines (DGID) se veut éloigné de l’image de ces apparatchiks dont la politique semble être le seul gagne-pain, ce qui a donné d’autant plus de poids à son discours sur le patriotisme économique notamment.
Une vague sur laquelle n’a depuis cessé de surfer Ousmane Sonko, par ailleurs titulaire d’un master 2 en Gestion et Finances Publiques de l’Institut Supérieur des Finances (ISF).
Il est en même temps Doctorant en droit public économique et fiscalité à l’Université Jean Moulin Lyon III, toutes choses qui contribuent du crédit au discours économique du leader de PASTEF, surtout quand il se met à pourfendre le franc CFA.
Ousmane Sonko sait surtout insister là où ça fait mal, pointant du doigt les "anomalies" fiscales ou budgétaires dans le fonctionnement de l’Etat.
Comme lorsqu’il soutient que l’Assemblée nationale ne reverserait pas au Trésor les impôts sur les salaires des députés. Ces sorties de celui qui était alors fonctionnaire, agace au plus haut sommet de l’Etat : il est radié de la fonction publique en 2016 pour "manquement au devoir de réserve".
Un an après, il est élu député à l’Assemblée nationale. Son parti qui participe pour la première fois à une élection a obtenu 33000 voix.
A l’hémicycle, Ousmane Sonko continue de défendre ses thèmes de prédilection : la bonne gouvernance, la défense des intérêts nationaux. Véritable poil à gratter du régime, il devient l’une des voix les plus audibles de l’opposition.
Chantre d’un patriotisme économique, un thème éminemment porteur, il dénonce les contrats pétroliers et gaziers, estimant que l’Etat a été lésé dans ces opérations.
Des ’’Solutions’’ qui se veulent de rupture
Le 31 janvier 2018, Ousmane Sonko présente son livre "Pétrole et gaz au Sénégal. Chronique d’une spoliation". Il fustige également les coûts de grands projets comme le Train express régional (TER).
En perspective de l’élection présidentielle, il sort un livre intitulé "Solutions", présenté en grande pompe lors d’une cérémonie organisée place de la nation à Dakar. Sonko y expose sa vision et son programme politiques.
Il multiple les déplacements à l’intérieur du pays, s’offrant même une tournée internationale qui le conduira à New-York, Montréal, Paris, Brussels, Madrid, Milan, etc.
Sur les 27 postulants, Ousmane Sonko fera partie des 7 prétendants à la candidature ayant réussi haut la main le "test" des parrainages, une nouveauté censée rationaliser les candidatures aux élections, introduite par la révision constitutionnelle adoptée le 19 avril 2018.
Aux termes de cette réforme, les candidats à l’élection présidentielle doivent obtenir un parrainage au moins égal à 0,8% et 1% au maximum du corps électoral. Les parrainages de chaque candidat doivent être collectés dans sept régions au moins, à raison de 2.000 au moins par région.
De vieux briscards de la politique ont été recalés sur cette base, le leader de PASTEF obtient pour sa part 61 781 parrains. Un "mérite" salué même par ses adversaires.
Il y a toutefois que le leader de PASTEF reste au centre de polémiques, que ses adversaires ne se privent pas de mettre à profit pour espérer le déstabiliser.
En octobre 2018, une vidéo dans laquelle il critique l’action des quatre présidents sénégalais fait rage sur la toile. Ses détracteurs sautent sur l’occasion pour l’accuser de tenir un discours à la limite du salafisme.
"Cette vidéo a été sortie de son contexte et pervertie. Je n’ai cité aucun nom. L’unique dessein ayant motivé la diffusion de la dernière vidéo est de me mettre en mal avec l’opposition. Ils ont diffusé cette vidéo après avoir été informés de démarches pour une rencontre et des discussions avec l’ancien président Abdoulaye Wade", avait répliqué Ousmane Sonko.
Arroseur arrosé ?
De même est-il accusé de conflit d’intérêt quand il accuse de hauts responsables des domaines d’avoir détourné 94 milliards de francs CFA dans une affaire d’indemnisation foncière, une affaire qu’il a rendue publique le 16 octobre, face à la presse.
Mais il est par la suite lui-même mis en cause dans cette affaire par le journaliste Madiambal Diagne, directeur de publication du journal Le Quotidien (privée), ce dernier l’accusant d’avoir des relations "avec des parties prenantes dans cette procédure". Alors, arroseur arrosé ?
Récemment, des médias, documents à l’appui, affirment que le jeune leader de Pastef a bénéficié d’un financement de la compagnie britannique Tullow Oil. Il s’avéra que les documents brandis par les journaux étaient des faux, une "fake news" en fait comme il en existe abondamment durant une période électorale.
Sur son compte tweeter, la compagnie démentira tout paiement au profit de l’opposant sénégalais.
"Tullow n’a effectué aucun paiement à Sanko. Les documents sont des faux évidents. Ils n’ont pas été signés, n’ont pas le papier à en-tête de Tullow & sont écrits dans un anglais médiocre", lit-on sur le compte tweeter.
Ousmane Sonko inscrit la défense des intérêts nationaux et la bonne gouvernance au cœur de son offre politique, milite pour une limitation des pouvoirs du chef de l’Etat, un appel à candidatures pour certains postes de responsabilités, la mise en place de "contre-pouvoirs solides".
Il propose aussi le renforcement des pouvoirs et moyens de l’Assemblée nationale pour permettre à l’institution parlementaire de "mieux jouer son rôle de contrôle du gouvernement".
Le leader de PASTEF compte aussi renforcer le pouvoir judicaire, supprimer les fonds politiques, etc.
Finalement, le 2 janvier 2019, la candidature du leader de Pastef est portée par une coalition de 16 organisations, avec comme slogan de campagne : "L’avenir, c’est maintenant".
Le jeune leader décline comme suit son ambition, sous forme de profession de foi : "Une République de souveraineté, une République de démocratie participative, la démocratie sociale et solidaire, l’éthique et les valeurs positives du Sénégal et enfin une République qui construit l’unité de l’Afrique".
L’ASCENSION FULGURANTE D’UN GÉOLOGUE QUI A FORCÉ LE DESTIN
Le président Macky Sall, candidat à sa propre succession à la présidentielle du 24 février, est sans doute l’homme politique sénégalais pouvant se prévaloir de la plus fulgurante des ascensions parmi les acteurs de sa génération
Dakar, 2 fév (APS) - Le président Macky Sall, candidat à sa propre succession à la présidentielle du 24 février, est sans doute l’homme politique sénégalais pouvant se prévaloir de la plus fulgurante des ascensions parmi les acteurs de sa génération.
Son accession à la magistrature suprême, au soir du 25 mars 2012, jour du scrutin du second tour de la présidentielle de cette année-là, sonnait comme une fin de règne des caciques, barons politiques dont les trajectoires prédestinées avaient accompagné l’indépendance du Sénégal.
Alors qu’il se présentait pour la première fois à une élection présidentielle, il battait le président sortant, son ancien mentor avec 65,80 % des voix contre 34,20 %, après avoir recueilli 26,58 % des voix au premier tour, contre 34,81 %.
Le triomphe de Macky Sall représentait d’abord et avant tout la consécration d’un des nombreux chefs de gouvernement du mentor Abdoulaye Wade, dont la conviction lui a forcé les portes du destin, l’actuel locataire du palais de la République n’étant pas dans ce contexte le plus attendu à l’arrivée de la course à la succession du pape du Sopi.
Mais avec le recul, le président sortant a fortement relativisé cette lecture. "Lorsque j’accède à la primature (le 21 avril 2004), j’ai 42 ans, je n’ai pas la flamboyance de Seck (Idrissa, son prédécesseur), mais Wade m’a préparé à cette fonction en faisant de moi, auparavant, non seulement le ministre de l’Intérieur (août 2003- avril 2004), mais aussi le porte-parole du gouvernement".
"Le grand public me connaissait, je donnais l’image d’un homme discret, fidèle et efficace", ajoute le président sortant dans son autobiographie intitulée "Le Sénégal au cœur" (éditions Cherche Midi).
Ils étaient nombreux ceux qui ne misaient pas sur ses chances d’accéder à la magistrature suprême, mais l’ancien président de l’Assemblée nationale a eu le mérite de croire en son étoile, son flair ne l’ayant pas trahi au final, aidé en cela par les candidats battus réunis au sein de la coalition Benno Bokk Yakkar (« Unis pour le même espoir », en wolof).
Pourtant, en 2000, lorsqu’Abdoulaye Wade, l’éternel opposant à l’ancien président Abdou Diouf arrivait au pouvoir, il était encore loin de figurer sur la liste de ses potentiels successeurs.
Absent du premier gouvernement d’Abdoulaye Wade piloté par Moustapha Niasse, il est nommé directeur de la Société des pétroles du Sénégal (PETROSEN) de décembre 2000 à juillet 2001, après plusieurs années au poste de chef de la division Banque de données et conseiller spécial auprès du Président de la République, chargé de l’Énergie et des Mines.
ASCENSION FULGURANTE
Très vite, il gravit les échelons, en devenant ministre d’Etat, ministre de l’Energie, des Mines et de l’Hydraulique (mai 2001 à novembre 2002), puis ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales (août 2003 à avril 2004). Il est dans le même temps nommé vice-président du comité directeur du Parti démocratique sénégalais (PDS).
En avril 2004, le président Abdoulaye Wade le nomma Premier ministre, un poste qu’il occupera entre avril 2004 et juin 2007. Son passage à la Primature marque le lancement de plusieurs grands chantiers dont les plus en vue sont l’autoroute à péage et l’aéroport de Diass.
Directeur de campagne du président sortant Abdoulaye Wade, il contribue à sa réélection à un second mandat en 2007, face notamment à Idrissa Seck et Ousmane Tanor Dieng.
PÉRIODE DE DISGRÂCE
Mais à sa grande surprise et à celle des observateurs les plus avertis, il n’est pas reconduit à la tête du gouvernement.
Elu président de l’Assemblée nationale, il est sommé de démissionner par le président Abdoulaye Wade. Mais il refuse de s’exécuter. Son mandat, qui était de cinq ans, est alors réduit à un an, après qu’il a voulu faire auditionner Karim Wade, le fils de l’ancien président Abdoulaye Wade sur l’Agence de l’Organisation de la conférence islamique (ANOCI).
Son poste de numéro 2 du Parti démocratique sénégalais (PDS) lui est également retiré.
Accusé de blanchiment d’argent puis blanchi, il prend ses distances du PDS et crée sa propre formation politique, l’Alliance pour la République (APR), une manière de prendre date pour la présidentielle de 2012.
DE AND-JËF AU PDS
Né le 11 décembre 1961 à Fatick, Macky Sall, qui a aussi grandi dans le Fouta, a côtoyé les maoïstes dès le lycée de Kaolack, puis à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il y milite au sein d’And-Jëf. Mais très vite, des divergences se font jour entre lui et son leader Landing Savané qui prône le boycott de la présidentielle de 1983, tandis que lui préconise de sanctionner le Parti socialiste (PS).
Se disant désormais libéral dans l’âme – son vote est allé au Parti démocratique sénégalais en 1988 -, il rejoint le PDS après avoir décroché son diplôme d’ingénieur géologue. Il devient par la suite président des cadres du PDS.
A son élection à la magistrature suprême, il s’attelle très vite à mettre en œuvre son programme de développement dit "Yoonu Yokkuté en wolof" (La véritable voix du développement).
FOISONNEMENT D’INITIATIVES
Dans le sillage de ce programme, il lance en 2014 le Plan Sénégal émergent (PSE) assorti de plusieurs initiatives : Couverture maladie universelle (CMU), bourses de sécurité familiale, Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC), Pôle urbain de Diamniadio, Programme de modernisation des villes, entre autres.
Sans compter les chantiers engagés par le chef de l’Etat et qui visent l’atteinte de l’autosuffisance en riz.
Le Train express régional (TER), qui compte parmi ses projets les plus emblématiques, doit relier Dakar à la nouvelle ville de Diamnadio où, sous son impulsion, plusieurs infrastructures ont déjà vu le jour : Centre international Abdou Diouf (CICAD), gare des gros porteurs, marché d’intérêt national, sphères ministérielles, parc industriel...
Mais le chef de l’Etat est accusé par son opposition et ses pourfendeurs de gonfler la dette publique par un "recours systématique" aux emprunts pour financer ses projets, ce dont il se défend en faisant valoir que le Sénégal a encore un faible ratio dette/PIB et des fondements macroéconomiques solides. Il justifie l’utilité de ses projets et bat en brèche les critiques de ceux qui y voient des dépenses de prestige.
Il semble avoir pris l’option de compenser l’hostilité d’une partie de l’establishment politique par le contact avec le terrain, une aubaine pour lui qui se présente comme "un Sénégalais de synthèse, un Pulaar de culture sérère", pour être né et avoir grandi à Fatick, capitale de la région naturelle du Sine, fief de cette dernière ethnie.
Parlant wolof, sereer, pulaar, français et anglais, il parcourt l’intérieur du pays à travers notamment des "tournées économiques" et les conseils des ministres décentralisés.
Jusqu’aux derniers jours précédant la campagne électorale, il a multiplié les déplacements pour notamment le dragage du port de Kaolack, l’inauguration du TER, le lancement des travaux de réhabilitation de 10 aéroports régionaux, l’inauguration d’autoroutes. Macky Sall a tenu jusqu’au bout à soigner son bilan.
VAGUES DE CRITIQUES
Cependant, malgré les "bonds de géant" qu’il a selon ses partisans fait faire au pays, il reste la cible de nombreuses critiques de la part de ses adversaires politiques.
Les récriminations portent notamment sur le "non-respect" de sa promesse de diminuer son mandat de sept à cinq ans, "les violations de la liberté de manifester", l’"élimination d’adversaires politiques" par le biais de la justice, le train de vie de l’Etat et la taille du gouvernement.
La présence de membres de sa famille lui attire également les foudres de ses contempteurs qui s’en prennent aussi à la gestion de l’attribution des licences d’exploration de pétrole et de gaz.
Ses pourfendeurs l’accusent aussi de préparer un coup de force électoral, après notamment l’application de la loi sur le parrainage qui a entrainé l’élimination de plusieurs candidats de la course à la présidentielle.
Des critiques qui sont loin d’ébranler le locataire du palais de l’avenue Léopold Sédar qui se concentre plus que jamais sur son bilan. Confiant en sa victoire au premier tour, il enchaîne depuis quelques semaines les lancements de chantiers et les inaugurations d’infrastructures.
Une manière pour lui de se concentrer sur son sujet et de vouloir rééditer son coup de 2012, lorsqu’il avait choisi de déserter les rues de Dakar où manifestait le Mouvement du 23 juin contre la validation de la candidature d’Abdoulaye Wade à un second mandat, pour parcourir le pays et convaincre les électeurs.
Mais si l’on en croit médias et analystes, le danger qui guette le président sortant, est de croire que le match est joué d’avance. Sa première trajectoire doit lui éviter de croire cela.
Dakar, 2 fév (APS) - Edouard Mendy, le gardien sénégalais de Reims (élite française), se trouve partagé pour la suite de sa carrière, entre la France et la Premier League anglaise, le championnat de sa préférence lors qu’il était plus jeune.
"Plus jeune, j’étais vraiment attiré par l’Angleterre mais le championnat de France me plaît beaucoup maintenant", a-t-il dit dans un entretien publié par le quotidien français Le Parisien, en perspective du match devant opposer ce samedi Reims à Marseille.
Le gardien de Reims, auteur d’une grande saison avec son club actuel, avait été sorti du chômage par le club phocéen qui lui avait fait signer un contrat amateur en 2015.
Le portier sénégalais, qui a joué son premier match avec les Lions en novembre dernier contre la Guinée Equatoriale (1-0), en éliminatoires de la CAN 2019, occupait en octobre dernier la première place du classement des gardiens des cinq meilleurs championnats en Europe après un 9-ème clean sheet (match sans encaisser de but lors d’un match de L1 contre l’OM).
Le gardien sénégalais, arrivé en 2016 à Reims alors en Ligue 2 française après un an passé avec la réserve de l’OM, se verrait bien "rejoindre un club français qui joue la coupe d’Europe avant de partir à l’étranger".
A 26 ans, pour sa première saison dans l’élite française, Edouard Mendy est considéré comme l’un des meilleurs spécialistes à son poste.
Il vient de prolonger de deux ans avec Reims et se trouverait dans le viseur des cadors en France et dans des clubs des grandes ligues en Europe.
«DES MUSICIENS SONT INCAPABLES DE FAIRE LA DIFFERENCE ENTRE UN VIOLONCELLE ET UN VIOLON»
Vieux Mac a le blues ! A l’instar de celui du juge, il exprime son spleen. Pour cette fois- ci, il a revêtu sa toge pour prendre la défense des enfants et des migrants clandestins.
Il vient de sortir en début de semaine un album de huit titres pour hurler son indignation. L’ancien greffier a fait une vibrante plaidoirie pour exprimer tout haut sa ligne de défense.
Vieux Mac, l’actualité c’est la sortie de votre album en un moment où justement les artistes n’en sortent plus…
C’est vrai que par les temps qui courent, sortir un Cd n’est pas du tout évident. il faut vraiment le faire. Je ne me compte plus en tant que personne, mais je veux exister en tant qu’acteur culturel. Pour ce faire, je voudrais léguer quelque chose de consistant à la jeunesse de mon pays, au monde et à la postérité. La gloire est dépassée car elle est derrière moi. Je veux vraiment occuper mon temps à faire des propositions. Tout ce que je fais tourne autour de cet axe. Je propose des choses au public. Si les gens prennent, c’est bon, sinon aussi, c’est bon. Car, au moins, j’aurais fait mon devoir. Je joue pour exister et c’est aussi simple que cela.
« La gloire est derrière moi, je joue pour exister » Peut – on en savoir un peu sur le contenu de cet album ?
Les deux principaux thèmes abordés dans cet album sont relatifs à l’enfance et à l’émigration clandestine. Ce ne sont pas des thèmes nouveaux, je veux juste apporter ma propre vision des choses. En ce qui concerne le thème de l’enfance, je suis d’avis qu’il faut arrêter d’agresser cette couche juvénile. a travers cet album, je lance un cri d’alerte. Nous, adultes, donnons une mauvaise image aux enfants et nous les agressons. Nous leur faisons subir des choses qu’ils ne méritent pas. Je peux dire que les agressions dont sont victimes les enfants sont d’ordre physique et surtout moral. Les adultes mentent, volent, se battent. Ils oublient que les enfants observent et surtout… copient. Nos parents nous ont toujours conseillé de toujours faire du bien et de ne jamais faire le mal. Pourtant, ce sont ces mêmes adultes qui transgressent toutes ces règles. Je me mets à la place de l’enfant pour constater qu’il y a problème. C’est mon propre parent qui transgresse le premier les règles établies. On doit revoir nos attitudes. il faut revoir la mentalité des enfants en les éduquant dans un esprit culturel, économique et politique. il faut les mettre sur les rails et les aider à traverser la rue de la vie. Je ne me limite pas à la façade car tout le monde a déjà chanté ce thème.
Comment expliquez- vous ce lien si particulier avec les enfants ?
Je dois avouer que je suis un grand enfant. Encore une fois, et à l’image d’un réalisateur de cinéma, quand l’enfant accompagne un adulte, il a tendance à baisser la tête et l’enfant à la relever. Ce qui fait que leurs yeux se croisent au juste milieu. Et moi, je veux être à ce point précis. Je veux être à la fois à la place de l’enfant et de l’adulte. Nous faisons subir aux enfants des choses qu’ils ne méritent pas. Je vous informe que je suis aussi le président d’une association basée à Somone et qui s’occupe de l’enfance. Ce qui signifie que cela me préoccupe vraiment. Je me sens tellement concerné que ça devient pratiquement une chose normale que de chanter pour évoquer ce sujet intarissable à mon niveau.
Les enfants constituent un fonds de commerce et pas mal d’artistes en profitent. Qu’est –ce qui vous motive, vous ?
Aujourd’hui, le monde va très vite et les enfants suivent ce rythme. Je crois que le véritable danger qui guette les enfants, c’est internet. Autant ils fréquentent cet outil autant ils en deviennent dépendants et se dépersonnalisent. Est-ce qu’il y a un moyen provenant de l’autorité pour aller à la source de la malédiction ? L’internet tel qu’il est utilisé par l’enfant est une malédiction. Les enfants vont vers la perdition. Des sites immoraux sont souvent visités par des enfants. Tout le monde a eu à déplorer ce fait. Moi, en tant qu’artiste, je le déplore. Cependant, j’essaye aussi de trouver des solutions. J’ai vraiment envie d’aller à la source et dire non à cette malédiction. Il faut que l’internet soit pris positivement. C’est un problème que nous, les artistes, devrons régler car les enfants ne le feront jamais à notre place. il faut donc vraiment protéger les enfants et non se servir d’eux ou en faire un fonds de commerce.
Dans l’album vous abordez également l’émigration clandestine ?
Je dis non à l’esclavage car à un moment donné, nos parents libyens ont eu à adopter un comportement qui n’était pas du tout africain. J’ai choisi de les citer pour exprimer toute mon indignation. nous avons tous pu voir sur internet ces images insoutenables et ces pratiques inhumaines infligées à nos frères migrants. Je dis : plus jamais ça et j’ai même réalisé un clip documentaire pour mieux aborder le sujet.
Le grand absent de l’album, c’est votre regretté frère Habib, pourquoi vous ne lui avez pas rendu hommage?
Si, je vais bien sûr lui rendre hommage. Il y a tellement d’hommages rendus à Habib que je me suis dit qu’il serait de trop que j’en fasse maintenant. Je peux juste parler de celui de notre ami Jules Guèye qui est très bien apprécié et qui est régulièrement diffusé sur nos écrans. Il n’empêche que j’ai composé quelque chose en son honneur et je le dévoilerai quand on célèbrera l’an un de son décès dans deux ou trois mois. Et comme moi je n’aime pas faire de vagues, je préfère travailler en coulisses et dans l’ombre. Sans beaucoup de bruit, je vais lui faire un hommage et ce sera solennel en ce moment choisi.
Pour cet album, Coumba Gawlo en est la marraine. Pourquoi ce choix sur elle ?
Je crois que la raison est évidente. Déjà, elle est ambassadrice et elle œuvre beaucoup pour l’enfance et pour la Femme. Elle a été tellement touchée quand je lui ai annoncée qu’elle était la marraine de l’album. Elle m’a dit qu’elle sera à mes côtés et que ce choix lui fait énormément plaisir. Je crois que le choix est mérité et il n’est pas de trop…
Vous êtes greffier, vos collègues ont suivi une série de grèves. Comment percevez- vous cela ?
Je m’intéresse toujours à cette épineuse question. Il y a un avocat qui m’a dit un jour : « vieux, je suis passé plusieurs fois à ton bureau et je ne t’ai pas trouvé ». Je lui ai répondu que mon bureau c’est la scène. C’est juste une petite anecdote ! Mais je me dois de chanter le monde du greffe. C’est un monde qui présente beaucoup de problèmes. C’est vrai que ces temps derniers, ils étaient en grève et cela avait pratiquement suspendu tout le fonctionnement de la Justice. Eux, ils déclament et moi je chante. Je le fais à la suite du « blues du juge ». Tout le monde sait ce que signifie le blues. Je veux dire dans cette chanson que le juge, pris isolément, est un être comme vous et moi. C’est-à-dire un être avec ses sens, ses qualités ses défauts .et pourtant, la société lui a donné un rôle et il doit enfiler la robe. Une fois qu’il enfile cet habit, il cesse d’être un simple être humain. Voilà toute l’ambigüité qu’il y a dans cette position de juge. On demande aux juges d’être à la fois humains et surhumains.
Musicalement que peut-on attendre en écoutant cet album.
Tantôt, je disais que j’ai proposé et c’est ce que j’ai fait. le producteur a toujours imposé son diktat à l’artiste et c’est depuis toujours ainsi. Moi, actuellement, je peux me permettre de faire tout ce que je veux dans la musique et de ne suivre que mon feeling. J’ai fait du jazz pendant une trentaine d’années, mais le jazz a été combattu parce qu’il n’y a presque pas eu d’émissions qui lui était consacrée. Quand on fait un album, c’est pour un public. la presse est notre relais, mais si le public n’est pas avisé ni informé, il ne peut en profiter. J’ai été combattu car avec mon langage acerbe, j’ai eu à critiquer le festival de Jazz de Saint -louis. Et depuis lors, vous ne m’entendez plus dans ce festival. et cela est presque une hérésie. Vous, journalistes, savez qu’il y a un festival de jazz qui se passe au Sénégal. vous êtes les premiers à vous poser la question à savoir pourquoi vieux Mac Faye n’est pas dans la programmation. Ce sont des questions que les gens se posent. Moi je leur explique que je dis ce que je pense parce que c’est un domaine que je connais bien. Mais comme cela n’a pas l’heur de plaire aux organisateurs, on m’a sanctionné en me rayant complètement de la programmation du festival de jazz de Saint -louis. Aujourd’hui, je suis au regret de constater que si je vais à Saint louis, c’est parce que ce sont des toubabs qui m’y ont amené. Je regrette que les toubabs soient mieux avertis et plus culturels que les Sénégalais. Je déplore énormément cet état de fait. en plus, les quelques clubs de jazz qui existaient au début, ont été envahis par d’autres artistes qui ne faisaient pas dans le jazz, mais qui étaient obligés de changer de fusil d’épaule car les boites de nuit ne prospèrent plus. Progressivement, Vieux Mac Faye a été écarté de façon très naturelle. Après avoir déploré tout cela, j’ai viré vers le blues. J’ai viré dans le blues puis l’afro blues qui est plus consommable et consommé. il est beaucoup plus perceptible par le profane que le jazz. Voilà pourquoi j’excelle aujourd’hui dans l’afro blues. Il y a le titre « assalo » qui se trouve dans l’album et dans lequel je chante la Sicap rue 10, mon fief qui m’a vu grandir. En écoutant ce titre, vous allez sans doute percevoir très clairement les conséquences de ce revirement.
Vous avez dit que vous allez désormais proposer. Où en êtes – vous avec la formation et de votre école de musique « Arc en sons » ?
La formation est mon crédo. Je suis partenaire de la mairie de Dakar et nous œuvrons pour la mise en place d’infrastructures éducatives musicales. Je suis aussi partenaire d’ONG qui vont venir s’établir au Sénégal pour se mouvoir dans ce domaine. C’est par rapport à mon expérience que j’ai eue en 1983 quand j’ouvrais mon école de musique sur fonds propres. Ce n’était pas évident et on avait commencé à travailler. Pour la petite histoire, Serigne Modou Kara Mbacké m’avait envoyé cent élèves de l’orchestre philarmonique. Malheureusement, l’expérience n’a pas perduré et j’ai dû arrêter la collaboration. Cela m’a posé un énorme préjudice. Bref, cela m’avait refroidi. Mais je n’ai pas baissé les bras et j’ai repris. Le monde sénégalais a besoin de cette musique. L’instrument est en train de perdre du terrain. Au Sénégal, il y a trop de voix et peu d’instruments. Beaucoup de personnes se disent musiciens professionnels et sont incapables de reconnaitre les composants d’un accord de do majeur et même faire la différence entre un violoncelle et un violon. Ou un saxophone d’une trompette. C’est vraiment très grave.
Il y a donc un vrai problème ?
Bien sûr, il y a un sérieux problème ! Et justement, nous voulons arriver à bout de ce problème. C’est pourquoi je me sens investi de cette volonté de remettre les choses en place. Il faut que les gens qui gravitent autour de la culture luttent contre ces carences. En ce moment là, les gens vont revenir à la musique. C’est pourquoi il est impérativement recommandé à tous les chanteurs de jouer d’un instrument d’harmonie. C’est la guitare et le piano qui permettent de faire simultanément plusieurs notes. il y a un problème que tout le monde connait et il faut aller au fond des choses.
A la veille des élections et des remous sur le parrainage que dites- vous à vos compatriotes ?
Je suis un citoyen et à ce titre, je veux juste que la paix règne et que tout se passe dans le calme. la politique n’est pas ma tasse de thé. Je livre mes messages à travers mes chansons et je pense que j’ai une voix assez audible pour aborder des sujets porteurs. J’ai toujours livré mon avis et je suis convaincu que notre Sénégal sera au-dessus de toutes les contingences. Ce pays sera construit par tous les citoyens. et depuis toujours, j’ai voulu jouer ma partition sans trop de vagues. Je vais poursuivre ma mission à mon rythme tout en espérant que tout se passera dans le calme, la paix et la discipline.
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UNE LANGUE NATIONALE COMME LANGUE OFFICIELLE
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Vu la mosaïque des langues parlées au Sénégal, certains citoyens proposent d'opter pour le Wolof, parlée majoritairement dans le pays, comme langue officielle - VIDÉO EN PULAAR
Youssouf Ba et Lamarana Diallo |
Publication 30/01/2019
#Enjeux2019 - C’est au moment où le débat sur la question des langues nationales est sur toutes les lèvres que des Peulh ont plaidé pour la cause du wolof. Pour certains d'entre eux, le Sénégal peut faire de cette langue parlée sur presque toute l’étendue du territoire nationale, sa langue officielle.
Voir la vidéo en pulaar.
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CE QUE NOUS ATTENDONS DU FUTUR PRÉSIDENT
EXCLUSIF SENEPLUS Enjeux2019 – La question environnementale, l’emploi des jeunes, le panier de la ménagère - Des sénégalais déclinent leurs attentes en vue de la prochaine présidentielle - VIDÉO EN WOLOF
#Enjeux2019 - A quelques jours de l’ouverture de la campagne électorale, des sénégalais évoquent au micro de www.seneplus.com, leurs attentes vis-à-vis du prochain chef de l'Etat. `
Tout en reconnaissant les réalisations du président sortant, ils estiment que le futur locataire du palais situé à l'avenue Roume, devrait mettre l’accent sur la politique sociale, l’emploi des jeunes, la question de l’environnement, entre autres.
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PAR ABDOULAYE ELIMANE KANE
PLACER LA CULTURE AU CŒUR DU DÉVELOPPEMENT
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Si au Sénégal il faut se féliciter de la promotion prodigieuse des arts plastiques, il convient dans le même temps de s’inquiéter de l’espace dévolu aux arts vivants qui se rétrécit comme peau de chagrin
#Enjeux2019 - Cette contribution a pour seule objectif de poser en termes généraux des axes de réflexion à partir d'un constat : la persistance des déséquilibres imputables à la marginalisation de la culture à une époque où l’on va répétant que le développement durable est le nouveau paradigme auquel il faut accorder toute chose.
L’idée est d’inviter tous les acteurs à une réflexion sur la question urgente, voire vitale suivante : comment, dans un monde "globalisé" relancer la culture avec le concours d'un Etat stratège mais non interventionniste ; par le biais de la revivification des initiatives et entreprises locales ; et grâce à des politiques culturelles élaborées de manière participative et inclusive pour placer la culture au cœur du développement ?
Les politiques culturelles des indépendances à nos jours sont passées d'une sorte d'âge d'or (sous Senghor) à un contexte de crise qui a dégradé sérieusement les possibilités de politiques de promotion de la culture du fait de mesures d'ajustement dont les effets demeurent encore en dépit de la fin officiellement prescrite à ces politiques par les institutions dites "d'aide au développement".
Les sociétés africaines ont toujours été des sociétés créatives, à toutes les périodes de leur histoire mouvementée, y compris à l’époque coloniale et aujourd’hui encore malgré les conséquences durables de politiques d’ajustement internes et externes. Hier comme aujourd’hui ce n’est pas vers ceux qui la vivent et l’alimentent à la base que vont les supports et les subsides nécessaires à la préservation et à la promotion des cultures et des patrimoines. Les structures et les élites (souvent urbaines) qui reçoivent massivement et prioritairement ces moyens ne manquent certes pas de mérite mais elles ne constituent pas une masse critique susceptible de faire prendre sérieusement en compte la culture comme pilier du développement durable. Il suffit pour s’en rendre compte de se poser une question : quelle part de ressources dédiées à la culture revient aux collectivités, surtout celles du monde rural, dans le cadre de la décentralisation et du transfert des compétences ?
- Culture et civilisation -
La vie culturelle dans notre pays se manifeste à travers quatre sphères qui n'ont ni le même âge, ni les mêmes moyens, ni la même efficacité ; sphères parfois hétérogènes, parfois imbriquées : traditions/coutumes ; spiritualité et pratiques religieuses ; programmes gouvernementaux ; créativité et production d'acteurs et d'entreprises (du secteur public et du privé) exploitant les opportunités, favorisées par l’existence de technologies révolutionnaires et d'un cyberespace aux offres prodigieuses. Un premier sujet de réflexion découle de ce constat pour notre époque, pour l’Afrique et notamment pour le Sénégal : la nécessité d’évaluer les rapports entre culture et civilisation.
La culture renvoie au sol, au sang, à la patrie, aux traditions, à la langue, aux legs divers venus des générations successives. Cette définition de la culture peut dans son interprétation donner lieu à la conception de types de conservatismes que tout oppose : conservatisme rétrograde et conservatisme de nécessité. Le premier, - évidence, étriqué et sectaire - est passéiste et producteur de ce qu’Amine Malouf a appelé si justement des " identités meurtrières". Le deuxième, dont le seul souci est de donner la place qui lui revient à l’image et à l'estime de soi, s'avère compatible avec la construction d'une société ouverte et la mise en perspective de ce que l'Afrique et les Africains apportent à la réalisation de l'universel et d’une mondialisation non unilatérale.
La civilisation concerne les progrès accomplis et qui propulsent l’humanité vers plus de savoirs partagés, plus de pouvoir sur la nature, plus d’harmonie dans les cadres sociaux ainsi qu’une grande, mais relative maitrise du temps et de l’espace. Sous ce rapport des déséquilibres anciens et persistants montrent que la crise durable que connaissent nos pays est liée pour une part non négligeable à l’infantilisation et à la marginalisation de la question culturelle, entendue au sens indiqué plus haut, en dépit de toute la rhétorique déployée pour dire le contraire.
Aussi importe-t-il de tenir compte des nombreuses études portant sur cette problématique et qui pour l'essentiel invitent à redéfinir des liens possibles entre politiques de développement, politiques culturelles et politiques de la diversité culturelle. La nécessité de cette redéfinition est apparue avec les débats sur le concept de durabilité. L’avertissement le plus cinglant et le plus instructif est celui- ci : faire de la culture un pilier réel et crédible du développement durable ou prendre le risque de perpétuer les déséquilibres et par voie de conséquence, tous les facteurs d’extraversion, de dépendance et de fractures sociales en contradiction totale avec le concept de développement durable.
Des indépendances à nos jours des offres de politiques culturelles ont été faites par les régimes successifs, avec leurs mérites et leurs limites. Il ne s’agit pas ici de les comparer ou de les évaluer. Ce papier voudrait se contenter de rappeler qu'en une matière comme celle-là, il est bon de remettre l'ouvrage sur le métier en réitérant certaines questions dont les implications politiques, économiques et sociales peuvent être lourdes de dangers.
- Du rôle de l'Etat -
La marche du temps a rendu nécessaire la redéfinition des moyens et du rôle de l’Etat en matière de politique culturelle. Notamment les conditions d’un passage maitrisé d’une situation d’Etat mécène et interventionniste à une ère de partage des responsabilités et des initiatives avec des acteurs culturels relevant de sphères les plus variées. Aussi importe-t-il de toujours bien identifier la vision et de se demander si elle est bonne. Supposons qu’elle se limite à soutenir la création et la créativité afin de laisser aux acteurs culturels individuels, collectifs ou institutionnels la latitude d’entreprendre et de créer librement. Même réduit à ces deux missions ce rôle de l’Etat n’en demeure pas moins essentiel à condition de ne pas perdre de vue les prérogatives et obligations qui s’y attachent.
Dans un souci d'alerte et de construction d'un espace d'échange il est utile, à ce stade, de noter que certains indices incitent à se demander si les objectifs stratégiques ne sont pas brouillés ou insuffisamment définis. Par exemple, si dans notre pays il faut se féliciter de la promotion prodigieuse des arts plastiques, il convient dans le même temps de s’inquiéter de l’espace dévolu aux arts vivants et qui se rétrécit comme peau de chagrin. Pour ne prendre qu’un exemple symbolique et symptomatique : les sorts respectifs du Théâtre National D. Sorano et du Grand Théâtre. Le premier fut très longtemps le cœur palpitant de la vie culturelle sénégalaise. Il est devenu presque aphone et invisible. Le deuxième n’arrive pas à sortir de son état de salle de spectacles de variétés musicales et politiques. On ne lui connait jusqu' à ce jour aucune création qui justifie son statut de théâtre. Le sort du cinéma, de l'édition, de la danse et de quelques autres disciplines ayant la même dignité que ceux qui occupent le haut du pavé mérite aussi de faire l'objet d'une attention soutenue et d'actions promotrices décisives.
Par ailleurs tous les spécialistes de la culture - et Dieu sait si notre pays en regorge dans le département chargé de conduire cette politique et en dehors – savent qu’entre patrimoine et créativité, il y a un rapport indissoluble de complémentarité et de soutien pour ne pas dire dialectique. Le recensement de notre patrimoine culturel fait partie des initiatives et des actions continues entrepris par les pouvoirs publics bien avant notre accès à la souveraineté internationale. Mais comment accroitre ce patrimoine si des leviers essentiels de la créativité accusent un retard aussi considérable que ceux qu'ont connu la Bibliothèque Nationale, la Maison des Archives, la création d'un musée d'arts plastiques, le mobilier national, le mémorial de Gorée, les Manufactures d'Arts décoratifs : une vingtaine d'années pour certains de ces projets.
- Changer de regard et de perspective -
Je voudrais en venir et pour terminer cette brève contribution à ce qui me parait être l’enjeu fondamental et le défi majeur à relever : un changement de regard et de perspective. Impulser la culture non plus par le haut mais à partir des territoires, des collectivités locales et des identités de base bien comprises. Un tel changement de perspective est porteur d’avantages multiples aux plans économique, social et culturel. Il prépare et rend supportable le dialogue ou la confrontation inévitables du local et du global. Il favorise la continuation et l’approfondissement des relations transfrontalières d’échanges et de coopération millénaires entre régions et pays de la sous-région. Il offre au développement durable une assise forte parce qu’assumée et mise en perspectives par les citoyens à la base.
Sous ce rapport il est impératif pour notre pays de prêter une grande attention à la signification et aux possibilités intrinsèques du festival national des arts et de la culture. Faire l’évaluation objective de ses éditions successives en vue de mettre les résultats d’une telle investigation en rapport avec l’esprit qui avait motivé cette initiative en vue de se recentrer sur la stratégie. Les trois piliers retenus pour mettre en œuvre et préserver la dynamique de ce projet novateur et stratégique sont : la diversité, l'initiative locale et la conscience citoyenne d'appartenance à la République et à ses valeurs. C’est la voie royale pour rompre avec la dépendance vis-à-vis de l’extérieur mais aussi en finir avec les aléas de la vie politique qui souvent subordonne la promotion de ce sous-secteur à des priorités et à caprices qui font oublier la construction du bien commun
Etre attentif à l'évolution du monde et y prendre part c'est, par le biais de la créativité et des patrimoines, donner ou restituer à des acteurs libres, confiants en eux- mêmes et fiers de projeter à travers leurs œuvres l'image qu'ils ont d'eux-mêmes, les moyens et la latitude d’entreprendre pour créer des richesses, mais aussi de nouvelles raisons de vivre.
Abdoulaye Elimane Kane est professeur des Universités à la retraite. Membre fondateur du Syndicat Autonome du Supérieur (SAES), il a milité successivement au Rassemblement Démocratique National dirigé alors par le Professeur Cheikh Anta Diop, au Parti pour la Libération du Peuple et au Parti Socialiste. Il a occupé diverses fonctions académiques et administratives : chef du département de philosophie, inspecteur général de philosophie, ministre de la communication et ministre de la culture.
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TÉMOIGNAGE STUPÉFIANT D'UN GAGNANT DE LOTO
Ce jeune français alors qu’il était sur le point de perdre sa maison au profit d’une banque, a gagné 168 millions au loto et a décidé de mener une vie de nabab coupé de sa famille : bon vin, caviar, femmes, palaces. Telle est sa nouvelle vie. Découvrez-là
Il a gagné 168 millions d’euros (soit 110 milliards de FcFA et il a décidé de profiter au grand maximum presque à l’insu de ses parents. Du jour au lendemain, il a commencé à mener une vi de nabab : palace, Lamborghini, Ferrari, voici le témoignage glaçant d’un fils d’ouvrier devenu accidentellement riche. Le jeune français comprend tout de même que l’argent ne fait pas le bonheur, mais y contribue.
LA GRANDE ÉMISSION RADIO "CONFLUENCES"
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LES CLÉS D'UNE ÉLECTION
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Les primo-votants, la victoire au premier tour, une campagne émaillée de fake news - Barka Ba et Samba Dialimpa Badji font le tour de l'actualité politique pré-électorale au micro parisien d'Elgas, Mbougar et leurs amis
#Enjeux2019 - Des candidats écartés à tort ou à raison, une justice accusée de rouler pour l'exécutif, l'amplification des fake news, un candidat "ovni" devenu la tête de gondole des adversaires du régime. Le Sénégal vit bien une atmosphère électorale tendue, mais pas tout à fait nouvelle, selon les invités de Confluences.
A en croire Barka Ba, le paysage politique sénégalais a toujours été relativement marqué par un pic de tension à l'approche d'échéances électorales. "Le fait nouveau cette fois concerne les affaires judiciaires qui jalonne cette période", estime Amina Thior. Un secteur judiciaire devenu exécutant des desiderata de l'exécutif, selon les intervenants. Ils en veulent pour preuve, le passage en force sur la question du parrainage et la disqualification entre autres, de Khalifa Sall et Karim Wade, pour des raisons douteuses.
Ce qui fait dire à Mohamed Mbougar Sarr que le Sénégal peut se réclamer d'une démocratie, mais pas d'un Etat de droit solide.
Si l'absence des partis historiques tels que le PDS et le PS est notoire, elle ne saurait contribuer d'emblée à une réélection dès le premier tour du chef de l'Etat sortant, tempèrent Samba Dialimpa Badji et Barka Ba. Ce dernier estime en effet que le président de la République, malgré un bilan infrastructurel tangible, n'a pas su décrypter le message envoyé par les Sénégalais. Les primo-votants dont la colère est en train de sourdre pourraient être défavorables à Macky Sall, estime-t-il.
Un noyau d'électeurs dont la contestation grandit et que le candidat Ousmane Sonko semble séduire avec un discours atypique. "Il a réussi la prouesse de passer pour le moment devant Idrissa Seck comme challenger de Macky Sall. Mais le défi est de voir quel score fera-t-il à la présidentielle", affirme Samba Dialimpa Badji.
La question des fake news, la revue de presse internationale et le forum de Davos a également été abordé par les chroniqueurs de Confluences.
Ecoutez cette grande émission radio de SenePlus, produite et présentée depuis Paris par Elgas et ses chroniqueurs Amina Thior, Mbougar Sarr et Lamine Faye.
Sur les réseaux sociaux, #Enjeux2019.
SANS DÉTOUR AVEC MAMADOU NDOYE
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NOUS N'ALLONS VERS RIEN DE BON
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - La violence est déjà là - Les coups de force du pouvoir vont continuer - Nous avons un problème à la fois sociale, démocratique et économique qui bloque notre pays - SANS DÉTOUR AVEC MAMADOU NDOYE
#Enjeux2019 - Comme beaucoup d'observateurs de la scène politique, Mamadou Ndoye estime que le Sénégal va vers des lendemain sombres. Selon l'ancien ministre, le contexte pré-électoral bouillonnant risque de s'embraser à tout moment, puisque dit-il, le chef de l'Etat s'est fixé dès le début de son mandat comme objectif, sa réélection. "Nous avons une tradition politique très mauvaise au Sénégal", affirme-t-il, pointant du doigt, les alliances sans aucune base programmatique et fondé sur ce qu'il appelle "l'idéologie alimentaire".
Selon l'invité de Sans Détour, Macky Sall devenu tout puissant s'est employé soit à réduire à néant, les remparts de la société, tels que la justice , les syndicats ou les chefferies traditionnelles. "La présidence a la main haute sur la justice. Regardez ce qu'est devenue l'opposition", a déclaré Mamadou Ndoye. L'ancien secrétaire général de la Ligue Démocratique, estime par ailleurs que le taux d'analphabétisme et celui de la population scolarisable absente des écoles, constituent les plus gros scandales du Sénégal.
Voir vidéo de la grande émission télé de SenePlus en partenariat avec l'excellente école d'images numériques Sup'Imax. Cette édition est présentée par Momar Seyni Ndiaye assisté de deux éditorialistes Charles Owens Ndiaye et Charles Faye.