«Ceux qui tenteront de perturber la libre expression du suffrage des Sénégalais seront punis conformément à la loi». Le Secrétaire général, porte-parole du Gouvernement Seydou Guèye a ainsi réagi, « à l’appel à la violence et aux propos jugés subversifs tenus par l’ancien président Abdoulaye Wade lors de ses récentes sorties».
Depuis qu’il a foulé le sol Sénégalais, le 7 Février dernier, l’ancien Chef d’Etat Abdoulaye Wade a appelé les populations au boycott de l’élection Présidentielle, à mettre le feu aux bureaux de vote, puis aux cartes d’identité, ensuite aux bulletins de vote mais hors des lieux de vote… Traités de tous les noms d’oiseau, le Président sortant Macky Sall en a aussi pris pour son grade à chacune des sorties de l’ex-locataire du Palais de la République. Jusqu’ici, le camp de Macky Sall semblait mettre un tel discours sur le compte d’un homme de 94 ans, désespéré de ne plus être au pouvoir et qu’on ne peut poursuivre en justice, pour respect pour son âge. Mais le Pape du Sopi a poussé le bouchon trop loin. Ce qui a fini par faire réagir le Gouvernement via son porte-parole Seydou Guèye. «Ceux qui tenteront de perturber la libre expression du suffrage des Sénégalais seront punis conformément à la loi. Le Gouvernement prendra toute mesure conservatoire nécessaire afin que la sécurité des citoyens soit assurée sur l’entendue du territoire national », lit-on dans le communiqué. Auparavant, le porte-parole du Gouvernement a rappelé que : «faisant suite
aux propos irresponsables et subversifs maintes fois réitérés par Monsieur Abdoulaye Wade, y compris ce mercredi 13 février 2019 lors d’un point de presse, le Gouvernement rappelle solennellement que le Sénégal, Etat de droit, n’acceptera pas que ses lois et règlements soient bafoués. Aussi, le Gouvernement condamne-t-il fermement cette attitude permanente de subversion, d’appel à la violence et à l’insurrection, de provocation et de défiance à l’encontre de la loi et des Institutions de la République, entretenue par Monsieur Abdoulaye Wade. Le Gouvernement y fera face sans faiblesse aucune». D’après lui, gouvernement avertit que l’attitude de Wade, qui n’est pas candidat à l’élection présidentielle du 24 février 2019, ne sera pas tolérée par l’autorité publique.
Le Gouvernement a aussi fait remarquer que pendant la durée de la campagne électorale, seuls les candidats à l’élection présidentielle sont autorisés à battre campagne. Quant aux citoyens, ils peuvent être rassurés en sachant que l’Etat a déjà pris toutes les dispositions requises pour le bon déroulement des opérations électorales.
J'AI PEUR QUE MES ADVERSAIRES NE DECLARENT FORFAIT AVANT L'ECHEANCE
EN CE DIXIEME JOUR DE CAMPAGNE DE LA COALITION PRESIDENTIELLE, MACKY SALL A ENGAGE LE SALOUM, APRES AVOIR BOUCLE L’ETAPE DE LA CASAMANCE PAR BOUNKILING. DANS UN GRAND MEETING A NIORO, IL A SOUTENU QU’EN RAISON DE LA GRANDE MOBILISATION AUTOUR DE SA PERSONNE, IL A PEUR DE VOIR SES ADVERSAIRES DECLARER FORFAIT AVANT LE SCRUTIN.
Le leader de la coalition présidentielle se montre confiant à quelques jours du scrutin du 24 février 2019. La preuve, il ne cesse de railler ses adversaires ces derniers jours. Hier encore, il a soutenu avoir peur que ses adversaires déclarent forfait avant l'échéance avec des prétextes du genre qu'ils ont des maux de dos et autres. Ce qui motive un tel discours chez le chef de l’Etat, ce sont les foules qui l’ont suivi en Casamance, Kédougou, Tambacounda, Matam, Saint-Louis, Louga et Touba –Mbacké. «Je suis rassuré. Je peux vous dire que le match est déjà scellé», déclare-t-il.
Par ailleurs, le Président sortant a remercié devant la foule nombreuse à Nioro le président de l’Assemblée nationale qui, selon lui, fait partie des sages du pays qui ont accepté la volonté divine, sachant que c’est Dieu qui l’a porté au pouvoir. A la suite de cela, il s’en est pris à ceux qui passent tout leur temps à le critiquer en soutenant qu’il n’a rien réalisé durant ces sept dernières années. «C’est de la malhonnêteté », fulmine-t-il tout en se demandant si ces gens-là ne passent pas par Dinguiraye – Nioro - Keur Ayib, le Pont de Farafenni pour se rendre en Casamance en prenant la Rn6. «Avant mon magistère, tout le monde savait les difficultés auxquelles les gens étaient confrontés entre Kaolack -Fatick, Kaolack- Kaffrine- Kounghel, Gossas Diourbel. Cela est devenu un vieux souvenir.» De la même manière, dit-il, qu’ils prennent l’autoroute Ila Touba pour rallier la ville sainte. Poursuivant, il affirme avoir réalisé dans la région de Kaolack particulièrement dans le département de Nioro de nombreuses routes. «Les populations de Nioro ne diront pas le contraire avec tous les problèmes des ravins que vous aviez depuis l'indépendance et qui posaient d'énormes difficultés sur l’agriculture. Tous ces problèmes-là sont rangés dans les tiroirs de l'histoire», a-t-il soutenu.
Même dans le domaine agricole, dit-il, ses détracteurs véhiculent l’idée selon laquelle son gouvernement est nul et "thiouné". Commentaire: « Je me demande seulement comment un nul peut réaliser toutes ces prouesses dans le domaine agricole. Le prix du kilo de l'arachide n'a jamais dépassé 150 Fcfa, c'est avec moi qu'il est passé à 210 Fcfa. Il a fallu que l’Etat mette des dispositions pour la différence et on a fait un protocole d’accord entre Etat et les huiliers d'un montant de 20 milliards que l'Etat du Sénégal a payé pour que les pays puissent acheter l'arachide à un tel prix. En 2018 on a éliminé toutes les taxes pour faciliter l'exportation de l’arachide parce que nos huiliers ne peuvent pas tout en acheter. Et pour cela, l’Etat a renoncé à 9 milliards FCFA de taxe pour l’exportation de plus 367 998 tonnes. Avant 2012, on n’a jamais dépassé 60.000 tonnes pour toute l'année. Et pour cette campagne, 97 milliards ont été mobilisés depuis le debout de la collecte au mois décembre et injectés dans le monde rural. A heure où je vous parle 193.000 tonnes d'arachides ont été exportées vers la Chine et à l'étranger et les huiliers ont pris les 140.000 tonnes. Le capital semencier était en 2012 à 6 000 tonnes ; aujourd'hui on est à 55.000 tonnes de semence certifiée». Tout ceci montre, selon Macky Sall, les productions records depuis 2 ans successivement avec un surplus de 1,432 millions tonnes d’arachides.
Avant lui, Moustapha Niasse qui avait pris la parole a soutenu que depuis 10 jours Macky Sall est à l’intérieur du pays à la rencontre des populations pour leur présenter son solide bilan irréfutable. «Nous prions que Dieu te redonne le pouvoir, que tu puisses continuer pour encore cinq ans. C'est Dieu qui donne le pouvoir, qu'il fasse que les Sénégalais te portent au pouvoir le 24 février. Si les gens sont vraiment conséquents, ils doivent savoir à qui donner leur carte », dit-il. Quant à Serigne Mbaye Thiam, il a soutenu que les comités électoraux sont partis vers les gens à la base pour effectuer une campagne de communication sans tambour ni trompette sur les réalisations du chef de l’Etat. Il ajoute que Mamadou Moustapha Ba a également assuré une conférence publique sur le PAP2 qui a convaincu d’aucuns dans la région. «Le 24fevrier, Nioro ne te fera pas honte», déclare Serigne Mbaye Thiam.
MES ADVERSAIRES NE ME FONT PAS PEUR, C’EST VOUS QUI M’INQUIETEZ
Macky sall parle aux responsables de son parti depuis Bounkiling
Le candidat de Benno Bokk Yakaar (Bby) a présidé, hier, un dernier meeting en Casamance dans le département de Bounkiling avant d’entamer un nouveau cycle, celui de Kaolack. macky Sall en a profité pour passer un message aux responsables de Bby partout où ils se trouvent dans le pays. Il estime qu’entre ses concurrents et lui, il n’y a pas combat et que son seul défi reste l’unité, sans quoi la coalition sera affaiblie.
Macky Sall s'est réjoui, hier, de la forte mobilisation notée dans tous les départements où il est passé jusque-là. A l’en croire, les Sénégalais ne sont pas dupes et savent là où se trouve leur intérêt.Pour lui, le peuple est conscient que ce n’est pas sûr de suivre des aventuriers. Rassuré par ce qu’il a vu jusque-là, le candidat de la mouvance présidentielle pense que leur seul défi est l’unité. «C'est la seule chose que j'attends de vous, parce que mes adversaires ne me font pas peur. Si cela ne dépend que d’eux, sachez que j’ai la conscience tranquille. C’est vous qui m’inquiétez, je vous demande de vous unir», a-t-il clamé. Toutefois, Macky Sall soutient que c’est une évidence que les choses sont déjà pliées et que la victoire lui est acquise. «Hala Gassi ; Afaga ; Abanta», s’est-il exprimé en Pulaar, Serer et Manding pour dire que la messe est déjà dite.
Auparavant, Macky Sall, qui est venu battre campagne à Bounkiling pour sa réélection le 24 février 2019, est largement revenu sur les potentialités économiques de la localité. Ce département dispose, selon lui, de ressources forestières et fauniques importantes sur lesquelles il faudra s’appuyer pour développer la localité. Ceci va être facilité par le désenclavement de la région qui, dit-il, a déjà commencé avec le pont de Farafégny et la reprise de la route Sénoba-Ziguinchor-Mpack. «On va démarrer ce projet cette année, si Dieu le veut», précise-til. Ainsi, le fait de se rendre à Bounkiling sera comparable à Dakar-Kébémer. Surtout qu’il y a déjà une autoroute qui va venir jusqu’à Kaolack. «Cela va valoriser le potentiel touristique, faunique et valoriser l'agriculture, secteur clé dans lequel l’Etat a déjà beaucoup fait. On a également aménagé des vallées qui étaient en phase d’être gagnées par la salinisation à Saka Missine Mballo et Diambaki. Cela démontre que le département sera bientôt autosuffisant en riz et pourra même approvisionner les autres départements», a soutenu le chef de l’Etat sortant. En matière d'élevage, il affirme qu’il y a neuf bergeries et une aire d'abattage déjà réalisée à Bounkiling. Sans compter le pôle aquacole de Bakou avec près de 30 cages flottantes enregistrées. Concernant les pistes rurales, le candidat de BBY énumère les tronçons Saare Alkaali Bocal, Niamakoutal, entre autres. Il estime également avoir construit trois nouveaux collèges dans la zone et un Daara moderne à Bogol qui est en chantier.
En plus de la réalisation d’hôtel communautaire, il y a des financements et autres aides sociales comme la Der, les BSF, la CMU,… A préciser que de nombreux responsables locaux étaient présents: Balla Moussa Daffe, le Ministre Abdoulaye Diop, la directrice de la Pharmacie nationale d’approvisionnement Dr Anette Seck, le secrétaire exécutif de la cellule nationale pour la sécurité alimentaire, Jean Pierre Senghor, …
Le candidat de la coalition Idy2019 a tiré hier à boulets rouges sur le Président sortant dont le nom, dit-il, est synonyme, aux yeux du peuple, de la pauvreté et de la dèche. Par ailleurs, Idrissa Seck a promis aussi de restaurer la paix définitive en Casamance avant de condamner la violence dans le champ politique.
Idrissa Seck devient de plus en plus virulent contre Macky Sall. Au fur et à mesure que la campagne électorale avance, ses assauts sont plus musclés. Hier, à l’étape de Bignona, il a fusillé à bout portant le Président sortant. Accompagné de Pape Diop, Mamadou Diop Decroix et de Amsatou Sow Sidibé, le candidat de la coalition «Idy2019» qui a quitté Sédhiou dans la matinée a effectué une escale à Médina Souané où il a été reçu par le khalife, Cheikh Abdoulaye Karamba Souané dont le neveu, Kabirou Faty, dit avoir rêvé depuis un an que Idrissa Seck est élu Président du Sénégal.Idrissa Seck devient de plus en plus virulent contre Macky Sall. Au fur et à mesure que la campagne électorale avance, ses assauts sont plus musclés. Hier, à l’étape de Bignona, il a fusillé à bout portant le Président sortant.
Accompagné de Pape Diop, Mamadou Diop Decroix et de Amsatou Sow Sidibé, le candidat de la coalition «Idy2019» qui a quitté Sédhiou dans la matinée a effectué une escale à Médina Souané où il a été reçu par le khalife, Cheikh Abdoulaye Karamba Souané dont le neveu, Kabirou Faty, dit avoir rêvé depuis un an que Idrissa Seck est élu Président du Sénégal.
A Bignona, le leader de Rewmi a été accueilli à l’entrée de la ville par les militants et responsables locaux de la coalition Idy2019. De là, il a a initié une marche orange dans la ville avant de descendre en flammes le candidat sortant. «Je ne connais aucun pays au monde où les populations ont choisi le nom de leur président de la République en exercice pour traduire la détresse, la pauvreté et la dèche. Le seul pays où je connais cela, c’est le Sénégal où les populations ont choisi le nom du Président qui est synonyme de la dèche. Tout le monde dit que «deuk de bi dafa Macky, tacle-t-il.
A l’en croire, c’est la morosité économique du Sénégal qui lui vaut ce triste sobriquet. «Si au terme d’un seul mandat, le Président symbolise, aux yeux des populations, l’échec à tous les niveaux, il doit se mettre devant la glace, préparer ses valises et quitter le pouvoir», indique le président du Conseil départemental de Thiès. Pourtant, souligne le candidat de la coalition Idy2019, le Sénégal ne devait pas régresser à ce niveau parce que disposant de diverses ressources.
«Avec toutes les ressources dont dispose le Sénégal, la plus importante est celle humaine qui est d’une qualité exceptionnelle pour avoir fait ses preuves dans les organisations internationales. Pourquoi elle ne peut pas le faire au Sénégal ? C’est à cause du déficit de qualité de la politique conduite par le régime de Macky Sall», accuse Idrissa Seck.
Toutefois, ce dernier n’a pas manqué de faire un clin d’œil aux enseignants et étudiants avec la revalorisation de l’éducation et la démultiplication des centres de formation professionnelle afin que la jeunesse trouve des emplois décents. Il en a profité pour préciser qu’il ne supprimera pas les bourses familiales, mais qu’il va plutôt les renforcer pour en faire des salaires familiaux. L’objectif, dit il, est qu’il y ait un salaire dans chaque famille. Il promet la transformation des fruits et légumes de la Casamance pour mettre fin à leur pourrissement. Le leader de Rewmi promet de restaurer la paix définitive en Casamance .
Après Bignona, le caravane a fait cap sur Ziguinchor pour une marche orange. Dans le Sud, Idrissa Seck a rassuré les populations du retour de la paix définitive. «Le désir de changement prend racine dans la déception généralisée que régime actuel a provoquée chez les populations.
«A Ziguinchor au premier rang de notre politique, figure la restauration complète de la paix en Casamance qui est un don de Dieu de par ses ressources naturelles. La population, éprise d’honneur, de dignité et de volonté de développement, doit retrouver la paix intégrale pour entreprendre l’émergence de la région », affirme Idrissa Seck qui veut faire de Ziguinchor une plateforme industrielle et logistique afin que toutes les ressources soient transformées et exportées pour permettre à la jeunesse d’avoir de l’emploi.
«D’autant que le cœur du développement, c’est la valorisation de la ressource humaine. Il faut que le Gouvernement motive davantage l’enseignant parce qu’il est le premier intrant d’un système performant, ensuite vient le matériel pédagogique et les infrastructures. On a vu partout des abris provisoires ce qui n’est pas bon» dit-il savoir.
LA VIOLENCE DOIT ETRE ECARTEE DU CHAMP POLITIQUE
Par ailleurs, Idrissa Seck s’est prononcé sur l’affectation d’éléments de sécurité aux cinq candidats. «Nous n’avons pas encore reçu la notification de la mesure. Si c’est le cas, je l’accueille avec une grande satisfaction. Comme je le dis souvent, la mission première de l’Etat est de garantir la sécurité des personnes et des biens», souligne t- il. Pour lui, la campagne électorale ne doit pas être émaillée de violence. Aussi, appelle- t-il les candidats à la sérénité pour la tranquillité du pays. «Ce qui s’est passé à Tambacounda et qui s’est soldé par mort d’hommes doit être écarté de notre champ politique», dit-il.
LE CHAUFFEUR PASSE AUX AVEUX
En service à Mourchid Tv, il n’a pas cherché à nier les faits sur les circonstances de la mort de Cheikh Touré.
C’est aujourd’hui, mercredi 13 février, que le chauffeur, membre du convoi du Parti de l’Unité et du Rassemblement (PUR) du candidat Issa Sall, sera présenté au Procureur de la République. Selon les informations de Libération, il a avoué avoir roulé sur le corps du jeune Cheikh Touré, la deuxième victime des événements tragiques de Tambacounda.
En service à Mourchid Tv, il n’a pas cherché à nier les faits lors de son interrogatoire, renseigne le journal. Lequel rapporte que 27 membres, au total, de la délégation du PUR ont été arrêtés. Et, dans ce dossier, si la police s’occupe d’élucider les circonstances de la mort d’Ibrahima Diop, tué à coups de couteau dans son secteur en interrogeant les 24 membres de la sécurité rapprochée du candidat Issa Sall, la gendarmerie, elle, est chargée de l’enquête sur la mort de Cheikh Touré, âgé de 26 ans.
Quant aux membres de la garde rapprochée du candidat, ils sont encore sous enquête à la police de Tambacounda. Mais d’ores et déjà, plusieurs armes interdites (couteaux, machettes, matraques, ...) ont été saisies sur eux, d’après la source. Laquelle souligne que la police est aux trousses du « gorille » ayant assénant les coups de couteau mortels à Ibrahima Diop.
Le candidat du PUR, Issa Sall, fait face à la presse, ce mercredi, 13 février, matin pour donner sa version des faits.
Le Forum civil condamne les violences survenues à Tambacounda faisant deux morts.
Pour Birahim Seck qui présidait un atelier national de suivi-évaluation du PG3C, la sonnette d’alarme a été tirée depuis fort longtemps, mais les politiques ont fait la sourde oreille.
Les évènements malheureux survenus à Tambacounda, faisant deux morts, suite à une bagarre entre les militants de la coalition BBY et la garde rapprochée du candidat de PUR, Issa Sall, ont été condamnés par le Forum civil. En marge de l’atelier national de suivi-évaluation du PG3C, Birahim Seck a soutenu que les signes précurseurs ont été notés, mais les appels sont tombés dans l’oreille d’un sourd. « Depuis octobre 2018, le Forum Civil n’a pas cessé d’alerter sur d’éventuelles violences qui pourraient surgir lors de la période préélectorale, électorale et post -électorale. C’est pourquoi, nous déplorons la situation que nous avons constatée à Tambacounda.
Nous appelons l’opposition, mais également le pouvoir à surveiller son langage lors des meetings, mais également à surveiller l’information qu’ils véhiculent », dit-il. « La presse constitue un élément fondamental en démocratie. C’est pourquoi, nous appelons l’opposition et l’Etat à protéger ces braves gens qui ne font que recouper l’information et la transmettre aux populations », ajoute-t-il.
Révolution Du Système judiciaire
Par ailleurs, Birahim Seck a fait le constat que les candidats ont proposé des engagements dans tous les secteurs, mais c’est insuffisant. C’est pourquoi, ajoute t -il, le Forum Civil est en train de travailler sur un plan appelé « Sunu débat » pour qu’on ait un débat sur l’économie, la gouvernance et le social. En l’en croire, «le défi du régime qui va venir, c’est le défi de l’Etat de droit».
«Il faut entendre par là, le défi de la transparence et de la justice. Une justice équilibrée, transparente et une nouvelle justice qui est au service des populations et non au service d’un groupe», martèle-t-il. «On a constaté que dans le domaine de la justice les candidats se limitent aux changements du Conseil Supérieur de la Magistrature. «La justice, c’est la carrière des magistrats, c’est la relation entre le pouvoir judiciaire et l’exécutif.
Du point de vue de la gouvernance, il y a des propositions qui sont faites par les candidats, mais ce ne sont pas des propositions concluantes. On doit donner des pouvoirs à la Cour des comptes et supprimer les fonds politiques», assène Birahim Seck. « Il y a des fonds qui sont accordés aux différents Présidents de Cours que ce soit la Cour Suprême, la Cour d’Appel et le Procureur. Dans une démocratie qui se veut un Etat de droit, ces différents segments ne touchent pas à l’argent du contribuable», dénonce-t-il.
PAR JEAN MEISSA DIOP
UNE DÉMOCRATIE PIÉGÉE PAR SES ACTEURS
Chantée à travers le monde comme un modèle, la démocratie sénégalaise est, pourtant, pleine de paradoxes dont le principal est cette violence initiée par des fanatiques et encouragée en sourdine ou à haute voix par des leaders
Enquête+ |
Jean Meissa Diop |
Publication 13/02/2019
Les devins, les catastrophistes et les Cassandre auront vu juste, si la journée de violence et de morts du 11 février devrait se rééditer dans l’un quelconque des jours qui nous séparent de l’élection présidentielle de février 2019. Deux morts à Tambacounda dans les ratonnades entre deux camps de militants de deux candidats, un bus de caravaniers du Parti de l’unité et de rassemblement (Pur) qui a heurté à mort un jeune homme, des autocars en flammes et le sang qui coule à flot du corps d’une des victimes dont l’image fait encore le tour des réseaux sociaux. Déjà que, dimanche dernier 10 février, quatre gendarmes ont péri dans l’accident de leur véhicule. La campagne électorale est partie pour être des plus violentes, des plus meurtrières… Huit journalistes ont été blessés dans l’assaut contre le bus les transportant.
Images choquantes aussi que celles de deux camps entre lesquels s’interposent des policiers anti-émeutes. On se bat à coups de demi-briques de ciment et de toutes autres armes qui sont tout sauf des jouets. De la violence dans toute sa laideur et dans toute son horreur macabre, surtout celle de ce jeune homme se vidant de son sang. A leurs corps défendant, des journalistes couvrant la campagne électorale se sont retrouvés victimes collatérales ou cibles sciemment choisies. Avaient-ils ces ‘’gilets presse’’ censés les protéger contre les exactions et agressions des uns et des autres, des agressions d’où qu’elles viennent, de quelque camp que soient les agresseurs ? Certains des reporters agressés voyageaient à bord d’un véhicule mis à leur disposition par l’équipe de campagne du candidat présidentiable.
Hélas, il y a là un risque, puisqu’ils ne sont pas nombreux parmi les nervis à mesurer le sens et la portée d’un journaliste en mission commandée, a fortiori quand il arbore un gilet presse. Certains de ceux qui savent lire se tamponnent des symboles et des sacrilèges, l’essentiel et la délectation, pour eux, étant de faire mal. On ne le dirait jamais : un journaliste qui voyage dans le convoi d’un candidat en campagne autant qu’un reporter se déplaçant dans une colonne militaire devient une cible objective. Les cris ‘’Presse ! Presse !’’ des reporters de Wal Fadjri ne les avaient point sauvés des coups et du vandalisme des talibés de Cheikh Béthio Thioune, lors de la campagne électorale de février 2012. Auraient-ils raison alors les organes de presse qui optent pour l’autonomie complète de leurs envoyés spéciaux ? Il est vrai qu’au vu de l’identité des victimes, cette distance vis-à-vis des caravaniers ne protège pas de tous les dangers, ni des arbitraires aveugles. Le groupe Futurs Médias a décidé de suspendre la couverture de la campagne d’El Hadj Issa Sall, candidat du Parti de l’unité et du rassemblement (Pur), deux de ses reporters ayant été blessés dans les violences.
Chantée à travers le monde comme un modèle, la démocratie sénégalaise est, pourtant, pleine de paradoxes dont le principal est cette violence initiée par des fanatiques et encouragée en sourdine ou à haute voix par des leaders qui semblent vouloir se prouver à eux-mêmes et aux autres par un discours extrémiste.
L’un des prototypes n’est autre que l’ancien président de la République, Me Wade soi-même, qui a appelé à brûler des bureaux de vote et des cartes d’électeur-d’identité. Une démocratie dans le discours et les proclamations, mais dont les acteurs peuvent, sans craindre la contradiction, appeler leurs troupes au coup de feu (au propre comme au figuré). ‘’La démocratie sénégalaise/ou ‘’à la Sénégalaise’’ charrie souvent de ces paradoxes qu’on s’étonne de constater dans un tel système politique, écrivions-nous dans un éditorial sur www.seneplus.com, à moins de deux semaines de la campagne électorale en cours.
Les acteurs, du côté du pouvoir comme de l’opposition, clament leurs convictions dans ce système, mais se laissent aller à des actions et à des proclamations fort insolites, voire en contradiction formelle avec le jeu démocratique. En lieu et place de confrontations d’idées, on assiste plutôt à ce que le leader syndical Iba Ndiaye Diadji appela un ‘’débat physique’’. Et les tirades entendues de part et d’autre, ces temps-ci, laissent croire que les urnes ne seraient qu’une clause de style et que la violence va trancher l’adversité.
Une démocratie sénégalaise en est-elle une, tant que sa marche et son exercice doivent toujours se faire dans la violence et le sang ? La réponse (négative) tombe sous le sens.
iSSA SALL DU PUR ACCUSÉ : " CA A COMMENCE A KOLDA "
Suspendue après les violences qui ont éclaté à l’étape de Tambacounda, causant la mort de deux (2) personnes, le Parti de l’Unité et du Rassemblement (PUR) va poursuivre finalement sa campagne. La précision est faite par le candidat du PUR, El Hadji Issa Sall. Ce dernier, qui était à Ourossogui, ce mardi 12 février, est revenu sur les évènements de Tambacounda. « Ça n’a pas commencé à Tamba mais à Kolda. On a arrêté notre cortège et quand nous sommes arrivés à Tamba, il y a eu des altercations, détaille-t-il.
Quand nous voulions sortir de l’hôtel, malheureusement la police, prétextant vouloir me protéger, nous a pris au piège. Et nous sommes restés là-bas pendant une heure de temps. Mais de peur d’être séquestrés, de recevoir de pierres d’une meute de jeunes, nous étions obligés de faire demi-tour pour aller à Kidira. Sur la route, une centaine de Jakartamen, nous a surpris en caillassant l’essentiel de nos voitures, en brûlant quatre (4), blessant beaucoup de journalistes.
Quand nous sommes arrivés à Kidira, nous avons été accueillis par plus de trois cent (300) gendarmes. Ils ont demandé notre sécurité, qu’ils ont entendue, menottée et mise dans des voitures pour les acheminer sur ordre du Procureur à Tambacounda. Nous avons confiance en la justice et nous pensons qu’elle fera son travail. »
Ensuite, l’opposant qui compatit à « la douleur des personnes blessées mais aussi des personnes qui ont perdu leur vie », annonce qu’il « n’(a) pas arrêté (sa) campagne électorale. » Ce, parce que soutient-il, « cela ne se passe pas partout au Sénégal. Il n’y a que le cortège c’est-à-dire les membres de la caravane doivent rappliquer sur Dakar pour faire une conférence de presse afin d’élucider davantage le peuple sénégalais de l’intérieur et de la diaspora. »
LE PROCUREUR FAIT LE POINT : 24 MEMBRES DU PUR ARRÊTÉS, 26 JOURNALISTES AUDITIONNÉS
Demba Traoré, procureur de Tribunal de Grande Instance (TGI) Tambacounda fait le point sur les affrontements survenus hier, lundi 11 février, à Tambacounda. Vingt quatre membres de la sécurité du Parti de l’Unité et du Rassemblement (Pur) ont été interpellés par la compagnie de gendarmerie de Bakel. Et ont été déférées au parquet de Tambacounda.
Selon les informations du Procureur qui tenait un point de presse, des armes blanches, des gourdins et des machettes ont été retrouvées dans leurs véhicules après des fouilles. L’enquête de la mort de Ibou Diop est confiée à la police. Quant à la mort du second, Cheikh Touré, 25 ans, marié et père d’un enfant, elle est entre les mains de la gendarmerie. Pour les besoins de l’enquête, 27 journalistes ont également été auditionnés.
Demba Traore a promis que toute la lumière sera faite sur ces crimes et que leurs auteurs seront punis conformément aux dispositions de la loi.
Les échauffourées entre militants de Benno Bokk Yaakaar et ceux du Parti de l’Unité et du rassemblement (Pur) ont occasionné deux morts officiellement. Obligeant le candidat Issa Sall a suspendre sa campagne. De retour à Dakar, il a promis de faire une déclaration publique, demain mercredi, 13 février.
SECURITE DES CANDIDATS
L’Etat « arme » les 5 candidats à la présidentielle
Des éléments de la police nationale et de la gendarmerie nationale seront mis au service de la sécurité respective des candidats jusqu’à la fin des élections, a annoncé mardi le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, au lendemain des scènes de violences survenus à Tambacounda entre des militants du PUR et ceux de Benno Bokk Yaakaar, occasionnant deux morts.
« D’ores et déjà, les dispositions sont prises pour renforcer la sécurité des candidats. A cet effet, des éléments de la police nationale et de la gendarmerie nationale seront mis au service de leur sécurité respective jusqu’à la fin des élections », a écrit le ministre sur ses comptes Facebook et twitter.
Selon lui, « les évènements survenus le lundi 11 février 2019 à Tambacounda entre des militants du PUR et ceux de Benno Bokk Yaakaar ont coûté la vie à deux de nos concitoyens et causé plusieurs blessés actuellement pris en charge dans les structures sanitaires ».
Il a ajouté que « des journalistes ont également été violentés et des voitures incendiées ».
« Cette situation est regrettable à ce stade de la campagne électorale et au moment où son encadrement sécuritaire dans tous les aspects a mobilisé un nombre important d’éléments des Forces de Défense et de Sécurité, engagés pour la sécurité des populations au prix parfois de leur vie », selon Aly Ngouille Ndiaye.
Le gouvernement, assure-t-il, « ne saurait tolérer la violence d’où qu’elle vienne ». Il ajoute : « c’est pourquoi, aussi bien la gendarmerie que la police sont à pied d’œuvre pour rechercher et appréhender les responsables afin de les présenter à la justice ».
Le ministre de l’Intérieur s’incline « au nom de l’Etat » devant « la mémoire des disparus et souhaite un prompt rétablissement à tous les blessés ».
Il invite aussi les populations à « rester calmes et à faire confiance à nos forces de défense et de sécurité qui ne ménageront aucun effort pour garantir la poursuite normale de la campagne électorale et assurer un scrutin apaisé ».