Idrissa seck a enfilé hier, le manteau de talibé pour charmer l’électorat mouride et espérer engranger le maximum de voix à Touba, Mbacké et partout où se trouvent des fidèles de Cheikh Ahmadou Bamba à travers le monde. A l’instar des autres candidats, il a eu droit à un méga meeting hier à Mbacké, en compagnie des autres leaders de sa coalition.
Le président de la coalition Idy2019 s’est livré hier à une véritable opération de charme de l’électorat mouride. Idrissa Seck, qui a pratiquement séjourné pendant deux jours dans les cités religieuses mourides, veut y engranger le maximum de voix, le 24 février prochain.
Le candidat de la coalition Idy2019 qui a eu droit à une forte mobilisation au meeting de Mbacke, a puisé dans les écrits de Cheikh Amadou Bamba Mbacke pour étayer chaque idée émise. Une manière pour le leader de Rewmi de tenir en haleine la foule déjà acquise à sa cause. A chaque fois qu’il déclamait les écrits de Khadim Rassoul, la foule en transe criait : «jerejef Serigne Touba ».
Tenant le bon bout et revigoré par la grande mobilisation, il multipliait les citations. Accompagné de Pape Diop, Mamadou Diop Decroix, Malick Gakou, Bougane Guèye Dani et des responsables locaux de la coalition Idy2019, Idrissa seck a axé sa communication sur le savoir qui est à la base du développement.
Citant Khadim Rassoul à propos du savoir, il dit : « Il a brisé le carcan qui m’en serrait et m’a gratifié de faveurs à foison. Aussi les préjudices se sont-ils détournés à jamais de moi, les avantages s’étant instalés pour de bon».
Dans le même temps, Idrissa Seck, le visage radieux, a ébauché son programme de redressement du pays. Le projet consiste à «briser les chaînes, reprendre notre souveraineté et se baser sur notre savoir pour développer le pays». Pour ce faire, selon le candidat de la coalition Idy2019, il faut remettre le savoir à sa place et le mettre en application. Il cite encore des écrits de Serigne Touba qui disait que le savoir doit être à la base de tout.
C’est pourquoi, il va mettre la main à la poche pour contribuer à la construction de l’Université de Touba dont les travaux ont été lancés par le khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacke. «Si on veut construire une société extirpée de l’ignorance , de malheurs et de craintes, il faut se fonder sur le savoir et sa mise en œuvre», dit-il en paraphrasant encore le fondateur du mouridisme. Aux jeunes venus massivement à la manifestation, Idrissa Seck leur dira que si « leur foi, leur détermination et leur énergie sont canalisées, ils pourront développer le pays voire le continent». Idy promet de résoudre le problème d’approvisionnement en eau potable de Touba.
Par ailleurs, Idrissa Seck estime que Touba mérite d’avoir de l’eau potable en quantité comme le souhaite le Khalife.
Il en fait une priorité dans son programme. Idrissa Seck a terminé sa communication en remerciant les leaders locaux. «Ce que j’ai vu hier, à Touba, Darou Moukhty et Mbacke, on ne peut que remercier Serigne Touba jerejef Serigne Touba», lance-t-il aux militants qui scandent en chœur : «Jerejef Serigne Touba»
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LA SAGA DU JEUNE COUPLE FONDATEUR DE "CAR RAPIDE PRESTIGE"
Cette semaine dans le Sen Talk show, Fatou Morgana fondatrice avec son époux de Car rapide Prestige", une entreprise spécialisée dans la livraison, raconte son parcours d'entrepreneur. Une histoire banale qui commence avec très peu de moyens
Cette semaine dans le Sen Talk show, Fatou Morgana fondatrice avec son époux de Car rapide Prestige", une entreprise spécialisée dans la livraison, raconte son parcours d'entrepreneur. Une histoire banale qui commence avec très peu de moyens et 3 employé mais qui aujourd'hui emploie une cinquantaine de personnes.
Voici leur histoire
ALI HAIDAR DÉNONCE LE « MÉPRIS» DES POLITIQUES
L’écologiste relève le «saccage» de cette vie à travers le trafic de bois, le pillage de la mer par les bateaux industriels
Ali Haidar a embarqué hier la communauté éducative pour une action en faveur de l’environnement.
Une option qui a pris les contours d’une journée de reboisement organisée à l’école Coboda, sis au quartier Lyndiane. Occasion pour l’écologiste de fustiger les responsables politiques qui font fi des préoccupations environnementales Face à la presse en marge de cette activité de reboisement, le président d’Oceanium se dit convaincu de la nécessité d’agir pour l’environnement.
Et cela ne saurait, selon Ali Haidar, être l’affaire d’une personne, d’une institution, d’un service, etc. «La vraie victoire, c’est quand ils arriveront à conscientiser toutes les populations afin qu’elles éprouvent le besoin de planter un arbre parce que l’arbre, c’est l’écosystème, c’est la vie et nous devons protéger les ressources dont nous vivons, aussi bien halieutiques que forestières», a t-il dit.
L’écologiste dénonce ainsi le «saccage» de cette vie à travers le trafic de bois, le pillage de la mer par les bateaux industriels ; et tout cela, «pour l’accaparement des biens transformés en stocks obscènes au profit d’une certaine élite qui pille la ressource et la planète». M. Haidar déplore également le «mépris» affiché par les politiques par rapport aux questions environnementales.
Après avoir magnifié l’idée du Président Macky Sall de mettre en place une agence autonome pour«reforester» l’ensemble du territoire national, il a fustigé le «comportement des responsables politiques qui sont dans les régions, qui travaillent à la réélection de leur candidat et qui n’ont, hélas, aucune préoccupation pour l’environnement». Pourtant, rappelle-t-il, l’environnement constitue «une question de survie économique et de notre humanité, le développement durable, la lutte contre le réchauffement climatique, la déforestation abusive».
Ali Haidar d’ajouter :«L’environnement n’est pas un luxe ou quelque chose qui appartient aux écologistes. C’est un patrimoine national. Et les responsables politiques qui se battent pour la construction de notre pays ne prennent pas conscience de cela.» Il garde toutefois l’espoir que cela va changer avec le temps.
Mais avertit : «Quand la ressource va disparaître et que le désert aura fini de s’installer à nos portes, tu auras beau être démocrate, socialiste, libéral, écolo, tu auras le même problème.»
« AVOIR UN DISCOURS PRODUIT PAR NOUS-MEMES SUR NOS PROPRES EXPRESSIONS ARTISTIQUES ET CULTURELLES »
PLUS LOIN avec… Aboubacar Demba Cissokho, promoteur de la revue «Le grenier art et culture»
Aboubacar Demba Cissokho est un journaliste culturel qui a cumulé presque une vingtaine d’années dans le secteur. Critique de cinéma, il n’a cessé de se faire distinguer par la qualité de ses analyses et critiques sur la production artistique des créateurs d’Afrique et d’ailleurs. Entre septembre 2014 et février 2016, il taquine la radio en présentant une émission entièrement dédiée à la culture : «Arc-en-ciel magazine». Par la suite, Cisko, comme l’appellent ses amis, va créer son blog «Le grenier de Kibili». Aujourd’hui, le blog s’est mué en revue. «Le grenier d’art et culture» qui va sortir son tout premier numéro innove déjà par son financement participatif. Dans cet entretien, Aboubacar Demba Cissokho décline les ambitions de ce nouveau venu dans la presse culturelle du continent.
Pourquoi une revue ?
La culture est une matière sérieuse et importante. C’est pourquoi j’ai voulu lui consacrer une revue critique, d’analyse, d’enquête avec des articles et des sujets sur les enjeux que portent les expressions artistiques et culturelles. Et aussi parce que la culture n’est pas traitée de cette manière dans nos médias et journaux.
Quelles sera sa périodicité ?
Nous espérons en faire une revue trimestrielle, c‘est-à-dire 4 numéros par an. L’option, c’est de consacrer chaque numéro à une thématique spéciale, un secteur bien précis de la culture. Mais entre les numéros, il y aura des hors-séries consacrés à un acteur culturel, son travail, son parcours. Ils jalonneront l’année.
On voit sur l’affiche du premier numéro qu’il sera consacré au Fespaco. Qu’est-ce qui explique ce choix ?
Nous avons décidé de lancer le premier numéro en ce premier trimestre de 2019. Et il se trouve que le Fespaco, qui est la grande manifestation consacrée au cinéma d’Afrique, fête son cinquantenaire dans quelques jours. C’était tout naturel qu’on consacre ce premier numéro à cette manifestation, d’autant plus que c’est une manifestation que nous connaissons pour avoir assisté à quelques éditions et à laquelle nous tenons. Nous consacrons ce premier numéro au Fespaco et à son cinquantenaire non seulement pour jeter un regard sur le rétroviseur, revenir sur ce qui a été fait depuis un certain moment, mais aussi poser le débat et se projeter au-delà de ce cinquantenaire sur l’avenir. Imaginer le Fespaco de nos rêves.
Avez-vous déjà retenu une date pour sortir le premier numéro ?
Ce sera pendant le Fespaco. C’est le lieu le plus approprié pour le faire.
Outre le Fespaco, quel autre contenu donnez-vous à ce premier numéro et aux autres qui suivront ?
Ce premier numéro sera entièrement consacré au Fespaco. Et je parlais des hors-séries qui vont jalonner l’année. Ce premier numéro va sortir avec un premier hors-série qui sera également axé sur le cinéma, notamment sur Idrissa Ouédraogo, décédé il y a environ un an. Il était un acteur majeur du cinéma en Afrique. Ce Fespaco sera sans lui. Nous avons décidé de faire un spécial numéro sur lui.
Quels sujets aborderez-vous ?
Et pour ce qui est du contenu, nous allons diversifier. Les thématiques toucheront toutes les expressions artistiques et culturelles. Comme c’est une revue d’analyse, de critique et d’enquête, nous irons en profondeur sur un sujet d’actualité. Par exemple, on peut penser à un sujet comme la restitution des biens culturels du patrimoine africain. Cela peut faire l’objet d’un numéro, mais on peut consacrer aussi un autre numéro à la circulation des artistes sur le continent. On peut parler de la diffusion des biens culturels, de sujets ou évènements importants dans les expressions artistiques et pour la culture en général.
Aujourd’hui, la tendance c’est le numérique. Y’aura-t-il une version numérique à côté du papier ?
Oui, il y aura un format papier qui tiendra sur une soixantaine de pages environ et un format numérique.
Côté distribution, allez-vous seulement vous limiter au Sénégal ou viserez-vous l’Afrique de manière générale ?
La vocation du magazine est clairement affichée, c’est une revue panafricaine. C’est un magazine fait au Sénégal certes, mais les contributions viennent de partout. On a ciblé donc quelques capitales africaines où il sera distribué. Outre Dakar, il y a Bamako, Abidjan, Ouagadougou. Dans les pays anglophones, le Ghana, l’Afrique du Sud, mais aussi en Afrique centrale. En dehors de l’Afrique, nous allons d’abord sur quatre capitales : Londres, New York, Paris et Berlin. Et après, selon les opportunités et les demandes, on pourra s’étendre.
Combien faudra-t-il débourser pour avoir cette revue ?
Elle sera vendue à 2 500 francs Cfa. Et je rappelle que nous avions lancé le 30 juin dernier un appel à financement participatif qui nous a permis d’en arriver là. Quelques bonnes volontés ont participé aux frais, mais nous continuons toujours à solliciter des contributions. Nous sommes aujourd’hui sur le chemin de l’imprimerie pour que la version papier puisse circuler. Nous avons encore besoin de soutiens. On veut que le journal garde une certaine indépendance, qu’il ne dépende pas trop de la publicité ou des sponsors. Evidemment, nous ne leur fermons pas la porte.
Si nous revenions maintenant à l’intitulé même de cette revue, «Le grenier art et culture». C’est presque le même que celui de votre blog «Le grenier de Kibili». Pourquoi ce nom ?
Je l’appelle grenier parce que dans la culture africaine, le grenier est le lieu où on conserve les biens précieux, notamment les récoltes de l’année, généralement conservées et surveillées par des femmes qui, chaque jour, vont y puiser les céréales pour la nourriture. C’est quelque chose de très important pour la famille. Et pour moi, le grenier doit être le lieu où on conserve ce qu’on a dit sur nos expressions artistiques et culturelles (danse, chant, cinéma, théâtre, art plastique, littérature…), notre patrimoine. Parce que le discours qu’on produit est aussi un patrimoine, un bien précieux et commun qu’on doit conserver. Le journal a cette vocation et c’est pourquoi il s’appelle le grenier.
Quelles sont vos attentes et quelles ambitions attachez-vous à ce grenier de l’art ?
Que ça soit lu. Que les gens se l’approprient et s’y retrouvent. Qu’ils en fassent leur bien commun comme la moisson est le bien commun de la famille. Que le contenu de la revue Le grenier art et culture soit le bien commun des lecteurs, des acteurs culturels, des artistes, écrivains, peintres. Parce que ce sont les gens qui ont besoin d’avoir un discours de l’intérieur. Un discours produit par nous-mêmes sur nos propres expressions artistiques et culturelles. Mes attentes, c’est que le journal aille le plus loin possible. Ce sera notre contribution à la diffusion d’un discours sur nos expressions artistiques et culturelles sur le continent et la diaspora.
WADE EST RANCUNIER, IL RESTERA UN ÉTERNEL OPPOSANT
Souleymane Faye parle de sa carrière en dents de scie, de son prochain album, mais aussi et surtout de ses relations avec les hommes politiques : Macky Sall, Ousmane Sonko, Khalifa Sall - ENTRETIEN
Son nom et son style musical se confondent. Souleymane Faye est une icône de la musique, l’incarnation typique de l’artistique qui vit pour et de son art.
Resté plus de dix ans sans sortir d’album, il prépare un nouvel opus en vue de la célébration de son demi-siècle passé dans la musique, prévu au mois de mai prochain. Mais Jules Faye, c’est aussi l’engagement avec une tonalité forte. Dans cet entretien accordé à «L’As», il parle de sa carrière en dents de scie, de son prochain album, mais aussi et surtout de ses relations avec les hommes politiques : Macky Sall, Ousmane Sonko, Khalifa Sall.
Pourquoi êtes-vous resté si longtemps, sans sortir d’album ?
Si je suis resté tout ce temps sans sortir d’album, c’est parce qu’en ce moment, je me suis dit que j’ai assez parlé. Quand tu parles beaucoup, les gens se lassent. Il fallait que je me taise et trouve un nouveau producteur. Et pour trouver un producteur sérieux, ce n’est pas facile. Je me suis tu un peu, pendant une dizaine d’années, mais pendant ce temps, j’écrivais tout le temps, je composais et je gardais. Actuellement je travaille sur un album qui sortira cette année Inshaa-Allah.
Que peut-on retenir de cet opus ?
Ce sera un album où l’on retrouvera beaucoup de genres musicaux, surtout du hip hop. Je veux réunir la génération consciente du rap. Malal Talla alias Fou Malade et Didier Awadi seront mes producteurs. On entrera bientôt en studio, on a enregistré la musique, maintenant, il reste les prises de voix. Je vais bientôt entrer en studio.
L’album sortira cette année. On y parlera des relations entre les jeunes et les adultes, le conflit générationnel. La forte dépendance des jeunes pour les réseaux sociaux. On n’a plus une vie chaleureuse et familiale, chacun est dans son coin. C’est très difficile d’éduquer nos enfants. Toutes mes chansons tournent autour de la famille et le comportement des gens ensociété. Le 3 mai au Grand Théâtre, InshaAllah, je fêterai mes cinquante ans de carrière.
Pourquoi avez-vous choisi de colorer votre style de musique de sonorités hip hop ?
Je veux délivrer un message très important à la jeune génération. Parfois, il est bien de changer d’air un peu. Les rappeurs sont marginalisés, mal compris et pourtant, les messages qu’ils véhiculent sont importants. Peut-être que c’est à cause de leur langage parfois acerbe qu’ils sont mis à l’écart.
N’est-il pas risqué de s’acoquiner avec des gens estampillés incorrects ?
Je ne dis pas que tous les rappeurs sont vulgaires, mais beaucoup le sont. Certains rappeurs sont assez vulgaires, arrogants et impolis, et cela ne passe pas. Ils ne soignent pas leur langage. On peut rapper poliment correctement, sans pointer du doigt quelqu’un ou l’insulter. Dans la culture sénégalaise, on peut dire tout ce que l’on veut, mais dans la discipline. Tant que le respect est là, les gens t’écoutent. Il y a en revanche des rappeurs excellents qui véhiculent leurs messages sans proférer des insanités.
Quels sont les rappeurs qui vont figurer dans votre prochain album ?
Pour l’instant, je n’ai pas encore fait de choix. Quand, je finirai de chanter pour la première partie de la production, je verrai quel rappeur choisir pour faire un featuring et dans quel morceau, il faudra aussi qu’il chante dans le même sens. Aucun rappeur n’est exclu pour ces futures collaborations.
Est-ce que vous vous produisez actuellement ?
Oui, je joue tous les week-ends presque trois à quatre fois. Mais, on joue plus dans les soirées de gala, les dîners débats, dans les cérémonies de mariages, parfois pour les grandes compagnies pour des soirées aussi et cela dans les grands restaurants à Dakar, à Mbour, à Saly . A Saint Louis, je joue une fois par semaine au Flamengo à l’Hôtel de La Poste.
Pourquoi, vous n’êtes pas avec le Xalam 2 ?
J’ai dis aux gens que je ne suis pas un membre du Xalam. Si le Xalam me propose un bon cachet, je joue, sinon je ne joue pas. J’ai cette liberté quand même. Je joue avec eux quand je suis bien payé, quand je ne suis pas bien payé, je ne joue pas. Mais, entre nous, on est tous des amis, ils vivent en France et moi ici. On n’a pas les mêmes réalités. Ils viennent au Sénégal une fois par an en fin d’année, ils jouent un peu partout et retournent chez eux en Europe, tandis que je vis ici au Sénégal.
Que sont devenus vos enfants avec lesquels vous jouiez parfois ?
Ma fille s’est mariée, elle ne joue plus. J’ai un fils qui est parti en Italie, il joue là-bas, il est batteur. Mais, j’ai un autre fils qui joue tout le temps avec moi, il s’appelle Cheikh Ndigueul.
Que pensez-vous de la musique sénégalaise et de la nouvelle génération ?
La musique sénégalaise est morte. A part le mbalax et le rap sénégalais, les autres musiques sont mortes. Il y a plus de musiques ici. Les gens ne prennent pas le temps de faire des recherches. Ils veulent rentrer rapidement en studio pour sortir un album.Ici, en un mois, on peut sortir un album. La nouvelle génération monte certes, mais elle manque de maitrise du métier.
Nous, on apprenait pendant des années. Ici les jeunes ne pensent qu’à sortir des albums, ils n’apprennent pas la musique. C’est la raison pour laquelle, les albums une fois sortis, meurent aussitôt. Je leur conseille de prendre le temps nécessaire pour faire des recherches. Le problème est qu’il y a des musiciens mais il manque de musicalité. La musicalité c’est l’arrangement de la musique, les harmonies.
Qui pour prendre la relève de Jules Faye ?
La relève pour moi c’est l’avenir. Ça pourrait se faire avec mon enfant ou un autre musicien. J’avoue que mon fils qui chante avec moi, approche mieux que quiconque le style de Souleymane Faye. Quand je le vois chanter, je me vois en lui en fait.
Quelle est la source d’inspiration de Souleymane Faye ?
Je m’inspire de mon vécu... j’ai presque tout vécu. Les faits chantés dans mes morceaux, c’est mon vécu, je n’ai rien inventé. Je chante le quotidien. Chaque jour se produit un événement dont tu pourrais t’inspirer pour écrire une chanson. Comme on vit tous la même chose à peu près, les gens se retrouvent dans mes chansons.
Quel est votre avis sur la rivalité flagrante entre les musiciens ?
Ça dépend de quel genre de musique. Les jeunes ont cette mentalité, ils sont trop fougueux. Nous, on n’avait pas ces problèmes, on s’aimait beaucoup. Quand quelqu’un avait du talent, tout le monde l’adulait. Maintenant quand tu as du talent, on te jalouse. Les fans aussi y sont pour quelques choses dans cette rivalité, ils influent beaucoup sur la relation des artistes. Et cela déstabilise.
Quelles sont vos relations avec le Président Macky Sall dont vous avez chanté la vision et les réalisations ?
Le Président Macky Sall est un ami de longue date. Nos relations sont antérieures à son élection .Il reste mon ami et je le soutiens. Je ne renie pas mon amitié avec lui, c’est quelqu’un de bien.
Pourquoi n’êtes-vous pas parti en campagne avec lui ?
Je bats déjà campagne pour lui. La musique de campagne de Macky Sall c’est moi qui l’ai faite. C’est une façon de l’appuyer dans ces élections. Je ne vais pas prendre des risques jusqu’à le suivre partout. Mais, quand il a besoin de moi, je réponds présent. Il faut savoir que je ne suis pas un politicien, mais un musicien. Mais une chose est sûre, je le soutiens à 100%. J’ai peur qu’on me lance une brique, parce qu’il y a des gens qui aiment Souleymane Faye, mais détestent Macky Sall. C’est un facteur à prendre en compte.
Quelle appréciation faites-vous de son mandat ?
Ecoutez aucun Président n’est venu au monde pour faire un seul mandat. Je lui souhaite de faire un second mandat pour réaliser ses projets pour le pays. Mais pour le second mandat je suis très confiant. Il sera réélu au premier tour. Un deuxième mandat lui permettra de tenir beaucoup de ses promesses. Un seul mandat c’est trop court, le temps de stabiliser le gouvernement, le mandat est fini. Mais c’est au cours du deuxième mandat qu’il pourra concrétiser beaucoup de choses. Nul au monde n’est capable de tenir toutes ses promesses, mais si on respecte 50% de ses engagements ce n’est pas mal. La violence s’est invitée pendant cette campagne électorale.
Quel message adressez-vous aux candidats et aux populations ?
Je m’adresserai plutôt aux jeunes qui sont les plus vulnérables. Je leur dirai qu’aucun politicien ne mérite de risquer sa vie. Les hommes politiques mettent leurs enfants à l’écart. Il ne faut pas être dupes et suivre les évènements jusqu’à y laisser sa vie ou être blessé.
Que répondez-vous à ceux qui disent que Macky Sall s’est servi de la justice pour éliminer certains candidats ?
Macky Sall n’a jamais condamné personne. C’est la justice sénégalaise qui condamne. Ceux qui n’ont rien fait, on ne les a pas condamnés. Mais lorsqu’on commet un délit et qu’il arrive qu’on soit emprisonné, ce n’est pas Macky qui est derrière. Ces opposants condamnés sont coupables de quelques choses. Macky Sall n’est pas un méchant, il est assez honnête.
Que pensez du retour de l’ancien Président Abdoulaye Wade ?
Abdoulaye Wade je l’aime beaucoup, mais on n’a jamais vu un ancien Président comme lui. Il n’a pas assumé son destin de ne plus être le Président du Sénégal. Il n’a pas pu accepter le fait que son fils soit emprisonné. Ce sont des frustrations que je comprends. Abdoulaye Wade est rancunier. Il n’arrive pas à accepter que Macky Sall soit son successeur à la tête du pouvoir. Il est le premier à avoir félicité Macky Sall, et après il se retourne pour gâter son nom. C’est un opposant il restera opposant toute sa vie. A son âge, quand même il devait se reposer et penser à autre chose.
Quelles sont vos relations avec les autres candidats à l’élection présidentielle ?
Je ne suis contre personne. Je n’ai jamais été contre quelque homme politique ou quelque candidat que ce soit. Feu le Président Senghor m’a reçu à Marseille, les Présidents Diouf et Wade m’ont reçu et Macky Sall aussi m’a reçu, et la vie continue. Je souhaite à tous ces candidats tout le bien au monde.
Ce qui m’intéresse c’est la paix au Sénégal et l’avenir de la jeunesse. Le reste c’est des blablas. Macky Sall est mon ami tout comme Khalifa Sall aussi. Ah bon Khalifa Sall ?
Ah oui Khalifa Sall est mon ami. Je ne renie jamais mes amitiés. Peut-être après les élections, quand tout va se calmer, j’irai lui rendre visite en prison. Je vous dis une chose : après les deux mandats de Macky Sall, je vois Khalifa Sall comme futur Président du Sénégal. Je ne mise sur personne d’autre que Khalifa Ababacar Sall et je le soutiendrai comme je l’ai fait avec Macky Sall.
Sur quoi vous vous fondez pour dire que Ousmane Sonko gaspille de l’argent pour rien ?
Je crois que Macky Sall va avoir deux mandats. Donc, Ousmane Sonko est en train de dépenser son argent pour rien. Je parle dans ce sens, mais je ne suis pas contre lui. Sonko est une étoile montante de la vie politique du Sénégal, moi je le respecte et je le considère beaucoup. Sonko gaspille son argent et son temps.
Quel sera votre dernier mot ?
Je souhaite que tout se passe bien et que le meilleur gagne et la vie continue. Aussi, je demande aux populations de ne pas voter pour de l’argent, mais plutôt pour l’avenir du pays. Malheureusement dans ce pays beaucoup votent pour de l’argent et c’est dommage.
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POUR UNE ENTIÈRE APPLICATION DES PEINES CONTRE LES VIOLENCES SEXUELLES
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Dior Fall Sow regrette le prétexte de situation atténuante pris par les juges pour justifier des peines moins lourdes prononcées contre certains auteurs de violences sexuelles
#Enjeux2019 - Selon Dior Fall Sow, la loi pénale bien que renforcée ne réprime pas suffisamment les cas de violence sexuelle. Selon l'avocate, certains juges en charge de ces questions rechignent à appliquer la loi dans toute sa rigueur.
‘’Un enfant de moins de 13 ans violée, normalement le juge doit appliquer les 10 ans prévus. Il n'y a pas sursis à exécution", déclare t-elle, ajoutant que la stricte application des peines prévues contribue à dissuader les indélicats.
Voir la vidéo.
«MACKY SALL EST VICTIME D’UNE AUTARCIE AUTOUR DE LUI»
Connu pour son franc-parler légendaire, Moussa Sène Absa, réalisateur sénégalais connu et reconnu, sort de son silence. Il a produit en l’espace d’une année deux films dont le dernier est consacré à la ténébreuse affaire concernant Me Babacar Sèye assassiné le 15 mai 1993 au lendemain de la publication des résultats des élections législatives. Nous l’avons rencontré pour échanger sur de nombreux sujets relatifs à la situation actuelle du cinéma sénégalais. Dans cet entretien, l’excellent réalisateur pose un regard lucide sur le septième art sénégalais. Entretien…
Moussa Sène Absa, le Sénégal est ainsi absent de la programmation officielle du FESPACO (Festival Panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou) dans la catégorie longs métrages après avoir atteint le Graal. Quelle lecture en faites- vous ?
La première lecture que je peux faire c’est d’abord la non -diffusion de certains films qui sont financés mais qui ont malheureusement été mal financés. Par exemple, si je prends le film de Ben Diogaye Bèye dont une partie est tourné au Sénégal et une autre devrait se faire aux Etats Unis, ils ont tourné la partie sénégalaise qui représente 10% du film et il reste la partie américaine qui représente les 90%. Je suis d’avis qu’il aurait fallu financer sur une autre configuration. C’est-à-dire qu’il ne fallait pas lui donner cent millions de francs CFA. Un film comme ça, il faut au moins trois cent millions. Il aurait pu commencer de tourner avant d’aller poursuivre avec des partenaires américains en tenant au moins deux cent millions. Parce qu’au bas mot, cela va couter au moins un million de dollars pour tourner aux Etats Unis. Le deuxième film, c’est celui de Laurence Gavron. Elle aussi a un problème de finition. Parce que justement, il y a une partie post -production qui n’arrive pas à se faire. Le troisième film, c’est celui de Khady Diouf. Mais eux, ils ont préféré chercher d’autres festivals beaucoup plus prestigieux comme Cannes, Venise pour arriver à boucler le budget. C’est vraiment la justification de notre absence sur ce segment officiel de la compétition au Fespaco. Mais on a des courts métrages et des documentaires qui sont bien présents. On a de très bons films sénégalais qui vont être présents à Ouagadougou. Il y aura au moins six ou sept films du Sénégal et ceci est à mettre au crédit de l’appui du Fonds de Promotion de l’Industrie Cinématographique et Audiovisuelle (FOPICA)
On pourrait donc en déduire que le Fonds de Promotion de l’Industrie Cinématographique et Audiovisuelle (FOPICA) constitue une goutte d’eau ?
C’est un geste très important qui a permis de redynamiser notre cinéma. Le hic, c’est qu’aujourd’hui, ils sont confrontés à de gros problèmes de financement. Parce qu’ils ont pu glaner lors des deux premières années, à chaque fois un milliard. Ce qui fait deux milliards. Le Président a promis, il y a deux ans, que cela soit porté à deux milliards. Donc, il nous doit quatre milliards en plus de celui de cette année - là en cours. Cela fait donc six milliards. Sur les six milliards, il y a un milliard effectivement dépensé. Ce qui fait qu’il y a un gap terrible. C’est à dire que le finamncement du Fopica n’a pas été pérenne. Ce qui permettrait aux films de se faire. Et à la limite de venir en phase de post -production pour solliciter un autre financement et terminer la production. Il y a aussi le choix de saupoudrer des films en donnant à chacun trente millions, soixante millions ou cent millions sur un budget initial de un milliard. Je pense que ce n’est pas très pertinent. Je l’ai dit aux responsables du FOPICA. A mon avis, il faudrait, sur les deux milliards, financer chaque année deux bons longs métrages. Disons à quatre cent millions pour chaque film. On va financer dix courts métrages de fiction à hauteur de 20 millions chacun. Ce qui fait un total de deux cent millions. Là, le premier milliard est déjà parti. Pour le milliard qui reste, on va financer cinq longs métrages documentaires. Je vais m’arrêter sur cet exemple car si on donnait à des réalisateurs la possibilité de faire des documentaires grands formats sur Cheikh Ahmadou Bamba, Limamoulaye, Aline Sitoe, l’Abbé Diamacoune Senghor, Serigne Fallou, Dabakh etc., ce sont des films qui sont entièrement importants pour notre patrimoine culturel. Chaque année, on peut en faire cinq à cinquante millions. Cela fait un total de deux cent cinquante millions. On peut aussi financer des courts métrages fictions à dix millions sur les cinq. Cela donne cinquante millions en plus des deux cent millions. Ce qui fait un total de trois cent millions. Il reste alors sept cent millions pour l’administration du Fopica et la formation. Il faut organiser des ateliers de formation afin que les gosses aient la possibilité de s’accompagner avec des ainés qui leur font des ateliers comme cela se passe partout au Maroc, en Tunisie, au Burkina etc. Je donne l’exemple de la possibilité que j’ai de former cinq jeunes à Popenguine pendant cinq semaines... Au bout de la formation, il y a un film qui est réalisé. Donc il faut prendre des initiatives comme cela pour booster la formation. C’est vraiment très important. Maintenant, sur le principe du FOPICA et son ambition de penser au cinéma, c’est vraiment important à mes yeux. Mais à quoi sert le cinéma s’il n y a pas de salles de cinéma ? C’est à dire si les films ne sont pas vus par le peuple. Parce que le cinéma est fait pour être montré au peuple, pas pour aller à des festivals. C’est pour montrer au peuple un visage, un miroir, un miroir d’amour, un miroir d’éveil. Une lanterne pour un peuple. C’est vraiment ça le but de l’art.
Il y a également ce centre national de la cinématographie et de l’audiovisuel, cheval de bataille des cinéastes sous Wade, qui ne semble plus être d’actualité…
C’est la chose la plus importante qu’il faut faire pour le cinéma. C’est primordial bien qu’on n’inventera pas la roue pour le cinéma aujourd’hui. Celui français est puissant, présent dans le monde parce qu’il y a le CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée ndlr.) Il y a des outils d’encadrement de formation, de production, d’animation, de vulgarisation de la culture cinématographique. Et cela fait partie du bon gout, du bon vivre français et du romantisme français. La France s’est bien « romantisée » à travers son cinéma. Le centre national du cinéma sénégalais est une priorité. A la limite, je vais commencer par faire d’abord un centre national du cinéma. Après, le FOPICA vient pour s’intégrer dans ce centre. Ce centre serait un établissement public qui aura son autonomie financière avec la possibilité d’aller chercher des fonds dans le privé et un peu partout. Il faudrait aussi qu’il dispose d’une mobilité financière. Cela veut dire que l’on n’a pas besoin de faire le tour des ministères pour disposer de fonds. Je pense que l’outil principal pour la relance du cinéma aujourd’hui se trouve vers cette voie après le FOPICA, cet outil de propulsion de notre cinéma avec la jeune vague… Car il y a des films de Khadidiatou Sow, d’Abdou Khadre, des jeunes cinéastes qui commencent à émerger. Et cette graine est très belle. Il y a une très belle graine de notre cinéma !
Vous avez été un des plus grands contempteurs de Me Wade. Qu’est –ce qui a réellement changé après son départ ?
Moi j’ai une position de citoyen et je n’ai pas de coloration politique. Je me suis battu contre Wade et j’ai fait un film terrible sur lui. Et surtout les conséquences de sa politique. Mais je pense, malgré tout, qu’il avait de la volonté. Parce qu’il m’a reçu deux fois et je pense qu’il avait de la volonté. Il était très mal entouré et Macky Sall est en train de suivre la même voie. Il est victime d’une autarcie autour de lui. Ce qui fait que personne n’a accès à lui. Je ne communique pas personnellement avec lui. Est-ce que vous saviez que Wade m’appelait malgré nos divergences. Il avait quand même quelque chose de très touchant. Pour en revenir à votre question, je me dis que ça, c’est ma position de créateur. Ça n’a rien à voir avec la personne. Ce n’est pas Macky Sall ou Wade, car je n’ai pas de problème de ce genre. J’ai envie de voir la culture de mon pays être érigée en bonne place dans le rang mondial comme il se doit. Parce que nous avons été le berceau de la cinématographie africaine. Nous avons créé le FESPACO. Le Sénégal doit avoir la possibilité d’avoir chaque année trois grands films au moins sur la scène mondiale. Notre pays doit être un endroit qui accueille de très grands festivals. Nous avons un très beau pays qui est très accueillant. Il est tellement connu comme le pays de la Téranga. Le Sénégalais est reconnu pour cette générosité de s’offrir et de s’ouvrir aux autres. Nous sommes très accueillants et nous devons être capables de faire un grand festival du cinéma au Sénégal plus une biennale de très grande facture. Il s’agit là de choses que l’on doit réussir.
Votre dernière production est consacrée à l’affaire Me Seye. Pourquoi ce besoin de rouvrir cette blessure ?
C’est parce que moi, je n’aime pas l’injustice. Et ça, c’est la première règle. Ensuite, j’ai toujours pensé à cet homme. J’ai tourné dans ma tête de très nombreuses questions. Je me disais comment il s’est réveillé ce jour - là ? Qu’estce qu’il a dit la veille à sa femme, ses enfants et ses amis ? Sa foi en Dieu etc. Et puis un beau jour Pan Pan Pan !!! Et cet homme est mort. Il n’était pas n’importe qui. Ce n’était pas Mor Mboup qui est mort là, à côté. Non, pas du tout ! C’est quelqu’un qui a été vice- président du Conseil Constitutionnel, qui a été ambassadeur, qui a été député, qui a été bâtonnier de l’ordre des avocats, qui a été maire de Saint Louis. Et là, je me suis dit que l’on ne peut pas passer par perte et profit l’assassinat d’une personnalité de cette envergure. Je voulais en faire d’abord une fiction. Mais c’était un peu trop compliqué et lourd. Après de nombreuses démarches, je me suis approché de Pape Sy, un jeune producteur de « Kan Foré » Production, qui a fait les films de Lahad et Amina et avec ma structure « Bet Set Production ». Nous avons décidé de partir en coproduction et de faire le film ensemble.
Ne craignez-vous pas que d’autres s’en emparent pour en faire une affaire politique à l’instar des préoccupations de l’actuel ministre de la Culture ?
Il faut que je vous dise une chose importante sur ce film et je peux le jurer sur le Saint Coran. Je n’ai rien fait pour que la sortie du film coïncide avec les élections. Je voulais le sortir l’année dernière et puis je n’étais pas content du résultat obtenu et de quelque chose qui me manquait. Par la suite, je les ai trouvés et je les ai intégrés. Cela a pris du temps et puis j’ai remonté des choses etc. Cette année ou plutôt l’année dernière, je me suis dit que j’en ai marre d’attendre. J’ai alors dit à Pape Sy : « vous sortez le film ! ». Et c’est là que le FOPICA, la Direction de la Cinématographie m’a aidé à prendre en charge la salle et organiser la cérémonie de lancement. Tout pour dire que je n’ai rien fait pour que cela coïncide avec les élections. Pour la seconde chose et concernant Monsieur le ministre de la Culture, ce n’est pas sa thèse qui est écrite sur son livre. Je dirai que c’est de bonne guerre. Je ne lui en veux pas ! Il a sa version et moi j’ai ma propre version. Je ne crois pas à sa version et c’est aussi simple que cela. Il y a eu beaucoup de versions et on a beaucoup écrit sur ce sujet. Me Madické Niang a aussi écrit récemment un livre en réponse au livre de Latif Coulibaly. Pourtant, après, il l’a remis dans les cartons. Il m’en a remis un exemplaire et ce n’est pas sorti. Pourquoi ce n’est pas sorti? Pourquoi ce silence car beaucoup de personnes que je voulais interviewer ont refusé. Certains m’ont fait courir pendant longtemps et j’ai compris qu’ils ne voulaient pas s’exprimer. Ma conviction est faite que c’est un pan peu glorieux de notre histoire démocratique. Je pense qu’il fallait en parler. Ce n’est vraiment pas pour soulever ou rouvrir une blessure. Non, pas du tout ! C’est juste pour que les Sénégalais puissent se ressaisir. Parce que ça s’est passé exactement à des périodes exactement comme ça d’opposition radicale, d’affrontements etc. Juste pour des intérêts crypto personnels. Ils ne se battent pas pour les intérêts du peuple. Ils se battent pour garder le pouvoir, pour arriver au pouvoir et s’entourer de courtisans et continuer à faire la même chose.
Justement, vous interpelliez récemment les candidats à la présidentielle sur l’absence de programme culturel. Quelles sont vos attentes ?
Comme tout le monde j’ai vu que certains comme Idy et Sonko ont écrit quelque chose dans leurs programmes par rapport à la Culture. Mais il faut qu’ils comprennent tous que le Sénégal, c’est notre terroir, c’est notre famille, c’est notre terre, c’est notre territoire. J’attends vraiment que les candidats à cette élection présidentielle me fassent comprendre de notre propre culture. Je parlais tout à l’heure des grands films possibles sur nos grandes figures comme Cheikh Ahmadou Bamba, Dabakh et tous les autres précités. Ce sont des séries qu’il faut absolument réaliser. Je suis partant pour en faire. En ce qui me concerne, j’ai essayé de faire un film sur Cheikh Ahmdou Bamba. Ce sont des films à faire. Nous ne pouvons pas ne pas faire des films sur nos grandes figures et nos ancêtres. Pour moi, c’est capital et il faut impérativement que l’on remédie à cela.
En tant que précurseur des séries au Sénégal avec « Goor Gorlou » que pensez-vous de la prolifération de ce genre au Sénégal ?
Là, je donne l’image d’un has been (rires). Ils ne font pas des choses qui font avancer le pays. La création, c’est aussi pour faire avancer les choses. Ce n‘est pas pour que le pays s’embourbe. Ils parlent de nos réalités de manière tellement superficielle. Cependant, je trouve qu’il y a de très bonnes séries et il y a bien une possibilité d’en produire de très bonne qualité. A titre d’exemple, je prends « Tundu Wundu » qui est un excellent produit. Je l’ai trouvé excellent et je ne le ratais pas. Je pense qu’il y a des possibilités de reformater tout cela et de l’adapter à une narration particulière qui nous parle.
IDRISSA DÉCROCHE THIEDEL DIALLO
Idy a reçu le soutien du maire Khalifiste avant de préconiser l’organisation de l’implication des émigrés aux opportunités d’affaires et d’investissements pour faire d’eux des champions nationaux.
Le candidat Idrissa Seck veut mettre fin à la contribution informelle des émigrés à l’économie sénégalaise. A l’étape de Goudiry et en attendant de rallier Kidira et Bakel, Idrissa Seck a reçu le soutien du maire Khalifiste thiédel Diallo avant de préconiser l’organisation de l’implication des émigrés aux opportunités d’affaires et d’investissements pour faire d’eux des champions nationaux.
Le maire de Goudiry a plaidé hier devant Idrissa Seck pour une meilleure prise en charge des problèmes que vivent les émigrés. Une doléance prise en charge dans le programme du candidat de la coalition Idy2019. «Le maire Thiedel Diallo a raison puisque ce que les émigrés envoient au Sénégal, c’est plus que les fonds d’aide au développement des organisations internationales. Donc, ils méritent notre respect et notre considération. La moindre des choses qu’on doit faire pour eux, c’est qu’ils n’aient plus de problèmes de documents administratifs dans leurs pays de résidences», a indiqué Idrissa Seck qui a entamé une caravane orange sur l’axe Tamba-Bakel.
Selon l’ancien Premier ministre, tous les problèmes de nos compatriotes vivant à l’étranger doivent trouver solution dans les services consulaires. «Ils ne doivent plus venir au Sénégal pour chercher des documents. On doit organiser leur contribution au développement pour qu’ils soient associés dans les opportunités d’affaires et d’investissement au Sénégal, afin que
IDY EXPLIQUE SON CHOIX POUR LES CARAVANES
A l’étape de Kothiary, Idrissa Seck a expliqué son choix de faire des caravanes à la place de meeting comme les autres candidats. «J‘ai opté pour la marche orange pour aller au contact des populations et partager avec elles leurs difficultés. Cela m’a permis de visiter les coins et recoins du pays », argue-t-il.
Il estime que les difficultés auxquelles sont confrontées les populations à l’intérieur du pays lui donnent raison lorsqu’il disait que la vision de Macky s’arrête à Diamniadio. «On m’a demandé d’enlever la poussière pour qu’on me filme, j’ai dit comme je suis avec des journalistes, on va en profiter pour montrer ce que les populations endurent dans les villages. Il faut que les Sénégalais constatent l’échec de la politique du régime actuel», déclare le candidat de la coalition «Idy2019».
«Ceux qui tenteront de perturber la libre expression du suffrage des Sénégalais seront punis conformément à la loi». Le Secrétaire général, porte-parole du Gouvernement Seydou Guèye a ainsi réagi, « à l’appel à la violence et aux propos jugés subversifs tenus par l’ancien président Abdoulaye Wade lors de ses récentes sorties».
Depuis qu’il a foulé le sol Sénégalais, le 7 Février dernier, l’ancien Chef d’Etat Abdoulaye Wade a appelé les populations au boycott de l’élection Présidentielle, à mettre le feu aux bureaux de vote, puis aux cartes d’identité, ensuite aux bulletins de vote mais hors des lieux de vote… Traités de tous les noms d’oiseau, le Président sortant Macky Sall en a aussi pris pour son grade à chacune des sorties de l’ex-locataire du Palais de la République. Jusqu’ici, le camp de Macky Sall semblait mettre un tel discours sur le compte d’un homme de 94 ans, désespéré de ne plus être au pouvoir et qu’on ne peut poursuivre en justice, pour respect pour son âge. Mais le Pape du Sopi a poussé le bouchon trop loin. Ce qui a fini par faire réagir le Gouvernement via son porte-parole Seydou Guèye. «Ceux qui tenteront de perturber la libre expression du suffrage des Sénégalais seront punis conformément à la loi. Le Gouvernement prendra toute mesure conservatoire nécessaire afin que la sécurité des citoyens soit assurée sur l’entendue du territoire national », lit-on dans le communiqué. Auparavant, le porte-parole du Gouvernement a rappelé que : «faisant suite
aux propos irresponsables et subversifs maintes fois réitérés par Monsieur Abdoulaye Wade, y compris ce mercredi 13 février 2019 lors d’un point de presse, le Gouvernement rappelle solennellement que le Sénégal, Etat de droit, n’acceptera pas que ses lois et règlements soient bafoués. Aussi, le Gouvernement condamne-t-il fermement cette attitude permanente de subversion, d’appel à la violence et à l’insurrection, de provocation et de défiance à l’encontre de la loi et des Institutions de la République, entretenue par Monsieur Abdoulaye Wade. Le Gouvernement y fera face sans faiblesse aucune». D’après lui, gouvernement avertit que l’attitude de Wade, qui n’est pas candidat à l’élection présidentielle du 24 février 2019, ne sera pas tolérée par l’autorité publique.
Le Gouvernement a aussi fait remarquer que pendant la durée de la campagne électorale, seuls les candidats à l’élection présidentielle sont autorisés à battre campagne. Quant aux citoyens, ils peuvent être rassurés en sachant que l’Etat a déjà pris toutes les dispositions requises pour le bon déroulement des opérations électorales.
J'AI PEUR QUE MES ADVERSAIRES NE DECLARENT FORFAIT AVANT L'ECHEANCE
EN CE DIXIEME JOUR DE CAMPAGNE DE LA COALITION PRESIDENTIELLE, MACKY SALL A ENGAGE LE SALOUM, APRES AVOIR BOUCLE L’ETAPE DE LA CASAMANCE PAR BOUNKILING. DANS UN GRAND MEETING A NIORO, IL A SOUTENU QU’EN RAISON DE LA GRANDE MOBILISATION AUTOUR DE SA PERSONNE, IL A PEUR DE VOIR SES ADVERSAIRES DECLARER FORFAIT AVANT LE SCRUTIN.
Le leader de la coalition présidentielle se montre confiant à quelques jours du scrutin du 24 février 2019. La preuve, il ne cesse de railler ses adversaires ces derniers jours. Hier encore, il a soutenu avoir peur que ses adversaires déclarent forfait avant l'échéance avec des prétextes du genre qu'ils ont des maux de dos et autres. Ce qui motive un tel discours chez le chef de l’Etat, ce sont les foules qui l’ont suivi en Casamance, Kédougou, Tambacounda, Matam, Saint-Louis, Louga et Touba –Mbacké. «Je suis rassuré. Je peux vous dire que le match est déjà scellé», déclare-t-il.
Par ailleurs, le Président sortant a remercié devant la foule nombreuse à Nioro le président de l’Assemblée nationale qui, selon lui, fait partie des sages du pays qui ont accepté la volonté divine, sachant que c’est Dieu qui l’a porté au pouvoir. A la suite de cela, il s’en est pris à ceux qui passent tout leur temps à le critiquer en soutenant qu’il n’a rien réalisé durant ces sept dernières années. «C’est de la malhonnêteté », fulmine-t-il tout en se demandant si ces gens-là ne passent pas par Dinguiraye – Nioro - Keur Ayib, le Pont de Farafenni pour se rendre en Casamance en prenant la Rn6. «Avant mon magistère, tout le monde savait les difficultés auxquelles les gens étaient confrontés entre Kaolack -Fatick, Kaolack- Kaffrine- Kounghel, Gossas Diourbel. Cela est devenu un vieux souvenir.» De la même manière, dit-il, qu’ils prennent l’autoroute Ila Touba pour rallier la ville sainte. Poursuivant, il affirme avoir réalisé dans la région de Kaolack particulièrement dans le département de Nioro de nombreuses routes. «Les populations de Nioro ne diront pas le contraire avec tous les problèmes des ravins que vous aviez depuis l'indépendance et qui posaient d'énormes difficultés sur l’agriculture. Tous ces problèmes-là sont rangés dans les tiroirs de l'histoire», a-t-il soutenu.
Même dans le domaine agricole, dit-il, ses détracteurs véhiculent l’idée selon laquelle son gouvernement est nul et "thiouné". Commentaire: « Je me demande seulement comment un nul peut réaliser toutes ces prouesses dans le domaine agricole. Le prix du kilo de l'arachide n'a jamais dépassé 150 Fcfa, c'est avec moi qu'il est passé à 210 Fcfa. Il a fallu que l’Etat mette des dispositions pour la différence et on a fait un protocole d’accord entre Etat et les huiliers d'un montant de 20 milliards que l'Etat du Sénégal a payé pour que les pays puissent acheter l'arachide à un tel prix. En 2018 on a éliminé toutes les taxes pour faciliter l'exportation de l’arachide parce que nos huiliers ne peuvent pas tout en acheter. Et pour cela, l’Etat a renoncé à 9 milliards FCFA de taxe pour l’exportation de plus 367 998 tonnes. Avant 2012, on n’a jamais dépassé 60.000 tonnes pour toute l'année. Et pour cette campagne, 97 milliards ont été mobilisés depuis le debout de la collecte au mois décembre et injectés dans le monde rural. A heure où je vous parle 193.000 tonnes d'arachides ont été exportées vers la Chine et à l'étranger et les huiliers ont pris les 140.000 tonnes. Le capital semencier était en 2012 à 6 000 tonnes ; aujourd'hui on est à 55.000 tonnes de semence certifiée». Tout ceci montre, selon Macky Sall, les productions records depuis 2 ans successivement avec un surplus de 1,432 millions tonnes d’arachides.
Avant lui, Moustapha Niasse qui avait pris la parole a soutenu que depuis 10 jours Macky Sall est à l’intérieur du pays à la rencontre des populations pour leur présenter son solide bilan irréfutable. «Nous prions que Dieu te redonne le pouvoir, que tu puisses continuer pour encore cinq ans. C'est Dieu qui donne le pouvoir, qu'il fasse que les Sénégalais te portent au pouvoir le 24 février. Si les gens sont vraiment conséquents, ils doivent savoir à qui donner leur carte », dit-il. Quant à Serigne Mbaye Thiam, il a soutenu que les comités électoraux sont partis vers les gens à la base pour effectuer une campagne de communication sans tambour ni trompette sur les réalisations du chef de l’Etat. Il ajoute que Mamadou Moustapha Ba a également assuré une conférence publique sur le PAP2 qui a convaincu d’aucuns dans la région. «Le 24fevrier, Nioro ne te fera pas honte», déclare Serigne Mbaye Thiam.