Le pire s’est produit ce matin au quartier Dépôt dans la commune de Tambacounda où la caravane Pur100 a établi son Quartier Général. Un jeune, âgé d’une trentaine d’années et répondant au nom d’Ibrahima Diop, a été mortellement poignardé.
Tout a commencé quand un garde rapproché de la caravane du Pur a été surpris en train de déchirer et de badigeonner des affiches de Benno Bokk Yaakar placardées sur les murs. Il s’en est suivi des échanges d’insanités entre gardes rapprochés du Pur et des militants de Benno Bokk Yaakar, qui ont conduit à des affrontements.
La victime aurait été poignardée par un supposé garde rapproché du Pur. Le jeune homme militant de BBY a succombé à ses blessures, après avoir perdu beaucoup de sang. Le quartier Dépôt où réside le ministre Sidiki Kaba est sous haute surveillance policière. Des jeunes du quartier n’entendent pas laisser passer cette « forfaiture » et sont en train de brûler des pneus devant les forces de l’ordre. Nous y reviendrons.
"WADE NOUS A HABITUÉ A CLIGNOTER A DROITE ET A TOURNER A GAUCHE"
Entretien avec Seydou Gueye (Porte parole de l'APR)
Après une semaine intense de campagne électorale, le candidat de la majorité déroule. Le ministre Seydou Guèye, porte-parole de l’Alliance pour la République, fait le point sur la stratégie de son candidat, le jeu des alliances qui se poursuit et surtout l’intrusion de l’ex-président Abdoulaye Wade qui vient bouleverser le cours des choses, avec un discours belliqueux.
Quel commentaire faites-vous de l’arrivée de Me Wade à Dakar et des propos qu’il a tenus sur votre candidat ?
Abdoulaye Wade appartient au passé. Ses déclarations incendiaires, invitant les Sénégalais à déchirer leurs cartes d’électeur et à brûler les urnes, sont la manifestation d’une tentative de sabotage du processus électoral qui ne saurait être toléré. Son plan de guerre est voué à l’échec. Il se rendra à l’évidence que sa télécommande, qu’il ne cessait d’actionner depuis Versailles, ne saurait fonctionner en terre sénégalaise. Wade n’a pas fait le choix du boycott, mais plutôt d’une surenchère politique démesurée. Mais, une chose est sûre, il nous a habitués à clignoter à droite et à tourner à gauche. L’homme n’a pas changé. Il déteste la retenue qui sied aux grands hommes, aux hommes d’Etat, tout simplement. Jamais le président Macky Sall n’abaissera la fonction présidentielle en lui répondant.
Faut-il avoir des craintes sur le déroulement de l’élection présidentielle et même le scrutin du 24 février ?
Le 24 février 2019, le suffrage des Sénégalais s’exprimera à l’échelle du territoire national et de la diaspora. Les Sénégalais choisiront notre candidat, le président Macky Sall, le candidat de la stabilité. Je puis vous garantir que l’Etat prendra toutes les dispositions nécessaires pour garantir la sécurité de nos concitoyens contre toute forme d’intimidation ou de détournement de leur volonté par des combinaisons machiavéliques de vestiges du passé. Les tentatives d’installer la peur dans l’esprit des Sénégalais ne passeront pas. Nous avons un peuple mûr, qui sait prendre ses responsabilités. D’ailleurs, nous sommes tous témoins de la vague de désapprobations qui a accueilli ses élucubrations. C’est la première fois, dans l’histoire politique du Sénégal, qu’un homme ayant occupé la plus haute fonction de ce pays s’adonne à un pareil spectacle. Les Sénégalais n’en reviennent pas. Franchement, je pense qu’il faut sauver le soldat Wade.
Pensez-vous que Wade ait les moyens de faire ce qu’il a dit ?
Dans un premier temps, il a dit que la Présidentielle ne se tiendrait pas sans son fils. Ensuite, il a déclaré urbi et orbi que notre candidat ne battrait pas campagne. Et aujourd’hui, il en appelle au boycott de la Présidentielle. A la vérité des faits, son fils n’est pas candidat et la campagne se déroule très bien. Wade ne détient plus le monopole de la violence symbolique. Pour avoir perdu l’initiative politique au soir du 25 mars 2012, il doit se résigner. Après lui, ce ne sera pas le déluge.
Ce discours ne va-t-il pas parasiter celui de votre candidat et, par ricochet, celui des autres engagés à cette Présidentielle ?
Je vous l’ai dit : Jamais le président Macky Sall n’abaissera la fonction présidentielle en lui répondant. Le président Macky Sall est un homme serein. Il a hérité d’un pays à genoux et, sept ans durant, il s’est évertué à le redresser. Aujourd’hui, la nouvelle trajectoire économique du Sénégal, marquée par une croissance à la fois forte, soutenue et vigoureuse, l’attractivité de notre environnement des affaires, le renouveau infrastructurel, prouvent que le président Macky Sall a relevé les défis du redressement pour pouvoir inscrire notre pays dans une perspective de transformation de sa structure socio-économique. Pour les autres candidats, j’avoue que je suis déçu par la faiblesse de leurs offres assimilables à de simples déclarations d’intention.
Justement, le président Macky Sall met l’accent sur ses réalisations, depuis le début de la campagne et fait moins de promesses. Qu’est-ce que cela signifie ?
Je pense que le président Macky Sall fait mieux que des promesses. En vérité, il s’est engagé à léguer aux générations futures un pays prospère. L’objectif qu’il partage avec les Sénégalais, c’est de bâtir un Sénégal uni et prospère dans l’équité et la justice. C’est tout le sens de son combat. L’équité et la justice constituent l’épine dorsale de sa politique. Tant bien même que les leviers de croissance sont activés, une politique sociale est mise en œuvre, à travers les Bourses de sécurité familiale, la Couverture maladie universelle, le Pudc, Promovilles, Puma, etc. En réalité, le président Macky Sall est dans le temps de l’action, le temps utile.
Dernièrement, il a procédé à l’inauguration de plusieurs infrastructures qui ne sont pas encore achevées. Ne craignez-vous pas que cela soit contre-productif ?
Je pense qu’il y a une confusion sémantique entretenue par des marchands d’illusions qui n’ont jamais rien proposé à leur pays. Ils n’ont rien compris. Pour l’Airbus, il a été question de présentation d’un appareil flambant neuf, contrairement aux avions ‘’brandés’’ aux couleurs du Sénégal et qui devaient changer d’habillage régulièrement sous l’ancien régime. Pour le Ter, il a été question d’une réception et le président Macky Sall en a profité pour tester le dispositif, de la gare de Diamniadio à la gare emblématique de Dakar, en passant par Rufisque et Colobane.
Aujourd’hui, notre patrimoine autoroutier est ouvert aux usagers. Qu’il s’agisse de Ila-Touba, Aibd - Thiès ou encore Aibd - Mbour. Ils sont séduits par la qualité des ouvrages, le service et le temps du voyage.
Quel bilan faites-vous de cette semaine de campagne qui s’achève ?
Nous sommes satisfaits. Très satisfaits. La campagne se passe très bien. Sans prétention, nous battons la meilleure campagne, actuellement. La déferlante populaire qui accueille le président Macky Sall montre que les Sénégalais ont adhéré à son programme. D’ailleurs, c’est ce qui a semé la confusion dans le camp de l’opposition.
Pouvez-vous revenir sur la stratégie qui a été développée jusqu’ici ?
Une stratégie, on ne la dévoile pas avant la fin des opérations. Sinon, c’en est plus une. Ce que je peux vous dire, c’est que nous déroulons notre stratégie au fil des jours. Nous sommes en complicité avec les militants qui sont eux-mêmes plus engagés, plus enthousiastes et plus confiants. Une campagne électorale est un moment fort de grande ferveur politique et c’est ce que le président Macky Sall, candidat de Benno Bokk Yaakar, vit et partage avec tous les militants et sympathisants. La même chose avec tous les alliés et leaders mobilisés à ses côtés, dans son cortège ou à la base, à travers les comités électoraux. Plus extraordinaire encore, au-delà de la grande mobilisation autour des meetings, nous nous rendons compte, pendant les porte-à-porte et les visites de proximité, du coefficient de sympathie du président Macky Sall qui augurent de réelles perspectives au soir du 24 février 2019.
La coalition Bb y a réussi à pêcher de gros poissons, notamment Aïssata Tall Sall. Mais la coalition Idy-2019 regroupe l’essentiel des recalés des parrainages et tout récemment Khalifa Sall. Comment voyez-vous les rapports de forces en présence ?
La grande coalition politique, c’est Benno Bokk Yaakar, renforcée par la coalition dite de la Majorité présidentielle, les mouvements politiques, les assemblées religieuses, traditionnelles ou coutumières, les groupements de jeunes et de femmes, sans oublier la Plateforme des forces de l’émergence. Par conséquent, il n’y a pas de rapport de force qui tienne, puisque les forces ne sont pas égales. Loin de là. Une liste de noms et de personnes de soutien n’est pas synonyme de poids électoral. Surtout lorsqu’il s’agit des recalés qui peuplent le boulevard des invalidés. Comme vous le savez, ‘’doolé yémoul’’. Nous avons un leadership incontestable, nous avons une méthode mobilisatrice et une grande capacité d’organisation sereine, cohérente et diversifiée partout au Sénégal jusque dans la diaspora. Vous ne pouvez pas en dire autant de l’opposition.
On a noté quelques actes de violence, notamment à Saint-Louis, avec l’attaque de la caravane de Sonko, et hier à Louga avec des jets de pierres essuyés par ce même candidat et ses militants. Quel commentaire en faites-vous ?
Sans donner une quelconque caution à la violence d’où qu’elle provienne, il est heureux de constater que cette présente campagne électorale est très apaisée. Globalement, tout se passe dans la cordialité et dans la grande sagesse. Même dans les traits d’humour, notre camp est resté fair-play. Et je peux vous dire que nous ne céderons pas à la provocation.
Est-ce qu’on peut espérer de Bby que ses militants vont rester fair-play jusqu’au bout ?
Tout à fait. Et comme toujours.
Dakar est considérée comme la mère des batailles où vous-même et beaucoup de responsables êtes engagés. Etes-vous confiant, malgré la concurrence ?
Je suis très confiant ! D’abord, parce que le président Macky Sall a obtenu 606 619 voix, soit 73,59 % à Dakar en 2012. Ensuite, en 2017, lors des élections législatives, alors que le président Macky Sall n’était pas engagé dans la compétition, Dakar est tombée entre les mains de la coalition Benno Bokk Yakaar. Je suis convaincu que notre candidat est meilleur.
Les propos de votre candidat tenus à Matam sont considérés par l’un des candidats comme une dérive ethniciste. Quel commentaire faites-vous ?
Le président Macky Sall est un Sénégalais de synthèse. Faire de telles insinuations est caractéristique d’un manque de fair-play de ce candidat dont vous parlez. Heureusement que les Sénégalais ne sont pas dupes, au point de se laisser entraîner dans des considérations ehnicistes qui n’ont rien à voir avec la politique.
De Blaise Diagne à Macky Sall, l’histoire politique du Sénégal est jalonnée de luttes âpres entre anciens alliés. Une série de reniements, de ralliements ou de ruptures aussi fracassants les uns les autres. A en conclure que le compagnonnage politique se termine inéluctablement en queue de poisson.
Le péché originel fait remonter en surface les bisbilles entre Blaise et Ngalandou ; le Sérère Senghor séparé de son mentor Lamine Coura puis réconcilié ; la rupture fratricide entre le même Senghor et son ami Dia ; l’irrévérence subtile du dauphin Abdou à son bienfaiteur académicien qui mena à la guéguerre du trio d’héritiers, en l’occurrence Diouf, Djibo et Niasse. Une déchirure qui, in fine, éjecta le longiligne timonier socialiste du navire Sénégal.
Aujourd’hui, l’arène politique abrite le choc des seconds couteaux libéraux, avec les adversaires d’hier comme arbitres. D’abord, une série d’infanticides avant que le général des calots bleus ne bute sur l’indigeste colosse de Fatick. Macky le géologue, dur comme un roc, terrassa le vieux maitre enchanteur et l’envoya à Versailles.
Ainsi, plus que la confrontation des programmes, les attaques crypto-personnelles entre bonnes vieilles connaissances vont bon train. Le feu est attisé par le souffle venimeux de l’intraitable Sonko qui n’a pas la langue liée. Des diatribes à foison qui indisposent les citoyens ou amusent la galerie de spectateurs friands de sensations fortes. Une dose de cynisme qui en dit long sur les rancœurs et autres règlements de comptes qui moussent et débordent des alvéoles trop pleines de mauvais sang.
Arriva le vieux Wade, patriarche aux caprices de star, qui ne veut point se faire ravir la vedette dans cette vendetta tous azimuts. Il profite des bains de foule et de jouvence qui préservent ses énergies de rude combattant toujours prêt à ouvrir des fronts. Quelle grinta pour le pathétique papa qui se substitue à son fils frileux ! Ce vrai faux candidat qui redoute tout ce que le père aime endurer.
Toutefois, depuis le fameux ‘’wax waxet’’, le stratège de réputation se fourvoie trop souvent dans ses stratagèmes. Celui qui fut un génial politicien continue de bénéficier de la mansuétude des observateurs, eu égard certainement à son âge avancé qui force le respect et l’indulgence.
Mais, enfin, quel crédit pour un discours va-t’en guerre qui rejette la tenue du scrutin et qui, en même temps, propose un plan d’actions pacifiques en fonction de l’agenda de ce même processus : pendant la campagne, le jour de l’élection et au moment de la proclamation des résultats ?
Quelle cohérence chez ce prophète qui proclame urbi et orbi que l’élection n’aura pas lieu, mais qui annonce déjà les chiffres et le futur président élu ?
Bref, on ne brûle pas une icône, surtout s’il s’agit de l’inusable Wade !
LA CONDUCTRICE EST FINALEMENT DÉCÉDÉE
Plongée dans le coma depuis l'accident, Mously Mbaye, a finalement rendu l'âme, hier, à l'hôpital général Yoff
La conductrice de la voiture qui a fait l'accident, dimanche dernier à Sicap Amitié 1, est décédée. Plongée dans le coma depuis l'accident, Mously Mbaye, a finalement rendu l'âme, hier, à l'hôpital général Yoff, où elle était internée, renseigne Rewmi Quotidien.
Pour rappel, Mously a perdu dans l'accident ses deux filles qui devaient fêter leur anniversaire ce mois de février. 9 victimes étaient à bord de la 4X4 Toyota Rav 4 de couleur grise conduite par celle qui a perdu l'année dernière, durant la même période, son mari.
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MULTIPLE PHOTOS
WADE RENCONTRE SONKO
Réunion stratégique entre l'ancien président et le leader de Pastef au Terrou Bi - "Vous êtes le meilleur des présidents de la république du Sénégal" - VIDÉO ET DÉCLARATIONS
Ce samedi 9 février, une rencontre surprise est en train de se tenir entre Abdoualey Wade et Ousmane Sonko au Terrou Bi.
Participe à cette réunion, Pierre Goudiaby Atepa, Boubacar Camara , El Hadj Amadou Sall et l'épouse de l'ancien président, Viviane Wade.
Dès le début de la rencontre, Sonko s'adressant directement à Wade martèle : "vous êtes le meilleur président que le Sénégal ait connu". Et Wade, avec un brin d'humour, de lui rétorquer qu'il était en retard parce que cela lui a déjà été dit puisqu'il a reçu à "New York le prix du meilleur chef d'Etat africain".
Rappelons que Pierre Goudiaby et Boubacar Camara sont des recalés du parrainage et soutiennent activement le leader du parti Pastef. Boubacar Camara est au demeurant le superviseur général de la campagne de Sonko.
Nous reviendrons dans les heures qui suivent sur cette rencontre en faisant une mise à jour de cette information de SenePlus.
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - L’analyse des textes législatifs en vigueur au Sénégal concernant le viol révèle certains manquements notoires - Les décisions de justice montrent également que les textes ne sont pas appliqués dans toute leur rigueur
Patricia Lake Diop et Dior Fall Sow |
Publication 09/02/2019
#Enjeux2019 - Au Sénégal, c’est l’article 320 du code pénal qui définit le viol : « Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit, commis sur la personne d'autrui par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol.
Par ailleurs, le Sénégal est signataire de nombreux instruments internationaux et régionaux, parmi lesquels figurent :
Au niveau international : La Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes adoptée par l’Organisation des Nations Unies, en 1983 qui définit, en son art 1er, les violences à l’égard des femmes comme : « tous actes de violence dirigés contre le sexe féminin, et causant ou pouvant causer un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée. ».
Cette déclaration est renforcée par la Convention des Nations Unies pour l’élimination de toutes les formes de violences à l’égard des femmes (CEDEF), adoptée en 1979 et ratifiée sans réserve par le Sénégal en 1985.
Au niveau régional : Parmi les instruments ratifiés par le Sénégal, la référence en matière de protection des droits humains des femmes est le Protocole additionnel à la Charte africaine des Droits de l’Homme et des Peuples relatif aux Droits de la Femme en Afrique, plus communément appelé le Protocole de Maputo.
Malgré le cadre juridique national et les engagements pris par l’Etat du Sénégal pour éradiquer cette violence particulière à l’égard des femmes et des jeunes filles et, à un degré moindre, des hommes et des jeunes garçons, le viol continue de faire des victimes à tous les niveaux de la société. Le phénomène a atteint une telle ampleur qu’il a tendance à être banalisé et que les coupables restent parfois impunis ou condamnés à des peines insignifiantes face à d’importants préjudices causés.
- Problématique de la question du viol -
On pourrait poser la problématique de la question du viol au Sénégal à (3) niveaux : le non-respect des engagements internationaux et régionaux - les insuffisances contenues dans les dispositions pénales sénégalaises - la non application des textes.
L’analyse de l’ensemble des textes législatifs en vigueur au Sénégal concernant le viol révèle certaines insuffisances. Cette infraction, selon les définitions contenues dans les instruments internationaux et régionaux précités fait partie de la violence faite aux femmes.
Dès lors, il convient de noter l’absence de définition des violences faites aux femmes et/ou basées sur le Genre dans la législation sénégalaise ; il urge par conséquent d’harmoniser les textes législatifs et réglementaires avec les conventions internationales et régionales et de les appliquer, conformément à la loi fondamentale sénégalaise qui, aux termes de son article 98 dispose :
« Les traités ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois ».
Ils s’imposent dans notre dispositif normatif et ont une valeur supra-nationale.
La Constitution, dans son préambule, qui en est partie intégrante, affirme l’adhésion du Sénégal : « à la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, à la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme (DUDH), à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDEF), à la Convention relative aux Droits de l'Enfant (CDE) et à la Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples ». Ces traités et autres instruments internationaux et régionaux engagent le Sénégal qui les a ratifiés sans réserve.
L’inapplication des textes est aussi flagrante au niveau national, s’agissant des articles réprimant le viol.
- en effet, l’art 320 du code pénal dispose en ses différents alinéas que le viol « sera puni d'un emprisonnement de cinq à dix ans, s'il a entraîné une mutilation, une infirmité permanente ou si l'infraction a été commise par séquestration ou par plusieurs personnes, la peine ci-dessus sera doublée ; s'il a entraîné la mort, les auteurs seront punis comme coupables d'assassinat ; Si l'infraction a été commise sur un enfant au-dessous de 13 ans accomplis ou une personne particulièrement vulnérable en raison de son état de grossesse, de son âge avancé ou de son état de santé ayant entraîné une déficience physique ou psychique, le coupable subira le maximum de la peine »
- en outre, l’art 322 du même code prévoit « qu’il ne pourra être prononcé le sursis à l'exécution de la peine »
Une analyse des décisions de justice, montre que les textes ne sont pas appliqués dans toute leur rigueur. La répression du viol pose le problème de l’application de l’article 320 du Code Pénal et celui de l’écart, parfois très important entre la peine prévue et la peine appliquée.
Il est fréquent et inquiétant de constater, dans certains cas, l’inapplication du maximum de la peine prévue, même lorsque le viol est commis sur une personne mineure de moins de 13 ans. Il est arrivé que des juridictions prononcent des peines allant de 6 mois à 5 ans, en violation totale de la loi !
L’art 322 du CP interdit le sursis à exécution de la peine dans les cas de viol ; cette disposition n’est pas respectée par certains magistrats qui ont condamné des coupables de viol sur enfants de moins de 13 ans à des peines assorties du sursis.
Les juges, comme tous citoyens sénégalais, sont issus d’une société qui a ses croyances et ses traditions ; certains sont parfois sous l’influence des pesanteurs socio-culturels ou préjugés en désaccord avec la loi et à ce titre peuvent être amenés à utiliser des procédés juridiques plus en phase avec leurs croyances et traditions ; l’article 433 du CP sur les circonstances atténuantes, en est un exemple !
- Prévenir d’abord ! -
La prévention du viol devrait être la priorité. S’il est difficile de parvenir à son éradication, il urge d’en réduire les manifestions. Cette prévention nécessite des actions à différents niveaux.
- prendre, en amont, toutes les mesures appropriées au niveau de l’éducation de base pour éviter l’apparition de ce fléau, en choisissant comme cible privilégiée les jeunes, filles et garçons. Certains ont en effet souligné : « l’importance d’intervenir précocement pour prévenir les agressions sexuelles. ».
- provoquer des changements sociaux : de nombreux facteurs d’ordre économique et social sont souvent les causes des agressions sexuelles ; ces facteurs pourraient être combattus par la mise en place d’initiatives et de politiques publiques, par l’élaboration de programmes permettant aux femmes et aux filles de pouvoir réellement jouir de leurs droits à l’éducation, à l’emploi, aux ressources et à l’amélioration de leurs conditions de vie.
- promouvoir des normes sociales favorisant la non-tolérance des agressions sexuelles et des rapports inégaux entre les hommes et les femmes en agissant notamment sur la transformation des mentalités.
Toutes ces mesures devraient être orientées en direction des populations ; elles consisteraient en des campagnes de sensibilisation, cibleraient les médias et tous particulièrement les réseaux sociaux qui sont une des voies d’influence importantes des normes sociales, viseraient les témoins potentiels d’agression sexuelle et mettraient l’accent sur la formation des différents acteurs appelés à intervenir en matière d’agression sexuelle.
- Quid des victimes ! -
Que de fois n’entendons-nous pas « Mlle ou Mme X s’est fait violée (!!!) à cause de sa tenue indécente, de son regard provocateur ou de son sourire coquin !
Et pourtant, les conséquences des violences sexuelles sur les femmes et plus particulièrement du viol, sont nombreuses et profondes. Les victimes sont traumatisées à vie et restent avec des séquelles.
Certaines d’entre elles développent un syndrome de stress post-traumatique ; elles peuvent sombrer dans l’alcoolisme et/ou la drogue pour oublier leurs problèmes et en se sentant dévalorisées, être poussées au suicide ou à l’infanticide. Nombreuses sont celles qui se retrouvent avec des difficultés relationnelles et familiales ou chez qui apparaissent des dommages durables telles qu’une sexualité perturbée et difficile avec des blessures psychologiques importantes.
Une sociologue disait : La violence sexuelle « c’est comme de la glu, ça vous colle à la peau, au cœur et à l’âme ; et si vous essayez de vous nettoyer seul vous risquez de vous embourber davantage, de vous y noyer »,
Fort heureusement, une prise en charge spécialisée, lente et précautionneuse des troubles traumatiques a permis à des victimes de ressentir une amélioration importante de leurs symptômes. Cette prise en charge pour être efficace doit se faire avec une équipe pluridisciplinaire et l’implication de l’Etat. Il est aussi impératif d’accélérer et de généraliser la formation des professionnels en contact avec les victimes de viol, aux spécificités des violences sexuelles ; cette formation concernerait plus particulièrement les médecins, les magistrats, les avocats, les éducateurs spécialisés, les officiers de police judiciaire.
Au niveau national, l’élaboration d’enquêtes spécifiques sur les violences sexuelles devraient être envisagées, de même que la création d’une banque de données concernant ces violences.
Il serait souhaitable que l’Etat puisse envisager la création de centres d’accueil et de refuges dans toutes les régions et départements et les doter de moyens suffisants pour assurer une prise en charge efficace des victimes survivantes.
Il peut sembler surréaliste de pouvoir éradiquer de façon définitive ce fléau social qu’est le viol. L’espoir est toutefois permis de le faire fortement régresser. Pour se faire, le rôle de pression des organisations de la société civile si on leur accordait le droit de se constituer partie civile et celui des communautés de base féminines, est très important. Elles pourraient amener l’Etat à respecter ses engagements en faveur de la protection des femmes et des filles et à veiller, dans un Etat de droit, à une bonne et stricte application de la loi.
- Dior Fall Sow est Présidente d’honneur de l’association des juristes sénégalaises (AJS), Membre du réseau francophone pour l’égalité femmes-hommes.
- Patricia Lake Diop est Juriste Membre de l’AJS, vice-présidente du centre d’arbitrage de médiation et de conciliation (CAMC) de la chambre de commerce de Dakar.
OUSMANE SONKO: «ON EST EN TRAIN DE ME POIGNARDER DANS LE DOS»
Suite à l’attaque de sa coalition survenue, jeudi tard dans la soirée, à Louga où elle tenait un meeting, Ousmane Sonko a su réagir à temps. Prenant la parole, Vers 2h du matin, le leader de PASTEF a affirmé qu’il est en train d’être « poignardé dans le dos ».
Cet incident prouve qu’ils (Benno Bokk Yakaar) nous suivent partout. Des renseignements généraux et policiers ne font que me suivre partout. Ils ont peur raison pour laquelle ils le font. Pourquoi attendre 2h du matin pour attaquer ? C’est de la lâcheté », lâche-t-il devant une foule qui l’attendait depuis 16h pour sa cinquième étape de la campagne électorale en vue de la présidentielle du 24 février.
« Ils n’osent pas le faire derrière mon dos mais ils préfèrent attendre à cette heure pour Pourquoi attendre 2h du matin pour attaquer, c’est de la lâcheté. Beaucoup pensent que Macky Sall est poli et calme mais ce n’est pas le cas », explique-t-il, indiquant qu’Aliou Sall le frère du président sortant grossit de jour en jour parce qu’il vit de l’argent du peuple.
Rappelons qu’un jeune a été interpellé par la sécurité de Sonko. Il avait avec lui un couteau.
Wade n'a pas été accueilli que par les militants du Parti démocratique sénégalais. À ses côtés, il y avait aussi des leaders politiques de l'opposition. Les plus en vue étaient des souteneurs d'Idrissa Seck à l'image de Malick Gakou, mais aussi de Bougane Guèye Dany. Avec ce dernier, Dakaractu s'est entretenu sur les raisons de leur présence.
Mais selon le président du mouvement Gueum sa bopp, ils sont venus représenter Idrissa Seck et travaillent à ce que Wade le soutienne aux présidentielles. Bougane Guèye Dany dont la voiture était juste après celle de Wade, a aussi explicité les raisons du choix qu'il a porté sur Idrissa Seck alors qu'il avait annoncé des discussions avec le PUR et Ousmane Sonko.
Pour se défendre, le candidat recalé dès la phase des parrainages avance l'argument de la réactivité du président de IDY2019 et du fait que ce dernier a accepté d'intégrer le programme de Gueum Sa Bopp dans le sien.
KHALIFA, CANDIDAT À LA PRÉSIDENTIELLE?
EXCLUSIF SENEPUS - L'injonction de la CEDEAO sera connue vendredi - La Cour de Justice ouest-africaine considère la requête de Khalifa Sall recevable et se prononcera dans le fond demain à 10h
SAXEWAR DIANGE DE SENEPLUS |
Publication 07/02/2019
La Cour de Justice de la Cedeao s'est déclarée compétente et considère recevable la requête de Khalifa Sall contre la décision du Conseil constitutionnel sénégalais qui l'empêche d'être candidat à la présidentielle du 24 février.
SenePlus a appris de source proche de l'ancien maire de Dakar que la décision sera rendue demain vendredi 8 février 2019, à 10 h.
Selon une source au fait de ce dossier juridique et contactée par SenePlus, la Cour de Justice de la CEDEAO pourrait "ordonner à l'Etat du Sénégal de valider la candidature de Khalifa pour la présidentielle"qui doit se tenir dans deux semaines environ.
Rappelons que le 13 juillet 2015, la Cour de Justice de la CEDEAO a rendu la décision N°ECW/CCJ/JUG/16/15 dans la cause qui opposait au Burkina Faso le Congrès Pour la Démocratie (CDP) et autres requérants à l’Etat dirigé à l'époque par une équipe de transition qui voulait écarter de l'élection les proches du président déchu, Blaise Compaoré.
Dans cet arrêt historique, la Cour communautaire indiquait qu'elle "rejette les exceptions d’incompétence et d’irrecevabilité soulevées par l’Etat du Burkina etse déclarait "compétente pour examiner la requête qui lui est soumise", mentionnant ainsi la recevabilité de la requête. Plus important, sur le fond, elle disait que "le Code électoral du Burkina Faso, tel que modifié par la loi n° 005-2015/CNT du 07 avril 2015, est une violation du droit de libre participation aux élections" et de là, elle ordonnait en conséquence à "l’Etat du Burkina de lever tous les obstacles à une participation aux élections consécutifs à cette modification.
C'est sur ce précédent historique que le camp de Khalifa Sall fonde ses espoirs de voir leur leader sur la ligne de départ de la prochaine présidentielle.