Dakar, 2 fév (APS) - Edouard Mendy, le gardien sénégalais de Reims (élite française), se trouve partagé pour la suite de sa carrière, entre la France et la Premier League anglaise, le championnat de sa préférence lors qu’il était plus jeune.
"Plus jeune, j’étais vraiment attiré par l’Angleterre mais le championnat de France me plaît beaucoup maintenant", a-t-il dit dans un entretien publié par le quotidien français Le Parisien, en perspective du match devant opposer ce samedi Reims à Marseille.
Le gardien de Reims, auteur d’une grande saison avec son club actuel, avait été sorti du chômage par le club phocéen qui lui avait fait signer un contrat amateur en 2015.
Le portier sénégalais, qui a joué son premier match avec les Lions en novembre dernier contre la Guinée Equatoriale (1-0), en éliminatoires de la CAN 2019, occupait en octobre dernier la première place du classement des gardiens des cinq meilleurs championnats en Europe après un 9-ème clean sheet (match sans encaisser de but lors d’un match de L1 contre l’OM).
Le gardien sénégalais, arrivé en 2016 à Reims alors en Ligue 2 française après un an passé avec la réserve de l’OM, se verrait bien "rejoindre un club français qui joue la coupe d’Europe avant de partir à l’étranger".
A 26 ans, pour sa première saison dans l’élite française, Edouard Mendy est considéré comme l’un des meilleurs spécialistes à son poste.
Il vient de prolonger de deux ans avec Reims et se trouverait dans le viseur des cadors en France et dans des clubs des grandes ligues en Europe.
«DES MUSICIENS SONT INCAPABLES DE FAIRE LA DIFFERENCE ENTRE UN VIOLONCELLE ET UN VIOLON»
Vieux Mac a le blues ! A l’instar de celui du juge, il exprime son spleen. Pour cette fois- ci, il a revêtu sa toge pour prendre la défense des enfants et des migrants clandestins.
Il vient de sortir en début de semaine un album de huit titres pour hurler son indignation. L’ancien greffier a fait une vibrante plaidoirie pour exprimer tout haut sa ligne de défense.
Vieux Mac, l’actualité c’est la sortie de votre album en un moment où justement les artistes n’en sortent plus…
C’est vrai que par les temps qui courent, sortir un Cd n’est pas du tout évident. il faut vraiment le faire. Je ne me compte plus en tant que personne, mais je veux exister en tant qu’acteur culturel. Pour ce faire, je voudrais léguer quelque chose de consistant à la jeunesse de mon pays, au monde et à la postérité. La gloire est dépassée car elle est derrière moi. Je veux vraiment occuper mon temps à faire des propositions. Tout ce que je fais tourne autour de cet axe. Je propose des choses au public. Si les gens prennent, c’est bon, sinon aussi, c’est bon. Car, au moins, j’aurais fait mon devoir. Je joue pour exister et c’est aussi simple que cela.
« La gloire est derrière moi, je joue pour exister » Peut – on en savoir un peu sur le contenu de cet album ?
Les deux principaux thèmes abordés dans cet album sont relatifs à l’enfance et à l’émigration clandestine. Ce ne sont pas des thèmes nouveaux, je veux juste apporter ma propre vision des choses. En ce qui concerne le thème de l’enfance, je suis d’avis qu’il faut arrêter d’agresser cette couche juvénile. a travers cet album, je lance un cri d’alerte. Nous, adultes, donnons une mauvaise image aux enfants et nous les agressons. Nous leur faisons subir des choses qu’ils ne méritent pas. Je peux dire que les agressions dont sont victimes les enfants sont d’ordre physique et surtout moral. Les adultes mentent, volent, se battent. Ils oublient que les enfants observent et surtout… copient. Nos parents nous ont toujours conseillé de toujours faire du bien et de ne jamais faire le mal. Pourtant, ce sont ces mêmes adultes qui transgressent toutes ces règles. Je me mets à la place de l’enfant pour constater qu’il y a problème. C’est mon propre parent qui transgresse le premier les règles établies. On doit revoir nos attitudes. il faut revoir la mentalité des enfants en les éduquant dans un esprit culturel, économique et politique. il faut les mettre sur les rails et les aider à traverser la rue de la vie. Je ne me limite pas à la façade car tout le monde a déjà chanté ce thème.
Comment expliquez- vous ce lien si particulier avec les enfants ?
Je dois avouer que je suis un grand enfant. Encore une fois, et à l’image d’un réalisateur de cinéma, quand l’enfant accompagne un adulte, il a tendance à baisser la tête et l’enfant à la relever. Ce qui fait que leurs yeux se croisent au juste milieu. Et moi, je veux être à ce point précis. Je veux être à la fois à la place de l’enfant et de l’adulte. Nous faisons subir aux enfants des choses qu’ils ne méritent pas. Je vous informe que je suis aussi le président d’une association basée à Somone et qui s’occupe de l’enfance. Ce qui signifie que cela me préoccupe vraiment. Je me sens tellement concerné que ça devient pratiquement une chose normale que de chanter pour évoquer ce sujet intarissable à mon niveau.
Les enfants constituent un fonds de commerce et pas mal d’artistes en profitent. Qu’est –ce qui vous motive, vous ?
Aujourd’hui, le monde va très vite et les enfants suivent ce rythme. Je crois que le véritable danger qui guette les enfants, c’est internet. Autant ils fréquentent cet outil autant ils en deviennent dépendants et se dépersonnalisent. Est-ce qu’il y a un moyen provenant de l’autorité pour aller à la source de la malédiction ? L’internet tel qu’il est utilisé par l’enfant est une malédiction. Les enfants vont vers la perdition. Des sites immoraux sont souvent visités par des enfants. Tout le monde a eu à déplorer ce fait. Moi, en tant qu’artiste, je le déplore. Cependant, j’essaye aussi de trouver des solutions. J’ai vraiment envie d’aller à la source et dire non à cette malédiction. Il faut que l’internet soit pris positivement. C’est un problème que nous, les artistes, devrons régler car les enfants ne le feront jamais à notre place. il faut donc vraiment protéger les enfants et non se servir d’eux ou en faire un fonds de commerce.
Dans l’album vous abordez également l’émigration clandestine ?
Je dis non à l’esclavage car à un moment donné, nos parents libyens ont eu à adopter un comportement qui n’était pas du tout africain. J’ai choisi de les citer pour exprimer toute mon indignation. nous avons tous pu voir sur internet ces images insoutenables et ces pratiques inhumaines infligées à nos frères migrants. Je dis : plus jamais ça et j’ai même réalisé un clip documentaire pour mieux aborder le sujet.
Le grand absent de l’album, c’est votre regretté frère Habib, pourquoi vous ne lui avez pas rendu hommage?
Si, je vais bien sûr lui rendre hommage. Il y a tellement d’hommages rendus à Habib que je me suis dit qu’il serait de trop que j’en fasse maintenant. Je peux juste parler de celui de notre ami Jules Guèye qui est très bien apprécié et qui est régulièrement diffusé sur nos écrans. Il n’empêche que j’ai composé quelque chose en son honneur et je le dévoilerai quand on célèbrera l’an un de son décès dans deux ou trois mois. Et comme moi je n’aime pas faire de vagues, je préfère travailler en coulisses et dans l’ombre. Sans beaucoup de bruit, je vais lui faire un hommage et ce sera solennel en ce moment choisi.
Pour cet album, Coumba Gawlo en est la marraine. Pourquoi ce choix sur elle ?
Je crois que la raison est évidente. Déjà, elle est ambassadrice et elle œuvre beaucoup pour l’enfance et pour la Femme. Elle a été tellement touchée quand je lui ai annoncée qu’elle était la marraine de l’album. Elle m’a dit qu’elle sera à mes côtés et que ce choix lui fait énormément plaisir. Je crois que le choix est mérité et il n’est pas de trop…
Vous êtes greffier, vos collègues ont suivi une série de grèves. Comment percevez- vous cela ?
Je m’intéresse toujours à cette épineuse question. Il y a un avocat qui m’a dit un jour : « vieux, je suis passé plusieurs fois à ton bureau et je ne t’ai pas trouvé ». Je lui ai répondu que mon bureau c’est la scène. C’est juste une petite anecdote ! Mais je me dois de chanter le monde du greffe. C’est un monde qui présente beaucoup de problèmes. C’est vrai que ces temps derniers, ils étaient en grève et cela avait pratiquement suspendu tout le fonctionnement de la Justice. Eux, ils déclament et moi je chante. Je le fais à la suite du « blues du juge ». Tout le monde sait ce que signifie le blues. Je veux dire dans cette chanson que le juge, pris isolément, est un être comme vous et moi. C’est-à-dire un être avec ses sens, ses qualités ses défauts .et pourtant, la société lui a donné un rôle et il doit enfiler la robe. Une fois qu’il enfile cet habit, il cesse d’être un simple être humain. Voilà toute l’ambigüité qu’il y a dans cette position de juge. On demande aux juges d’être à la fois humains et surhumains.
Musicalement que peut-on attendre en écoutant cet album.
Tantôt, je disais que j’ai proposé et c’est ce que j’ai fait. le producteur a toujours imposé son diktat à l’artiste et c’est depuis toujours ainsi. Moi, actuellement, je peux me permettre de faire tout ce que je veux dans la musique et de ne suivre que mon feeling. J’ai fait du jazz pendant une trentaine d’années, mais le jazz a été combattu parce qu’il n’y a presque pas eu d’émissions qui lui était consacrée. Quand on fait un album, c’est pour un public. la presse est notre relais, mais si le public n’est pas avisé ni informé, il ne peut en profiter. J’ai été combattu car avec mon langage acerbe, j’ai eu à critiquer le festival de Jazz de Saint -louis. Et depuis lors, vous ne m’entendez plus dans ce festival. et cela est presque une hérésie. Vous, journalistes, savez qu’il y a un festival de jazz qui se passe au Sénégal. vous êtes les premiers à vous poser la question à savoir pourquoi vieux Mac Faye n’est pas dans la programmation. Ce sont des questions que les gens se posent. Moi je leur explique que je dis ce que je pense parce que c’est un domaine que je connais bien. Mais comme cela n’a pas l’heur de plaire aux organisateurs, on m’a sanctionné en me rayant complètement de la programmation du festival de jazz de Saint -louis. Aujourd’hui, je suis au regret de constater que si je vais à Saint louis, c’est parce que ce sont des toubabs qui m’y ont amené. Je regrette que les toubabs soient mieux avertis et plus culturels que les Sénégalais. Je déplore énormément cet état de fait. en plus, les quelques clubs de jazz qui existaient au début, ont été envahis par d’autres artistes qui ne faisaient pas dans le jazz, mais qui étaient obligés de changer de fusil d’épaule car les boites de nuit ne prospèrent plus. Progressivement, Vieux Mac Faye a été écarté de façon très naturelle. Après avoir déploré tout cela, j’ai viré vers le blues. J’ai viré dans le blues puis l’afro blues qui est plus consommable et consommé. il est beaucoup plus perceptible par le profane que le jazz. Voilà pourquoi j’excelle aujourd’hui dans l’afro blues. Il y a le titre « assalo » qui se trouve dans l’album et dans lequel je chante la Sicap rue 10, mon fief qui m’a vu grandir. En écoutant ce titre, vous allez sans doute percevoir très clairement les conséquences de ce revirement.
Vous avez dit que vous allez désormais proposer. Où en êtes – vous avec la formation et de votre école de musique « Arc en sons » ?
La formation est mon crédo. Je suis partenaire de la mairie de Dakar et nous œuvrons pour la mise en place d’infrastructures éducatives musicales. Je suis aussi partenaire d’ONG qui vont venir s’établir au Sénégal pour se mouvoir dans ce domaine. C’est par rapport à mon expérience que j’ai eue en 1983 quand j’ouvrais mon école de musique sur fonds propres. Ce n’était pas évident et on avait commencé à travailler. Pour la petite histoire, Serigne Modou Kara Mbacké m’avait envoyé cent élèves de l’orchestre philarmonique. Malheureusement, l’expérience n’a pas perduré et j’ai dû arrêter la collaboration. Cela m’a posé un énorme préjudice. Bref, cela m’avait refroidi. Mais je n’ai pas baissé les bras et j’ai repris. Le monde sénégalais a besoin de cette musique. L’instrument est en train de perdre du terrain. Au Sénégal, il y a trop de voix et peu d’instruments. Beaucoup de personnes se disent musiciens professionnels et sont incapables de reconnaitre les composants d’un accord de do majeur et même faire la différence entre un violoncelle et un violon. Ou un saxophone d’une trompette. C’est vraiment très grave.
Il y a donc un vrai problème ?
Bien sûr, il y a un sérieux problème ! Et justement, nous voulons arriver à bout de ce problème. C’est pourquoi je me sens investi de cette volonté de remettre les choses en place. Il faut que les gens qui gravitent autour de la culture luttent contre ces carences. En ce moment là, les gens vont revenir à la musique. C’est pourquoi il est impérativement recommandé à tous les chanteurs de jouer d’un instrument d’harmonie. C’est la guitare et le piano qui permettent de faire simultanément plusieurs notes. il y a un problème que tout le monde connait et il faut aller au fond des choses.
A la veille des élections et des remous sur le parrainage que dites- vous à vos compatriotes ?
Je suis un citoyen et à ce titre, je veux juste que la paix règne et que tout se passe dans le calme. la politique n’est pas ma tasse de thé. Je livre mes messages à travers mes chansons et je pense que j’ai une voix assez audible pour aborder des sujets porteurs. J’ai toujours livré mon avis et je suis convaincu que notre Sénégal sera au-dessus de toutes les contingences. Ce pays sera construit par tous les citoyens. et depuis toujours, j’ai voulu jouer ma partition sans trop de vagues. Je vais poursuivre ma mission à mon rythme tout en espérant que tout se passera dans le calme, la paix et la discipline.
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UNE LANGUE NATIONALE COMME LANGUE OFFICIELLE
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Vu la mosaïque des langues parlées au Sénégal, certains citoyens proposent d'opter pour le Wolof, parlée majoritairement dans le pays, comme langue officielle - VIDÉO EN PULAAR
Youssouf Ba et Lamarana Diallo |
Publication 30/01/2019
#Enjeux2019 - C’est au moment où le débat sur la question des langues nationales est sur toutes les lèvres que des Peulh ont plaidé pour la cause du wolof. Pour certains d'entre eux, le Sénégal peut faire de cette langue parlée sur presque toute l’étendue du territoire nationale, sa langue officielle.
Voir la vidéo en pulaar.
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CE QUE NOUS ATTENDONS DU FUTUR PRÉSIDENT
EXCLUSIF SENEPLUS Enjeux2019 – La question environnementale, l’emploi des jeunes, le panier de la ménagère - Des sénégalais déclinent leurs attentes en vue de la prochaine présidentielle - VIDÉO EN WOLOF
#Enjeux2019 - A quelques jours de l’ouverture de la campagne électorale, des sénégalais évoquent au micro de www.seneplus.com, leurs attentes vis-à-vis du prochain chef de l'Etat. `
Tout en reconnaissant les réalisations du président sortant, ils estiment que le futur locataire du palais situé à l'avenue Roume, devrait mettre l’accent sur la politique sociale, l’emploi des jeunes, la question de l’environnement, entre autres.
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PAR ABDOULAYE ELIMANE KANE
PLACER LA CULTURE AU CŒUR DU DÉVELOPPEMENT
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Si au Sénégal il faut se féliciter de la promotion prodigieuse des arts plastiques, il convient dans le même temps de s’inquiéter de l’espace dévolu aux arts vivants qui se rétrécit comme peau de chagrin
#Enjeux2019 - Cette contribution a pour seule objectif de poser en termes généraux des axes de réflexion à partir d'un constat : la persistance des déséquilibres imputables à la marginalisation de la culture à une époque où l’on va répétant que le développement durable est le nouveau paradigme auquel il faut accorder toute chose.
L’idée est d’inviter tous les acteurs à une réflexion sur la question urgente, voire vitale suivante : comment, dans un monde "globalisé" relancer la culture avec le concours d'un Etat stratège mais non interventionniste ; par le biais de la revivification des initiatives et entreprises locales ; et grâce à des politiques culturelles élaborées de manière participative et inclusive pour placer la culture au cœur du développement ?
Les politiques culturelles des indépendances à nos jours sont passées d'une sorte d'âge d'or (sous Senghor) à un contexte de crise qui a dégradé sérieusement les possibilités de politiques de promotion de la culture du fait de mesures d'ajustement dont les effets demeurent encore en dépit de la fin officiellement prescrite à ces politiques par les institutions dites "d'aide au développement".
Les sociétés africaines ont toujours été des sociétés créatives, à toutes les périodes de leur histoire mouvementée, y compris à l’époque coloniale et aujourd’hui encore malgré les conséquences durables de politiques d’ajustement internes et externes. Hier comme aujourd’hui ce n’est pas vers ceux qui la vivent et l’alimentent à la base que vont les supports et les subsides nécessaires à la préservation et à la promotion des cultures et des patrimoines. Les structures et les élites (souvent urbaines) qui reçoivent massivement et prioritairement ces moyens ne manquent certes pas de mérite mais elles ne constituent pas une masse critique susceptible de faire prendre sérieusement en compte la culture comme pilier du développement durable. Il suffit pour s’en rendre compte de se poser une question : quelle part de ressources dédiées à la culture revient aux collectivités, surtout celles du monde rural, dans le cadre de la décentralisation et du transfert des compétences ?
- Culture et civilisation -
La vie culturelle dans notre pays se manifeste à travers quatre sphères qui n'ont ni le même âge, ni les mêmes moyens, ni la même efficacité ; sphères parfois hétérogènes, parfois imbriquées : traditions/coutumes ; spiritualité et pratiques religieuses ; programmes gouvernementaux ; créativité et production d'acteurs et d'entreprises (du secteur public et du privé) exploitant les opportunités, favorisées par l’existence de technologies révolutionnaires et d'un cyberespace aux offres prodigieuses. Un premier sujet de réflexion découle de ce constat pour notre époque, pour l’Afrique et notamment pour le Sénégal : la nécessité d’évaluer les rapports entre culture et civilisation.
La culture renvoie au sol, au sang, à la patrie, aux traditions, à la langue, aux legs divers venus des générations successives. Cette définition de la culture peut dans son interprétation donner lieu à la conception de types de conservatismes que tout oppose : conservatisme rétrograde et conservatisme de nécessité. Le premier, - évidence, étriqué et sectaire - est passéiste et producteur de ce qu’Amine Malouf a appelé si justement des " identités meurtrières". Le deuxième, dont le seul souci est de donner la place qui lui revient à l’image et à l'estime de soi, s'avère compatible avec la construction d'une société ouverte et la mise en perspective de ce que l'Afrique et les Africains apportent à la réalisation de l'universel et d’une mondialisation non unilatérale.
La civilisation concerne les progrès accomplis et qui propulsent l’humanité vers plus de savoirs partagés, plus de pouvoir sur la nature, plus d’harmonie dans les cadres sociaux ainsi qu’une grande, mais relative maitrise du temps et de l’espace. Sous ce rapport des déséquilibres anciens et persistants montrent que la crise durable que connaissent nos pays est liée pour une part non négligeable à l’infantilisation et à la marginalisation de la question culturelle, entendue au sens indiqué plus haut, en dépit de toute la rhétorique déployée pour dire le contraire.
Aussi importe-t-il de tenir compte des nombreuses études portant sur cette problématique et qui pour l'essentiel invitent à redéfinir des liens possibles entre politiques de développement, politiques culturelles et politiques de la diversité culturelle. La nécessité de cette redéfinition est apparue avec les débats sur le concept de durabilité. L’avertissement le plus cinglant et le plus instructif est celui- ci : faire de la culture un pilier réel et crédible du développement durable ou prendre le risque de perpétuer les déséquilibres et par voie de conséquence, tous les facteurs d’extraversion, de dépendance et de fractures sociales en contradiction totale avec le concept de développement durable.
Des indépendances à nos jours des offres de politiques culturelles ont été faites par les régimes successifs, avec leurs mérites et leurs limites. Il ne s’agit pas ici de les comparer ou de les évaluer. Ce papier voudrait se contenter de rappeler qu'en une matière comme celle-là, il est bon de remettre l'ouvrage sur le métier en réitérant certaines questions dont les implications politiques, économiques et sociales peuvent être lourdes de dangers.
- Du rôle de l'Etat -
La marche du temps a rendu nécessaire la redéfinition des moyens et du rôle de l’Etat en matière de politique culturelle. Notamment les conditions d’un passage maitrisé d’une situation d’Etat mécène et interventionniste à une ère de partage des responsabilités et des initiatives avec des acteurs culturels relevant de sphères les plus variées. Aussi importe-t-il de toujours bien identifier la vision et de se demander si elle est bonne. Supposons qu’elle se limite à soutenir la création et la créativité afin de laisser aux acteurs culturels individuels, collectifs ou institutionnels la latitude d’entreprendre et de créer librement. Même réduit à ces deux missions ce rôle de l’Etat n’en demeure pas moins essentiel à condition de ne pas perdre de vue les prérogatives et obligations qui s’y attachent.
Dans un souci d'alerte et de construction d'un espace d'échange il est utile, à ce stade, de noter que certains indices incitent à se demander si les objectifs stratégiques ne sont pas brouillés ou insuffisamment définis. Par exemple, si dans notre pays il faut se féliciter de la promotion prodigieuse des arts plastiques, il convient dans le même temps de s’inquiéter de l’espace dévolu aux arts vivants et qui se rétrécit comme peau de chagrin. Pour ne prendre qu’un exemple symbolique et symptomatique : les sorts respectifs du Théâtre National D. Sorano et du Grand Théâtre. Le premier fut très longtemps le cœur palpitant de la vie culturelle sénégalaise. Il est devenu presque aphone et invisible. Le deuxième n’arrive pas à sortir de son état de salle de spectacles de variétés musicales et politiques. On ne lui connait jusqu' à ce jour aucune création qui justifie son statut de théâtre. Le sort du cinéma, de l'édition, de la danse et de quelques autres disciplines ayant la même dignité que ceux qui occupent le haut du pavé mérite aussi de faire l'objet d'une attention soutenue et d'actions promotrices décisives.
Par ailleurs tous les spécialistes de la culture - et Dieu sait si notre pays en regorge dans le département chargé de conduire cette politique et en dehors – savent qu’entre patrimoine et créativité, il y a un rapport indissoluble de complémentarité et de soutien pour ne pas dire dialectique. Le recensement de notre patrimoine culturel fait partie des initiatives et des actions continues entrepris par les pouvoirs publics bien avant notre accès à la souveraineté internationale. Mais comment accroitre ce patrimoine si des leviers essentiels de la créativité accusent un retard aussi considérable que ceux qu'ont connu la Bibliothèque Nationale, la Maison des Archives, la création d'un musée d'arts plastiques, le mobilier national, le mémorial de Gorée, les Manufactures d'Arts décoratifs : une vingtaine d'années pour certains de ces projets.
- Changer de regard et de perspective -
Je voudrais en venir et pour terminer cette brève contribution à ce qui me parait être l’enjeu fondamental et le défi majeur à relever : un changement de regard et de perspective. Impulser la culture non plus par le haut mais à partir des territoires, des collectivités locales et des identités de base bien comprises. Un tel changement de perspective est porteur d’avantages multiples aux plans économique, social et culturel. Il prépare et rend supportable le dialogue ou la confrontation inévitables du local et du global. Il favorise la continuation et l’approfondissement des relations transfrontalières d’échanges et de coopération millénaires entre régions et pays de la sous-région. Il offre au développement durable une assise forte parce qu’assumée et mise en perspectives par les citoyens à la base.
Sous ce rapport il est impératif pour notre pays de prêter une grande attention à la signification et aux possibilités intrinsèques du festival national des arts et de la culture. Faire l’évaluation objective de ses éditions successives en vue de mettre les résultats d’une telle investigation en rapport avec l’esprit qui avait motivé cette initiative en vue de se recentrer sur la stratégie. Les trois piliers retenus pour mettre en œuvre et préserver la dynamique de ce projet novateur et stratégique sont : la diversité, l'initiative locale et la conscience citoyenne d'appartenance à la République et à ses valeurs. C’est la voie royale pour rompre avec la dépendance vis-à-vis de l’extérieur mais aussi en finir avec les aléas de la vie politique qui souvent subordonne la promotion de ce sous-secteur à des priorités et à caprices qui font oublier la construction du bien commun
Etre attentif à l'évolution du monde et y prendre part c'est, par le biais de la créativité et des patrimoines, donner ou restituer à des acteurs libres, confiants en eux- mêmes et fiers de projeter à travers leurs œuvres l'image qu'ils ont d'eux-mêmes, les moyens et la latitude d’entreprendre pour créer des richesses, mais aussi de nouvelles raisons de vivre.
Abdoulaye Elimane Kane est professeur des Universités à la retraite. Membre fondateur du Syndicat Autonome du Supérieur (SAES), il a milité successivement au Rassemblement Démocratique National dirigé alors par le Professeur Cheikh Anta Diop, au Parti pour la Libération du Peuple et au Parti Socialiste. Il a occupé diverses fonctions académiques et administratives : chef du département de philosophie, inspecteur général de philosophie, ministre de la communication et ministre de la culture.
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TÉMOIGNAGE STUPÉFIANT D'UN GAGNANT DE LOTO
Ce jeune français alors qu’il était sur le point de perdre sa maison au profit d’une banque, a gagné 168 millions au loto et a décidé de mener une vie de nabab coupé de sa famille : bon vin, caviar, femmes, palaces. Telle est sa nouvelle vie. Découvrez-là
Il a gagné 168 millions d’euros (soit 110 milliards de FcFA et il a décidé de profiter au grand maximum presque à l’insu de ses parents. Du jour au lendemain, il a commencé à mener une vi de nabab : palace, Lamborghini, Ferrari, voici le témoignage glaçant d’un fils d’ouvrier devenu accidentellement riche. Le jeune français comprend tout de même que l’argent ne fait pas le bonheur, mais y contribue.
LA GRANDE ÉMISSION RADIO "CONFLUENCES"
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LES CLÉS D'UNE ÉLECTION
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Les primo-votants, la victoire au premier tour, une campagne émaillée de fake news - Barka Ba et Samba Dialimpa Badji font le tour de l'actualité politique pré-électorale au micro parisien d'Elgas, Mbougar et leurs amis
#Enjeux2019 - Des candidats écartés à tort ou à raison, une justice accusée de rouler pour l'exécutif, l'amplification des fake news, un candidat "ovni" devenu la tête de gondole des adversaires du régime. Le Sénégal vit bien une atmosphère électorale tendue, mais pas tout à fait nouvelle, selon les invités de Confluences.
A en croire Barka Ba, le paysage politique sénégalais a toujours été relativement marqué par un pic de tension à l'approche d'échéances électorales. "Le fait nouveau cette fois concerne les affaires judiciaires qui jalonne cette période", estime Amina Thior. Un secteur judiciaire devenu exécutant des desiderata de l'exécutif, selon les intervenants. Ils en veulent pour preuve, le passage en force sur la question du parrainage et la disqualification entre autres, de Khalifa Sall et Karim Wade, pour des raisons douteuses.
Ce qui fait dire à Mohamed Mbougar Sarr que le Sénégal peut se réclamer d'une démocratie, mais pas d'un Etat de droit solide.
Si l'absence des partis historiques tels que le PDS et le PS est notoire, elle ne saurait contribuer d'emblée à une réélection dès le premier tour du chef de l'Etat sortant, tempèrent Samba Dialimpa Badji et Barka Ba. Ce dernier estime en effet que le président de la République, malgré un bilan infrastructurel tangible, n'a pas su décrypter le message envoyé par les Sénégalais. Les primo-votants dont la colère est en train de sourdre pourraient être défavorables à Macky Sall, estime-t-il.
Un noyau d'électeurs dont la contestation grandit et que le candidat Ousmane Sonko semble séduire avec un discours atypique. "Il a réussi la prouesse de passer pour le moment devant Idrissa Seck comme challenger de Macky Sall. Mais le défi est de voir quel score fera-t-il à la présidentielle", affirme Samba Dialimpa Badji.
La question des fake news, la revue de presse internationale et le forum de Davos a également été abordé par les chroniqueurs de Confluences.
Ecoutez cette grande émission radio de SenePlus, produite et présentée depuis Paris par Elgas et ses chroniqueurs Amina Thior, Mbougar Sarr et Lamine Faye.
Sur les réseaux sociaux, #Enjeux2019.
SANS DÉTOUR AVEC MAMADOU NDOYE
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NOUS N'ALLONS VERS RIEN DE BON
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - La violence est déjà là - Les coups de force du pouvoir vont continuer - Nous avons un problème à la fois sociale, démocratique et économique qui bloque notre pays - SANS DÉTOUR AVEC MAMADOU NDOYE
#Enjeux2019 - Comme beaucoup d'observateurs de la scène politique, Mamadou Ndoye estime que le Sénégal va vers des lendemain sombres. Selon l'ancien ministre, le contexte pré-électoral bouillonnant risque de s'embraser à tout moment, puisque dit-il, le chef de l'Etat s'est fixé dès le début de son mandat comme objectif, sa réélection. "Nous avons une tradition politique très mauvaise au Sénégal", affirme-t-il, pointant du doigt, les alliances sans aucune base programmatique et fondé sur ce qu'il appelle "l'idéologie alimentaire".
Selon l'invité de Sans Détour, Macky Sall devenu tout puissant s'est employé soit à réduire à néant, les remparts de la société, tels que la justice , les syndicats ou les chefferies traditionnelles. "La présidence a la main haute sur la justice. Regardez ce qu'est devenue l'opposition", a déclaré Mamadou Ndoye. L'ancien secrétaire général de la Ligue Démocratique, estime par ailleurs que le taux d'analphabétisme et celui de la population scolarisable absente des écoles, constituent les plus gros scandales du Sénégal.
Voir vidéo de la grande émission télé de SenePlus en partenariat avec l'excellente école d'images numériques Sup'Imax. Cette édition est présentée par Momar Seyni Ndiaye assisté de deux éditorialistes Charles Owens Ndiaye et Charles Faye.
KHOUDIA DIOP, NOUVELLE AMBASSADRICE DE FENTY BEAUTY
La sénégalaise de 22 ans , connue sur le célèbre réseau social américain Instagram sous le pseudonyme de» la déesse de la mélanine» est désormais la nouvelle ambassadrice de la nuance fond de teint, la plus foncée de la marque de cosmétiques
Rihanna , la créatrice de la marque Fenty Beauty vient de porter son choix sur une nouvelle égérie du fond de teint de ladite marque. Cette dernière est Khoudia Diop, un mannequin sénégalais.
La sénégalaise de 22 ans , connue sur le célèbre réseau social américain Instagram sous le pseudonyme de » la Melanin Goddess « ou en » la déesse de la mélanine » est désormais la nouvelle ambassadrice de la nuance fond de teint, la plus foncée de la marque de cosmétiques » Fenty Beauty« . Cette nomination se révèle comme un coup de main pour la carrière de Khoudia Diop car cette dernière voulait depuis le début de sa carrière se blanchir la peau et ce, durant son adolescence au Sénégal.
Le mannequin tout content, affirme avoir trouvé son bonheur dans la nuance #498, la plus foncée des dix nouvellement rajoutées ce mois. « Des fois, sur les plateaux des séances photo, les maquilleurs n’ont pas la teinte qui me convient. Et ça me fait me sentir comme si l’industrie ne me représentait pas. Je ne trouve pas cela juste, car tout le monde veut se sentir représenté», dixit-elle sur Instagram. Il faut noter que le début a été difficile pour le jeune mannequin, mais sa persévérance et son acharnement ont payé le prix.
Par ailleurs, la beauté africaine qui est à cheval entre New York et Paris, attire l’attention de tous aujourd’hui avec sa beauté naturelle ainsi que la couleur de sa peau. Mannequin de profession, Khoudia Diop a été connue du grand public en 2016. Elle a non seulement captivé l’attention de tous, mais reçoit également des propositions de travail dans le secteur de la mode.
«LES MOTIVATIONS DE MA SORTIE CONTRE OUSMANE SONKO…»
Baba Hamdy occupe le devant de la scène depuis un bon moment. Il a été très critiqué sur sa virulente sortie contre le candidat à la présidentielle et leader de Pastef, Ousmane Sonko. Bien entendu certains n’ont pas apprécié son intrusion sur le terrain de la politique. Dans cet entretien, il revient sur ses motivations et surtout sa vision de la situation actuelle du pays et l’environnement musical.
M. Hamdy, vous avez fait une sortie pour parler de Ousmane Sonko, candidat à la présidentielle de février prochain. Qu’est –ce qui motive cette sortie d’autant plus que vous évoluez sur le terrain musical ?
Comme je l’ai dit et je tiens à le préciser. J’ai toujours apprécié Ousmane Sonko. Cependant, il faut qu’il descende sur terre et m’écoute attentivement. Il commet trop d’erreurs de communication. Je persiste et je signe, il faut qu’il arrête de tirer sur tout ce qui bouge.
N’est- ce pas un peu prétentieux de votre part d’émettre votre opinion sur ce volet communicatif ?
Pas du tout ! Il est vrai que c’est la première réaction que les gens auront et Sonko lui –même se fera une telle appréciation. Il va se dire que Baba Hamdy est trop petit pour me donner des conseils en communication. Il faut qu’il change. Il ne peut pas s’ériger en justicier et regarder tout le monde de haut. Cela le dessert considérablement. Il faut qu’il prenne en compte tout cela. Qu’il sorte de sa bulle et s’entoure de personnes ressources qualifiées pour le conseiller. Il n’a pas le droit de commettre ces erreurs de débutant. Son discours va- t- en guerre et nihiliste ne peut pas prospérer. Un jour ou un autre, cela va se retourner contre lui. Je le suis depuis ses débuts à l’Assemblée nationale. Dès que je l’ai vu intervenir à Hémicycle, je me suis dit qu’il ira loin et qu’il fera encore parler de lui. En qualité de jeune et de porteur de voix et aussi jeune de la même génération que lui, je peux bel et bien m’autoriser à livrer mon opinion.
Comment donc appréciez-vous les réactions négatives de votre sortie sur la toile ?
Je peux bien comprendre que ses partisans ne puissent se gêner à me descendre sur la toile. J’ai la chance d’avoir l’occasion d’être interviewé par des journalistes et d’être diffusé partout à travers le monde. Les partisans de Sonko qui m’attaquent n’ont pas cette possibilité et je les comprends très bien. Néanmoins il faut qu’ils acceptent que les autres aient des visions différentes des leurs. Je ne peux pas m’offusquer de ces réactions épidermiques, cela ne peut m’empêcher de donner mon avis.
Mais Baba sur quoi vous basez vous pour parler ainsi de Sonko ?
Je suis un citoyen et j’ai bien le droit de donner mon avis. Même si beaucoup de gens l’ignorent, je me déploie beaucoup dans le domaine de la communication. C’est ce qui me donne le droit de dire objectivement ce que je pense.
Vous attaquez Sonko et prenez la défense de Youssou Ndour…
Je vais encore le dire et le répéter. La personne de Youssou Ndour représente beaucoup de choses. Youssou Ndour a carrément dit au président Hollande d’éviter d’utiliser l’émigration clandestine pour se faire réélire. Il a osé dire non aux Français. En 2008 au G8, Youssou a encore tapé fort en disant à Tony Blair, Georges Bush et Merkel d’éponger la dette du Sénégal qui s’élevait à plus de deux mille milliards. Je connais bien Youssou Ndour et je sais qu’il aime profondément le Sénégal. C’est un grand Monsieur qui fait partie des cents hommes les plus influents du monde. Récemment, il a dit qu’il était déçu de certaines choses faites par le gouvernement. Il a fait face à Diouf en défendant Mademba Sock. Il a fait face à Wade en s’opposant au troisième mandat au péril de sa vie. Il a bravé les lacrymogènes et manifesté pour mener ce combat.
Oui, mais Ousmane Sonko lui reproche de ne pas payer des impôts…
Mais cela ne veut pas dire grand-chose. Sonko était Inspecteur des Impôts, mais pas le plus grand manitou de la boite. Il ne pouvait pas tout savoir. Si vraiment Youssou était favorisé à ce point, il n’aurait pas fermé Jololi. Personne ne doit tirer sur Youssou Ndour. Au-delà de son patriotisme, il faut savoir qu’il s’est beaucoup battu pour le rayonnement du Sénégal et de l’Afrique. Il a posé énormément d’actes courageux et porteurs pour défendre son pays et son continent.
Est – ce cependant une raison de s’attaquer à Sonko ?
Non, je n’attaque pas Sonko. Encore une fois, je n’ai rien contre lui. Cependant, il doit éviter certaines maladresses. Il faut qu’il soit plus tolérant et moins passionné. Qu’il fasse preuve de grandeur. Sonko, qui est dans la posture d’un éventuel futur président, ne doit pas être revanchard. A titre d’exemple, je vais vous citer deux cas. Quand Cheikh Yérim Seck parlait de lui comme un phénomène, tous ses partisans avaient applaudi des deux mains. Pourtant quand le même Cheikh Yérim a été un peu critique en affirmant que les élections ne se gagnent pas sur Internet, il a été attaqué de toutes parts par les partisans de Sonko. Il y a aussi son attitude et ses attaques contre Ahmet Khalifa Niass lors du décès de Sidy Lamine. Il aurait pu faire preuve de grandeur et éviter de descendre à ce niveau. Encore une fois, je ne suis pas d’accord avec lui sur sa manière de communiquer.
Mais quand tout le monde s’y met en l’attaquant de de toutes parts, cela pourrait être considéré comme une diabolisation de l’individu…
Vous savez tous que la politique n’est pas une affaire d’enfants de chœur. Sonko est bien inspiré de jouer la carte de la victimisation. Cependant, il ne faut pas aussi prêter le flanc et en faire un martyr. Le peuple sénégalais est assez mature pour choisir librement son candidat.
Seriez- vous devenu un partisan du pouvoir ?
Pas du tout ! Je suis plutôt un fin observateur de la vie politique de mon pays. Parce que je suis un citoyen qui travaille pour participer, tant soit peu, au développement de mon pays. Je ne vais pas faire de la propagande pour personne. J’ai mon opinion et mes convictions politiques, mais je ne suis pas un politicien. Il n’est pas question de parler de mon vote personnel ou du candidat que je vais soutenir. Je suis conscient que ce n’est pas à moi de faire ou dire certaines choses en faveur ou non d’un candidat.
Comment percevez-vous cette tension post-électorale ?
Je vais vraiment être sincère en affirmant que les choses auraient pu se passer autrement. Les invectives et les insultes n’ont pas leur place sur le champ politique. Mais j’aime beaucoup l’attitude du président Macky Sall qui ne répond jamais à ce genre de propos. Il en est de même pour Youssou Ndour. Je ne cautionne pas la démarche trop belliqueuse des hommes politiques sénégalais. Ils oublient souvent l’intérêt général du pays. Ils sont dans de bonnes conditions et oublient les souffrances du bas peuple. Il faut oublier la politique politicienne et éviter d’installer le pays dans une campagne électorale permanente. Il faut que les politiciens se rapprochent du peuple et s’occupent un peu plus des désirs du peuple. Que l’on évite d’user et d’abuser de ce genre de propos irresponsables qui pourraient brûler ce pays.
Vous êtes musicien, que vous inspire le single Sai Sai de Keurgui qui fait l’actualité ?
Je dois d’abord dire que Keurgui est un groupe de rap composé de deux personnes que je respecte énormément. Le rap a sa spécificité et généralement les rappeurs parlent beaucoup avec le cœur. Ils lancent souvent des cris du cœur. Je ne vais donc pas me hasarder à les descendre ou à critiquer leur travail. Cependant, à leur place, je n’aurais pas certainement usé des mêmes mots. Mais encore une fois, il faut bien essayer de comprendre la philosophie et la manière de voir les choses des rappeurs.
Wally Seck vous a publiquement félicité. Qu’est- ce qui pourrait expliquer son geste ?
Wally Seck est mon jeune frère et on s’entend très bien. Cela ne me surprend pas de lui. J’ai bien compris et saisi le sens de son message. Il a été grand en citant mon nom à plus de trois reprises. Il a eu l’humilité de reconnaitre que j’ai, tant soit peu, contribué à l’essor de sa carrière. Non content de dire que j’ai écrit « Mirna », il est revenu sur les autres morceaux que j’ai écrits pour lui. Je lui souhaite vraiment le meilleur et lui exprime toute ma gratitude. Le temps m’a donné raison car j’ai toujours dit que Waly est un grand Monsieur. J’ai écrit pour plus d’une cinquantaine de personnes et rares ont été parmi ces cinquante ceux qui le mentionnent. Encore un fois, il a fait preuve de grandeur et il ira loin. Il a le talent pour faire de très grandes choses.
Que pensez-vous de ses frictions avec Pape Diouf et des derniers développements de cette concurrence ?
Je ne vais pas trop m’étendre sur le sujet. J’avais refusé de parler de cette affaire. Mais comme des autorités comme Hadji Mansour en ont parlé, je vais juste me limiter à quelques observations. Il y a bien de la concurrence dans la musique. Mais il faut que cette concurrence soit saine. Je dois saluer le geste de Wally qui est en train de prendre du galon. Je suis aussi très à l’aise pour parler de Wally et de Youssou Ndour. Ce sont des gagnants et je respecte ce qu’ils font. Maintenant pour revenir aux relations entre Wally et Pape Diouf, il faut éviter de verser dans la vulgarité en disant certaines choses susceptibles d’envenimer les relations. Je suis pour la concurrence mais que cela se fasse dans les normes. Je condamne surtout ces gens qui enregistrent les artistes, juste pour attiser les tensions. Il faut éviter de verser dans la délation. Cela ne nous mène nulle part.
Vous avez été souvent critique avec la Sodav. Votre opinion a-t-elle changé ?
(Il coupe) Je ne vais pas fuir la question ou mettre de gants. J’ai entendu que le chef de l’Etat a décidé de mettre à la disposition de la Sodav la faramineuse somme d’un milliard. Mais à mon humble avis, je dois demander aux autorités d’être plus vigilantes. Je n’ai rien contre les dirigeants de la Sodav, mais il faut que les choses se passent dans les règles. Cet argent doit être bien géré et il faudra que les artistes sentent bien ces avantages. Je ne suis pas d’accord sur la démarche adoptée par les dirigeants de la Sodav. Il faut qu’ils nous respectent plus en nous consultant. Ils ne peuvent pas défendre nos intérêts et nous snober. Cela n’a rien de personnel. Ils doivent nous consulter et nous demander notre avis sur tout ce qui se passe dans cette boite.
En votre qualité d’acteur respecté de la musique, quel regard portez-vous sur la musique sénégalaise ? Quels sont également les artistes qui vous ont marqué durant l’année écoulée ?
Il y a encore beaucoup de choses à faire. Je suis très exigeant et très critique. Actuellement, il m’arrive rarement d’éprouver certaines sensations en écoutant nos chanteurs. Il y a des chanteurs comme Youssou Ndour, Thione Seck et Viviane qui arrivent toujours à me toucher au plan mélodiques et me surprendre à lancer un « Ndeysane ». Par rapport à l’artiste qui s’est illustré, je dois avouer que c’est Coumba Gawlo Seck qui a produit l’album de l’année. Il y a aussi des chanteurs comme Adiouza et Pape Birahim qui sont vraiment capables de me faire frémir de temps en temps.