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27 novembre 2024
Politique
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LA RUPTURE SE DESSINE
Le nouveau référentiel global de politiques publiques remplaçant le PSE sera finalisé d'ici septembre 2024. En attendant, le gouvernement poursuit le programme acté avec le FMI. Le Pastef est en pleine réorganisation - ENTRETIEN AVEC AYIB DAFFÉ
Ce dimanche 12 mai 2024, Ayib Daffé, député et secrétaire général par intérim du parti présidentiel Pastef, était l'invité de l'émission "Point de vue" sur la RTS. Il a détaillé les principales orientations du nouveau pouvoir à peine un mois après l'investiture du président Bassirou Diomfé.
Avec la victoire de l'opposition nouvelle aux dernières législatives, Daffé a souligné la nécessité du dialogue parlementaire pour faire adopter les lois, malgré l'apparente crispation actuelle. Il mise sur "l'élégance républicaine" des députés au-delà des clivages.
Le parti au pouvoir est en pleine réorganisation, avec un prochain congrès et une refonte des statuts. Objectif : s'adapter à l'exercice des responsabilités, tout en restant fidèle à son idéal panafricaniste et souverainiste.
Le nouveau référentiel global de politiques publiques remplaçant le PSE, déclinant le programme présidentiel, sera finalisé d'ici septembre 2024 pour une opérationnalisation en 2025. En attendant, le gouvernement poursuit le programme acté avec le FMI.
Un plan d'urgence sera dévoilé d'ici fin mai pour lutter contre la vie chère et rendre du pouvoir d'achat aux Sénégalais, l'une des priorités affichées avec la souveraineté économique.
Si la souveraineté, notamment économique, est réaffirmée comme principe cardinal, le nouveau pouvoir dit respecter les engagements internationaux. Une vaste opération de reddition des comptes est par ailleurs en cours pour la transparence.
En définitive, Daffé appelle à l'unité nationale pour la réussite de ce vaste chantier de "transformation systémique" du Sénégal.
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LES LAISSÉS-POUR-COMPTE DU RÊVE EUROPÉEN
Promesses non tenues, humiliations, précarité : voilà le lot des "maudits" à leur retour d'Europe. Partis au péril de leur vie pour échapper à la misère, ils sont maintenant regardés comme des parias
C'est un phénomène qui prend de l'ampleur en Côte d'Ivoire : les "maudits", ces migrants clandestins aux revenus bredouilles de leur dangereuse traversée vers l'Europe, doivent affronter la honte et l'opprobre de leurs proches.
Partir pour réussir, tel était le rêve de milliers de jeunes Ivoiriens, prêts à tout risquer pour tenter leur chance dans l'eldorado européen. Mais à leur retour contraint, c'est le verre qui sonne. Rejetés, montrés du doigt comme des "ratés", ces "maudits" peinent à se réinsérer.
L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) les accueille pourtant à bras ouverts, en leur promettant une aide financière à la réinsertion. Mais sur le terrain, les attentes sont bien souvent déçues. "On nous avait dit qu'on aurait 160.000 francs, on n'a reçu que 32.000...", témoigne un migrant amer.
Pis encore que la précarité, c'est l'humiliation du regard des autres qui les accable. "Lorsque tu n'as rien, qu'est-ce que tu peux apporter à la famille ?", leur lance-t-on crûment. L'échec est vécu comme une trahison des espoirs familiaux.
Pourtant, la réalité est bien plus complexe qu’un simple mirage économique. C'est une quête désespérée de reconnaissance sociale qui pousse le nombre de ces jeunes sur les routes de la migration clandestine. Un phénomène alimenté par les déguerpissements des massifs de quartiers précaires à Abidjan, au nom de projets urbains pharaoniques.
Face à ce défi, des voix s'élèvent pour réclamer des solutions pérennes. Pendant que certains "maudits" persistants dans leur envie de repartir, d'autres créent des associations pour venir en aide aux plus vulnérables et dénoncer les dangers des "convoyages".
Un reportage glaçant, qui souligne l'urgence d'apporter une réponse à ce drame humain, au-delà des seuls enjeux migratoires.
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LE PARI DE L'AUTONOMIE ALIMENTAIRE
Alors que 280.000 Sénégalais vivent actuellement en situation de crise alimentaire selon les dernières analyses, Jean-Pierre Senghor appelle à la mobilisation générale derrière les stratégies du Conseil national de sécurité alimentaire
Ce dimanche, l'émission phare de Sud FM "Objection" recevait un invité de marque en la personne de Jean-Pierre Senghor. L'agroéconomiste n'est autre que le Secrétaire exécutif du Conseil national de sécurité alimentaire (CNSA), organisme stratégique dans la lutte contre l'insécurité alimentaire au Sénégal.
Les chiffres sont alarmants mais l'heure est à l'action résolue. Selon la dernière analyse du Cadre harmonisé, pas moins de 2% de la population sénégalaise, soit près de 280.000 personnes, est actuellement en situation de crise alimentaire. Un pourcentage qui pourrait grimper à 3% durant la période de soudure.
Mais Jean-Pierre Senghor affiche la détermination d'un stratège : "Il n'est pas acceptable que l'État tende la main en permanence." La riposte immédiate est déjà enclenchée avec le prochain déploiement du Fonds national de solidarité et du Programme alimentaire mondial dans les zones les plus à risque comme Salmata et Goudiri.
Cependant, l'invité de Baye Omar Gueye ne se cantonne pas à l'urgence. "Il faut s'attaquer aux causes profondes", plaide-t-il. C'est pourquoi le CNSA promeut les "nouveaux terroirs résilients" : des exploitations familiales de près d'un hectare, entièrement équipées de serres, bergeries, poulaillers et étangs piscicoles.
L'objectif ? Permettre aux ménages vulnérables de produire, transformer et consommer leurs propres denrées agricoles. Un pas vers l'autonomisation, déjà soutenu par l'UE et l'UEMOA, dans la quête de la souveraineté alimentaire.
Jean-Pierre Senghor appelle ainsi à la mobilisation de tous les leviers du développement agricole national : des ressources hydriques aux avancées de la recherche agronomique en passant par la maîtrise des technologies et pratiques résilientes.
Au-delà du plaidoyer technique, c'est un message d'espoir qu'a véritable fait passer l'invité d'Objection. "L'Eldorado est chez nous" a-t-il lancé aux jeunes auditeurs, les exhortant à investir le secteur agricole, porte potentielle de sortie de la dépendance alimentaire.
La ton résolue de Senghor fait d'ailleurs fait écho aux 23 recommandations exprimées récemment par le Premier ministre sur la souveraineté alimentaire. L'agroéconomiste se félicite de la « clairvoyance » affichée, à l'image de l'implication de l'armée pour sécuriser l'acheminement des entrants.
À LA RECHERCHE DU TEMPS PERDU
Le PS et Taxawu Sénégal envisagent de mettre fin à leur discorde pour joindre leurs forces. Toutefois, cette tentative de réconciliation pourrait rencontrer quelques résistances au sein de Taxawu Sénégal, où certains sont réticents à un rapprochement
Les responsables du Parti socialiste et Khalifa Sall semblent bien décidés à enterrer la hache de guerre et à se retrouver autour de la restauration de la maison de Keur Léopold. Toutefois, ces retrouvailles pourraient rencontrer quelques oppositions, notamment au sein de Taxawu Sénégal.
Le comité des sages du Parti socialiste semble ouvrir la porte à des retrouvailles entre le PS et Taxawu Sénégal de Khalifa Sall. Lors d'une réunion du bureau du Conseil consultatif des sages du Parti socialiste (PS) tenue ce jeudi 9 mai 2024, les sages du parti ont réfléchi à "l'avenir du Parti socialiste, face à l'évolution démographique et à son long retrait de la scène politique, en particulier du leadership de l'État et de la nation". Dans leur résolution finale, les sages ont salué "l'heureuse rencontre, à l'initiative de M. Khalifa Ababacar Sall, accompagné de MM. Barthélemy Dias et Jean-Baptiste Diouf, avec Mme Aminata Mbengue Ndiaye, secrétaire générale du Parti socialiste".
Dans la même dynamique, les sages souhaitent réunir la grande famille politique de Léopold Sédar Senghor. Bien que les contours de ces retrouvailles au sein de la grande famille restent flous, de nombreux observateurs politiques ont appelé à cette réunion pour perpétuer l'héritage socialiste au sein de la classe politique sénégalaise.
Malgré son revers net lors de la dernière présidentielle, avec seulement 1,56 % des voix, Khalifa Sall et son parti Taxawu restent bien implantés dans le département de Dakar et à Saint-Louis. Ainsi, l'ancien maire de la capitale peut toujours compter sur son réseau de maires dans la capitale (Grand-Yoff, Yoff, Mermoz Sacré-Cœur, Point E) et sur le soutien de Barthélémy Dias, maire de Dakar, pour tenter de rebondir politiquement.
Tandis que l'implosion probable de Benno laisse peu d'opportunités au Parti socialiste, qui, au cours des 12 dernières années sous Macky Sall, a vu son potentiel électoral s'effriter au profit de l'APR, plus dominant électoralement. Le PS, qui risque de devenir le moteur de Benno, a été relégué au rang de supplétif de la machine APR au fil des élections au cours de la dernière décennie.
Néanmoins, le PS conserve une bonne structure (sections, fédérations), qui assure un bon maillage territorial et quelques bastions sur la Petite Côte et à Yenne. Selon Mamoudou Wane, responsable socialiste des Parcelles Assainies, l'histoire du PS est faite de scissions et de retrouvailles, et il est dans l'intérêt de tous de tendre vers une réconciliation après les violents incidents survenus à la maison du parti en 2016, ayant entraîné l'exclusion de Khalifa Sall.
"Je pense que cette démarche de réconciliation devrait même inclure d'anciens camarades comme Sitou Touré, Abdoulaye Makhtar Diop, pour réunir la grande famille socialiste", déclare le secrétaire national à la vie politique du parti.
Ainsi, ces retrouvailles devraient insuffler un nouvel élan à la maison de Keur Léopold, qui a beaucoup souffert de la scission avec certains cadres tels que Khalifa Sall (2017) et Aïssata Tall Sall (2018). Les ambitions présidentielles de Khalifa Sall ont jeté de l'huile sur le feu et ont déclenché une forte hostilité entre les partisans de la coalition au pouvoir, autour de Tanor Dieng, et les jeunes socialistes ambitieux, autour de Khalifa Sall.
Quant à la forme future de cette nouvelle entité qui devrait sceller l'alliance entre le PS et Taxawu, Mamoudou Wane précise que cette décision ne peut être prise qu'après des discussions approfondies. "Certains parlent d'une union au sein d'un grand parti senghorien, tandis que d'autres évoquent la réintégration au sein du parti d'origine. Je pense que toutes les options sont sur la table, et maintenant que nous sommes tous dans l'opposition, cela devrait faciliter les choses. Nous prévoyons bientôt un séminaire d'évaluation de l'élection présidentielle, et je pense que toutes ces questions seront abordées", affirme-t-il.
Scission au sein de Taxawu Sénégal entre partisans et opposants au rapprochement avec le PS
Du côté de Taxawu Sénégal, la prudence est de mise sur cette question. D'autant plus que le journal "Les Echos" évoque des dissensions entre partisans et opposants au rapprochement avec le PS. Certains partisans du statu quo estiment que l'ancien maire de Dakar peut réussir sans l'appui du PS, tandis que d'autres pensent que la machine du PS pourrait servir les desseins politiques de Taxawu, rapporte toujours le journal.
Dans le même ordre d'idées, d'autres sources estiment que d'éventuels blocages pourraient venir de personnes n'ayant jamais été au PS et ayant rejoint le projet de Khalifa Sall après son départ du PS, tandis que de nombreux militants de Taxawu Sénégal, qui ont leur loyauté envers le PS, pourraient souhaiter un retour à la maison mère.
Pour Abba Mbaye, porte-parole du Parti Taxawu, aucune déclaration officielle du parti n'a été faite sur cette question. "Nous sommes engagés dans un processus d'évaluation de la présidentielle. Après ce processus, le Président Khalifa Sall pourra s'exprimer sur cette question (retrouvailles avec le PS). Mais pour l'heure, le parti ne peut pas communiquer sur cette question", déclare le député de Saint-Louis.
L'arrivée au pouvoir du duo Diomaye-Sonko a complètement reconfiguré la classe politique sénégalaise, en plus de la perspective d'aller rapidement vers des élections législatives, après le mois de septembre. Dans cette optique, une nouvelle alliance entre le PS et Taxawu Senegal pourrait constituer une bouée de sauvetage pour le mouvement socialiste, qui aura fort à faire pour résister à la déferlante Pastef, lors de ce scrutin. Il s'agit également d'un moyen pour Khalifa Sall de s'imposer un peu plus comme l'une des figures majeures de l'opposition au duo Sonko-Diomaye et d'acquérir ainsi un second souffle politique.
LA QUÊTE INACHEVÉE D'OMAR BLONDIN DIOP
Cinquante et un ans après sa mort dramatique dans les geôles du régime autoritaire de Léopold Sédar Senghor, une nouvelle biographie retrace le parcours épique du militant révolutionnaire sénégalais, sous la plume du chercheur Florian Bobin
(SenePlus) - Cinquante et un ans après sa mort dramatique dans les geôles du régime autoritaire de Léopold Sédar Senghor, une nouvelle biographie retrace le parcours épique du militant révolutionnaire sénégalais Omar Blondin Diop. Publiée le 11 mai 2022 chez Jimsaan, à l'occasion de l'anniversaire de sa disparition, "Cette si longue quête - Vie et mort d’Omar Blondin Diop" du chercheur Florian Bobin relève, à en croire le compte rendu du journal Le Monde, le défi de reconstituer avec minutie le destin hors du commun de cette icône de la lutte anti-impérialiste en Afrique.
Comme le souligne le préfacier Boubacar Boris Diop dans son hommage émouvant, Blondin Diop incarnait cette jeunesse africaine avide de changement social. Fils de médecins formés dans les prestigieuses Écoles normales coloniales, le brillant étudiant devient en 1965 le premier Sénégalais diplômé de l'École normale supérieure de Saint-Cloud, en France. C'est là qu'il noue des amitiés avec des intellectuels de renom comme Jean-Paul Sartre et fait la rencontre de Jean-Luc Godard qui le fait tourner dans son film "La Chinoise". Mais loin de la rendre conformiste, cette ascension sociale ne fait que conforter ses convictions marxistes-léninistes, comme le rapporte un ami inquiet de le voir s'opposer ouvertement au président Senghor.
En effet, Blondin Diop révèle au grand jour son militantisme radical lors des événements de Mai 68, pendant lesquels il se livre corps et âme aux côtés d'étudiants parisiens et dakarois réclamant plus de libertés politiques. Au Sénégal, la révolte étudiante est violemment matée par la police de Senghor. Dès lors, l'intellectuel ne cessera de dénoncer le caractère néo-colonial du régime, osant même affirmer à l'ULB que "l'indépendance de l'Afrique n'a jamais existé". Très documenté, le livre de Bobin restitue avec force détails les discours passionnés de Blondin Diop auxquels aucun auditoire ne résistait.
Mais l'engagement total du jeune homme ne s'arrête pas à la tribune. Comme le rapporte l'auteur après des années d'enquête, Blondin Diop part se former au combat armé auprès du Fatah et des Black Panthers, dans l'espoir de libérer des camarades emprisonnés. Une décision fatale, puisque le Mali l'extrade vers Dakar en 1971. Malgré un procès expéditif, il demeure droit et digne dans sa cellule, refusant de renier ses idées. Mais sa santé décline et il trouve tragiquement la mort à 26 ans seulement, sur l'île de Gorée.
Si le régime de Senghor prétend alors qu'il s'est suicidé, c'est bien le portrait du martyr révolutionnaire qui s’impose dans les mémoires. Ainsi, cette biographie rend hommage à la détermination d'Omar Blondin Diop, qui restera à jamais une figure emblématique de la lutte anti-impérialiste en Afrique. Cinquante ans plus tard, son héritage intellectuel et politique continue d'inspirer les nouvelles générations.
LE PRÉSIDENT KAGAMÉ À DAKAR
Selon la présidence, il va, durant cette visite de travail de 48 heures, avoir des entretiens avec le chef de l’État dans le but de renforcer les relations d'amitié fraternelle et de coopération conviviale entre les deux pays
Paul Kagamé est à Dakar. Le président rwandais entame une visite de travail de 48 heures auprès du président Diomaye Faye.
Paul Kagame, le président de la République du Rwanda, est arrivé à l'aéroport militaire Léopold Sédar Senghor de Yoff ce samedi pour une visite de travail. Il a été accueilli par le président de la République, Bassirou Diomaye Faye. Selon la présidence, il va, durant cette visite de travail de 48 heures, avoir des entretiens avec le chef de l’État dans le but de renforcer les relations d'amitié fraternelle et de coopération conviviale entre les deux pays.
REFONDATION DE LA JUSTICE, LES CINQ PROPOSITIONS D'ABDOU KARIM THIAW
Le professeur de droit à l’Université d’Ottawa propose aux autorités actuelles de prévoir le pouvoir de créer une commission d’enquête publique chargée de faire la lumière sur certains faits qui ont grandement troublé la tranquillité publique.
Professeur de droit à l’Université d’Ottawa, avocat et procureur au ministère de la justice au Canada, docteur Abdou Karim Thiaw est pour la refondation de la justice sénégalaise qui a vécu ces dernières années des crises insupportables. Dans une conférence publique qu’il a animée ce samedi 11 Mai 2024, monsieur Thiaw a fait cinq propositions au président Diomaye pour réformer la justice sénégalaise. Selon le membre de la coalition Diomaye Président et acteur de l’initiative pour la démocratie, l’éthique et la justice sociale 2FC/Tac( Fagaru, Fippu, Taxawu ak Caytu), une vision pour un Sénégal, une Afrique et un monde plus juste et respectueux des droits humains en lien avec nos valeurs est à appliquer.
Avant de délivrer ses propositions, le professeur Thiaw a rappelé le duo Sonko et Diomaye leurs promesses de la dernière campagne présidentielle : « Notre pays a été fortement affecté ces douze dernières années par une crise sans précédent des institutions. L’hyperprésidentialisme avec comme corolaire une main mise de l’exécutif sur le pouvoir législatif et judiciaire est la principale tare de notre système politique… ».
Au-delà de la réflexion autour des axes cités, le procureur a gratifié deux propositions qui sont détaillées en cinq parties. Parmi elles, la première consiste à refonder le mode de nomination des magistrats et de l’exercice de la discipline. Dans cette partie, nous apprend monsieur THIAW: « Le programme Diomaye Président prévoit une reforme du conseil supérieur de la magistrature à travers une modification de la loi numéro 2017-11 du 17 Janvier 2017. Or, il faudrait plutôt procéder à une véritable refonte de cette loi, en lieu et place d’une modification qui risquerait d’en garder les principales déficiences »
La deuxième qui consiste à l’adoption d’un code de la magistrature garantissant son indépendance car le programme Diomaye Président avait prévu de réformer le code de procédure pénale pour favoriser l’indépendance de la justice.
La troisième proposition, dit Abdou Karim Thiaw est de favoriser l’indépendance du parquet vis à vis du ministre de la justice et le renforcement du statut spécial du parquet.
Dans le quatrième point le conférencier propose au président Diomaye de mettre en place un programme national d’informations et de numérisation des greffes qui permettra de les rendre pleinement efficaces.
Et cinquièmement, il propose aux autorités actuelles de prévoir le pouvoir de créer une commission d’enquête publique chargée de faire la lumière sur certains faits qui ont grandement troublé la tranquillité publique ou qui menacent d’obérer le fonctionnement de l’administration.
L'ALLIANCE INATTENDUE DES FRONDEURS
"Faut-il y voir les prémices d'une nouvelle approche des autorités sénégalaises avec la France ?", s'interroge le dessinateur et éditorialiste Damien Glez au sujet de la visite prochaine de Jean-Luc Mélenchon à Dakar sur invitation du Pastef
(SenePlus) - La visite annoncée de Jean-Luc Mélenchon à Dakar du 14 au 18 mai prochain, sur invitation du nouveau pouvoir sénégalais emmené par Ousmane Sonko, soulève des interrogations sur une éventuelle nouvelle donne dans les relations entre le Sénégal et la France. Comme le souligne Damien Glez, éditorialiste à Jeune Afrique, "Désormais au pouvoir au Sénégal, le parti Pastef exprime sa proximité avec La France insoumise, en invitant à Dakar son timonier, Jean-Luc Mélenchon. Faut-il y voir les prémices d'une nouvelle approche des autorités sénégalaises avec la France ?"
Cette visite intervient dans un contexte particulier. Glez rappelle que "Jean-Luc Mélenchon écrivait dès 2021 : 'Le Sénégal nous parle. Sachons l'entendre.'" Et en février dernier, le leader de LFI appelait déjà à "ne pas museler l'opposant Ousmane Sonko" lors d'un rassemblement parisien de solidarité avec le Sénégal.
Un échange de bons procédés semble se dessiner. Pour Mélenchon, comme l'analyse Glez, "Controversé dans le chaudron qu'est devenue la France depuis l'importation du conflit Israël-Hamas, le fondateur de La France insoumise (LFI) prendra un peu d'air marin." Quant à Sonko et son Premier ministre Bassirou Diomaye Faye, "il s'agit d'éviter la traditionnelle 'présentation de lettres de créances' informelles à laquelle avaient habitué les précédents chefs de l'État qui se rendaient rapidement en voyage chez l'ancien colon."
Au-delà des intérêts de communication réciproques, Glez note une "compatibilité idéologique" entre les trois hommes : "Diomaye, Sonko et Mélenchon sont plutôt idéologico-compatibles." Une rencontre qui pourrait ainsi préfigurer un "front anti-Macron" selon les mots mêmes de l'éditorialiste.
Si elle se concrétise, cette alliance inattendue entre la nouvelle garde au pouvoir à Dakar et l'opposant radical français à Emmanuel Macron marquerait un tournant inédit dans les relations franco-sénégalaises traditionnellement empreintes d'une certaine continuité postcoloniale.
ABDOULAYE SOW SOUFFRE DEJA DE LA SOLITUDE DU POUVOIR
AVEU Après la perte de la direction du pays - Devoir s’habituer à la solitude du pouvoir, qui a déjà commencé à l’habiter. Telle est la nouvelle situation dont doit s’accommoder l’ancien ministre de l’Urbanisme, du logement et de l’hygiène publique...
Devoir s’habituer à la solitude du pouvoir, qui a déjà commencé à l’habiter. Telle est la nouvelle situation dont doit s’accommoder l’ancien ministre de l’Urbanisme, du logement et de l’hygiène publique, Abdoulaye Saydou Sow.
C’est spécial d’être au pouvoir. Il suffit de le perdre lors d’une élection majeure comme la Présidentielle pour s’en rendre compte. L’ancien ministre de l’Urbanisme, du logement et de l’hygiène publique ne dira pas le contraire.
A peine deux mois après la perte par l’Alliance pour la République (Apr) et Benno bokk yaakaar (Bby) du pouvoir, Abdoulaye Saydou Sow souffre déjà de «la solitude du pouvoir», qui marque une grande différence avec sa vie actuelle ou la nature de ses relations avec les populations qui a complètement changé. «Ceux qui viennent vous voir lorsque vous êtes au pouvoir, ces gens-là n’ont rien à voir avec la réalité. C’est quand vous perdez le pouvoir que vous allez vous heurter à la réalité», a déclaré l’ancien ministre et actuel maire Bby de la commune de Kaffrine, lors d’une émission sur la chaîne privée 7Tv avec la directrice Maïmouna Ndour Faye.
D’après le maire de Kaffrine, «tous ces gens qui viennent vous voir vont fuir et vous laisser seul face à la réalité. C’est ce que l’un d’eux appelait la solitude du pouvoir», a affirmé M. Sow, faisant ainsi allusion au concept exprimé par l’actuel Premier ministre Ousmane Sonko, lorsqu’il était dans l’opposition.
A en croire ce membre du Secrétariat exécutif national de l’Apr et responsable de Bby dans le Ndoucoumane, «cela menace tout le monde». Abdoulaye Saydou Sow parle en connaissance de cause, lui qui était ministre. Mais à chacun son tour au banquet royal.
LE PASTEF MET LA PEDALE DOUCE
Une suspension de la vente de ses cartes et d’autres activités, c’est ce que le parti Pastef a décidé de faire. Cette formation politique, qui est au pouvoir, a rendu publique cette décision à travers un communiqué de presse
Une suspension de la vente de ses cartes et d’autres activités, c’est ce que le parti Pastef a décidé de faire. Cette formation politique, qui est au pouvoir, a rendu publique cette décision à travers un communiqué de presse. Ledit document revient sur les raisons ayant motivé cette mesure.
Le parti Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef/Les Patriotes), dirigé par Ousmane Sonko, l’actuel Premier ministre, annonce une suspension majeure. Laquelle suspension tourne autour de l’arrêt de toutes les opérations de vente de cartes de membre ainsi que de création ou de renouvellement de leurs diverses structures. Cette décision, qui gèle ces activités, vise à asseoir une organisation plus rigoureuse. Une mesure de suspension prise jusqu’à nouvel ordre, aussi bien sur le territoire national qu’à l’étranger. Ce sont les cellules, sections, coordinations, directoires et mouvements nationaux qui sont concernés par ce gel temporaire dont le but est de permettre la finalisation du règlement intérieur du parti au pouvoir Pastef. Ce document crucial a tendance à préciser et compléter les statuts adoptés en 2021. L’annonce, qui a été faite via un communiqué parvenu à Senego, précise que cette mesure transitoire et conservatoire est mise en place pour garantir que la composition et le fonctionnement des structures du parti soient en accord avec les statuts et le futur règlement intérieur qui reste en attente de validation par le Bureau politique national. Cette décision stratégique ne devrait pas mettre un coup d’arrêt aux activités courantes de mobilisation, d’animation et de communication des structures déjà constituées. Le parti Pastef compte sur la collaboration de ses membres pour une transition en douceur vers ce nouveau cadre règlementaire.
La décision du parti Pastef/Les Patriotes de suspendre toutes les opérations de vente de cartes de membre et de renouvellement de structures est comme du «pain béni», en ce sens qu’elle tombe à un moment stratégique. Un moment intervenant juste après un grand bouleversement politique au Sénégal. Il s’agit, bien évidemment, de l’arrivée au pouvoir de Bassirou Diomaye Faye comme président de la République et de la nomination de Ousmane Sonko, le leader du parti Pastef, comme Premier ministre. Cette suspension pourrait faire bien penser à une attitude prudente pour cimenter les fondations du parti en cette période de nouvelle donne politique. Le timing est tel que cela pourrait également servir à prévenir ce que certains appellent la «transhumance politique», un phénomène consistant pour des acteurs de l’ancien régime à se repositionner dans le nouveau cadre pour éviter l’isolement ou minimiser les répercussions de la perte du pouvoir.