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20 avril 2025
Politique
par Abdoul Aziz Diop
TOUS D’ACCORD AVEC LE FMI ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Que vaut, aujourd’hui encore, la levée de boucliers, bien connue, contre l’institution internationale ? Ce changement d'attitude interroge sur la cohérence des positions politiques, notamment celles du nouveau régime
À la fin de la mission, effectuée du 5 au 12 septembre 2024, par une équipe du Fonds monétaire international (FMI) qu’il dirigea, Edward Gemayel, fit une déclaration qui porte, pour l’essentiel, sur « la croissance plus lente que prévue [de l’économie sénégalaise] au cours du premier semestre de 2024, les perspectives macroéconomiques difficiles pour le reste de l'année 2024, [la nécessité] de mesures supplémentaires pour atteindre l'objectif de déficit de l'UEMOA à 3 % du PIB en 2025 », etc.
Pour leur part, « les autorités [sénégalaises] ont réaffirmé leur engagement en faveur des réformes qui sous-tendent le programme appuyé par le FMI [et] renouvelé leur engagement pour la transparence, la bonne gouvernance et la responsabilité publique », conclut Edward Gemayel.
Sans le moindre recul critique, la presse, tous médias confondus, et les responsables politiques de l’opposition reprirent à leur compte toute la déclaration disponible sur le site du Fonds.
Edward Gemayel peut alors se frotter les mains pour mission accomplie sans que les critiques longtemps faites au FMI ne soient ressassées par l’intelligentsia sénégalaise plus bavarde dans les joutes de politique politicienne au cours des dix dernières années, correspondant aux années d’opposition « radicale » des Patriotes africains du Sénégal pour la transparence, l’éthique et la fraternité (Pastef).
Mais que vaut, aujourd’hui encore, la levée de boucliers, bien connue, contre l’institution internationale ?
Un peu d’histoire pas si ancienne que ça
Francis Fukuyama voulait « la fin de l'histoire » ; il ne l'obtint pas. Nicolas Sarkozy, osé, voulait, le 26 juillet 2007 à Dakar, « le commencement de l'histoire » ; il ne l'a pas obtenu après le discours que l’on sait.
A sept reprises, la propension, qu'ont les dirigeants des huit - maintenant sept - pays les plus industrialisés du monde, à vouloir, par tous les moyens, maintenir, au profit de quelques-uns seulement de leurs concitoyens, tous les peuples du monde - au nombre desquels figurent d'abord ceux d'Afrique - dans la misère, dans le meilleur des cas dans la pénurie et la dépendance, a été à l'origine du lancement d'une vaste consultation altermondialiste sur les actions, les campagnes et les luttes à mener.
Toute la littérature sur les rapports entre le Nord riche et le Sud pauvre le montre : la misère et la dépendance dans les Pays les moins avancés (PMA) s'expliquent moins par l'absence de programmes que par le choc des fondamentaux. Ces derniers se déclinent en fondamentaux sociaux et fondamentaux économiques. Les premiers (droit à l'éducation et à l'accès aux biens culturels, droit au travail, droit à la santé et à un environnement sain, droit de savoir lire et écrire, etc.), consacrés par la loi fondamentale de chaque pays, achoppent sur les seconds (taux de croissance, équilibre de la balance commerciale, taux d'investissement, service de la dette extérieure, etc.) dont dépend l'équilibre comptable de la balance des paiements de chaque pays. Les causes sont multiples. Nous en évoquons deux à titre d'exemple.
Premièrement, les PMA sont emprisonnés dans une série de cercles vicieux auxquels ils ne peuvent échapper seuls. Parallèlement à des facteurs internes, existent des obstacles externes provenant de la structure des exportations. Dans ces pays, la structure des exportations se caractérise par la spécialisation. La majeure partie des recettes provient de deux ou trois produits. Ces produits ne peuvent être vendus qu'aux prix qu'acceptent de payer les pays riches avec lesquels ils commercent. Les termes de l'échange se dégradent continuellement. Deuxièmement, l'accès aux marchés extérieurs est toujours difficile. Son importance est soulignée unanimement par les dirigeants des pays en voie de développement, par les experts indépendants et par ceux des organismes internationaux tels que le FMI et la Banque mondiale.
En 1984 déjà, Krueger estimait dans la revue du FMI et de la Banque mondiale, que « de toute évidence, c'est essentiellement en donnant libre accès à leurs marchés que les pays développés contribueront à améliorer les perspectives de croissance des pays en développement ». Or, constatait Platteau une année plus tard, « les barrières freinant la pénétration des produits étrangers ont été nettement moins abaissées pour les biens provenant des pays en développement que pour ceux provenant d'autres pays riches ».
Selon l'économiste sénégalais Makhtar Diouf, « le libre-échange présente au départ, entre autres, des inconvénients pour les producteurs africains, dans l'agriculture comme dans l'industrie :
(1) Les produits agricoles européens qui sont subventionnés (ce qui permet de les vendre moins cher) vont inonder les marchés africains ; les produits africains similaires (comme la volaille, les œufs par exemple) ne pourront pas résister à la concurrence. Il faut dire que le terrain a été préparé par les programmes d'ajustement de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international qui ont supprimé les subventions en Afrique.
(2) Les embryons d'industrie qui existent dans les pays africains pour ne satisfaire que le marché local (allumettes, piles électriques par exemple) vont être étouffés par la concurrence européenne, surtout avec cette préférence marquée des Africains pour tout ce qui est importé ; ce qui va se traduire par des fermetures d'usines avec le cortège bien connu de nouveaux chômeurs. Pour ne rien dire des énormes pertes de recettes douanières pour les États».
Le professeur Makhtar Diouf dit « Oui pour un nouvel ordre économique international ! Mais, oui aussi pour un nouvel ordre économique interne !». « La lutte contre la pauvreté ne peut reposer que sur une politique saine de développement. Ce qui malheureusement est loin d'être le cas dans des pays comme le Sénégal, avec une politique autocratique et véritablement "je-m'en-foutiste" de gaspillage et de dilapidation des maigres ressources financières, comme s'il s'agissait d'un héritage familial », écrit-il. Fera-t-il entendre raison à ses deux nouveaux « amis » politiques Diomaye et Sonko en cas de dérapages avérés ?
Comparaison est raison
« Les services du FMI achèvent leur visite…» Tel est l’intitulé de toutes les déclarations des responsables - Edward Gemayel pour le Sénégal - des équipes envoyées dans la zone UEMOA dont les critères de convergence servent de boussole au Fonds.
Lesdites déclarations font naturellement état des disparités dans la zone. Pour six pays de l’UEMOA (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Niger et Sénégal), le graphique des spécificités (voir en illustration de l’article) rend bien compte de la comparaison qui est raison dès lors que l’Union monétaire et économique a bien vocation à parler d’une seule voix pour le compte de tous les pays membres. Une seule équipe du FMI suffirait alors pour entendre raison, au siège de la Commission de l’UEMOA, face aux représentants des différents pays au sein d’un groupe resserré d’excellents négociateurs.
Le graphique des spécificités, réalisé à partir des six déclarations qui ont clôturé les six visites des six équipes du FMI, fait ressortir un ralentissement de l’économie sénégalaise qui interroge le nouvel attelage gouvernemental mis en place par le Premier ministre Ousmane Sonko. Pour le reste, parler d’une seule voix, en invoquant un passé encore récent, relève du simple bon sens, aussi bien pour les pays concernés que pour le FMI. À moins que nous soyons, et ce depuis peu, tous d’accord avec l’institution internationale quoi qu’elle dise et quoi qu’elle fasse.
MAMADOU DIOP DECROIX AFFIRME SON SOUTIEN À DIOMAYE ET SONKO POUR LES LÉGISLATIVES
Le leader de And Jef/Parti africain pour la démocratie et le socialisme (AJ/PADS) affirme que «les maoïstes vont travailler pour le triomphe de la majorité présidentielle lors des prochaines législatives ».
Dans un entretien accordé au quotidien national Le Soleil, le leader de And Jef/Parti africain pour la démocratie et le socialisme (AJ/PADS) a révélé qu’il va soutenir le parti au pouvoir lors des élections législatives anticipées.
Il affirme que «les maoïstes vont travailler pour le triomphe de la majorité présidentielle lors des prochaines législatives ».
Avant d’ajouter: «Nous sommes, aujourd’hui, en train d’assumer notre part de responsabilité sur le terrain politique pour le triomphe, le 17 novembre 2024, de la liste que les nouvelles autorités du pays proposeront aux Sénégalais », a-t-il déclaré.
Mamadou Diop Decroix d’ajouter que « des campagnes de sensibilisation, des tournées et des rencontres citoyennes afin de promouvoir la liste de la majorité présidentielle ».
LÉGISLATIVES, LE PROCESSUS DE DÉPÔT DES CANDIDATURES DÉMARRE LE 24 SEPTEMBRE
Un tirage au sort pour déterminer l’ordre de dépôt des dossiers de déclaration de candidature se tiendra le jeudi 26 septembre 2024. Ensuite, le dépôt matériel des candidatures, prévu les 28 et 29 septembre.
Le Directeur général des élections a rappelé, dans un communiqué officiel, aux mandataires des partis politiques, coalitions de partis et entités regroupant des personnes indépendantes que la Commission de Réception des Dossiers de Déclarations de Candidature pour les élections législatives anticipées du 17 novembre 2024 débutera ses activités le mardi 24 septembre 2024, dès 8 heures.
La Commission siégera à la Direction générale des élections (DGE), située à la Cité Police, avenue El Hadj Malick SY, angle rue 6, Médina à Dakar. Elle sera ouverte tous les jours de 8 heures à 18 heures, avec une pause de 13h30 à 14h30.
Cependant, lors des dates limites de notification des noms des coalitions ou entités regroupant des personnes indépendantes, ainsi que pour le dépôt des dossiers de déclaration de candidature, une permanence sera assurée jusqu’à minuit. La Commission pourra également ajuster ses horaires en fonction des besoins.
Un tirage au sort pour déterminer l’ordre de dépôt des dossiers de déclaration de candidature se tiendra le jeudi 26 septembre 2024. Ensuite, le dépôt matériel des candidatures, prévu les 28 et 29 septembre, se fera selon l’ordre établi par ce tirage entre les différentes listes de candidats.
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LA CONCERTATION PRÉÉLECTORALE VIRE AU FIASCO
L'Alliance pour la transparence des élections (ATEL) a quitté la réunion convoquée ce samedi 21 septembre par le ministre de l'Intérieur Jean-Baptiste Tine dans le cadre des législatives, dénonçant un manque de dialogue préalable de la part du pouvoir
(SenePlus) - Selon un compte rendu de Walf, la réunion de concertation sur le processus électoral, convoquée par le ministre de l'Intérieur et de la Sécurité publique Jean-Baptiste Tine, a connu un début mouvementé ce samedi 21 septembre. La rencontre, qui visait à échanger avec les partis politiques et les coalitions en vue des élections législatives anticipées du 1è novembre prochain, a été marquée par le départ précipité de l'Alliance pour la transparence des élections (ATEL).
Oumar Sarr, représentant de l'ATEL, a exprimé son mécontentement face à la méthode employée par le gouvernement : "Vous avez pris des décrets pour organiser les élections sans concertation. Aussi, il y a des questions préjudicielles à prendre en compte." Il a souligné le caractère inhabituel de la démarche, déclarant : "Nous avons toujours discuté de processus avant de prendre une quelconque décision."
Face à ces critiques, le ministre Tine a tenté de rassurer les participants : "Ce qui nous amène ici, c'est la discussion que nous voulons mener avec les acteurs sur tout le processus. Nous avons différents points à aborder aujourd'hui et nous prenons en compte vos préoccupations." Il a également promis d'informer le président de la République de l'issue des échanges.
Cependant, cette réponse n'a pas suffi à convaincre les membres de l'ATEL, qui ont choisi de quitter la salle de réunion.
À l'issue de la rencontre, le ministre de l'Intérieur n'a pas manqué de critiquer l'attitude de l'opposition. Il a déclaré aux journalistes : "Je regrette le boycott d'une partie d'ATEL. (...) je pense qu'ils ne sont pas encore prêts à affronter les urnes. Après la débâcle de la dernière élection, je pense qu'ils ne se sont pas encore réorganisés."
PASTEF, LA STRATEGIE RISQUÉE DU MAILLAGE
Les législatives anticipées du 17 novembre mettront à l'épreuve la popularité du parti au pouvoir. La question des alliances reste en suspens, alors que certains alliés de la présidentielle semblent prendre leurs distances
Pour le moment, Pastef est discret sur sa stratégie de conquête de l’Assemblée nationale. C’est apparemment l’une des parties prenantes qui est la plus prête pour avoir gardé secret l’agenda de la dissolution et de la date des Législatives anticipées. Le parti au Pouvoir a envoyé une circulaire pour des investitures consensuelles de ses militants au niveau départemental.
Sauf amateurisme ou excès de confiance, Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye ne peuvent se contenter des 54% au premier tour comme un acquis syndical. Un résultat qu’ils ont obtenu par la force de leur parti, même dissous, mais surtout par la sympathie de Sénégalais qui en avaient marre de Macky Sall et son report impardonnable. A coup sûr avec sa coalition qui n’est XXL que pas le nombre de partis et mouvements qui l’ont rejoint dans Diomaye Président. Mais, pris individuellement, ce sont des lilliputiens. Encore qu’il est difficile de mesurer l’apport décisif du soutien de la dernière heure du Parti démocratique sénégalais (Pds).
L’obsession pour le consensus dans les départements
Qu’à cela ne tienne, pour ces Législatives qui ont des relents d’un «tous contre Diomaye-Sonko», tant ils ont envoyé beaucoup de candidats dans l’opposition, il serait risqué de faire cavalier seul comme le suggère la lettre circulaire de Pastef publiée ce vendredi et ayant pour objet «Modalités et conditions de candidature pour les listes départementales au scrutin majoritaire des élections législatives du 17 novembre 2024». Précision importante : scrutin majoritaire, donc départemental. Tout indique que Sonko tente de consolider et de conquérir des bases à lui seul en soulignant que «les candidatures aux postes de députés pour les listes départementales sont ouvertes du vendredi 20 septembre au dimanche 22 septembre 2024 à minuit». C’est l’étape la plus sensible qui requiert des arbitrages souvent pris pour de l’arbitraire. «Les Coordonnateurs départementaux doivent convoquer des réunions départementales d’investiture le samedi 21 septembre 2024 ou le dimanche 22 septembre 2024 pour proposer au parti les hommes et femmes investis en qualité de titulaires et de suppléants au niveau de leur département» et les envoyer au Secrétariat général du parti, «au plus tard le lundi 23 septembre 2024». La direction du Pastef tient à ce que «leur procès-verbal qui doit obligatoirement mentionner les consensus obtenus et le cas échéant, les désaccords enregistrés». Parce que des partis et coalitions ont implosé du fait d’investitures contestées.
L’échappée solitaire ou la tentative risquée du maillage
Au sein de Pastef, la chose la plus partagée, c’est l’échappée solitaire, en mettant un militant du parti titulaire. Mais il faudra faire avec certaines localités où Sonko aura besoin d’inter-coalition. Il reste encore à savoir quelles formations accompagneront le parti au Pouvoir. Malick Gakou a déjà réitéré qu’il reste allié de Pastef, alors que le Pur pourrait prendre ses distances après la sortie salée de son président, Serigne Moustapha Sy. Pour le reste des membres de l’ex (?) Yewwi, Déthié Fall reste silencieux. Ousmane Sonko voudrait promouvoir les jeunes, qui ont été à la tête de son combat, dans les investitures. Et au nom du non-cumul de mandats, des espaces sont libérés pour ceux qui n’ont pas été promus dans le gouvernement ou les directions. Il restera la bataille de la liste nationale.
L’OPPOSITION MULTIPLIE LES COALITIONS POLITIQUES, LE REGIME ADOPTE LA STRATEGIE DU SILENCE
Alors que les autorités en charge de l’organisation de ces élections multiplient depuis quelques jours des actes administratifs relatifs au processus électoral de ces élections, sur le terrain politique, les acteurs ne sont pas en reste.
Les préparatifs des élections législatives anticipées du 17 novembre prochain vont bon train. Alors que les autorités en charge de l’organisation de ces élections multiplient depuis quelques jours des actes administratifs relatifs au processus électoral de ces élections, sur le terrain politique, les acteurs ne sont pas en reste. La preuve, neuf jours (9) à peine après la convocation des élections législatives anticipées par le président de la République, suite à sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale, le 12 septembre, plusieurs coalitions en perspective de ce scrutin sont déjà annoncées du côté de l’opposition. Parmi celles-ci, nous pouvons citer entre autres, l’Alliance pour la transparence des élections (Atel), lancée par 110 partis et mouvements politiques le jeudi 19 septembre dernier pour exiger des autorités des concertations afin de garantir le consensus et l’organisation d’un scrutin transparent.
Il y a aussi le Bloc des libéraux et des démocrates/TAKKU qui est composée de quarante (40) partis et mouvements de la mouvance libérale et démocratique dont l’ancien parti au pouvoir du président sortant, Macky Sall, l’Alliance pour la République (Apr) qui a pour objectif de perpétuer et amplifier le legs de plusieurs décennies de combat des libéraux et de leurs alliés qui ont permis l’instauration de la démocratie et le placement du Sénégal sur la rampe de l’émergence économique et sociale de 2000 à 2024.
A noter que le Parti démocratique sénégalais (Pds) de l’ancien président Abdoulaye Wade ne fait pas partie de ce nouveau bloc. La deuxième coalition politique annoncée en perspective de ces législatives anticipées du 17 novembre prochain, est celle dénommée « La marche des territoires/Andu Nawlé ». Cette coalition a été portée sur le fonts baptismaux par l’ancien responsable de l’Alliance pour la République, Maguette Sène, maire de Malicounda et ancien Directeur général du Coud sous le régime du président Macky Sall. Une autre initiative électorale posée en perspective de ces législatives anticipées est le lancement du parti « Union Nationale pour l’Intégrité, la Transparence et l’Équité (UNITÉ/BOLLO) » par Cheikh Issa Sall, maire de Mbour également ancien responsable de l’Apr.
Il en est de même pour le maire de Linguère et ancien ministre sous le régime de Macky Sall. Aly Ngouille Ndiaye qui a annoncé sur X, qu’il a créé un nouveau parti politique dénommé Parti pour la Souveraineté et le Développement, jiitël Njariñu Reewmi (PSD Njariñe).
Du côté du régime en place, même si aucune information n’a filtré concernant la stratégie qui sera adoptée par la coalition Diomaye président qui avait soutenu la candidature de l’actuel chef de l’État, le Secrétariat général du Pastef a adressé une lettre circulaire à tous les coordonnateurs départementaux et ceux des autres circonscriptions électorales législatives de l’extérieur de les demandant de convoquer des réunions départementales d’investiture ce week-end, (samedi 21 et dimanche 22 septembre 2024), pour « proposer au parti les hommes et femmes investis en qualité de titulaires et suppléants au niveau de leur département. Depuis lors, c’est silence radio aussi bien du côté des responsables du parti au pouvoir, Pastef, que des leurs alliés. Aucune information n’a pour le moment filtré.
L’ETAT TEND LA MAIN AUX PARTIS
Concertations autour du processus électoral - Le ministre de l'Intérieur et de la Sécurité publique, Jean Baptiste Tine, également en charge de l’organisation des élections au Sénégal va rencontrer ce jour, samedi, les représentants des partis politiques
Le processus électoral des législatives anticipées s’emballe. Pour cause, le ministre de l’Intérieur va rencontrer les représentants des partis politiques, coalitions, entités regroupant des candidats indépendants, ainsi que les organes de contrôle et de supervision du processus électoral dans le cadre de la préparation des élections législatives anticipées du 17 novembre prochain. Prévue ce samedi 21 septembre à Dakar, cette rencontre faisait partie des exigences de la nouvelle « Alliance pour la transparence des élections » (Atel), lancée par 110 partis et mouvements politiques, le jeudi 19 septembre dernier.
Les choses s’accélèrent dans le cadre du processus électoral en vue des élections législatives anticipées, prévues le 17 novembre prochain. Le ministre de l'Intérieur et de la Sécurité publique, Jean Baptiste Tine, également en charge de l’organisation des élections au Sénégal va rencontrer ce jour, samedi, les représentants des partis politiques, coalitions, entités regroupant des candidats indépendants, ainsi que les organes de contrôle et de supervision du processus électoral.
Prévue ce matin dans un hôtel de la capitale, cette rencontre sera l'occasion pour le ministre de l'Intérieur d'échanger avec les acteurs politiques sur le déroulement du processus électoral en vue de ces élections législatives anticipées, prévues le 17 novembre prochain.
Réunis au sein d’un nouveau cadre dénommé Alliance pour la transparence des élections (Atel), 110 partis et mouvements politiques sont montés au créneau le jeudi 19 septembre dernier pour exiger des autorités des concertations pour garantir le consensus et l’organisation d’un scrutin transparent.
Accusant le Président Diomaye d’avoir rompu avec la longue tradition de concertation et de consensus acquise par le Sénégal depuis l'instauration du Code électoral Kéba Mbaye en 1992, ils avaient exigé « la tenue immédiate d’une véritable concertation dont l’ordre du jour permettra à tous les acteurs de faire leurs propositions et qui aura le mandat d’élaborer des consensus sur les points litigieux ». Et pour forcer la main au régime en place à satisfaire cette exigence, ils avaient annoncé plusieurs autres actions dont un rassemblement populaire prévu le 27 septembre prochain à la Place de la Nation ainsi que des visites aux autorités religieuses et traditionnelles du pays, aux représentations diplomatiques, en vue de partager avec elles « la bonne information ».
Par ailleurs, ils ont également « engagé le Pôle juridique de ATEL à diligenter la saisine des organes judiciaires compétents, notamment la Cour d’appel, la Cour suprême, le Conseil constitutionnel et la Cour de Justice de la CEDEAO ». La tenue de cette rencontre va certainement permettre la reprise de ce dialogue tant souhaité par l’opposition autour du processus électoral.
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LES ENJEUX DE LA REDDITION DES COMPTES
Alioune Tine s'inquiète de la coïncidence entre les procédures judiciaires et la période préélectorale. Il appelle à une justice impartiale et à la publication des rapports de l'IGE pour dissiper tout soupçon de partialité
Dans une apparition sur TFM ce vendredi 20 septembre, Alioune Tine, fondateur d'AfricaJom Center, a abordé plusieurs sujets brûlants de l'actualité et sous-régionale. Au cœur de ses préoccupations : la reddition des comptes et ses potentielles dérives.
Face à la convocation de l'ex-ministre Lat Diop à la Division des Investigations Criminelles pour ce samedi, Tine met en garde contre une possible instrumentalisation de la justice à des fins politiques. "La coïncidence du temps politique et du temps de la justice en pleine période électorale interroge", souligne-t-il. L'expert des droits humains insiste sur l'importance de respecter les droits fondamentaux des personnes suspectées, notamment la présomption d'innocence et le droit à la défense.
Pour éviter tout soupçon de partialité, Tine préconise la publication des rapports de l'Inspection Générale d'État. Il appelle également à une réflexion sur la "pédagogie de la reddition des comptes", soulignant la nécessité d'un processus dissuasif mais équilibré.
Concernant les élections législatives anticipées du 17 novembre, Tine salue l'initiative de concertation du ministère de l'Intérieur, le jugeant indispensable pour des élections apaisées et transparentes.
L'interview a également abordé la situation sécuritaire au Sahel, Tine appelant à une réponse collective face aux menaces croissantes. Il a annoncé la préparation d'une conférence sous-régionale sur l'avenir de la CEDEAO, intitulée "Changer ou périr".
LAT DIOP FACE À LA DIC CE SAMEDI
L'audition de l'ex-Directeur général de la Lonase, qui fait suite à l'installation du nouveau pool judiciaire financier, pourrait ouvrir la boîte de Pandore des pratiques financières sous l'ère Macky Sall
(SenePlus) - L'ancien Directeur général de la Loterie Nationale Sénégalaise (Lonase), Lat Diop, est convoqué à la Division des investigations criminelles (DIC) ce samedi à 10 heures, selon des informations rapportées par Buurnews.
Bien que les motifs précis de cette convocation n'aient pas été officiellement communiqués, le contexte politique actuel laisse penser qu'elle est liée à l'examen de la gestion des fonds publics sous l'ancien régime. Cette hypothèse est renforcée par le fait que Lat Diop figure parmi les personnalités qui ont récemment fait l'objet d'une interdiction de sortie du territoire national.
Cette convocation intervient peu après l'installation du nouveau pool judiciaire financier, une structure mise en place pour intensifier la lutte contre la corruption et les malversations financières. Ce développement s'inscrit dans une série d'actions menées par les autorités visant à examiner la gestion des ressources publiques sous l'administration précédente.
La comparution de Lat Diop devant la DIC pourrait marquer une étape importante dans ce processus de reddition des comptes, potentiellement ouvrant la voie à d'autres convocations d'anciens hauts responsables dans les jours à venir. Cette affaire est suivie de près par l'opinion publique sénégalaise, attentive aux développements de cette initiative gouvernementale de transparence financière.
L'AFRIQUE EN QUÊTE D'ÉMANCIPATION
La relation entre Paris et ses anciennes colonies africaines cache une réalité bien plus sombre que l'image de coopération souvent présentée. Selon Kristian Laubjerg, le néocolonialisme français continue d'entraver le développement de ces nations
(SenePlus) - Selon une analyse de Kristian Laubjerg, la relation entre la France et ses anciennes colonies africaines demeure complexe et controversée, marquée par des décennies de néocolonialisme.
L'auteur affirme que "la France n'a jamais accordé une véritable indépendance à ses anciens territoires africains". Il souligne que le statut international de la France et les gains financiers de ses entreprises transnationales dépendent du contrôle continu de ces territoires.
Laubjerg met en lumière les méthodes utilisées par la France pour maintenir son influence, notamment à travers la figure de Jacques Foccart, conseiller du Général de Gaulle pour les affaires africaines. Selon lui, Foccart "n'a pas hésité à recourir au meurtre pour promouvoir les intérêts économiques et politiques de la France".
Un élément clé de cette domination serait le franc CFA, que Laubjerg qualifie "d'arme invisible". Il explique que "le CFA continue de maintenir ces pays dans une pauvreté servile et sans aucun moyen disponible pour le développement des industries locales".
L'auteur souligne également l'impact limité de cette relation sur le développement humain des anciennes colonies françaises. Il note que "malgré plus de 60 ans de tutelle française et de contrôle néocolonial continu, ces pays se classent parmi les plus pauvres du monde selon l'Indice de développement humain des Nations Unies".
Kristian Laubjerg conclut en évoquant les mouvements de résistance actuels, notamment dans les pays du Sahel et au Sénégal, qui demandent une rupture avec l'influence française. Il cite le slogan "France, dégage !" du mouvement FRAPP comme symbole de cette volonté d'émancipation.
Cette analyse offre une perspective critique sur l'héritage colonial de la France en Afrique et ses implications contemporaines, remettant en question le narratif officiel sur les relations franco-africaines.