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1 décembre 2024
Politique
PAR Tierno Monénembo
DIOMAYE, AU BÉNÉFICE DU DOUTE
Le Sénégal nous offre une occasion en or. C'est à ses institutions de faire en sorte que ces doux agneaux dont nous applaudissons aujourd'hui la victoire ne deviennent pas des bourreaux, et que, cette fois-ci, le rêve africain ne vire pas au cauchemar
La présidentielle que vient de vivre le Sénégal n'est pas une simple élection. C'est un profond bouleversement, une révolution tranquille qui abat bien de vieilles choses et ouvre des perspectives toutes nouvelles. Car l'alternance au pouvoir ne se réduit pas à un simple changement de binette. Il s'agit d'un phénomène radical qui touche le cœur même de la société : une alternance de classe doublée d'une alternance de génération.
Tout est nouveau. La jeunesse a fait irruption dans les sphères de l'État. La petite bourgeoisie coloniale n'a plus le monopole du pouvoir. Les petits Prométhée des quartiers populaires ont arraché le feu des mains des dieux. Un air de « lutte finale » flotte en ce moment dans les rues de Dakar. C'est déjà une rupture, on verra bien par la suite, celle qu'on nous promet.
Personne n'a le droit de priver les Sénégalais de l'enthousiasme qui est le leur aujourd'hui. Pour rien au monde, ils ne doivent bouder leur plaisir. Ils ont déclenché un mouvement historique, un mouvement ample qui impacte sinon l'ensemble du continent, du moins une bonne partie de la région. À juste titre, la jeunesse africaine a les yeux tournés vers Diomaye et Sonko. Nous n'irons pas jusqu'à dire que les nouveaux dirigeants sénégalais n'ont pas droit à l'erreur, mais il est clair que leur responsabilité est lourde, que leur tâche ne sera pas de tout repos. La demande est immense, aussi bien en essor économique qu'en éthique politique. Il leur faudra beaucoup de courage, beaucoup de lucidité, beaucoup de force intérieure pour ne pas faillir entre les demandes à satisfaire, les défis à relever et les pièges à éviter.
Nous disons bien piège, car l'enthousiasme qui nous gagne ne nous protège pas de toute appréhension. Les hommes arrivés au pouvoir sur le dos du peuple sont légitimes et, ne serait-ce que pour cela justement, difficiles à gérer. Si l'on n'y prend pas garde, ces héros deviennent vite des tyrans. Ils confondent facilement plébiscite et pouvoir absolu. Si la démocratie a tant de mal à avancer dans nos contrées, c'est certainement parce que nous n'avons pas encore tiré la leçon Sékou Touré et Papa Doc, les deux tyrans qui suscitent les sentiments les plus violents, les plus contradictoires dans le monde noir : légitimes, tous les deux, parce que brillamment élus, tous les deux, ils ont fini par croire qu'ils avaient droit de vie et de mort sur leurs concitoyens.
Plus que jamais, les institutions sénégalaises doivent fonctionner. Plus que jamais, l'opposition, la société civile et les forces religieuses doivent veiller au grain. C'est à elles de faire en sorte que ces doux agneaux dont nous applaudissons aujourd'hui la victoire ne deviennent pas des bourreaux, et que, cette fois-ci, le rêve africain ne vire pas au cauchemar.
Ne gâchons pas la fête, Africains ! Ce n'est pas le moment de nous taper deux nouveaux Sékou Touré pour le prix d'un. Le Sénégal nous offre une occasion en or. Si nous la ratons, c'en serait fini de l'idéal africain. Nos intellectuels ont tendance, dans les moments les plus historiques, à renoncer à leur esprit critique, à céder au jeu facile de la démagogie et de l'autosatisfaction. Ils ont besoin de héros, les pauvres : des héros au moindre coût, des héros sans se fouler la cheville. Disons-nous, enfin, la vérité, nos tyrans ne tombent pas du ciel, ce sont nos élites qui les fabriquent.
Alors, Diomaye oui, mais au bénéfice du doute !
Tierno Monénembo est Grand prix littéraire d'Afrique noire, ex aequo pour Les Écailles du ciel (1986) ; prix Renaudot pour Le Roi de Kahel (2008) ; prix Erckmann-Chatrian et grand prix du Roman métis pour Le Terroriste noir (2012) ; grand prix Palatine et prix Ahmadou-Kourouma pour Le Terroriste noir (2013) ; grand prix de la francophonie pour l'ensemble de son œuvre (2017).
LE PRESIDENT FAYE VEUT UN PARTENARIAT REPENSE, RENOVE ET FECONDE PAR UNE VISION PARTAGEE
Le président Bassirou Diomaye Faye a fait part lundi de sa volonté d’établir avec l’Union européenne (UE) un partenariat ‘’repensé, rénové et fécondé par une vision partagée d’un ordre international plus juste et reflétant les réalités du monde actuel’’.
`Le président Bassirou Diomaye Faye a fait part lundi de sa volonté d’établir avec l’Union européenne (UE) un partenariat ‘’repensé, rénové et fécondé par une vision partagée d’un ordre international plus juste et reflétant les réalités du monde actuel’’.
‘’Nous voulons un partenariat repensé, rénové et fécondé par une vision partagée d’un ordre international plus juste et reflétant les réalités du monde actuel. Un partenariat adapté aux mutations et apte à soutenir la dynamique novatrice que nous voulons imprimer à nos relations’’, a notamment dit le président Faye.
Il s’exprimait lundi au sortir d’une audience au palais de la République avec le président du Conseil européen Charles Michel en visite à Dakar.
‘’Nous avons discuté de la coopération multiforme entre l’Union européenne et le Sénégal. J’ai exprimé au Président Michel mes remerciements pour le soutien de l’UE à notre pays dans plusieurs domaines tels que l’eau, l’énergie, l’agriculture, la santé, les transports, le numérique, la jeunesse et l’emploi’’, a poursuivi le chef de l’Etat.
Le président Faye a remercié le patron du Conseil européen qui a été ‘’le premier soutien à l’adhésion de l’Afrique au G20 pour plus d’équilibre et d’inclusivité dans la gouvernance mondiale’’.
Devant le président du Conseil européen, Bassirou Diomaye Faye a lancé un appel à l’endroit ‘’des amis et partenaires du Sénégal pour plus d’accompagnement dans la réalisation de notre programme pour un Sénégal souverain, juste et prospère’’.
Il a rappelé les priorités des nouvelles autorités qui s’articulent autour ‘’d’un modèle économique endogène d’industrialisation avec comme rampe de lancement le secteur primaire : agriculture, élevage et pêche’’.
‘’Mais nous voulons aussi le renforcement des infrastructures économiques telles que les chemins de fer, l’électrification, les télécommunications et le réseau routier’’, a-t-il dit.
La réduction graduelle du déficit budgétaire est aussi une priorité pour le gouvernement sénégalais, selon Bassirou Diomaye Faye.
‘’Cette réduction du déficit budgétaire passera par l’amélioration de la qualité des dépenses publiques et une fiscalité plus efficace avec un mécanisme de paiement de l’impôt là où se crée la richesse et une lutte sans relâche contre l’évasion fiscale’’, a-t-il dit.
Devant le président du Conseil européen, Bassirou Diomaye Faye a souhaité ‘’la bienvenue’’ aux investisseurs européens dont les entreprises ont des compétences avérées dans ces différents secteurs”.
‘’Ensemble, nous voulons faire plus et mieux pour renforcer l’amitié et la coopération sénégalo européenne. Ma disponibilité sera constante pour œuvrer avec les partenaires européens dans ce sens’’, a assuré Bassirou Diomaye Faye.
L’entretien avec le président du Conseil européen a aussi porté sur d’autres sujets d’intérêt commun comme la situation au sahel, face au défi de la lutte contre le terrorisme, ‘’parce que nous sommes conscients que la paix et la stabilité de nos deux continents sont étroitement liées’’.
‘’Tout ce qui touche l’un affecte forcément l’autre’’, a fait observer Bassirou Diomaye Faye.
DIOMAYE VEUT RÉFORMER L'OFNAC
Quatre ans après son départ conflictuel de la tête de l'Organe anticorruption, Nafy Ngom Keïta pourrait faire son retour. Reçue par le président, ce dernier lui a proposé de piloter la réforme qu'il souhaite mener au sein de l'institution
Le président Bassirou Diomaye Faye, qui s’est entretenu avec Mme Nafy Ngom Keïta, lui a proposé de travailler sur une nouvelle réforme de l’Ofnac et aussi d’en prendre éventuellement la présidence. Alors que l’institution a été réformée au mois de janvier dernier avec des pouvoirs élargis comme le placement en garde à vue d’une personne mise en cause ou la médiation pénale.
Le Président Diomaye Faye a reçu Mme Nafy Ngom Keïta. Ancienne présidente de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), l’ancienne Inspectrice générale d’Etat pourrait reprendre service sur demande du Président Faye. Le Quotidien a appris qu’il lui a demandé, lors de cette audience, de travailler sur la réforme de l’institution dirigée aujourd’hui par l’ancien procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye. BDF lui a aussi proposé en même temps la présidence de l’Ofnac dont elle a été la première dirigeante. A la création de la structure, Macky Sall lui avait confié les rênes… avant que les relations entre les deux ne finissent en conflits ouverts.
Si la loi n°2012-30 du 28 décembre 2012 portant création de l’Ofnac stipulait que le mandat du président, du vice-président et des autres membres, nommés par décret, sont d’une période de trois (3) ans renouvelables une fois, le Président Sall n’avait pas voulu lui confier un deuxième mandat. Il avait remplacé, en juillet 2016, l’ancienne Vérificatrice générale d’Etat par la magistrate Seynabou Ndiaye Diakhaté. Si l’ancien Président soutenait que le mandat de Mme Ngom «est arrivé à terme», elle prétendait le contraire. Elle avait saisi la Cour suprême «en vue de l’annulation du décret mettant illégalement un terme au mandat de la présidente de l’Ofnac».
Pour l’instant, on ne connaît pas sa réponse, mais ce serait une revanche pour l’ancienne Inspectrice générale d’Etat si elle décidait de revenir. En même temps, on ne connaît pas les contours de la future réforme souhaitée par le Président Bassirou Diomaye Faye. Alors que l’institution a été relookée, il y a à peine 4 mois. Car l’Assemblée nationale a adopté, en janvier dernier, la loi n°22/2023 modifiant la loi n°2012-30 du 28 décembre 2012 portant création de l’Office national de la lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) et le projet de loi n°23/2023 modifiant la loi n°2014-17 du 2 avril 2014 relative à la déclaration de patrimoine, après que l’Etat a fait le constat de la nécessité d’accroître ses pouvoirs d’anticipation, de médiation, de formation et de lutte contre la corruption.
Ce qui a donné des pouvoirs élargis à l’Ofnac dont la dernière réforme touche 4 domaines précis : le renforcement des pouvoirs d’investigation de l’office par la possibilité de prendre des mesures de garde à vue, le délai de prescription de l’action publique, l’enrichissement illicite et le mandat des membres. Par rapport à ses nouvelles prérogatives, le président de l’Ofnac peut, à la suite de l’enquête, si une ou plusieurs personnes ont été arrêtées, transmettre directement le dossier au procureur de la République financier ou à toute autre autorité compétente, ou procéder à un classement sans suite. Les personnes arrêtées peuvent en même temps être déférées.
La même réforme a aussi élargi le champ d’assujettissement à un certain nombre d’agents publics occupant de hautes fonctions, qu’ils soient gestionnaires de deniers publics ou non. Toutefois, il précise que les dispositions de la présente loi ne s’appliquent pas au président de la République dont le régime de déclaration de patrimoine est prévu par l’article 37 de la Constitution. Il en est ainsi des magistrats de la Cour des comptes, qui déclarent leur patrimoine dans les conditions prévues par la loi organique portant statut des magistrats de la Cour des comptes.
Il faut ajouter que la dernière modification de la loi concerne le mandat des membres de l’Ofnac. Ils sont nommés par décret pour un mandat de 5 ans renouvelable une fois. En plus, il ne peut être mis fin, avant leur terme, aux fonctions du président de l’Ofnac qu’en cas de décès, d’empêchement, de démission ou de faute lourde. «L’empêchement du président de l’Ofnac est constaté par un vote à l’unanimité des membres sur le rapport du vice-président», lit-on dans le Journal officiel. Que cacherait cette réforme voulue par les nouvelles autorités ? Elle pourrait faciliter le changement de président de la structure. Le Quotidien n’a pas réussi à joindre Mme Ngom.
Par Mohamed GASSAMA
SÉNÉGAL : DE LA NÉCESSITÉ DE CHANGER NOS MENTALITÉS ET D’ÉLEVER LE NIVEAU DU DÉBAT
Le changement systémique ne pourrait se réaliser sans un changement profond de nos habitudes individuelles et collectives
En élisant Son Excellence Bassirou Diomaye Diakhar Faye comme cinquième Président de la République du Sénégal, dès le premier tour et avec brio, les Sénégalais ont indubitablement fait preuve d’une mentalité de gagnant. En effet, dans leur écrasante majorité, hommes et femmes, de tous ordres, d’ici comme d’ailleurs, ont su faire face à la terreur, à la brutalité et aux affres d’un «parti-État». Ils n’ont jamais reculé parce que le monstre traquait et persécutait. Mieux, ils n’ont jamais abdiqué parce que le sacrifice avait été trop grand. De ce fait, l’immense faculté, fondée sur la résilience et la résistance, aura permis de recouvrer nos fondamentaux et de ressaisir notre destin. Que le peuple sénégalais en soit très vivement félicité !
En retour, le nouveau Gouvernement devrait avoir beaucoup d’empathie et surtout s’atteler à satisfaire les besoins des populations. Cela dit, devrions-nous, à présent, tirer les rideaux et abandonner la partie ? À cette question majeure, il paraît clair que nous serions unanimes à répondre par la négative. L’élection de S.E.M. Bassirou Diomaye Faye à la tête de la magistrature suprême est certes une étape cruciale mais il ne saurait consacrer la fin de l’histoire. En effet, la suite logique commande, pour chacun et chacune de nous, de faire une introspection et d’être honnête avec soi-même.
Cet exercice devrait nous amener à retenir que le changement systémique ne pourrait se réaliser sans un changement profond de nos habitudes individuelles et collectives. D’où, la nécessité d’adapter notre état d’esprit à la nouvelle époque qui s’est ouverte sachant que nous ne pouvons demeurer statiques et figés alors que le pays bouge. Refusons l’immobilisme ! À notre humble avis, cela passe forcément par une implication personnelle dans la dynamique de transformation du pays. Grosso modo, il s’agit désormais, d’ériger le respect de la Loi et du bien commun en sacerdoce mais aussi de hisser le patriotisme, la responsabilité et le culte du travail bien fait au firmament des principes premiers. Dorénavant, il va falloir gagner son pain à la sueur de son front car le temps de «l’argent facile» est terminé. Le Sénégal est à l’heure de la rupture. Ce ne sera pas facile, toutefois, il faut croire en nos capacités et surtout accepter de souffrir si nous voulons atteindre nos objectifs. À ce titre, la trajectoire du Chef de l’État et de son premier ministre, Monsieur Ousmane Sonko, constitue une parfaite illustration. En revanche, leur accession à la tête du Sénégal ne semble pas faire que des heureux et affolerait même certains que nous considérons tout simplement comme «des figurants ou encombrants de la scène politique» dont l’unique palmarès se résumerait au nombre d’auto-invitations sur les chaînes de télévision.
Depuis quelques jours, à l’image de «snipes», des désenchantés et autres parleurs sans limite restent à l’affût des moindres détails du Gouvernement en ne s’intéressant qu’aux faux problèmes. Pire, ils osent déclarer, urbi et orbi, que c’est pour «rendre la vie difficile» aux nouvelles Autorités. Mon œil ! S’ils étaient qualifiés pour la ligue des champions politiques, ils ne seraient pas dans les gradins en train de jaser. Bref, il faut qu’on arrive à élever le niveau du débat politique au lieu de s’attarder sur des broutilles qui ne font que nous divertir. Sous ce rapport, nous attendons avec impatience l’émergence d’une vraie nouvelle opposition, qui, plutôt que de squatter les plateaux et les réseaux sociaux, va affronter le nouveau Pouvoir sur le terrain vertueux du choc des idées constructives. Nous en avons fortement besoin pour raffermir notre démocratie et continuer de jouer le rôle de pays phare en Afrique et dans le monde. QU’ALLAH FACILITE TOUT !
par Mbagnick Diop
NE TENTEZ PAS LE DIABLE, LA CASAMANCE EN A ASSEZ DES SCELERATS ET VENDEURS D’ILLUSIONS
La paix est certes indispensable pour réaliser le développement de notre pays mais elle ne saurait s’acquérir au prix d’engager des négociations avec des coupeurs de routes et trafiquants de chanvre indien sous couvert de lutte pour l’indépendance
De la Casamance, il en sera toujours question mais dans le bon sens, celui de la paix et du développement économique. La situation de guerre vécue depuis 1982 est en passe d’être apaisée, plus par l’action décisive des forces de défense et sécurité que par la volonté des scélérats rebelles à s’amender pour réintégrer le giron national. Autoproclamés indépendantistes, ces scélérats dont le combat a connu une dérive maffieuse depuis quelques années n’ont rien à voir avec leurs devanciers Sidy Badji, Léopold Sagna, Jean Marie Tendeng, Maurice Diatta etc. Lesquels étaient les fondateurs de la branche armée du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc). Ils ont fini de démontrer à la région de Casamance, au Sénégal et au monde entier leur vraie nature non seulement en se livrant à des braquages sur les routes, à des cambriolages, à des tueries sanglantes mais aussi en saccageant la nature, ces belles forêts nourricières qu’ils ont abattues démesurément pour s’enrichir.
Face à une telle attitude, il est inconcevable que l’on puisse envisager des négociations avec des hors-la-loi. La paix est certes indispensable pour réaliser le développement de notre pays mais elle ne saurait s’acquérir au prix d’engager des négociations avec des coupeurs de routes et trafiquants de chanvre indien sous couvert de lutte pour l’indépendance de la Casamance. Sur ce point, le Président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko devront rester intransigeants. D’aucuns insinuent même que les nouvelles autorités de la République seraient mal à l’aise pour parler de la Casamance. Sans doute que ce préjugé sera battu en brèche par les faits, aux plans politique et sécuritaire. Le fait que le Premier ministre Ousmane Sonko soit originaire de la Casamance ne saurait constituer un handicap pour maintenir l’option fondamentale de l’unité nationale et l’intégrité territoriale. Jamais Monsieur Ousmane Sonko n’a revendiqué un soutien à la rébellion même si d’aucuns estiment que son penchant pour une autonomie administrative de la région pourrait s’avérer glissant. Sa proximité avec le Président Bassirou Diomaye Faye ne saurait non plus les entraîner au déni d’autorité qui consisterait à remettre en question la primauté de la sécurité sur les offres de services manifestées pour une médiation avec une prétendue branche armée du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mdfc). De Gouloumbou, dans le département de Vélingara, à Diogué, situé à l’extrémité Sud du département d’Oussouye, les populations de la région naturelle de Casamance n’entendent pas renier leur appartenance à la nation sénégalaise.
L’héritage de Wally Mandiang, Ousmane Seydi, Ibou Diallo, Dembo Diatta, Assane Seck, Emile Badiane, Djibril Sarr, Jules Charles Mamadou Angrand Badiane etc. est plus que jamais vivace en Casamance où le métissage est une source d’amour et d’enrichissement culturel et non un facteur de division. Une réalité sociologique ancrée de part et d’autre du Sénégal où le Diola, le Mandingue, le Peulh firdou, le Balante, le Baïnounk, le Pépel, le Manjack, le Mancagne etc. vivent en symbiose depuis des décennies. Notre unité nationale est d’autant plus remarquable qu’elle se reflète dans nos forces de défense et sécurité qui constituent la colonne vertébrale de l’État. C’est en considération de cette réalité historique que nous condamnons toutes les dérives verbales et les bêtises politiques qui ont pu dans un passé récent heurter les populations de Casamance.
Plus jamais ça et que vive la nation sénégalaise dans l’amour, la paix et le développement.
LES CONTRATS DONT CELUI DE AQUA POWER SERONT AUDITES
D’un coût de 459 milliards et signé précipitamment avec un investisseur saoudien quelques jours avant le départ du président Macky Sall, ce contrat est une véritable nébuleuse
Au moment où les Sénégalais n’ont pas fini de s’interroger sur la nébuleuse entourant le contrat de 459 milliards de francs signé par le chef de l’Etat sortant au profit de la société saoudienne Aqua Power le 26 mars, ce quelques jours seulement avant la passation de pouvoir avec son successeur, l’Etat a décidé d’auditer tous les contrats d’hydraulique urbaine conclus sous le magistère du président Macky Sall. C’est ce qu’a annoncé hier le nouveau ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement. Dr Cheikh Tidiane Dièye visitait les chantiers de l’Usine de dessalement d’eau de mer des Mamelles, de la Sones et de Sen Eau.
Quelle mouche a donc piqué le président Macky Sall pour qu’au lendemain de la dernière élection présidentielle, alors que son successeur était déjà connu, il se précipite pour signer un contrat en vue de l’implantation d’une usine de dessalement avec la société saoudienne Aqua Power. Un contrat portant sur la somme faramineuse de 459 milliards de frs.
Dans son édition du lundi 22 avril, L’Observateur parle d’une nébuleuse autour de ce contrat. Le journal informe d’ailleurs que le contrat signé à 5 jours de la fin du mandat du président Sall a fait l’objet de 7 insuffisances relevées par le Conseil d’administration de la Sones tenu le 20 mars. Sans compter l’absence de l’avis de la DCPM.
Le journal ajoute qu’un tel contrat va couter 45 milliards de frs par an au budget de l’Etat sur 30 ans. Un vrai scandale dénoncé par le nouveau ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement Dr Cheikh Tidiane Dièye. Après avoir visité les chantiers de l’Usine de dessalement d’eau de mer des Mamelles, de l’Usine du Point B (Cité des Eaux/Castors) et aux sièges de la SONES et de la SEN’EAU, Dr Cheikh Tidiane Dièye a évoqué les contrats signés par le président sortant, Macky Sall, notamment avec l’entreprise saoudienne Aquapower.
Des contrats sur lesquels des audits seront effectués, a informé le ministre. « Donc ces audits, comme je l’ai dit, suivant les instructions du président de la République, seront développés ou lancés dans les meilleurs délais ou en tout cas dans les délais les plus courts, pour justement regarder à la fois le contrat d’affermage entre SONES et SENEAU. Il faudra également regarder le plan de performance puisque, comme je l’ai dit, il faut vraiment que les Sénégalais aient accès à une eau en qualité, en quantité, également à des coûts raisonnables » a-t-il indiqué.
La volonté des nouvelles autorités, c’est de faire diagnostiquer tout l’environnement du secteur hydraulique. « Bien entendu, vous avez aussi entendu le président de la République parler de cet organisme de régulation qu’il faut mettre en place, parce que vous avez de la régulation dans les télécommunications et dans l’énergie. Aujourd’hui, ce secteur vital du développement de notre pays qu’est l’hydraulique demande également à être mieux encadré, mieux suivi dans l’intérêt supérieur du peuple sénégalais » a indiqué Dr Cheikh Tidiane Dièye.
Et de poursuivre en ajoutant qu’« au total, avec les experts, nous sommes en train d’envisager toutes les options et les alternatives, suivant la vision du président de la République qui est déjà déclinée dans le projet politique, pour que les Sénégalais puissent avoir une grande ambition en termes d’approvisionnement en eau ».
Vers une nouvelle politique de l’eau
Au sortir des audits des sous-secteurs de l’hydraulique urbaine et rurale, les nouvelles autorités envisagent de mettre en place une nouvelle politique de l’eau au Sénégal. « Il nous faudra une nouvelle politique. Vous l’avez déjà vu, le président de la République a fait des injonctions dans ce sens. Pour comprendre l’existant, j’ai constaté depuis ce matin que beaucoup d’argent a été investi dans ce secteur tout au long des années. Évidemment, lorsqu’on dit ça, on doit dire aussi qu’il faut faire un diagnostic, qu’il faut évaluer, qu’il faut auditer pour savoir où cet argent est allé, à quoi ça a vraiment servi. Nous avons vu les équipements et les évolutions et les résultats accomplis. Mais évidemment, il faut toujours voir est-ce qu’on ne peut pas faire mieux, comment améliorer davantage. Et c’est à cela que nous allons tendre » a ajouté le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement.
Dr Cheikh Tidiane Dièye a rappelé qu’une des approches développées par le régime du président Sall, c’était, entre autres, le transfert depuis le lac de Guiers, mais il y a également les usines de dessalement. « Mais nous allons explorer encore d’autres pistes innovantes pour pouvoir faire en sorte que, d’ici les années à venir, dans le moyen et le long terme, l’eau soit vraiment disponible en quantité et en qualité. Nous l’avons dit, rien ne sera fait si ce n’est dans l’intérêt supérieur du peuple sénégalais. Nous n’avons pas à priori de position là-dessus avant d’avoir regardé, avant d’avoir audité et des résultats de ces audits, y compris sur le choix de ce type de technologie, parce que le besoin en eau, il est réel, mais il y a plusieurs options possibles. Une option a été privilégiée par le gouvernement sortant, nous allons la regarder. Si nous constatons qu’effectivement ce n’est pas la meilleure option pour le Sénégal et pour nos ambitions, nous ne nous gênerons pas à la remettre en question, bien entendu. Mais comme je l’ai dit, tout ça va découler des audits et des évaluations que nous allons faire en toute objectivité avec les experts » a conclu le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Dr Cheikh Tidiane Dièye.
DES ENVIRONNEMENTALISTES DECHIRENT LA DECISION DE L’EX-PRESIDENT MACKY SALL
Le jeudi 25 avril prochain, la Cour Suprême se penchera sur la déclassification de la bande des filaos de Guédiawaye sur la requête de Action pour la Justice Environnementale (AJE)
Action pour la Justice Environnementale (AJE) a saisi la Cour Suprême pour annuler le décret de déclassification de la bande des filaos de Guédiawaye. L’affaire sera jugée, ce jeudi 25 avril 2024. L’agent judiciaire de l’Etat déchire, dans une note qui nous est parvenue, les arguments avancés par le plaignant.
Le jeudi 25 avril prochain, la Cour Suprême se penchera sur la déclassification de la bande des filaos de Guédiawaye. La haute juridiction va ainsi statuer sur le recours en annulation du décret de sa déclassification, suite à une plaine de l’association, Action pour une justice environnementale (AJE). Dans un décret signé le 5 avril 2023, l’ancien président de la République, Macky Sall, a officialisé le déclassement de 826 hectares de la bande des filaos de Guédiawaye. La longueur s’étend du rond-point Gadaye à Guédiawaye, en passant par Yeumbeul-Nord, Malika jusqu’à Tivaouane Peulh. Le déclassement est justifié par un projet d’utilité publique dénommé Plan d’urbanisme de détails (PUD). Pour Action pour la Justice Environnementale dite AJE, initiatrice de la plainte, «cette décision de déclassement, au regard de l'importance que revêt cette bande à fort valeur écologique, ne poursuivant véritablement aucun objectif d'un intérêt général, demeure sans aucun doute une violation des dispositions pertinentes des textes nationaux et surtout des conventions internationales, en matière environnementale auxquelles l'État du Sénégal est partie». LE DÉCRET DU PRÉSIDENT MACKY SALL
«VIOLE LA LETTRE ET L’ESPRIT» DE LA LOI 64-46 DU 17 JUIN 1964 RELATIVE AU DOMAINE NATIONAL, EN SON ARTICLE 6
Dans la note envoyée à la Cour Suprême, AJE explique aussi «qu’en déclassant une zone couvrant une bande de filaos, laquelle est connue pour sa contribution à fixer les dunes, à lutter contre l’avancée de la mer, à protéger contre les vents et à améliorer la qualité de l’air, le décret du président de la République, pris à des fins de satisfaction d’intérêt privé, sans aucune mesure d’évaluation environnementale, viole la lettre et l’esprit de ladite disposition». L’association de défense de l’environnement ajoute également que, «le terrain objet du déclassement fait partie des zones classées, conformément à l’article 6 de la loi 64-46 du 17 juin 1964 relative au Domaine national : «les zones classées sont constituées par les zones à vocation forestière ou les zones de protection ayant fait l’objet d’un classement dans les conditions prévues par la règlementation particulière qui leur est applicable. Elles sont administrées, conformément à cette réglementation».
Mamadou Lamine Diagne et Cie trouvent que «l’objectif évoqué pour déclassifier cette bande de terre, ne traduit pas les réelles volontés de l’ancien régime. 3 hectares ont été octroyés à l’Union des magistrats sénégalais (Ums), 23 hectares qui visent, selon l’AJE, à servir les élus locaux». Rappelons que l’AJE a été déjà débouté par la Chambre administrative de la Cour Suprême, qui avait qualifié le déclassement du président de la République, Macky Sall, «d’intérêt général». L’AJE pense avoir le droit de poursuivre l’Etat du Sénégal en justice, «puisqu’étant une association de droit sénégalais, militant pour la défense et la protection des droits environnementaux, et agréé en tant tel par le ministère de l'Intérieur, à travers le récépissé N°019857/MINT/DGAT/DLPL /DAPA, délivré en date du 08 juillet 2020 ; elle est habilitée à exercer ce recours, en application des dispositions de l'article L 107 du Code l'environnement qui dispose : ‘’(...)
Les Associations de défense de l'environnement, lorsqu'elles sont agréés par l'État dans le domaine de la protection de la nature et de l'environnement, peuvent introduire des recours devant les juridictions compétentes selon la procédure administrative ou la procédure de droit commun’’». Elle tient aussi à rappeler que «la Cour Suprême du Sénégal, dans un arrêt en date du 27 octobre 2022, a reconnu la qualité à agir à l’Action pour la justice environnementale».
CONTRE-ATTAQUE DE L’AGENT JUDICIAIRE DE L’ETAT
La défense de l’Etat du Sénégal au procès de ce jeudi sera assurée par son agent judicaire. Dans la requête de l’irrecevabilité de la demande de l’AJE, il fonde son argumentaire sur le fait que le récépissé du ministère de l’Intérieur ne donne aucun droit au plaignant, (Action pour la justice environnementale - AJE). «Il résulte de cette disposition qu’une Association de défense de l’environnement ne peut ester en justice sans, au préalable, bénéficier d’un agrément délivré par l’Etat, en l’occurrence le ministère de l’Environnement».
L’Agent judicaire de l’Etat trouve également qu’en l’espèce, «le récépissé sus-évoqué ne mentionne aucunement que ladite association fait l’objet d’un agrément de la part du ministre de l’Intérieur. Il s’agit uniquement d’une reconnaissance de la constitution de l’association. Il s’ensuit que la demanderesse n’a pas produit, ni n’offre de produire l’agrément dont elle prétend bénéficier pour demander l’annulation du décret visé».
L’Agent judiciaire de l’Etat motive sa décision aussi par le fait que «l’élargissement de l’assiette foncière du nouveau département de Keur Massar était devenu une question d’utilité publique, eu égard aux importants travaux effectués dans la banlieue (BRT, les inondations, la pression foncière etc..). Qu’à cet égard, la zone des filaos décrite à l’article premier du décret attaqué constitue l’une des rares possibilités d’extension de la ville de Guédiawaye, ceinturée pour une bonne partie par la ville de Pikine».
Mieux, ajoute-t-il, «le Plan d'Urbanisme de détails (PUD) de Yeumbeul Nord, Malika, Tivaouane Peulh a été établi en collaboration avec les services techniques de Pikine, de Keur Massar et de Rufisque ainsi que les Collectivités territoriales et en cohérence avec les orientations générales fixées par le Plan Directeur d’Urbanisme de Dakar (PDU) et ses environs, horizon 2035». A signaler que la bande des filaos est une vaste étendue de forêt plantée en 1948. Elle permet de fixer les dunes de sable et protège la population de l’érosion côtière. Elle s’étend de Dakar à Saint-Louis.
LES SENEGALAIS SOMMES DE PRENDRE LEUR MAL EN PATIENCE
Les Sénégalais ont toujours du mal à se procurer des papiers administratifs en attendant le dénouement du conflit avec l’Etat, après sa note généralisant la hausse des salaires à tous les fonctionnaires de l’Etat.
Après 120 heures de grève dans le secteur des collectivités territoriales, les activités sont au ralenti dans le domaine. Les Sénégalais ont toujours du mal à se procurer des papiers administratifs en attendant le dénouement du conflit avec l’Etat, après sa note généralisant la hausse des salaires à tous les fonctionnaires de l’Etat. Une directive qui n’a pas été appliquée aux travailleurs des collectivités locales.
Le nouveau ministre de l'Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l'Aménagement des Territoires Moussa Bala Fofana en charge des collectivités territoriales a rencontré la semaine dernière, l’intersyndicale des travailleurs des collectivités territoriales du Sénégal (ISTCTS) en vue de décanter la situation qui perdure dans ledit secteur depuis près deux ans. Ces derniers réclament entre autres l’application de la directive de l’ancien chef de l’Etat, Macky Sall, à savoir la généralisation de la hausse des salaires à tous les travailleurs de l’Etat. Au sortir de cette rencontre avec leur ministre de tutelle, l’Istcts a décidé d’opérer une petite trêve en attendant la résolution de cette crise.
Seulement, le syndicat compte le faire après la prolongation de cette grève jusqu’au mercredi. Selon le syndicat, le ministre Fofana, après avoir reconnu la légitimité de la revendication des travailleurs des collectivités territoriales, a affirmé la volonté du gouvernement de la République à œuvrer à la résolution de cette crise qui perdure.
Hier, lundi, les travailleurs ont rejoint leurs lieux de travail. Les requérants sénégalais ont pu se procurer des documents administratifs. Seulement, il faut le faire avant 10h.
Dans un communiqué, l’Istcts avance : «le ministre a proposé que les parties prenantes se constituent en un groupe de travail pour formuler des propositions soutenables de résolution de crise pour le gouvernement, et en particulier, pour les collectivités territoriales, au regard des dispositions de l’article 30 de la loi n°2011-08 du 30 mars 2011 relative au statut général des fonctionnaires des collectivités territoriales».
Et de poursuivre : « l’intersyndicale reste fondée à maintenir son plan d’actions de 120 heures les lundi 22, mardi 23 et le mercredi 25 avril courant. En effet, après avoir écouté le ministre et ses collaborateurs sur la proposition ci-dessus, l’intersyndicale reste collée aux décisions émanant de la base pour juger de la conduite à tenir suite à l’assemblée générale convoquée le mardi 23 avril 2024 ».
En attendant que la situation se décante, les citoyens sénégalais qui se rendent dans les mairies, pour certains actes administratifs, devront prendre leur mal en patience en attendant la tenue de leur assemblée générale.
DIOMAYE ENTRE RÉALISME ET EFFETS D’ANNONCE
La réforme de fond promue semble buter sur de nombreux obstacles. Si certaines mesures fortes ont été prises, de nombreux défis restent à relever pour instaurer une véritable transparence et la eddition des comptes
La rupture systémique dans la gouvernance des affaires publiques promise par le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, est encore loin de la réalité. En effet, malgré quelques mesures fortes notamment dans le domaine de la rationalisation des dépenses publiques et du retour à l’orthodoxie républicain, l’actuel chef de l’Etat s’illustre de plus en plus par des déclarations d’intention dont certaines suscitent des interrogations sur la réelle volonté de matérialiser cet engagement de promotion d’une bonne gouvernance sans fioritures.
Après 20 jours à la tête de la République du Sénégal, le président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye qui s’était engagé à opérer une rupture systémique dans la gouvernance des affaires publiques semble commencer à imprimer petit à petit ses marques dans le fonctionnement de l’Etat. La preuve, le bilan d’étape de ses trois semaines de gestion des affaires publiques est fortement marqué par des mesures de rationalisation des dépenses publiques et du retour à l’orthodoxie républicain. Parmi celles-ci, nous pouvons notamment citer sa décision de démissionner de ses fonctions de Secrétaire général du parti Pastef, celle visant à mettre un terme au cumul des fonctions pour ses ministres mais aussi la fin de la folklorisation des cérémonies de passation de services entre ses ministres et leurs prédécesseurs et la sommation faite aux anciens ministres de restituer leurs logements et voitures de fonction.
Saluées par bon nombre de Sénégalais, ces mesures apparaissent également comme un arbre qui cache les énormes défis qui attendent l’actuel régime dans la mise en œuvre d’une véritable rupture systémique dans la gouvernance des affaires publiques notamment dans le domaine de la bonne gouvernance. En effet, depuis son installation dans ses fonctions le 2 avril dernier, l’actuel chef de l’Etat ne fait que multiplier des déclarations d’intention dont certaines suscitent des interrogations sur sa réelle volonté et/ou sa liberté de manœuvre pour matérialiser son engagement de reddition des comptes. Il en est ainsi quand il a ordonné en marge de la réunion du Conseil des ministres du mercredi 17 avril dernier, la publication des rapports de la Cour des Comptes, de l’Inspection générale d’Etat (Ige) et de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) des cinq (5) dernières années (2019, 2020, 2021, 2022 et 2023).
En effet, en faisant cette sortie, le chef de l’Etat semble faire dans la propagande d’Etat. Et pour cause, conformément aux lois instituant ces corps de contrôle public, le président de la République, en tant que principal destinataire de leurs rapports d’activités, est seul à pouvoir autoriser cette publication par la signature d’un décret de déclassification pour le cas de l’Inspection générale d’Etat (Ige). En plus de cela, il faut préciser que l'Office national de lutte contre la fraude et la corruption a déjà publié ses rapports des années 2019, 2020, 2021 et dont les recommandations d’ouverture d’une enquête judiciaire contre certaines personnalités n’attendent qu’à être dépoussiérées dans les cartons soigneusement rangés dans le bureau du Procureur de la République. C’est dire à quel point la tâche ne semble guère aisée pour le nouveau locataire du palais présidentiel malgré les promesses à aller jusqu’au bout de la logique de gouvernance prônée pour redresser les errements de 12 années de «Macky ».
L’ASSEMBLÉE PARLEMENTAIRE DE LA FRANCOPHONIE SALUE LA MATURITÉ DE LA DÉMOCRATIE SÉNÉGALAISE.
Les parlementaires ont exprimé leur fierté au peuple sénégalais et décerné un satisfecit à l’Assemblée nationale du Sénégal.
Dakar, 22 avr (APS) – L’Assemblée parlementaire de la francophonie (APF) a salué, lundi, à Balaclava, à Maurice, ‘’la maturité et la vitalité’’ de la démocratie sénégalaise, en se réjouissant en même temps de l’‘’alternance paisible et transparente’’ survenue le 24 mars au Sénégal.
‘’Les parlementaires de la francophonie ont exprimé leur fierté au peuple sénégalais et décerné un satisfecit à l’Assemblée nationale du Sénégal, qui a assumé sa mission avec responsabilité et joué pleinement son rôle, tout au long du processus qui a mené à une alternance paisible et transparente’’, affirme un communiqué de l’Assemblée nationale sénégalaise.
Le président de cette institution du Sénégal, Amadou Mame Diop, a présidé la 15e conférence des présidents d’assemblées et de sections de la région Afrique de l’APF, à Balaclava, jeudi et vendredi derniers.
M. Diop a eu des rencontres bilatérales avec son homologue de Maurice, Sooroodjev Phokeer, et de responsables de de la section mauricienne de l’APF.
Il a échangé aussi avec des membres de délégations de la Côte d’Ivoire, du Gabon et du Cameroun, selon la même source.
Amadou Mame Diop a remis à Pravind Kumar Jugnauth, le Premier ministre de Maurice, l’insigne de la Pléiade, l’Ordre de la francophonie et du dialogue des cultures, lors d’une cérémonie qui s’est déroulée en présence de membres du gouvernement mauricien.