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27 novembre 2024
Politique
PAR Ibrahima Élimane Kane
UN BÂ DU HAUT
Grand commis de l’État, il s’illustre dans la haute finance. Vertueux, il ne finasse pas. À l’hémicycle il est couvert d’éloges. Il convainc le parlementaire le plus critique. L’État rend honneur à un distingué serviteur
Vertueux, il ne finasse pas. À l’hémicycle il est couvert d’éloges.
Il convainc le parlementaire le plus critique.
L’État rend honneur à un distingué serviteur.
S’éclipse un génie.
Un peuple blêmît.
Nioro gémit.
Le Chèque du bas déchiré,
le Trésor est atterré.
Ses chiffres la réalité calquent ,
se passent de maquillage.
Chargé, il conserve son courage et sa tête.
Il sourit.
En faveur d’une tape amicale
le soufflet se désiste.
Il tient sa langue.
Homme d’État ,
les secrets d’État jalousement il garde.
Ses bons et loyaux services ici-bas
lui serviront là- bas.
Notre pays reconnaissant
pend son drapeau en berne.
Mamadou Moustapha Bâ
repose en paix dans le meilleur des Paradis.
L'UTIME TEST POUR LES ÉTATS-UNIS
Le New York Times dresse le portrait d'une Amérique à la croisée des chemins. Le retour de Trump à la présidence fait planer l'ombre d'un pouvoir autoritaire sur Washington. Les garde-fous constitutionnels suffiront-ils à protéger les institutions ?
(SenePlus) - Dans un éditorial majeur, le comité de rédaction du New York Times (NYT) dresse un constat alarmant sur le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis, qualifiant ce choix des électeurs américains de "périlleux" pour l'avenir de la nation.
"Les Américains doivent être lucides quant à la menace qui pèse sur le pays et ses lois émanant de son 47e président", affirme sans détour le comité éditorial du prestigieux quotidien new-yorkais.
L'analyse souligne que de nombreux électeurs ont voté pour Trump malgré ses défauts reconnus, motivés par des préoccupations concrètes : "les prix élevés, l'afflux d'immigrants, une frontière sud poreuse et des politiques économiques inégalement réparties dans la société."
Le journal rappelle les garde-fous constitutionnels établis par les Pères fondateurs, notamment le Premier Amendement permettant aux citoyens de s'assembler, de s'exprimer et de protester contre leur dirigeant. Une protection qui pourrait s'avérer cruciale face à une administration Trump qui, selon l'éditorial, "donnera la priorité à l'accumulation d'un pouvoir sans contrôle et à la punition de ses ennemis présumés."
"Il ne peut plus y avoir d'illusions sur qui est Donald Trump et comment il entend gouverner", prévient le comité de rédaction, rappelant son "mépris pour la loi" et les "normes et traditions démocratiques" durant son premier mandat.
L'éditorial souligne toutefois que les institutions américaines ont résisté une première fois : "Les fonctionnaires, les membres du Congrès, les membres de son propre parti et les personnes qu'il a nommées à des postes élevés se sont souvent opposés aux projets de l'ancien président."
Un point crucial est soulevé : "Trump ne peut pas se représenter pour un autre mandat. Dès son entrée à la Maison Blanche, il sera, en effet, un président en fin de mandat."
Pour le Parti démocrate, le journal préconise une introspection, pointant notamment qu'il "a mis trop longtemps à reconnaître que le président Biden n'était pas capable de briguer un second mandat."
L'éditorial conclut sur les mots historiques de Benjamin Franklin, rappelant que l'Amérique est "une république, si vous pouvez la conserver", tout en soulignant que si "l'élection de M. Trump représente une grave menace pour cette république, [...] le sort à long terme de la démocratie américaine reste entre les mains du peuple américain."
CAMPAGNE EN DES BA
Amadou Ba a un moment stoppé sa caravane pour prendre le temps d’échanger avec Le Quotidien sur le déroulement de sa campagne, le regard qu’il porte sur le pouvoir actuel, en particulier le Premier ministre Ousmane Sonko
Propos recueillis par Mohamed GUEYE |
Publication 06/11/2024
Amadou Ba a un moment stoppé sa caravane pour prendre le temps d’échanger avec Le Quotidien sur le déroulement de sa campagne, le regard qu’il porte sur le pouvoir actuel, en particulier le Premier ministre Ousmane Sonko. M. Ba s’est aussi exprimé sur ses attentes quant à l’issue des élections du 17 novembre prochain. L’entretien s’est déroulé quelques heures avant l’annonce du décès de l’ancien ministre Mamadou Moustapha Ba, et ne lui a pas offert l’occasion d’exprimer son émotion sur la perte de celui qui était l’un de ses très proches compagnons.
Quelles leçons tirez-vous à ce jour, pour ne pas parler de bilan, de votre campagne des Législatives ?
Nous pouvons déjà dresser un bilan d’étape, pour exprimer notre satisfaction de participer à ces élections, de parcourir le pays sept mois après, et ressentir l’enthousiasme et l’engagement de la population à échanger avec nous sur notre programme de législature.
Pensez-vous que vous auriez pu faire plus ou mieux si vous aviez eu plus de temps ?
Il est vrai que nous aurions pu faire mieux. Les élections ont été organisées dans des délais très serrés, ce qui a imposé des contraintes à tous et a indéniablement affecté notre préparation.
Sur la confection des listes aussi, on imagine. Vous qui êtes de Dakar, n’avez pas de liste à Dakar…
Ces contraintes nous ont empêchés d’aboutir à un accord global au sein de l’inter-coalition. Nous avons toutefois réussi à trouver un terrain d’entente dans certains départements, y compris Dakar. Cependant, au moment de finaliser cet accord, notre liste pour Dakar avait déjà été déposée. C’est pourquoi, à Dakar, j’apporterai mon soutien à l’inter-coalition.
C’était stratégique… ?
Nous étions en pleine négociation. Si nous n’avons pas pu nous accorder sur tous les points, un consensus avait cependant déjà été atteint pour Dakar. Et, à mes yeux, le respect de la parole donnée est un principe fondamental.
Vous êtes en train de faire le tour du pays, après l’avoir fait en étant successivement ministre de l’Economie et des finances, et Premier ministre. Comment jugez-vous l’évolution de la situation sociale et économique des populations sénégalaises depuis votre départ des affaires ?
La situation est devenue plus difficile pour les populations. Depuis l’élection présidentielle qui a conduit le Président Diomaye Faye au pouvoir, nombreux sont ceux qui ressentent que rien n’a évolué, rien n’a changé ; certains diront même que les choses se sont détériorées.
Pensez-vous que si vous aviez été aux affaires, les gens auraient connu une situation différente ?
Il y aurait eu moins de problèmes, c’est sûr.
Et pourquoi ?
Nous avions conçu un ambitieux plan de réformes, avec des politiques soigneusement pensées pour alléger les difficultés des populations. Après une crise prolongée due à la pandémie du Covid, et dans un contexte international peu favorable, les répercussions sur la vie quotidienne sont indéniables. Il était impératif d’agir rapidement, car le début d’une mandature est souvent une période propice pour impulser des changements décisifs au bénéfice du pays. Pourtant, au lieu d’aller dans cette direction, il semble que nous ayons pris un chemin inverse. Plutôt que de rassurer partenaires et citoyens, les décisions prises ont suscité l’inquiétude, provoquant un ralentissement global qui freine aujourd’hui notre élan.
Nous en sommes au point qu’il a été agité l’idée que l’on allait annuler tous les programmes avec le Fonds monétaire international. Pensez-vous que le pays pourrait aujourd’hui se passer d’un accord avec le Fmi ?
Cela dénote un manque de préparation et de profondeur stratégique. Le gouvernement avait consenti à poursuivre le programme, ce qui était une bonne chose, et 3 mois après, le gouvernement annonce l’annulation ou la renégociation. Ce qui ne pourrait se faire au plus tôt qu’en début 2025. D’ici-là, on aura perdu beaucoup de temps.
En tout état de cause, il sera très difficile d’évoluer en dehors de la Communauté internationale. Un nouveau programme est actuellement en cours de négociation, dans un contexte où la situation décrite par le gouvernement est particulièrement délicate. Si cette situation se confirme, atteindre les objectifs fixés pour le quinquennat sera un défi majeur. Il est donc impératif d’adopter une vision stratégique pour naviguer dans ce contexte difficile. Une telle approche favorisera une collaboration constructive avec nos partenaires internationaux et permettra d’instaurer des solutions durables pour le développement économique du pays.
A voir la manière dont les choses se passent, on a l’impression que vous n’aviez pas laissé des dossiers finalisés à l’actuel gouvernement. Il n’y a pas de continuité, et on a le sentiment que les gens naviguent à vue.
Il est essentiel de rappeler que le Président Diomaye Faye a été élu le 24 mars et a prêté serment le 2 avril, ce qui témoigne de la solidité de nos institutions. Lui et son gouvernement disposent de tous les leviers nécessaires. Cependant, les attentes de la population sont considérables. Et il existe une réelle différence entre faire des promesses et gérer efficacement le pouvoir. Notre pays a un besoin urgent de ressources et de partenariats pour surmonter les défis qui se dressent devant nous et répondre aux aspirations légitimes de nos concitoyens.
On a actuellement le sentiment que cette campagne tourne autour de deux pôles, celui de Amadou Ba et celui de Ousmane Sonko. Est-ce fait exprès ?
Il est vrai que la campagne actuelle semble se cristalliser autour de Ousmane Sonko et de moi-même. Je ne pense pas que cela puisse relever d’un choix délibéré, mais plutôt d’une dynamique naturelle du paysage politique. Chaque candidat a ses propres visions et propositions, et il est essentiel que les électeurs aient l’opportunité d’examiner ces alternatives. Mon objectif est de présenter une plateforme claire et réaliste, axée sur les véritables préoccupations des Sénégalais. Je crois fermement que ce débat autour des idées est bénéfique pour notre démocratie et pour l’avenir de notre pays.
Cela vous pousse-t-il à avoir encore plus d’ambitions qu’au début ?
Cette dynamique me pousse à cultiver des ambitions encore plus grandes. Les attentes et aspirations des Sénégalais m’incitent à me dépasser et à travailler sans relâche pour apporter des solutions concrètes aux défis qui se dressent devant nous. Je suis convaincu qu’avec une vision claire, une équipe compétente et l’engagement de tous, nous avons le potentiel de réaliser de grandes choses pour notre Nation. Chaque jour, je me rappelle pourquoi je suis en politique : pour servir le Peuple et contribuer à bâtir un Sénégal prospère et inclusif.
Votre principal adversaire, qui est également votre successeur à la Primature, semble faire, quand il parle, une certaine fixation sur des milliards. Un moment, cela tournait autour de votre fortune, qu’il chiffre en milliards. Dernièrement, il a parlé de la somme de mille milliards qu’il aurait découverte dans le compte bancaire d’un dignitaire de l’ancien régime -dont vous faisiez partie, soit dit en passant. Pensez-vous réalisable que l’on trouve 1000 milliards dans le compte d’un particulier dans une banque à Dakar ?
Il est indéniable qu’aucune banque à Dakar, ni même dans l’espace Uemoa, ne détient une telle somme dans un compte. Quant aux banques situées en dehors de l’Uemoa, je ne saurais le dire. Il convient également de noter que le Premier ministre, tout comme moi, est inspecteur des Impôts, ce qui peut expliquer sa tendance à vouloir fouiller, scruter les chiffres et à voir des milliards partout. (Rires). Il est donc important de mettre en lumière cette affaire qui, à mon avis, semble particulièrement exagérée et nécessite une clarification.
Si cet argent existe réellement, pourrait-il être saisi ?
Cela dépend vraiment de l’origine des ressources, mais je ne veux pas m’avancer sur un dossier que je ne connais pas du tout. J’ai de sérieux doutes quant à l’existence d’un compte contenant 1000 milliards de francs dans notre espace. Pour donner un ordre de grandeur, cela équivaut à environ 1 milliard 500 millions d’euros, une somme qui me paraît tout de même peu vraisemblable.
Ancien candidat à la dernière Présidentielle, vous avez été également Premier ministre, après avoir occupé d’importants ministères. Pensez-vous qu’il y aurait eu des manœuvres ayant pour but de perturber l’élection présidentielle passée ?
Je ne suis pas informé de telles manœuvres, et je considère cela comme de la pure spéculation. Des allégations ont circulé selon lesquelles certains membres de mon propre camp auraient, à divers moments, saboté ma campagne, ce qui aurait contribué à ma défaite. Si ces manœuvres étaient avérées, elles m’auraient profité. Ce qui est loin d’être le cas, bien au contraire. Je suis un démocrate convaincu de l’importance de l’expression de la volonté populaire. D’ailleurs, j’ai félicité le Président élu seulement quelques heures après la proclamation des premières tendances, car je crois fermement que chaque scrutin doit être respecté et que la voix des électeurs doit prévaloir. Mon engagement envers la démocratie m’incite à accepter les résultats des élections, quels qu’ils soient, et à travailler constructivement pour le bien de notre pays.
Le nouveau pouvoir vient de rendre publique sa «Vision 2050», qui vient remplacer le Pse que vous aviez contribué à mettre en œuvre. Quelle différence faites-vous entre ces deux projets ?
Il n’existe pas de différence, fondamentalement. Il s’agit simplement d’un horizon de planification plus étendu. Alors que le Plan Sénégal émergent (Pse) visait 2035, eux projettent jusqu’en 2050. Cette vision était d’ailleurs déjà en cours de préparation, nos planificateurs ayant déjà travaillé sur cette question. A mon avis, il s’agit d’une continuité du Pse, une adaptation de notre approche initiale. En effet, lorsqu’on élabore un plan sur 20 ou 30 ans, des facteurs exogènes ou endogènes peuvent nécessiter des ajustements dans certains paramètres et des changements d’orientation. C’est précisément ce que je pense qu’ils sont en train de réaliser. Il est important de rappeler que les équipes en place au Sénégal ont collaboré sur le Pse, et plusieurs d’entre elles ont également contribué à l’élaboration de la Vision 2050, ce qui mérite d’être salué. Par ailleurs, si l’on examine la programmation pour les cinq prochaines années, on constate qu’elle ne diffère pas beaucoup du Plan d’actions prioritaires 3 (Pap3) que nous avions élaboré, et le cadrage budgétaire et les projets sont pratiquement les mêmes.
Vous ne voyez aucune rupture entre les deux programmes ?
En tout cas, sur la stratégie, il n’y a pas de rupture. Maintenant, sur la mise en œuvre, on attend de voir quelles sont les nouveautés qui pourraient avoir un impact sur la vie des gens.
Ce qui est aussi important à leurs yeux, c’est l’intégrité des personnes chargées de cette mise en œuvre.
C’est la même Administration. Il est vrai qu’il peut y avoir des lacunes dans la gestion. Pour nous, l’essence d’une nouvelle politique réside justement dans la capacité à identifier et à corriger ces manquements. Nous sommes profondément attachés aux valeurs d’intégrité et de droiture, et nous sommes soucieux d’assurer une bonne gouvernance. C’est pourquoi nous attendons des réformes concrètes. Un audit rigoureux permettra d’évaluer la situation, d’analyser ce qui a été fait et d’initier les réformes nécessaires pour améliorer les processus en place.
On a commencé à voir, ici et là, des manifestations de violence au cours de cette campagne. Comment jugez-vous cela ?
Il n’y a aucune place pour la violence dans notre pays. Nous avons suffisamment souffert ces dernières années. Ce que je perçois, c’est un fort désir de réconciliation, de paix et de stabilité parmi les Sénégalais. Il est impératif que les acteurs politiques contribuent à cet élan. Pour ma part, et au sein de ma coalition, nous ne tolérerons aucun acte de violence, qu’elle soit physique ou verbale. J’appelle l’ensemble de la classe politique à adopter la même attitude.
Quel serait pour vous et votre coalition, l’intérêt d’être majoritaires à l’Assemblée ?
Nous donner la majorité permet de stabiliser les différents pouvoirs. Au Sénégal, ces dernières années, nous avons observé une confrontation entre divers segments de la société. Pour faire émerger notre pays, il est impératif de construire des consensus solides. En 2014, lors du lancement du Plan Sénégal émergent (Pse), j’ai parcouru le pays et le monde pour promouvoir un consensus national et international sur le développement. Aujourd’hui, bien que le pouvoir ait entamé des discussions autour de la Vision 2050, je n’ai pas encore constaté de démarche concrète, tant sur le plan international qu’en interne, pour approfondir la stratégie à adopter.
L’Assemblée nationale doit devenir un espace de dialogue sur les stratégies et les attentes des Sénégalais. Cependant, il est essentiel de comprendre que tout ne peut pas se faire immédiatement. Nous devons effectuer des choix réfléchis et parvenir à un accord sur ces choix, afin que tous les Sénégalais se reconnaissent dans les actions entreprises. Il est crucial d’encourager des échanges inclusifs, indépendamment des opinions et des conceptions, et l’Assemblée nationale peut servir de plateforme idéale pour faciliter ces dialogues.
Le pouvoir actuel, lui, craint de ne pas pouvoir mettre en œuvre son programme s’il n’a pas la majorité à l’Assemblée…
Notre Constitution offre au Pouvoir exécutif de nombreuses possibilités d’action. Cependant, il est vrai que l’Assemblée nationale pourrait devenir un obstacle si les discussions préalables sur les politiques à mettre en œuvre ne sont pas suffisantes. Pour notre part, nous sommes prêts à transformer ce dialogue en une démarche naturelle et constructive, chaque fois que l’intérêt du pays est en jeu. La collaboration entre les pouvoirs et les institutions est essentielle pour assurer l’efficacité des décisions et le bon fonctionnement de notre démocratie.
MACKY SALL, LA PEUR DU RETOUR SUR LES LIEUX DU CRIME
Défaite humiliante, enfarinage, huées, sonkorisation, poursuites judiciaires...En début de semaine dernière, Macky Sall mettait fin à toute spéculation sur un retour au pays. De quoi a-t-il réellement peur ?
En début de semaine dernière, Macky Sall mettait fin à toute spéculation sur un retour au pays. La tête de liste de la coalition Takku Wallu ne battra pas campagne pour les législatives. Sur le terrain physiquement, mais il utilise les bienfaits des réseaux sociaux pour doper de très loin ses troupes. De quoi a-t-il réellement peur ?
A l’annonce de son nom pour diriger la liste de la coalition Takku Wallu, beaucoup avaient spéculé sur les raisons qui ont poussé Macky Sall à vouloir revenir sur le terrain politique. Un retour précipité ou prématuré puisqu’il doit intervenir sept mois seulement après la fin de son régime. Pour la petite histoire, sitôt après sa passation de service avec son successeur, l’ex Chef de l’État s’est envolé à destination du Maroc où il a décidé d’élire domicile loin de ses militants. C’est pourquoi après ce choix surprenant, la question était de savoir si Macky Sall va prendre son courage à deux mains pour revenir au pays et battre campagne… Tout comme le cas de Karim Wade devenu une arlésienne politique, Macky Sall semble s’inscrire sur le même registre. Autrement dit l’exil ou la prison ? Pourtant du côté de son camp politique, l’annonce du retour de leur leader était annoncée dans des timing précis. Surtout que Macky Sall profitait de toutes les rencontres politiques organisées par son « faible » Etat-major pour dialoguer via les réseaux sociaux avec ses partisans. Ces derniers qui gardaient un mince espoir de le voir fouler des pieds le sol sénégalais en mouillant le maillot de la coalition Takku Wallu vont déchanter. Pour preuve, le président Macky Sall a informé directement ses partisans via radio « RFI » qu’il ne foulera pas le sol sénégalais.
« Mon retour n’est pas à l’ordre du jour »
«Vous savez, mon retour au Sénégal n’est pas encore à l’ordre du jour. Une fois décidé, je ferai moi-même une annonce officielle et l’information va circuler. En quittant le Sénégal, je n’ai fait que respecter la tradition, parce que quand un président est méprisé au pouvoir, il doit se retirer pour laisser le soin à ses successeurs afin qu’ils puissent bien dérouler’’, a déclaré Macky Sall dans une interview accordée à RFI mardi dernier. Poursuivant, l’ancien chef de l’État s’est expliqué sur son come-back dans le landerneau politique. «Mes alliés, mes compagnons m’ont demandé de revenir pour diriger la liste pour soit gagner cette élection, sinon faire partie de ceux qui vont aider le peuple à sortir de la situation difficile à laquelle il fait face aujourd’hui, parce que cela fait sept mois que le nouveau régime est là, mais rien et nous avons peur que si rien n’est fait, ça va être difficile pour les Sénégalais’» a-t-il soutenu.
Pourtant tout portait à croire à un prochain retour du président Macky Sall dès lors que les premiers jours qui ont suivi cette nouvelle, il a démissionné de son poste d’envoyé spécial et président du comité de suivi du Pacte de Paris pour la planète et les peuples. D’où l’espoir de son proche entourage qui avait donné des assurances que leur mentor sera bel et bien à Dakar. Non seulement pour remobiliser ses troupes, mais imposer la cohabitation à l’actuel régime. Interrogée sur les éventuels risques d’un tel retour, l’ancienne ministre Thérèse Faye avait laissé entendre que son mentor n’avait pas de sens interdit au Sénégal. Par conséquent, d’après elle, partout où il passera, Macky sera accueilli en grande pompe au regard des nombreuses infrastructures qu’il a lui-même réalisées.
Macky va-t-il subir le même sort que Karim ?
Mais voilà que quelques jours après le démarrage de la campagne, pas l’ombre de Macky au Sénégal. Il semble emboité le pas à Karim Wade. Après avoir été contraint de quitter le pays pour Qatar (Doha), Wade-fils dirigeait son parti (Pds) via WhatsApp. A un moment donné révélait « Le Témoin » quotidien, le fils de l’ex Chef de l’Etat Abdoulaye Wade voulait regagner le Sénégal, quitte à passer par la Mauritanie pour aller se réfugier directement à Touba. Informé de ce subterfuge de nature à troubler l’ordre public, le président Macky Sall avait fait brandir l’arme de la contrainte par corps relative à l’amende de 138 milliards Cfa, à laquelle Karim Wade a été condamné en 2016. Aujourd’hui, l’ancien président Macky Sall est confronté à cette même situation depuis son exil de Marrakech (Maroc). Donc il ne fait l’ombre d’aucun doute que Macky Sall avait décidé de battre campagne à distance en vue du scrutin du 17 nombre prochain. Et d’ailleurs, il est en train de le faire.
De l’espoir à la crainte !
L’histoire politique du Sénégal a montré que les jours qui suivent la perte du pouvoir sont toujours difficiles pour le régime sortant. L’APR qui n’échappe pas à cette règle est en train de vivre douloureusement cette situation. En effet, sitôt sa défaite actée, le parti de Macky Sall a d’abord ressenti le coup de la scission de sa coalition qu’il a lui-même décrétée. Elle a été suivie par une série de départs dont celui de son candidat Amadou Ba classé deuxième à la dernière présidentielle. Et de grands responsables qui pour la plupart ont migré vers la mouvance présidentielle alors que d’autres ont décidé de suspendre leurs activités politiques. Ceci a naturellement affaibli la famille marron beige. C’est dans ce contexte de troubles au sein de l’Apr que les élections législatives vont se tenir. Ainsi, conscient de cette donne qui ne lui est pas favorable, Macky Sall n’a pas voulu prendre de risques de descendre sur le terrain et battre campagne pour le compte de sa coalition. Alors qu’il espérait un accueil triomphal de l’aéroport de Diass jusqu’à la Vdn/Dakar par des…millions de militants. Et puis sachant qu’il doit en découdre avec son adversaire juré en l’occurrence Ousmane Sonko actuel Premier ministre, Macky Sall est plus que convaincu qu’il a peu de chances de sortir victorieux de ce duel au cas où la dynamique de victoire du Pastef de la dernière présidentielle est maintenue. Ce revers de plus constituerait une humiliation qui pourrait aboutir à sa mort politique. Désespéré, Macky a préféré déserter l’arène pour tenter de combattre numériquement ou « whatsappement » le leader de Pastef.
Ousmane Sonko largement favori dans cette compétition électorale malgré les nombreuses attaques de l’opposition à son encontre est tout de même parvenu à garder sa coalition intacte et de la massifier entre temps...Parmi les raisons qui expliqueraient l’absence de Macky Sall il faut également citer la colère des populations très remontés contre lui et qui lui en veulent pour avoir laissé «un pays en ruines». Ainsi, pour lui manifester leur désarroi, occasion ne pouvait être plus rêvée que la campagne électorale où ses caravanes et meeting seraient à l’épreuve des huées et des «sonkorisations» Ce qui apparaîtrait surtout à l’échelle internationale comme un désaveu total du peuple avec son ancien Chef de l’État.
Inquiétudes sur d’éventuelles poursuites...
S’il est indéniable que c’est sous le règne de Macky Sall que le Sénégal a connu autant d’infrastructures, il est aussi vrai que c’est sous son magistère que notre pays a vécu les pires moments de son recul démocratique et de la mal gouvernance. Durant toute sa gouvernance particulièrement ces trois dernières années, l’ancien chef de l’État est accusé d’avoir foulé du pied toutes les règles édictées par notre charte fondamentale avec la complicité d’une justice et d’une administration sous ses ordres. Dans le cadre de la gestion des deniers publics, il n’a pas fait mieux puisque malgré les nombreux rapports d’audit épinglant des membres de son entourage, Macky Sall a mis en avant l’impunité alors que pour moins que ça ses opposants ont été sévèrement condamnés. Pourtant rien que pour ces actes aux antipodes de son serment, Macky Sall méritait de s’expliquer devant la justice. Mais c’est à partir de 2021 qu’il a véritablement touché le fond de la violation du contrat avec son peuple. Lequel a été soumis à toutes les épreuves: un festival de dilapidations de nos ressources, un millier de personnes emprisonnées, des dizaines tuées… Et au finish, sentant le pouvoir lui échapper, il a fait voter par ses députés une loi d’amnistie pour passer l’éponge sur tous ces crimes. Mais c’était sans compter la décision ferme des familles des victimes de le poursuivre pour des actes de crimes contre l’humanité et de réclamer son extradition pour son jugement.
Face à une telle situation, dépourvu de toute garantie d’échapper aux poursuites, Macky Sall jouerait au suicide une fois débarqué au sénégalais. Si on y ajoute la récente sortie du Chef du gouvernement qui, faisant le bilan économique de l’ancien régime, a indiqué qu’il a menti aux partenaires et au peuple en falsifiant des chiffres financiers. D’après lui, le rapport sur la situation des finances publiques a révélé que la dette publique et le déficit budgétaire ont été plus élevés que publiés. De ce fait, le Premier ministre a laissé entendre la volonté des autorités de régler les comptes à ceux qui ont gouverné le pays pendant les douze dernières années en citant nommément leur tête de file l’ancien Président de la République Macky Sall. Des révélations explosives qui en ont rajouté à la frustration du peuple à leur ex Chef de l’État. Une raison de plus aussi qui aurait découragé ce dernier à venir défendre son programme de campagne malgré son démenti face à ces accusations.
TRUMP REVENDIQUE UNE VICTOIRE HISTORIQUE
Dans une ambiance électrique à West Palm Beach, l'ancien président a proclamé avoir "écrit l'Histoire" de cette présidentielle. Fox News, média conservateur, est le seul à lui donner raison pour l'instant
(SenePlus)- Donald Trump s'est autoproclamé vainqueur de l'élection présidentielle américaine mercredi soir, alors que le dépouillement se poursuit dans plusieurs États clés. Lors d'une allocution à West Palm Beach, en Floride, l'ancien président a affirmé avoir réalisé "une victoire politique jamais vue" aux États-Unis.
"Nous avons écrit l'Histoire", a déclaré Donald Trump devant une foule de partisans enthousiastes, promettant dans la foulée "d'aider le pays à guérir".
Cette déclaration de victoire s'appuie uniquement sur les projections de Fox News, seul média américain à avoir annoncé un résultat définitif à ce stade. La chaîne conservatrice fait cavalier seul, alors que les autres grands médias américains attendent la fin du dépouillement dans les États décisifs avant de se prononcer.
Cette annonce intervient dans un contexte de grande tension, alors que le décompte des votes par correspondance se poursuit dans plusieurs États clés qui pourraient déterminer l'issue finale du scrutin.
LE DERNIER BUDGET DE MOUSTAPHA BA
L'ancien ministre des Finances laisse l'image d'un expert respecté des finances publiques. De l'ENEA aux plus hautes responsabilités ministérielles, ce fils de Nioro du Rip incarnait l'excellence de la haute fonction publique sénégalaise
Accusé d’avoir fait partie de ceux qui ont falsifié les finances publiques, trainé dans la boue par les tenants actuels du pouvoir, l’ancien ministre de l’Économie et des Finances, Mamadou Moustapha Ba, s’en est allé hier, après quelques jours dans le coma, à la suite d’un malaise. Retour sur le parcours d’un digne fils du Sénégal et de Nioro du Rip !
‘’Grand, il a vécu. Grand et digne, il est parti’’. Ce témoignage de l’ancien ministre de la Culture Aliou Sow résume bien le parcours de Moustapha Ba, né à Nioro, il y a environ 59 ans et décédé hier 4 novembre en France. En attestent les témoignages issus de tous les bords politiques, y compris parmi ses contradicteurs les plus féroces, notamment à l’Assemblée nationale. Celui de Guy Marius Sagna en est une parfaite illustration.
Dans un post, le responsable au parti Pastef déclare : ‘’Nous étions de camps totalement opposés. Nous avons croisé le fer du dialogue en commission comme à l'hémicycle. Jamais il n'a esquivé les questions que je soulevais.’’
De l’avis de l’ex-opposant radical membre de la nouvelle majorité au pouvoir, même si les réponses ne le convainquaient pas toujours, l’ancien ministre avait ce don de susciter l’écoute et le respect. ‘’Ses réponses de ministre des Finances et du Budget ne me convenaient pas toujours. Mais j'éprouvais une forme d'étonnement - de respect - devant son endurance et sa courtoisie à l'hémicycle. Il était une des rares voix avec qui discuter avait encore un sens à l'Assemblée nationale du Sénégal lors de la 14e législature’’.
GMS : ‘’Il était une des rares voix avec qui discuter avait encore un sens à l’Assemblée nationale.’’
D’une générosité intellectuelle sans pareille, Moustapha Ba pouvait rester une journée entière à discuter de finances publiques, de budget avec des opposants comme avec des membres de la société civile. Toujours avec le même respect, la même courtoisie.
Ancien président de la Commission des finances à l’Assemblée nationale, Seydou Diouf ne le considère pas comme un homme politique, mais comme un expert. ‘’J’ai connu Moustapha durant mon premier mandat en 2007. À l’époque, il était à la Direction de la Coopération économique et financière, où il s’occupait des investissements dans des secteurs stratégiques comme l'agriculture, les infrastructures, puis comme directeur général du Budget, directeur général des Finances. Il a gravi tous les échelons pour se retrouver à la tête du département. Ce n’était pas un politique, c’était un expert des finances publiques qui a été porté à cette station en raison de ses compétences’’, rapporte le député de la 14e législature.
Chez les politiques, le natif de Nioro du Rip fait presque l’unanimité. Il a su dépasser les clivages partisans, pour être au service exclusif de la nation. Seydou Diouf : ‘’C’est un expert qui a traversé plusieurs régimes : Diouf, Wade jusqu'à Macky Sall qui avait fait de lui son ministre. Il avait une très grande connaissance des leviers des finances publiques. Il vous parlait du budget comme il vous parlait de sa vie au quotidien. Rien dans le budget ne lui était étranger. Le Sénégal perd vraiment un digne fils’’, insiste M. Diouf très ému.
Un orfèvre des finances publiques
Sorti de l’École nationale d’économie appliquée (ENEA) devenue École supérieure d’économie appliquée (ESEA), Moustapha Ba aura fait presque tout son parcours au sein du département des Finances. Plus de 30 ans, selon certains témoignages. Ancien Premier ministre de Macky Sall, Amadou Ba, qui a suspendu sa campagne pour les Législatives, témoigne : ‘’Je le connais depuis plus de 25 ans. Il était à l’époque un agent, après chef de division, par la suite directeur de la Coopération économique et financière, après directeur général du Budget, quand j'étais ministre des Finances. C’est resté son poste jusqu'à sa nomination comme ministre des Finances dans un gouvernement où j’étais le Premier ministre. Ce qu’il a fait pour ce pays est inestimable.’’
En tant que ministre des Finances de 2013 à 2019, Amadou Ba a travaillé de manière très étroite avec son ancien directeur général du Budget. Selon lui, Moustapha est l’un des meilleurs de sa génération. ‘’Dans le domaine budgétaire, je n'ai pas vu dans ce pays quelqu'un de plus compétent. Dans le domaine de la coopération, il est difficile de trouver quelqu'un qui est plus compétent’’. Acteur majeur de toutes les grandes réformes sous Macky Sall, l’homme jouissait d’un grand respect et considération auprès de tous ses collaborateurs. ‘’Dans la conception du PSE (Plan Sénégal émergent), on était ensemble à toutes les étapes : dans la mobilisation des ressources financières tout comme dans la gestion budgétaire. Je peux dire que c'est l'un des fonctionnaires les plus compétents, les plus rigoureux que je n'ai jamais connus. Je le dis très honnêtement’’, souligne l’ancien PM.
Porté à la tête du ministère des Finances le 17 septembre 2022, Moustapha Ba a très vite pris ses marques et a été l’un des ministres qui a bien marqué le département. En sus d’avoir des relations cordiales avec les politiques, il a su également bénéficier du respect de ses collaborateurs et inspirait la confiance aux partenaires techniques et financiers.
À l’Assemblée nationale, il ne se contentait pas de s’appuyer sur ses collaborateurs, rapporte Seydou Diouf, pour marquer sa maitrise du secteur. ‘’C’est le ministre des Finances qui avait la main à la pâte. Moustapha Ba ne se contentait pas de recevoir des notes de ses collaborateurs. Il avait cette capacité de synthèse, parce que connaissant parfaitement le département des Finances, maitrisant particulièrement le budget de l'État dans la manière dont il est élaboré, dont il est arbitré, dans la manière dont il est exécuté, mais aussi dans la manière dont il est contrôlé. Il savait répondre à toutes les questions avec une grande aisance parce que ne cherchant pas ses mots’’, insiste le président du Parti pour le progrès et la citoyenneté.
par Mohamed Mbougar Sarr
À PROPOS DE L’AFFAIRE SÉVERINE AWENENGO
EXCLUSIF SENEPLUS - Il est ironique que l’opposition et le pouvoir soient tombés d’accord sur la condamnation de l’ouvrage. Ce seul fait devrait alarmer. Il n’est pas toujours obligé que la crainte sociale soit opposée à la nécessité de la connaissance
Sur ce qu’il convient désormais d’appeler « l’affaire Séverine Awenengo », je voudrais dire quelques mots. D’emblée, je confesse une honteuse faute : je vais commettre à l’égard de ce livre la même injustice que la plupart des commentateurs de son actualité : je ne l’ai pas encore lu, ce qui devrait pourtant être le préalable élémentaire à toute discussion sérieuse le concernant. Naturellement, je le lirai bientôt et en reparlerai peut-être ici même, après lecture. Foi candide dans le geste élémentaire de la bonne foi critique : lire d’abord, commenter et juger ensuite. Il n’est pas certain - j’ai déjà, en toute modestie, une solide expérience à ce propos - que cette bonne foi intéresse le plus, en matière de controverse intellectuelle et littéraire au Sénégal. Mais c’est un autre sujet. Je précise aussi que je ne connais pas personnellement Madame Awenengo.
Le malentendu, comme souvent, semble venir de la confusion, calculée ou involontaire, entre l’approche scientifique - mais cela peut aussi valoir pour l’approche fictionnelle - d’un sujet et l’apologie politique ou morale de ce sujet. En l’occurrence, tout indique qu’on suspecte (ou, pour certains, qu’on accuse franchement) la chercheure de « défendre » ou « encourager » ou « légitimer » l’idée d’une autonomie de la Casamance. Et la suspicion semble s’appuyer sur le seul fait (je souligne) qu’elle y consacre un essai, fruit d’années de labeur, de lectures, d’analyses, de terrain. Je ne suis pas naïf au point de croire encore qu’il existe une « neutralité » (au sens d’une innocence absolue, d’une « perspective de Sirius » objectivement détachée) de la recherche académique. Il va de soi que tout travail universitaire est plus ou moins « situé » ; que tout chercheur, toute chercheure a d’inévitables biais (théoriques ou personnels) ; que la démarche scientifique, aussi rigoureuse soit-elle, s’effectue toujours dans un contexte politique et social auquel elle n’échappe pas, et avec lequel elle doit composer, y compris dans la gestion des affects que ce contexte génère.
Je sais tout cela. Seulement, je sais aussi que : 1) le travail universitaire obéit à des protocoles, des contrôles, des relectures, des critiques externes qui font que n’importe quoi ne se publie pas n’importe comment ; 2) que la suspicion d’un agenda politique « caché » d’un universitaire peut être confirmée ou infirmée par l’examen patient et rigoureux de son historique de recherches et de publications ; 3) qu’au cas où, pour une raison ou une autre, une proposition universitaire « suspecte » ou « problématique » sur un sujet réussissait à être publiée malgré tous les sas de validation, les autres universitaires, spécialistes de cette question - et il y a, sur la question de ce livre, de nombreux spécialistes, et beaucoup sont Sénégalais - la liront, la critiqueront, la réfuteront, au besoin.
Pour toutes ces raisons, j’ai trouvé très triste la manière dont cette affaire a été politisée, ramenée à des considérations navrantes sur la nationalité de l’universitaire impliquée et sa légitimité, à cause de ses origines, à traiter de ce sujet. Ce procès ne me paraît pas juste, et pour tout dire, je le trouve inquiétant. Si la légitimité à s’occuper de certains objets d’étude était indexée à la nationalité ou l’origine des universitaires, toute une bibliothèque de la connaissance humaine n’aurait jamais vu le jour. Qu’on imagine un seul instant ce qui se serait passé si celui qui est peut-être le plus grand chercheur de ce pays, Cheikh Anta Diop, avait été cantonné dans ses recherches à sa nationalité ou à son origine.
Il est tout à fait ironique que l’opposition et le pouvoir, pour des raisons absolument inverses - et toutes mauvaises à mon sens -, soient tombés d’accord sur la condamnation de l’ouvrage. Ce seul fait devrait alarmer. L’éditeur a fini par renoncer à le présenter à Dakar. Je ne vois pas de quoi se réjouir. Si, dans ce pays, la politisation systématique - ou même ponctuelle - de la production scientifique ou littéraire devait être le baromètre de la vie des livres, livres que, la plupart du temps, on ne lit pas, ou superficiellement, il y aurait de quoi être inquiet. Mais peut-être le conditionnel est-il superflu, et qu’il est déjà trop tard. Ce n’est pas la première fois, au Sénégal, que des politiques, pour de raisons bien faciles, accusent un livre et/ou son auteur de vouloir déstabiliser un pays ou pervertir sa culture.
La Casamance est un sujet « sensible », me dit-on. C’est vrai et je comprends, à la lumière de l’histoire récente, qu’on puisse craindre son instrumentalisation à des fins malintentionnées. Cependant, c’est presque au nom de cette « sensibilité » qu’il faut pouvoir accepter des travaux universitaires sur la question. Car ils éclairent, complexifient, donnent une profondeur historique, questionnent autrement et, in fine, je crois, produisent un savoir plus complet, débarrassé des mythes et des fantasmes, sur un sujet. Il n’est pas toujours obligé que la crainte sociale soit opposée à la nécessité de la connaissance. Celle-ci peut dissiper celle-là.
J’entends aussi que « ce ne serait pas le bon moment » pour parler de cette question. Prudence salutaire, peut-être. Mais elle entraîne une question dans sa foulée : quel serait le bon moment ? Je crois qu’il n’y a jamais de « bon » moment pour parler d’une question dite « sensible », pour la simple raison - et pardon pour la tautologie qui va suivre - que le propre de la « sensibilité », lorsqu’on l’entretient par la précaution du silence ou le report sine die, est de ne jamais être moins sensible. Ce n’est pas parce qu’on ne parle pas (scientifiquement) d’un sujet qu’il devient moins sensible dans le temps. A n’importe quelle époque, par temps d’élection ou non, il demeurera sensible. Et ce qui est tout le temps sensible et impossible à aborder mue inévitablement en tabou. Il faut absolument l’éviter, à mon sens.
UNE LONGUE NUIT ÉLECTORALE EN PERSPECTIVE AUX ÉTATS-UNIS
L'annonce du vainqueur de l'élection présidentielle américaine pourrait suivre deux scénarios radicalement différents, rappelant soit 2016 avec une victoire annoncée dès le lendemain matin, soit 2020 avec plusieurs jours d'attente
(SenePlus) - D'après le New York Times (NYT), l'annonce du vainqueur de l'élection présidentielle américaine pourrait suivre deux scénarios radicalement différents, rappelant soit 2016 avec une victoire annoncée dès le lendemain matin, soit 2020 avec plusieurs jours d'attente.
Le précédent de 2020 reste dans toutes les mémoires : il avait fallu attendre le samedi 7 novembre, soit quatre jours après le scrutin, pour que les médias confirment la victoire de Joe Biden. Sept États décisifs - l'Arizona, la Géorgie, le Michigan, le Nevada, la Caroline du Nord, la Pennsylvanie et le Wisconsin - étaient restés en suspens au lendemain du vote.
Le décompte des votes par correspondance avait particulièrement complexifié le processus en 2020, créant ce que les experts appellent des "mirages" rouges et bleus. Ces phénomènes s'expliquent par l'ordre de dépouillement : certains États comptent d'abord les votes par correspondance, d'autres les votes en personne, créant des tendances temporaires trompeuses compte tenu des préférences partisanes dans le mode de vote.
Pour 2024, quelques changements pourraient accélérer le processus. Le Michigan, notamment, a modifié sa législation pour permettre le traitement anticipé des bulletins par correspondance. De plus, l'écart partisan dans l'utilisation du vote par correspondance devrait se réduire, les républicains y ayant davantage recours qu'en 2020.
Les premiers indices significatifs tomberont dès 19h (heure de l'Est) en Géorgie, suivis de la Caroline du Nord à 19h30. Les États cruciaux du "Mur Bleu" - Michigan, Pennsylvanie et Wisconsin - ainsi que l'Arizona et le Nevada fermeront leurs bureaux de vote plus tard dans la soirée, entre 20h et 22h.
Le journal new-yorkais souligne qu'historiquement, le décompte complet n'a jamais été achevé en une seule journée. La nouveauté en 2020 résidait dans l'impossibilité de faire des projections fiables le soir même du scrutin, en raison de l'importance inédite du vote par correspondance.
YAKAAR-TERANGA SE CONCRÉTISE
Malgré le départ de BP, Petrosen et Kosmos Energy maintiennent le cap vers une décision finale d'investissement en 2025. Le projet, estimé à 6 milliards de dollars, promet une production annuelle de trois millions de tonnes de gaz
(SenePlus) - Selon des informations rapportées par Reuters ce mardi, le projet gazier Yakaar-Teranga au Sénégal franchira une étape décisive à la mi-2025 avec la décision finale d'investissement (FID), comme l'a confirmé le directeur général de Petrosen, Thierno Ly.
Ce projet d'envergure, développé conjointement par la société nationale pétrolière sénégalaise Petrosen et l'américaine Kosmos Energy, représente un potentiel considérable avec environ 25 billions de pieds cubes de gaz récupérable.
La première phase du projet, estimée entre 5 et 6 milliards de dollars, prévoit une production annuelle de trois millions de tonnes destinée à l'exportation. Le plan inclut également une provision de 150 millions de pieds cubes standard pour alimenter le réseau électrique national et d'autres projets domestiques.
Suite au retrait inattendu de BP fin 2023, Petrosen intensifie sa recherche de nouveaux partenaires. "Nous ciblons les compagnies pétrolières internationales, les sociétés nationales du Moyen-Orient et d'Algérie. Nous sommes également ouverts aux discussions avec les sociétés de trading", a déclaré Thierno Ly à Reuters.
Cette quête de nouveaux investisseurs survient à un moment crucial pour ce projet stratégique qui pourrait transformer le paysage énergétique du Sénégal et de la région ouest-africaine.
LE ROI SONKO FAIT SA LOI
Thierno Alasssane Sall relate comment sa caravane a été brutalement stoppée par des gendarmes aux ordres pour laisser passer un cortège démesuré du chef de Pastef. Il dénonce un étalage indécent de luxe et une utilisation partisane des forces de l'ordre
Dans le communiqué ci-dessous parvenu à notre rédaction, le chef de file de Senegaal Kese relate comment sa caravane a été brutalement stoppée à Ourossogui par des gendarmes aux ordres, le 3 novembre dernier. Face à cette démonstration de force qu'il juge indécente, l'ancien ministre dénonce l'utilisation abusive des moyens de l'État. Il appelle les Sénégalais à sanctionner ces dérives dans les urnes le 17 novembre.
"Ce 3 novembre, un peu après 23 h, la caravane de la Coalition Senegaal Kese dans laquelle je me trouvais, défilait sur l'artère principale d'Ourossogui, en direction de Kanel. Quelques militants de Pastef, que nous croyions être dans un des nombreux rassemblements que l'on croise chaque jour depuis le début de la campagne, ont tenté de nous intimider.
Quelques instants plus tard, une demi-douzaine de véhicules de la gendarmerie, sont arrivés à notre rencontre. Alors que l'on les croyait venus pour assurer la sécurité, voilà qu'ils nous intiment l'ordre de nous mettre sur le bas-côté.
Nous apprîmes que la caravane du candidat Sonko arrivait dans le sens opposé, et la gendarmerie ne nous demandait rien moins que de lui céder le passage. Un des gendarmes lance un ordre au chauffeur de notre voiture de tête de cortège avec une bordée d'injures.
Naturellement, refus d'obtempérer devant un ordre illégal et révoltant.
Alors les gendarmes mettent l’un de leurs véhicules en travers de notre voie, nous obligeant à assister au passage du Roi de Ndoumbelane. Car ce n'est pas une simple caravane de campagne qui passe, mais une cour royale.
Tout y passe, depuis la Hummer blanche de sa majesté, ses deux ambulances (dont une marquée ministère de la Santé, une autre luxueuse), l'indécente orgie de 4x4 rutilantes, des bus de location, une cour importée depuis Dakar. Des éléments de la BIP (et apparemment du GIGN), des véhicules sans plaque minéralogique. Ce manège, défilant à travers le Sénégal, frôlant les cases de chaume et les abris précaires des populations, est d’une violence symbolique inouïe envers nos concitoyens.
Un régime incapable de payer à date échue les bourses des étudiants sans s'endetter sur le marché financier international, devrait avoir la décence de ne pas faire étalage d'une aussi tapageuse armada. Traverser les savanes misérables du Sénégal avec un étalage de luxe comme argument électoral est immoral.
Sonko et Diomaye sont sans doute trop jeunes et trop imbus de leur nouveau pouvoir pour savoir qu'en 1988, pour avoir voulu empêcher l'opposant d'alors, Abdoulaye Wade, de tenir un meeting sur la place de France parce que le président Diouf devait y organiser un meeting le lendemain, tout Thiès s'était soulevé contre la tenue du meeting de Diouf, suivant l'exemple de Boubacar Sall qui, le jour du meeting de Wade, avait foncé sur les véhicules de Police, suivi de milliers de jeunes. No pasaran, la dictature ne passera pas. Si Sonko et Diomaye persistent dans leurs lubies, un jour viendra.
Un candidat qui hier dénonçait « la gendarmerie de Macky Sall » montre aujourd’hui que rien n'a changé, si ce n’est le parrain du système.
Pendant que 41 listes, dont la nôtre, financent leur propre sécurité, la gendarmerie devrait protéger chaque Sénégalais sans passe-droit. L’institution existe pour veiller à la sécurité des citoyens, non pour dérouler le tapis rouge à un candidat abusant des moyens de l’État.
Je lance un appel aux citoyens : ne fermons pas les yeux devant les signes patents d'une alternance dévoyée. Le 17 novembre 2024, votons en conséquence."
Thierno Alassane Sall est tête de liste de la coalition Senegaal KESE.