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23 novembre 2024
Politique
ACHILLE MBEMBÉ SALUE L'EXCEPTION SÉNÉGALAISE
Pour le directeur de la Fondation de l'innovation pour la démocratie, ce pays représente bien plus qu'un simple laboratoire politique : il incarne une "cité ouverte pour l'intelligence africaine". Un statut unique qui s'accompagne de nouveaux défis
(SenePlus) - Le philosophe et historien camerounais Achille Mbembé a livré une analyse approfondie de la démocratie sénégalaise lors de la signature ce jeudi 31 octobre, d'une convention entre l'Agence universitaire de la Francophonie (AUF) et la Fondation de l'innovation pour la démocratie, dont il est le directeur.
"Le Sénégal a été et reste une cité ouverte pour l'intelligence africaine", a déclaré Mbembé, soulignant la singularité démocratique du pays. Pour l'intellectuel, l'histoire démocratique sénégalaise, enracinée "bien avant les indépendances", s'inscrit dans une trajectoire unique qui fait du pays un "exemple symbolique" dans le débat politique africain.
Le récent changement à la tête de l'État sénégalais renforce selon lui cette position particulière. Toutefois, Mbembé insiste sur la nécessité de "traduire cette promesse dans des actes, des institutions et toute une série de réformes qui permettront d'aller de l'avant".
L'universitaire identifie deux priorités majeures pour l'avenir démocratique du pays : l'inclusion des femmes et des jeunes, qu'il qualifie de "catégories subordonnées de nos sociétés". "Une partie de notre avenir dépend effectivement de la libération de ces deux catégories et de l'exploitation des potentialités immenses et riches dont elles sont déposées", affirme-t-il.
Cette vision s'inscrit dans un projet plus large porté par sa Fondation, qui vise à développer un enseignement de haut niveau sur la démocratie en Afrique. "L'enseignement, l'apprentissage et la formation sont des leviers importants de réinvention de la démocratie en Afrique", soutient Mbembé, déplorant le manque actuel de "formations intégrant la construction de savoir-faire et savoir-être démocratiques" dans les institutions africaines.
Le programme, actuellement en phase pilote, implique quatre universités dont l'Ucad. Il ambitionne de créer une "communauté continentale d'enseignants chercheurs" capable de développer une pensée endogène sur la démocratie africaine, contrant ainsi l'idée qu'elle serait "un pur objet d'importation, extérieur à l'histoire africaine".
par Xaadim Njaay
MITTERRAND, L'AUTRE VISAGE COLONIAL
Le soutien de Mitterrand à la répression coloniale et ses menaces envers les indépendantistes du Rassemblement Démocratique Africain (RDA), Houphouët Boigny en particulier, révèlent un engagement pour le maintien de l'influence française
Dans "l’Afrique d’abord ! Quand François Mitterrand voulait sauver l'empire français", Éditions La Découverte, l’auteur, Thomas Deltombe, journaliste et chercheur en histoire, a exhumé un pan entier de la vie de ce membre de la droite nationaliste devenu président de la France.
L’ouvrage offre un éclairage fascinant et critique sur une facette méconnue de François Mitterrand, présenté comme une figure de gauche, mais dont les positions et les actions concernant l'Afrique coloniale révèlent une vision plus complexe et controversée.
Deltombe déconstruit l'image idéalisée de Mitterrand pour montrer comment, ignorant du monde colonial à ses débuts, il a été un fervent défenseur de l'Empire français, notamment en Afrique, où il s'opposait aux mouvements d'indépendance. "Je suis un partisan passionné de la présence et de la grandeur de la France en Afrique", disait-il en 1952.
Le livre paraît d'autant plus pertinent qu'il nous replonge dans une période où les contradictions de la politique française envers ses colonies, et particulièrement en Afrique, sont mises en lumière. Le soutien de Mitterrand à la répression coloniale et ses menaces envers les indépendantistes du Rassemblement Démocratique Africain (RDA), Houphouët Boigny en particulier, révèlent un engagement pour le maintien de l'influence française, contrastant avec l'image d'un dirigeant progressiste sur d'autres fronts.
L'étude de Deltombe, bien que s’inscrivant dans le prolongement d’autres recherches sur François Mitterrand couvrant la période de sa présidence entre 1981 et 1995, notamment ses manœuvres dans les événements au Rwanda pour maintenir le pays dans le giron de la France, se distingue par son objectif spécifique : elle cherche à élucider des faits passés sous silence ou minorés concernant son rôle et ses actions durant la période coloniale. Donc, à combler certaines lacunes historiques dans les récits existants sur l’homme politique.
Un ouvrage absolument à lire et à faire lire.
CHEIKH TIDIANE DIÈYE RÉPOND AUX INTERPELLATIONS SUR LE PROJET GRAND TRANSFERT D'EAU
Le ministre de l’hydraulique a invité Birahim Seck, coordonnateur du Forum Civil, à se rapprocher du Fonsis pour clarifier les choix de marché relatifs au projet.
Le ministre de l’hydraulique Cheikh Tidiane Dièye a invité jeudi, le coordonnateur du forum civil Birahim Seck à se rapprocher du Fonsis, après avoir été interpellé sur le « type de marché choisi pour dérouler le projet Grand transfert d’eau (GTE) Lac de Guier/Touba ».
Dans un communiqué le ministère de l’hydraulique et de l’assainissement assure que le choix du partenaire «Sinohydro» est basé «sur l’expertise, la capacité et la vision à long terme, et non sur des raccourcis ou des « gré à gré » imaginaires».
Cheikh Tidiane Dièye, invite à ce titre Birahim Seck à se rapprocher du Fonsis car étant la structure qui a « piloté et sélectionné l’entreprise, en respectant ses procédures en tant que fonds souverain».
«Si votre seule motivation est la volonté de transparence, je vous encourage à vous rapprocher du Fonsis pour mieux comprendre les processus en place», a notamment appelé le ministre Cheikh Tidiane Dièye.
‘’SAXXAL JAMM’’, UN PROJET LANCÉ POUR PRÉSERVER LA PAIX ET LA COHÉSION SOCIALE
Lors de la cérémonie de lancement, Babacar Guèye, président du COSCE, a souligné l'importance d'une responsabilité collective face à la violence, appelant à un dialogue constant et à une volonté politique sincère pour construire une société réconciliée.
Des organisations de la société civile ont lancé jeudi, à Dakar, le projet ‘’Saxxal Jamm’’ dont l’objectif est d’assurer la promotion de la paix, la cohésion sociale et la prévention des violences en période électorale et bien au-delà.
‘’La paix est l’affaire de tous, et c’est ensemble que nous parviendrons à bâtir un Sénégal où règnent la justice, l’équité et le respect des droits de chacun. La promotion de la paix et la prévention de la violence sont, dès lors, une entreprise de longue haleine qui transcende des périodes électorales”, a déclaré Babacar Guèye.
Le président du Collectif des organisations de la société civile pour les élections (COSCE) intervenait lors de la cérémonie de lancement du projet ‘’Saxxal Jamm’’. Une initiative du Consortium 3D/COSEC/GRADEC qui vise à renforcer l’engagement de la société civile en faveur d’élections transparentes et inclusives.
Babacar Guèye assure que ‘’Saxxal Jamm” (promouvoir la paix en wolof) ”n’est pas un simple slogan”. Il traduit une exigence de responsabilité collective face à une réalité socio politique préoccupante -la violence- qui interpelle tous les acteurs, tous les segments de notre société’’, a-t-il affirmé.
Selon lui, les acteurs de la société civile regroupés au sein de ce consortium veulent apporter une réponse au risque de ‘’désagrégation de la cohésion sociale et du vivre ensemble’’.
‘’Il a l’ambition de contribuer à l’instauration d’un climat de paix et de favoriser une culture de non-violence. Mais, la promotion de la paix est une entreprise complexe qui nécessite une approche systémique’’, a expliqué le professeur Babacar Guèye.
A l’en croire, cette préservation de la paix et de la cohésion sociale doit aller au-delà de simples ‘’mécanismes de prévention de la violence’’ en vue d’aboutir au traitement des causes les plus profondes.
M. Guèye estime que ‘’la paix doit être considérée non seulement comme l’absence de conflits, mais aussi et surtout comme une condition de développement”. D’après lui, elle “ne se décrète pas, mais se construit pierre après pierre, à travers un dialogue constant et une volonté politique sincère’’.
Il considère que ‘’l’enjeu est donc de taille’’. Justifiant, selon lui, l’importance pour les acteurs de la société de se mobiliser autour de cet objectif commun.
‘’Le projet Saxxal Jamm est une opportunité inédite de réconcilier notre société avec elle-même, de reconstruire des ponts et d’établir un dialogue constructif entre les différentes composantes de notre pays’’, a-t-il dit.
Il invite à ‘’réinventer’’ l’approche et la conception que les Sénégalais ont avec la paix et la violence à travers un engagement collectif et une prise de conscience.
Pour préserver un climat social apaisé, le Consortium envisage plusieurs activités de communication pour sensibiliser les électeurs, notamment sur le retrait des cartes et la violence en vue du scrutin du 17 novembre prochain.
Le Consortium envisage de mettre en place ‘’une chambre de veille électorale le jour du scrutin’’, a souligné Babacar Fall du Groupe de recherches et d’appui à la démocratie participative et à la bonne gouvernance (Gradec).
Le projet ‘’Saxxal Jamm’’, financé par l’Union européenne à hauteur d’un million et demi d’euro, soit 983 millions 935 mille 500 FCFA, vise à ‘’contribuer à la création de conditions favorables à la stabilité politique et à la cohésion sociale’’, a soutenu l’ambassadeur de l’Union européenne au Sénégal, Jean Marc Pisani.
‘’Ce projet va notamment assurer, cela a été rappelé, un monitoring du processus électoral avec le déploiement de 300 observateurs long terme et de 46 observateurs court terme et la mise en place d’une chambre de veille électorale”, a-t-il indiqué.
Présidant la cérémonie de lancement, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Jean Baptiste Tine a salué la ‘’pertinence’’ de ce projet.
Le lancement du Projet ”Saxxal Jamm” offre ‘’l’occasion à notre pays de réaffirmer son engagement pour la promotion de la paix et son ancrage dans les valeurs de l’État de droit, +The rule of law+’’.
Il procède également de la volonté de notre dynamique d’œuvrer aux côtés des autorités politiques à la promotion de la paix et de la transparence dans les élections.
Plusieurs personnalités dont l’ancien président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, des représentants du corps diplomatiques, des acteurs politiques, des communicateurs traditionnels et des mouvements citoyens ont pris part à la cérémonie de lancement.
LA DGE PRÉVOIT UNE DÉLOCALISATION DES LIEUX DE VOTE DANS LES ZONES TOUCHÉES PAR LA CRUE
Birame Sène détaillé dans un entretien avec L’Observateur les dispositions prises pour garantir le vote dans les zones affectées par les inondations dues à la crue des fleuves Sénégal et Gambie.
Le DG de la Direction Général des Élections (DGE) a accordé un entretien au quotidien L’Observateur dans lequel il s’exprime sur la situation des zones touchées par les inondations à cause de la crue des fleuves Sénégal et Gambie. En cette période d’élection, les citoyens peuvent ne pas accéder aux zones touchées et accomplir leur devoir citoyen.
Cependant, tout a été pris en compte par le ministre Jean Baptiste Tine. Selon Birame Sène, «toutes les mesures seront prises pour permettre aux citoyens concernés d’exercer leur droit de vote le jour du scrutin».
«L’ensemble des lieux de vote impactés ont été recensés. Sur instruction du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, chargé des élections, la DGE travaille en parfaite collaboration avec la Direction Générale de l’Administration Territoriale (DGAT), la Brigade Nationale des Sapeurs-Pompiers (BNSP), la Direction de la Protection Civile (DPC), entre autres, afin de parvenir à une évaluation permettant un pompage, voire une délocalisation des sites impactés», assure-t-il.
Selon lui, tout est prêt à 95 %, le matériel électoral déjà livré pour une élection qui se passe dans de bonnes conditions et avec transparence.
LA RELÈVE CONFISQUÉE
Dans un pays où la moyenne d'âge est de 19 ans, les leaders historiques continuent de monopoliser les postes clés. Même la victoire de Diomaye, 44 ans, n'a pas suffi à provoquer le grand chambardement attendu dans les états-majors des partis
(SenePlus) - Si l'élection de Bassirou Diomaye Faye à 44 ans comme plus jeune président de l'histoire du Sénégal en mars 2024 semblait augurer d'un renouveau politique, la réalité est plus nuancée. L'ancien président Macky Sall, qu'on pensait en retrait après douze années à la tête de l'État, fait un retour remarqué sur la scène politique. À 62 ans, il prend la tête de la coalition Takku Wallu Sénégal pour les législatives du 17 novembre.
Un paradoxe tenace s'observe au Sénégal, souligne Jeune Afrique (JA) : "l'électorat se renouvelle, pas les dirigeants". Dans les états-majors des partis comme sur les listes électorales, les figures dominantes, majoritairement masculines, restent les mêmes depuis des décennies. Une situation d'autant plus frappante que la moitié de la population n'a pas 19 ans, et que trois Sénégalais sur quatre ont moins de 35 ans.
La défaite du camp présidentiel en mars n'aura pas suffi à bousculer les hiérarchies établies. Jeune Afrique rapporte les inquiétudes qui se manifestaient déjà avant le scrutin : "Notre erreur, c'est d'avoir laissé Ousmane Sonko se positionner sur les questions liées à la souveraineté, à notre rapport avec la France, à notre indépendance. Il occupe désormais tout ce terrain, et nous ne parviendrons pas à le récupérer", confiait un membre de l'ancienne majorité.
Le magazine dresse un tableau édifiant des figures historiques qui s'accrochent au pouvoir : Abdoulaye Wade préside toujours le PDS à 98 ans, Moustapha Niasse dirige encore l'AFP à près de 85 ans malgré une promesse de retraite en 2021, et Idrissa Seck, 64 ans, maintient son emprise sur Rewmi malgré trois échecs présidentiels.
"Une fois une certaine maturité atteinte, on va vers le déclin, par la force des choses", confie à JA un candidat aux législatives ayant quitté sa formation. Il ajoute avec amertume : "Ils vont te répéter que tu peux prendre leur place jusqu'à ce que tu sois vieux comme eux."
La création d'organisations de jeunesse au sein des partis - comme la Convergence des jeunes républicains (APR) ou le Mouvement national des jeunesses socialistes (PS) - ne change pas fondamentalement la donne. Selon un spécialiste cité par le magazine, "les jeunes ont souvent un rôle d'appendice [...]. Ils sont instrumentalisés, mais pas représentés de manière équitable au regard de leur poids électoral et de leur engagement politique."
Quelques figures nouvelles tentent néanmoins d'émerger. Jeune Afrique évoque notamment Anta Babacar Ngom, 40 ans, directrice générale de Sedima, qui a réalisé le meilleur score jamais obtenu par une femme à une présidentielle (0,34%), bien que modeste. Ou encore Pape Djibril Fall, journaliste de 38 ans, qui avait créé la surprise en 2022 en remportant un siège de député comme indépendant.
Ces jeunes leaders tentent désormais de créer une "troisième voie" à travers l'alliance Sàmm Sa Kàddu. "Nous avons tous moins de 50 ans, et nous avons tous refusé d'avoir des postes de sinécure", explique Thierno Bocoum dans les colonnes du magazine. "Le Sénégal est dans une phase de transition, avec une page à fermer et une autre qui s'est ouverte, qui doit être alimentée par une autre génération."
Le défi est de taille face à l'abstention massive des jeunes. Selon l'Agence nationale de la statistique citée par Jeune Afrique, en mai 2021, seule la moitié des 18-25 ans et à peine 10% des 18-20 ans étaient inscrits sur les listes électorales. Un million d'électeurs potentiels attendent ainsi d'être convaincus, alors que le pays fait face à des défis majeurs : migration irrégulière, pauvreté endémique et chômage massif des jeunes.
Dans ce contexte, la victoire historique de Bassirou Diomaye Faye apparaît moins comme une révolution générationnelle que comme une première brèche dans un système politique encore largement dominé par ses figures historiques. L'avenir dira si cette élection marque véritablement le début d'un renouvellement en profondeur de la classe politique sénégalaise.
JEAN-BAPTISTE TINE RÉAFFIRME LA RIGUEUR ORGANISATIONNELLE POUR LES LÉGISLATIVES
Le ministre de l’Intérieur a assuré que les élections législatives anticipées du 17 novembre respecteront strictement les procédures et délais d’organisation. Il a souligné l’engagement de ses services à garantir une préparation minutieuse du scrutin.
Les élections législatives anticipées du 17 novembre seront soumises aux mêmes exigences de respect de procédures et de délais dans l’organisation, a assuré Jeudi à Dakar, le ministre de la l’Intérieur et de la Sécurité publique, Jean-Baptiste Tine.
”Notre quotidien à nous, c’est la préparation en matériel du scrutin. Nous sommes à pied d’œuvre et nous y travaillons inlassablement. Ces élections législatives anticipées seront soumises aux mêmes exigences de respect de procédures et de délais”, a-t-il dit.
Le ministre de l’Intérieur présidait la cérémonie de lancement du projet ‘’Saxxal Jamm’’, une initiative du Consortium 3D/COSEC/GRADEC visant à renforcer l’engagement de la société civile pour des élections transparentes et inclusives.
”Mes services, comme de tradition, ont pris les devants pour assurer à temps la formation, véhiculer le canal de communication prédéfini et mettre le matériel électoral à disposition selon un calendrier prenant en compte les impairs impératifs à toute œuvre humaine’’, a assuré Jean-Baptiste Tine.
Le ministre estime que c’est un impératif pour les nouvelles autorités de veiller à une bonne organisation de ces élections législatives sans encombre comme à la présidentielle du 24 mars dernier.
‘’En considération de la réussite de l’organisation de la dernière élection présidentielle, l’administration électorale se soumet à l’exigence de maintenir le cap, de redoubler d’efforts sur certains aspects et de renforcer davantage les missions des acteurs institutionnels et non institutionnels’’, a-t-il laisser entendre.
M. Tine dit mesurer la responsabilité d’une telle charge pour répondre favorablement à l’appel de la ‘’République pour une nette et parfaite organisation’’ des élections législatives anticipées du 17 novembre prochain.
‘’Les élections pour nous, appellent, comme toujours d’ailleurs, le respect dans l’exécution des opérations électorales, des délais légaux et des actes réglementaires. Ce faisant, la réussite de ces joutes électorales se fera’’ avec l’apport décisif de la société civile, a-t-il dit.
La date du scrutin a été fixée au dimanche 17 novembre 2024 après la dissolution de l’Assemblée nationale par le président de la République, Bassirou Diomaye Faye en mi-septembre.
LE QUATRIÈME JOUR DE CAMPAGNE MARQUÉ PAR LE PROCÈS DE BOUGANE ET LE REGAIN DE VIOLENCE
Alors que les électeurs sont courtisés de toutes parts, les incidents comme l’attaque de Koungheul rappellent les risques d’escalade de violence. Dans ce contexte, les coalitions exhortent leurs militants à la retenue.
La campagne électorale pour les élections du 17 novembre bat son plein, et ce quatrième jour a été marqué par un rythme intense de mobilisations à travers le pays. Entre caravanes, meetings, visites de proximité et incidents, les coalitions rivalisent d’efforts pour séduire les électeurs.
Un des faits marquants de la journée a été le procès de Bougane Gueye Dany, leader du mouvement d’opposition Guemm Sa Bopp, qui s’est tenu à Tambacounda. En parallèle, la violence a refait surface avec une attaque contre la caravane de Pastef à Koungheul. Cet incident a suscité une forte condamnation de la part du Grand Parti, dont le président, Dr El Hadji Malick Gakou, a été blessé. Le parti réclame l’ouverture d’une enquête et appelle à un retour au débat pacifique.
La coalition Pastef, en tournée dans l’intérieur du pays, continue de drainer des foules enthousiastes. La caravane est passée par Mbirkilane, Kaffrine, Koungheul, Guinguinéo et Gossas, mobilisant de nombreux sympathisants. Pastef entend maintenir cette dynamique pour renforcer son soutien populaire avant l’échéance électorale.
Arrivée tardivement à Tambacounda, la coalition Sénégal Kese, qui a parcouru plusieurs localités telles que Malem Hodar, Koumpétoum, Koussanar et Tamba, a assisté au procès de Bougane Gueye Dany. La coalition multiplie les efforts pour se rapprocher des électeurs dans chaque région.
La liste Secteur Privé est en déplacement entre Kaolack et Koungheul, se dirigeant vers Kédougou pour y poursuivre sa mobilisation. La coalition Jeuf Jeul a programmé une caravane dans la ville de Keur Massar, tandis que la coalition Action, dirigée par le professeur Daouda Ndiaye, était à Sicap Mbao. Parallèlement, la coalition Jubanti SENEGAL se déplace également à Mbao, avec le professeur Souleymane Astou Diagne à sa tête.
La coalition And Bessal Sénégal, conduite par Abdoulaye Sylla, a débuté sa journée à Tivavouane, où le leader a rencontré le guide religieux Serigne Mbaye Sy Abdou. À Thiénaba et Mbour, And Bessal Sénégal a renouvelé son engagement envers les foyers religieux. Dans la commune de Kathiotte, Bassirou Ba de l’Union Naatal Kaw Gui a abordé des préoccupations locales, telles que le vol de bétail, un enjeu majeur pour les électeurs de la région de Kaffrine.
La coalition Samm Sunu Rew a tenu une déclaration publique où son directeur de cabinet, le professeur Mohamed Ben Omar Ndiaye, a proposé des initiatives pour lutter contre l’émigration clandestine. Les mesures incluent la création de centres d’accueil et la structuration du secteur informel pour offrir de meilleures opportunités économiques aux jeunes.
D’autres coalitions, comme Gokh You Bess et la Fédération du Renouveau, multiplient les actions de proximité et les discours ancrés dans les valeurs religieuses. La coalition Gokh You Bess a réitéré son attachement aux enseignements des confréries lors de sa tournée à Yoff, tandis que la tête de liste de la coalition Takku Wallu Sénégal a conduit une caravane nationale passant par Kébémer, Louga et Saint-Louis.
Alors que les électeurs sont courtisés de toutes parts, les incidents comme l’attaque de Koungheul rappellent les risques d’escalade de violence. Dans ce contexte, les coalitions exhortent leurs militants à la retenue et au respect des valeurs démocratiques.
LES 1000 MILLIARDS DU POPULISME ET DE LA MANIPULATION
Senegaal Kese accuse les autorités de détourner les revendications populaires pour influencer l'opinion. La coalition rappelle que le Procureur peut déjà enquêter sur l'affaire des 1000 milliards, sans attendre une nouvelle majorité parlementaire
La quête de justice ne doit pas servir de prétexte à des manœuvres politiciennes, affirme la coalition Senegaal Kese. Dans le communiqué ci-dessous, elle s'attaque aux récentes révélations du gouvernement concernant un mystérieux compte de 1000 milliards FCFA. L'organisation démonte l'argument de l'attente d'une majorité parlementaire pour agir, citant les dispositions constitutionnelles en vigueur.
"La demande de justice au sein de la population est extrêmement forte. Elle reflète une aspiration profonde à l'équité et à la transparence dans les institutions. Cependant, au lieu d'y répondre de manière adéquate, les autorités cherchent fallacieusement à exploiter cette quête légitime à des fins politiciennes.
Sous prétexte de répondre aux attentes populaires, elles détournent les revendications pour influencer l'opinion. Cette stratégie reste de la pure tromperie. Elle ne s'attaque pas aux racines des problèmes, mais affaiblit davantage la confiance des citoyens envers la parole des dirigeants.
Les nouvelles autorités excellent dans la manipulation, sans doute pour dissimuler leur incapacité à répondre promptement aux urgences et aux attentes légitimes des Sénégalais. Le modus operandi consiste à un lynchage médiatique de citoyens Sénégalais qui se voient jetés en pâture et définitivement condamnés par la rue, alors qu'aucune procédure judiciaire ne les concerne pour le moment.
La déclaration du Premier ministre Ousmane Sonko indiquant avoir repéré un compte bancaire appartenant à un responsable de l'ancien régime contenant une somme de 1000 milliards francs CFA s'inscrit dans cet ordre. Alors que beaucoup de Sénégalais doutaient de la crédibilité de cette affirmation du Premier ministre, Monsieur El Malick Ndiaye, ministres des infrastructures et des transports terrestres et aériens, a confirmé l'existence des faits évoqués et laissé entendre que le compte bancaire en question serait logé à l'étranger. Dans la foulée, il a promis que cet argent sera récupéré après les élections législatives quand la Haute Cour de justice sera installée.
Selon l'article 101, alinéa 2 de la Constitution, « le Premier ministre et les autres membres du gouvernement sont pénalement responsables des actes accomplis dans l'exercice de leurs fonctions […]. Ils sont jugés devant la Haute Cour de justice ». Cette disposition montre que le privilège de juridiction dont bénéficient les ministres ici n'est valable que pour les actes accomplis dans l'exercice de leurs fonctions. Pour tous les actes commis hors de ce cadre, les ministres sont jugés par les juridictions de droit commun. Dans cette affaire sombre de compte bancaire contenant une somme de 1000 milliards francs CFA, il n'est pas nécessaire d'attendre l'installation de la Haute Cour de justice. Il faudrait d'abord déterminer si les faits présumés s'inscrivent dans l'exercice des fonctions ministérielles. Le Procureur de la République peut donc d'ores et déjà ouvrir une enquête sur cette affaire et dispose du pouvoir d'entendre toute personne impliquée.
Le discours consistant à dire que les autorités ne peuvent rien faire pour la reddition des comptes en l'absence de majorité parlementaire relève d'une manipulation pure et simple. La facilité avec laquelle les autorités étatiques émettent des discours contraires à la vérité est inquiétante. Les Sénégalais sont dès lors avertis : il est nécessaire d'envoyer à l'Assemblée nationale une opposition sérieuse, crédible et républicaine. La Coalition Senegaal Kese vous y invite vivement.
Par Ibou FALL
DE QUEL CURIEUX ANIMAL «SENEGALAIS» EST-IL LE NOM ?
À quelques semaines des législatives, le pays replonge dans ses vieux démons politiques. Une caravane dispersée, un QG incendié, des révélations explosives sur des comptes bancaires suspects - la campagne prend des allures de règlement de comptes
C’est parti, mon kiki ! La campagne pour les Législatives du 17 novembre 2024 est lancée. En dépit de l’appel solennel du président Bassirou Diomaye Faye à une campagne non violente, comme il faut s’y attendre, pour ne rien changer, les invectives voltigent d’entrée, et ça s’envoie des joyeusetés en dessous de la ceinture. Mieux, une caravane est dispersée et un QG incendié. Le Premier ministre Ousmane Sonko, comme d’habitude, fait le buzz. Cette fois, il frappe fort en révélant, devant le parterre de ses disciples énamourés, qu’on aurait trouvé mille milliards de nos misérables Cfa dans le compte bancaire d’un dignitaire du régime de Macky Sall. Bien entendu, son titulaire reste un mystère et la banque coupable de blanchiment également.
On ne se refait pas…
Ça tombe bien, le Fmi, après mûre réflexion, décide de «geler» le versement de plus de trois cents milliards de francs Cfa, en attendant d’y voir plus clair dans les chiffres controversés du gouvernement et même sans doute l’avenir du régime Pastef. Certes, d’un optimisme béat, le régime pastéfien, qui s’adosse à un robuste baobab virtuel, se projette jusqu’à l’an 2050, pour que chacun mange à sa faim, se sente en terre authentiquement africaine, de surcroît dans un pays de Droit. Ils peuvent toujours rêver en attendant le verdict du 17 novembre 2024 ?
Qui disait que le vrai pouvoir est de ne pas avoir à se justifier ? Macky Sall, grandeurs et servitudes du destin, depuis son exil doré marocain, bat campagne via WhatsApp en multipliant les justifications : non, il n’a jamais «dealé» avec les actuels tenants du pouvoir ; il a juste voulu rendre les clés de la maison de l’avenue Senghor dans une ambiance de carnaval.
Que personne ne lui parle de connivences entre lui et ses anciens virulents opposants, malgré les révélations aussi imagées qu’érotiques de Barthélemy Dias sur les pourparlers pudiquement désignés sous le vocable mystérieux de «Protocole du Cap Manuel»… Démonstration par l’absurde de Macky Sall : s’ils avaient conclu un accord, Ousmane Sonko et ses troupes ne lui réserveraient pas une place en prison si jamais ils remportaient les législatives.
En suivant sa logique, ce brave Macky Sall pourrait nous démontrer que si le Président Wade avait été son mentor, jamais Karim Wade n’aurait été embastillé sous son régime. La seule conclusion raisonnable dans toute cette ténébreuse affaire est que le courage n’est pas la vertu première de notre ancien «chef suprême des Armées».
Question idiote : à quoi a-t-on réellement échappé ces douze dernières années ?
Toutes ces sénégalaiseries nous égarent. Pour l’heure, le traditionnel jeu de chaises musicales des élections est lancé. Ça déménage de conviction, comme il y a de cela des siècles, les ancêtres de ces braves gens poignardent les leurs et changent de nationalité. Les roitelets locaux, selon leurs intérêts du moment, se déclarent résistants contre les Français, ou les appuient pour guerroyer contre d’autres potentats indigènes.
La félonie est dans l’ADN sénégalais
Ça fait semblant de l’ignorer, mais ce sont les spahis, ancêtres des gardes rouges de la présidence, des gens bien de chez nous, qui sont la cheville ouvrière de la conquête coloniale, au Sénégal, comme dans le reste du monde… Blaise Diagne, premier député français originaire d’Afrique, se remarque par son zèle à recruter des tirailleurs, histoire de gonfler les troupes françaises contre l’envahisseur allemand. Les dignitaires locaux faisaient même enrôler leurs enfants en gage de loyauté…
Les Anciens Combattants dont le sort émeut les Sénégalais, durant les guerres mondiales, prennent les armes pour défendre la Mère-Patrie, la France, plutôt que de donner leur vie pour bouter les étrangers, comprenez les Toubabs, hors de nos terres. Mieux, ils sont traités comme des héros de notre Nation, qui défilent le Quatre avril pour célébrer l’indépendance, alors qu’ils sont les artisans de l’autorité coloniale, les bras armés en Indochine, en Algérie et contre tous les peuples qui finissent par obtenir la liberté au prix de leur sang…
Les habitants des Quatre-Communes, qui se gaussent d’être des citoyens français et regardent les indigènes de haut, nous laissent des petits Sénégalais malgré eux. L’indépendance, en 1958, ils n’en veulent pas. C’est ce plouc de Sékou Touré qui fout le bordel avec sa foucade devant De Gaulle en 1958 et contraint ces braves Français à la peau noire, à demander poliment leur indépendance.
Il y a même des velléités de résistance dans la Presqu’île du CapVert : ces indécrottables patriotes français préfèrent se détacher de l’ensemble indigène et demeurer un Département d’Outre-Mer. Mamadou Dia, alors président du Conseil de gouvernement, que l’on met au parfum de la conjuration, quitte à se faire des ennemis mortels, transfère la capitale du Sénégal, SaintLouis jusque-là, à Dakar.
Ce n’est que partie remise…
Comme il faut s’y attendre, lorsque le Sénégal devient indépendant, la vraie question de souveraineté est économique. La Chambre de commerce est le bastion imprenable des traitants français sous la coupe du célèbre et redoutable Henri-Charles Gallenca, que certains surnomment en son temps «le Maître du Sénégal», et du richissime armateur Robert Delmas.
Pour obtenir la motion de censure qui fait tomber le gouvernement Dia, ils reçoivent nuitamment des députés qui ont le bon goût d’adhérer à leurs thèses après entrevue. Surtout pour éviter de rapporter la mesure d’augmenter leurs émoluments, que les parlementaires prennent à l’époque. Sans parler de tous ces dignitaires, d’anciens Français devenus contre leur gré de nouveaux Sénégalais, qui ont d’astronomiques ardoises dans les banques, ou vivent des marchés publics et autres subsides liés à leur proximité avec l’ancienne métropole…
Le 17 décembre 1962, quand Mamadou Dia est mis aux arrêts, dans les quartiers chics, c’est la joie parce que les affaires se relancent. L’histoire du Sénégal est un chapelet de trahisons. Si la bande à Iba Der Thiam se voit contrainte de retirer la version de nos épopées, c’est bien parce qu’aucune famille durant les cinq derniers siècles ne se révèle digne d’inscrire ses hauts faits dans le marbre. Comment glorifier les ancêtres d’un Peuple de renégats et d’hédonistes, qui renient leurs coutumes et leurs croyances devant le premier prêcheur de religion révélée ou le dernier explorateur ?
Ceux qui nous servent de héros depuis des temps immémoriaux vendent alors leurs semblables pour un cheval, une bouteille de genièvre ou un fusil. Ce sont les descendants de ces gens-là qui s’essaient à la politique pour, disent-ils, à partir du 17 novembre 2024, nous réserver un meilleur avenir…
En vérité, chacun de ces gens pourrait brûler ce pays pour un massage.