SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
23 novembre 2024
Politique
par Pierre Sané
LE MIROIR BRISÉ DE L'OCCIDENT
Les Israéliens en bons Européens au fond ne font que dérouler leurs valeurs de civilisation : la barbarie. Ne devraient-ils pas être exclus des Nations Unies comme ce fut le cas pour l’Afrique du Sud à l’époque ?
Un oxymore est une figure de style qui consiste à allier deux mots de sens contradictoire. Ainsi en est il de « civilisation occidentale ».
Gandhi a qui un journaliste anglais demandait ce qu’il pensait de la « civilisation occidentale », aurait répondu « ce serait une bonne idée ! »
Aimé Césaire plus incisif dans son Discours sur le colonialisme écrit « Une civilisation qui s'avère incapable de résoudre les problèmes que suscite son fonctionnement est une civilisation décadente. Une civilisation qui choisit de fermer les yeux à ses problèmes les plus cruciaux est une civilisation atteinte. Une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde »
Aujourd’hui Israël qui se réclame comme étant l’avant-poste de la civilisation occidentale au Moyen Orient se voit enfin (!) desafiliée sinon répudiée par le président français qui a dit lors de la conférence sur le Liban : « Je ne suis pas sûr qu’on défende une civilisation en semant soi-même la barbarie». Israel, le mouton noir de la civilisation occidentale ? Israel dont les agissements criminels (la barbarie), seraient aux antipodes des règles de « bonne conduite de la civilisation occidentale » ? Ou plutôt Israël, le dernier avatar de ce que la « civilisation occidentale » a déroulé depuis cinq siècles dans le reste du monde ?
Les Européens n’ont-ils pas inventé les génocides ? Le nettoyage ethnique ? L’extermination des « brutes » ? Le colonialisme, la traite esclavagiste, le racisme, l’apartheid ? Les Israéliens en bons Européens au fond ne font que dérouler leurs valeurs de civilisation : la barbarie. C’est dans l’ADN de l’Europe qui à exterminé six millions de juifs. C’est pourquoi elle se tait. De même que leurs cousins Américains qui ont ensevelis sous les bombes des centaines de milliers d’Irakiens de Syriens d’Afghans de Serbes de Yéménites et autres. Clairement, l’occident est à l’agonie et il ne lui reste qu’une option pour maintenir son hégémonie : la violence aveugle.
En attendant, Israël qui défie toutes les règles de l’ordonnancement international mérite-t-il d’exister ? A-t-il le droit d’exister ? Ne devrait-il pas être exclu des Nations Unies comme ce fut le cas pour l’Afrique du Sud à l’époque ? On est en droit de se poser la question au vu de ses agissements. Cela permettrait au moins à la minorité occidentale de sortir de son silence honteux.
LE CALVAIRE DE DIEYNABA SANGARÉ NDIAYE
La jeune juriste, qui a osé porter plainte contre son mari violent, se retrouve derrière les barreaux pour avoir tenté de le faire chanter. Une victime devenue accusée dans un système judiciaire qui peine encore à protéger les femmes victimes de violences
(SenePlus) - Depuis plusieurs jours, une affaire de violences conjugales secoue le Sénégal, où une jeune juriste de 25 ans se retrouve derrière les barreaux après avoir menacé son mari violent de diffuser des vidéos intimes. Selon les informations recueillies par Jeune Afrique (JA), l'histoire met en lumière les défis persistants dans la lutte contre les violences faites aux femmes dans le pays.
"Où est le ministère de la Femme ? Où est Diomaye ? Nous sommes fatiguées !" Ces cris de colère ont résonné dans le centre de Dakar le 22 octobre, où des manifestantes réclamaient justice pour Dieynaba Sangaré Ndiaye, condamnée à trois mois de prison ferme.
L'histoire de ce couple commence comme un conte de fées. Les photos de leur mariage à Dakar montrent des époux "souriants, heureux et amoureux". Mais le rêve vire rapidement au cauchemar quand la jeune femme rejoint son mari, médecin-chef du district sanitaire de Matam.
Dans sa plainte consultée par JA, Dieynaba décrit des violences brutales : "Interpellé sur son infidélité, il a fait preuve d'une agitation et d'une agressivité surprenantes. Subitement, il s'est levé et s'est mis à me rouer de coups sur le visage, le nez, la tête et la bouche." Un certificat médical atteste d'une interruption temporaire de travail de dix jours.
Malgré l'intervention de ses frères venus de l'étranger, la situation perdure. "Il a reconnu qu'il l'avait battue", témoigne son frère Abedi Ndiaye. Après son divorce religieux, le harcèlement continue : "Il appelait sur le téléphone de ma mère, d'une cousine [...] avec des numéros masqués."
C'est dans ce contexte que Dieynaba menace de diffuser une vidéo intime, ce qui lui vaut aujourd'hui l'incarcération. Une réaction de désespoir qui contraste avec le traitement judiciaire de sa propre plainte pour violences. Ndeye Coumba Kane, son avocate, s'étonne : "Personne ne s'attendait à cette condamnation. On pensait que le cas de violences conjugales entraînerait la clémence des juges."
Les chiffres sont éloquents : selon l'ANSD, 26% des Sénégalaises ont subi des violences physiques, majoritairement de la part de leur partenaire. "Sur cent femmes victimes de violences, moins de cinq portent plainte", révèle Zahra Barry, présidente de l'association Avise.
Plus troublant encore, d'anciennes compagnes d'Alioune Badara Mbacké témoignent auprès de Jeune Afrique d'un homme "à deux visages", décrit comme un "manipulateur" usant de son statut de médecin pour séduire avant de devenir violent. "Ce que Dieynaba a vécu, j'ai vécu à peu près la même chose", confie l'une d'elles.
L'affaire met en lumière les pesanteurs socioculturelles persistantes. Comme l'explique Ndeye Magatte Ndiaye de l'Association des femmes juristes : "Les femmes ont tendance, sur l'autel du mugn, du kersa, du sutura, à supporter l'insupportable." Une réalité d'autant plus préoccupante que 46% des Sénégalaises de moins de 50 ans considèrent encore justifiables certaines violences conjugales.
Placé en garde à vue le 23 octobre, Alioune Mbacké attend son procès, tandis que son ex-épouse reste incarcérée à la prison des femmes de Liberté 6, victime devenue accusée dans un système judiciaire qui peine encore à protéger les femmes victimes de violences.
TIRS SUR LES COALITIONS COMPOSEES D’HOMMES POLITIQUES AUX VISIONS CONTRE NATURE POUR DES POSTES
La coalition «Senegaal kese» a procédé à la présentation des candidats investis sur la liste départementale, avant de lancer sa bataille de Thiès.
La coalition «Senegaal kese» a procédé à la présentation des candidats investis sur la liste départementale, avant de lancer sa bataille de Thiès. En attendant l’arrivée dans la capitale du rail de Thierno Alassane Sall, la tête de liste nationale, les responsables locaux ont décortiqué la situation du pays jugée difficile. A la mise en place de la coalition, selon Abdou kassé, il était «hors de question d’intégrer les coalitions composées d’hommes politiques aux visions contre nature, pour des postes».
La campagne électorale a démarré à Thiès, où 28 listes sont en compétition pour les 4 sièges mis en jeu dans le département de Tivaouane. Pour la première journée, deux coalitions ont mené à Thiès des activités d’envergure, avec PASTEF qui y a tenu son meeting d’ouverture et la coalition «Senegaal Kese», qui a procédé à la présentation des investis, avant de lancer sa bataille de Thiès. Cette coalition est conduite par Thierno Alassane Sall président de la République des Valeurs (RV), qui occupe la tête de liste nationale.
Selon Abdou Kassé responsable de la République des Valeurs (RV) et tête de liste départementale de la coalition, cette coalition est composée de deux grands partis, en l’occurrence la République des Valeurs, l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (ACT) de l’ancien Premier ministre Abdul Mbaye, le député Monteil et de mouvements politiques. A l’en croire, elle a été conçue sous le signe de la rupture, avec comme esprit, le regroupement de leaders politiques, «connues pour leur intégrité morale, leur amour pour la patrie, l’expérience, leur compétence et leur soif de voir le Sénégal sur les rails du développement, le tout adossé sur les valeurs sans lesquelles un pays ne peut prétendre être émergent». C’est la raison pour laquelle, dit-il, «Il était hors de question pour ces leaders d’intégrer les coalitions composées d’hommes politiques aux visions contre nature, pour des postes». Il s’est agi, à l’en croire, d’aller ensemble avec des hommes et femmes aux mains propres, guidés par l’intérêt exclusif du Sénégal, d’où la dénomination «Senegaal Kese». Abdou Kassé reste convaincu que voter la coalition «Senegaal Kese», «c’est permettre au président Thierno Alassane Sall et les investis de faire entendre la voix de la base au Parlement, pour une prise en charge effective de ses préoccupations. Il a justement égrené le chapelet des difficultés auxquelles les sénégalais sont confrontés, notamment «le chômage inquiétant des jeunes, la vie chère, l’agriculture qui reste toujours artisanal, la santé précaire dans le Sénégal des profondeurs, l’immigration clandestine, le pouvoir d’achat faible des sénégalais, une école publique en difficulté, un Sénégal faiblement industrialisé, le manque réel de digitalisation de certains secteurs clés des services publics etc.» Il a pris l’engagement que la coalition portera le plaidoyer à l’Assemblée Nationale, pour des solutions durables, notamment. C’est ainsi que le focus sera mis sur la modernisation de l’agriculture, un secteur économique clé, pouvant mobiliser les jeunes formés, dans la perspective surtout de l’autosuffisance alimentaire. Il s’y ajoute la création d’usines de fabrication et de transformation, des tanneries, des unités de conservation des produits locaux etc., ce qui va inexorablement augmenter le pouvoir d’achat des sénégalais. Il répète que le plaidoyer sera porté à l’Assemblée Nationale par la coalition «Senegaal Kese» et pour Thiès, qui subit les contrecoups d’une démographie galopante, avec notamment des embouteillages à plusieurs endroits stratégiques. Pour apporter des solutions, il annonce un plaidoyer bien motivé, pour la construction d’autoponts.
Retraçant le parcours de la tête de liste Thierno Alassane Sall, il souligne qu’il est un homme politique de valeur, qui s’est distingué sous le magistère du Président Macky Sall, par le fait d’avoir refusé de percevoir un salaire de 14 millions de francs par mois quand il était à la tête de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) et de signer le contrat entre Total et Sénégal, qui lui aurait valu d’ailleurs des avantages considérables.
Par Mohamed GUEYE
UN DÉVELOPPEMENT ENDOGÈNE
Le pays veut mobiliser plus de 12 800 milliards de FCFA de fonds publics et 5 675 milliards en PPP. Face à l'ampleur du défi et aux turbulences actuelles, l'horizon temporel de cette transformation reste la grande inconnue
Le gouvernement du Sénégal voudrait revoir son programme avec le Fonds monétaire international. Les médias prêtent au ministre des Finances et du budget, Cheikh Diba, d’avoir annoncé, en marge des Réunions annuelles conjointes Fmi-Banque mondiale, à Washington, que le pays souhaitait réviser l’accord actuel qui le lie à l’institution financière. Depuis les péripéties nées de la déclaration d’un audit des Finances publiques, qui aurait dévoilé des chiffres «falsifiés» et maquillés, dans le but de faire croire à une situation beaucoup plus reluisante qu’elle n’était, la situation des Finances publiques, déjà difficilement gérable à l’arrivée du duo Sonko-Diomaye au pouvoir, est devenue très fortement perturbée, à dire le moins.
Selon les médias, un nouveau programme avec le Fmi devrait intervenir en 2025, et celui actuellement poursuivi, qui implique le décaissement d’1,8 milliard de dollars, serait tout bonnement abandonné. Il faut dire que le Fonds monétaire international, si prompt à communiquer sur d’éventuels développements avec ses pays partenaires, est resté étonnamment muet sur la question. Ni sur le site ni dans ses communiqués concernant le Sénégal, il n’a été fait mention d’une volonté du Sénégal de remettre en cause les fameux accords. La seule chose évidente depuis le mois de septembre, est que la notation du Sénégal a été dégradée par les agences de notation, à savoir Moody’s qui a été la première, suite à l’annonce de fraude sur les chiffres par le Premier ministre Sonko. Standard & Poor’s a suivi, ce qui n’incite vraiment pas à l’optimisme.
Il s’en est suivi que le gouvernement ne donnait plus de signal clair à ses partenaires, au point que la dernière mission du Fonds a fait état d’une certaine dégradation des agrégats : «Le Sénégal continue de faire face à un environnement difficile, avec des signes de tensions accrues dans l’exécution du budget. Le manque à gagner en termes de recettes, identifié lors de la dernière visite des services, a été confirmé à fin septembre. Parallèlement, les dépenses sont restées élevées, principalement en raison d’une augmentation substantielle des dépenses d’investissement, comme le suggèrent les conclusions préliminaires du rapport de l’Igf». Ce fameux rapport de l’Igf n’a toujours pas encore été rendu public, bien qu’il soit la première preuve de l’accusation de l’ancien régime. Le Fonds monétaire a néanmoins ajouté dans son rapport : «Le déficit budgétaire devrait s’aggraver cette année, dépassant l’estimation précédente de 7,5 % du Pib.» Sur ce point, les accusations des nouveaux dirigeants font état d’un déficit budgétaire qui dépassera les 10% du Pib, le double des 5,5% annoncés par l’ancien ministre des Finances Mamadou Moustapha Ba. Entretemps, est intervenue la dissolution de l’Assemblée nationale, empêchant le vote d’une Loi des finances rectificative, qui aurait pu permettre au gouvernement d’utiliser les près de 338 milliards que le Fonds devait débloquer, sans compter les près de 450 milliards de Cfa de son dernier eurobond, levé à plus de 7%.
Le ministre des Finances n’a jamais pu expliquer à ses partenaires les conditions de levée de cet eurobond, qui ne s’est pas fait dans la transparence. En conséquence, le Fonds monétaire a été obligé d’arrêter ses décaissements, plongeant encore plus l’économie dans le marasme. Aujourd’hui, le ministre nous informe de la volonté de son gouvernement de mettre fin à son programme avec le Fmi, sans nous annoncer à quoi nous attendre. Depuis quasiment l’arrivée de Abdoulaye Wade au pouvoir, le Sénégal s’est toujours arrangé pour reconduire ses accords avec le Fonds monétaire. Et cela n’a pas toujours été pour l’argent, parce qu’à un moment, le programme avec le Fonds était sans décaissement.
La question est que, tant qu’il reste une économie ouverte, le Sénégal a besoin de gagner la confiance de ses partenaires. Cette confiance est garantie par le contrôle du Fmi, pour un pays en développement. Mais pas que. Des pays aussi développés que la France, les Etats-Unis d’Amérique ou l’Inde, font aussi recours à l’expertise des services du Fonds. Cela leur permet de se bien faire voir des agences de notation, comme des emprunteurs. Aujourd’hui, si l’on se réfère à la Snd, le gouvernement semble se tourner, petit à petit, sur un repli sur soi sur le plan économique. Ce qui semble cohérent avec son actuel référentiel des politiques publiques : «Pour consacrer la Vision d’un «Sénégal souverain, juste et prospère», le pays s’efforcera, sur la période 2025-2029, à relever les défis relatifs à (i) la construction d’un modèle économique endogène, à partir des pôles territoriaux de développement.»
Le document ajoute un peu plus loin que «Le coût global du Pap 2025-2029 est estimé à 18 496,83 milliards de francs F Cfa. Il est composé de financement public «pur», entièrement pris en charge par l’Etat pour 12 821,4 milliards de F Cfa, et d’un apport du secteur privé dans le cadre des Partenariats Public-Privé (Ppp) pour un montant de 5675,38 milliards de F Cfa. Dès lors, la Snd instaure une innovation car il n’y a plus de financement à rechercher pour la prise en charge du développement». C’est dire que le pays est prêt à couper toutes les relations avec le Fonds monétaire. Il dit compter sur ses ressources extractives ainsi que sur son capital humain pour lever toutes les ressources financières dont il a besoin. On peut se demander combien de temps il lui faudra pour réaliser son ambition.
VIDEO
LE POUVOIR BRANDIT SON ÉPÉE DE DAMOCLÈS
Pape Kabo est formel. La Haute Cour de Justice sera mise en place après l’installation de la prochaine législature. Pour lui, c’est le nec plus ultra pour punir les prévaricateurs sans peur d’hier, dissuader ceux d’aujourd’hui et de demain aussi.
Le régime de Diomaye Faye entré en fonction le 02 avril 2024, semble montrer une volonté farouche de mettre sur place la Haute Cour de Justice afin de moraliser la vie publique. Toute touche qui par ailleurs est en cohérence avec l’opération de reddition des comptes lancée pour faire rendre gorge aux prévaricateurs sans peur qui sévissent dangereusement, asphyxient économiquement le pays et narguent éhontément leurs compatriotes, en devenant des milliardaires ex nihilo. Mais le Pastef nous promet une nouvelle ere avec un nouveau style de gouvernance. Pape Kabo, membre eminent du parti au pouvoir donne les details.
Bonne gouvernance, transparence, lutte contre la corruption… Voici des thèmes très en vogue dans les campagnes électorales en Afrique subsaharienne. Les électeurs sont certainement en phase avec ces thèmes. En toute confiance, ils votent et restent dans l’espérance. Seulement, les gouvernants une fois aux affaires passent outre et laissant tout responsable se servir autant qu'il peut et sans risquer un chatiment assorti au crime.
Le chef de l’exécutif, malgré son pouvoir exorbitant, voire débordant, ne fait pas grand-chose pour endiguer ces pathologies de nos démocraties. Chaque régime produit ses milliardaires spontanés par le seul fait d’être politicien. Et pourtant, le chef a cette arme constitutionnelle qui lui permet de prendre les devants et relever ce défi de la bonne gouvernance, la transparente et la lutte contre la corruption. Il s’agit de la mise sur pied de la Haute Cour de Justice par les Parlementaires. Ne dit-on pas que mieux vaut prévenir que guérir ? Le Sénégal semble pour cette fois-ci s’engager sur cette voie.
Dans cette entrevue accordée à SenePlus par Pape Kabo, un acteur de la société civile par ailleurs, le pilier de l’actuel régime qui se bat pour que soit définitivement mise sur pied cette disposition constitutionnelle après les législatives du 17 novembre 2024 nous donne les détails.
Pape Kabo souhaitent non seulement que la Haute Cour de Justice soit rapidement mise sur pied après les Législatives anticipées, mais aussi qu’elle le soit pour toutes les Assemblées pendant toute la durée du mandat de Bassirou Diomaye Faye. Sans fonction politique, mais très engages dans le parti et dans la société civile, Pape Kabo parle aussi des enjeux du rendez-vous du 17 novembre non sans lancer quelques piques à l’opposition.
QUAND LA VOIX DU PRESIDENT DIOMAYE PEINE A ETRE ENTENDUE
Un coup d’épée dans l’eau ! C’est ainsi qu’on est tenté de qualifier l’appel «à faire preuve de responsabilité, de retenue et de modération et à éviter les dérives dans leurs discours et leurs actes », lancé par le président de la République aux acteurs
La campagne électorale des Législatives anticipées a enregistré ses premières scènes de violence, dimanche 27 octobre, avec l’attaque du convoi d’ Abass Fall, la tête de liste à Dakar du parti au pouvoir, Pastef, et l’incendie du siège de la plateforme Taxawu Sénégal qui fait également office de quartier général de la coalition Sàmm Sa Kàddu. Ces scènes de violences interviennent après l’appel à « éviter les dérives dans les discours et les actes », lancé par le président de la République Bassirou Diomaye Faye aux acteurs politiques lors d’une déclaration de presse effectuée le vendredi 25 octobre dernier.
Un coup d’épée dans l’eau ! C’est ainsi qu’on est tenté de qualifier l’appel «à faire preuve de responsabilité, de retenue et de modération et à éviter les dérives dans leurs discours et leurs actes », lancé par le président de la République, Bassirou Diomaye Faye aux acteurs lors de sa déclaration de presse tenue le vendredi 25 octobre dernier, veille de l’ouverture de la campagne électorale pour les législatives anticipées du 17 novembre prochain. Et pour cause, quelques heures à peine après son démarrage, le dimanche 27 octobre, la campagne électorale a déjà enregistré ses premières scènes de violence sur le terrain à Dakar. Le convoi de Abass Fall, tête de liste départementale du parti au pouvoir, Pastef, a été attaqué par un groupe d’individus à hauteur de l’intersection de la boulangerie jaune, sise à SacréCœur dans la commune de Mermoz Sacré cœur, bastion de l’actuel maire de Dakar.
Dans un communiqué rendu public quelques heures après cet incident, le maire de la commune des Parcelles assainies, Ababacar Djamil Sané, par ailleurs responsable de la Coordination électorale départementale de Pastef a fait état de plusieurs blessés dans leurs rangs avant d’attribuer cette attaque aux partisans du maire de Dakar, Barthélémy Toye Dias, également tête de liste de la coalition Samm Sa Kaddu. « Cette attaque a fait de nombreux blessés, parmi lesquels sept (07) qui ont dû recevoir des soins urgents prodigués par notre équipe médicale ».
ABASS FALL APPELLE À LA VENGEANCE AVANT DE FAIRE SON MEA CULPA
Dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, la tête de liste départementale du parti au pouvoir, Abass Fall, décrète la loi du Talion. Réagissant sur cette attaque, il s’est engagé à prendre en charge tous les frais médicaux des blessés mais aussi de rembourser toutes les victimes de vol et ceux dont les véhicules ont été endommagés. Loin de s’en tenir là, il a également promis vengeance à ses partisans à qui il a d’ailleurs demandé de venir le lendemain (lundi- ndlr) avec toutes les armes dont ils disposaient. « On n’est pas des poltrons. On va se venger. On va se venger par la force », a-t-il promis tout en disant mettre le ministre de l’Intérieur devant ses responsabilités.
Ne laissez derrière vous aucune arme, venez avec toutes vos armes : couteaux, machettes et consorts. Je mets le ministre de l’Intérieur devant ses responsabilités. C’est nous qui sécurisons nos convois. Nous sommes en campagne électorale, il y a une immunité totale, c’est pourquoi ils se comportent ainsi. Les textes disent qu’en campagne électorale, si tu tues quelqu’un ou si tu le blesses, tu es couvert par une immunité. C’est ce qu’ils savent, c’est pourquoi ils se permettent de se comporter ainsi. On ne va pas se laisser attaquer. Qui s’y frotte s’y pique », a-t-il prévenu.
« CEUX QUI ME CONNAISSENT SAVENT QUE JE NE SUIS PAS UN HOMME VIOLENT »
Cependant, dans une autre vidéo partagée hier, au lendemain de cette attaque de son convoi, Abass Fall semble revenir à de meilleurs sentiments. Et pour cause, sur un ton beaucoup plus posé, il a attribué ses propos très controversés à la colère provoqué par la violence de l’attaque dont il a été victime. « Ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas un homme violent. C'est le cœur qui a parlé… Je regrette ses propos pour mes sympathisants, pour ceux qui m'aiment et m'adorent. Je lance cet appel au ministère de l'Intérieur qui a la responsabilité de gérer la sécurité des Sénégalais. Il avait interdit l'usage des armes à feu et hier, certains avaient fait usage d'armes à feu. J'ai l'humilité de dire aux Sénégalais et aux Dakarois qui nous soutiennent que cet épisode est derrière nous ».
LE SIÈGE DE TAXAWU SÉNÉGAL, ÉTAT-MAJOR DE LA COALITION SÀMM SA KÀDDU INCENDIÉ
La violence qui s’est invitée dans cette première journée de la campagne électorale ne s’est pas arrêtée avec cette attaque du convoi de la tête de liste départementale du parti au pouvoir, Pastef, Abass Fall. Tard, dans la nuit du dimanche à lundi, un autre groupe d’individus filmés par les caméras de surveillance du siège Taxawu de la plateforme Taxawu Sénégal qui fait également office de quartier général de la coalition Sàmm Sa Kàddu, a attaqué et mis le feu dans le bâtiment causant d’importants dégâts matériels malgré l’intervention rapide des éléments des sapeurs-pompiers. Dans un communiqué rendu public hier, lundi, la conférence des leaders de la coalition « Sámm Sa Káddu » a évalué à plusieurs dizaines de millions de francs CFA les dégâts causés par cette attaque.
KHALIFA SALL DÉNONCE UN «ACTE D'UNE GRAVITÉ EXTRÊME» ET ANNONCE UNE PLAINTE
En déplacement sur les lieux pour s’enquérir de la situation globale, l’ancien maire de Dakar et leader de la plateforme Taxawu Sénégal, Khalifa Ababacar Sall, a dénoncé « un acte d'une gravité extrême». Affirmant que le « bâtiment a été attaqué à l'aide de cocktails Molotov, par un groupe armé, alors que des personnes s'y trouvaient endormies », l’ancien candidat malheureux à la dernière présidentielle qui s’est empressé de préciser que « grâce à Dieu, aucun décès n'est à déplorer» a cependant annoncé sa décision de saisir la justice. « J'ai toujours aspiré à une campagne sereine et apaisée, où le débat d'idées serait au cœur des échanges. Cependant, il semble que cette aspiration ait été jugée excessive par certains acteurs politiques. Compte tenu de la gravité des faits, j'ai pris la décision de porter plainte, afin que toute la lumière soit apportée sur cette affaire » a-t-il annoncé tout en lançant un appel à tous les acteurs « pour davantage de responsabilité, de retenue et à privilégier la confrontation des idées plutôt que le recours à la violence ».
LA GROSSE DÉSILLUSION
Agence de développement municipal, Programme national de développement local, Autorité de régulation de la commande publique… Le régime marche à reculons sur les appels à candidatures
C’était l’une des promesses phares du candidat Bassirou Diomaye Diakhar Faye ; lors de la Présidentielle de mars 2024. Réformer ‘’le mode de recrutement des employés de l’Administration publique en rendant le concours et l’appel à candidatures systématiques pour tout recrutement dans la Fonction publique’’. En ce qui concerne le recrutement dans certains postes de décision, l’alors candidat avait promis : ‘’Nous consacrerons l’appel à candidatures pour certains emplois de la haute Fonction publique et du secteur parapublic, et normaliserons les recrutements civils et militaires par le recours exclusif au concours qui garantit l’égalité des chances à tous les citoyens.’’
L’objectif était noble certes, mais à l’heure de la mise en œuvre, la promesse semble avoir été complètement rangée aux oubliettes. Jusque-là, il n’y a pas eu d’appel à candidatures au niveau des postes les plus importants de la haute Administration. Que ça soit dans les régies financières comme dans les sociétés nationales. Les nominations continuent d’être basées sur des critères purement subjectifs, malgré les déclarations d’intention. Pire, dans certains départements, on semble même marcher à reculons en faisant pire que les précédents régimes. C’est le cas, par exemple, dans certains services décentralisés comme le Programme national de développement local (PNDL).
Autrefois, le secrétaire exécutif était choisi par appel à candidatures. Une belle tradition rompue par le ministre chargé des Collectivités territoriales Moussa Bala Fofana. Ce dernier a nommé directement par arrêté le nouveau secrétaire exécutif Papa Alioune Koné. Recalé dans la course à la direction de l’Agence de développement municipal, Djidiack Faye, qui avait fait une tribune pour dénoncer des vices dans la procédure, avait également évoqué cette question.
S’adressant au président de la République et au Premier ministre, il peste : ‘’La lutte pour la justice, vous en êtes des symboles, mais j’en sais faire aussi et depuis toujours… Balla Moussa Fofana est le ministre qui a fait violer pour la première fois la règle de l’appel à candidatures qui régit le recrutement du secrétaire exécutif du Programme national de développement local depuis sa mise en place en 2008.’’ La tribune était surtout destinée à dénoncer des anomalies dans le processus de recrutement du nouveau DG de l’ADM. Un processus dans lequel il avait participé en tant que candidat.
Moussa Balla Fofana au cœur de la polémique
Interpellé sur la question, le directeur de cabinet du ministre a rejeté toutes les accusations en bloc. ‘’Je réfute catégoriquement ces allégations. En ce qui concerne le PNDL, le ministre a pris un arrêté pour nommer un nouveau coordonnateur, parce que le mandat de l’ancien était arrivé à terme… L’illégalité aurait été de laisser en place quelqu’un dont le mandat est arrivé à terme depuis décembre’’, rétorque Amadou Manel Fall.
Pourquoi il n’y a pas eu un appel à candidatures conformément aux usages ? Monsieur Fall explique : ‘’Il faut savoir que la plupart des financements du PNDL provenaient des partenaires techniques et financiers, dont la Banque mondiale. Ces derniers avaient mis dans les conditionnalités que le recrutement devait suivre une certaine procédure. Mais la plupart de ces bailleurs n’apportent plus de financement. L’État, dans sa souveraineté, n’est pas tenu aux conditionnalités imposées par ces bailleurs. Il a de manière souveraine exercé sa responsabilité.’’
Si pour le PNDL, il n’y a pas eu du tout d’appel à candidatures, pour l’Agence de développement municipal, l’État s’est bien conformé à la tradition. Mais, à en croire Djidiack, c’était plutôt un simulacre. ‘’Le ministre Balla Moussa Fofana avec son bras comploteur Oumar Ba, président de l’Association des maires du Sénégal’’ auraient, selon lui, ‘’torpillé’’ la procédure. ‘’Monsieur le Président de la République, tous les Sénégalais espèrent avoir terminé avec les forfaitures, l’injustice, la mal gouvernance que ce ministre et Oumar Ba veulent faire prévaloir sur ce processus de recrutement. Que le cabinet mette à votre disposition toute la documentation sur ce processus et tout le monde sera délivré de façon transparente et équitable’’, accuse M. Faye, convaincu que les conclusions du cabinet privé qui a conduit le processus n’ont pas prévalu.
Là également, le DC du ministre a tout balayé d’un revers de main. À l’en croire, on est tenté de croire que tout ceci n’est que des accusations de mauvais perdants. ‘’Ce sont des accusations infondées, dénuées de tous fondements. Ces gens ne vont jamais vous produire des preuves de ces accusations gratuites, diffamatoires et attentatoires à l’honneur de quelqu’un qui essaie de faire correctement son boulot’’, s’est défendu le DC du ministre.
À l’en croire, le ministre n’a été là ni au moment du lancement de la procédure – lancé avant son entrée en fonction - ni moment du choix. ‘’Au moment où je vous parle, je peux vous affirmer avec certitude que nous n’avons ni les rapports de l’assemblée générale qui est habilitée à choisir ni celui du cabinet qui l’a accompagné. Le ministre n’est à aucun moment intervenu dans cette procédure de sélection’’, a renchéri M. Fall.
Les réponses du directeur de cabinet
Revenant sur la procédure, il a expliqué que l’Assemblée générale avait choisi un cabinet privé qui l’a accompagné dans ce processus. Selon nos informations, environ 400 personnes avaient participé à cet appel. Une short list a été par la suite dressée et au final, environ trois ou quatre ont été présentés à l’Assemblée générale qui a procédé à des interviews avec les différents candidats. C’est au terme de ces interviews que le choix a été porté sur Mahmouth Diop, ci-devant directeur de l’Agence régionale de développement de Kaolack.
Une nomination qui est loin de faire l’unanimité même au sein de l’ADM, où des voix nous ont contactés pour montrer leur étonnement. ‘’Dans ce milieu, on se connait tous. Je vous assure qu’il y avait de meilleurs profils parmi les candidats. Des gens qui ont passé toute leur carrière à l’ADM et qui ont fait beaucoup de sacrifices. Il faut savoir que l’ADM, c’est une structure nationale et lui il était dans une structure régionale. Aussi, je pense que pour des postes comme ça, il fallait aussi faire des enquêtes sur les parcours de chacun. Ce choix est injuste’’, renseigne un cadre de la boite qui précise que M. Diop qui a été choisi comme DG a été recalé, il y a quelques mois pour un poste d’assistant technique dans la même structure. ‘’En tant que directeur de l’ARD de Kaolack, il avait postulé à ce poste d’assistant technique et n’avait pas été retenu. C’est lui que l’on vient de choisir comme DG’’, soutient notre source.
Le directeur de cabinet du ministre, lui, invite à plus de fair-play et au respect des règles du jeu. ‘’Je pense que c’est malsain de porter ces types d’accusations sur les gens. Quand vous participez à une épreuve de sélection, ce n’est pas parce que vous n’avez pas été retenu que forcément il y a de la manipulation. Il y a des gens compétents qui ont soumissionné et que vous n’entendez pas. Ce sont des accusations dénuées de tout fondement. Ils ne peuvent pas apporter les preuves de ces allégations. Je trouve ça déplorable’’, regrette le DC de Fofana.
Retour sur le cas Arcop
Autrefois organisme de référence qui rayonnait jusqu’au-delà de nos frontières, avec des délégations qui venaient de partout en Afrique pour s’en inspirer, l’ADM a perdu ces dernières années de sa splendeur avec des nominations politiques et des promotions internes essentiellement basées sur le népotisme. Des pratiques notées depuis la nomination de Cheikh Issa Sall, en dépit de l’interdiction formelle de faire de la politique. ‘’A l’époque, il y avait la BM qui avait un droit de regard, même sur les termes de référence. C’était inimaginable d’avoir un DG qui fait de la politique. Comme nous voulions capter les fonds de bailleurs, on se conformait. Il était même formellement interdit de faire de la politique, c’est écrit noir sur blanc dans les statuts’’.
Il y a quelques jours, la chronique avait également fait largement écho de la nomination par décret d’un nouveau DG de l’Autorité de régulation de la commande publique, sans passer par l’appel à candidatures. Là également, l’argument invoqué pour justifier l’absence d’appel à candidatures est la fin du mandat du précédent DG. Des sources précisent d’ailleurs que le successeur de Saër Niang a été nommé par intérim.
par l'éditorialiste de seneplus, alymana Bathily
PASTEF : LA SIGNIFICATION DE L’ÉVÉNEMENT DU 19 OCTOBRE 2024
EXCLUSIF SENEPLUS - La levée de fonds du Dakar Arena redéfinit le rapport entre un parti et sa base. Une leçon de transparence qui tranche avec la "patrimonialisation" habituelle des partis politiques sénégalais par leurs fondateurs
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 28/10/2024
La salle omnisports du Dakar Arena de Diamniadio a été prise d’assaut par les militants de Pastef samedi 19 octobre 2024. Ils répondaient à l’appel du président Ousmane Sonko pour une levée de fonds en vue du financement de la campagne législative de Pastef.
Les militants « patriotes » sont venus de tous les coins du pays, certains ont quitté leurs localités à l’aube pour s’assurer d’avoir une place pourtant payée à 1000F CFA et de participer ainsi à l’événement.
L’opération de levée de fonds dénommée "Waajal campagne" a permisde collecter dès ce premier jour la somme de 500 millions Fcfa grâce à la vente des billets d’entrée au Dakar Aréna, à la cotisation des cadres du parti et aux contributions en ligne, provenant surtout de la diaspora.
Selon le président du Pastef, au vu de l’enthousiasme des militants, le fonds pourrait atteindre le milliard FCFA dans quelques jours.
Bis bunu nee nepp sol kopati bu week nu def ko, lu nu yooyu jot ko
« Le jour où tout le monde comme un seul homme portera un bonnet blanc pour obéir au même mot d’ordre alors nous pourrons atteindre tout objectif que nous nous serons fixés ».
Cheikh Anta Diop avait fait de cette sentence, qu’il répétait par souci didactique, la mesure du niveau de préparation du peuple sénégalais à l’accomplissement de la révolution nationale démocratique.
A l’aune de cette sentence du Pharaon du Savoir, on peut dire au vu de l’événement du 19 octobre, que les militants de Pastef, si ce n’est le peuple sénégalais dans son ensemble, sont bien « prêts pour la révolution », comme disait l’autre.
Il faut considérer que l’appel du président Sonko n’avait été lancé que quatre jours avant l’événement. Il faut avoir vu l’enthousiasme avec lequel les militants ont formé de longues files devant les guichets, dès 15 heures et comment nombre d’entre eux ont tenu à s’acquitter de 2 à 5 fois le montant requis à l’entrée.
Il faut avoir vu la joie qui irradiait les visages de ces milliers de jeunes et de moins jeunes qui ont rempli l’enceinte, chantant et dansant pendant toute la cérémonie. Tout ceci dans la discipline la plus parfaite.
Cette mobilisation des militants montre combien ils sont impliqués individuellement pour défendre l’idéal de Pastef auquel ils croient pour leur pays : un Sénégal souverain, démocratique et prospère.
Une nouveauté dans le paysage politique sénégalais : un parti financé par les militants
Cet événement constitue aussi une rupture.
Tout le monde sait que les partis politiques sénégalais, sont financés généralement par des opérateurs politiques quelque peu fortunés soutenus par des puissances occultes tant que le parti est dans l’opposition puis par l’argent public quand il arrive au pouvoir par l’intermédiaire de “militants” placés dans les démembrements de l’Etat les plus « liquides ».
La “patrimonialisation” des partis politiques par leurs fondateurs n’est pas spécifique au PDS, elle s’observe dans tous les partis jusqu’à l’Alliance pour la République (APR) dont on peut se demander à qui appartient vraiment le siège sur la VDN et les centaines des fameux pick up L200.
C’est cette patrimonialisation des partis qui explique que les leaders sont quasiment irremplaçables à la tête de leurs partis qui de ce fait n’ont rien de démocratiques.
Le Pastef Les Patriotes propose une alternative : c’est ce qui a été démontré travers l'événement du Dakar Arena de Diamniadio samedi 19 octobre 2024 : le financement volontaire par les militants à tous les niveaux du parti, de l’intérieur du pays comme de la diaspora.
"Ce que nous avons réalisé aujourd'hui, c’est du patriotisme. Nous n'avons pas utilisé les moyens de l'État pour financer notre campagne, car nous avons la capacité de nous financer nous-mêmes. Ce modèle de financement innovant est ce qu'on appelle un « patriot bond »", indiquera Ousmane Sonko.
« Pas un seul centime ne sera prélevé dans les caisses de l'Etat pour financer notre campagne », ajoutera -t-il.
Ayib Daffé, le Secrétaire Général ajoutera "nous avons jugé nécessaire de rééditer cette tradition pour éviter le syndrome qui frappe de nombreux partis politiques au pouvoir en Afrique : la corruption et le détournement des deniers publics ".
Un démenti cinglant à l’ancien régime et à ses médias
On se souvient que c’est en décembre 2021 déjà, que ce mode de financement par les militants avait été initié. Il s’agissait alors de « chercher les moyens logistiques et humains pour faire les tournées politiques initiées dans le cadre de l’activité dénommée ‘’Nemmeeku tour’’ ».
Une « Journée internationale de levée de fonds de Pastef Les patriotes » avait été organisée le samedi 2 janvier à travers la chaîne YouTube Jotna Tv et avait permis la levée de 125 millions FCFA en cette seule journée.
Ceci avait provoqué la panique du régime de Macky Sall. Le ministre de l’Intérieur Antoine Félix Diome avait cru devoir menacer le Pastef, prétextant que « tout parti politique qui reçoit des subsides de l’étranger ou d’étrangers établis au Sénégal s’expose à la dissolution », conformément à la loi.
Malgré la proposition d’Ousmane Sonko de transmettre les comptes financiers de Pastef aux services du ministre de l’Intérieur et de dévoiler les noms des gens qui ont donné leur participation lors de la campagne « Néméku tour », la campagne pour l’interdiction de Pastef a continué.
C’est ainsi que le journaliste Madiambal Diagne se fendra d’un long éditorial au titre explicite : « Soutenir Antoine Diome pour l’ordre et la loi »! Il s’agissait d’encourager le ministre de l’Intérieur à …interdire le Pastef.
Et Maître El Hadj Diouf de pousser à la roue prétendant que la levée des fonds n’était qu’une façade pour recycler l’argent sale du Pastef.
Pour un fonctionnement et un financement transparent des partis politiques
Le Pastef a démontré par la levée de fonds du 19 octobre après celle de 2021 pour le Nemeko Tour, qu’il était possible à tout parti politique si tant est qu’il bénéficie d’une base populaire, de financer ses propres activités, en tout indépendance.
Ce qui ne veut pas dire, qu’il ne doit pas y avoir de financement public.
Il reste à présent au gouvernement du premier ministre Sonko de mettre en oeuvre la Loi N°81-17 du 06 mai 1981 relative aux partis politiques, modifiée par la loi N°89-36 du 12 octobre 1989 ainsi que les dispositions des articles 812 à 814 du Code des Obligations Civiles et Commerciales et notamment la disposition relative au dépôt “chaque année, au plus tard le 31 janvier, le compte financier de l’exercice écoulé.
Il s’agit à présent d’appliquer le loi pour qu’aucun parti politique ne soit plus une propriété privée et ne soit financé par des lobbies étrangers.
C’est une mesure de sauvegarde de la démocratie.
LE MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR RÉAGIT FACE À LA VIOLENCE ÉLECTORALE
En réponse aux violences qui ont marqué le début de la campagne, Jean Baptiste Tine appelle les leaders politiques à la retenue et à la responsabilité. Il s'engage à garantir la sécurité et la sérénité nécessaires pour un processus électoral pacifique.
Le ministère de l’intérieur vient de monter au créneau, suite à la violence qui s’est invitée à la campagne électorale.
Le début de la campagne électorale est marqué par une violence inouïe. Le ministère de l’Intérieur vient de réagir. Il appelle l’ensemble des leaders de partis politiques et coalitions de partis à faire preuve de calme, de responsabilité et de retenue.
«Le respect des valeurs démocratiques et du vivre-ensemble est essentiel pour garantir un processus électoral pacifique et respectueux des droits de tout un chacun», indique-t-il dans un communiqué de presse.
Et en tant que garant de la sécurité publique, le Ministère a réaffirmé son engagement à veiller à la sécurité de chaque citoyen tout au long de cette période. Il signale même que des dispositifs adaptés sont mis en place pour assurer la tranquillité et la sérénité de tous les Sénégalais, permettant ainsi à chacun d’exprimer librement ses opinions dans un climat pacifique.
Le ministère exhorte toutes les parties prenantes à adopter un discours apaisé et constructif, pour contribuer à une campagne digne et exemplaire, gage de notre engagement commun envers une démocratie stable et respectée.
LEGISLATIVES, LA COMMISSION NATIONALE DES DROITS DE L’HOMME DEPLOIE 50 OBSERVATEURS
Jacob Seck Ngom a annoncé un suivi médiatique pour détecter les discours de haine. Il a aussi évoqué les inondations dans le nord et les recommandations adressées au Président pour garantir un scrutin sécurisé.
Invité de la matinale de la RSI « Salam Senegal », du 28 octobre 2024, Jacob Seck Ngom, chargé de programme à la Commission nationale des Droits de l’Homme a informé que pour les prochaines élections législatives, la commission a déployé 50 observateurs sur le terrain et a mis en place un projet de suivi médiatique pour identifier tout discours de haine dans les médias, ainsi que pour évaluer la participation des femmes et des jeunes. Il a également abordé la problématique des inondations causées par la crue du fleuve Sénégal, précisant que la commission a communiqué ses recommandations au Président de la République pour garantir le bon déroulement du scrutin dans les zones touchées.
A travers les ondes de la RSI, le chargé de programme a informé que la présidente de la Commission Nationale des Droits de l’Homme, Mme Amsatou Sow Sidibé, tiendra une conférence de presse demain pour discuter de thématiques telles que la cohésion sociale, la situation dans les prisons et les violences faites aux femmes, entre autres sujets.
Jacob Seck Ngom n’a pas manqué l’occasion de souligner les reformes récentes qui ont conduit à la transformation de ce comité en commission depuis le mois de septembre dernier. Il a salué les efforts du nouveau gouvernement pour renforcer cette institution, notamment à travers l’appel à candidatures pour le poste de président, précisant que les postulants ne doivent pas avoir de lien avec des partis politiques. Jacob Seck Ngom a également souligné le rôle crucial de la commission en tant qu’interface entre l’État sénégalais, la société civile et les citoyens, en matière de défense des droits de l’homme. « Nous devons adopter une position centriste, car notre impartialité est essentielle. Nous avons pour mission d’alerter, de surveiller et de médiatiser les enjeux », a-t-il déclaré.