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23 novembre 2024
Politique
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LA DÉMOCRATIE SÉNÉGALAISE SOUS L'ŒIL DE JOSEPH GAYE RAMAKA
Fátte Xaju Fi, le nouveau film examine les fondements du contrat social sénégalais. Un voyage dans le temps qui éclaire les enjeux du présent et questionne l'avenir de la nation à l'heure d'une nouvelle alternance
Dans son documentaire saisissant "Fátte Xaju Fi", le réalisateur Joseph Gay Ramaka dévoile une fresque politique captivante retraçant l'évolution démocratique du Sénégal. De l'indépendance aux trois alternances historiques, le film dessine les contours d'une nation en constante mutation politique.
L'œuvre s'impose comme un manifeste pour la mémoire collective, rappelant les luttes et les victoires qui ont façonné le paysage démocratique sénégalais. À travers une narration minutieuse, le réalisateur explore les mécanismes de la gouvernance et l'importance du respect des institutions démocratiques.
Au cœur du récit se trouve la question cruciale de l'engagement citoyen. Le film met en lumière le rôle fondamental de chaque Sénégalais dans la construction d'un "vivre ensemble" harmonieux, soulignant que la démocratie ne peut prospérer sans une participation active de tous les acteurs de la société.
Un moment clé du documentaire s'attarde sur le pacte historique signé par onze candidats à l'élection présidentielle du 24 mars, dont le vainqueur Bassirou Diomaye Faye. Ce document, fruit des Assises nationales et des recommandations de la Commission nationale de réforme des institutions, représente un engagement solennel envers les principes de bonne gouvernance démocratique.
"Fátte Xaju Fi" s'inscrit ainsi dans la tradition du cinéma engagé, servant à la fois de témoin historique et d'outil de réflexion sur l'avenir de la gouvernance démocratique au Sénégal.
LE LONG VOYAGE DES TRÉSORS AFRICAINS
Le magazine américain The New Yorker dévoile comment la réalisatrice franco-sénégalaise Mati Diop, refusant les compromis d'Hollywood, a fait d'un projet de fiction, un documentaire sur le retour des trésors des trésors du Dahomey
(SenePlus) - La réalisatrice franco-sénégalaise Mati Diop signe avec "Dahomey", un documentaire fantastique sur la restitution d'œuvres d'art africaines, après avoir décliné, selon un article du New Yorker daté du 4 novembre, des projets hollywoodiens à gros budget, dont "The Woman King". Son film suit le périple de 26 trésors du royaume du Dahomey, saisis par les troupes françaises dans les années 1890, depuis le musée du Quai Branly jusqu'à leur retour triomphal à Cotonou.
"Je ne serai jamais familière avec cet espace. C'est comme Matrix", confie la réalisatrice de 42 ans au journal américain à propos du musée parisien qui abrite plus de 300 000 pièces issues principalement de l'empire colonial français. Elle décrit la scénographie comme "déprimante, manipulatrice et complètement dérangée."
Au cœur du film se trouve "26", une statue du roi dahoméen Ghezo qui s'exprime en fon, la langue du royaume, d'une voix caverneuse. "Je suis déchiré entre la peur de n'être reconnu par personne et de rien reconnaître", s'inquiète ce narrateur singulier, se demandant pourquoi il a été choisi pour "retourner à la surface du temps."
"Je voulais réaliser une épopée fictionnelle, tout le voyage d'une œuvre d'art depuis le moment de son pillage jusqu'au moment de sa restitution, que j'imaginais dans le futur", explique Diop au magazine. Le projet est devenu un documentaire uniquement après qu'elle a appris que les trésors allaient être restitués.
Le tournage s'est déroulé dans l'urgence : "C'était comme des opérations commando", se souvient-elle, n'ayant eu que deux semaines pour préparer le film entre l'annonce du démontage des œuvres et leur envol pour le Bénin. Le Quai Branly ne lui a accordé l'accès qu'après l'intervention des officiels béninois, qui souhaitaient documenter le transfert pour la postérité.
Une nouvelle voix pour l'Afrique
"Elle a déjà eu un effet", souligne au New Yorker Felwine Sarr, intellectuel sénégalais et co-auteur du rapport Sarr-Savoy de 2018 qui a guidé la restitution du patrimoine culturel, de la France aux pays africains. "Cette question était encadrée en termes de débat occidental. 'Avez-vous des musées ? Êtes-vous capables de prendre soin des objets ? Êtes-vous en train de vider les musées occidentaux ?' Maintenant, avec le film, nous entendons les voix des personnes qui sont censées être principalement concernées."
Le film donne notamment la parole aux étudiants de l'Université d'Abomey-Calavi, près de Cotonou. Leurs discussions animées abordent des questions de classe, de religion, de langue et de géopolitique. "J'ai grandi avec Disney, j'ai grandi en regardant Avatar", témoigne l'un d'eux, "mais jamais un film d'animation sur Béhanzin", le dernier souverain du Dahomey exilé par la France aux Caraïbes.
"Nous savons tous qu'un ancêtre de notre président, Patrice Talon, était l'un des interprètes qui ont facilité le pillage", affirme un étudiant. D'autres voient le retour de si peu d'œuvres comme du clientélisme politique ou même une "insulte sauvage", et s'interrogent sur les concessions économiques ou militaires que leur propre gouvernement a pu offrir en échange.
Une cinéaste engagée
Comme le rapporte The New Yorker, Diop a créé une société de production au Sénégal, baptisée avec humour Fanta Sy (Fanta et Sy étant des noms sénégalais courants). La restitution est devenue sa synecdoque pour l'autonomisation créative de la jeunesse africaine. "Je voulais faire un film qui restaurerait notre désir de nous-mêmes", explique-t-elle.
Son œuvre arrive dans les salles américaines portée par son succès critique en Europe. En février, elle a remporté l'Ours d'Or à la Berlinale, dans la foulée de la décision de l'Allemagne de transférer la propriété de ses Bronzes du Bénin au Nigeria.
Comme l'observe Julian Lucas dans The New Yorker, aujourd'hui, les 26 trésors du Dahomey sont de retour dans des caisses, la construction des nouveaux musées censés les abriter ayant pris du retard. Le film de Diop reconnaît subtilement que la restitution n'est pas tout à fait une libération, mais suggère qu'elle n'a pas besoin d'effacer le passé pour être juste dans un avenir nécessairement imparfait.
L'une des scènes les plus éloquentes montre deux jeunes ouvriers admirant silencieusement les trésors nouvellement retournés dans une galerie autrement vide. "Leur fascination silencieuse est plus persuasive qu'un millier de rapports Sarr-Savoy", conclut le journaliste du New Yorker.
LE CHOC DES STYLES
D'un côté, Ousmane Sonko, Premier ministre connu pour sa fougue et son franc-parler, de l'autre, Amadou Ba, ancien numéro 2 de Macky Sall, réputé pour sa mesure et sa pondération. Profils des deux personnalités politiques les plus en vue du moment
Depuis quelques jours, l’on ne parle que du débat. Celui devant opposer le Premier ministre Ousmane Sonko à l’ancien n°2 du président Macky Sall, Amadou Ba. Comme lors des séances de présentation dans les sports de combat, les protagonistes ne cessent de se lancer des piques et d’alimenter les polémiques entre leurs militants et sympathisants. ‘’EnQuête’’ vous présente les profils des deux personnalités politiques les plus en vue du moment.
Amadou Ba est né le 17 mai 1961 à Dakar, plus précisément à Grand-Dakar. Dans un portrait-enquête, Seneweb informait qu’il a passé son enfance dans un quartier chaud de Dakar appelé ‘’Kognou Bagarre’’ (littéralement le quartier de la bagarre, en wolof). Les témoignages sont presque unanimes. L’homme était plus ou moins rangé, focus sur ses études, notamment à l’école primaire Route des puits où il a fait ses humanités, loin du petit banditisme et des fumeurs de chanvre indien.
Après l’entrée en 6e, l’ancien Premier ministre est orienté au lycée Maurice Delafosse. Le baccalauréat (série technique de gestion) en poche, il file à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar où il décrochera son diplôme de Maitrise en sciences économiques (option gestion des entreprises) au milieu des années 80. Par la suite, il réussit au concours d’entrée à l’Enam, d’où il est sorti en 1988.
Né le 15 juillet 1974 à Thiès, Ousmane Sonko, nourrisson de 6 mois, a fait une brève escale à Vélingara où il séjournera jusqu'à l'âge de 18 mois, avant de quitter le Fouladou pour d'autres destinations. Sur les terres de sa ligne paternelle, Ousmane ne s'établira que vers l'âge de 6 ans. Pour faire ses études notamment. Dans un portrait qu’avait réalisé ‘’EnQuête’’, ses proches le décrivaient déjà comme un bon bagarreur, têtu, parce que très à cheval sur la vérité et les principes.
Après l'entrée en 6e, Ousmane dépose ses baluchons au collège Amilcar Cabral où il obtiendra son BFEM, avant d'atterrir au lycée Djignabo puis à l'université Gaston Berger de Saint-Louis. Contrairement à son adversaire qui avait opté pour les sciences économiques, lui a fait droit public à l’UGB, avant de rejoindre l’ENA après la Maitrise. Il va continuer à se former notamment en finances publiques et en fiscalité.
Un débat entre un gestionnaire et un juriste
Du point de vue du parcours professionnel, difficile de faire mieux qu’Amadou Ba. Sorti de l’Enam en 1988, il eut son premier poste à Diourbel en tant qu’inspecteur stagiaire. Inspecteur-chef du 1er Secteur de taxe sur la valeur ajoutée à Dakar, il va faire en 1991 un stage de taxe sur la valeur ajoutée à l’Institut international d’administration publique de Paris, puis en audit des banques, assurances et grandes entreprises à Baltimore, aux États-Unis, avant de retourner au Sénégal où il a gravi presque tous les échelons. Chef d’inspection à Dakar-Plateau, délégué dans les fonctions de commissaire contrôleur des assurances ; inspecteur vérificateur à la Direction des vérifications et enquêtes fiscales. En 2002, il est promu chef du Centre des grandes entreprises de la Direction des impôts, directeur des Impôts en 2005, avant d’occuper la plus haute station au niveau de cette administration, en 2006. Poste qu’il occupera jusqu’à sa nomination comme ministre de l’Économie et des Finances, en 2013.
Artisan principal de la refonte du Code général des impôts de 2012, il a aussi été au cœur de l’élaboration du Plan Sénégal émergent (PSE). En 2019, accusé de nourrir l’ambition de succéder au président Sall, il est débarqué de son poste stratégique, pour être bombardé ministre des Affaires étrangères. Quelque mois plus tard, il est déchargé de toutes ses fonctions par son ex-mentor qui finira par le reprendre et en faire son n°2 et Premier ministre.
C’est un vrai révolutionnaire, un contestataire qui n’hésitait pas à aller au bras de fer avec ses supérieurs hiérarchiques. L’un de ses plus grands faits d’armes au sein de cette administration, c’est d’avoir créé avec ses camarades un organisme syndical dénommé le Syndicat autonome des agents des impôts et domaines (SAID), trois ans seulement après sa sortie de l’école. Naturellement, Sonko en deviendra le premier secrétaire général. La mise en place de ce syndicat, il l’a toujours justifiée par un désir de mettre les travailleurs à l’abri du besoin, en vue de ne plus les exposer à la corruption.
Présenté comme un ‘’incorruptible’’, quelqu’un qui a eu une carrière courte, mais assez lisse, Sonko n’a pas eu à occuper de postes clés dans cette administration. On sait juste qu’il a débuté au Centre des services fiscaux de Pikine et a également été affecté à la Direction du contrôle interne comme auditeur. Ses proches l’expliquent par son refus de toute compromission. Il en sera radié en 2016 pour manquement à son devoir de réserve.
Dans la foulée, il se présente aux élections législatives de 2017 et est élu grâce au plus fort reste.
Le carriériste face au contestataire
Présenté à tort comme un technocrate, Amadou Ba est un vieux routier de la politique sénégalaise. Un ancien du Parti socialiste, ancien ‘’protégé de Diop-le-maire’’, selon Seneweb, fils d’une ancienne militante du parti d’Abdou Diouf. Ba a démarré sa carrière politique dans les années 1990 aux Parcelles-Assainies, alors qu’il était déjà jeune cadre au niveau de l’administration des impôts. En 1996, il est élu conseiller municipal à la ville de Dakar. ‘’Il restait là jusqu’à 2 h du matin avec nous à faire du porte-à-porte’’, confiait Serigne Wagane Sougou, ancien baron du PS à nos confrères, qui ajoutaient : ‘’L’homme passait son temps plus dans son fief politique que dans sa maison à Nord-Foire. Il était aux Parcelles de 13 h à 14 h 30 mn, puis de 21 h à 3 h et même parfois 4 h.’’
À la chute du régime socialiste en 2000, Amadou Ba prend un peu ses distances et fait focus sur son parcours professionnel. Il tissera néanmoins de bonnes relations avec les tenants du nouveau régime, dont le fils d’Abdoulaye Wade, Karim. Certains n’avaient d’ailleurs pas manqué de le taxer de membre de la Génération du concret de Karim Wade. Lui avait préféré se faire très discret, sans prise de position publique manifeste.
C’est ainsi qu’il a su préserver son poste jusqu’en 2013. À l’arrivée de Macky Sall, il est promu sans qu’on ne sache comment ministre de l’Économie et des Finances.
Plus tard, vers 2016, il décide de revenir officiellement en politique en rejoignant officiellement l’Alliance pour la République. En 2017, il est désigné tête de liste de la coalition présidentielle dans la capitale sénégalaise. C’est d’ailleurs l’une des rares élections remportées par l’ancienne majorité à Dakar.
Le système vs l’antisystème
Son père fut un socialiste convaincu. Mais lui a toujours abhorré la politique. “Je détestais tellement la politique que, lorsque le débat virait à la politique, je me levais et je m’en allais”, confiait-il au journal ‘’L’AS’’. Il est même rapporté, dans un article fait par ‘’EnQuête’’ en 2016, que lui-même ne cessait de demander à son père de cesser ses activités politiques.
C’est donc par pure effraction que Sonko s’est mis sur le chemin de la politique, en passant d’abord par le syndicalisme.
De la création du syndicat en 2005 à 2013, l’actuel Premier ministre a mené une lutte farouche, mais interne. Il se révélera au grand public vers 2013, avec la traque des biens mal acquis qui avait valu des déboires à des membres de son syndicat, dont Tahibou Ndiaye. Ousmane Sonko se défoule sur les plateaux, défend son ami et crie au scandale et à l’injustice. Dans la foulée, en 2014, le parti Pastef est né et il est désigné par les fondateurs comme celui qui est le plus à même d’en être le porte-étendard. Ragaillardi par cette nouvelle casquette, il va mener une lutte farouche contre le régime Sall jusqu’à sa radiation en 2016.
Dans la foulée, il se présente aux élections législatives et devient député grâce au plus fort reste. Candidat à la Présidentielle de 2019, il fait sensation en se classant 3e avec plus de 600 000 voix pour ses premières élections présidentielles. C’est grâce à l’affaire Adji Sarr, en 2021, qu’il va s’imposer comme principal challenger de Macky Sall, pendant que les principaux leaders de l’opposition acceptaient de se ranger derrière lui, pour les Locales et les Législatives de 2022. C’était le début d’une ascension fulgurante jusqu’à la dernière Présidentielle qui a permis à son camp de terrasser le baobab BBY et de l’installer à la primature.
Entre la fougue et la mesure
Entre Amadou Ba et Ousmane Sonko, c’est comme entre le jour et la nuit. Alors que l’un est connu très posé, mesuré, pondéré et discret, l’autre est connu pour ses talents de provocateur, sa fougue, son agressivité… Ce qui pourrait certes constituer sa force pour ce débat, mais aussi une faiblesse. Déjà, dans un post publié hier sur ses plateformes, il donne un avant-goût de ce que devrait être le débat. ‘’Je puis vous promettre que les stigmates de mauvaise gestion de l’ancien Premier ministre seront aussi criards (sic) que les rayures d’un zèbre. Tout est référencé, sourcé et renseigné à partir de documents officiels irréfutables (y compris des rapports qui l’ont mis en cause) et sera mis à la disposition du peuple sénégalais’’, menace-t-il même au seuil du débat.
Ba est ainsi averti. L’actuel Premier ministre va faire ce qu’il sait faire de mieux : c’est-à-dire déballer. A-t-il les arguments pour le contrer, se défendre des accusations qui seront portées contre sa personne ? C’est l’un des plus grands enjeux de ce débat qui s’annonce épique, si jamais il se tient.
Conscient de la gravité des accusations contre lui, l’ancien Premier ministre a apporté récemment quelques bribes de réponses. ‘’Tout au long de ma carrière, disait-il en conférence de presse, j'ai toujours servi le Sénégal avec rigueur, transparence et intégrité. Aucun acte, aucune écriture ne peut m'être imputé dans quelques gestion frauduleuse ou malversation que ce soit’’. L’ancien ministre des Finances d’ajouter : ‘’Je le dis avec foi, fermeté et solennité, je n'ai jamais été épinglé dans aucun rapport d'audit. J'ai servi mon pays dans le respect strict des règles de bonne gouvernance et je rends grâce à Dieu pour cela. Aujourd'hui, certains m'accusent sans apporter la moindre preuve concrète. Je n'ai jamais falsifié les statistiques budgétaires et je nourris un doute profond sur la véracité de ces allégations’’, se défendait-il, non sans préciser qu’il n’était même pas à la tête du département des Finances durant la période couverte par les audits.
Il faut noter que rarement, pour ne pas dire jamais, les deux hommes n’ont été mis à l’épreuve dans des confrontations de cette envergure. Alors que l’ancien maire de Ziguinchor a toujours excellé dans le one man show – soit avec des points de presse ou des émissions où rien ne l’empêche de dérouler - l’enfant de Grand-Dakar, lui, a fait très peu d’émissions contradictoires.
Tous les deux possèdent cependant des atouts certains pour gratifier le public d’un débat de très haute facture.
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LE PACTE POUR ROMPRE AVEC LES VIEUX DÉMONS
Le Pacte National de Bonne Gouvernance Démocratique transcende la simple promesse électorale : il représente un contrat social historique pour un Sénégal nouveau. Son application immédiate et intégrale s'impose comme une nécessité absolue
Le Sénégal s'engage dans une transformation historique de sa gouvernance avec le Pacte National de Bonne Gouvernance Démocratique, une initiative cruciale signée par 13 des 17 candidats à l'élection présidentielle de mars 2024. Cette démarche inédite répond aux aspirations profondes d'un peuple déterminé à tourner la page des années de recul démocratique.
Fruit des conclusions des Assises nationales de 2008-2009 et des recommandations de la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI) de 2013, ce Pacte représente la pierre angulaire d'une refondation institutionnelle urgente. Il établit un cadre strict pour la gouvernance des cinq prochaines années, avec des mesures concrètes à mettre en œuvre dès la première année du mandat présidentiel.
Au cœur de cette réforme : l'instauration d'une démocratie participative où la voix citoyenne devient constitutionnelle. Le texte prévoit une refonte complète de l'administration publique, imposant transparence, mérite et dépolitisation. La gestion des ressources naturelles, point névralgique du développement national, sera soumise à des normes strictes de transparence et d'équité.
L'indépendance de la justice, la séparation effective des pouvoirs et la décentralisation renforcée constituent les piliers de cette réforme. Un comité indépendant de suivi veille à l'application rigoureuse des engagements, garantissant ainsi la rupture tant attendue avec les pratiques du passé.
Ce pacte transcende la simple promesse électorale : il représente un contrat social historique pour un Sénégal nouveau. Son application immédiate et intégrale s'impose comme une nécessité absolue pour répondre aux attentes des Sénégalaises et des Sénégalais qui ont clairement exprimé leur soif de changement dans les urnes.
LE PRÉSIDENT FAYE EN VISITE EN ARABIE SAOUDITE ET EN TURQUIE
En Ryad où il va séjourner du 27 au 31 octobre, Diomaye va avoir des rencontres bilatérales avec les hautes autorités saoudiennes. Il va également participer au Future Investment Forum, un évènement mondial réunissant des leaders politiques et économiques
Le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye entame à partir de dimanche une tournée diplomatique devant le mener respectivement en Arabie Saoudite et en Turquie, a-t-on appris de source officielle.
En Arabie Saoudite où il va séjourner du 27 au 31 octobre, le président sénégalais va avoir des rencontres bilatérales avec les hautes autorités saoudiennes.
Il va également participer au Future Investment Forum, un évènement mondial réunissant des leaders politiques et économiques, a indiqué la source.
Bassirou Diomaye Faye se rendra à partir du 31 octobre en Turquie à l’invitation de son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan.
LA DIASPORA, TRÉSOR DU PASTEF
Fort de ses 10 000 adhérents en France, le parti présidentiel démontre sa capacité de mobilisation hors des frontières sénégalaises. Une force de frappe financière qui illustre le poids grandissant de la diaspora dans la politique sénégalaise
(SenePlus) - En seulement cinq jours, la branche française du Pastef a récolté 6 000 euros pour financer la campagne des législatives du 17 novembre. Une mobilisation qui n'est pas une première : en janvier dernier, lors d'un dîner de gala à Paris, les militants avaient collecté 190 000 euros pour la présidentielle, rapporte Le Monde.
Le parti du président Bassirou Diomaye Faye et du Premier ministre Ousmane Sonko peut compter sur une base solide en France, où résident entre 200 000 et 300 000 Sénégalais. "Pour ces élections législatives comme pour les derniers scrutins, la section française du Pastef va jouer un rôle important", confie au Monde un dirigeant du parti sous couvert d'anonymat.
Les chiffres confirment cette influence : le Pastef revendique 10 000 adhérents à jour de cotisation en France. Plus significatif encore, le parti est arrivé en tête dans la circonscription Europe du Nord et du Centre lors des législatives de 2022 et de la présidentielle de 2024, un territoire où trois sièges de députés sont en jeu pour le prochain scrutin.
Cette implantation n'est pas le fruit du hasard. Comme l'explique au Monde Amadou Tidiane Thiello, doctorant à Bordeaux étudiant le Pastef en Europe, "la diaspora a vite été un axe de la stratégie d'Ousmane Sonko quand il a fondé le Pastef, en 2014". Les visites de Bassirou Diomaye Faye à Paris en 2018 et 2022, avant son accession au pouvoir, témoignent de cette attention particulière.
La section française est devenue un réservoir de talents pour la nouvelle administration. Parmi les nominations récentes : Alioune Sall, ancien coordinateur, est désormais ministre de la communication, Fatou Kiné Diakhaté a rejoint le cabinet présidentiel, et Jean-Michel Sène, 28 ans, dirige l'Agence sénégalaise d'électrification rurale.
Les militants français du Pastef ont également développé des connexions avec la politique française, notamment avec La France insoumise (LFI). Mariama Dieng, cadre du parti en France, a ainsi contribué à organiser la visite de Jean-Luc Mélenchon à Dakar en mai et facilité la participation d'Ayib Daffé, secrétaire général du Pastef, aux universités d'été de LFI.
LA RECHERCHE BÂILLONNÉE
Ibrahima Thioub réagit à la polémique déclenchée par le livre sur la Casamance, dont la séance de dédicaces a été annulée sous la pression politique. Il dénonce une tentative de "manipulation" et de "mise en discipline" de la recherche universitaire
(SenePlus) - "Les projets d'autonomie ont existé et alimenté des imaginaires un peu partout en Afrique. Ces projets qui ne sont pas advenus ont laissé des traces dans les mémoires et les historiens doivent y travailler", déclare l'éminent historien Ibrahima Thioub au micro de RFI. Ces propos rapprortés par RFI, interviennent dans un contexte de vive polémique autour d'un ouvrage sur la Casamance.
La controverse a éclaté suite à la parution du livre de l'historienne française Séverine Awenengo Dalberto, "L'idée de la Casamance autonome - Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal", publié aux éditions Karthala. Une séance de dédicaces prévue samedi a dû être annulée face aux protestations de l'Alliance pour la République (APR), l'ex-parti au pouvoir.
L'APR considère l'ouvrage comme "dangereux" pour l'unité nationale et estime qu'il "remet en question les acquis" sur la paix en Casamance. Face à ces accusations, Ibrahima Thioub, interrogé par Welly Diallo de la rédaction Afrique de RFI, dénonce vigoureusement l'attitude des autorités envers la recherche universitaire : "Ce rapport que nos autorités politiques ont avec l'université, un rapport instrumental, de manipulation, de mise en discipline, ça ne sert à rien, ça ne sert pas nos pays."
Cette ingérence du politique dans le travail universitaire fait écho à un précédent : en 2010, les autorités avaient interdit la diffusion d'un autre ouvrage sur la Casamance, "Le conflit de Casamance - Ce que disent les armes" de Jean-Claude Marut, également publié chez Karthala.
La question de l'autonomie reste un sujet épineux pour l'État sénégalais. La Casamance, séparée géographiquement du reste du pays par la Gambie, porte encore les séquelles économiques des conflits séparatistes des années 1990.
Dans ce contexte délicat, le Premier ministre Ousmane Sonko, ancien maire de la capitale régionale, a récemment annoncé un plan national de relance visant à faciliter le retour des personnes déplacées par les conflits.
LA RANÇON DE LA NÉGLIGENCE
Dès avril 2023, l'Agrhymet s'alarmait des risques majeurs d'inondation dans le bassin du fleuve Sénégal. Mais les recommandations adressées aux autorités sont restées sans effet. Aujourd'hui, des milliers de Sénégalais paient le prix de cette surdité
Les habitants du Nord et de l'Est du pays font face depuis début octobre à des crues liées au débordement du fleuve Sénégal. Selon le gouvernement, situation touche 35 000 personnes qui sont touchées. Pourtant, l'Etat pouvait éviter la situation actuelle. En effet, l'Agrhymet, dans ses projections saisonnières datées du 26 avril 2023, n'a pas exclu des débordements des cours d'eau dans le bassin du Sénégal.
Des élèves du village de Diamel à Matam pataugeant dans les eaux pour aller à l'école à la recherche d'un coin sec malgré tout. Au parcours d'un habitant du hameau de Korkadji, dans l'île à morte département de Podor, devant son bâtiment et champ qui a été inondé. Ce sont des témoignages partagés plusieurs fois sur les réseaux sociaux. Il y en fait. L'état actuel des lieux a pour situation de débordement du fleuve Sénégal. C'est la même nature qui est noté sur quasiment toute la vallée du Sénégal (région de Saint Louis, Matam, Louga et une partie du Ferlo) et Nord du Sénégal, emportant parfois des villages fluviaux. Au moins plus de 35 000 personnes dans 21 villages concernés ont été touchés, annoncé par le gouvernement sénégalais. Dans un précédent bulletin partagé par la ville de l'Est de l'État, BassiTnor Diawara Eva Cissé Ouk Fall, minar à Kédougou et Bakel.
Pourtant, dès le 26 avril 2023, dans la prévision saisonnière maritime, du premier gouvernement du factuel centre régional Agrhymet au Premier ministre par le Centre climatique Régional pour l'Afrique de l'Ouest et du Sahel, AGRHYMET.
CCA-AOS alertait sur la situation actuelle. L'Agrhymet est une institution spécialisée du Comité Permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS) et regroupe au moins 13 pays dans la région. Elle fait des prévisions saisonnières annuellement sur les risques environnementaux. Dans ses zones soudaniennes et sahéliennes. Dans le communiqué sanctionnant son forum annuel, le 26 avril dernier 2023, il était fait des recommandations fermes aux Etats décidés.
Un précédent qui a fait préciser que le cumul pluviométrique supérieur aux moyennes était attendu pour les périodes juillet-août et juillet-septembre 2020-2023 dans les bandes agricoles au Nord de la Mauritanie, au Nord du Sénégal et dans certains pays de la sous-région. Dans ces conditions, l'institution sous-régionale annoncé que des écoulements globalement équivalents à supérieurs à la moyenne de la période de référence 1991-2020 étaient attendus dans « certains bassins comme ceux de l'Ouest dans la Gambie, le Sénégal et le Mali. De manière spécifique, précisent l'Agrhymet, des écoulements supérieurs aux moyennes sont attendus dans le bassin de la Gambie, le haut bassin du Sénégal au Mali et au Guinée). Des écoulements équivalents ou supérieurs aux moyennes seraient attendus dans le bassin supérieur du Niger au Mali, en Guinée et au Mauritanie (les Sénégal et au Mauritanie » précise la note.
"Il n'est pas exclu d'observer des situations communes qui peuvent être liées au débordement des cours d'eau"
Dans les zones où il est attendu des cumuls pluviométriques supérieurs aux moyennes, des dates de début de saison précoces, des écoulements supérieurs aux moyennes, il n'est pas exclu d'observer des situations communes qui peuvent être liées au débordement des cours d'eau, aux rencontres des nappes profondes, à la remontée du niveau marin dans les deltas et des mouvements de franchissement des cours d'eau. La vulnérabilité due aux inondations et l'accès aux services d'infrastructures vitales comme sanitaires, précisant l'Agrhymet. Dans son chapitre consacré au risque d'inondation, l'institution sous régionale spécialisée a déposé 5 risques liés notamment à la perte de vies humaines, à la sécurité, au conflit à à l'après saison des pluies. Le caractère globalement pluvieux supérieur aux moyennes et la saillance de l'Afrique de l'Ouest et du Tchad et les écoulements à tendance globalement excédentaire prévus dans la majorité des bassins dans le Sahel jugeant avertissant l'Agrhymet, des risques élevés d'inondations pouvant entraîner des pertes de récoltes, des pertes économiques, matérielles et humaines dans les localités exposées.
Une série de recommandations pour faire face aux risques d'inondation, il a été recommandé de renforcer la communication, la prévision communautaire et de façon directe vers les ONGs locales et de familiariser les communautés sur les risques et de renforcer leurs capacités à prendre les décisions appropriées. Dans le cadre de la facilitation des risques de catastrophe, les ONG et les organisations humanitaires ont de renforcer la veille et les capacités d'intervention des agences en charge du suivi des inondations, de la réalisation des risques et de catastrophes dans les zones manifestées. L'Agrhymet a aussi déconseillé l'occupation anarchique des zones inondables, le passage situé près les habitations ou par les cultures et les animaux. Aussi, il a été demandé à renforcer les digues de protection et des ouvertures des barrages et des infrastructures retenant l'eau dans les nouveaux pour faciliter l'évacuation des eaux de pluies. Sur cette base, il a été élaboré un plan national de surveillance des effets d'alerte, l'application de la gestion des débits lâchant le maintien des plans des mesures.
SÉVERINE AWENENGO DALBERTO DANS LA TOURMENTE
"Je crains pour ma sécurité" : le cri d'alarme de l'historienne française dont le livre sur la Casamance déchaîne les passions au Sénégal. La chercheuse du CNRS dénonce une campagne de dénigrement basée sur des intentions qu'elle n'a jamais eues
(SenePlus) - Face à la vive polémique au Sénégal, Séverine Awenengo Dalberto, chercheuse au CNRS, défend fermement la nature scientifique de son ouvrage sur la Casamance. D'après l'AFP, l'auteure de "L'idée de la Casamance autonome - Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal" fait l'objet de virulentes critiques qui l'ont contrainte à annuler une séance de dédicace prévue à Dakar.
Dans un communiqué transmis à l'AFP, l'historienne dénonce des "commentaires malveillants et infondés" sur "son soi-disant contenu" et ses intentions. Elle assure que son livre "ne vise aucunement à rouvrir les fractures comme certains pourraient le craindre", évoquant même un "climat potentiellement dangereux" pour sa sécurité.
La présentation de l'ouvrage, publiée aux éditions Karthala, devait se tenir ce samedi à la librairie "Aux quatre vents" de Dakar. L'établissement a finalement annulé l'événement mercredi, la maison d'édition évoquant "le risque de voir son déroulement perturbé".
L'ancien parti au pouvoir, l'Alliance pour la République, s'est montré particulièrement virulent, qualifiant la publication de "dangereuse" pour l'unité nationale et l'accusant de remettre "en question les acquis" sur la paix en Casamance. Les éditions Karthala ont riposté en dénonçant "une instrumentalisation politique d'un ouvrage scientifique par des personnes qui n'ont, manifestement, pas pris connaissance de son contenu".
Cette controverse n'est pas sans rappeler celle de 2010, lorsqu'un autre livre sur le conflit casamançais, "Le conflit de Casamance - Ce que disent les armes" de Jean-Claude Marut, également publié chez Karthala, avait été interdit.
La Casamance, région du sud séparée du reste du pays par la Gambie, est marquée par un des plus anciens conflits d'Afrique. Depuis le soulèvement indépendantiste de décembre 1982, ce conflit a fait des milliers de victimes et dévasté l'économie régionale. Bien que moins intense aujourd'hui, il persiste toujours, l'État maintenant son refus catégorique de toute autonomie.
LE COUP D’ENVOI DE LA CAMPAGNE DES LÉGISLATIVES LANCÉ DÈS MINUIT
Le compte à rebours est lancé pour les 41 listes de partis, coalitions de partis et entités indépendantes retenues par la Direction générale des élections et confirmées par le Conseil constitutionnel pour prendre part aux élections législatives anticipées
La campagne électorale pour les législatives anticipées du 17 novembre prochain démarre demain soir à partir de minuit. Pendant 20 jours, les 41 listes de partis, coalitions de partis et entités indépendantes vont sillonner les 46 départements et certains pays étrangers à la rencontre des 7 371 890 électeurs pour obtenir leur confiance dans le cadre de ces élections aux enjeux multiples aussi bien pour le pouvoir en place, l’opposition mais aussi la société civile, notamment les acteurs des Assises nationales.
Le compte à rebours est lancé pour les 41 listes de partis, coalitions de partis et entités indépendantes retenues par la Direction générale des élections et confirmées par le Conseil constitutionnel pour prendre part aux élections législatives anticipées du 17 novembre. C’est demain soir, à partir de minuit, en effet, que la campagne électorale pour ces législatives anticipées va démarrer. Pendant 20 jours, les 41 listes de partis, coalitions de partis et entités indépendantes vont sillonner les 46 départements et certains pays étrangers à la rencontre des 7 371 890 électeurs dont 7 033 850 répartis dans les15 633 bureaux érigés sur le territoire national et les 338 040 autres dans les 807 bureaux de votes à l’étranger. Premières législatives anticipées de l’histoire politique du Sénégal depuis l’indépendance, ces élections revêtent plusieurs enjeux aussi bien pour le pouvoir en place et l’opposition que la société civile, notamment les acteurs des Assises nationales.
En effet, élu au soir du 24 mars dernier en la faveur de la troisième alternance politique, l’actuel président de la République est à la quête d’une majorité parlementaire qui lui permettra de mettre en œuvre les promesses de rupture systémique tenues lors de la campagne électorale. Désigné tête de liste de la coalition au pouvoir qui ira à ces élections sous le nom du parti au pouvoir, Pastef, c’est l’actuel Premier ministre, Ousmane Sonko qui a la lourde responsabilité de mener la troupe du régime en place à la victoire au soir du 11 novembre prochain.
Pour rappel, lors de la dernière élection présidentielle du 24 mars, Ousmane Sonko avait réussi à faire élire dès le premier tour l’actuel chef de l’Etat, dix jours seulement après leur élargissement de prison. Deux ans auparavant, lors des législatives du 30 juillet 2022, il avait également réussi une belle prouesse en faisant élire la liste des suppléants de la coalition Yewwi askan wi au scrutin proportionnel. Aujourd’hui, avec le contexte économique difficile que traverse le Sénégal du fait de la dégradation successive de sa note par les agences de notation Moody’s et Standard & Poor’s, les inondations provoquées par la crue du Fleuve Sénégal et du Fleuve Gambie, Sonko sera-t-il en mesure de rééditer ces exploits ? Pour la réponse, il faudra nécessairement attendre la vérité des urnes au soir du 11 novembre prochain. Du côté de l’opposition, ces législatives seront en quelque sorte un véritable baromètre pour départager les principaux acteurs politiques et savoir lequel va incarner véritablement le statut de chef. Car, si ce titre est attribué aujourd’hui à Amadou Ba, ancien Premier ministre et candidat malheureux de l’ex-régime du Président Macky Sall, c’est en raison de son classement lors de la dernière élection présidentielle. En effet, lors des concertations sur le processus électoral tenues dans le cadre du dialogue national lancé par le Président Macky Sall, le 31 mai 2023, les acteurs politiques avaient convenu au sujet des modalités de désignation du chef de l'opposition que le candidat arrivé deuxième à l'élection présidentielle portera ce titre. Et même si cet accord n’a jamais été transposé ni dans la Constitution encore moins dans le Code électoral, il reste l’enjeu principal de ces législatives pour Amadou Ba et les autres leaders de l’opposition à l’image de Barthélémy Toye Dias, Thierno Alassane Sall mais aussi l’ancien chef de l’Etat, Macky Sall, qui a marqué son retour sur la scène politique sénégalaise suite à sa décision de diriger la coalition Takku Wallu Senegal…
A côté des partisans du régime en place et de leurs adversaires de l’opposition, ces législatives anticipées ont également un enjeu réel pour la société civile, notamment les acteurs des Assises nationales. Réunis autour de la Coalition de la société civile pour l’application des recommandations de la Commission de réforme des institutions (Cnri), ces acteurs avaient lancé lors de la phase de précampagne de la dernière présidentielle une campagne pour la mise œuvre des réformes institutionnelles préconisées par les Assises nationales. A ce titre, ils avaient auditionné 08 des 19 candidats validés par le Conseil constitutionnel dont l’actuel chef de l’Etat. En détention préventive, le candidat Bassirou Diomaye Faye, était représenté à l’époque par l’actuel ministre-conseiller juridique et Directeur de cabinet adjoint du président de la République, Sidy Alpha Ndiaye, professeur agrégé en Droit public.
Prenant la parole devant les membres de cette coalition présidée par l’ancien Premier ministre, Mamadou Lamine Loum, non moins ancien modérateur des Assises nationales, Sidy Alpha Ndiaye, tout en exprimant l’adhésion de son candidat aux conclusions de la Cnri, avait fait état d’une « proximité idéologique et pragmatique » entre les conclusions des assises et de la Cnri et le programme « Diomaye président », notamment pour ce qui est de l’Appel à candidature pour certains postes administratifs, de la question des réformes judiciaires et du système hyper présidentialiste. D’ailleurs, aujourd’hui, en perspective du démarrage de la campagne, cette coalition a prévu ce samedi la projection d’un film-documentaire intitulé « Fàtte xaju fi ! » réalisé par Joseph Gaye Ramaka. Cette séance sera suivie d'un débat entre acteurs de la société civile, dirigeants et acteurs politiques, sur toutes ces questions.