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11 avril 2025
Politique
POUR MACKY SALL, DES POURSUITES INÉVITABLES
Moustapha Ndjekk Sarré, porte-parole du gouvernement, a affirmé que l'ancien président "fera inévitablement face à la justice" pour sa gestion des finances publiques, allant jusqu'à le comparer à un "chef de gang qui a commis des actes criminels"
(SenePlus) - Selon des déclarations rapportées par la radio privée RFM, le porte-parole du gouvernement a affirmé vendredi 28 février que l'ancien président Macky Sall sera traduit en justice pour sa gestion du pays jugée "criminelle". Ces accusations interviennent dans un contexte de tensions politiques croissantes après la publication d'un rapport accablant de la Cour des comptes.
"Inévitablement, [Macky Sall] fera face à la justice. Il est le premier responsable d'actes extrêmement graves qui ont été posés", a déclaré sans ambiguïté Moustapha Ndjekk Sarré, également ministre de la Formation professionnelle.
Le représentant gouvernemental a durci le ton en comparant l'ancien chef d'État, qui a dirigé le Sénégal de 2012 à 2024, à un chef criminel : "Je ne lui donne pas de circonstances atténuantes. Tout ce qui s'est passé s'est passé sous ses ordres. On peut même le considérer comme le chef de gang qui a commis des actes criminels. Des poursuites judiciaires ne sauraient être évitées."
Ces accusations font suite à la publication, le 12 février dernier, d'un rapport de la Cour des comptes qui met sévèrement en cause la gestion financière de l'administration précédente. Cette institution de contrôle indépendante a relevé que les faits constatés sont "présumés constitutifs de fautes de gestion, de gestions de fait ou d'infractions à caractère pénal".
Parmi les irrégularités pointées, le rapport révèle que l'encours de la dette représente 99,67% du PIB, un taux "supérieur" à celui officiellement annoncé par le gouvernement de Macky Sall. De même, le déficit budgétaire pour l'année 2023, "recalculé" par la Cour, s'élèverait à 12,3%, bien loin des 4,9% communiqués par l'administration précédente.
La Cour des comptes a également mis en lumière "une dette bancaire importante contractée hors circuit budgétaire" et "non retracée dans les comptes de l'État", soulevant des questions sur la transparence de la gestion des finances publiques sous la présidence de Macky Sall.
Face à ces accusations, le porte-parole du gouvernement a invoqué la crédibilité de l'institution : "La cour des comptes est certainement l'une des institutions les plus crédibles de notre République qui a certifié des audits faits par le ministère des Finances. Tout ce qu'il a à faire, c'est de demander pardon", a-t-il ajouté.
Actuellement installé au Maroc depuis qu'il a quitté ses fonctions, l'ancien président a vivement réagi à ce rapport dans un entretien accordé au magazine Jeune Afrique et publié jeudi. "Je m'inscris totalement en faux contre ces allégations de falsifications", s'est défendu Macky Sall, qui qualifie le rapport de la Cour des comptes de "procédé politique".
Par Bachir FOFANA
SONKO, CHURCHILL ET LA DÉMOCRATIE
Le Premier ministre rêve d’un « pays où les libertés ont été réduites, pour ne pas dire complètement annulées ». Personne ne mettra nos libertés sous ses pieds
Une grenouille balancée dans une casserole d’eau bouillante, tentera immédiatement de s’en sortir. Jusque-là, logique. En revanche, si l’eau est d’abord froide, puis chauffée progressivement avec la grenouille dedans, elle ne détecterait pas à temps l’augmentation de la température, et finirait complètement bouillie. Cette fable relate l’observation du comportement d’une grenouille placée dans un récipient contenant de l’eau chauffée progressivement. Elle vise à mettre en garde contre une accoutumance ou habituation conduisant à ne pas réagir à une situation grave. Ce récit, presque entièrement fictif, insinue que lorsqu’un changement s’effectue d’une manière suffisamment lente, il échappe à la conscience et ne suscite ni réaction, ni opposition, ni révolte.
Cette histoire est souvent utilisée comme métaphore pour décrire le fait que l’être humain, de manière générale, a tendance à laisser des choses négatives s’accumuler dans sa vie, tant que c’est fait de manière progressive. Et un beau jour, on finit par se réveiller et on se retrouve comme une grenouille dans l’eau bouillante.
Sommes-nous en train de vivre cette situation au Sénégal ? Certains diront non. Mais un certain nombre de faits se déroulent sous nos yeux sans que cela ne soulève une indignation à la hauteur de sa gravité. Wade, arrivé au pouvoir en 2000, la famille du Juge constitutionnel assassiné avait été indemnisée en catimini. Mais dès que l’information fut rendue publique par Abdou Latif Coulibaly dans son livre Wade, un opposant au pouvoir, l’alternance piégée, le tollé qui s’ensuivit a obligé le pouvoir à s’expliquer. Il ne s’agissait pourtant que de 600 millions de francs Cfa. Or, le pouvoir Pastef est en train de distribuer 5 milliards de francs Cfa à des casseurs et pilleurs, dans une relative opacité, sans que cela n’émeuve les chantres de la bonne gestion et de la transparence.
La Dst et la Dsc pour imposer la régulation par la répression
Alioune Sall, ministre de la Communication, est en train de violer allègrement la Constitution et le Code de la presse qui consacrent la liberté de la presse. Et cela ne devrait pas uniquement «scandaliser» le Cdeps et Appel, mais tous les démocrates épris de liberté, particulièrement les organisations de la Société civile. Car saisir le ministère de l’Intérieur pour activer la Direction de la surveillance du territoire (Dst) et la Division spéciale de la cybercriminalité (Dsc) pour «fermer» les «médias non conformes» ou «non reconnus», c’est vouloir imposer la régulation par la répression. Il est loisible au pouvoir, au regard de ses critères, de collaborer et même d’aider financièrement les médias qu’il juge conformes, mais il ne lui revient pas de fermer un organe de presse. Mais cela semble passer parce que, au lieu d’affirmer avec détermination la défense de la liberté de la presse et l’indépendance des médias, tout en refusant la confiscation de leurs droits, comme la grenouille dans la casserole, nous assistons à la mise à mort de la presse sous l’œil bienveillant de tous.
Il en est de même des arrestations à tout va d’opposants, de chroniqueurs dont le dernier est Adama Adus Fall. Il lui a été reproché d’avoir diffusé de fausses nouvelles sur une information qui a fait l’objet d’une plainte par le ministère des Affaires étrangères, à travers le Bureau d’accueil et d’orientation des Sénégalais de l’extérieur (Baos). C’est tellement ridicule que les juges ont désavoué le procureur de la République, en relaxant purement et simplement l’Apériste, qui était jugé au Tribunal des flagrants délits, après cinq jours de garde à vue.
Sonko rêve d’un «pays où les libertés ont été réduites, pour ne pas dire complètement annulées»
La dernière des dérives que nous subissons sans broncher est la sortie du Premier ministre Ousmane Sonko, devant les centrales syndicales et le patronat, le jeudi 27 février 2025, lors de la clôture des travaux de la rencontre tripartite, qui a réuni le gouvernement, le patronat et les syndicats. Tout en admettant que le Sénégal est une grande démocratie, comme pour le regretter, Ousmane Sonko affirme sans gants : «Les pays qui ont décollé ces dernières années sont les pays où les libertés ont été réduites, pour ne pas dire complètement annulées.»
Si le chef du gouvernement sénégalais pense à des pays africains, nous voudrions bien lui demander lequel dans notre continent s’est développé dans l’autoritarisme ? S’il pense au Rwanda, à la Guinée de Sékou Touré et de Mamady Doumbouya aujourd’hui, ou au Mali du putschiste Assimi Goïta, tous ces pays ont deux points communs : la dictature et le sous-développement. Au Rwanda par exemple, un opposant est condamné à 25 ans de prison pour s’être opposé à Paul Kagamé en 2022. Si restreindre les libertés garantissait la croissance et la prospérité, alors pourquoi la Guinée équatoriale, riche en pétrole, reste-t-elle sous-développée ? Pourquoi le Zimbabwe s’effondre-t-il économiquement ? Pourquoi la Rdc est-elle toujours en crise malgré ses immenses ressources ?
Si d’aventure Ousmane Sonko prenait référence chez les pays asiatiques, le faux mythe du développement autoritaire a encore de beaux jours. Car les pays asiatiques n’ont jamais été des références en matière de démocratie et de libertés. Ils n’ont pas connu une régression politique, ils ont une trajectoire en dents de scie. En effet, la question de savoir si un régime de restriction de libertés peut mener au développement d’un pays est complexe et mérite une analyse approfondie. Bien que certains régimes dictatoriaux aient réussi à instaurer des politiques économiques et sociales qui ont conduit à des progrès notables, les coûts humains et les restrictions des libertés fondamentales posent un débat éthique important. La Chine sous Mao Zedong et plus tard sous Deng Xiaoping, a vu des transformations majeures dans son économie et son infrastructure. De même, la Corée du Sud a connu une industrialisation rapide sous le régime autoritaire de Park Chung-hee dans les années 1960 et 1970. Mais à quel prix ? Car tout développement économique sous une dictature a un coût social très élevé. La liberté d’expression est limitée, les dissentiments sont sévèrement punis et la population vit sous un climat de peur et de surveillance constante. Le développement humain, qui inclut la qualité de vie, l’éducation et la santé, peut être sacrifié au profit des objectifs économiques.
Nous sommes tentés de dire que, comme à son habitude, le patriote en chef ne sait pas ce qu’il dit. Les pays dont il parle n’ont aucune tradition démocratique. Une régression des libertés et de la démocratie n’a jamais propulśe un pays. Même au Maroc où il y a une monarchie, il y a des libertés. Cette référence est un lapsus dangereux qui traduit le fond de la pensée de l’individu. C’est dans la liberté et la démocratie que nous avons bâti notre pays, c’est dans la liberté et la démocratie que nous allons développer ce pays ou mourir dans la pauvreté. Personne ne mettra nos libertés sous ses pieds.
Il est vrai que la référence peut heurter certains, mais il y a quand même des traits entre ce que nous vivons actuellement au Sénégal et ce que l’Allemagne a vécu avec Hitler. En 1933, les nazis sont arrivés au pouvoir en Allemagne par la démocratie. Ils avaient obtenu 43,9% des voix aux élections législatives et 2/3 des députés. La première chose qu’ils ont faite a été d’éliminer les libertés, brûler des bibliothèques et pourchasser les intellectuels et les libres-penseurs. Oui, c’est extrêmement grave de tels propos. Restreindre la liberté d’expression va à l’encontre des principes démocratiques et des droits fondamentaux. Lorsqu’un gouvernement commence à vouloir limiter ce droit, cela ouvre la porte à l’autoritarisme, à la répression des opposants et à une société où la peur remplace le débat.
Dans le contexte du Sénégal, où la démocratie et l’État de droit sont des acquis précieux, toute tentative de restriction de la liberté d’expression doit être scrutée avec la plus grande vigilance. Ce droit permet aux citoyens de critiquer, de proposer et de participer activement à la construction de leur Nation. Sans lui, il devient difficile d’exiger des comptes des dirigeants ou de dénoncer des injustices. Le Sénégal s’est construit une démocratie conforme à son histoire et à sa culture. Aucune régression démocratique n’est envisageable dans ce pays. C’est dans la démocratie et les libertés que nous avons bâti ce que nous sommes devenus, c’est dans la démocratie et les libertés que nous allons nous développer ou périr dans la pauvreté. Ousmane Sonko est très mal placé pour faire un tel discours. Comme le disait Sir Winston Churchill à la Chambre des Communes le 11 novembre 1947, «la démocratie est un mauvais système, mais elle est le moins mauvais de tous les systèmes». Le prix Nobel d’économie, Amartya Sen, pense que les droits civiques et politiques, comme la liberté d’expression, le droit de vote, l’existence d’une presse libre et la participation poussent les gouvernements à rendre compte de leurs actions et à prévenir les crises économiques comme les famines. Le Sénégal a plus besoin de discipline que de restriction des libertés
Post Scriptum
Cette semaine, il m’a été donné de suivre deux économistes sur le même sujet : la situation économique du pays à la suite du rapport de la Cour des comptes. Seydou Bocoum et Khadim Bamba Diagne, tous deux des soutiens du pouvoir de Pastef. L’un s’est voulu alarmiste en justifiant à l’avance l’échec du pouvoir en place, l’autre, sans le dire, a plutôt souligné que «le Sénégal n’est pas en crise, économiquement parlant». Là où Bocoum a agi en un intellectuel accompli, c’est-à-dire celui qui ne cherche pas à caresser ni à savoir qui sera bénéficiaire de la vérité qu’il va sortir, la partisanerie militante a pris le dessus chez Diagne.
Pour illustrer son propos, Diagne soutient que sur les 595 milliards de recettes générés par Woodside sur le pétrole en 2024, seulement 70 milliards pourraient revenir à l’Etat Sénégalais. Ce qui semble être une ignorance du comment est structuré un Compte de résultat et son fonctionnement. Et même si les 595 milliards constituaient un bénéfice, le Sénégal ne peut pas toucher moins de 70 milliards de ce montant. Woodside étant une société commerciale de droit sénégalais et à ce titre, elle est soumise à l’impôt sur les sociétés de 30% sur le résultat fiscal. Un calcul basique, 30% de 595 milliards, est égal à 178,5 milliards. Ce montant, ajouté à la part du Sénégal dans la répartition du bénéfice, dépasse largement les 70 milliards annoncés. Plus de la moitié des revenus pétroliers reviendront toujours au Sénégal.
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ZELENSKY MIS À LA PORTE PAR TRUMP
Le président ukrainien s'est retrouvé sous le feu croisé des accusations de son homologue américain et son vice-président. Les deux hommes lui ont reproché son ingratitude supposée et son refus d'accepter un accord de paix rapide avec la Russie
(SenePlus) - Un échange qui devait marquer un tournant dans les relations américano-ukrainiennes s'est transformé en catastrophe diplomatique. Selon CBS News, la signature d'un accord crucial sur les minéraux entre les États-Unis et l'Ukraine ainsi qu'une conférence de presse conjointe prévue vendredi ont été "brusquement annulées et la visite du dirigeant ukrainien écourtée" après qu'une réunion dans le Bureau ovale incluant le vice-président JD Vance a "dégénéré en insultes et chaos".
L'altercation a rapidement escaladé lorsque Vance a déclaré que la situation actuelle était en partie due aux actions de l'administration Biden, affirmant qu'il était "temps pour la diplomatie". Face à cette affirmation, Zelensky a rétorqué : "De quel genre de diplomatie parlez-vous, JD ?", suggérant que la Russie avait déjà violé ses promesses lors d'accords antérieurs, rapporte CBS News.
La tension est montée d'un cran quand JD Vance a accusé le président ukrainien de "manquer de respect" en tentant de "plaider sa cause devant les médias américains". "Vous devriez remercier le président d'essayer de mettre fin à ce conflit", a lancé Vance à Zelensky, selon les informations de CBS News.
Le vice-président a poursuivi ses attaques en accusant Zelensky d'emmener les visiteurs dans "une tournée de propagande" lorsqu'ils se rendent en Ukraine. "Pensez-vous qu'il soit respectueux de venir dans le Bureau ovale des États-Unis d'Amérique et d'attaquer l'administration qui essaie d'empêcher la destruction de votre pays ?", a-t-il demandé, toujours selon la même source.
Donald Trump est intervenu avec véhémence lorsque Zelensky a évoqué les conséquences futures du conflit pour les États-Unis. "Vous ne savez pas ça. Ne nous dites pas ce que nous allons ressentir. Nous essayons de résoudre un problème. Ne nous dites pas ce que nous allons ressentir, parce que vous n'êtes pas en position de dicter cela", a lancé le président américain selon CBS News.
Le ton est devenu encore plus menaçant lorsque Trump a déclaré : "Vous n'avez pas les cartes en main maintenant. Avec nous, vous commencez à avoir des cartes. Actuellement, vous n'avez pas vos cartes à jouer — vous jouez avec la vie de millions de personnes. Vous jouez avec la Troisième Guerre mondiale."
L'exigence de gratitude est revenue comme un leitmotiv. "Avez-vous dit 'merci' une seule fois, durant toute cette réunion ?", a interrogé Vance, tandis que Trump renchérissait : "Vous devez être reconnaissant. Vous n'avez pas les cartes. Vous êtes enterré là-bas, des gens meurent, vous manquez de soldats."
Après cette confrontation, "les Ukrainiens ont quitté le Bureau ovale pour se rendre dans une 'pièce séparée', tandis que l'équipe américaine est restée dans le Bureau ovale", a indiqué un responsable de la Maison Blanche à CBS News. "Pendant que les Ukrainiens attendaient dans l'autre pièce, le conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz et le secrétaire d'État Marco Rubio leur ont dit de partir."
Selon ce même responsable, "Zelensky essayait d'apaiser les tensions et a demandé de reprendre à zéro, mais M. Trump et d'autres responsables de l'administration ont été offensés par le comportement de Zelensky". Le président ukrainien a été aperçu quittant la Maison Blanche à 13h41, précise CBS News.
L'humiliation ne s'est pas arrêtée là. Après son départ, Trump a continué à critiquer Zelensky sur les réseaux sociaux, affirmant qu'il "n'est pas prêt pour la paix". "Nous avons eu une réunion très significative à la Maison Blanche aujourd'hui. J'ai déterminé que le président Zelensky n'est pas prêt pour la Paix si l'Amérique est impliquée, parce qu'il estime que notre implication lui donne un grand avantage dans les négociations. Je ne veux pas d'avantage, je veux la PAIX. Il a manqué de respect aux États-Unis d'Amérique dans son précieux Bureau ovale. Il pourra revenir quand il sera prêt pour la Paix", a écrit le président américain sur Truth Social.
Cette confrontation a mis en lumière les différences fondamentales d'approche entre les deux dirigeants. Zelensky a affirmé qu'un "simple cessez-le-feu ne fonctionnera jamais", ajoutant que "25 fois" Poutine "a violé sa propre signature", en référence aux accords passés non respectés par Moscou.
Trump a balayé ces inquiétudes d'un revers de main en déclarant : "Mais il ne m'a jamais trahi, moi". Le président américain a récemment affirmé croire que Poutine "respecterait sa parole" dans le cadre d'un éventuel accord de paix, rappelle CBS News.
Un responsable de la Maison Blanche a déclaré à journal américain que "les Ukrainiens ont été difficiles à négocier avec depuis un certain temps" et que la dispute dans le Bureau ovale a été "le point de rupture". L'accord sur les minéraux aurait été "une première étape vers une paix durable", mais Zelensky "a surjoué ses cartes".
Après son expulsion de la Maison Blanche, Zelensky a tout de même publié un message conciliant sur X : "Merci l'Amérique, merci pour votre soutien, merci pour cette visite. Merci @POTUS, au Congrès et au peuple américain. L'Ukraine a besoin d'une paix juste et durable, et nous travaillons exactement pour cela."
Cet incident diplomatique majeur intervient alors que Trump pousse l'Ukraine à accepter rapidement un accord de paix avec la Russie, sans toutefois inclure les garanties de sécurité réclamées par Kiev. Une visite de Zelensky prévue à l'Institut Hudson à Washington vendredi après-midi a également été annulée.
par Jean Pierre Corréa
NOUS PRENONS DATTES…EN UNION DE PRIÈRES
Et si l’on profitait de ce Ramadan pour faire baisser le niveau de ressentiment, ce lourd climat de tension politique, marqué par des déclarations et des accusations tous azimuts de vols et des doigts vengeurs pointés vers d’autres Sénégalais
Bismilhalléluia ! Seul l’état de grâce diffusé sur notre pays par les Patriotes sur fond de ruptures, pouvait en cet « An 1 » fondateur de notre « ça-m’est-égal », nous faire vivre dans l’œcuménisme caractéristique qui soude si bien nos populations, un mois de Ramadan concomitant et accompagnant les 40 jours de jeûne des chrétiens sénégalais.
Dieu, qui ne fait rien par hasard, nous accorde de vivre ensemble 26 jours durant, une grande intimité avec lui dans une stimulante et inspirante union de prières. Cette période, inédite à vivre, nous devons faire en sorte qu'elle Lui plaise et qu'Il l'agrée. Pour cela nous devons parfaire nos bonnes relations, faire qu'elles soient simplement excellentes, d'abord en respectant la forme et la particularité du culte de chacun, en recherchant et en cultivant tout ce qui nous rapproche. En acceptant nos différences, en reconnaissant qu'elles appartiennent à Dieu et qu'elles nous identifient.
Les Sénégalais qui aiment tant, au détour de chaque phrase, préciser qu’ils sont un peuple musulman, vont donc traverser 30 jours sans colères urbaines, sans médisances, et surtout sans mensonges, accompagnés durant 26 jours, par leurs frères catholiques, lesquels étrangement, depuis le début de l’ère statistique, plafonnent toujours à 5%, créant interrogation sur leurs capacités à faire, eux aussi des enfants…, mais je digresse…
Certains aiment à préciser que quand leurs amis chrétiens jeûnent, ils ne s’en rendent même pas compte, parce que simplement, ils ne les entendent pas gémir, ni se plaindre et évoquer leur jeûne pour justifier leurs paresses à faire leur boulot… Nous espérons rencontrer des hommes et des femmes qui ne se plaindront pas du jeûn, dans des bureaux climatisés, naviguant sur Facebook ou Whatsapp, alors que le Prophète Lui, PSL, s’est affranchi de l’épreuve sous 50°. Un peu de décence dans la complainte de l’affamé tout de même….
En théorie, nous devrions vivre à partir de ce samedi, 30 jours de bonheur, de félicité, de tranquillité, de partage et de fraternité, 30 jours sans colères urbaines, sans médisances, et surtout sans mensonges… Mon Dieu ! Quelle torture !
Le premier Ramadan de l'ère Pastef....
Voilà un Ramadan de rupture. Enfin le vrai Ramadan ! Les Sénégalais sont fauchés, ils ne pourront donc point se permettre de faire la razzia des étals de quelques enseignes ou des marchés. Ils feront donc des coupures de jeûne d’une grande frugalité, se contentant du minimum religieusement requis.
Et si l’on profitait de ce Ramadan 2025 pour faire baisser le niveau de haine et de ressentiment afin d’apaiser ce lourd climat de tension politique, marqué par des déclarations et des accusations tous azimuts de vols et des doigts vengeurs pointés vers d’autres Sénégalais sans autres preuves que cette rumeur, qui caractérise un des péchés capitaux en Islam, à savoir affirmer des choses sans en être certains. Pourquoi ne pas faire de ce Ramadan et de ce Carême 2025 l’occasion de faire preuve d’humilité, et de s’astreindre à ne pas attiser les antagonismes en ne s'adressant qu’aux tripes des sénégalais plutôt qu'à leurs cerveaux ?
Pourquoi ne pas faire de ce mois de Ramadan le réceptacle de la réalisation de toutes nos promesses et pas seulement faites sur les podiums électoraux de jeter tel ou tel autre opposant en prison ? Et le travail pour nos jeunes ? Et la vie moins chère ? C’est moins important que Farba en taule ?
Quelles valeurs se doivent de partager les Sénégalais en pleine période de spiritualité pour le bien de notre pays ?
On peut rêver durant ces 30 jours, de réseaux sociaux sans vulgarités ni injures, avec des acteurs sociaux qui privilégient une des recommandations majeures de l’Islam, à savoir la circonspection et la prudente retenue, qui empêchent d’avoir à proférer d’insoutenables conneries…Astafiroulah ! Je m’égare…
Ce sont aussi 50 jours durant lesquels nous serions bien inspirés de nous interroger sur les catastrophes et accidents en cascades qui s’abattent parfois sur le Sénégal. Et de nous demander si dans l’émission des prières que l’on envoie à Dieu à longueur de prêches, d’émissions de radio, de chants religieux nocturnes et perturbant la mobilité et la quiétude des citoyens, d’évocation pour jurer, de tous les Saints Hommes de Dieu qui peuplent notre spiritualité, de nous demander donc pourquoi, Dieu souvent ne nous entend pas. Y’a comme un problème de réception… Y’a un truc qui cloche…
Nous prions tous pour que tous ces sacrifices communs et prières communes, diffusent sur notre Sénégal paix et concorde, et surtout, redonnent aux populations de l’espoir et de la confiance en sa classe politique.
Profitons de ces 30 jours bénis pour réapprendre à envoyer des prières à Dieu… Si notre pays est propre, nickel chrome, il n’y a aucune raison que Ses Grâces ne nous mènent pas vers un vrai redressement, que notre jeunesse surtout, quémande de tout son désespoir.
Tout le Sénégal prend « dattes » …
Bon Ramadan… Bismilhalléluia !
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FACE-À-FACE HOULEUX ENTRE TRUMP ET ZELENSKY
Le président américain a publiquement rabroué son homologue ukrainien vendredi, lui intimant l'ordre de négocier au plus vite avec Moscou. Une visite diplomatique qui a tourné en pugilat verbal dans l'enceinte même du Bureau ovale
(SenePlus) - Une confrontation d'une rare intensité s'est déroulée vendredi entre le président américain Donald Trump et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, transformant ce qui devait être une visite diplomatique en véritable pugilat verbal dans l'enceinte même du Bureau ovale. Selon les informations rapportées par l'AFP, la rencontre a rapidement dégénéré en échange acrimonieux.
La tension était palpable dès l'arrivée du président ukrainien, lorsque Trump a commenté l'habituelle tenue aux accents militaires de Zelensky par une remarque ambiguë : "Il s'est fait très élégant aujourd'hui", sans que l'on puisse déterminer s'il s'agissait d'une simple plaisanterie ou d'une critique voilée, précise l'agence de presse.
L'altercation a véritablement commencé lorsque le vice-président JD Vance a reproché au dirigeant ukrainien de "manquer de respect" aux Américains. Donald Trump a immédiatement enchéri, accusant son invité de s'être "mis en très mauvaise posture" avant de lui assener, en haussant la voix, qu'il "n'avait pas les cartes en main", comme le rapporte l'AFP.
La confrontation a atteint son paroxysme quand le président américain a formulé un ultimatum sans équivoque à son homologue ukrainien : "Concluez un accord (avec la Russie) ou nous vous laissons tomber". Trump a ajouté qu'il serait "très difficile" de négocier avec le dirigeant ukrainien, exigeant dans le même temps que Zelensky se montre "reconnaissant" pour l'aide américaine, selon les détails fournis par l'AFP.
L'atmosphère s'est encore davantage tendue lorsque Zelensky a qualifié Vladimir Poutine de "tueur" et affirmé qu'il ne fallait pas faire de compromis avec le président russe. En réponse, Donald Trump a rappelé avoir eu "de nombreuses conversations" récentes avec Poutine, illustrant le rapprochement spectaculaire entre Washington et Moscou depuis le retour au pouvoir du républicain le 20 janvier dernier.
Malgré cette tension inédite, les deux dirigeants devaient signer un accord-cadre sur les minerais, hydrocarbures et infrastructures ukrainiennes. L'AFP indique que ce texte diffère significativement des exigences initiales de Trump, qui souhaitait y voir figurer un montant de 500 milliards de dollars, finalement absent de la version finale.
Le document prévoit l'établissement d'un fonds d'investissement commun dans les secteurs des minerais et des hydrocarbures, mais ne comporte pas de garanties de sécurité formelles pour l'Ukraine en cas de cessation des hostilités. Donald Trump a néanmoins déclaré jeudi que cet accord fonctionnerait comme une sorte de "filet de sécurité", arguant que "personne ne cherchera des ennuis si nous sommes (en Ukraine) avec beaucoup de travailleurs" pour exploiter ces ressources.
Une conférence de presse commune était prévue pour 13h00 heure locale (18h00 GMT), mais l'AFP s'interroge sur son maintien au vu de la tournure prise par la rencontre.
Les enjeux de cette visite dépassent largement les considérations économiques liées aux ressources naturelles ukrainiennes. L'Ukraine et ses alliés européens observent avec appréhension le rapprochement entre Trump et Poutine, qui ont engagé des négociations pour mettre fin au conflit depuis leur long entretien téléphonique du 12 février.
Le président américain, pressé d'obtenir des résultats, a réaffirmé sa confiance envers Vladimir Poutine, se disant convaincu jeudi que le dirigeant russe "tiendrait parole" en cas de cessez-le-feu. Cette position contraste avec les avertissements répétés de Londres et Paris concernant la fragilité potentielle d'une trêve qui ne serait pas accompagnée d'un solide dispositif de sécurité garanti par les États-Unis.
Trump a par ailleurs catégoriquement fermé la porte à une éventuelle adhésion de l'Ukraine à l'OTAN, invitant Zelensky à "oublier" cette perspective pourtant espérée par Kiev, et refusant de considérer Moscou comme responsable du conflit, conclut l'AFP.
par Abdoul Aziz Diop
L’UNIVERSEL DE SOULEYMANE BACHIR DIAGNE EST ENCORE UN PLURIVERSEL
EXCLUSIF SENEPLUS - Dans les deux œuvres « Universaliser : l’humanité par les moyens d’humanité » et « Ubuntu », le philosophe s’est longuement encombré de tours de prestidigitation pour rassurer qu’il n’y a d’universel qu’européen
Pour celles et ceux dont l’intérêt éthique et politique pour les théories sociales dont l’agenda s’oppose farouchement à celles dont la guerre est l’unique horizon incoercible pour l’humanité tout entière, la lecture de « Universaliser : l’humanité par les moyens d’humanité » (Albin Michel, Paris, 2024) du philosophe Souleymane Bachir Diagne s’accompagne ou est suivie, dans le pire des cas, de la lecture, de l’entretien - abusivement intitulé « Ubuntu » (Éditions EHESS, 2024) -, accordé par le philosophe à son amie Françoise Blum et préfacé par une autre amie - Barbara Cassin -, de l’auteur sénégalais. Dans les deux œuvres, Souleymane Bachir Diagne s’est longuement encombré de tours de prestidigitation pour rassurer ses deux grandes amies convaincues, elles, depuis la maternelle, quoique courtoises et généreuses, qu’il n’y a d’universel qu’européen.
Explications !
Après avoir acheté et lu, « Universaliser… », j’ai couru dans la rue, comme un enfant muni de quelques pièces de monnaies, pour aller acheter le bonbon dont je suis devenu subitement friand - Ubuntu -, ou le moyen éthico-politique de « rendre la communauté [humaine] meilleure ». Ubuntu comme lieu de ralliement des universels éparpillés aux quatre coins de la Planète. Pas pour ce qu’Ubuntu a que d’autre manière d’être seul ou collectivement n’ont pas, mais pour les similitudes frappantes entre le fond du mot bantou et le fond d’autres manières d’être sur lesquelles d’éminents auteurs non africains, aux États-Unis et en France, ont longuement planché.
Sur 126 pages d’entretien, toutes maquillées du titre élogieux Ubuntu, seulement trois pages (pp. 89-92) - 4 pages diminuées de certaines lignes des questions de l’intervieweuse et des blancs -, parlent vaguement d’Ubuntu. Déception du lecteur, mais dont l’interviewé donne l’explication à la fin de son entretien (p.125) : « Mon itinéraire et mon travail, qui ont été le sujet de cet entretien, sont ceux d'un philosophe africain. Par conséquent, c'est sur cette expression que je dirai quelques mots de conclusion. » Le fait est que l’entretien avec la parfaite complice Françoise Blum, qui passa le relais à Étienne Anheim sans qu’on ne nous dise d’ailleurs pourquoi à la fin de l’exercice (pp.109-125), aurait pu simplement s’intituler : « Contribution à la présence africaine en philosophie » comme le suggère pertinemment Souleymane Bachir Diagne lui-même.
« Présence africaine en philosophie » ! Et pourquoi pas « Philosophie africaine » ? En refermant l’un après l’autre les deux ouvrages dont nous avons fait état dans l’introduction de ce papier, nous arrivons à la conclusion que l’auteur se refuse à être philosophe après en avoir payé tout le prix, se contentant d’être seulement en philosophie. Une autoflagellation intellectuelle qui fait que Souleymane Bachir Diagne récuse l’idée d’une « philosophie islamique » pour ne revendiquer pour le prestigieux monothéisme abrahamique qu’une « philosophie en islam ». Le Sénégalais en philosophie s’en explique lui-même : « Parler de philosophie islamique équivaut à imaginer qu'on puisse se poser la question de la philosophie de tel ou tel aspect de l'islam (la prière, le jeûne, etc.), alors que philosopher en islam, c'est une manière pour moi d'étudier ce mouvement intellectuel de réception et de traduction de la philosophie grecque et hellénistique dans le monde de l'islam. Je continue le travail de philosophe de la traduction qui a été le mien lorsque je m'occupe aussi de philosophie islamique. Toutefois, dans le milieu universitaire, la nomenclature dit « philosophie islamique »... Il faut donc se résigner à la nommer ainsi, à condition de préciser qu'il ne s'agit pas de s'intéresser à la philosophie de la prière, à la philosophie du jeûne, etc., mais d'examiner le rôle que la traduction a joué dans l'ouverture de l'islam à la Grèce. » Bien inutile est alors le tour de prestidigitateur dès lors que Souleymane Bachir Diagne définit, comme le lycéen qu’il fut, la philosophie par « l’amour de la sagesse » ou par la faculté (deleuzienne) de créer des concepts grâce auxquels le philosophe - pas l’individu ou le groupe en philosophie -, construit par la pensée les faits qu’il conquiert sur les préjugés - prénotions dans l’acception de Durkheim et présuppositions dans celle de Marx Weber -, et les constate.
Quand un jour l’idée de philosopher - pas d’être en philosophie -, me vint à l’esprit, je me mis à écrire pour me convaincre moi-même de philosopher et ça donna ceci : « C’est naturellement avec beaucoup d’humilité que nous traitons ici de philosophie et de questions philosophiques. Une définition tirée d’un manuel scolaire de philosophie dit de la philosophie qu'elle est “une réflexion critique sur les questions fondamentales”. Quand, à titre d’exemple, notre but est d’être heureux, la question fondamentale portera sur le lien entre la richesse et le bonheur plutôt que sur l’emploi le plus rémunérateur pour atteindre ce but. La question philosophique se reconnaît alors par des attributs qui font qu'elle concerne tous les êtres humains, qu'elle n’est pas de l’ordre de la science, qu'elle relève de l’argumentation et qu'elle porte sur le sens des mots ou sur la valeur des choses. » Qu’en pense Souleymane Bachir Diagne ? Si le philosophe n’y pense que du bien, il doit enfin se convaincre que l’ouverture de l’islam à la sagesse grecque qui iradia toute l’Europe requiert de cette partie, intellectuellement introvertie du monde, la même ouverture vis-à-vis de la philosophie islamique dont dépend aussi l’universalité intégrale pour qui récuse vraiment la « pluriversalité » ou « diversalité ».
Peintre, écrivain et lithographe français de notoriété mondiale, Étienne Dinet (1861-1929) - El-Hadji Nasr-Ed-Dine après s’être converti à l’islam et s’être rendu aux lieux saints de l’islam -, soutint que c’est « en exposant clairement la doctrine de l’islam, religion simple, naturelle et logique qui a fait de ses adeptes des hommes imbus de sincérité, de franchise et de tolérance [que l’on contribue] à l’établissement d’une entente cordiale entre les hommes de bonne volonté ». Convaincu de « la plus grande vénération pour Moïse et pour Jésus » des musulmans, Dinet écrit, dans la préface de son livre « Pèlerinage à la Maison sacrée d’Allah », que « le jour où les Juifs et les chrétiens professeront la même vénération pour Mohammed, la paix au Proche-Orient sera définitivement assurée ».
L’autre grande querelle du Sénégalais en philosophie est celle faite aux « postcoloniaux » et aux « décoloniaux » pour cause de « postcolonialité » et de « décolonialité », les reléguant à l’enfermement : « Je refuse de m'enfermer dans une posture postcoloniale ou décoloniale. Si quelqu'un me convie à débattre autour de l'universalisme et de la pensée décoloniale ou postcoloniale, je n'accepte pas qu'on me cantonne dans cette dernière. Nous avons besoin de penser ensemble la relation entre universalisme et postcolonial ou décolonial. Je n'entends pas endosser le rôle de celui qui parlerait au nom de sa particularité, selon son identité d'auteur postcolonial ou décolonial. Penser est penser la totalité à la manière de Léopold Sédar Senghor, d'Aimé Césaire et d’Edouard Glissant. Le processus de décolonisation qui se poursuit sous nos yeux doit être appréhendé comme ce mouvement qui fait fond sur le pluriel du monde en même temps qu'il est d'orientation vers un horizon d'universalité. Ainsi, on ne s'enferme pas dans des concepts de postcolonialité ou de décolonialité.
On en tient compte, mais on ne s’enferme pas. »
En même temps, Souleymane Bachir Diagne admet, juste avant qu’« il y a eu une sorte de spécialisation ou de division du travail, [dans le monde américain et africain et dans la région de l’Amérique du Sud], entre le postcolonial et le décolonial ; il est certain toutefois que ces courants sont voisins, car tous deux soulignent la nécessité de perpétuer le travail de décolonisation ». Être juste avec Souleymane Bachir Diagne, c’est aussi faire état du chapitre très important - le cinquième de son essai « Universaliser… ». Titre du chapitre : « Décoloniser pour universaliser ». Là, Diagne interprète le Sénégalais Alioune Diop en ces termes (p.124) : « Le propos qui fait du Congrès de Rome [des artistes et écrivains noirs] de 1959, tenu juste avant l'année considérée comme celle des indépendances africaines, le moment philosophique qu'il fut et la leçon qu'il porte sur la question d'un “universel latéral” pour notre temps tiennent en ces mots que nous avons déjà cités et qu'il faut maintenant commenter plus avant : “Désoccidentaliser pour universaliser, tel est notre souhait. Pour universaliser, il importe que tous soient présents dans l'oeuvre créatrice de l'humanité”. »
Du surplomb au latéral
Un « universel latéral » ou « universel horizontal » dont Diagne ne peut revendiquer intégralement la copropriété éthique, philosophique et politique sans faire pivoter de quatre-vingt-dix degrés l’image (voir l’illustration au début de cet article) en première de couverture de l’ouvrage - « De langue à langue » -, qu’il a consacré à la « l’hospitalité de la traduction » (Albin Michel, Paris, 2022). Et ce d’autant plus que Souleymane Bachir Diagne qui se veut le philosophe de la traduction, n’y va pas avec le dos de la cuillère quand il écrit (pp.103–104) : « Je prends la traduction elle-même comme thème, comme manière de comprendre la notion d'universel ; c'est ce dont je traite dans le livre. J'y présente la traduction en tant qu'un humanisme, la traduction étant précisément cet art de construire des ponts entre les mondes, de donner hospitalité dans ma langue à ce qui s'est pensé et créé ailleurs. Je ne suis pas dupe, la traduction peut être aussi domination, pour faire allusion à l'ouvrage de Pascale Casanova, la relation entre les langues n’étant pas toujours paisible. Il faut compter avec les rapports de hiérarchie : les langues qui se traduisent le plus sont les langues les plus prestigieuses - être traduit en anglais permet une certaine forme d’expansion de la capacité que sa propre pensée a d’atteindre les audiences les plus larges. Il faut aussi reconnaître qu'il y a des formes de traduction qui se confondent avec la domination : traduire la réalité d'une culture donnée dans les termes de sa propre langue pour l'usage et la consommation de ceux qui parlent le même idiome c'est la définition même de la bibliothèque coloniale - est une forme de violence, au même titre que la mensuration des crânes. La traduction est aussi cela, mais ne s'y réduit pas. Traduire désigne ce moment particulier où un être humain confronte deux langues et fait en sorte qu'elles se parlent. Ce geste a une signification philosophique, éthique, de construction d'une communauté de faire humanité ensemble. » Mais horizontalement comme du côté droit de l’illustration de l’article par où commence l’universel intégral comme allégement de charge pour l’humanité tout entière et non du côté gauche par où prospère l’universel de surplomb - vecteur d’un certain pluriversel -, comme fardeau qui fait toujours que l’Europe philosophe pendant que tout le reste du monde, à la traîne, ne peut qu’être en philosophie (européenne).
THIERNO ALASSANE SALL, L’ÉLECTRON LIBRE QUI DÉFIE PASTEF
Qualifié d'"opposant de salon" par les partisans de Sonko, ce député non-inscrit, qui semble avoir identifié les contradictions du pouvoir actuel, s'affirme pourtant comme la voix la plus audible de l'opposition à l'Assemblée nationale
(SenePlus) - Dans l'arène politique sénégalaise dominée par le parti au pouvoir Pastef, une voix dissonante se fait entendre avec de plus en plus d'insistance. Le député non-inscrit Thierno Alassane Sall, surnommé "TAS", s'affirme comme un opposant tenace qui n'hésite pas à défier frontalement le gouvernement d'Ousmane Sonko sur ses promesses non tenues et ses contradictions. Sa dernière initiative en date, bien que rejetée, a réussi à mettre le parti présidentiel dans l'embarras.
Le bureau de l'Assemblée nationale a rejeté le 26 février la proposition de loi du député visant à abroger la loi d'amnistie. Cette initiative, déposée le 18 février, cherchait à supprimer la loi controversée du 13 mars 2024, qui accorde l'amnistie pour les faits commis entre février 2021 et février 2024 dans le cadre de manifestations ou pour des motifs politiques.
Bien que rejetée pour des raisons techniques - le bureau ayant jugé que cette abrogation "aggraverait la charge publique" - cette proposition a provoqué une réaction virulente de Pastef. Le parti au pouvoir a dénoncé une "précipitation opportuniste et manipulatrice" d'un "opposant de salon", révélant ainsi son irritation face à cette manœuvre politique.
L'ironie de la situation n'a pas échappé aux observateurs : la suppression de cette loi d'amnistie était justement une promesse électorale de Pastef. Comme le rappelle Jeune Afrique, Thierno Alassane Sall a ainsi réussi à "couper l'herbe sous le pied" du parti présidentiel, le forçant à s'expliquer sur son apparente réticence à tenir cet engagement.
La fronde de "TAS" ne se limite pas à la question de la loi d'amnistie. Lors d'une séance de questions au gouvernement le 21 février, il a directement interpellé le Premier ministre sur le budget 2025, jugé déconnecté des réalités économiques du pays : "Est-ce que vous ignoriez le sinistre économique et financier du pays au moment de confectionner le budget 2025, ou avez-vous choisi de présenter des projections sans rapport à la réalité ?"
Cette question a suscité une réponse agacée d'Ousmane Sonko, qui lui a rétorqué : "Monsieur Sall, quelques fois, il faut savoir applaudir ! Vous ne pouvez pas vous inscrire dans la critique gratuite."
Dans un entretien accordé à Jeune Afrique dans son domicile dakarois, Thierno Alassane Sall dresse un bilan sévère des premiers mois de Pastef au pouvoir. Il accuse le Premier ministre de gouverner "sans objectif clair" et d'avoir laissé la situation économique du pays empirer. "La réduction des subventions et des dépenses sociales est une politique d'austérité", insiste-t-il, utilisant un terme explicitement rejeté par Ousmane Sonko.
L'ancien candidat à la présidentielle semble avoir identifié les contradictions du pouvoir actuel. "Cette loi d'amnistie, c'est un caillou dans leur chaussure. Ils savent que c'est une attente des Sénégalais, mais ils veulent éviter à tout prix que l'abrogation de la loi ne puisse leur porter préjudice à titre personnel", a-t-il déclaré au magazine panafricain.
Il rappelle que Pastef s'était initialement abstenu lors de l'examen du projet de loi d'amnistie par le bureau de l'Assemblée - avant de voter contre en plénière. "À l'époque, ils avaient tenté d'exclure les crimes commis par les FDS (forces de défense et de sécurité). À présent qu'ils ont la majorité, les FDS, c'est eux. Les voilà bien embêtés", analyse-t-il.
Pour TAS, le gouvernement est désormais "au pied du mur" après avoir fait preuve d'immaturité politique. "En tardant à prendre des décisions, ils accréditent l'idée que tout va bien, alors que la situation est catastrophique", affirme-t-il, en référence au récent rapport de la Cour des comptes qui dresse un tableau préoccupant de la situation économique du pays.
Le parcours politique de Thierno Alassane Sall est marqué par des ruptures et des désillusions. Comme le rappelle JA, il a été l'un des fondateurs de l'Alliance pour la République (APR) avec Macky Sall, avant de quitter le gouvernement en 2017 alors qu'il était ministre de l'Énergie. La raison de cette rupture : des soupçons de corruption dans les contrats pétroliers et gaziers.
C'est alors qu'il s'était rapproché d'Ousmane Sonko, lui-même connu pour ses dénonciations dans ce domaine. Mais cette alliance n'aura pas duré, les deux hommes se brouillant à la veille de la présidentielle de 2019. Depuis, Thierno Alassane Sall fait cavalier seul dans un paysage politique où les anciens partis dominants semblent encore sidérés par la victoire de Pastef.
Fondateur de la République des valeurs (Réewum Ngor), il n'avait recueilli que 0,58% des suffrages à la présidentielle de 2024, mais a réussi à conserver son siège de député aux législatives de novembre 2024. "Le groupe des non-inscrits est un groupe hétéroclite qui n'agit pas de manière unie", déplore-t-il auprès de Jeune Afrique, reconnaissant avoir "quelques affinités personnelles" mais "pas politiques" avec d'autres députés.
De sa carrière, il affirme n'avoir qu'un seul regret : avoir quitté l'Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) pour devenir ministre sous Macky Sall. "En tant que ministre, vous êtes limité dans vos initiatives, vous perdez beaucoup de temps dans des réunions. À l'ARTP, c'était plus flexible, j'étais autonome. L'autonomie, c'est important", confie-t-il à Jeune Afrique.
Dans un paysage politique où l'opposition traditionnelle peine à se faire entendre, Thierno Alassane Sall semble déterminé à poursuivre son combat solitaire contre l'hégémonie de Pastef, quitte à déranger un pouvoir qui dispose pourtant d'une confortable majorité absolue à l'Assemblée.
REACTION DE MANSOUR FAYE APRES LE MANDAT DE DEPOT DE FARBA NGOM
Dans une déclaration publiée sur sa page Facebook, le maire de Saint-Louis, Mansour FAYE, a exprimé ses préoccupations face au mandat de dépôt de Farba Ngom, une figure politique influente dans la région
Le maire de Saint-Louis, Mansour Faye, a réagi au mandat de dépôt de Farba Ngom. C'est sur sa page Facebook.
"Son Altesse est heureuse : Sa commande exécutée !
Farba va passer sa première nuit en prison, la menace de « Agnam » est passée par là. Au juste, qu’est-ce que Farba a commis comme délit? Tous ceux qui sont dans le courtage et dans l’intermédiation et, au-delà, les Sénégalais tout court, sont en danger.
C’est triste!
Notre justice est à terre. Elle s’est affalée devant les caprices d’un petit prince qui n’a d’autres ambitions que d’extérioriser un haineux complexe qui le ronge et qui va le détruire.
Son incompétence et son incapacité à apporter des solutions aux préoccupations et à la commande économique des sénégalais et des sénégalaises, vont le perdre. L' emprisonnement injuste et injustifié de Farba sonne comme le début de la fin de ce régime.
Un président isolé qui n’assume pas ses responsabilités, un Premier ministre alias SAS « demi dieu », en roue libre, qui ternit l’image de notre diplomatie, désagrège la cohésion nationale et menace l’intégrité territoriale, voilà le nouveau visage du Sénégal d'aujourd'hui.
Je vous l'ai dit et vous le répète encore: le Sénégal est en danger !! Avec une complice coupable: notre passivité
POUR UNE VISION DE GOUVERNANCE TRANSPARENT ET RESPONSABLE
Le Premier ministre Ousmane Sonko a, lors de la Grande Rencontre Tripartite réunissant syndicats, gouvernement et patronat, réaffirmé l’engagement de son gouvernement à adopter une gestion transparente et responsable de l’État.
Le Premier ministre Ousmane Sonko a, lors de la Grande Rencontre Tripartite réunissant syndicats, gouvernement et patronat, réaffirmé l’engagement de son gouvernement à adopter une gestion transparente et responsable de l’État.
« Sous notre gouvernance, l’État ne vous cachera absolument rien. Tout sera mis sur la table », a-t-il déclaré.
L’une des idées maîtresses de son discours a été la nécessité pour l’État de vivre selon ses capacités. « Un État ne peut pas et ne doit pas vivre au-dessus de ses moyens. Il doit vivre conformément à ses capacités », a insisté Sonko.
Le Premier ministre a également insisté sur l’importance d’une vision à long terme pour le pays. « Il nous faut un sursaut en mettant en avant l’intérêt supérieur de la Nation. Rien de durable ne peut se faire sous la pression et les urgences », a-t-il affirmé, tout en rejetant l’idée d’une gestion sous la contrainte et appelant à une planification réfléchie.
Revenant sur la question des syndicats, Ousmane Sonko a tenu à préciser que le dialogue avec les organisations syndicales n’a jamais été rompu. « Il y a eu des rencontres sectorielles entre les syndicats et des ministères. Seulement, il fallait bien prendre le temps de préparer cette grande rencontre tripartite », a-t-il ajouté.
M. Sonko souligne la volonté de son gouvernement de maintenir un canal de communication ouvert et constructif.
Concernant la gestion des urgences sociales, le Premier ministre a évoqué la réduction du coût de la vie et le vaste programme de logements sociaux en cours. « Nous allons travailler à réduire le coût de la vie », a-t-il promis.
Sur la question de la fonction publique, Sonko n’a pas mâché ses mots. Il a révélé que « certains employés sont payés alors qu’ils ne viennent même pas travailler », tout en rappelant que la masse salariale représente 39% des recettes de l’État, un taux qu’il juge trop élevé. Il a ajouté que certaines agences publiques n’existaient que pour « caser une clientèle politique » sans produire de projets réels. « Il faut évaluer la masse salariale pour voir les emplois qui correspondent aux besoins réels », a-t-il insisté.
Sonko a également mis en avant les forces du Sénégal, qui selon lui, continuent d’attirer l’attention du monde entier. « Le Sénégal est suivi par le monde entier. Nous devons montrer que nous sommes capables de bâtir une unité forte autour de l’essentiel », a-t-il déclaré.
Dans son discours, le Premier ministre a évoqué les engagements de son gouvernement pour l’achèvement des infrastructures en cours.
Cependant, il n’a pas hésité à mettre en lumière les dérives liées à la gestion des projets publics. « Les universités que nous voulons bâtir ont été surfacturées. Nous devons arrêter les travaux et tout auditer. C’est ce que nous avons fait », a-t-il révélé.
FARBA NGOM, L'HOMME LIGE DE LA CAUSE APÉRISTE
Puissant maire d'Agnam, député influent et bras droit de l'ancien président Macky Sall, Son parcours, jalonné d'extravagances et de défiance vis-à-vis des institutions, illustre les dérives d'un pouvoir qui semblait sans limite
Du village de Nguidjilone aux fastes du pouvoir, Farba Ngom a connu une ascension fulgurante, devenant un intime de Macky Sall et un acteur majeur de la scène politique sénégalaise. Mais son influence grandissante, ses extravagances et les accusations de corruption qui pèsent sur lui ont fini par le rattraper. Aujourd'hui, la levée de son immunité parlementaire et son implication dans une affaire de blanchiment de capitaux marquent un tournant décisif dans sa carrière.
Le jeudi 13 février 2025, l’Assemblée nationale du Sénégal a voté la levée de l’immunité parlementaire de Farba Ngom, maire d’Agnam et proche de l’ancien Président Macky Sall. Cette décision survient dans le cadre d’une enquête judiciaire menée par le Pool judiciaire financier pour un présumé blanchiment de capitaux portant sur 125 milliards de francs CFA. Entendu par les enquêteurs, Farba Ngom devra de nouveau comparaître devant le juge d’instruction, ce jour, jeudi 27 février.
Cette affaire, qui éclate en pleine reddition des comptes amorcée par le nouveau régime (Pastef), met en lumière le rôle de Farba Ngom, considéré comme l’un des piliers de l’ancien pouvoir. Alors que certains dénoncent une chasse aux sorcières, ses partisans restent mobilisés, affirmant qu’il paie aujourd’hui son engagement et son influence sur la scène politique sénégalaise.
Son pool d’avocats est constitué de quatre ténors du barreau : Maîtres Doudou Ndoye, Baboucar Cissé, Alassane Cissé et Pascal Gomis.
Une ascension fulgurante au sein de l’APR
Farba Ngom est issu d’une famille de griots de Nguidjilone, un village de la région de Matam. Il s’est imposé comme un acteur incontournable dans le Fouta, jouant un rôle stratégique dans la montée en puissance de Macky Sall, après son départ du Parti démocratique sénégalais (PDS) en 2008. Dans le Fouta, les griots de Nguidjilone, situé au bord du fleuve Sénégal, sont soumis à la caste guerrière Ceddo, une composante de la noblesse dont fait partie Amadou Abdoul Boubou Sall, le père de l’ex chef de l’État, originaire, lui, de Ndouloumadji Founébé, le village voisin. ‘’Je suis, par mon père, issu de la lignée des Sall, dont la généalogie est encore jalousement entretenue par la grande famille de griots, nos historiens’’, écrivait en 2018 Macky Sall dans son livre ‘’Le Sénégal au cœur’’, publié aux éditions du Cherche Midi.
Dès le début des années 2010, il devient un soutien indéfectible de Macky Sall, l’accompagnant dans son ascension politique. Il s’illustre particulièrement lors de la Présidentielle de 2012, où il joue un rôle clé dans la mobilisation des électeurs du nord du Sénégal en faveur de son mentor. Ce soutien inébranlable lui vaut une ascension politique rapide, devenant un acteur influent au sein de l’Alliance pour la République (APR).
De la communication à l’action politique
Avant son entrée en politique, Farba Ngom animait une émission en pulaar intitulée ‘’Alamari’’ sur la RTS. Son éviction brutale en raison de son soutien affiché à Macky Sall marque un tournant dans sa trajectoire. Il ne se limite plus à être un simple communicateur traditionnel, mais devient un véritable stratège politique, organisant des mobilisations de masse et implantant l’APR dans le Fouta avec l’appui de l’homme d’affaires Harouna Dia.
Dès son élection en 2012, Macky Sall récompense sa fidélité en lui offrant un poste de député et en le plaçant comme intermédiaire privilégié entre le Palais et certaines bases électorales du Nord. Farba Ngom devient alors trésorier officieux et homme de confiance du régime.
Sa proximité avec le pouvoir lui permet d’acquérir une influence considérable, mais attire aussi les critiques. Il est accusé d’être au cœur d’un système clientéliste, favorisant un réseau d’alliés dans la gestion des ressources publiques.
Aujourd’hui, avec la fin du règne de Macky Sall, Farba Ngom se retrouve fragilisé. L’affaire de blanchiment de capitaux dans laquelle il est impliqué marque un tournant décisif dans sa carrière politique. Son sort est désormais entre les mains de la justice, tandis que l’ancien régime peine à se repositionner après sa déroute électorale.
Le procès qui s’annonce sera scruté de près, tant par ses adversaires politiques que par ses partisans, convaincus qu’il demeure une pièce maîtresse du jeu politique sénégalais.
L’extravagance, l’arrogance et la défiance de l’État
Au-delà des soupçons de corruption, Farba Ngom est connu pour son arrogance et son mépris des institutions. Son nom revient régulièrement dans les controverses liées à son comportement. Il incarne une certaine extravagance, affichant des signes extérieurs de richesse qui interrogent sur l’origine de sa fortune.
En 2017, il a notamment refusé de céder la voie au cortège présidentiel et s’en est pris violemment au policier chargé de lui rappeler la réglementation. Ce genre d’incident s’est multiplié, renforçant son image de défiance vis-à-vis des forces de l’ordre et du protocole républicain.
Son arrogance s’illustre également par sa propension à narguer publiquement ses adversaires politiques. Lors de plusieurs campagnes électorales, il n’a pas hésité à menacer, ridiculiser et provoquer ses opposants, affichant une assurance démesurée.
Un rôle clé lors des dernières Législatives
Malgré ces controverses, il a continué à peser sur l’échiquier politique. Lors des Législatives du 17 novembre 2024, son fief de Matam, historiquement acquis à l’APR, a été l’un des rares bastions à basculer dans l’opposition. Toutefois, il a su sauver son siège à l’Assemblée nationale, grâce au scrutin proportionnel.
Son rôle au sein de la coalition Takku Wallu Sénégal, regroupant l’APR et le PDS, a été décisif. Il a mobilisé d’importants moyens financiers et logistiques pour tenter de conserver l’influence de l’ancienne majorité. Mais le vent du changement avait déjà soufflé et la sanction des urnes a confirmé la fragilisation de l’ex-régime.
Aujourd’hui, Farba Ngom se retrouve pris dans une tempête politique et judiciaire qui pourrait sceller son avenir. Entre ses démêlés judiciaires et la recomposition de la scène politique, son avenir demeure incertain. Ce qui est sûr, c’est que son nom restera gravé dans l’histoire politique récente du Sénégal, que ce soit en bien ou en mal.
Au moment où ses partisans dénoncent une chasse aux sorcières, ses détracteurs y voient une juste application de la loi. Seule la justice pourra déterminer si Farba Ngom est coupable ou non des faits qui lui sont reprochés.
Son lien avec la lutte sénégalaise
Bien qu’il soit connu pour son engagement politique, Farba Ngom a également joué un rôle important dans la lutte sénégalaise, un sport traditionnel profondément enraciné dans la culture du pays. Son implication dans ce domaine a été révélée par Eumeu Sène, l’un des champions les plus respectés de l’arène. Lors d’un meeting de mobilisation à Bosséa, Eumeu Sène a confié que Farba Ngom l’avait accompagné dès ses débuts, s’occupant du volet mystique de ses combats, alors qu’il n’avait que 14 ans. ‘’C’est lui qui m’appelait pour me conseiller sur ma manière de lutter et de gérer mes combats. C’est un véritable technicien et un passionné de la lutte’’, a-t-il déclaré dans une interview au journal ‘’La Tribune’’.
Cette facette moins connue du parcours de Farba Ngom illustre son ancrage profond dans la société sénégalaise, dépassant la seule sphère politique. Il a su, à travers son engagement dans la lutte, cultiver des relations étroites avec les acteurs de ce sport national, renforçant ainsi son influence sur certaines franges de la population.
Malgré son sort personnel, cette affaire met en évidence les enjeux de la transparence financière et de la lutte contre la corruption au Sénégal. Elle intervient dans un contexte de recomposition politique où l'ancien régime cherche à se repositionner après sa défaite électorale.
Farba Ngom, quant à lui, devra répondre devant la justice et l'histoire de son rôle dans la politique sénégalaise.