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11 avril 2025
Politique
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SONKO TRACE LA VOIE DU DIALOGUE SOCIAL
Face aux représentants syndicaux et patronaux, le Premier ministre a choisi la carte de la franchise sur la situation économique du pays. Il a promis des rencontres immédiates pour traiter les problèmes urgents, tout particulièrement dans l'éducation
Dans un discours prononcé ce jeudi au Grand Théâtre de Dakar, le Premier ministre Ousmane Sonko a posé les jalons d'une nouvelle approche du dialogue social lors de la Rencontre Tripartite réunissant syndicats, gouvernement et patronat.
Face à un parterre de représentants syndicaux et patronaux, le chef du gouvernement a d'emblée placé la transparence au cœur de son intervention : "Personne ne doit avoir peur de la vérité. Notre gouvernement ne vous cachera absolument rien", a-t-il affirmé sous les applaudissements.
Le Premier ministre a dressé un tableau sans concession de la situation économique du pays. "La dette n'est plus viable au Sénégal, elle représente 39% des recettes", a-t-il alerté, évoquant une "situation de référence" difficile qui concerne "les 18 millions de Sénégalais" et non uniquement le gouvernement.
Sur le plan de la fonction publique, Ousmane Sonko a plaidé pour une réforme structurelle du système en place depuis vingt ans, appelant à plus de cohérence et d'équité. "L'État ne peut pas et ne doit pas vivre au-dessus de ses moyens", a-t-il martelé, tout en prônant la suppression des dépenses superflues.
Le dialogue sectoriel a été présenté comme la clé de voûte de sa méthode. "À partir de demain, il y aura des rencontres sectorielles pour discuter de vos préoccupations", a précisé le Premier ministre, qui a identifié l'éducation nationale, l'enseignement supérieur et la santé comme priorités immédiates.
Évoquant les tensions sociales récentes, Sonko a appelé à la responsabilité collective : "Nous éviterons autant que possible la confrontation et nous devons tous éviter de nous pousser mutuellement vers la radicalisation. Personne ne gagne dans la confrontation sociale."
Le chef du gouvernement a conclu en présentant une vision ambitieuse pour l'avenir économique du Sénégal : "Construisons d'abord une économie, créons les conditions de notre souveraineté. Nous devons travailler à nous réapproprier toutes nos ressources pour développer notre pays dans quelques années, en toute transparence, la main dans la main avec les partenaires que vous êtes."
Cette rencontre tripartite marque un tournant dans les relations entre l'État, les syndicats et le patronat, avec un Premier ministre résolu à affronter les défis économiques dans un cadre de dialogue renouvelé.
FARBA NGOM ÉCROUÉ POUR BLANCHIMENT ET ESCROQUERIE
Les avocats s'insurgent particulièrement contre l'imprécision des accusations, estimant que leur client est incarcéré sans connaître véritablement les faits qui lui sont reprochés.
(SenePlus) - Le député d'opposition Farba Ngom, figure politique influente et fidèle allié de l'ex-président, a été placé sous mandat de dépôt jeudi à Dakar pour des accusations graves de "blanchiment, escroquerie sur les deniers publics et association de malfaiteurs".
D'après les informations communiquées à l'AFP par son avocat Me Doudou Ndoye, Mouhamadou Ngom, dit Farba Ngom, également maire, a comparu devant un juge du pool judiciaire financier (PJF), un organe spécialisé dans la lutte contre la corruption. À l'issue de cette audition, le magistrat a décidé de son placement en détention.
Cette décision a provoqué l'indignation de sa défense. Me Ndoye s'est dit "scandalisé par la procédure qui ne correspond à aucune des règles du droit sénégalais", comme il l'a déclaré à l'AFP. L'avocat a particulièrement dénoncé l'opacité entourant les accusations précises : "L'accusateur ne dit rien de ce qu'il a fait. On le met en prison en attendant de savoir ce qu'il a fait", a-t-il fustigé.
La procédure judiciaire contre Farba Ngom a été initiée en janvier dernier. L'Assemblée nationale, saisie par le PJF, avait levé son immunité parlementaire le 24 janvier afin qu'il puisse être entendu par la justice. Cette demande était motivée par des soupçons d'irrégularités financières.
Le parquet du PJF avait indiqué avoir reçu des rapports accablants de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif), un organe dépendant du ministère des Finances. Ces documents avaient ensuite été transmis à l'institution parlementaire, actuellement dominée par le nouveau pouvoir, qui a procédé à la levée de l'immunité du député, connu pour être un homme de confiance de l'ancien président Macky Sall qui a dirigé le pays de 2012 à 2024.
Dans un communiqué publié le 12 janvier, le parquet du PJF avait révélé l'ampleur des soupçons : "Les investigations menées révèlent des mécanismes sophistiqués de blanchiment de capitaux par le biais de sociétés écrans qui auraient été utilisées pour des transactions suspectes d'une valeur estimée provisoirement à plus de 125 milliards de francs CFA" (plus de 192 millions d'euros). D'après la presse locale, plusieurs autres personnalités proches de l'ancien régime seraient également impliquées dans cette affaire.
L'arrestation de Farba Ngom a provoqué des remous parmi ses partisans. L'AFP rapporte que des dizaines de ses soutiens qui manifestaient jeudi aux abords du siège du PJF, face à l'Université de Dakar, ont été dispersés par la police, comme l'a constaté un photographe de l'agence sur place.
Depuis plusieurs semaines, l'entourage du député dénonce ce qu'il considère comme une "commande politique" exécutée par la justice. Cette affaire s'inscrit dans un contexte plus large de rupture revendiquée par les nouvelles autorités avec l'ancien système politique.
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SORTIR DE L'ASSIMILATION ÉDUCATIVE
Assane Mboup, enseignant-chercheur, expose les failles d'un système éducatif qui n'a jamais vraiment coupé le cordon avec Jules Ferry. Pour l'expert en communication-management, l'enjeu fondamental est de distinguer éducation et instruction
Dans un entretien captivant accordé à l'émission "Belles Lignes" de Pape Alioune Sarr, Assane Mboup, enseignant-chercheur, a livré une analyse percutante sur les défis structurels du système éducatif sénégalais.
"L'école a une histoire", rappelle d'emblée Mboup en dénonçant le poids persistant de l'héritage colonial dans l'éducation sénégalaise. Citant George Hardy et son ouvrage "Pour une conquête morale", il révèle comment l'école fut délibérément conçue comme instrument de domination : "Le seul moyen avec lequel il serait possible d'assurer la continuité de la domination coloniale française, ce serait l'école." Une stratégie qui, selon lui, continue d'influencer insidieusement les structures éducatives actuelles.
Le chercheur questionne avec audace l'incapacité collective à "tropicaliser" ce système depuis l'indépendance. La question linguistique cristallise particulièrement ces tensions postcoloniales. Mboup partage son expérience révélatrice : "J'ai écrit en wolof, personne n'a voulu éditer. Le même ouvrage en anglais n'intéressait pas les gens. Je devais retraduire cet ouvrage de l'anglais vers le français pour avoir un éditeur." Un témoignage éloquent des hiérarchies linguistiques persistantes qui dévaluent systématiquement les langues locales.
Cette aliénation culturelle se manifeste jusque dans nos jugements quotidiens : "Quand quelqu'un arrive au Sénégal et nous parle un très bon arabe, on dit tout de suite qu'il est oustaz [religieux], alors que la langue qu'il parle a la même valeur que le wolof ou le français."
Pour l'expert en communication-management, l'enjeu fondamental est de distinguer éducation et instruction. "L'erreur, c'est de penser que si la personne ne fréquente pas l'école, elle n'est pas éduquée," affirme-t-il en rappelant que l'instruction n'est qu'un outil au service du bien-être humain. "C'est pourquoi les gens ont migré du ministère de l'Instruction publique au ministère de l'Éducation nationale, parce qu'il s'agit plus d'une question d'éducation."
Le spécialiste plaide pour une école qui soit "un ensemble d'engrenage culturel et socioculturel qu'il faudrait mettre en harmonie par le respect des croyances et des cultures," loin des logiques d'uniformisation héritées du modèle colonial.
Face aux bouleversements technologiques contemporains, l'invité de Pape Alioune Sarr appelle à l'action proactive plutôt qu'à la réaction tardive : "Le changement technologique est irréversible. Il faut qu'on arrête d'être réactionnaire." Il observe que la France intègre déjà l'intelligence artificielle dès la classe de 4e, tandis que le Sénégal risque encore une fois de subir le changement au lieu de l'anticiper.
"Nous vivons une démocratisation de l'accès à l'information éducative," constate-t-il, rappelant qu'aujourd'hui "l'enfant peut rester chez lui avec son écouteur, sa tablette, et apprendre à lire l'anglais." Une réalité qui transforme profondément la relation pédagogique traditionnelle.
Pour cet expert en communication et technologies de transmission, l'avenir de l'éducation sénégalaise passe nécessairement par une révolution profonde qui placerait l'humain au centre, valoriserait les cultures locales tout en embrassant résolument les innovations technologiques.
Dans son dernier ouvrage "La tolérance questionnée", Assane Mboup développe cette vision d'une éducation décolonisée, humaniste et adaptée aux défis du XXIe siècle. Une contribution essentielle au débat sur l'avenir de l'école sénégalaise et africaine.
LE CHEF DE L’ÉTAT VEILLE À LA DISPONIBILITÉ DES DENRÉES ESSENTIELLES
Lors du Conseil des ministres de ce mercredi 26 février 2025, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a recommandé au gouvernement d’assurer un approvisionnement correct des marchés en produits de première nécessité et à faire appliquer ...
Lors du Conseil des ministres de ce mercredi 26 février 2025, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a recommandé au gouvernement d’assurer un approvisionnement correct des marchés en produits de première nécessité et à faire appliquer les prix fixés,
‘’Dans le contexte de l’avènement du mois béni de ramadan, le président de la République a rappelé au gouvernement l’impératif d’assurer, sur l’étendue du territoire national, l’approvisionnement correct des marchés en denrées et produits essentiels et aux prix officiels fixés’’, lit-on dans le texte publié par le porte-parole du gouvernement, Amadou Moustapha Njekk Sarré.
‘’En cette période particulière de dévotion et de ferveur religieuse’’, le chef de l’État a prié pour un Sénégal de paix, de prospérité et de solidarité, en adressant ses chaleureuses félicitations et ses meilleurs vœux à la oummah islamique’’, la communauté des musulmans, ajoute M. Sarré.
Lors du Conseil des ministres, Bassirou Diomaye Faye a adressé aussi ses félicitations au nouvel archevêque de Dakar, André Guèye, ex-évêque de Thiès.
Le communiqué annonce que le président de la République va procéder à l’inauguration du musée international dédié au prophète de l’islam, Mouhammad, jeudi, à Dakar.
Selon le site Internet de la présidence de la République, ce musée est le premier du genre en Afrique de l’Ouest.
Don du royaume d’Arabie Saoudite, selon la même source, il a été construit sur l’esplanade située entre le Grand Théâtre et le Musée des civilisations noires.
Par Ibou FALL
LA CASAMANCE, COMBIEN DE VOYOUCRATIES ?
Combien d'accords de paix déjà signé avec le Mfdc ? Soit l’Etat dont la mission est de maintenir l’ordre et la souveraineté dans toute la République, en est capable ; soit il ne l’est pas et doit lâcher les régions qu’il ne peut plus administrer
On efface tout et on recommence ? Le «meilleur Premier ministre de tous les temps», selon son employeur, vient de faire un saut de puce cette semaine à Bissau, pour y signer un énième accord de paix avec l’un des multiples chefs de faction du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc), César Atoute Badiate. Une des têtes brûlées de la région qui n’iront sans doute pas en vacances avec le mystérieux Salif Sadio, qui aurait apparemment sept vies… César Atoute Badiate, son lieutenant dans une autre vie, tentera de le dégommer pour prendre le commandement de la faction armée.
Depuis, ils se regardent en chiens de faïence.
Ironie du sort : au même moment, le Général Souleymane Kandé, celui-là même qui nettoie méticuleusement les poches de rébellion il y a de cela peu, est envoyé au placard en Inde.
Des accords de paix, combien l’Etat sénégalais en signe-t-il avec le Mfdc ? Déjà, en 1991, les députés du Pds dont Laye Diop Diatta et Oumar Lamine Badji, conduits par Marcel Bassène, réalisent l’exploit de rencontrer les chefs rebelles dans le maquis et obtiennent qu’ils déposent les armes.
C’est l’hebdomadaire du mardi d’alors, Le Témoin, qui annonce la bonne nouvelle. Ces braves députés prennent contact avec la présidence de la République qui engage des discussions. Marcel Bassène et ses collègues sont en première ligne pour conduire les négociations de paix en Casamance qui finissent par les «Accords de Cacheu».
Un bien pour un mal ? Crise au Pds : son patron, Me Abdoulaye Wade, tout nouveau ministre d’Etat à la présidence de la République, est furieux… Le bénéfice politique de cet exploit lui aurait bien servi à plastronner, parce qu’il ne sert à presque rien à la Présidence. Certes, il a ouvert le bal de la Croix Rouge avec Elisabeth Diouf cette année-là. C’est la rare mission d’importance qu’on lui confie…
Sauf que les députés de Casamance lui gardent alors un chiot de leur chienne. Ils ne sont pas représentés dans le gouvernement alors que si le Pds a une base affective en dehors de Dakar, c’est bien dans le Sud. Ils lui remontent les bretelles à son domicile sans ménagement, en attendant de solder leurs comptes.
Là, c’est fait…
A l’époque, les figures mythiques des combattants du Mfdc sont, entre autres, Sidy Badji et Léopold Diatta. L’Abbé Augustin Diamacoune, figure tutélaire du mouvement indépendantiste, vient de sortir de prison depuis une loi d’amnistie qui les élargit, lui, les combattants du Mfdc et les poseurs de bombes de 1988. L’Histoire nous prouvera que ce n’est pas la meilleure idée du moment…
Des accords de paix qui ne seront jamais respectés, le Mfdc et l’Etat du Sénégal en signent plusieurs : en 1991, 2001, 2022 et, derniers en date, 2025.
La vérité est plus prosaïque : quand des citoyens décident de prendre les armes contre leur pays pour remettre en question l’intégrité territoriale, il n’y a plus lieu de discuter… Soit l’Etat sénégalais dont la mission régalienne est de maintenir l’ordre et la souveraineté dans toute la République, en est capable ; soit il ne l’est pas et doit lâcher les régions qu’il ne peut plus administrer.
Ça ne se discute pas.
De tout temps, la guerre et la zizanie engendrent des économies qui enrichissent les marchands de paix. Des «messieurs Casamance», des repentis au train de vie onéreux, des intermédiaires trop zélés pour être honnêtes, cela fait bien quatre décennies que la rébellion en entretient. Passons sur les droits-de-l’hommiste à l’indignation intéressée, qui se font leur beurre au passage, la zone de non-droit dont l’économie se base sur le trafic de chanvre indien, de bois et de la noix de cajou, les queutards aux droits de cuissages gratuits, le racket légitime au nom de la noble cause…
Lorsque les rebelles déposent les armes en 1991, ça n’a rien à voir avec une brusque prise de conscience : à l’époque, le Général Abdoulaye Dieng, Gouverneur militaire de Ziguinchor, ne fait pas dans le détail. Il pousse le sens de l’honneur jusqu’à emmener avec lui sa famille à son lieu d’affectation, parce que son pari est de faire de la région une zone sûre où ses enfants iront à l’école et les citoyens pourront dormir fenêtres ouvertes… La légende voudrait qu’une importante colonne du Mfdc venant de Guinée-Bissau, coincée lors d’un passage, aurait été décimée par l’Armée sénégalaise, laissant les irrédentistes quasiment sans force.
La médiation des députés du Pds tombe-t-elle alors à pic ? Le Général Dieng, si ça ne tenait qu’à lui, terminerait le travail… Sauf que les députés du Pds s’interposent pour organiser la paix.
On ne saura jamais vraiment quels liens le Pds et le Mfdc tissent contre le régime de Abdou Diouf. Tant que Léopold Sédar Senghor est au pouvoir, Abdoulaye Wade, comme Augustin Diamacoune Senghor, respecte la République. Aucune foucade, pas d’excès.
Est-ce le placide Diouf qui les énerve ?
En 1993, en pleine Présidentielle, alors que la rébellion casamançaise fait des siennes, le candidat Wade déclare urbi et orbi que pour battre campagne dans le Sud, il n’a pas besoin de protection, il y est chez lui. Certes, sa mère, Aïda Dabo, est du Sud. Mais ça ne suffit pas à expliquer qu’il s’y sente autant en confiance…
Les années Wade ne serviront à rien : des mallettes distribuées à quelques repentis ne font pas la paix. C’est vrai, un général bissau-guinéen trop zélé à soutenir la rébellion meurt de manière bizarre dans le maquis, et les rebelles doivent déménager chez Yahya Jammeh pour maintenir leur standing.
S’il faut retenir de la gouvernance de Macky Sall un bilan positif, c’est bien sûr la question casamançaise.
Chapeau bas, de mauvaise grâce…
La première mesure stratégique aura été de virer Yahya Jammeh du pouvoir en Gambie, dès 2016. Puis, le pont de Farafégny qui rend le sentiment d’appartenance à une même Nation aux deux parties : venir du Nord et partir du Sud deviennent si faciles…
Confier au p’tit Colonel Souleymane Kandé la Zone Sud, ce n’était pas con ? Un homme d’honneur qui fait le ménage et nettoie les poches les plus sordides de cette voyoucratie : grottes de munitions, plantations de chanvre indien, trafic de bois… Rien n’échappe à la rigueur de ces gens d’armes qui réduisent à néant cette délinquance institutionnalisée sous le vocable de rébellion.
Lorsque le pétrole et le gaz sénégalais passent de simples vues de l’esprit à projets nationaux, dans le monde, ça donne des idées. La rébellion casamançaise, par exemple, pourrait servir de Cheval de Troie, en plus de quelque politicien aussi exalté que cupide, capable de drainer du monde. Pourquoi négocier avec des gens qui ont pris les armes contre leur pays ? Les traitres, on les passe par les armes.
LE GOUVERNEMENT SOUHAITE LA SIGNATURE D'UN PACTE DE SATBILITE SOCIALE
La grande rencontre tripartite à laquelle le gouvernement invite les organisations syndicales et le patronat, ce jeudi, vise à trouver un accord collectif, pour aller vers la conclusion d’un ‘’Pacte de stabilité sociale’’
La grande rencontre tripartite à laquelle le gouvernement invite les organisations syndicales et le patronat, ce jeudi, vise à trouver un accord collectif, pour aller vers la conclusion d’un ‘’Pacte de stabilité sociale’’, a-t-on appris de source officielle.
‘’La rencontre du jeudi 27 février 2025 sera une occasion pour les organisations syndicales, les organisations d’employeurs d’exprimer leurs doléances et préoccupations au gouvernement, qui se chargera d’y répondre à travers l’invitation à négocier un Pacte de stabilité sociale’’, indique notamment un document du Bureau d’information et de communication du gouvernement (BIC-GOUV) parvenu, mercredi, à l’APS.
Elle intervient à un peu plus d’un mois après la rentrée solennelle des Cours et Tribunaux du16 janvier 2025, placée sous le thème : ‘’Droit de grève et préservation de l’ordre public’’.
A près d’un an de l’anniversaire de l’accession au pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye, le 24 mars 2024, les organisations syndicales semblent vouloir mettre fin à l’état de grâce qu’elles accordaient au nouveau régime.
Les revendications des organisations syndicales touchent ainsi plusieurs domaines du service public.
Tandis que le secteur primaire prétend à la généralisation de l’indemnité de logement et l’âge de la retraite à 65 ans, entre autres, l’éducation et l’enseignement supérieur demandent la régularisation des pensions de réversion des ayants-cause des enseignants chercheurs décédés, le recrutement suffisant d’enseignants formés, etc.
Le secteur de la santé réclame des indemnités de représentation médicale ou encore l’application de la réforme du système de rémunération tandis que celui de la justice revendique, le reclassement et l’avancement hiérarchique.
‘’Un exercice de vérité’’ pour ‘’baisser les tensions’’
Pour le gouvernement, qui aura à sa tête avec le Premier ministre Ousmane Sonko, cette négociation collective avec les syndicats et les employeurs est une occasion ‘’de baisser les tensions, de réduire les dissensions’’.
‘’La situation socio-économique du pays le recommande. La paix et la stabilité sociale le commandent’’, souligne-t-il dans le document du BIC-GOUV.
Lors de sa Déclaration de politique générale, le 27 décembre 2024, le chef du gouvernement annonçait la nécessité de la tenue d’un ‘’dialogue social fécond’’, dès le début de l’année 2025, avec les organisations syndicales avec comme ‘’maître-mot’’ ‘’un exercice de vérité et de responsabilité, en s’accordant sur ce qui est réaliste et supportable par l’État’’.
Mais pour la satisfaction de leurs revendications, les organisations syndicales n’hésitent pas à observer des mots d’ordre de grève.
Les 18 et 19 février dernier, le syndicat autonome des médecins du Sénégal (SAMES) annonçait une cessation de travail de 48 heures, dans tout le pays, assurant toutefois les services d’urgence. Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES) lui a emboité le pas, le 24 février durant 72 heures.
En appelant à cette rencontre tripartite en prélude au dialogue social, dont la date n’est pas encore arrêtée, l’Etat et les organisations syndicales et patronales vont ‘’débattre des questions de l’heure qui concernent le monde du travail’’, précise le document.
MACKY DÉNONCE UN PROCÉDÉ POLITIQUE
L'ancien président réfute les accusations de dissimulation financière portées contre son administration par la Cour des comptes. "Je n’ai peur de rien. Ils peuvent poursuivre s'ils veulent", affirme-t-il, n'excluant pas un retour au Sénégal
(SenePlus) - L’ancien président Macky Sall s’est exprimé pour la première fois depuis la publication du rapport accablant de la Cour des comptes sur la gestion des finances publiques durant son second mandat (2019-2024). Dans un entretien exclusif accordé à Jeune Afrique, il a fermement rejeté les accusations de dérive financière, qualifiant le rapport de « procédé politique » et dénonçant une cabale orchestrée par ses détracteurs.
Le 12 février, la Cour des comptes a rendu public un rapport révélant que la dette publique du Sénégal avait été minorée d’environ 25 % dans les comptes officiels. Selon ce document, la dette publique atteignait près de 100 % du produit intérieur brut (PIB) fin 2023 et devrait s’élever à 110 % du PIB d’ici fin 2024. Ces conclusions ont conduit l’agence de notation Moody’s à dégrader la note souveraine du Sénégal de deux crans, soulignant des « indicateurs budgétaires nettement plus défavorables ».
Interrogé par Jeune Afrique, Macky Sall a vivement contesté les allégations de la Cour des comptes et du Premier ministre Ousmane Sonko, qui accuse son prédécesseur d’avoir mis en place des « stratagèmes pour détourner en masse des deniers publics ». « Je m’inscris totalement en faux contre ces allégations de falsifications, a-t-il déclaré. C’est un procédé politique. Nous avons toujours travaillé en toute transparence avec l’ensemble des partenaires. Chaque année, la Cour des comptes a certifié les comptes financiers de l’État du Sénégal. C’est trop facile de revenir après et de dire que tout cela était faux. Tout cela est ridicule. »
L’ancien chef de l’État a également critiqué la méthodologie du rapport, affirmant qu’aucun membre de son gouvernement n’avait été consulté ou interrogé. « J’ai été informé du niveau d’endettement en même temps que tout le monde, par la bouche du Premier ministre. À aucun moment, on ne nous a demandé notre version des faits », a-t-il déploré.
Le rapport de la Cour des comptes met en lumière des pratiques opaques, notamment concernant la dette bancaire intérieure. Macky Sall a rejeté ces accusations, expliquant que certaines opérations de trésorerie courante, comme les emprunts relais auprès des banques locales, sont monnaie courante. « Par exemple, lorsque l’Agence française de développement, la Banque islamique de développement ou la Banque africaine de développement nous prête de l’argent pour financer le TER, nous sommes obligés de demander des crédits relais aux banques locales que nous remboursons une fois le décaissement reçu. Ce sont des opérations normales que gère quotidiennement le ministère des Finances. Le gouvernement n’est en rien impliqué dans ces sujets. La Cour des comptes mélange tout », a-t-il expliqué.
Concernant la dette extérieure, le fondateur de l'APR a insisté sur son caractère transparent : « La dette extérieure ne peut être minorée. C’est de la dette multilatérale ou bilatérale. Il est impossible de la dissimuler car les transactions transitent par la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). »
Face aux menaces de poursuites judiciaires annoncées par l’exécutif, dirigé par le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko, Macky Sall affiche une sérénité déconcertante. « Je n’ai peur de rien, a-t-il affirmé. Ils peuvent poursuivre s’ils veulent. J’ai choisi de vivre au Maroc comme mes prédécesseurs ont choisi librement d’aller en France. Rien ne m’empêche d’aller au Sénégal et je n’exclus pas d’y retourner. »
L’ancien président a également défendu son bilan, rappelant qu’il a « laissé un pays en paix » et qu’il aurait pu briguer un troisième mandat. « Le troisième mandat serait passé, mais j’ai choisi la voie de la démocratie, a-t-il souligné. J’ai proposé une loi d’amnistie qui a permis à ceux qui étaient en prison de sortir. Nous sommes allés aux élections de manière apaisée. Ils ont gagné. Ils n’ont qu’à travailler au lieu de critiquer ce qui a été fait ces douze dernières années. »
APPEL A L'AMELIORATION DE L'ACCUEIL DANS LES SERVICES PUBLICS
Le gouverneur de la région de Sédhiou (sud), Diadia Dia, a insisté mercredi, sur l’amélioration de l’accueil dans certains services publics pour un traitement optimal des dossiers.
Le gouverneur de la région de Sédhiou (sud), Diadia Dia, a insisté mercredi, sur l’amélioration de l’accueil dans certains services publics pour un traitement optimal des dossiers.
Le chef de l’exécutif régional a présidé une concertation régionale visant à recueillir les contributions des citoyens et des usagers pour la réforme du service public,
M. Dia a notamment souligné les difficultés auxquelles est confronté le service public, citant notamment l’accès des usagers aux services publics et la continuité de ceux-ci avec un nombre réduit de personnel dans certains d’entre eux.
Le gouverneur a également abordé le problème de l’accueil dans certains services publics, en incitant les chefs de service à améliorer ce dispositif pour un traitement optimal des dossiers.
Mamadou Abdoulaye Touré, directeur de la transformation du secteur public au ministère de la Fonction publique et de la Réforme du service public, a précisé que cette initiative régionale s’inscrit dans le cadre des concertations nationales pour rétablir la confiance entre l’usager et l’administration et créer une administration performante capable de relever les défis économiques, sociaux et environnementaux.
Au cours de cette concertation, a-t-il dit, “des propositions structurelles et conjoncturelles venant des populations ont été présentées et seront analysées pour améliorer la qualité des services publics dans toutes les régions du Sénégal”. Une analyse approfondie sera réalisée pour identifier les services publics manquants et apporter des solutions, a ajouté M. Touré.
Les participants ont fait des recommandations allant dans le sens d’assurer à tous les citoyens sénégalais un service public accessible, en intégrant la digitalisation et l’adaptation aux réalités des territoires.
Le ministère de la Fonction publique et de la Réforme du service public organise les concertations régionales sur la réforme du service public du 24 février au 05 mars 2025 sur toute l’étendue du territoire national.
“Ces concertations seront l’occasion, pour tous les citoyens, d’exprimer leurs besoins et attentes, de partager leurs idées et suggestions, de contribuer aux réformes nécessaires pour une administration plus efficace”, lit-on sur le site du ministère.
Ces concertations nationales sur la réforme du service public sont placées sous le slogan ‘’Disso ngir Administration bi niou beug’’ (‘’Agir ensemble pour construire durablement’’.
FARBA NGOM DEVANT LES JUGES DU PJF
Le député Mouhamadou Ngom dit Farba est arrivé dans les locaux du Pool judiciaire financier (PJF), vers 11 heures, où il doit comparaitre une deuxième fois dans le cadre d’une enquête sur des activités suspectes de blanchiment de capitaux...
Le député Mouhamadou Ngom dit Farba est arrivé dans les locaux du Pool judiciaire financier (PJF), vers 11 heures, où il doit comparaitre une deuxième fois dans le cadre d’une enquête sur des activités suspectes de blanchiment de capitaux, d’association de malfaiteurs, d’escroquerie sur les deniers publics et de faux et usage de faux dont la valeur est estimée provisoirement à plus de 125 milliards de francs CFA, a constaté l’APS.
Ses partisans, qui s’étaient mobilisés, ce matin, pour lui apporter leur soutien, ont été dispersés par des tirs de grenades lacrymogènes des forces de l’ordre.
Le 24 janvier dernier, l’Assemblée nationale avait voté une loi autorisant la levée de son immunité parlementaire.
L'ÉTAU SE RESSERRE SUR FARBA NGOM
Me Amath Thiam, spécialiste juridique et président de "Justice sans frontière", analyse les différentes options qui s'offrent au juge d'instruction dans l'affaire impliquant l'ex-député Mouhamadou Ngom
Jour de vérité pour le député maire des Agnam. Convoqué devant le Juge Instructeur du Pool judiciaire financier pour sa deuxième audition dans l’affaire portant sur des transactions suspectes estimées à125 milliards de FCFA révélée par la CENTIF), Mouhamadou Ngom dit Farba va-t-il connaitre son sort aujourd’hui ?
Interpellé par Sud quotidien sur les scénarios possibles après cette deuxième audition, Me Amath Thiam, président de « Justice sans frontière » a indiqué que la décision qui découlera de cette audition dépendra des éléments àcharge, des lignes de défense de Farba Ngom et du climat de la politique pénale du moment. Poursuivant son propos, le juriste consultant a balisé quatre options pour le député de l’opposition dont la première est une inculpation assortie d’une détention provisoire ».
En effet, selon lui, si le juge d'instruction estime que les éléments rassemblés suffisent àétablir des indices graves et concordants, il pourrait prendre cette mesure en fonction de la gravité des charges pour parer à tout risque de fuite ou d’entrave à l’instruction ».
Par ailleurs, il a expliqué que le deuxième scénario possible serait un placement sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter le territoire et obligation de se présenter régulièrement devant l'autorisation judiciaire avec ou sans bracelet électronique. Cette option permettrait, selon lui, à Farba Ngom d’éviter une détention tout en garantissant sa disponibilité́ pour la suite de l’instruction.
S’agissant du troisième scénario, Me Thiam a indiqué que celui-ci n’est possible que si les éléments de preuve recueillis ne sont pas suffisants, le juge pourrait prononcer un non-lieu à l'issue de l'information judiciaire.
Le dernier scénario est la poursuite en état de liberté́. « Farba Ngom pourrait aussi être poursuivi sans être placé en détention, en attendant un éventuel procès. C'est une option envisageable si le juge estime que les garanties de représentation sont suffisantes », a expliqué Me Thiam, président de « Justice sans frontière ».