Le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Diakhar Faye a présidé, hier mercredi 26 février 2025, la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, au Palais de la République. Au cours de cette réunion, il a donné un certain nombre de directives à son gouvernement notamment en ce qui concerne le secteur de l’élevage et celui du numérique.
En conseil des ministres hier, mercredi 26 février, le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye est revenu sur la 9eme édition de la Journée nationale de l’Elevage qu’il a présidée, le samedi 22 février 2025 à Kaolack, précédée par la cérémonie de lancement, la veille à Koungheul, du Projet de Mobilisation des Ressources en Eau du Bassin versant du Nianijia Bolong (PROMOREN). Il a remercié et félicité les autorités administratives, les élus locaux ainsi que les populations de Koungheul, Kaffrine, Kaolack et Fatick, pour leur accueil chaleureux et leur mobilisation exceptionnelle. Il a félicité le Gouvernement, notamment le Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, le Ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage, le Secrétaire d’Etat aux Coopératives et à l’Encadrement paysan pour la parfaite organisation des manifestations. Il a aussi adressé ses chaleureuses félicitations à tous les éleveurs du Sénégal au regard de leur contribution remarquable à la politique de souveraineté alimentaire et au développement économique et social du pays. Dès lors, il a indiqué au Gouvernement, la nécessité de prendre en charge les doléances récurrentes formulées, sous forme de plan d’actions, par les éleveurs et autres opérateurs du secteur de l’élevage et des productions animales, lors de cette importante journée de dialogue sectoriel sur la situation et l’avenir de l’élevage au Sénégal.
Dans la même lancée, le Président de la République a rappelé au Premier Ministre l’urgence de tenir avec toutes les parties prenantes, des concertations nationales devant aboutir à des solutions opérationnelles face à la lancinante question du vol de bétail. Il a instruit également le Premier Ministre à veiller à la finalisation, avant fin juin 2025, de tous les textes d’application du Code pastoral, en cohérence avec l’évaluation et l’actualisation de la loi d’orientation agrosylvopastorale. Il a invité, en outre, le Gouvernement à finaliser les études relatives au foncier pastoral, à renforcer les politiques d’amélioration génétique du cheptel et à optimiser les financements du secteur en impliquant les éleveurs, les opérateurs et les coopératives. Pour clore ce chapitre, il a demandé au Ministre en charge de l’élevage de faire le point, tous les trimestres, sur l’état d’exécution du plan d’actions issu des recommandations de la 9 Journée nationale de l’élevage.
LA NECESSITE D’ACCOMPAGNER LES PROJETS PRIORITAIRES DE DEVELOPPEMENT DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE
Parlant du numérique, le Président de la République a rappelé l’urgence d’assurer la cohérence et l’interopérabilité des systèmes d’information de l’Etat, ainsi que la mise en place d’une infrastructure publique numérique performante et résiliente avec une maitrise optimale du cyberespace et des données nationales dont l’hébergement doit être assuré au Sénégal. D’où la priorité à accorder aux projets concernant le cloud souverain, l’identité numérique unique et la numérisation du foncier pour promouvoir un aménagement cohérent du territoire. Il a indiqué, en outre, la nécessité d’accompagner les projets prioritaires de développement de l’Intelligence artificielle qui doivent bénéficier d’une labellisation de référence à travers le Conseil national du Numérique. Par ailleurs, il a demandé au Premier Ministre de veiller à la mise en œuvre d’un plan concerté et pragmatique de digitalisation intégrale des services publics afin de soutenir l’ancrage d’une administration efficace et transparente dans son action. Il a invité le Premier Ministre, le Ministre en charge du Numérique et le Ministre en charge de la Recherche et de l’Innovation à proposer des mécanismes et instruments de financement et de partenariat pour l’innovation technologique dans le numérique. Le Chef de l’Etat a enfin demandé au Ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique de rendre compte, tous les mois, en Conseil des Ministres, de l’état de mise en œuvre de la nouvelle stratégie numérique du Sénégal: « le New Deal technologique ».
APPROVISIONNEMENT CORRECT DES MARCHES EN DENREES POUR LE MOIS DE RAMADAN : Le Président Faye engage son gouvernement
Dans le contexte de l’avènement du mois béni de Ramadan, le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye a rappelé hier, mercredi 26 février 2025, en conseil des ministres au Gouvernement, l’impératif d’assurer sur l’étendue du territoire national, l’approvisionnement correct des marchés en denrées et produits essentiels aux prix officiels fixés. En cette période particulière de dévotion et de ferveur religieuse, il a prié pour un Sénégal de paix, de prospérité et de solidarité et adressé ses chaleureuses félicitations et ses meilleurs vœux à la Oummah Islamique. Il a adressé ses félicitations à l’Evêque de Thiès. Monseigneur André Gueye, nommé Archevêque de Dakar. Il a informé le Conseil qu’il procédera, ce jeudi 27 février 2025, à l’inauguration du Musée dédié au Prophète Mouhammad (PSL).
par Thierno Guèye
APPEL À LA DÉSOBÉISSANCE SYNDICALE
EXCLUSIF SENEPLUS - De quelle légitimité peuvent se prévaloir ces leaders syndicaux pour nous inviter à suivre des mots d’ordre de grève dans le contexte manifeste de crise actuel dont la gravité est sans précédent ?
Alors que notre pays est à l'agonie, ceux qui devaient se retrousser les manches et se serrer la ceinture pour le tirer d'affaire ont pris la décision ferme de l'achever, malgré le diagnostic sans appel de ses médecins.
Dans le contexte critique actuel, qu’aucun leader syndical, quel que soit son bord, n’ait l’outrecuidance de nous demander de faire grève après le carnage financier que vient de subir le Sénégal sous le régime de Macky Sall et la profonde crise démocratique que nous venons de traverser.
Notre conviction profonde est que l’ex-président avait un plan machiavélique de déstabilisation du Sénégal en vue de confisquer le pouvoir en dépit de la lettre et de l’esprit de la Constitution. À cette fin, la manipulation éhontée des syndicats ne fut qu'un volet, après l'achat d'armes dissimulées à hauteur de plusieurs dizaines de milliards, si l'on en croit les révélations du quotidien Yoor-Yoor (26 janvier 2023, N° 00061) et d’autres organes de presse de la place à ce sujet. À cela s’ajoute la corruption de fonctionnaires partisans nommés à des postes stratégiques dans les appareils exécutifs et judiciaires. L’ex-président Sall est certes parti, mais les effets de son projet funeste continuent à nous hanter tout en faisant des ravages dans tous les secteurs de la vie socio-économique. Si nous ne sommes pas vigilants, il réussira à déstabiliser notre pays en tirant les ficelles de l'extérieur. Seuls notre loyauté au Sénégal et notre engagement pour sa libération permettront de déjouer ce plan machiavélique et hautement criminel. Notre pays va mal ! Notre pays est au bord du gouffre ! Nul ne saurait l'ignorer.
Alors que nous venons d’apprendre que notre pays, après avoir subi des assauts d’une violence inouïe de la part de Macky Sall et ses acolytes, est au bord de la banqueroute, des camarades syndicalistes se permettent d’inviter nos collègues à la grève, comme si le rapport de la Cour des comptes et ceux des autres corps de contrôle n’avaient jamais existé. C’est à se demander si ces agitateurs sont des Sénégalais et s’ils sont au courant des jours sombres que notre pays est en train de traverser.
De quelle légitimité peuvent se prévaloir ces leaders syndicaux pour nous inviter à suivre des mots d’ordre de grève dans le contexte manifeste de crise actuel dont la gravité est sans précédent ?
Ces leaders syndicaux restés bruyamment silencieux quand le peuple avait besoin de les entendre sur les injustices et les exactions qu’il subissait. Ces syndicats universitaires qui ont fait preuve de lâcheté, de fourberie et de déloyauté vis-à-vis de nos collègues et de nos étudiants. Où étaient-ils lorsque l’ex-Recteur Amadou Aly Mbaye et ses acolytes au sein de l’université de Dakar ont pris la décision ignoble de fermer l’université Cheikh Anta Diop pendant l’équivalent d’une année scolaire pour des raisons politiques ? Où étaient-ils lorsque la plupart des organisations de la société civile rejoignaient le F24 pour défendre la démocratie et sauver notre pays des griffes des prédateurs criminels qui l’avaient pris en otage ?
Ces leaders syndicaux, après leur silence infâme lors des évènements qui se sont produits de 2021 à 2024, ont subitement retrouvé un « courage » après l’heure et une « combattivité » sans adversaire dans un contexte où tout danger est écarté et la page des exactions du régime de Macky Sall est définitivement tournée. Leur lâcheté et leur mauvaise foi nous sont insupportables !
Notre exaspération face à l’inertie de nos syndicats était telle que des collègues du Sudes de la Fastef alliés à d’autres camarades du Sudes et du Saes, après avoir interpellé nos secrétaires généraux respectifs en vain, avaient commencé à entreprendre des démarches, et s’étaient même réunis pour créer un troisième syndicat dissident, dans le but de déjouer l’inaction complice de nos centrales respectives. Malheureusement, cette initiative n’avait pas abouti, mais nous invitons les camarades qui avaient été à l’origine de cette idée à se joindre à nous afin de la relancer, en vue de nous sortir des manipulations récurrentes de ces vampires du syndicalisme, collabos du régime déchu, mercenaires et porte-étendards de la nouvelle opposition, qui ne vivent que du sang et de la sueur de leurs pauvres collègues. Quelle infamie !
Nous espérons que cette initiative aboutisse enfin, en vue de contrecarrer les manipulations grossières et antipatriotiques de nos leaders syndicaux actuels. En effet, ces derniers ne peuvent plus nous représenter légitimement, en aucune façon, particulièrement après leur posture dans ce contexte de crise sans précédent qui malmène les fondements mêmes de notre Nation.
Dans les circonstances actuelles, que personne ne compte sur nous pour servir des intérêts occultes qui ne sont pas ceux de notre peuple meurtri, fussent-ils ceux de nos corporations. Les revendications agitées actuellement, quelle que soit leur légitimité, ne sauraient justifier les actions radicales auxquelles nous convient ces sombres syndicalistes, lâches, politiciens encagoulés (mais démasqués) et manipulateurs (mais démasqués). Nous désavouons leurs stratégies de la terre brûlée !
Le Sénégal a besoin de nous et de notre loyauté inconditionnelle. Que ceux qui veulent participer au salut de notre pays se lèvent et combattent fermement ces leaders malavisés, quelle que soit leur corporation, pour mettre fin à cette imposture cynique qui n’a que trop duré !
La désobéissance syndicale et la mobilisation pour le Sénégal, voilà ce à quoi nous appelons tous les citoyens soucieux de l’avenir de ce pays afin que le jub, jubal, jubbanti ne soit pas qu’un vulgaire slogan désubstantialisé, afin que le jub, jubal, jubbanti ne soit pas qu'une simple profession de foi, afin que le jub, jubal, jubbanti deviennent le nouveau visage tant attendu du Sénégal.
Dr Thierno Guèye est Enseignant-chercheur/Formateur à l’Ucad, Syndicaliste .
par Thierno Alassane Sall
PASTEF OPTE POUR LA MAGOUILLE
Le Bureau de l’Assemblée, agissant exclusivement dans l’intérêt de Pastef, vient d’annoncer aux Sénégalais que les crimes commis entre 2021 et 2024 ne seront pas jugés parce que cela coûterait trop cher à l’État du Sénégal
Je viens d’apprendre que le Bureau de l’Assemblée nationale a déclaré irrecevable notre proposition de loi portant abrogation de l’amnistie de 2024, au motif que son adoption aurait un impact budgétaire. Pastef s’agrippe au « coût financier » pour refuser que justice soit rendue et que toute la lumière soit faite.
D’emblée, dans leur précipitation à s’engouffrer dans cette forfaiture, les députés de Pastef membres du bureau ont littéralement violé la procédure législative prévue à l’article 60 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Selon cette disposition, après réception des projets et propositions de loi, le président de l’Assemblée nationale doit en donner connaissance à l’Assemblée, qui en constate le dépôt. Les Sénégalais peuvent eux-mêmes constater que ma proposition de loi n’a jamais été présentée devant l’Assemblée nationale. Le président de cette institution, dans une posture politicienne, a choisi de suivre une procédure qui lui est propre, en violant la loi pour satisfaire des intérêts purement partisans.
S’agissant de la déclaration d’irrecevabilité de ma proposition de loi abrogeant la loi d’amnistie, le régime Pastef s’inscrit une fois de plus dans une logique de banditisme d’État. Pour justifier cette décision, les députés de Pastef invoquent l’article 82, alinéa 2 de la Constitution, qui dispose que : « Les propositions et amendements formulés par les députés ne sont pas recevables lorsque leur adoption aurait pour conséquence, soit la diminution des ressources publiques, soit la création ou l’aggravation d’une charge publique, à moins que ces propositions ou amendements ne soient assortis de propositions de recettes compensatrices. »
Le Bureau de l’Assemblée nationale, agissant exclusivement dans l’intérêt de Pastef, vient donc d’annoncer aux Sénégalais que les crimes odieux commis dans notre pays entre 2021 et 2024 ne seront pas jugés parce que cela coûterait trop cher à l’État du Sénégal. C’est là l’usage le plus absurde du principe d’irrecevabilité financière jamais vu. Une absurdité comparable à celle qui consisterait à opposer ce même principe à une proposition de loi abrogeant la peine de mort, sous prétexte que l’incarcération des condamnés coûterait plus cher à l’État que leur exécution.
Le régime Pastef est tellement prévisible que nous savions qu’il s’accrocherait aux motifs d’irrecevabilité pour refuser l’abrogation de la loi d’amnistie. C’est pourquoi nous avions accompagné notre proposition de loi d’une note sur l’irrecevabilité financière, comme en atteste la lettre de transmission visée par le Secrétariat de l’Assemblée nationale. Dans cette note, nous rappelions que l’abrogation de l’amnistie ne diminuerait en rien les ressources publiques et n’entraînerait ni création ni aggravation d’une charge publique. Le Bureau de l’Assemblée nationale, verrouillé par Pastef, semble ignorer le sens même de cette disposition.
L’adoption de l’abrogation de l’amnistie n’aurait qu’une seule conséquence : la possibilité de juger les faits visés devant les juridictions sénégalaises. Nous avons soutenu qu’il n’y aurait aucune incidence financière majeure, car le Sénégal dispose déjà d’un budget dédié au bon fonctionnement de la justice. Et même si une incidence budgétaire existait, rien ne saurait justifier que la lumière ne soit pas faite sur ces crimes qui ont endeuillé notre pays.
Après leur agitation flagrante à la suite du dépôt de notre proposition de loi, le régime Pastef vient donc de confirmer aux Sénégalais qu’il refuse catégoriquement l’abrogation totale de la loi d’amnistie. Pastef/Jaay Doole opte donc, officiellement, pour la magouille et l’injustice, au vu et au su de tous.
Nous vous donnons rendez-vous ce jeudi lors d’une conférence de presse, pour de nouvelles révélations.
OUMOU WANE, NOUVELLE AMBASSADRICE ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE EN ITALIE
La Sénégalaise devient la figure de proue d'ItalAfrica Centrale pour quatre nations africaines. Sa mission : promouvoir des initiatives de coopération économique et attirer les investisseurs européens vers des marchés prometteurs
(SenePlus) - La Chambre de Commerce ItalAfrica Centrale renforce sa présence en Afrique de l'Ouest avec la nomination de Dr. Oumou Yaya Wane au poste de Directrice Générale déléguée, chargée de promouvoir les initiatives de coopération économique dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest.
Le mandat de Dr. Wane s'étend initialement sur trois pays stratégiques : "responsable de la promotion des initiatives de coopération économique dans la République de Côte d'Ivoire, dans la République du Sénégal et dans la République Islamique de Mauritanie", précise le document d'annonce. Cette zone d'influence couvre des économies majeures de l'Afrique occidentale francophone, positionnant Dr. Wane comme une figure clé des relations économiques italo-africaines.
Selon Oumou Wane, son champ d'action s'étendrait également à la Sierra Leone, élargissant ainsi sa sphère d'influence à quatre nations ouest-africaines. "Ces pays africains en voie d'émergence pour lesquels je souhaite trouver des débouchés et des capitaux, disposent de ressources en talents et infrastructures capables de séduire les investisseurs italiens et européens", souligne la nouvelle Directrice Générale déléguée.
Dans le cadre de ses nouvelles fonctions, elle sera chargée de mettre en œuvre plusieurs axes stratégiques clairement définis dans sa lettre de mission. Il s'agira notamment "promouvoir et d'organiser des activités de nature économique, sociale, scientifique et institutionnelle visant à approfondir la connaissance mutuelle et les échanges" entre l'Italie, l'Europe et les pays africains sous sa responsabilité.
Son rôle comprend aussi la promotion des "collaborations, des accords et des conventions entre les institutions et les entreprises opérant en Italie, en Europe et en Afrique", ainsi que l'organisation de "conférences, des réunions, des recherches et des événements à ces fins, en accord avec la présidence".
"L'Afrique n'est pas condamnée aux seconds rôles, il est grand temps qu'elle rentre dans la cour des grands et soit innovante en termes d'investissements !", estime la cheffe d'entreprise dans une déclaration reflétant sa détermination à repositionner le continent dans l'économie mondiale, non plus comme simple fournisseur de matières premières, mais comme partenaire innovant et stratégique.
Le président de la Chambre de Commerce ItalAfrica Centrale Alfredo Carmine Cestari souligne que cette nomination n'est pas le fruit du hasard mais "le résultat de l'amitié témoignée à la Chambre de Commerce, de l'engagement pris au fil des ans pour promouvoir les activités commerciales, entrepreneuriales et institutionnelles au niveau international".
L'institution, dont le siège principal est situé à Milan, dispose également de bureaux à Naples, Rome, Bruxelles, ainsi qu'en Afrique à Kinshasa, Pointe-Noire, Malindi et Luanda.
Pour Oumou Yaya Wane, cette nomination représente à la fois une reconnaissance internationale de son expertise et une plateforme pour concrétiser sa vision d'une Afrique plus intégrée et mieux positionnée dans l'économie mondiale.
COUP D'ARRÊT À THIERNO ALASSANE SALL SUR L'AMNISTIE
Le texte d'abrogation proposé par le député a été rejeté pour des raisons budgétaires. Les implications financières non compensées et l'absence d'étude d'impact ont été considérées comme des manquements rédhibitoires
(SenePlus) - Une décision ferme vient d'être rendue par le Bureau de l'Assemblée nationale concernant la proposition de loi introduite par le député Thierno Alassane Sall visant à abroger la loi d'amnistie adoptée sous la présidence de Macky Sall. Selon une annonce publiée ce mercredi 26 février sur la page Facebook du premier vice-président du Bureau, Ismaila Diallo, le texte a été rejeté pour "non-conformité budgétaire".
"Après examen du texte, il a été constaté que cette proposition ne respecte pas les exigences constitutionnelles en matière budgétaire, entraînant ainsi son rejet pur et simple", a déclaré le député.
Cette initiative législative, qui visait à revenir sur l'une des décisions controversées de l'ancien régime, s'est heurtée à des obstacles techniques majeurs. Le premier vice-président rappelle que "conformément à l'article 82 de la Constitution et à l'article 60 du RNI, toute proposition de loi susceptible d'entraîner une diminution des ressources de l'État ou une augmentation de ses dépenses doit impérativement être accompagnée de mécanismes de compensation financière."
Le Bureau a constaté une lacune majeure dans la proposition du député Sall : "le texte présenté ne prévoit aucune mesure compensatoire, rendant son adoption impossible sur le plan juridique et financier", précise l'annonce.
Au-delà de l'absence de mécanismes compensatoires, les membres du Bureau ont également pointé du doigt "une absence d'étude d'impact budgétaire", qualifiée par Ismaila Diallo d'"élément pourtant essentiel pour évaluer la faisabilité de toute initiative législative". Cette double insuffisance a donc conduit à déclarer la proposition "irrecevable", qui "ne pourra donc pas être soumise au débat parlementaire".
Le Bureau du parlement a laisse cependant une porte ouverte à une version amendée. "Face à ce rejet, Thierno Alassane Sall et ses partisans devront revoir leur copie s'ils souhaitent proposer une législation conforme aux exigences du Parlement et capable d'être adoptée par les députés", conclut Ismaila Diallo.
L’INTRIGANT SILENCE DU PDS
Ni le rapport accablant de la Cour des comptes, ni la levée de l'immunité parlementaire de Farba Ngom, ni même les licenciements massifs dans la fonction publique n'ont provoqué la moindre déclaration officielle du parti d'Abdoulaye Wade
Le mutisme du Pds intrigue au point que l’on ne manque pas de se demander ce qui pourrait l’expliquer. Aucune réaction de la part du Pds par rapport aux derniers développements de l’actualité politique. Du rapport de la Cour des comptes à la levée de l’immunité parlementaire du député Farba Ngom, l’opinion n’a eu droit à aucune sortie du parti de Me Abdoulaye Wade.
Le Parti démocratique sénégalais (Pds) est devenu, en l’espace de quelques mois, aphone sur la scène politique nationale. Une absence parlante et qui pousse plus d’un à s’interroger. Pourquoi ce silence du Pds face à la situation politique économique et sociale ? La formation politique du pape du Sopi, dirigée à distance depuis plusieurs années par son fils, Karim Meïssa Wade, n’a fait part d’aucune réaction par rapport aux derniers développements de l’actualité politique.
La publication du rapport de la Cour du compte relatif à la gestion des finances publiques de 2019 au 31 mars 2024 n’a pas amené les Libéraux à réagir. Pour des hommes politiques qui ont eu à gérer le pouvoir de 2000 à 2012 avec à leur tête l’ancien président de la République Abdoulaye Wade.
La levée de l’immunité parlementaire du député membre du Groupe parlementaire Takku Wallu Senegaal dont le Pds est membre, Farba Ngom, suivie de sa convocation par le Pool judiciaire dans une présumée affaire de blanchiment d’argent portant sur une somme de 125 milliards sur laquelle le député sera entendu demain, n’a pas fait bouger les militants et responsables libéraux.
Même la difficile situation que traverse le monde du travail, avec les nombreux licenciements opérés par le pouvoir et es nombreuses revendications non satisfaites, qui suscitent la révolte des organisations syndicales, n’a pas eu d’écho du côté des Libéraux. Tout comme les nombreuses arrestations de chroniqueurs, de citoyens et d’hommes politiques.
Le parti a-t-il reçu des consignes ou instructions fermes provenant de Doha où séjourne son lointain leader, Karim Wade ? Le Quotidien ne saurait le dire. Doyen des formations politiques qui totalise plus d’une cinquantaine d’années d’existence après sa création en 1974 par son leader charismatique Abdoulaye Wade, le Pds avait habitué son monde à réunir régulièrement ses instances nationales. L’organisation politique de Me Abdoulaye Wade s’était aussi illustrée par sa constance à se prononcer sur les questions d’intérêt national.
Ne faisant pas partie de la grande coalition de l’opposition lancée par Khalifa Sall et compagnie avec un nombre de 70 partis, mouvements politiques et organisations de la Société civile, le Pds, depuis un bon bout de temps, n’affiche plus sa position sur la situation politique. Contrairement à certains leaders et formations politiques de l’opposition, qui ne ratent pas l’occasion de s’en prendre au régime actuel en dénonçant sa démarche qui n’est autre, selon ces derniers, que de «chercher des excuses en masquant son incompétence», en désignant le régime sortant comme étant le responsable des difficultés que les Sénégalais sont en train de vivre.
Certains ne manqueront pas, avec le silence du Pds, de faire un rapprochement avec la visite rendue par Bassirou Diomaye Diakhar Faye à Karim Wade au cours d’un voyage du président de la République au Qatar où le fils de l’ancien président Wade séjourne depuis quelques années. La teneur des discussions qu’ils ont eues n’a pas été dévoilée. Mais cette rencontre intervient après le soutien apporté par le Pds à la Coalition «Diomaye Président» lors de la dernière élection présidentielle de mars 2024, contribuant ainsi à la victoire de cette coalition au premier tour de ce scrutin avec 54, 28% des suffrages. Alors que l’on s’attendait à voir le Pds faire alliance avec le régime actuel lors des dernières Législatives anticipées de novembre, ce parti choisit de rejoindre un ancien adversaire politique, l’ex-président Macky Sall, tête de liste nationale de la Coalition Takku Wallu Senegaal.
Un soutien à l’ancien président du Sénégal contre lequel s’étaient ligués des responsables du Pds comme Doudou Wade et Tafsir Thioye, entre autres, qui avaient décidé de se présenter sous la bannière de Sopi Senegaal avec comme tête de liste le dernier cité. Cela avait valu à ces derniers leur exclusion du Pds.
MACKY SALL VEND L’AFRIQUE À TRUMP
L'ancien chef de l'État a choisi l'Atlantic Council, influent think tank américain, pour délivrer un message qui tranche avec la perception trumpienne d'une Afrique dépendante et sous-développée
Macky Sall s’est positionné en fervent défenseur d’une « Afrique nouvelle, pleine d’opportunités » pour la nouvelle administration américaine de Donald Trump. Gageons que le discours de l’ancien président de la République du Sénégal soit entendu de vive voix par un Donald Trump qui a toujours considéré les Etats d’Afrique comme « des pays de merde ».
Le projet semble titanesque. Certains pourraient dire que le président Macky Sall prêche dans le désert. Parce que pour Donald Trump, l’Afrique est simplement composée de « pays de merde ». Le locataire de la Maison Blanche n’accorde guère peu d’importance au continent noir. Donald Trump, réélu pour un deuxième mandat à la Maison Blanche mercredi 6 novembre, n’a jamais montré d’intérêt pour le continent africain. Il ne s’y est jamais rendu au cours de son premier mandat, entre 2017 et 2021, et lors d’une réunion dans le bureau Ovale en janvier 2018, le Président américain avait affiché son mépris à l’égard des Etats africains et d’Haïti en les traitant de « pays de merde ». Sa seule action diplomatique marquante aura été, en décembre 2020, la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en contrepartie de l’ouverture par Rabat de relations diplomatiques avec Israël. Durant son premier mandat à la tête des Etats-Unis de 2017 à 2021, il n’a jamais mis les pieds dans un quelconque pays africain. Durant toute sa campagne électorale, Donald Trump n’a jamais prononcé un seul mot à l’endroit de l’Afrique. A son retour à la tête de l’administration américaine, dès le lendemain de sa prestation de serment, il prend près de 70 décrets qui impactent durement les activités d’aide au développement de l’USAID en Afrique. L’agence finance des programmes très variés, mais la santé est sans doute la plus grande inquiétude. En 2024, l’USAID a alloué un budget de quelque 35,4 milliards de dollars américains, dont 11,5 milliards destinés aux pays du continent africain. L’autre acte pris en direction du continent noir a été la décision de Trump le 13 février 2025 d’interrompre formellement toute aide à l’Afrique du Sud affirmant que la nouvelle loi foncière du pays viole les droits de l’homme de la minorité blanche du pays. Trump affirme que la nouvelle loi sud-africaine sur l’expropriation permet de confisquer sans compensation les terres agricoles appartenant à la minorité blanche.
Macky, le défi de vendre l’Afrique à Trump.
Alors comprenant bien cette phobie de Trump contre l’Afrique, Macky Sall n’en a pas moins décidé de vendre l’Afrique à la nouvelle administration américaine. « Comment reconfigurer l’engagement économique des EtatsUnis vis-à-vis de l’Afrique ». C’est à partir d’une telle problématique que l’ancien chef de l’Etat du Sénégal cherche à démontrer à l’administration Trump les opportunités offertes pour le continent noir pour les Etats-Unis. Ce lundi, depuis le Maroc, il donnait une leçon inaugurale d’Atlantic Council, un célèbre think tank américain ayant son siège à Washington. « Pour le continent africain, il serait intéressant de présenter l’Afrique dans son visage réel d’un espace de 30 millions de km2, une population d’un milliard 400 millions d’habitants projeté à 2,5 milliards en 2050, c’est un marché énorme qui, avec un partenariat diligent gagnant-gagnant, devrait permettre de développer des opportunités, de la richesse et d’avoir une prospérité partagée. Certes, il est clair que l’Afrique a des ressources importantes, mais aussi des défis comme la lutte contre le terrorisme, l’insécurité, de gouvernance. Mais si on considère les ressources dont recèle l’Afrique, comme les ressources minérales, les terres rares, les minéraux critiques et tous les minéraux dont on a besoin pour assurer une transition énergétique, l’Afrique a alors besoin d’un cadre rénové qui permettra une valorisation sur place, un investissement, une valeur ajoutée et des emplois. Une opportunité qui pourrait pousser les Américains à travailler dans une nouvelle perspective avec les Africains. Surtout regardons l’Afrique d’ici 20 à 25 ans, cela va être nécessairement un grand partenaire. L’Afrique va gagner tout comme les Etats-Unis. Donc un partenariat gagnant-gagnant. L’Afrique n’est plus dans une logique de tendre la main, dans une logique d’aide publique au développement. Puisque l’aide ne peut pas apporter les réponses attendues par les Africains. Le continent noir est trop grand pour dépendre de l’aide pour son développement. Sa population est trop grande et très jeune pour dépendre de l’aide. Il faut des mécanismes comme développer le marché des capitaux sur le continent, des jointventures. Un message d’espoir que je donne à la nouvelle administration Trump et le message que les Africains attendent de cette administration » a indiqué le Président Macky Sall.
DIOMAYE-SONKO IRA-T-IL JUSQU’AU BOUT ?
Les retards dans la mise en œuvre des promesses électorales alimentent la méfiance. Les nouvelles autorités peuvent-elles encore prouver leur détermination à faire la lumière sur les accusations contre le régime sortant ?
Le changement de régime au Sénégal n’a pas pour autant empêché la poursuite de la confrontation politique entre les nouveaux dirigeants et leurs prédécesseurs. A la différence qu’ici, contrairement aux années passées, c’est la bataille d’opinion qui fait rage dans les réseaux sociaux sur la reddition des comptes. Peut-on s’attendre à voir les nouvelles autorités respecter leur promesse de faire la lumière sur toutes les accusations portées sur le régime sortant ?
Le débat agité par le retard des nouvelles autorités à mettre en œuvre les grandes promesses électorales à savoir les solutions économiques et la reddition des comptes fait rage. Cela rappelle à bien des égards les premiers mois voire années de la gouvernance de Macky Sall. Après un début de tâtonnements, l’ex-chef de l’État rattrapé par la dure réalité de l’exercice du pouvoir, était contraint de changer d’approche pour être en phase avec le contrat pour lequel le peuple lui a fait confiance.
Mais sa stratégie au plan économique et politique s’est traduite par une série d’actes aux antipodes des attentes du peuple surtout au cours de son second mandat. Et la sanction était sans bavure. Son successeur au pouvoir Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko héritent du même sort dès leur entame malgré tout l’espoir qu’ils ont suscité. Leur fameux document référentiel pour le développement économique « Vision 2050 » tarde à se matérialiser. Est-ce le résultat d’une situation catastrophique dont ils ont héritée ou alors de la dure réalité de l’exercice du pouvoir ? Toujours est-il, le débat fait rage entre anciens et nouveaux tenants du pouvoir. Les premiers accusant le régime de Macky Sall de leur avoir laissé « un pays en ruines », les seconds qui s’en défendent comme ils peuvent et parlent d’un aveu d’échec que Ousmane Sonko et son camp essayent de dissimuler à travers de fausses allégations. D’où une véritable bataille d’opinion entre les deux camps.
Série de scandales de l’ancien régime...
Ecouter Ousmane Sonko s’exprimer sur la situation du pays, donne l’impression de quelqu’un qui peine à se défaire de sa tunique du farouche opposant qu’il a été durant les dix dernières années. Tellement la teneur du discours qu’il porte sur le régime précédent n’a pas varié. Cela peut bien sûr s’expliquer pour quelqu’un qui, une fois au cœur de la République, s’aperçoit que les proportions dans lesquelles ses prédécesseurs ont pillé le pays dépassent largement celles qu’il avait prédites. C’est pourquoi même dans sa posture de Chef du gouvernement, il ne rate pas l’occasion de les désigner comme principaux responsables de la situation économique héritée. Tout est parti lors de sa toute première rencontre avec la presse. Lors de ce face à face, Ousmane Sonko a fait des révélations très graves en accusant Macky Sall d’avoir « menti le peuple ». Ce, disait-il, à travers la falsification des montants sur la dette et des chiffres portant sur la croissance.
Ces faits gravissimes, ajoutés aux scandales fonciers concernant plusieurs sites à travers le territoire national impliquant plusieurs pontes de l’ancien régime, ont contribué à se faire une idée sur le niveau de prédation de nos ressources.
Face à ces allégations, l’ancien parti au pouvoir s’était défendu bec et ongles en accusant le PM de vouloir leur porter la responsabilité de son échec. Depuis, on assiste à une bataille d’opinion à laquelle se livrent les deux camps à travers tous les espaces médiatiques. Pour les partisans du Pastef « l’absence d’une marge de manœuvre », d’une dette difficilement soutenable, d’un taux de croissance dévoyé sont le fait du régime de Macky Sall qui a orchestré un banditisme d’État sur nos finances publiques. Ce, en référence à des dossiers comme celui de son jeune frère Aliou Sall sur les contrats de pétrole, de son beau-frère Mansour Faye sur les fonds Force COVID-19, des 94 milliards de Mamour Diallo, des 45 milliards pour l’achat des armes, des affaire PRODAC et Bictogo, de la réfection du Building Administratif, des nombreuses surfacturations notées sur les marchés publics etc. Cette chaîne de carnage financier corroborée avec les résultats du rapport publié par la Cour des comptes et dont les chiffres dépassent largement ceux annoncés par le PM, renseignent sur le niveau de scandales perpétrés par ceux qui avaient promis « la gestion sobre et vertueuse ».
Sonko, à l’épreuve des VAR...
Les réseaux sociaux devenus nouveau champ de confrontation version électronique ont été largement utilisés par les camps du pouvoir et de l’opposition dans la bataille d’opinion sur la situation que traverse le pays. A travers des plateaux, la diffusion de « lives » sur les réseaux sociaux et d’images, chaque camp essaye de prendre le dessus sur l’autre. L’un pour donner du crédit à ses accusations et l’autre pour les nier en bloc. Dans cet exercice de communication à distance, les Aperistes n’ont pas été du tout, tendres avec l’actuel PM. Qu’ils considèrent comme un manipulateur qui a nargué le peuple pour venir au pouvoir.
Pour étayer leurs accusations, ils ont publié des VAR montrant Ousmane Sonko faire des promesses jusque-là pas encore mises en œuvre (train de vie de l’État, emploi des jeunes, coût de la vie… ) ou faire des déclarations qu’il a niées (position sur la caisse noire). La compilation de plusieurs de ces images n’a pas manqué de susciter des vagues de commentaires où chacun y va avec ses propres interprétations. Pour eux, il n’y a pas à chercher loin, le chef du gouvernement se trouve dans une impasse et essaye à travers des attaques et menaces de museler l’opposition.
Sur la reddition des comptes, ils demandent au leader du Pastef d’arrêter de s’alarmer et de mettre en branle la machine judiciaire. D’ailleurs à chaque sortie du gouvernement, ils ont répliqué par un point de presse pour démonter en toute pièce les accusations des autorités sur la situation financière du pays.
De leur côté, les Pastefiens ne réclament pas plus que l’application de la loi dans toute sa rigueur pour juger ceux qu’ils appellent « les voleurs de la République », « criminels », « bandits de long chemin » ... Leurs doléances portent également sur l’accélération des procédures qu’ils jugent trop lentes pour sanctionner tous ceux qui se sont enrichis sur l’argent du contribuable, qui ont commandité la tuerie de personnes lors des dernières manifestations ou à l’emprisonnement des milliers de citoyens. Ils ont aussi soutenu que parmi ces personnes, l’ex-chef de l’État Macky Sall qu’ils considèrent comme étant le maître d’œuvre de toutes ces exactions doit faire l’objet d’une extradition pour s’expliquer devant le peuple.
En tout état de cause, le dernier mot revient aux nouvelles autorités sur la nécessité ou non d’aller jusqu’au bout de leurs promesses sur le devoir de rendre compte. Mais si on en croit aux propos du PM de vendredi dernier devant le parlement, il y a lieu de croire que rien ne sera plus comme avant sur cet aspect. Il l’a fait savoir dans sa réponse très salée à l’ancien ministre et actuel député Abdou Karim Sall « Tout le monde a droit à la parole sauf vous de l’ancien régime. Vous avez pillé le pays et vous êtes responsables de la situation actuelle que nous vivons. Ne croyez pas qu’on a renoncé aux poursuites. Cela n’a même pas encore débuté... Toi-même tu devrais te taire car tu es mêlé dans des dossiers et tu comprends bien ce que je dis. Et tu dois rendre comptes… », lui a-t-il dit
Cette réplique qui en dit long sur la détermination de l’actuel Premier ministre à donner suite à l’une des promesses phare de campagne est-elle suffisante comme assurance ? La suite nous édifiera.
QUELLE CEDEAO APRÈS LE DÉPART DE L’AES ?
Pour arriver à une CEDEAO des peuples en 50 ans, après le retraire du Mali, du Burkina Faso et du Niger qui ont créé l’Alliance des Etats du Sahel (AES), Thierno Souleymane Diop Niang, a fait quelques recommandations et remarques
Ndeye Aminata Cisse et Mariame Djigo |
Publication 26/02/2025
Pour arriver à une CEDEAO des peuples en 50 ans, après le retraire du Mali, du Burkina Faso et du Niger qui ont créé l’Alliance des Etats du Sahel (AES), le chercheur en relations internationales et géopolitiques, Thierno Souleymane Diop Niang, a fait quelques recommandations et remarques. Il présentait hier, mardi 25 février, une communication en marge de la conférence préparatoire à la célébration du cinquantenaire de la CEDEAO qui est prévue au mois de mai prochain.
Présentant une communication sur « Les orientations stratégiques : quelle CEDEAO en 50 ans après le départ de l’Aes ? », Thierno Souleymane Diop Niang, chercheur en relations internationales et géopolitiques, a souligné la nécessité de réécrire l’histoire de cette institution. Selon lui, cela signifie quitter la chambre d’échos qui est investie par un cercle restreint gouvernant plus de 400 millions de citoyens et mettre le curseur sur les réalisations effectuées depuis sa naissance en 1975, au bénéfice des citoyens dans plusieurs domaines. Il propose de mettre à la disposition des citoyens toutes les informations nécessaires à leur compréhension de l’entité régionale, en rapport à ses prérogatives, son organisation, sa vision. Et cela, avec un investissement conséquent dans les outils de communication, d'intelligence artificielle, pour ramener la confiance et doter de moyens intellectuels les jeunes pour résister aux endoctrinements et particularismes qui s’affirment en temps de crise. Il s’agit également de réaliser la souveraineté technologique à long terme.
Le chercheur suggère d’investir dans la culture et l’éducation pour une connaissance et entente des peuples. « Les curricula n'intègrent pas la guerre du Biafra, les guerres civiles en Sierra Leone ou au Liberia. Il faut des programmes dynamiques de leadership pour former et inciter à un engagement volontaire des jeunesses de la CEDEAO, des universités ou Think tank ouest africaines », at-il soutenu.
Sur le plan politique, il estime que le retrait des pays de l’AES est tangible sur le papier. Il invite la CEDEAO à travailler pour les ramener dans le giron régional, en faisant de cette organisation une entité infra-institutionnelle sous la coupe de la CEDEAO. M. Niang trouve qu’une réforme du Parlement de la CEDEAO est fondamentale, pour assurer un vote direct des citoyens de la zone à choisir leurs représentants. Cela peut accélérer la CEDEAO des peuples.
Le chercheur propose par ailleurs la mise en place imminente d’une force militaire stratégique par une synergie des Etats. « La fin de la démocratie électorale qui soigne des fièvres politiques passagères, reste passive face aux vrais défis et aspirations des populations, notamment un système éducatif et sanitaire performant etc. », a-t-il laissé entendre. Sur le plan économique, il signale que l’effectivité d’une monnaie commune ou unique par fusion de l’UEMOA et CEDEAO permettrait de financer l’économie de la région, de prévenir les déficits et d’harmoniser les règles budgétaires. « L’endettement avec des devises étrangères gonflent le service de la dette et fragilise les économies de la région qui sont parmi les plus précaires du monde », indique-t-il. Selon lui, la construction d’infrastructures notamment des autoroutes pour relier les villes de la CEDEAO, faire circuler les produits et services au sein d’un potentiel marché de 400 millions de consommateurs, est une opportunité pour accroître le PIB de la région et créer une classe moyenne capable de générer de la richesse endogène. « Cela passe fondamentalement par une politique fiscale commune qui favorise une répartition équitable de la fiscalité entre les entreprises de la CEDEAO, les accompagne dans leur implémentation et évolution aux premières années de création », a-t-il relevé..
Par ailleurs, il a fait remarquer que le potentiel fiscal est sous exploité, ce qui empêche une optimisation des ressources de la région. Selon lui, il faut capter ces niches fiscales et les orienter vers une industrialisation de la région. Ainsi, renverser la balance des économies ouest-africaines irriguées par la fiscalité de porte et l’aide publique au développement. De son point de vue, une gouvernance économique efficiente peut libérer les immenses potentialités, lutter contre les flux financiers illicites que le rapport de Thabo Mbeki définit comme supérieurs à l’aide publique au développement.
LE FDR CHERCHE SES MARQUES
Le Front censé incarner la résistance face au pouvoir Pastef, semble déjà en panne de dynamisme trois semaines après sa création officielle, faisant naître des questions sur sa capacité à proposer une alternative crédible
Lancé en grande pompe le 9 février dernier, le Front pour la défense de la démocratie et de la République (Fdr) qui regroupe environ 76 partis de l’opposition suscite déjà des interrogations. En effet, près de trois semaines après sa mise sur pied, le nouveau front qui a été boycotté par beaucoup de ténors de l’opposition (Pds, Nouvelle responsabilité d’Amadou Ba, Parti de l’unité et du rassemblement, Gueum Sa Bopp, la République des valeurs, les Serviteurs de Pape Djibril Fall) s’illustre par son absence totale dans le débat public sur l’actualité brûlante de ces derniers jours.
Apeine lancée, la nouvelle coalition de l’opposition sénégalaise dénommée Front pour la défense de la démocratie et de la République (Fdr) a-t-elle déjà pris du plomb dans l’aile ? Cette question mérite bien d’être posée au regard du silence qui entoure ce nouveau front qui voulait « donner forme et contenu à la résistance du peuple sénégalais contre les politiques néfastes du pouvoir Pastef ».
En effet, depuis son lancement en grande pompe, le dimanche 09 février, ce nouveau front de l’opposition composé sur le papier d’environ 76 partis se distingue par son absence du débat public. Ses responsables n’ont tenu aucune activité encore moins fait de prises de position publiques sur l’actualité brûlante de ces derniers jours, dominée par la situation dite chaotique des finances publiques. Cette situation qui serait liée à la poursuite des concertations en interne autour des instances et du plan d’action, d’après certains responsables du Fdr qui annoncent par ailleurs le démarrage imminent des activités de leur organisation avec la tenue d’une première manifestation, suscite toutefois des interrogations sur la viabilité de cette organisation.
Composé pour l’essentiel des formations politiques issues de l’ancienne coalition au pouvoir, Benno Bokk Yakaar dont l’ex-parti au pouvoir, l’Alliance pour la République (Apr), et de la coalition Yewwi askan wi, le Front pour la défense de la démocratie et de la République (Fdr) fait déjà face à plusieurs défis dont le boycott du Parti démocratique sénégalais (Pds) et d’autres ténors de l’opposition. Pour sa part, le parti libéral a officiellement justifié son absence de ce front par son agenda de re dynamisation de ses instances. « La décision du Parti démocratique sénégalais (Pds) de ne pas intégrer ce nouveau front de l’opposition se justifie par notre agenda.
En effet, après les élections législatives, nous avons décidé d’organiser une tournée incessamment dans toutes les fédérations de notre parti pour évaluer ensemble et voir comment redynamiser le Pds », a expliqué la secrétaire générale à la communication du Pds, Nafy Diallo. Et de poursuivre : « C'est juste ça parce que quand on sort d'une élection, il n'y a pas longtemps, on doit aller voir toutes les fédérations pour évaluer et essayer d’apporter des solutions aux manquements. On a donc décidé de se concentrer sur le parti, pour le redynamiser, le massifier mais surtout le réorganiser. Notre position n’a rien à voir avec l'histoire du front. C’est juste que, pour le moment, on est vraiment dans la réorganisation de notre parti. C’est un choix qu’on a fait et ce n’est rien d’autre. C’est tout ! ».
Le Pur, Gueum Sa Bopp, la République des valeurs, les Serviteurs de Pape Djibril Fall et la Nouvelle responsabilité, aussi aux abonnés absents du FDR
Il faut souligner que le Pds n’est pas le seul parti politique de l’opposition à tourner le dos au nouveau front. En effet, plusieurs autres ténors de l’opposition ont également opté pour le boycott. Il s’agit entre autres du Parti de l'unité et du rassemblement (PUR), du mouvement Gueum Sa Bopp, de la République des valeurs de Thierno Alassane Sall, les Serviteurs de Pape Djibril Fall mais aussi de la Nouvelle responsabilité de l’ancien Premier ministre, Amadou Ba, par ailleurs candidat malheureux arrivé deuxième derrière l’actuel chef de l’Etat lors de la présidentielle du 24 mars dernier. D’ailleurs, le cas de l’ancien Premier ministre Amadou Ba a été le plus spectaculaire. Bien que le nom d'Amadou Ba figure parmi les 71 leaders de partis membres fondateurs de ce nouveau front, des sources proches de la « Nouvelle Responsabilité » ont déclaré que ce dernier ne peut s'associer avec des gens qui l’avaient abandonné lors des dernières élections présidentielles et législatives anticipées.