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24 novembre 2024
Politique
PAR Abdoul Aziz Diop
PARLEMENTARISME ARCHAÏQUE
En cas de confusion des pouvoirs du fait de l’hégémonie de Pastef, la Constitution n’aura d’existence que sur le papier. Une majorité absolue pour Sonko garantit à ce dernier une hyperpuissance politique dont il usera sans garde-fous
Depuis le 2 avril 2024, Bassirou D.D. Faye est le président de tous les Sénégalais pour avoir été élu au suffrage universel direct et égal. Incarnant à lui tout seul une institution de la République, le président Faye est au-dessus de la mêlée depuis sa démission (symbolique) de son parti Pastef.
En direction des législatives anticipées du 17 novembre 2024, Ousmane Sonko mit fin à la coalition Diomaye Président au profit exclusif de Pastef, se préparant ainsi à un contrôle politique absolu dont il se servira pour se donner les moyens de faire sa dictée perpétuelle au président comme ce fut le cas plus d’une fois :
- refus du rituel de la DPG malgré l’invite du président à se conformer à la Constitution ;
- limogeage de deux présidents d’organe consultatif (CESE et HCCT) ;
- dissolution de l’Assemblée nationale ;
- communication sur les finances publiques antérieure à la publication des résultats définitifs de l’audit correspondant par la Cour des comptes, juridiction supérieure habilitée ;
- digression téléguidée de la ministre de la Femme et des Solidarités, Maïmouna Dièye, assurant un cadre de Pastef d’une protection en haut lieu dans le dossier rocambolesque de l’électrification de 1600 villages dans les régions de Saint-Louis, Louga, Kaffrine, Tambacounda et Kédougou ;
- lancement médiocrement enthousiasmant pour le président de la stratégie nationale de développement Sénégal 2050 dont le condensé de 20 pages ne refuserait pas le titre de Plan Baobab Émergent (PBE) au terme de six mois de palabres bien gardées sous l’imposant arbre de nos terroirs.
Le dérèglement institutionnel permanent est le symptôme de l’’anti-institutionnalisme pathologique de Sonko dont pâtira inéluctablement le chef de l’État en cas de contrôle de l’Assemblée nationale par le futur parti-État Pastef.
Sonko (50 ans) est l’aîné de six ans plus âgé que Diomaye (44 ans). Si le jeunisme, érigé en véritable doctrine politique d’exaltation de la jeunesse au détriment des paliers vers le sommet de la pyramide des âges, l’emporte logiquement sur d’autres considérations, le plus jeune président du Sénégal depuis 1960 ne devrait rien craindre. Or tout le monde sait que Sonko ne l’entend pas cette oreille, préférant occuper tout le terrain au détriment de son cadet trop bien élevé pour jaser comme son premier ministre.
Pour tout dire, une majorité absolue pour Sonko garantit à ce dernier une hyperpuissance politique dont il usera sans garde-fous à son profit exclusif.
Le recul démocratique que constitue ce scénario devrait être assez alarmant pour les électrices et les électeurs du 17 novembre 2024 pour les inciter à créer, par leur vote, l’équilibre des principales forces en lice dont l’Assemblée nationale, cruellement balafrée par les deux premières années de la XIVe législature, a vraiment besoin pour jouer pleinement son rôle d’impulsion du débat démocratique dans un véritable régime de séparation des pouvoirs. En cas de confusion des pouvoirs du fait de l’hégémonie de Pastef, la Constitution n’aura d’existence que sur le papier, faisant de la XVe législature celle d’un parlementarisme archaïque et fatal pour les tissus politique, économique et social et culturel de la Nation.
Candidat aux législatives anticipées du 17 novembre 2024, Abdoul Aziz Diop est le septième sur la liste nationale de la coalition Mànkoo Liggéeyal Senegaal dirigée par son président, l’ingénieur en génie civil Souleymane Ndiaye.
MALAISE À EMEDIA
Après cinq mois sans salaire, les employés ont décidé de conserver toute activité pendant une semaine. Cette grève, débutant le 21 octobre 2024, est un cri d'alarme lancé à une direction jugée sourde aux revendications
(SenePlus) - Les travailleurs d'E-media ont décidé de suspendre toutes leurs activités pour une semaine à partir du lundi 21 octobre 2024. Cette décision radicale intervient après près de cinq mois sans salaire, selon un communiqué publié par le Syndicat de la Section-Synpics Emedia .
Le syndicat dénonce l'inaction de la direction générale depuis la publication de leur précédent communiqué mercredi dernier. Ce "manque de respect et cette absence de considération" signifie, pour les employés, que leurs revendications sont loin d'être satisfaites.
La grève s'appuie sur l'article L115 du code du travail sénégalais, qui stipule que les paiements mensuels doivent être effectués au plus tard huit jours après la fin du mois de travail. Passé ce délai, le syndicat affirme que le travailleur est en droit de rester chez lui par faute de moyens.
L'appel à la grève concerne l'ensemble du personnel : journalistes, cadres, monteurs, animateurs, photographes, chauffeurs, techniciens et agents de surface. Le syndicat les invite solennellement à suivre ce mot d'ordre pour "le combat de notre dignité".
Le communiqué se conclut sur un appel à l'unité : "C'est le moment ou jamais ! Cette violation de nos droits les plus élémentaires doit s'arrêter. Nous et nous seuls pouvons combattre cette injustice."
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NOTRE LIGNE SOUVERAINISTE EST INTACTE
Le Pastef n’a rien renoncé de ses idéaux de panafricanisme, de souverainisme, d’anti colonialisme et d’anti impérialisme, soutient Alymana Bathily, sociologue des médias, militant du Pastef et éditorialiste de SenePlus.
La ligne politique du Pastef demeure la même. Le Parti n’a rien renoncé de ses idéaux de panafricanisme, de souverainisme, d’anti colonialisme et l’anti impérialisme, soutient Alymana Bathily, sociologue des médias et militant du Pastef et éditorialiste de SenePlus.
Panafricanisme, souveraineté, anticolonialisme, indépendance, anti impérialisme… ce sont quelques-uns des thèmes politiquement vendeurs sur lesquels le Pastef s’est construit depuis des années et a battu campagne jusqu'à accéder au pouvoir en mars 2024.
Mais parfois, en tant qu’opposant on peut être saignant et percutant et une fois aux affaires, on peut être vite confroné par la réalité de l’exercice du pouvoir quant à la faisabilité des promesses faites.
Dans le cas de Pastef, est-ce que ces thèmes qui lui étaient si chers le sont toujours en tant que parti au pouvoir ? Est-ce qu’il peut s’affranchir de la collaboration de certains partenaires ? Les Sénégalais se sentent-ils concernés par ces problématiques au-delà des militants du pastef ? Nous avons posé ces questions à Alymana Bathily, un militant à la base du Pastef, sociologue des médias et éditorialiste de SenePlus.
Selon lui, le Pastef n’a rien renoncé de ses idéaux de panafricanisme, de souverainisme, d’anti colonialisme et l’anti impérialisme. Les Sénégalais auraient même adopté selon lui ces problématiques professées par le Pastef. Dans la suite de l’entretien accordé à SenePlus, il reprécise et réaffirme la profession de foi de foi du Parti au pouvoir.
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LE SÉNÉGAL À L'HEURE DES CHOIX DIFFICILES
Selon l'expert financier Mohamed Dia, les deux premières années du régime de Diomaye seront consacrées à un "nettoyage des écuries d'Augias", laissant peu de marge pour les promesses électorales
"C'est comme gravir l'Everest avec des pinces", a lancé M. Dia, illustrant la difficulté de la tâche qui attend les nouvelles autorités. Selon lui, le pays est pris en étau entre un déficit budgétaire abyssal de 10,4% du PIB et une dette publique écrasante de 76,3%, héritage empoisonné du régime précédent.
L'expert prévient : les deux premières années seront consacrées à un "nettoyage des écuries d'Augias financières", laissant peu de marge pour les promesses électorales. "C'est comme vouloir courir un marathon après s'être cassé les deux jambes", image-t-il.
Dia tempère les espoirs placés dans les ressources naturelles, appelant à la prudence dans les négociations avec les multinationales. "Ne tuons pas la poule aux œufs d'or par gourmandise", prévient-il.
L'industrialisation, présentée comme la panacée, se heurte à la réalité d'un secteur privé national anémique. "C'est comme vouloir construire un gratte-ciel avec des allumettes", ironise l'expert.
Face à ces défis titanesques, Mohamed Dia appelle à la patience et à la transparence. "Le développement est un marathon, pas un sprint", conclut-il, invitant les Sénégalais à se préparer pour un long et difficile chemin vers la prospérité.
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LE PASTEF, UNE BASE SOCIALE LIMITÉE ?
Le Dr Mohamed Lamine Ly, membre du PIT et allié du Pastef, invite le parti au pouvoir à élargir sa base sociale, en essayant de rallier les travailleurs et plus globalement les syndicats, restés en marge de la lutte depuis le début, à sa cause.
Mohamed Lamine Ly est membre du Parti de l’indépendance et du travail (PIT) depuis 1979. Chroniqueur passionné d’écriture, il anime le blog de Nixor Tine. Loin des caméras, il a longtemps préféré l’exercice solitaire de partage de ses analyses à travers son blog. L’homme de gauche a exceptionnellement accepté de répondre aux questions de SenePlus Tv sur les premiers pas du nouveau régime, les Législatives anticipées, la gouvernance, etc.
Mohamed Lamine Ly fait partie de ceux qui veulent que soient opérées les réformes de l’intérieur de cette formation politique. Ce qui les a poussés à créer "Dolele PIT". Dans cet entretien avec SenePlus, Mohamed Ly jette un regard sur l’attitude de la nouvelle opposition, affiche enthousiasme et optimisme quant à la reprise en main du pays par le nouveau régime.
Membre de la coalition Diomaye Président et soutien affiché du régime actuel, Mohamed Lamine Ly se compte parmi les alliés périphériques du pouvoir. Un choix qui lui permet de garder une certaine liberté de parole afin de continuer à critiquer librement la gouvernance quand il le faut, afin de pousser les dirigeants à mieux faire.
Le militant de gauche prône l’éthique en politique, il critique la transhumance intéressée des acteurs/actrices politiques. Surtout ceux qui guettent le début de la 25e heure pour vite franchir l’autre rive et rejoindre le camp des favoris en espérant avoir un retour sur investissement en termes de partage de gâteau.
Séduit par la promesse de rupture des Patriotes africains pour l’éthique et le Travail (Pastef), la politique de souveraineté clamée à cor et à cri, il ne comprend pas l’attitude de la nouvelle opposition qui de par sa posture ne semble pas vouloir que les choses chance pour le Sénégal.
Par contre, il regrette que les travailleurs ne se fussent et ne se soient toujours mobilisés pour soutenir le combat de Sonko dont, lui, estime que c'est bien au-delà de la politique. Puisque c’est avant tout « une question de liberté». Ainsi, Dr Ly encourage le Pastef, à tenter de rallier maintenant les syndicats à sa cause parce qu’un vrai « Jubbanti » ne saurait se faire sans l’ensemble des forces sociales.
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FRANÇOIS MITTERRAND, L'ARCHITECTE OUBLIÉ DE LA FRANÇAFRIQUE
Dès les années 50, le futur président échafaudait déjà les plans d'un empire colonial rénové. Sa stratégie ? Un fédéralisme de façade pour mieux conserver l 'influence française
Dans son dernier ouvrage "L'Afrique d'abord. Quand François Mitterrand voulait sauver l'empire français", le journaliste et historien Thomas Deltombe lève le voile sur une facette méconnue de l'ancien président français. Loin de l'image du décolonisateur qu'il s'est forgé, Mitterrand apparaît comme l'un des principaux artisans du néocolonialisme français en Afrique.
Deltombe révèle comment, dès les années 1950, Mitterrand a orchestré une refonte subtile de l'empire colonial. Sa stratégie ? Abandonner l'assimilation au profit d'un fédéralisme calculé, octroyant une autonomie de façade tout en maintenant une mainmise française.
Le pacte scellé en 1952 avec Félix Houphouët-Boigny, figure clé de l'Afrique francophone, marque la naissance de la "Françafrique". Cette alliance stratégique visait à étouffer les mouvements indépendantistes tout en préservant les intérêts français.
Paradoxalement, Mitterrand s'est farouchement opposé au projet d'Eurafrique, craignant que l'intégration européenne ne dilue l'influence française sur le continent africain. Une posture qui souligne sa vision d'un "pré carré" africain exclusivement français.
L'ouvrage de Deltombe déconstruit également le mythe du Mitterrand décolonisateur. Après son éviction du pouvoir en 1958, l'ancien ministre aurait pu réécrire son rôle, masquant son opposition fondamentale à l'indépendance des colonies africaines.
En fin de compte, "L'Afrique d'abord" invite à reconsidérer l'héritage de Mitterrand et à réexaminer les fondements de la politique africaine de la France. Une lecture essentielle pour comprendre les racines profondes de la Françafrique et ses répercussions actuelles.
par Ousseynou Nar Gueye
NOUS NE LAISSERONS PLUS LE MONOPOLE DE L'ILLÉGALITÉ À PASTEF
L'activité de "Pastèque" (pastèque car toujours rouge de colère et de rage, et plein de pépins) à Dakar Arena samedi est illégale. Mais nous ne les laisserons pas violer tout seuls la loi en matière d'interdiction de propagande un mois avant la campagne
Cette activité du parti au pouvoir "Pastèque" (pastèque car toujours rouge de colère et de rage, et plein de pépins) à Dakar Arena ce samedi est illégale.
Mais nous ne les laisserons pas violer tout seuls la loi en matière d'interdiction de propagande un mois avant le début de la campagne électorale officielle.
S'ils la violent, nous en ferons de même.
Pastef et Ousmane Sonqueault nous ont tellement habitués à enjamber allègrement les prescriptions de la loi à la façon d'un Donald Trump tropical, au point que nous leur croyons permises leurs pires inepties, y compris le viol des consciences (sans parler de la corruption de personnes mineures, pour parler euphémistiquement).
La loi est pourtant très claire : "il est interdit, à partir du vendredi 27 septembre, toute propagande déguisée ayant pour support les médias nationaux, publics et privé en perspective des élections législatives anticipées du 17 novembre. La période interdite de précampagne s’étend du vendredi 27 septembre 2024 à 00 heure au samedi 26 octobre 2024 à minuit.
J'en attendais et j'ai appelé à ce que le CNRA nouvellement dirigé par mon ami M.O.N, Mamadou Oumar Ndiaye, agisse et sévisse, pour qu'aucun média ne publicise la tenue de ce meeting et qu'il ne soit pas couvert par la presse, y compris par Jotna TV.
J'en appellais aussi au ministère de l'Intérieur du Général Jean-Baptiste Tine, bien qu'il soit dans le GOS d'Ousmane Sonko, Gouvernement Ouvriers Spécialisés.
Au total, en cette période de drame à Bakel et dans la Falémé, à Kédougou, il était indécent que Pastef tienne des activités de politique politicarde.
J'en appellais enfin à la CENA et au Conseil Constitutionnel.
Je dénonce aussi avec vigueur l'arrestation de mon doomou baay Bougane à Bakel. Puisque l'État et son administration censée impartiale ne font rien : nous ne laisserons plus le monopole de l'illégalité à Pastef.
Ousseynou Nar Gueye est candidat aux élections législatives du 17 novembre 2024.
LA MORT, ULTIME TABOU DU POUVOIR EN AFRIQUE
À travers l'exemple de Paul Biya et d'autres chefs d'État, François Soudan explore, dans un éditorial percutant, les conséquences dévastatrices du déni face à la mort pour la stabilité des nations
(SenePlus) - Dans un éditorial percutant publié dans Jeune Afrique (JA), François Soudan, patron de la rédaction, aborde un sujet sensible : la nécessité pour les dirigeants africains de longue date d'accepter leur finitude et de préparer leur succession. L'article prend comme point de départ une fausse annonce du décès du président camerounais Paul Biya, âgé de 91 ans, pour explorer les enjeux liés à la santé et à la mortalité des chefs d'État africains.
Soudan rappelle que la dissimulation de l'état de santé des dirigeants n'est pas l'apanage de l'Afrique. Il cite des exemples historiques tels que Georges Pompidou, Léonid Brejnev et Mao Zedong, dont les maladies ont été cachées au public. Cependant, il souligne que cette pratique est particulièrement problématique dans des pays où la stabilité politique dépend largement de la personne au pouvoir.
L'éditorialiste met en lumière le contraste entre cette tradition de déni et l'obligation de transparence qui devrait prévaloir. Il salue les initiatives de certains dirigeants, comme le président béninois Patrice Talon et le roi Mohammed VI du Maroc, qui ont choisi de communiquer ouvertement sur leurs problèmes de santé.
Selon Soudan, la réticence des chefs d'État africains à considérer leur propre mort s'enracine dans des croyances culturelles profondes. Il s'appuie sur les travaux de l'anthropologue Louis-Vincent Thomas pour expliquer que, paradoxalement, bien que les Africains soient généralement mieux préparés à affronter la mort que les Occidentaux, leurs dirigeants semblent particulièrement angoissés par cette perspective.
L'article explore la notion de "bonne" et de "mauvaise" mort dans l'idéologie funéraire africaine. Une bonne mort implique de mourir sur ses terres, après avoir mis ses affaires en ordre et préparé sa succession. En revanche, mourir loin de chez soi, dans un hôpital étranger, est considéré comme une mauvaise mort, porteuse de stigmates néfastes pour la collectivité.
François Soudan insiste sur l'importance d'une "mort maîtrisée" pour les dirigeants africains. Il soutient qu'une transition du pouvoir bien préparé est essentielle pour maintenir la paix civile et éviter le chaos. L'éditorialiste met en garde contre les conséquences désastreuses d'un refus de planifier sa succession, et compare cette attitude à un "lent naufrage" qui entraînera inévitablement les proches et les affidés du dirigeant.
L'article se termine sur une note solennelle, évoquant l'incertitude et l'angoisse ressenties par les Camerounais lors de la fausse annonce du décès de Paul Biya. Soudan conclut en appelant les chefs d'État à faire preuve de responsabilité en préparant leur succession de leur vivant, affirmant qu'un "chef digne du rang ne saurait entraîner les siens" dans l'inconnu de sa mort.
À travers cet éditorial, François Soudan lance un appel pressant à la lucidité et à la responsabilité des dirigeants africains de longue date. Il les exhorte à briser le tabou de leur propre mortalité pour assurer une transition pacifique et ordonnée du pouvoir, dans l'intérêt de leurs nations et de leur héritage politique.
BOUGANE ACCUSÉ D'ENTRAVE AU CONVOI PRÉSIDENTIEL
D'après les autorités, l'opposant a ignoré les instructions des gendarmes lui demandant de marquer un arrêt momentané pour des raisons de sécurité. L'homme politique aurait re fusé, décidant de forcer le passage avec son cortège
(SenePlus) - Le Haut Commandement de la Gendarmerie nationale a levé le voile sur les circonstances de l'interpellation de Bougane Gueye Dany, survenue ce samedi 19 octobre 2024 près de Bakel.
Selon le communiqué officiel, l'incident a débuté vers 13h40 lorsque le cortège de l'opposant, composé de 13 véhicules et en provenance de Semme, a été arrêté au poste de gendarmerie de Bondji. Les forces de l'ordre lui auraient demandé de marquer un arrêt momentané pour des raisons de sécurité, afin de laisser passer le convoi du président de la République.
L'intéressé aurait catégoriquement refusé de se conformer aux instructions, décidant de forcer le passage et invitant le reste de son cortège à le suivre. Cette décision a conduit le commandant de la compagnie de gendarmerie de Bakel à faire intervenir un peloton de l'Escadron de Surveillance et d'Intervention (ESI) en renfort.
L'interception du convoi de Bougane Gueye s'est finalement produite au niveau du pont de Tourime, un village situé à 12 km de Bondji, sur la route de Bakel. Interpellé pour refuser d'obtempérer, Bougane Gueye a été immédiatement conduit auprès de l'officier de Police judiciaire compétent à la brigade de gendarmerie de Bakel.
Le communiqué précise que le procureur de la République près le Tribunal de Grande instance de Tambacounda a été informé de la situation.
TAKKU WALLU FULMINE
Face aux inondations qui frappent le pays, l'opposition dénonce l'inaction du gouvernement et sa répression des initiatives de solidarité. La coalition exige la libération de Bougane Gueye et appelle à la résistance
Dans le communiqué ci-dessous, Takku Wallu Sénégal dénonce à la fois l'incompétence du gouvernement face aux inondations meurtrières et sa répression brutale envers l'opposition. La coalition pointe l'arrestation de Bougane Gueye et les violences contre des opposants venus en aide aux sinistres.
"Au moment où notre pays est en proie à des inondations mortelles résultant de la crue du fleuve Sénégal, Ousmane Sonko et sa bande d’immatures organisent le meeting de la honte à ‘’Dakar Aréna’’, infrastructure qu’ils ont toujours tenté de caricaturer. Pourtant l’Anacim, depuis plusieurs mois, avait alerté mais ce régime incompétent a choisi délibérément d’abandonner les populations à leur sort.
Parallèlement des Sénégalais mus par le bien-être des populations sont auprès des sinistrés notamment les responsables locaux de Takku Wallu dans ces zones immergées.
Parmi ces dignes Sénégalais, se trouvent les membres de la coalition ‘’Sam Sa Kaddu’’ qui étaient en route pour rallier Bakel aux fins d’apporter leur soutien aux sinistrés. Malheureusement, le régime en place qui se distingue par ses dérives autoritaires et dictatoriales a utilisé la gendarmerie nationale pour bloquer, lâchement, à 12 kilomètres de Bakel, leur cortège. Les membres de la délégation ont été gravement brutalisés, particulièrement notre sœur Anta Babacar Ngom et notre frère Bougane Gueye arrêté sans aucun motif. Ces images qui sont en train de faire le tour du monde sont une balafre de plus à notre démocratie, à notre pays.
Il faut rappeler que ni le président Bougane Gueye, ni la coalition Sam sa Kaddu, opposition républicaine n’ont fait d’appel à l’insurrection ou d’appels à déloger le président de la République régulièrement élu.
La coalition Takku Wallu Senegal dénonce vigoureusement cet acte barbare qui dénote d’un recul démocratique notoire et d’une tentative délibérée de confiscation des libertés au Sénégal.
La coalition Takku Wallu Senegal exige la libération immédiate du président Bougane Guèye, investi sur la liste nationale de la coalition ‘’Sam Sa Kaddu’’. Elle appelle les Sénégalais à rester debout pour faire face à ces tentatives permanentes de musellement et de confiscation des droits constitutionnels de chaque Sénégalais d’aller et de venir, mais également leur droit de s’opposer. En effet, la Constitution en son article 58 « garantit aux partis politiques qui s’opposent à la politique du Gouvernement le droit de s’opposer ».