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24 novembre 2024
Politique
LE CNRA FIXE LES CONDITIONS D’ORGANISATION DU TEMPS D’ANTENNE
On en sait un peu plus sur les conditions d’organisation du temps d’antenne qui sera accordé aux différentes listes de candidats aux élections législatives anticipées du 17 novembre prochain.
Le président du Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA) a tenu hier, jeudi 17 octobre, une réunion d’échanges sur les conditions d’organisation du temps d’antenne dans les médias publics avec les mandataires de 41 listes retenues pour les législatives anticipées du 17 novembre prochain, en présence du Dg de la Radiotélévision sénégalaise (Rts), Pape Alé Niang. Aux termes des échanges, il a été retenu trois (03) minutes par jour pour chaque liste et l’enregistrement des premières déclarations des candidats se fera exclusivement dans les studios de la RTS à partir du jeudi 24 octobre.
On en sait un peu plus sur les conditions d’organisation du temps d’antenne qui sera accordé aux différentes listes de candidats aux élections législatives anticipées du 17 novembre prochain. Chacune des 41 listes retenues pour ces élections législatives anticipées aura droit à trois (03) minutes par jour pour convaincre les Sénégalais. En effet, convoqués par le nouveau président du Cnra, le doyen Mamadou Oumar Ndiaye hier, jeudi 17 octobre en réunion d’échanges sur les modalités de production et de diffusion des émissions de propagande électorale dans les médias publics, avec le nouveau Dg de la Radiotélévision sénégalaise (Rts), Pape Alé Niang, les mandataires des 41 listes ont largement approuvé ces 3 minutes.
C’est la coalition Farlu qui va ouvrir le bal du premier passage à la RTS, lequel sera clôturé par la Coalition « Sopi Sénégal ». S’agissant de la liste du parti au pouvoir, Pastef, elle vient à la 20ème position tandis que la Coalition Diam ak njarin conduite par l’ancien Premier ministre, Amadou Ba, est à la 17e. La coalition Samm sa kaadu, avec comme tête de liste l’actuel maire de Dakar, Barthélémy Toye Dias est 25e et passera avant la coalition Takku wallu Sénégal (TWS) dirigée par l’ancien président Macky Sall qui est à la 37e position. Lors de ces échanges, le président de la Cnra, se basant sur la décision de son prédécesseur lors des législatives de 2017 où on avait 47 listes, avait proposé deux (02) minutes avant de valider la contreproposition des mandataires. Outre la durée des éléments de campagne électorale, cette rencontre a également permis de déterminer les conditions de productions des dits éléments. Ainsi, il a été retenu que l’enregistrement des premières déclarations des candidats se fera exclusivement dans les studios de la RTS à partir du jeudi 24 octobre, avec une première diffusion prévue le 27 octobre. Prenant la parole, le doyen Mamadou Oumar Ndiaye rappelant les règlements et modalités à respecter, a également insisté sur le fait que seuls les candidats inscrits sur les listes sont concernés par ce temps d’antenne. Par ailleurs, il s’est engagé à envoyer aux différents mandataires par voie électronique un tableau de diffusion, pour dit-il, assurer la transparence et l’organisation.
De son côté, le Directeur général de la RTS a réaffirmé l’engagement de l’organe public non seulement à respecter les modalités convenues mais aussi à assurer une couverture optimale des listes. Sous ce rapport, il a invité les 41 mandataires à une nouvelle réunion le lundi 21 octobre prochain pour, dit-il, renforcer la coordination et améliorer l’organisation et la communication entre les différentes parties prenantes de ces élections.
Lors des dernières élections législatives du 31 juillet 2022, c’est le président Macky Sall qui avait fixé ce temps d’antenne à la radio et à la télévision publiques des candidats aux législatives à cinq minutes par jour et par liste du dimanche 10 juillet 2022 à zéro heure au vendredi 29 juillet 2022 à minuit. En 2017, lors des législatives du 30 juillet, les 47 listes et coalitions de partis en lice avaient bénéficié chacune d’un temps d’antenne de deux minutes, arrêté par l’ancien président du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA), Babacar Touré, en accord avec les représentants des 47 listes et coalitions de partis présents à une rencontre avec le président de l’organe de régulation.
par Amadou Bakhaw Diaw
COMME POUR LA SEINE, LA CRUE DU FLEUVE SÉNÉGAL EST MESURÉE À HAUTEUR D’HOMME
A l’image de la statue du Zouave sous le pont Alma, on aimerait voir une statue de la Linguere Ndate Yalla Fatim Yamar Mbodj sous le pont Faidherbe pour mesurer le niveau de la crue à Saint-Louis
En France depuis plus de 150 ans, une statue en pierre d’un soldat appelée zouave, située sous le pont de l'Alma à Paris permet d'un seul coup d'œil d'évaluer le niveau du fleuve la Seine lors des crues. Et les Parisiens ne s’en privent de mesurer la montée des eaux de la Seine en notant quand le Zouave a les pieds dans l'eau, cela veut dire que la Seine est en crue, mais que celle-ci n'est pas dangereuse.
Chaque partie de son corps, (chevilles, genoux...), est ensuite un repère pour établir l'importance de la montée du fleuve.
Nous avons une tradition similaire au walo. Pour mesurer le niveau de crue (Mbënd) du fleuve (jukk), on utilise des expressions relatives à la taille humaine :
Une très faible crue
Mbënd’um bët’u tank
(La crue a atteint le niveau de la cheville)
Une crue moyenne Mbënd’um Ndigg
(La crue a atteint la hauteur de la hanche)
Une crue de déluge
Mbënd’um tufaan
(La crue a atteint le niveau des paupières)
L’observation de la crue est très importante pour mesurer l’étendue des surfaces à emblaver pour les cultures de décrue lorsque le fleuve retourne dans son lit.
A l’image de la statue du Zouave sous le pont Alma, on aimerait voir une statue de la Linguere Ndate Yalla Fatim Yamar Mbodj sous le pont Faidherbe pour mesurer le niveau de la crue à Saint-Louis.
Au niveau de la jupe jusqu’à une crue catastrophique que la pipe d’honneur disparaîtra sous les eaux.
Amadou Bakhaw Diaw est président Mbootaayu Léppiy Wolof.
AFFAIRE CONTRE MOUSTAPHA GUIRASSY
J'exige du ministre de l'Éducation de me payer le principal, les dommages et intérêts pour l'utilisation qu'il fait depuis 2018, de la propriété intellectuelle, de ma création : l'acronyme, le nom et la signification du parti SET, "Sénégal En tête"
Je suis Ousseynou Nar Gueye. Aujourd'hui, cela fait un mois jour pour jour, qu'il m'a reçu dans son bureau ministériel de l'Education nationale, le 17 septembre 2024.
J'accuse. J'accuse Moustapha Guirassy, devant l'opinion nationale et internationale, et surtout devant la justice de notre pays, en laquelle j'ai foi, si tant est que besoin.
Comme évoqué entre autres sujets lors de mon audience avec lui, sujet sur lequel il a fait du dilatoire et du mutisme, j'exige de Moustapha Mamba Guirassy de me payer le principal, les dommages et les intérêts pour l'utilisation qu'il fait depuis 6 ans et demi, soit depuis mars 2018, de la propriété intellectuelle, de ma création originale : l'acronyme, le nom et la signification du du parti SET, "Sénégal En tête".
Toutes choses que je lui ai fournies après que son nom de parti SUD (Sénégalais Unis pour le Développement) créé par sa collaboratrice Coralie Briand, ait fini de faire flop et d'irriter la presse et l'opinion nationale, du fait que ce nom SUD renvoyait à des soupçons d'irrédentisme et à une collusion avec le MFDC, d'autant que Moustapha Guirassy est un Diakhanké du Sud-Est (Kédougou).
Je lui demande par mesure conservatoire de cesser d'utiliser le nom de parti SET Sénégal En tête jusque paiement du précédent, et aussi de ce qu'il me devra suite à ma future cession de droits de propriété intellectuelle pour l'avenir, sur ce nom; toutes choses dont j'estime le préjudice moral et financier à plusieurs dizaines de millions de FCFA.
Je demande à ses cadres et militants de parti de ne pas continuer à se rendre complices de cette forfaiture qui se déroule en continu.
Je n'étais pas salarié de M. Guirassy au moment de la fourniture du nom de parti SET, et même cela n'aurait pas pu suffire pour qu'il s'en approprie indûment et sans frais, sans autre forme de procès.
Oui, j'ai travaillé comme Conseiller Technique N°3 au ministère de la Communication dirigé par Guirassy de 2010 a 2012, puis à son Groupe IAM de 2012 à 2017.
Je l'appelle à se rendre à Canossa, après qu'il ait fait le mort (le Maure?), fait la sourde oreille aux canaux amiables, y compris à travers des membres de son parti
Aussi, nous nous retrouverons au tribunal compétent de Dakar, assistés de nos avocats respectifs.
Devant cet état de fait désolant, infamant pour lui et persistant à mon préjudice, je suis désormais de ceux qui pensent que M. Guirassy n'est plus légitime à donner des leçons de morale et à gérer les ceux qui s'occupent d'améliorer l'intellect et de construire les affects de nos chères petites têtes crépues, au sein de l'Education Nationale, corps dans lequel j'ai servi avec enthousiasme et abnégation pendant deux années comme jeune fonctionnaire, à l'âge de 23 ans avant de reprendre mes études supérieures et de changer de carrière
Jub. Jubal. Jubanti ? Il faut que Guirassy Jub té Jubal. Moi, j'ai bien la ferme volonté de faire en sorte que soit Jubanti M. Moustapha Guirassy.
Vive la Justice. Vive la République. Vive le Senégal
VOTER POUR L’ANCIEN RÉGIME, C’EST CONDAMNER LE SÉNÉGAL AU RECUL, SELON BOUBACAR CAMARA
Le leader du parti Tabax, a affirmé son soutien à Pastef pour les prochaines législatives, avertissant qu'un retour de l'opposition à l'Assemblée nationale serait un "recul pour le pays"
Boubacar Camara, leader du parti Tabax (Construire), a, exprimé son soutien à la liste de Pastef pour les élections législatives à venir. Selon lui, confier l’Assemblée nationale à l’opposition, incarnée par l’ancien régime de Macky Sall, serait un « recul pour le pays » et un frein à la réalisation de la vision du président Bassirou Diomaye Faye et du Premier ministre Ousmane Sonko.
Invité de l’émission Champ Contre Champ de la RTS ce jeudi, Boubacar Camara a souligné que les Sénégalais ont montré leur confiance dans le nouveau régime en votant pour Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko lors de l’élection présidentielle. Pour lui, le peuple a sanctionné l’ancien régime, « accusé de mauvaise gouvernance », comme en témoigne le résultat du scrutin du 24 mars dernier. Il a appelé les électeurs à maintenir cette dynamique en offrant à Pastef une majorité absolue à l’Assemblée nationale, condition essentielle pour concrétiser les projets ambitieux du nouveau gouvernement.
Pour Boubacar Camara, accorder la majorité à l’opposition serait un retour à une gouvernance marquée par le « chaos » et les pratiques qu’il juge néfastes de l’ancien régime. Il met en garde contre les risques de laisser l’Assemblée nationale sous l’influence de l’opposition, qualifiant ce choix d’« obstacle à la rupture systémique » nécessaire pour un « nouveau départ ».
Le leader de Tabax a réitéré son soutien total à la vision « Sénégal 2050 », portée par Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko, une vision qu’il décrit comme étant axée sur la justice, la compétence et la prospérité du pays.
« Nous sommes prêts à faire bloc avec Pastef pour une victoire éclatante lors des législatives », a-t-il déclaré. Selon lui, le Sénégal doit choisir entre « une rupture pour un Sénégal souverain, juste et prospère » et la continuité d’un système qu’il qualifie de « parasitaire ».
M. Camara a appelé les Sénégalais à entériner cette rupture lors des élections législatives du 17 novembre 2024. « Si nous n’enterrons pas ce système, le développement du Sénégal restera une chimère », a-t-il averti, insistant sur la nécessité de tourner définitivement la page d’une gouvernance qu’il décrit comme étant à l’origine de la pauvreté et de l’insécurité dans le pays.
Boubacar Camara a également exhorté les Sénégalais à faire preuve de patience et à ne pas juger trop rapidement les actions du nouveau régime, qu’il estime encore trop jeune pour faire l’objet d’un bilan exhaustif. « Il est trop tôt pour tirer des conclusions », a-t-il insisté, tout en affirmant que la priorité est désormais de garantir une majorité à Pastef afin de permettre au gouvernement de travailler efficacement pour répondre aux aspirations du peuple.
SENEGAAL KESE DÉCHIRE L’AGENDA 2050
"Entre impréparation et incongruités" : c'est le constat sans appel que dresse la Coalition à propos du nouveau référentiel. Elle dénonce un Plan de Radotage pour Obnubiler la Jeunesse, les Électeurs, et de Tromperie (Projet)
"Entre impréparation et incongruités" : c'est le constat sans appel que dresse la Coalition Senegaal Kese-Amérique du Nord à propos de l'Agenda National de Transformation 2050. Dans l'analyse fouillée ci-dessous, le collectif pointe du doigt les nombreuses failles du document présenté par le gouvernement sénégalais, remettant en question la crédibilité du fameux "projet" du Pastef.
Enfin, le gouvernement du Sénégal vient de rendre publique sa vision à travers le « Sénégal 2050 : Agenda National de Transformation » (ANT). Sur la forme, la divulgation officielle de l’ANT vient confirmer, au peuple sénégalais, que le « projet » était une chimère. Sur le fond, le référentiel rendu public présente de nombreuses incongruités et incohérences.
Le « Projet » ou Plan de Radotage pour Obnubiler la Jeunesse, les Électeurs et de Tromperie (Projet)
Pendant 10 ans, comme une ritournelle, le « projet », prêt à l’emploi, rédigé par plus de 4 000 experts allait être la potion magique qui permettrait au Pastef, aussitôt arrivé au pouvoir, de faire disparaître, illico presto, tous les maux, calamités et prévarications dont souffre le Sénégal. Notamment le chômage endémique des jeunes, la cherté du coût de la vie, les inondations récurrentes, la dégradation du système éducatif, le pillage des ressources naturelles, le bradage des ressources minières, etc. Il a fallu attendre plus de six mois, après son installation, pour que le gouvernement daigne lever un coin de voile sur ce qu’il présente comme son référentiel des politiques publiques pour le prochain quart de siècle. Cela a été long et il a fallu un décisif coup de main d’un cabinet de stratégies et de conseils pour y arriver. Même si le Premier ministre affirme que le responsable de ce cabinet est « venu dans un élan patriotique offrir sa contribution dans cette phase d'élaboration du référentiel », il demeure important, au nom de la transparence dont se targuent nos dirigeants actuels, que toutes les clarifications soient apportées sur le travail accompli par ce cabinet notamment s’il a été rétribué par l’État ou non. Et, dans l’affirmative, dire comment a-t-il été sélectionné et combien a-t-il été payé pour ses prestations ?
Nombreux ont été les Sénégalais surpris et interloqués de voir le responsable de ce cabinet de stratégies et de conseils présenter les grandes lignes du « projet » en lieu et place du représentant ou du coordonnateur des 4 000 cadres qui l’auraient élaboré. Plusieurs militants et souteneurs inconditionnels du gouvernement n’ont pu cacher leur désappointement et leurs désillusions. Certains n’ont pas hésité à exprimer le sentiment de trahison qui les habitent après avoir assisté à cette cérémonie irréaliste en ayant une pensée pieuse pour les nombreux jeunes qui avaient sacrifié leur vie en étant convaincus de l’existence du « projet » et de son caractère salvateur pour le Sénégal. Des victimes dont le sacrifice s’est révélé inutile. En définitive, le « Projet » s’est révélé, dans la réalité, comme un Plan de Radotage pour Obnubiler la Jeunesse, les Électeurs et de Tromperie (PROJET). Un plan qui a obnubilé, c’est-à-dire qui s’est accaparé de l'esprit, de la pensée et du raisonnement des populations, plus spécifiquement ceux des jeunes, de manière à les priver de discernement et de lucidité ainsi que de cultiver la haine et la détestation de l’autre.
La présentation du projet « Sénégal 2050 » plus d’un mois après la dissolution de l’Assemblée nationale confirme, a posteriori, que derrière tout le cirque médiatique et politique, volontairement orchestré autour de la Déclaration de politique générale (DPG) que devait effectuer le Premier ministre, n’était qu’un simple bluff pour soustraire celui-ci à une obligation constitutionnelle, car, en vérité, il n’était pas prêt !
Il y a quelques semaines, le gouvernement présentait la situation de l’économie sénégalaise à l’aide de chiffres provisoires. Ce qui a valu au Sénégal une dégradation de sa note de crédit par l'agence de notation Moody's qui la fait passer de « Ba3 » (perspective stable) à « B1 » (sous surveillance). Ce qui constitue une atteinte à la réputation financière du pays avec son cortège de conséquences négatives dans l’immédiat notamment le renchérissement du coût de l’emprunt et la baisse de l’attractivité des investissements. Avec la présentation de la vision « Sénégal 2050 », le gouvernement récidive avec un référentiel provisoire et incomplet. Cette propension du gouvernement à faire des communications institutionnelles sur la base de chiffres et/ou documents provisoires démontre son manque de professionnalisme et renseigne sur son degré d’impréparation pour conduire les affaires du pays.
Entre impréparation et incongruités
Plusieurs incongruités et incohérences, et pas des moindres, sont décelées dans la présentation de la vision « Sénégal 2050 », tant il manque de cohérence entre l’objectif final visé, à savoir la transformation systémique du pays, et les voies que compte prendre le gouvernement pour y arriver. À titre illustratif, quelques-unes de ces incongruités et incohérences sont données ci-dessous :
« La vision Sénégal 2050 est assise sur un pacte national » (ANT, p. 7) : cela est une fausseté, car un pacte signifie un accord formel (écrit). Lorsqu’on parle de « pacte national », cela suppose la conclusion d’un accord entre toutes les forces vives de la Nation. Dans le cas du « Sénégal 2050 », aucun segment de la société n’a été associé à la démarche d’élaboration du référentiel. C’est la critique la plus répandue formulée par une partie des forces sociales notamment la société civile et les organisations syndicales. Le référentiel divulgué est le fruit du travail d’une poignée de personnes. Une œuvre qui se voudrait transformatrice, s’accompagne d’une implication et d’une participation de toutes les parties prenantes concernées. C’est cela qui faciliterait l’adhésion des parties prenantes aux politiques qui vont découler du référentiel ainsi que leur appropriation, puis leur mise en œuvre. En effet, sur les 18 496,83 milliards FCFA dont l’État du Sénégal aura besoin pour financer son plan quinquennal de développement 20252029, les 14,1 % seraient attendus du secteur privé et les 23,6 % proviendraient des Partenariats Public-Privé (PPP). En valeurs absolues, pas moins de 5 700 milliards de francs CFA sont attendus du secteur privé pour assurer le financement du plan. Il est, par conséquent, absurde et illogique de ne pas associer ce secteur privé dans la démarche d’élaboration d’un référentiel dont la mise en œuvre des politiques et programmes qui en seraient issus dépendrait de sa contribution. C’est pourquoi, il est apparu étonnant, voire inexplicable d’avoir constaté l’absence des deux principaux responsables du patronat sénégalais (CNP et CNES) à la cérémonie officielle de présentation du référentiel » ;
Un référentiel qui comporte plusieurs dimensions manquantes : il est étonnant de constater, dans une œuvre qui se voudrait transformatrice de toute la société sénégalaise sur une période de 25 ans que des questions aussi importantes que celles liées à la culture ou à la gestion de notre mémoire collective à travers une prise en charge adéquate de nos legs historiques et patrimoniaux. La culture et la mémoire collective doivent accompagner toute œuvre transformatrice d’une société, car permettant notamment de sauvegarder son identité et son histoire, des signes qui distinguent celle-ci du reste du monde. Ces importantes lacunes montrent, à suffisance, l’absence d’une approche globale, holistique et systémique ;
Omerta sur la politique monétaire à mener. L’œuvre de transformation systémique de l’économie sénégalaise, de façon « souveraine et patriotique » ne pourrait se faire sans que notre pays ne dispose d’une marge de manœuvre quant à l’utilisation de la monnaie comme instrument de politiques économiques. Or, rien n’a été dit sur la souveraineté monétaire du Sénégal. Un non-dit qui cache des ambiguïtés qui mériteraient d’être levées ;
Un modeste taux de croissance moyen prévisionnel de 6,5 à 7%, entre 2025 et 2029. Avec un tel taux de croissance, il serait illusoire de penser aboutir à une transformation systématique de l’économie sénégalaise au bout des 25 ans projetés. En effet, l’histoire économique enseigne que toutes les Nations qui se sont transformées s’adossaient sur des taux de croissance à deux chiffres !
Il serait illusoire de croire à des résultats différents tout en utilisant les mêmes vieilles recettes qui ont toutes échouées avec de surcroît moins de talent qu’auparavant. Nous ne sommes pas condamnés à la médiocrité. En définitive, ce nouveau référentiel “provisoire”, présenté en grande pompe, n’avait que pour seul objectif la volonté de faire miroiter aux populations un semblant de « Projet » pour continuer à les tromper. Les prochaines élections législatives ne feront pas exception.
MAMOUDOU IBRA KANE CRITIQUE L’APPEL DE SONKO AU FINANCEMENT DE LA CAMPAGNE DE PASTEF
Le leader du mouvement Demain c’est maintenant estime que cette démarche vise à dissimuler les véritables sources de financement du parti et propose plutôt une collecte pour soutenir les Sénégalais face aux mesures d’austérité annoncées.
Le leader du mouvement « Demain c’est maintenant », Mamoudou Ibra Kane, a réagi à l’appel du Premier ministre Ousmane Sonko, qui a sollicité les ministres, les directeurs généraux et les Sénégalais à contribuer au financement de la campagne du parti Pastef en vue des législatives prévues le 17 novembre 2024.
Mamoudou Ibra Kane estime que cette demande vise à dissimuler l’origine réelle des financements du parti.
Sur sa page X, il a exprimé ses préoccupations : « L’appel de Sonko aux ministres, DG et autres gestionnaires de l’argent public à financer la campagne de Pastef est un clin d’œil pour inciter le DG de la CDC, une caisse réputée très liquide, à faire davantage. Le Premier ministre cherche-t-il à camoufler les véritables sources de financement de son parti ? »
Kane a également suggéré que le gouvernement devrait plutôt organiser une collecte de fonds pour soutenir les Sénégalais qui s’apprêtent à affronter des mesures d’austérité imminentes.
Il a souligné que, paradoxalement, le FMI, autrefois critiqué, est devenu une référence pour les « souverainistes », alors qu’il leur demande désormais de supprimer les subventions.
par Ndiaga Gueye
LA DÉMOCRATIE EN TROMPE-L'ŒIL
Le scrutin du 17 novembre 2024 exclura au moins cinq millions d'électeurs, élira des députés sans véritable légitimité démocratique et maintiendra une répartition des sièges inéquitable
Malgré le constat, au sortir de l’élection présidentielle du 24 mars 2024, d’un processus électoral biaisé qui prive de vote des millions d’électeurs Sénégalais, et d’un système électorale inéquitable qui crée des majorités fictives (non conforme à la réalité), il n’a pas été observé l’amorce d’une quelconque dynamique de réformes électorales en vue des législatives du 17 novembre 2024.
Plutôt que de s’engager, conformément à sa promesse du 3 avril 2024, dans un dialogue inclusif pour des reformes électorales qui garantissent que la voix de chaque électeur Sénégalais compte dans le choix des représentants du peuple, nous libérant ainsi d’élections au suffrage censitaire, le nouveau président s’est plutôt attelé avec célérité à organiser des législatives huit (8) après la présidentielle de mars 2024.
Se pose alors la question de savoir si les conditions qui permettent au peuple de s’exprimer ont été créées par des reformes qui tendent à rendre les élections plus démocratiques, suite à l’évaluation du processus électoral et du système électoral du scrutin du 24 mars 2024.
Au-delà des justificatifs avancés pour dissoudre l’Assemblée Nationale, la véritable motivation est de profiter des effets des scrutins de proximité, c’est-à-dire, de l’agencement temporel, planifié et décidé, entre l’élection présidentielle et les élections législatives, qui produit des effets d’entraînement notoires de la présidentielle sur le scrutin législatif.
En effet, les scrutins de proximité et le scrutin majoritaire à un tour ont toujours accouché systématiquement d’une large majorité parlementaire au Sénégal, et que les effets de l’introduction d’une portion congrue de proportionnelle sont minimes et sans effets. Sous cet angle, le nouveau président tirera avantage du scrutin de proximité, mais aussi, de la position qu’il occupe dans l’espace politique, faisant figure de « vainqueur de Condorcet », pour obtenir, dans quelques semaines, une large majorité parlementaire.
Il apparait déjà dans une estimation des résultats des législatives du 17 novembre 2024 que la coalition politique au pouvoir, sur la base des résultats par département de l’élection présidentielle du 24 mars 2024 obtiendrait une majorité absolue à l’Assemblée nationale avec 105 députés. Il est à noter que c’est un exercice toujours fragile, qui incite à la prudence quant aux projections de résultats annoncés.
Des élections législatives anticipées sont donc organisées, 8 mois après la présidentielle de 2024, sans aucune réforme du cadre légal et institutionnel, ni du système électoral, ni du processus électoral. La gouvernance des élections en vigueur depuis les législatives de 2007 est maintenue tel quel.
Le scrutin du 17 novembre 2024 sera ainsi marqué par l’exclusion du vote d’au moins cinq millions d’électeurs, des députés élus par une minorité d’électeurs qui ne peuvent prétendre à la légitimité démocratique et enfin par une répartition des sièges de députés déséquilibrée produisant des inégalités de suffrages contraires à la Constitution.
Le Décret n° 2024-1982 du 13 septembre 2024 portant répartition des sièges de députés à élire au scrutin majoritaire départemental pour les élections législatives anticipées du 17 novembre 2024 stipule le maintien de la même répartition des sièges que celle retenue pour les dernières élections législatives de 2022.
Par voie de conséquence, une répartition de sièges qui non seulement est inégalitaire, mais en sus, elle ne tient pas compte de l’accroissement de la population est utilisée. Une telle décision indique qu’en sus des limites de l’article L.151 sur la méthode à utiliser, des données démographiques périmées sont la base statistique de répartition des sièges de députés à élire au scrutin majoritaire départemental des législatives de 2024.
L’évolution démographique aurait dû conduire à une nouvelle répartition des sièges pour atténuer la répartition disproportionnelle des législatives de 2022. Dans cette perspective, le département de Mbacké, étant le plus peuple du Sénégal, obtiendrait le plafond de sept (7) députés plutôt que Dakar dont la population a baissé.
Le département de Goudiry avec une population de 170 816 habitants, atteignant ainsi le quotient national, disposerait de deux (2) députés plutôt que d’un (1). Celui de Rufisque passant de 592 630 à 822 105 habitants bénéficierait de quatre (4) députés à l'instar de Thiès, 880 266 habitants, plutôt que de deux (2).
Comment justifier que le département de Pikine avec une population de 758 554 habitants puisse avoir 5 députés pendant que Rufisque avec 822 105 habitants et Keur Massar 759 849, n'en compte que deux (2).
En outre, on ne peut pas expliquer que des départements parmi les plus peuplés, tels que Rufisque (822 105), Keur Massar (759 849), Kaolack (665 008), Tivaouane (650 067), Nioro du Rip (513 181), Podor (487 220), Louga (477 887) puissent avoir le même nombre de deux (2) députés que les départements les moins peuplés : Medina Yoro Foula (185 575), Goudomp (188 537), Sedhiou (193 867), Bakel (190 501), Koumpentoum (199 457).
Enfin, ces écarts de représentations sont encore plus importants entre Sénégalais vivant dans le territoire national et ceux vivant à l’étranger. Comment expliquer que les départements de l’Afrique australe, de l’Asie et Moyen Orient avec un nombre d’électeurs respectifs de 3 379 et 3 615 peuvent chacun élire un (1) député pendant qu’une partie de la population des départements de Keur Massar au nombre de 589 849 et de Kaolack de 495 008 ne peuvent pas élire un (1) député. De même, comment justifier que 652 105 habitants de Rufisque et 480 067 de Tivaouane ne peuvent pas élire un (1) député alors que 30 909 électeurs du département d'Afrique du centre et 23 054 d'Amérique Océanie peuvent le faire.
Il découle ainsi de l’analyse que les écarts de représentativité observés aux législatives de 2022 sont creusés. D’abord, par la non prise en compte de la croissance démographique des départements, et ensuite par la différence de base de répartition des sièges entre les départements du territoire national et ceux de l’extérieur. Ces déséquilibres importants de la répartition des sièges entre départements produisent ensuite des écarts d’influence d’un électeur à l’autre, autrement dit, des inégalités de suffrage. Par conséquent, des atteintes au respect de l’égalité de représentativité.
La règle de la représentation minimale de deux députés pour tout département ayant 170 000 habitants et le recours aux électeurs pour repartir les sièges à l’étranger sont inconstitutionnels car ayant des effets qui dérogent au principe d’égalité de suffrage consacré par l’article 3 de la Constitution.
Aux termes de l'article 1er de la Constitution, la République du Sénégal « assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction d’origine, de race, de sexe, de religion. ».
Que l'article 3 de la Constitution dispose, dans son premier alinéa, que « la souveraineté nationale appartient au peuple sénégalais qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum » et, dans son troisième alinéa, que « Le suffrage peut être direct ou indirect. Il est toujours universel, égal et secret. ».
Qu'il résulte donc de ces dispositions que les députés de l'Assemblée nationale élus au suffrage universel direct, doivent l’être sur des bases essentiellement démographiques selon une répartition des sièges de députés respectant autant que possible l'égalité devant le suffrage car l’égalité parfaite est impossible à atteindre.
Attendu que le deuxième alinéa de l'article L.151 du code électoral dispose que «Les départements dont la population est égale ou supérieure à 170.000 habitants obtiennent au moins deux (2) sièges. ». Que l’emploi de cette règle produit d’importants déséquilibres dans la répartition des sièges entre départements entraînant ensuite des écarts d’influence d’un électeur à l’autre, autrement dit, des inégalités de suffrage. Qu'il s'ensuit que les dispositions précitées sont contraires à la Constitution.
Attendu que le 1er alinéa de l'article L.151 du code électoral dispose que « Le nombre de députés à élire dans chaque département est déterminé par décret en tenant compte de l’importance démographique respective de chaque département. » ; et, dans son troisième alinéa, que « Le nombre de députés à élire dans chaque département de l’extérieur du pays est déterminé par décret en tenant compte de l’importance de l’électorat de chaque département. ».
Que ces dispositions, qui permettent de déterminer, de manière différente selon les circonscriptions, les bases démographiques à partir desquelles sont répartis les sièges de députés, méconnaît le principe d'égalité devant le suffrage. Qu'il s'ensuit que ces dispositions sont à considérer comme contraires à la Constitution.
Une vérification de la loi par rapport aux critères constitutionnels s’impose afin que soit intégralement censuré le décret n° 2024-1982 du 13 septembre 2024 portant répartition des sièges de députés à élire au scrutin majoritaire départemental pour les élections législatives anticipées du 17 novembre, qui n'a pas assuré au mieux l'égalité devant le suffrage dans la répartition des sièges entre les départements.
Légiférer sur une nouvelle méthode de découpage ou redécoupage électoral qui ne soit pas infectée de logiques partisanes, à des fins électoralistes, s’avère ainsi indispensable. Plus de « Gerrymandering » et plus de « Malapportionment » dans la carte électorale afin d’augmenter les conditions de victoire. In fine, plus de carte électorale réalisée en l’absence de toute règle et contrôle constitutionnel.
Pour une démocratie par et pour le peuple, pour une démocratie résiliente aux dérives autoritaires, telle que vécue par les Sénégalais de 2021 à 2024, les élections législatives de 2024 doivent être les dernières élections organisées avec le processus électoral et le système électoral en vigueur depuis 2007.
LÉGISLATIVES, L’ORDRE DE PASSAGE DES 41 LISTES POUR LES DÉCLARATIONS À LA RTS FIXÉ
Le CNRA, la RTS et les représentants des listes en lice ont procédé au tirage au sort pour déterminer l'ordre de passage des déclarations des candidats. Chaque liste disposera de 3 minutes d'antenne dès le 24 octobre pour présenter son programme.
Le 17 octobre, une rencontre s’est tenue entre le Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA), la Radiodiffusion-Télévision Sénégalaise (RTS) et les mandataires des 41 listes retenues pour les élections législatives anticipées. C’est au cours de cette séance que le tirage au sort des listes a été effectué, déterminant ainsi l’ordre de passage pour les enregistrements des déclarations.
Ordre de passage des listes
Les listes de candidats qui auront l’opportunité de s’exprimer en studio à la RTS sont les suivantes :
1. Coalition Farlu
2. Coalition Defar Sa Gokh
3. Les Nationalistes Jel Linu Moom
4. RV Naatangué
5. Coalition Mankoo Ligeeyal Sénégal (MLS)
6. Entité Alliance Nationale pour la Patrie
7. Secteur Privé
8. Union Naatall Kaaw-Gui (U.N.K)
9. Coalition Dekkal Teranga
10. Coalition Actions
11. Parti Bes du Niakk
12. Parti Alliance Jef Jel
13. Jubanti Sénégal
14. Union Citoyenne Bunt-Bi
15. Union Nationale pour l’Intégration, le Travail et l’Équité (U.N.I.T.E)
16. Coalition Xaal Yoon
17. Coalition Diam Ak Njarin
18. Coalition Dundu
19. Union des Groupes Patriotiques
20. PASTEF
21. Coalition Gox Yu Bees
22. Coalition Fédération du Renouveau
23. Marche des Territoires Andu Nawlé
24. Coalition Pôle Alternatif Kiraay Ak Ntantangue 37ème Voie
39. Coalition Républicaine Samm Sunu Rew Jotal Kaddu Askanwi
40. Coalition Wareef
41. Coalition Sopi Sénégal
Les enregistrements des déclarations des candidats débuteront le jeudi 24 octobre dans les studios de la RTS. Chaque liste bénéficiera d’un temps d’antenne quotidien de 3 minutes pour présenter ses idées et programmes, dans le cadre d’un processus visant à garantir une information équitable et diversifiée aux électeurs.
À GAZA, L'ENFER VU PAR 65 SOIGNANTS AMÉRICAINS
Des enfants abattus d'une balle dans la tête. Des nouveaux-nés mourant de faim. Des hôpitaux sans eau ni électricité. Les témoignages, recueillis par le New York Times, dressent un tableau glaçant de la situation humanitaire dans l'enclave palestinienne
Dans un article publié par le New York Times, 65 professionnels de santé américains ayant travaillé à Gaza entre octobre 2023 et avril 2024 livrent des témoignages bouleversants sur la situation humanitaire catastrophique dans l'enclave palestinienne. Ces médecins, infirmiers et ambulanciers, venus porter assistance dans les hôpitaux gazaouis, dressent un tableau alarmant des conditions sanitaires et de l'impact dévastateur du conflit sur la population civile, en particulier les enfants.
L'un des aspects les plus choquants révélés par ces témoignages concerne les blessures infligées aux jeunes enfants. Le Dr Feroze Sidhwa, chirurgien traumatologue ayant travaillé à l'hôpital européen de Khan Younis en mars-avril, rapporte avoir vu "presque chaque jour un nouvel enfant blessé par balle à la tête ou à la poitrine, dont la quasi-totalité sont décédés" par la suite". Au total, il a traité 13 cas de ce type en seulement deux semaines.
Ce constat est corroboré par de nombreux autres soignants. Le Dr Mohamad Rassoul Abu-Nuwar, chirurgien de 36 ans, témoigne : "Une nuit aux urgences, dans l'espace de quatre heures, j'ai vu six enfants âgés de 5 à 12 ans, tous avec une seule blessure par balle au grue." Le Dr Irfan Galaria, chirurgien plasticien, évoque quant à lui "quatre ou cinq enfants, âgés de 5 à 8 ans, tous touchés par des tirs uniques à la tête. Ils sont tous arrivés aux urgences en même temps. Ils sont tous morts. "
Ces témoignages soulèvent de graves questions sur la nature de ces blessures, ciblées, infligées à de jeunes enfants.
Malnutrition généralisée et conditions sanitaires désastreuses
La quasi-totalité des soignants intégrés (63 sur 65) font état d'une malnutrition sévère touchant les patients, le personnel médical local et la population générale. Le Dr Ndal Farah, anesthésiste, décrit des patients "rappelant les camps de concentration nazis, avec des traits squelettiques". Abeerah Muhammad, infirmière de 33 ans, rapporte que "tout le monde avait perdu entre 9 et 27 kilos. La plupart des patients et du personnel avaient l'air émacié et déshydraté."
Cette situation dramatique touche particulièrement les nouveaux-nés et leurs mères. Le Dr Arham Ali, pédiatre de soins intensifs, témoigne : « Des mères affamées se présentaient aux soins intensifs en suppliant pour obtenir du lait maternisé pour nourrir leurs nouveau-nés. Des bébés de quelques heures ou jours arrivant à l'hôpital gravement déshydratés, infectés et en hypothermie. Beaucoup de bébés sont morts de ces conditions, qui étaient des décès 100% évitables.
Les conditions d'hygiène catastrophiques amplifient ce désastre sanitaire. Le Dr Ayman Abdul-Ghani, chirurgien cardiothoracique, décrit : "La situation était horrible au bloc opératoire. Il y avait des mouches partout. Il y avait des eaux usées sur le terrain de l'hôpital où les gens s'abritaient." Le Dr Mohammed Al-Jaghbeer ajoute : "Pour la première fois de ma carrière, j'ai vu des asticots sortir des plâtres."
Un système de santé anéanti
Les témoignages convergents pour décrire un système de santé totalement effondré, dénué des équipements et fournitures les plus basiques. Le Dr Ndal Farah raconte : "Nous avons fait des opérations sans champs opératoires ni blouses chirurgicales. Nous avons réutilisé du matériel qui devrait être jetable. J'ai été dans d'autres zones de guerre, mais c'était exponentiellement pire que tout ce que j'ai jamais vu."
Monica Johnston, infirmière spécialisée dans les brûlures, détaille : "Pas de bouchons pour les cathéters centraux, laissant le port ouvert et exposé aux germes. Pas de savon ni de démontage pour les mains. Pas de matériel pour nettoyer les patients au lit après qu 'ils se soient salis."
Cette pénurie généralisée a des conséquences dramatiques, comme le souligne le Dr Adam Hamawy, chirurgien plasticien : "Presque tous les enfants dont je me suis occupé souffraient de malnutrition sévère. Cela a entraîné des difficultés de cicatrisation après la chirurgie et des taux d'infection Le taux de mortalité des enfants blessés dont je me suis occupé était de près de 80%.
Un impact psychologique dévastateur sur les enfants
Au-delà des blessures physiques, les soignants témoignent de l'impact psychologique terrible du conflit sur les enfants. Le Dr Mimi Syed, médecin urgentiste, évoque le cas d'une fillette de 4 ans gravement brûlée : "Elle était complètement dissociée. Elle regardait dans le vide, fredonnant une berceuse. Elle ne pleurait pas, mais tremblait et était en état de choc total."
De nombreux témoignages font état d'enfants exprimant le souhait de mourir. Le Dr Tanya Haj-Hassan, pédiatre en soins intensifs, rapporte les propositions d'un enfant ayant perdu toute sa famille : "Tous ceux que j'aime sont au ciel. Je ne veux plus être ici."
Un appel à l'action
Face à cette situation catastrophique, le Dr Feroze Sidhwa, auteur principal de l'article, lance un appel pressant : "L'horreur doit cesser. Les États-Unis doivent arrêter d'armer Israël." Il souligne que la combinaison létale de violences militaires indiscriminées, de restriction délibérée de l'aide alimentaire et humanitaire, de déplacement quasi-généralisée de la population et de destruction du système de santé a l'effet calamiteux que de nombreux spécialistes de l'Holocauste et du génocide avaient prédit il y a près d'un an.
Ces témoignages accablants, publiés dans un grand quotidien américain, constituent un cri d'alarme lancé par des professionnels de santé ayant été témoins directs de la situation à Gaza. Ils appellent à une action urgente pour mettre fin aux souffrances de la population civile gazaouie, en particulier des enfants, principales victimes de ce conflit dévastateur.
MACKY SALL ÉCARTÉ D'UNE CONFÉRENCE À COLUMBIA UNIVERSITY
Une lettre, des mails et une pétition... La mobilisation en ligne a fait annuler la participation de l'ancien président initialement invité comme intervenant principal de la prochaine Conférence Afrique de l'université américaine
(SenePlus) - L'Université de Columbia a annoncé que l'ancien président Macky Sall ne participera pas à la Conférence Afrique prévue les 25 et 26 octobre 2024. Cette décision fait suite à une campagne citoyenne, remettant en question la légitimité de sa présence à cet événement prestigieux.
Au cœur de cette mobilisation se trouve Oumou Diallo, une ressortissante sénégalaise résidant à Louisville, Kentucky. Mme Diallo a lancé une pétition exigeant l'exclusion de Macky Sall de la conférence, et a directement interpellé l'administration de l'université par le biais d'une lettre envoyée à la présidente par intérim, Katrina Armstrong.
Dans sa missive, Mme Diallo dresse un tableau sombre du bilan de Macky Sall :
Emprisonnement de plus de 2 000 opposants politiques
Répression violente ayant causé la mort d'au moins 86 manifestants
Promulgation d'une loi d'amnistie en février 2024, considérée comme un bouclier judiciaire pour Sall et son entourage
Manœuvres perçues comme antidémocratiques, notamment le report de la dernière élection présidentielle
Scandales économiques, incluant des allégations de falsification de données transmises au FMI
Face à la pression croissante, les organisateurs de la Conférence Afrique ont finalement cédé. Dans une réponse envoyée au collectif Africa In Harlem, mercredi 16 octobre, ils ont confirmé l'absence de Macky Sall, invoquant des "circonstances imprévues". Ils ont également réaffirmé leur engagement en faveur d'un dialogue ouvert sur l'avenir du continent africain.
L'éviction de Macky Sall de cet événement académique de premier plan soulève des questions importantes. Elle met en lumière le pouvoir grandissant des mobilisations citoyennes à l'ère numérique, capables d'influencer les décisions institutionnelles à l'échelle internationale.
Cette affaire interroge également la responsabilité des universités dans la sélection de leurs intervenants, particulièrement lorsqu'il s'agit de figures politiques au passé controversé. Elle ouvre enfin un débat sur l'équilibre entre liberté d'expression académique et considérations éthiques liées aux droits humains et à la gouvernance démocratique.