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18 décembre 2024
Politique
CHRONIQUE DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE
En effet, de 80 députés en 1960, lors de la première législature, la composition passera à 165 députés à l’occasion de la treizième législature dont l’élection était prévue le 30 juillet 2017
De 80 députés en 1960, la composition de l’Assemblée nationale a connu plusieurs variations. Dans le cadre de la campagne électorale des législatives anticipées du 17 novembre prochain, Sud quotidien revient sur les différentes étapes de cette évolution de l’effectif de cette chambre monocamérale sénégalaise.
Depuis l’indépendance, la composition de l’Assemblée nationale a connu plusieurs variations. De 1960 à 2017, l’effectif est passé du simple au double. En effet, de 80 députés en 1960, lors de la première législature, la composition passera à 165 députés à l’occasion de la treizième législature dont l’élection était prévue le 30 juillet 2017. La première variation du nombre des députés à l’Assemblée nationale est intervenue en 1978. Le président de la République d’alors, Léopold Sedar Senghor, après avoir institué en 1974 le multipartisme limité à 3 courants dont la conséquence immédiate fut l’entrée du Parti démocratique sénégalais (Pds) dans l’hémicycle, a décidé de faire passer de 80 à 100 députés l’effectif de la chambre monocamérale sénégalaise. S’agissant de la deuxième hausse du nombre des députés, elle est intervenue en 1983 sous l’égide du président Abdou Diouf. Ancien Premier ministre du président Senghor, arrivé au pouvoir en 1980 en la faveur de la démission de ce dernier, Abdou Diouf va profiter de son accession au pouvoir pour renforcer la réforme des partis politiques initiée par son prédécesseur en passant du multipartisme limité au multipartisme intégral. Pour accompagner cette mesure de libéralisation des conditions de création des partis politiques, il décida ainsi de porter le nombre de la représentation nationale de 100 à 120 députés. Mais, à partir de 1998, soit 15 ans après la deuxième hausse, l’effectif des députés est de nouveau revu à la hausse de 120 à 140 par le Président Diouf. Les raisons évoquées pour justifier cette troisième augmentation du nombre de députés sont notamment, la réforme des collectivités locales de 1996 avec l’instauration de la région et l’accroissement de la population sénégalaise. Mais, en 2001, avec l’arrivée du Président Abdoulaye Wade au pouvoir en 2000, ce nombre de député va connaitre une baisse pour une première fois de l’histoire politique sénégalaise. De 140 députés, l’effectif de l’Assemblée nationale est ramené à 120 à la veille des législatives de 2001 par le Président Wade qui supprime par ailleurs le Sénat conformément à son engagement électoral vis-à-vis du peuple sénégalais.
En effet, opposant qu’il était, le Secrétaire général du Pds accusait les députés d’être des caisses de résonnance du Parti socialiste au pouvoir et de son chef, le Président Abdou Diouf. Mais, au gré des appétits du pouvoir, le pape du Sopi revient sur toutes ces décisions concernant la réduction du nombre des députés et la suppression du Senat. Ainsi, à la veille des législatives du 3 juin 2007, il décide non seulement de faire passer le nombre des députés de la 11ème Législature de 120 à 150 malgré le boycott des partis de l’opposition dite « significative », Ps, Afp, Ld et autres mais aussi de ressusciter le Sénat qui sera de nouveau supprimé en septembre 2012 par l’actuel régime. Cependant, avec les réformes constitutionnelles adoptées lors du référendum du 20 mars dernier et qui consacrent des députés dédiés aux Sénégalais de l’extérieur, l’effectif de l’Assemblée nationale connaitra une hausse de 15 parlementaires sous la 13e législature. Ainsi de 150 députés, le nombre de députés de l’Assemblée nationale du Sénégal est passé à 165 députés.
ANTA BABACAR NGOM NARGUE LE PLAN «VISION 2050»
Au lendemain du passage de la tête de liste nationale de Pastef les patriotes, la caravane de la coalition Sam Sa Kaddu dirigée par Anta Babacar Ngom a brocardé les propos de Sonko
Au lendemain du passage de la tête de liste nationale du parti Pastef les patriotes, la caravane de la coalition Sam Sa Kaddu dirigée par Anta Babacar Ngom a brocardé les propos du leader de Pastefarguant que le plan « Vision 2050 » ne donne aucune garantie de succès à moins et long termes. Elle invite à un simple calcul d’âge des jeunes de ce jour et dans les cinquante années à venir et plaide à voter leur liste pour aider Sédhiou à faire son décollage économique.
La coalition Sam Sa Kaddu était l’hôte de la capitale du Pakao avant-hier, samedi, en milieu d’après-midi. Son long cortège s’est offert un bain de foule à travers les principales rues de la ville et sous la conduite d’Anta Babacar Ngom, la présidente du parti Alternative pour la relève citoyenne (ARC). Du haut de son véhicule pick-up et sous les yeux de la candidate Gnima Sylla sur la liste départementale de Sédhiou aux côtés de Abdoulaye Cissé pour la conquête des sièges à l’hémicycle, elle a longuement expliqué, comme pour démolir les propos de Ousmane Sonko, passé la veille à Sédhiou, arguant que les tenants actuels du pouvoir manquent de vision claire pour conduire les affaires publiques. Elle a indiqué que le plan dénommé « Vision 2050 » récemment lancé par le gouvernement Sonko manque vraiment de vision. Et sous forme d’une ironie, Anta Babacar Ngom a demandé aux adultes l’âge qu’ils auront dans cinquante ans, le temps de voir l’aboutissement de ce projet.
Anta Babacar Ngom a peint de même 0un tableau sombre d’une région qui peine à changer de physionomie avec une insuffisance manifeste de réseau routier, une éducation qui ne fait que claudiquer, le secteur de la santé malade de ses infrastructures alors que l’économie tend toujours vers le rouge. Et comme toute alternative à un tel état de fait, Anta Babacar N’gom invite à voter la liste Samm Sa Kaddu pour choisir, dit-elle, les meilleures options pour la région de Sédhiou.
UN SENEGAL JUSTE, PROSPERE ET SOUVERAIN NE SAURAIT SE CONSTRUIRE DANS LA VIOLENCE
L’association Présence Chrétienne déplore la violence qui s’est «invitée de manière inquiétante dans le champ politique par des attaques de convoi, appels à la violence et autres saccages», en cette période de campagne électorale des législatives anticipé
L’association Présence Chrétienne déplore la violence qui s’est «invitée de manière inquiétante dans le champ politique par des attaques de convoi, appels à la violence et autres saccages», en cette période de campagne électorale des législatives anticipées du 17 novembre prochain. Estimant, dans un communiqué, rendu public samedi 2 novembre dernier, que cette violence «n’augure pas d’une rupture véritable des pratiques politiques», Présence Chrétienne alerte sur les «impacts psychologiques, physiques et matériels qu’elle peut engendrer», et dénonce fortement le «discours belliqueux de certains acteurs politiques» tout en invitant les autorités publiques et les citoyens sénégalais à «s’ériger en sentinelles de la Paix».
Ainsi, dans un souci d’éviter une aggravation de la situation actuelle, Présence Chrétienne invite à une désescalade et préconise, entre autres, le respect du Code électoral, l’apaisement du discours politique. S’adressant aux jeunes et militants, Présence Chrétienne appelle à refuser de se laisser embrigader. Par ailleurs, Présence Chrétienne invite également les guides religieux et confrériques à appeler à la retenue et les ministères de la Justice et de l’Intérieur (chargée de la Sécurité publique) à prendre de fortes mesures dissuasives. Interpellant aussi les candidats, leaders de coalitions, mouvements, partis politiques et autres candidats, elle appelle à la retenue et à plus de sérénité pour éviter au Sénégal une escalade de la violence.
DIOMAYE INTERPELLE LES LEADERS POLITIQUES ET ANNONCE L'OUVERTURE D’UNE ENQUETE JUDICIAIRE
Le président de la République a condamné les violences politiques qui ont émaillé cette première semaine de campagne électorale pour les législatives anticipées du 17 novembre prochain
Le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a condamné les violences politiques qui ont émaillé cette première semaine de campagne électorale pour les législatives anticipées du 17 novembre prochain. S’exprimant lors d’un point de presse organisé à son arrivée à Dakar, le samedi 2 novembre, le chef de l’Etat qui a exhorté les acteurs politiques à faire preuve de maturité et de responsabilité, a informé avoir instruit le ministre de la Justice d'ouvrir une enquête pour situer les responsabilités dans ces actes de violence.
Les scènes de violence qui ont émaillé cette première semaine de campagne électorale des législatives anticipées du 17 novembre prochain avec l’attaque du convoi de la tête de liste Pastef à Dakar, l’incendie du siège de Taxawu Sénégal qui sert également de quartier général à la coalition « Samm sa kadou », mais aussi l’attaque de la caravane du Premier ministre à Koungheul n’ont pas laissé indifférent le président de la République. De retour, samedi, de sa tournée internationale qui l’a conduit successivement en Arabie Saoudite et en Turquie, le chef de l'Etat, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a condamné les violences politiques notées, ces derniers jours, sur le terrain de la campagne électorale.
« Je condamne les violences. J'avais pourtant prévenu lors d'un discours devant les Sénégalais et les leaders politiques avant la campagne. Les Sénégalais ont, depuis longtemps, montré une certaine maturité électorale. Maintenant, ce sont aux leaders de se mettre au niveau de cette maturité. Aucun Sénégalais ne devrait se targuer d'avoir blessé son compatriote, peu importe son orientation politique », a fait remarquer le président de la République lors d’un point de presse organisé à son arrivée à Dakar, dans l’après-midi du samedi 2 novembre dernier. Poursuivant son propos, le chef de l’Etat tout en réaffirmant son appel à une campagne électorale apaisée pour les législatives du 17 novembre 2024, a tenu à prévenir les responsables de ces actes de violence qu’ils devront en répondre devant la justice. Et pour cause, exhortant les acteurs politiques à faire preuve de maturité et de responsabilité, le chef de l’Etat a informé avoir instruit le ministre de la Justice d'ouvrir une enquête pour situer les responsabilités.
« J’ai instruit le ministre de la Justice d'ouvrir une enquête pour faire toute la lumière, de poursuivre les auteurs et de les condamner quel que soit leur parti politique, quel que soit leur poste. Cependant, la justice devra faire une enquête minutieuse, sans se précipiter, pour fixer les responsabilités sur les violences », a-t-il annoncé tout en demandant au ministre de l'Intérieur et de la Sécurité publique, Jean Baptiste Tine, d'augmenter la sécurité des convois et caravanes politiques afin de prévenir des confrontations entre partisans de coalitions politiques. Pour rappel, le président Diomaye avait invité les acteurs politiques « à faire preuve de responsabilité, de retenue et de modération » dans le cadre de la campagne électorale de ces législatives anticipées lors d’une déclaration de presse tenue à la veille du démarrage de cette campagne au palais de la République, le 25 octobre dernier.
L'AVIS SECRET QUI A FAIT PLIER MACKY SALL
Le Conseil constitutionnel a résisté aux pressions des partisans d'un 3e mandat. Son président Mamadou Badio Camara révèle l'existence d'une demande d'avis officielle. Le verdict négatif aurait pesé lourd dans le renoncement de l'ancien chef d'État
(SenePlus) - Dans un témoignage sans précédent livré début octobre lors de l'édition 2024 de la Nuit du Droit au Conseil constitutionnel français, Mamadou Badio Camara, président du Conseil constitutionnel sénégalais, a levé le voile sur la question du troisième mandat de l'ancien président Macky Sall.
Pour la première fois depuis la fin de cette crise politique majeure, il a confirmé que son institution avait été officiellement saisie pour avis sur la possibilité d'un troisième mandat. "L'avis a été donné très rapidement, très vite, sur l'impossibilité de briguer un troisième mandat", a révélé M. Camara, s'appuyant sur la disposition constitutionnelle issue de la révision de 2016.
Cette révision, initiée paradoxalement par Macky Sall lui-même, stipulait clairement que le président "ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs". Ayant exercé un premier mandat de 2012 à 2019, puis un second de 2019 à 2024, la situation semblait juridiquement sans ambiguïté.
Le magistrat a également évoqué les "fortes pressions" exercées sur le Conseil constitutionnel durant cette période critique. "Il y a eu beaucoup de tensions. Il y a eu beaucoup de pressions", a-t-il reconnu, tout en précisant que ces pressions étaient "peut-être un peu normales" dans le contexte d'une élection présidentielle où "les enjeux sont très importants et les politiques peuvent être féroces avec tout ce qui peut contredire ou contrecarrer leur projet".
Malgré ces pressions, M. Camara affirme que son institution est restée fidèle à sa mission constitutionnelle : "On a fait l'effort d'exercer notre métier de la manière la plus conforme à la Constitution du Sénégal et aux lois électorales du Sénégal."
Cette révélation apporte un éclairage nouveau sur la décision de Macky Sall qui, après des mois de suspense et de tension politique, avait finalement annoncé en juillet 2023 qu'il ne briguerait pas un troisième mandat. Selon les propos de M. Camara, l'avis négatif du Conseil constitutionnel "a peut-être influé sur la décision de renoncer à cette tentative de troisième mandat".
Au cours de son intervention, le président du Conseil constitutionnel a également analysé la singularité démocratique sénégalaise dans le contexte africain. Il a notamment évoqué l'héritage de "l'arbre à palabre", une tradition ancestrale de résolution des conflits par le dialogue et le consensus.
"On nous a dit que c'était un peu dans l'ADN du Sénégal", a expliqué M. Camara, décrivant cette pratique où les anciens se réunissaient pour discuter des problèmes de la communauté et trouver des solutions consensuelles, "acceptées à 100% par toutes les parties".
Interrogé sur la perception de la démocratie française au Sénégal, M. Camara a souligné l'influence considérable de la Constitution française de 1958 sur le système institutionnel sénégalais, tout en reconnaissant que toutes les démocraties peuvent traverser des périodes de turbulence.
LE MONDE À L'HEURE AMÉRICAINE
Commerce, climat, conflits armés : la présidentielle américaine s'annonce comme un tournant majeur pour la planète. De l'Europe inquiète pour l'OTAN à la Chine préoccupée par les tarifs douaniers, chaque région scrute ce duel aux conséquences globales
(SenePlus) - D'après une analyse du New York Times (NYT), l'élection présidentielle américaine du 5 novembre entre Kamala Harris et Donald Trump s'annonce comme un scrutin aux répercussions planétaires majeures, redessinant les contours de la politique internationale sur de nombreux fronts critiques.
En Israël, les sondages montrent une nette préférence pour Trump, mais comme le souligne le quotidien new-yorkais, "l'impact à long terme sera probablement limité". La société israélienne est aujourd'hui "plus opposée à un État palestinien et à une solution à deux États qu'elle ne l'a été depuis des décennies".
Sur le front russo-ukrainien, les enjeux sont considérables. "C'est une élection qui compte énormément pour la Russie et l'Ukraine", rapporte le New York Times. Vladimir Poutine, de manière surprenante, voit peu de différence entre Trump et Harris concernant l'Ukraine, estimant que "les deux seront moins engagés que Biden".
En Chine, le débat se cristallise autour de deux points majeurs : "les tarifs douaniers et Taiwan". Si les responsables économiques chinois s'inquiètent des menaces de Trump d'imposer des tarifs généralisés, les stratèges en politique étrangère y voient des avantages, notamment son moindre engagement envers Taiwan.
Pour l'Europe, ce scrutin marque "la fin d'une ère, quel que soit le résultat". Les dirigeants ouest-européens sont particulièrement anxieux face aux menaces de Trump d'imposer des tarifs de 20% sur les exportations et de quitter l'OTAN. Même une victoire de Harris ne garantirait pas un retour à la normale, car elle serait "plus préoccupée par la Chine".
Sur le plan commercial, Trump considère que "tarif" est "le plus beau mot du dictionnaire, plus beau qu'amour, plus beau que respect". Il promet des tarifs de "10 à 20% sur la plupart des produits étrangers, et 60% ou plus sur les biens fabriqués en Chine", une politique qui pourrait déclencher de multiples guerres commerciales.
Concernant le climat, les enjeux sont existentiels. Les États-Unis, "deuxième plus grand émetteur après la Chine", joueront un rôle déterminant. Si Harris poursuivrait probablement la politique de transition énergétique de Biden, Trump pourrait "ralentir la transition à un rythme d'escargot, avec des conséquences potentiellement désastreuses pour le climat".
Dans un monde en pleine mutation, cette élection américaine apparaît comme un moment charnière qui, selon le New York Times, polarise le monde autant que les États-Unis eux-mêmes, "mais parfois de manière inattendue".
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LOI D’AMNISTIE, ISMAILA MADIOR ÉVOQUE UNE COMMISSION DE JUSTICE ET DE RÉCONCILIATION
Ousmane Sonko a promis lors de son meeting à Ziguinchor d’abroger la loi d’amnistie afin de demander des comptes à l’ancien régime. En réponse, l’ancien ministre de la Justice appelle à l’unité nationale pour prévenir un effondrement de l’État.
Lors de son meeting à Ziguinchor vendredi, Ousmane Sonko, tête de liste de Pastef, a promis d’abroger la loi d’amnistie une fois la majorité parlementaire acquise. Pour lui, cette loi favorise l’impunité et, par conséquent, tous ceux qui y sont impliqués, y compris l’ancien Président Macky Sall, doivent rendre des comptes.
De passage devant le Grand Jury de la RFM ce dimanche, Ismaila Madior Fall, ancien ministre de la Justice et Garde des Sceaux, pense qu’il faut plutôt « une commission de justice et de réconciliation ». Pour lui, c’est la « voie qu’il faut emprunter aujourd’hui », car « des événements malheureux se sont produits dans le pays, et l’État avait la responsabilité de faire face ». Selon lui, sans l’intervention de l’État, cela entraînerait un « effondrement de l’État et de la démocratie », ajoute le professeur de droit.
Il considère que ces événements relèvent d’une responsabilité collective de la société sénégalaise. C’est pourquoi, dit-il, il faut « aujourd’hui trouver une formule de justice réconciliatrice pour tout le peuple sénégalais ». Comme l’a évoqué le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, il s’agit d’une commission vérité, réconciliation et pardon, comme cela s’est passé dans certains pays.
Selon l’ancien ministre de la Justice, dire que la responsabilité de ces événements revient à l’ex-président et à son camp est à relativiser, car des membres de l’opposition ont également appelé à manifester. En évoquant la possible abrogation de la loi d’amnistie, Ismaila se demande « qui a intérêt à l’abrogation de cette loi ». Pour lui, personne n’y gagnerait.
Le professeur de droit ajoute que l’idée avancée par certains d’une possible poursuite contre le Président Sall n’est pas envisageable, à moins qu’il n’y ait des mesures spécifiques. Selon lui, Macky Sall ne peut être tenu responsable de quoi que ce soit dans ces événements. Il explique que ce n’est pas Macky Sall intuitu personae, mais le Président de la République. Dans ce cas, il ne peut être poursuivi que pour haute trahison, ce qui n’est pas clair.
SÉVERINE AWENENGO DALBERTO CONTRAINTE DE SE JUSTIFIER
Face à la tempête politique qui secoue le Sénégal autour de son livre sur la Casamance, la chercheuse réplique. Elle retrace vingt années de recherches méticuleuses, depuis ses premiers pas dans la région en 1996 jusqu'à la publication de son ouvrage
(SenePlus) - Face à l'interdiction annoncée de son ouvrage au Sénégal et aux vives critiques dont elle fait l'objet, l'historienne française Séverine Awenengo Dalberto sort à nouveau de son silence pour défendre la nature scientifique de son travail sur la Casamance.
L'universitaire, directrice de recherche au CNRS, a tenu à clarifier la genèse et la nature de son livre "L'Idée de la Casamance autonome – Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal", qui cristallise les tensions politiques à quelques jours des élections législatives du 1è novembre.
"Mon livre porte sur l'histoire de l'idée de l'autonomie, c'est un livre universitaire qui ne comporte absolument aucune position politique", explique la chercheuse, dont l'intérêt pour la région remonte à 1996, lors d'un premier séjour qui l'a profondément marquée, notamment après l'attaque de Mandina Mancagne dont elle fut témoin.
Son parcours académique témoigne d'un engagement scientifique de longue date. "J'ai effectué cinq séjours d'environ six mois de recherche en Casamance et à Dakar", précise l'historienne, qui a soutenu sa thèse en 2005 "avec les félicitations du jury à l'unanimité". Ses travaux se sont ensuite diversifiés, couvrant divers aspects de l'histoire sénégalaise, des premiers Sicaps à Dakar au mouvement Y'en a marre.
Face aux accusations d'ingérence dans les affaires sénégalaises, la chercheuse souligne la rigueur méthodologique de son travail : "Un livre universitaire d'histoire ne s'écrit pas en trois semaines ou même un an : c'est des années de recherches et d'écriture". Elle insiste sur la nécessité de "pouvoir nommer son sujet de recherche" pour expliquer le titre de son ouvrage.
La controverse a pris une nouvelle ampleur politique après que le Premier ministre, Ousmane Sonko, lors d'un meeting à Ziguinchor vendredi, a vivement critiqué l'ouvrage. Il a notamment déclaré que le livre "ne sera pas commercialisé au Sénégal", y voyant "un projet de déstabilisation".
Les éditions Karthala ont déploré "une instrumentalisation politique d'un ouvrage scientifique par des personnes qui n'ont, manifestement, pas pris connaissance de son contenu". Cette position est reprise par l'autrice qui affirme que tous ceux qui ont lu son livre "l'ont trouvé bien documenté, nuancé et qu'il apportait beaucoup à la connaissance de l'histoire du Sénégal".
Cette polémique s'inscrit dans un contexte politique tendu, alors que l'Alliance pour la République, ancien parti au pouvoir, a également dénoncé un ouvrage jugé "dangereux" pour l'unité nationale. Le débat illustre la sensibilité persistante de la question casamançaise dans le pays.
LA MÉCANIQUE COMPLEXE DU COLLÈGE ÉLECTORAL AMÉRICAIN
Les Américains ne choisissent pas directement leur président. Cette réalité, souvent méconnue à l'étranger, repose sur un système d'intermédiaires. Une mécanique héritée du 18e siècle qui peut transformer une défaite populaire en victoire présidentielle
(SenePlus) - Selon une analyse approfondie du New York Times (NYT), le système électoral américain repose sur un mécanisme unique et sur mesure que "personne ne créerait aujourd'hui", comme le souligne Wendy R. Weiser, vice-présidente pour la démocratie au Brennan Center for Justice de la faculté de droit de N.Y.U.
Le Collège électoral, pièce maîtresse de ce système, comprend 538 membres élus, reflétant la composition du Congrès : un électeur pour chaque sénateur et représentant, plus trois pour Washington D.C. Pour remporter la Maison Blanche, un candidat doit obtenir une majorité simple de 270 voix.
L'histoire de cette institution remonte à l'été 1787, lors de la Convention constitutionnelle de Philadelphie. Face à l'impasse sur le mode de sélection du président, les délégués ont opté pour un compromis : un système d'électeurs plutôt qu'une élection directe par le Congrès ou par les citoyens - qui à l'époque n'incluaient que les hommes blancs propriétaires.
"Quand nous votons, même si nous ne voyons pas leurs noms, nous votons pour ces électeurs", explique John F. Kowal, co-auteur de "The People's Constitution", cité par le Times.
Le système fonctionne selon des règles précises : dans 48 États, le vainqueur remporte la totalité des grands électeurs. Le Maine et le Nebraska font exception, avec une répartition proportionnelle basée sur les districts congressionnels.
Cependant, le New York Times relève que ce système a montré ses limites : deux fois lors des six dernières élections, des candidats ont accédé à la présidence malgré leur défaite au vote populaire. Cette distorsion s'explique par la surreprésentation des États ruraux, tendant républicains, donnant à leurs électeurs plus de poids que ceux des grands États.
Une réforme est-elle envisageable ? Le journal évoque deux possibilités : un amendement constitutionnel, nécessitant une super-majorité au Congrès et la ratification par les trois quarts des États, ou le Pacte interstate du vote populaire national. Cette dernière initiative, qui compte déjà 17 États plus Washington D.C. totalisant 209 grands électeurs, vise à attribuer les voix électorales au vainqueur du vote populaire national.
L'Electoral Count Reform Act de 2022, précise le quotidien new-yorkais, a renforcé le système en clarifiant le processus de décompte et en compliquant la soumission de faux électeurs, désignant le gouverneur comme seule autorité de certification des électeurs de l'État.
LE NEW YORK TIMES RÉVEILLE LA MÉMOIRE DE MARIAMA BÂ
Le quotidien new-yorkais fait revivre le destin exceptionnel de cette romancière sénégalaise. De l'École Normale de Rufisque aux plus hautes distinctions littéraires, elle a tracé un chemin d'émancipation pour des générations de femmes
(SenePlus) - Dans un portrait saisissant consacré à Mariama Bâ, le New York Times (NYT) révèle le parcours exceptionnel d'une femme qui a marqué la littérature africaine et le combat pour les droits des femmes au Sénégal post-colonial.
Née le 17 avril 1929 à Dakar, Mariama Bâ grandit dans un contexte où, comme le souligne le NYT, les opportunités pour les filles étaient rares sous le régime colonial français. Élevée par sa grand-mère dans une famille musulmane Lebu après la mort précoce de sa mère, elle bénéficie du soutien crucial de son père, Amadou Bâ, fondateur du Mouvement Autonomiste Africain.
"Vous avez un don", lui dit sa directrice d'école, rapporte le quotidien américain. À 14 ans, ses résultats exceptionnels la distinguent de ses camarades destinées à devenir secrétaires. "Tout le monde sauf vous. Vous êtes intelligente", lui déclare Berthe Maubert, sa directrice, l'orientant vers l'École Normale de Rufisque.
Son premier roman, "Une Si Longue Lettre", publié en 1979, remporte le premier prix Noma pour l'édition en Afrique. Selon le New York Times, ce livre figure parmi les 100 meilleurs ouvrages sur l'Afrique du XXe siècle selon la Columbia University Libraries. "Mon cœur se réjouit chaque fois qu'une femme émerge de l'ombre", écrit-elle dans ce roman devenu un classique.
"Nous devons donner, dans la littérature africaine, aux femmes noires une dimension à la mesure de leur engagement, aux côtés des hommes, dans les batailles pour la libération", déclare-t-elle devant l'Assemblée nationale du Sénégal en 1979, comme le rapporte le Times.
Décédée prématurément d'un cancer du poumon le 17 août 1981 à l'âge de 52 ans, Mariama Bâ laisse un héritage considérable. Le journal américain souligne qu'elle a fondé le Cercle Fémina, une organisation féministe, et qu'une école porte son nom sur l'île de Gorée depuis 1977, un hommage du président Léopold Sédar Senghor.
Son œuvre, notamment "Une Si Longue Lettre", continue d'être largement étudiée dans les écoles d'Afrique de l'Ouest. Comme le rappelle le New York Times, citant la journaliste Kidi Bebey dans Le Monde en 2021, son roman "questionne la condition féminine : les codes régissant les relations avec les hommes, l'importance des castes et, surtout, la polygamie."
À travers ses écrits et son engagement, Mariama Bâ a incarné la voix d'une génération qui se découvrait dans une nation nouvellement indépendante, laissant une empreinte indélébile dans la lutte pour l'égalité des sexes au Sénégal et au-delà.