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23 novembre 2024
Politique
MACKY SABOTE TAKKU WALLU
Alors que les autres investissent le terrain, l'ancien président préfère une campagne virtuelle sur les réseaux sociaux. Ce choix surprenant du leader de l'APR, doublé de l'absence remarquée de Karim et du silence d'Idy, fragilise la coalition
Pastef, Samm Sa Kaddu et Jamm Ak Njariñ investissent à fond le terrain politique. ils sont menés par leurs têtes de liste nationale respectives. Pendant ce temps, Takku Wallu est dans le virtuel. Son leader Macky Sall, comme s’il «sabotait», veut drainer les foules via WhatsApp et Tik Tok.
A quoi joue encore Macky Sall ? L’ancien président sénégalais a décidé de revenir dans le champ politique, sept mois après son départ du pouvoir, pour soi-disant se battre contre Pastef. Il a d’ailleurs choisi de mener les troupes en se plaçant tête de liste nationale de la coalition Takku Wallu qu’il a initiée avec ses ex frères libéraux du Parti démocratique sénégalais (PDS) et de Rewmi.
Bizarrement, alors que la campagne électorale bat son plein, le leader de l’Alliance pour la République (APR) a choisi de ne pas descendre sur le terrain. Selon lui, son retour n’est pas à l’ordre du jour. Pis, il compte utiliser les réseaux sociaux notamment WhatsApp et Tik Tok pour exister et drainer des foules. Conséquence, ses meetings sont insipides et sans saveur. Takku Wallu déroule timidement sa campagne pendant que les trois autres grandes coalitions investissent le terrain sous l’impulsion de leurs têtes de file respectives.
En se comportant de la sorte et en ne proposant pas une alternative cohérente durant cette campagne pour les élections législatives anticipées du 17 novembre 2024, on a l’impression que Macky Sall sabote la campagne de Takku Wallu. Il pourrait pourtant se placer au-dessus de la mêlée en mettant une task-force chargée de coordonner le parti et diriger ce scrutin. L’APR ne manque pas de leaders charismatiques pouvant faire ce travail. Parmi ceux-ci, on peut citer: Abdoulaye Daouda Diallo, Amadou Mame Diop, Mansour Faye, Abdoulaye Sow, etc.
Mais la manière dont Takku Wallu procède rappelle la présidentielle de 2024. Si lors de ce scrutin, Macky Sall avait jeté son candidat Amadou Ba dans la gueule de Diomaye et Sonko, là, il se porte tête de liste nationale de Takku Wallu sans véritablement jouer ce rôle. Les causes produisant les mêmes effets, Takku Wallu risque de vivre un échec cuisant au soir du 17 novembre prochain.
Pendant ce temps, Karim montre un réel désintérêt pour ce scrutin. Aucune action n’est posée pour soutenir la campagne de Takku Wallu. Quant à Idrissa Seck il n’a tenu jusque-là la moindre déclaration concernant ces élections législatives du 17 novembre à Thiès. Il n’a également donné aucune orientation ou directive à l’endroit des responsables de son parti, ce qui suscite mille et une interrogations dans la capitale du Rail. Intrigant du côté d’Idrissa Seck de Rewmi, qui était le maître incontestable du jeu politique local, avec une machine électorale dévastatrice.
Force est de constater par ailleurs que le Président de l’APR préfère prendre un chemin sinueux en lieu et place d’une stratégie claire. Pourtant, il pouvait faire comme son pater en politique, Me Abdoulaye Wade, en 2017, en revenant au Sénégal battre campagne. Cela est d’autant plus important que Macky Sall n’a jamais personnellement perdu d’élections dans le pays et que ses partisans lui vouent toujours un respect immense. Un retour au pays pourrait lui permettre d’évaluer sa popularité et essayer de remettre en plein régime le fonctionnement de son appareil politique.
AMADOU BA TOURNE EN DÉRISION DIOMAYE-SONKO
La tête de liste nationale de "Jamm Ak Njariñ" raille un pouvoir qui aurait, selon lui, fait perdre au Sénégal son lustre international en seulement sept mois. Il compare ironiquement les performances de son ancienne équipe avec l'actuelle administration
La caravane de la coalition «Jamm Ak Njariñ», conduite par l’ancien Premier Ministre Amadou Bâ, était l’hôte de Mbaye Dione, responsable départementale de l’Alliance des Forces de Progrès (AFP) par ailleurs Maire de Ngoundiane et investi à la 5ème place de la liste proportionnelle. Amadou Bâ la tête de liste nationale a tourné en dérision le régime DiomayeSonko, non sans demander aux sénégalais de «corriger l’erreur commise au mois de mars».
«On ne peut pas diriger un pays dans le bavardage et la délation. C’est la méthode qu’ils ont utilisée pour prendre le pouvoir et la crainte est qu’ils en usent pour le détruire et cela malheureusement, se profile à l’horizon, au vu des actes posés. Le constat est aujourd’hui amer, 7 mois après leur arrivée à la tête de l’Etat, le Sénégal a perdu de son lustre à l’étranger où il n’est plus respecté, à cause de leur manière de procéder. Ils ont détruit la notoriété du pays, mais aussi celui de ses dignitaires».
C’est le réquisitoire dressé contre le nouveau pouvoir par l’ancien Premier Ministre Amadou Bâ, tête de liste nationale de la coalition «Jamm Ak Njariñ», qui était en meeting à Ngoudiane dans le département de Thiès. Selon lui, les tenants de ce pouvoir avaient promis un projet, mais qui a été décliné 6 mois après, ce qui est loin d’être une performance. «En ce qui me concerne, je faisais partie de l’équipe qui a piloté le projet précédent et en 6 mois, il a été réalisé, présenté aux sénégalais, aux partenaires financiers, techniques et bilatéraux et les ressources mobilisées pour 5 ans», a-t-il indiqué.
Pour lui, leur projet est bon, car il s’inscrit dans la continuité de celui qu’ils ont trouvé sur place, mais force est de constater qu’il y a de la lenteur dans la mise en œuvre et il faudrait accélérer la cadence. C’est d’ailleurs cette lenteur, à son avis, qui fait que les sénégalais sont fatigués aujourd’hui. Il ajoute que ces derniers ont rendez-vous avec l’histoire, en saisissant le 17 novembre prochain, l’opportunité de corriger l’erreur commise au mois de mars. D’un tel point de vue, dit-il, cette page sombre sera définitivement tournée et la coalition « Jam ak Njariñ » disposera d’une majorité lui permettant d’impulser des solutions à partir de l’Assemblée Nationale. «Nous ne serons pas des députés qui cassent des tables, qui saccagent du matériel, mais de véritables représentants du peuple», a-t-il fait savoir avant d’ajouter que, puisqu’ils ont un projet et les moyens de le réaliser, ils ne doivent plus avoir besoin de la manipulation, de la délation, de l’insulte, pour se faire entendre.
Mbaye Dione «crucifie» le phénomène de la transhumance» Mbaye Dione, responsable départementale de l’Alliance des Forces de Progrès (AFP) par ailleurs Maire de Ngoundiane et investi à la 5ème place de la liste proportionnelle, estime que le Sénégal ne fait que filer vers le gouffre depuis 7 mois. C’est un leader politique qui se caractérise par le fait qu’il n’a jamais gagné une élection à Ngoundiane depuis son arrivée sur la scène politique, avec moins de 63% des suffrages. Mais il a perdu pour la première fois lors de la présidentielle de mars 2024.
Pour lui, ce qui s’est passé avec cette présidentielle, c’est un phénomène national qui a traduit un dégoût par rapport au régime d’alors. Il ajoute que c’est le candidat Amadou Bâ de la coalition Benno Bokk Yaakaar que Ngoundiane avait soutenu, mais sa défaite s’explique par le fait que les sénégalais ont voulu sanctionner un régime et sa façon de faire. Pour ces élections législatives, il soutient que l’AFP n’a jamais demandé à voter contre la coalition «Jamm ak Njariñ» et d’ailleurs, elle va s’investir pleinement et avec tous les moyens requis, pour que cette liste ait la majorité. Mbaye Dione a également évoqué le problème de la transhumance, pour dire que c’est un phénomène national actuellement, mais qui connaît une ampleur dans le département de Thiès, avec le départ de plusieurs maires vers le parti au pouvoir. «Celui qui est conséquent, qui a de la famille, n’a pas besoin de transhumer. S’il perd le pouvoir, il garde toute sa dignité et va se battre pour revenir. Je fais partie des jeunes qui pensent qu’en 2029, nous allons reprendre le pouvoir», a-t-il laissé entendre.
Et d’ajouter que dans toutes les communes où les maires ont transhumé, la jeunesse est restée engagée et il s’ensuivra la victoire au soir du 17 novembre. «Nous sommes des hommes d’engagement et ce pays ne se fera pas sans nous. Nous allons faire face, pour arrêter la tyrannie de cette jeunesse incompétente, manipulatrice », a-t-il conclu.
VERS UNE AMELIORATION DU CADRE JURIDIQUE ENCADRANT LA DECLARATION DE PATRIMOINE
La modification de la loi portant création de l’Office national de Lutte contre la Fraude et la Corruption offre une amélioration du cadre juridique encadrant la déclaration de patrimoine, a déclaré mercredi à Dakar, son président Serigne Bassirou Guèye.
La modification de la loi portant création de l’Office national de Lutte contre la Fraude et la Corruption offre une amélioration du cadre juridique encadrant la déclaration de patrimoine, a déclaré mercredi à Dakar, son président Serigne Bassirou Guèye.
Les deux textes de loi “ont été conçus dans le but de renforcer les pouvoirs de l’OFNAC en vue d’une plus grande efficacité dans son action, mais également en vue d’améliorer le cadre juridique encadrant la déclaration de patrimoine”, a-t-il notamment dit.
Serigne Bassirou Guèye intervenait à l’ouverture d’un atelier consacré au partage et à la vulgarisation des lois n°2024-06 et 2024-07 promulgués le 9 février 2024 et modifiant, respectivement, la loi portant création de l’OFNAC et la loi relative à la déclaration de patrimoine.
Présentant ces deux textes de loi comme “les piliers du nouveau système national d’intégrité”, le président de l’OFNAC a insisté sur “l’importance de la compréhension commune des textes applicables et une lecture commune des défis et enjeux qui résultent de leur application”.
“Cette rencontre entend susciter une bonne compréhension des nouveaux textes par les acteurs clés d’abord, et ensuite par les populations”, a-t-il poursuivi.
Selon lui, l’atelier permettra de “décrypter les différentes dispositions de ce nouveau texte de loi et d’aborder les mécanismes de prévention, les procédures de déclaration et de dénonciation ainsi que les sanctions encourues en cas de manquement”.
Moustapha Ka, conseiller à la présidence de la République, s’est félicité de la tenue de cet atelier de partage, notant que “sans la connaissance des textes, on ne peut pas assurer une meilleure prévention en matière de lutte contre la corruption”.
De son point de vue, “les dispositions pertinentes qui sont consignées dans ces deux textes de loi montrent combien les pouvoirs publics attachent de l’importance à la promotion de la transparence dans toutes ses formes”.
Le magistrat a rappelé “la volonté ferme” des nouvelles autorités du ce pays de “renforcer la gouvernance (…) la transparence de l’action publique ”.
Le responsable du Programme d’appui au gouvernement ouvert francophone (PAGOF), Paul Dominique Correa, a rappelé le “rôle fondamental” de l’OFNAC dans la stratégie nationale de promotion de la transparence, réaffirmant, dans ce sens, le soutien de la structure qu’il représente.
AMADOU BA, TETE DE LISTE NAFOORE REDONNE ESPOIR AUX POPULATIONS
Loin des invectives et des polémiques inutiles, Amadou Ba, tête de liste de Nafooré, était dans la commune de Dialo-Koto, plus particulièrement vers le Parc national de Niokolo Koba pour constater les pertes liées aux inondations et communier avec les pop
Déterminé à faire tout son possible pour améliorer les conditions de vie des Sénégalais et des habitants de Tamba en particulier, Amadou Ba, tête de liste de Nafooré-Sénégal, continue à braver le soleil et les routes cahoteuses pour aller à rencontre des populations et recueillir leurs doléances. Le maire de Missrah était hier dans la commune de DialaKoto où il a parcouru plusieurs villages. Constatant que cette zone manque de tout, il a promis d’être leur avocat une fois élu député.
Loin des invectives et des polémiques inutiles, Amadou Ba, tête de liste de Nafooré, était dans la commune de Dialo-Koto, plus particulièrement vers le Parc national de Niokolo Koba pour constater les pertes liées aux inondations et communier avec les populations. Très touché par les conditions difficiles dans lesquelles elles se trouvent, Amadou Ba estime que les agriculteurs de cette localité doivent être fortement soutenus par les autorités étatiques, parce que dans cette zone, il y a des terres et de l’eau, mais il manque des financements aux agriculteurs pour en tirer profit. Défiant le soleil, la poussière et les routes cahoteuses, la tête de liste de la coalition Nafooré et son équipe composée surtout de jeunes dynamiques et très engagés ont visité beaucoup de villages et le constat était presque le même mais là où Amadou Ba, par ailleurs maire de la commune de Missrah, a failli tomber à la renverse, c’est quand il est allé dans les villages de Mansadala et Diénoun Diala où se trouve la réserve de AREZKI, là où l’on extrait le goudron pour faire les routes. Car, ce qui est curieux, selon la tête de Nafooré, c’est qu’il n’y a aucune route goudronnée dans la zone et les pistes sont presque impraticables.
Amadou Ba déplore ainsi le fait que les ressources de ce soussol soient extraites et vendues en Guinée Bissau ou ailleurs, alors que les populations autochtones n’en bénéficient pas. Il a donc promis aux populations de la zone que quand Nafooré sera au pouvoir, il en fera son cheval de bataille pour que le monde rural puisse disposer d’infrastructures de base.
LE CONVOI D’OUSMANE SONKO ATTAQUÉ À KOUNGHEUL
L’intervention rapide des forces de sécurité a permis d’assurer la protection du convoi, bien que les assaillants aient pris la fuite. Le Grand Parti, présent dans le convoi, a exigé l’ouverture d’une enquête pour tentative d’assassinat.
Le convoi du Premier ministre Ousmane Sonko a été la cible d’une attaque alors qu’il poursuivait sa campagne électorale dans la localité de Koungheul, en vue des élections législatives prévues le 17 novembre 2024. Cet incident souligne les tensions croissantes qui entourent cette période électorale, a-t-on appris de sources médiatiques.
Selon la même source les forces de sécurité, notamment les éléments du Groupement d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), ont rapidement réagi pour maîtriser la situation et assurer la sécurité du Premier ministre et de son équipe.
Malgré leur intervention, les assaillants, qui circulaient à bord d’un pickup, ont réussi à prendre la fuite, laissant derrière eux un véhicule endommagé, avec des pneus crevés et des vitres brisées.
Dans un communiqué, le Grand Parti, dont le leader faisait parti du convoi de la coalition Pastef, a condamné "fermement cette attaque qui a blessé d'authentiques démocrates à l'image de Dr El Hadji Malick Gakou et souhaite un prompt rétablissement à tous les concernés".
Le parti a également annoncé une plainte dans les heures à venir pour "tentative d 'assassinat" et exigé l'ouverture d'une enquête.
par Aoua Bocar LY-Tall
SOULEYMANE BACHIR DIAGNE PLAIDE-T-IL POUR LA NON RESTITUTION DES ŒUVRES D'ART AFRICAINS ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Le philosophe sénégalais affirme que les objets d'arts sont "chez eux" au Louvre, oubliant le combat historique pour leur retour. Sa conception de l'universalité apparaît comme une caution intellectuelle au statu quo colonial
Nul ne peut nier que Souleymane Bachir Diagne est un philosophe rigoureux et un érudit. Cependant, il lui arrive de mettre cette rigueur sous le paillasson par des pirouettes intellectuelles qui en étonnent plus d’un. Ce fut encore récemment le cas. J'ai lu avec étonnement ses propos dans une entrevue accordée au quotidien français La Croix du 13 octobre 2024, recueille par Mme Marianne Meunier (Cf. :https://www.la-croix.com/culture/restitutions-d-ouvres-les-objets-venus-dafrique-sont-chez-eux-au-louvre-20241013).
La Croix a d'ailleurs intitulé son entrevue par le fond de sa pensée, notamment : "Restitutions d’œuvres : « Les objets venus d’Afrique sont chez eux au Louvre »" Ce, au nom de son nouveau paradigme d'universalité que le président Macron s'est fait le plaisir de citer dans son discours d'ouverture de la XIXe session de la Francophonie tenue le 5 août 2024 à Villiers-Cotterêts, en France.
À la question de Mme Meunier : "Vous sentez-vous confronté, ici, à un récit colonial, qui célèbre une France au centre du monde, comme certaines voix le dénoncent ?", Souleymane Diagne répond : " Je me faisais cette idée du Louvre jusqu’à l’inauguration, en 2000 […] Dès lors, j’ai commencé à reconsidérer cette notion […] et à me dire que, d’une certaine façon, ce pavillon des Sessions recevait ces objets chez eux. "
Pire, Professeur Diagne renforce son argumentaire par des propos de feu Amadou Mokhtar Mbow. Il affirme que : " ... mais dans le même temps, il (Ndir Mbow) reconnaissait que ce patrimoine avait pris racine sur sa terre d’emprunt." Prendre racine dans un pays étranger pour y avoir duré ne signifie pas qu'on perd ses racines originelles et qu'on ne veut plus et/ou qu'on ne va plus retourner à ses vraies racines. Bien entendu avec leurs valeurs, leurs beautés, leurs spécificités, ces œuvres africaines ont rehaussé le statut des musées européens, et surtout, celui de Quai Branly. C'est cela que le patriarche Mbow soulignait. Cependant, l'historienne Bénédicte Savoy nous apprend dans son essai, « Le long combat de l’Afrique pour son art », Édition Seuil qu'en 1978, alors qu'il était directeur de l'Unesco, le Sénégalais, Amadou Mahtar M’bow, dans un discours qui fera date, défend fermement que : « ces biens de culture qui sont partis de leur être, les hommes et les femmes de ces pays ont droit de les recouvrer. » Et, monsieur Mbow n’a jamais vacillé de cette position qui avait été saluée ce jour là par le présentateur français Roger Gicquel dans le journal télévisé de TF1, à 20 heures. (La Croix).
Madame Savoy rappelle d’ailleurs dans son ‟passionnant et minutieux essai sur les efforts sans relâche d’un continent pour son art‟ que la demande de la restitution des objets d’art arrachés de force avait débuté par une « bombe » en forme d’injonction : « Rendez-nous l’art nègre », exige en 1965 le journaliste béninois Paulin Joachim à la une du mensuel sénégalais Bingo, lu dans toute l’Afrique francophone. (La Croix, 2024). Combat que poursuivra Mbow et beaucoup d’autres Africain-e-s et repris aujourd’hui par la jeunesse africaine.
Pourquoi professeur Diagne, votre plaidoyer au nom de l'Universel s'en tient-il uniquement à des objets d'art et ne s’étend-il pas aux Humains ? N'était-ce pas par là qu'il aurait dû commencer ? Pourquoi ne dites-vous pas aux Français au nom de votre conception d’universalité que les Africain-e-s qui arrivent en France sont chez eux ? Ce qui est fondamentalement vrai et fondé. Car, leurs ancêtres ont défendu cette France, ont versé énormément de leur sang sur cette terre française en vue de la sauver de la domination nazie et des humiliations hitlériennes. De même, les Africain-e-s resté-e-s sur leur continent ont nourri au nom de "l'effort de guerre" les Français et les ont sauvés de la faim engendrée par la première, et surtout, la seconde guerre mondiale. Les biens et les ressources (diamant, or, argent, manganèse, cobalt, uranium, phosphate, cuivre, uranium, etc.) de l'Afrique ont enrichi l'Europe et contribué à sa construction et à son essor économique. La force de travail des Africain-e-s drainée par l'ignoble "Traite des Humains" a enrichi la France et mis en valeur le dit "Nouveau monde" à savoir l'Amérique au point qu'elle soit devenue la première puissance mondiale. Aussi, ces objets d’art africains sont aussi une importante source d’enrichissement pour l’Europe, car, nul n’entre dans un musée sans payer. Pourquoi ne pas retourner une part de cette richesse à l’Afrique ? Alors, Souleymane Bachir Diagne, les Africain-e-s ne sont-ils pas chez eux en Europe, surtout dans les pays colonisateurs et aux États-Unis ?
Pourquoi avec votre puissante voix, ne faites-vous pas le plaidoyer des Africain-e-s mal traité-e-s, emprisonné-e-s, malmené-e-s, humilié-e-s, enchaîné-e-s et jeté-e-s au fond des mers, en plein désert ou au fond des geôles européens où ils sont malmené-e-s comme des bandits de grands chemins ? Pourtant, leur unique tort face à leurs pays laissés en ruine par des siècles de domination politique, d'exploitation économique, d'humiliation culturelle, c’est d'aller chercher dans cette Europe que l'Afrique a enrichie, de meilleures conditions de vie et des moyens pour aider leurs familles et leurs communautés ?
Alors, pourquoi ne le dites-vous pas aux Européens au nom de l'universalité ?
"Détruire l’universel, c’est détruire l’idée d’humanité", dites-vous toujours au cours de cette entrevue avec le journal La Croix. Détruire l’universel, n'est-ce pas plutôt déshumaniser une partie des Humains à travers des pratiques reconnues aujourd'hui comme "un crime contre l'Humanité", à savoir l'esclavage et ses séquelles qui perdurent à des traves le racisme et les discriminations. Professeur, la priorité n'est-il pas de contribuer à restaurer cette Humanité par entre autres votre conception de l'universel ?
Quand vous répondez à propos de la sculpture fon attribuée à Akati Ekplékendo, avant 1858, Bénin/Capucine-BARAT--GENDROT que : ‟« Ce “dieu du fer”, qui provient du Bénin, m’évoque la question des restitutions. Dans le film Dahomey (1), les étudiants béninois déplorent son absence parmi les 26 objets que la France a rendus à leur pays. De mon côté, je le vois bien rester ici. Cet objet est chez lui au Louvre. ‟ Là, je reste sans voix. Ainsi, vous alliez à l'encontre des aspirations du peuple africain, surtout de sa jeunesse ?
Je suis assurée que votre grand-frère, le grand combattant pour la liberté de l'Afrique et la dignité des Africain-e-s, le patriote Pathé Diagne (paix à son âme) était encore en vie, il vous aurait réprimandé en vous disant : "Non Bachir, il ne faut pas dire ça. Ce n'est pas juste. Rendons à César ce qui lui appartient. Il faut restituer aux Africain-e-s leurs objets d'art qui sont d'ailleurs dans la plupart des cas, des objets sacrés en Afrique. ..."
Dre Aoua Bocar LY-Tall est chercheure associée à l'Institut d'Études des Femmes de l'Université d'Ottawa au Canada, Historiographie et membre du COPIL de l'H.G.S ou Histoire Générale du Sénégal, sociologue/analyste, écrivaine et conférencière internationale.
Le tribunal de Tambacounda allège considérablement les charges qui pesaient sur le leader de Gueum Sa Bopp, ne retenant que le refus d'obtempérer. Les accusations de rébellion et d'outrage ont été abandonnées
(SenePlus) - Le tribunal de Tambacounda a rendu ce mercredi 30 octobre, son verdict dans l'affaire opposant le parquet à Bougane Guèye Dany. Le leader du mouvement Gueum Sa Bopp écope d'un mois de prison avec sursis et d'une amende de 100 000 francs CFA pour refus d'obtempérer. Le tribunal l'a en revanche relaxé des charges de rébellion et d'outrage à agent, alors que le procureur avait requis trois mois ferme et 500 000 francs CFA d'amende.
Cette décision intervient après les événements du 19 octobre 2024 à Bakel, où Bougane Guèye Dany avait été interpellé alors qu'il se rendait auprès des victimes de la crue du fleuve Sénégal. Selon le communiqué de la gendarmerie nationale, l'incident s'est produit vers 13h40 au poste de gendarmerie de Bondji, où les forces de l'ordre avaient demandé au cortège de l'opposant de marquer un arrêt pour laisser passer le convoi présidentiel.
Face au refus de l'opposant de se conformer aux instructions, un peloton de l'Escadron de Surveillance et d'Intervention (ESI) avait été déployé en renfort. L'interception du cortège s'était finalement produite au pont de Tourime, à 12 kilomètres de Bondji.
Placé initialement sous mandat de dépôt le 21 octobre après son audition par le procureur, le leader politique voit ainsi sa situation judiciaire partiellement allégée, la justice n'ayant retenu qu'un seul des trois chefs d'accusation initiaux.
La défense de Bougane Guèye Dany avait contesté l'ensemble des charges, arguant notamment de la légitimité de son déplacement auprès des populations sinistrées. Cette affaire avait suscité de vives réactions dans la classe politique nationale, certains y voyant une entrave à la liberté de circulation des opposants.
par Thierno Alassane Sall
IL EST TEMPS DE FAIRE LE BON CHOIX
Bougane n’aurait-il pas le droit, s’il le souhaitait, de manifester devant le président de la République à Bakel, muni de pancartes et de sifflets ? Quelle disposition de notre droit positif l’en empêcherait ?
En direct du procès de Bougane au tribunal de Tambacounda, je ressens honte et tristesse en écoutant la défense déconstruire le communiqué de la Gendarmerie nationale. Question à Amnesty International Sénégal, Afrika Jom Center et compagnie : Bougane n’aurait-il pas le droit, s’il le souhaitait, de manifester devant le président de la République à Bakel, muni de pancartes et de sifflets ? Quelle disposition de notre droit positif l’en empêcherait ? Vivons-nous dans une démocratie de façade où un simple coup de fil de l'autorité peut bâillonner le droit fondamental de se déplacer dans une ville parce que le président s’y trouve ?
Senegaal Kese s’engage, dans son programme législatif, à abroger la loi d’amnistie, et les récents événements soulignent la nécessité de cette proposition. Les appels à l’usage des armes par un responsable du camp présidentiel, suivis d’une attaque aux cocktails Molotov contre le siège d’un parti politique, révèlent l’existence d’une culture de violence en politique, confortée par cette loi d’amnistie.
Qui pourrait croire que ceux ayant récemment lancé des cocktails Molotov contre le siège d’un parti en étaient à leur coup d’essai ? Qui pourrait croire que la Justice applique la même diligence que celle réservée à Bougane et autres, dans l’affaire de l’apologie de la violence assumée par un représentant du camp présidentiel ?
Le 17 novembre, les électeurs devront trancher. Soutenir ces dérives, ou voter pour une Assemblée déterminée à exercer un contrôle fort et juste sur l’exécutif. Il est temps de faire le bon choix.
UNE PEINE DE TROIS MOIS DE PRISON FERME REQUISE CONTRE BOUGANE GUÈYE
Le maître des poursuites considère que le leader de Guem Sa Bopp, poursuivi pour refus d’obtempérer, rébellion et outrage à agent, est coupable des faits qui lui sont reprochés. Les versions de la gendarmerie et de la défense s'affrontent dans ce dossier
Le procureur de République de Tambacounda a requis une peine de trois mois de prison ferme et une amende de cinq cent mille francs CFA contre Bougane Guèye Dany.
Le maître des poursuites considère en effet que le leader de Guem Sa Bopp, poursuivi pour refus d’obtempérer, rébellion et outrage à agent, est coupable des faits qui lui sont reprochés.
Bougane Guèye Dany avait été placé sous mandat de dépôt le 21 octobre dernier, après son audition par le procureur de Tambacounda.
M. Guèye avait été placé en garde à vue, samedi 19 octobre 2024, à Bakel (est), pour refus d’obtempérer, alors qu’il se rendait auprès des populations victimes de la crue du fleuve Sénégal, selon un communiqué de la gendarmerie nationale.
”Ce samedi 19 octobre 2024, vers 13 heures 40 minutes, la Brigade de gendarmerie territoriale de Bakel a procédé à l’interpellation de Monsieur Bougane Guèye Dany, pour refus d’obtempérer”, indique-t-elle.
Elle explique que c’est au poste de gendarmerie de Bondji, que son cortège a été arrêté par les gendarmes qui lui ont notifié qu’il ‘’devait marquer un arrêt momentané, pour des raisons de sécurité’’. Il devait en effet ‘’laisser passer le convoi de (…) Monsieur le président de la République’’, pour pouvoir ensuite ‘’continuer sa route après le départ de l’autorité’’.
Selon la même source, le leader de Geum Sa Bopp a “catégoriquement refusé de se conformer aux instructions des Gendarmes’’ et ‘’a décidé de passer le barrage en force, en invitant le reste du cortège à le suivre’’.
Elle ajoute que le commandant de la compagnie de gendarmerie de Bakel ‘’a fait intervenir un peloton de l’Escadron de Surveillance et d’Intervention (ESI) en renfort, pour intercepter le convoi au niveau du pont de Tourime, un village situé à 12 km de Bondji, sur la route de Bakel.
Selon le communiqué, ‘’le commandant d’unité a fait procéder à l’interpellation de Monsieur Bougane Guèye Dany, pour refus d’obtempérer’’. ‘’Il a été conduit aussitôt auprès de l’officier de Police judiciaire territorialement compétent, à la brigade de gendarmerie de Bakel’’.
VIDEO
ME ELHADJ DIOUF FAIT LE POINT DU PROCÈS DE BOUGANE EN ATTENDANT LE VERDICT
"On est face à un dossier vide confirmé par les témoins et les témoignages. Rien ne charge monsieur Bougane Gueye Dany. Tout est pour sa relaxe pure et simple", a dit l'avocat du leader de Gueum Sa Bopp
Au tribunal de Tamba, le procès de Bougane Gueye Dany a été suspendu. Il reprendra à 16 heures. Une pause mise à profit par son avocat, Me Elhadj Diouf, pour faire le point sur les débats.
«On est face à un dossier vide confirmé par les témoins et les témoignages. Rien ne charge monsieur Bougane Gueye Dany. Tout est pour sa relaxe pure et simple. Comment peut-on encore le retenir à Tamba, en pleine campagne électorale ? Alors qu’il n’y a rien dans le dossier ? Alors qu’il est candidat et leader dans une coalition ?
Aujourd’hui le tribunal va vider son délibéré. Le tribunal, je le pense, est composé d’hommes intelligents, intègres, humains, sérieux, rigoureux et justes, parce que ce serait injuste de retenir davantage Bougane qui doit être relaxé aujourd’hui. Je pense qu’il sera relaxé, tous les avocats sont optimistes, le public est optimiste, le tribunal même sait qu’on a chargé Bougane pour outrage, rébellion, refus d’obtempérer.»