SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
26 novembre 2024
Santé
QUAND LES FEMMES INQUIETENT !
Huit ans après le démarrage de ses activités, le Centre de prise en charge des addictions de Fann (Cpiad) reste toujours méconnu des Sénégalais malgré l’évolution du taux d’audience.
Huit ans après le démarrage de ses activités, le Centre de prise en charge des addictions de Fann (Cepiad) reste toujours méconnu des Sénégalais malgré l’évolution du taux d’audience. Pour pallier cette situation, les acteurs ont tenu durant trois jours des portes ouvertes qui ont pris fin hier, jeudi 28 décembre, dans ledit centre. Une manière de s’ouvrir au public qui pense toujours que la prise en charge n’est que pour les victimes de drogue. Toutefois, il faut souligner selon le directeur du Cpiad que les femmes demeurent une préoccupation pour cette maladie car constituant 10% de la population
L ’addiction qui est une dépendance à une substance ou à une activité, est une maladie multifactorielle qui associe troubles biologiques et psychiques entrainant des problèmes sociaux. Ses conséquences sont néfastes sur la santé de la personne affectée. Au Sénégal, un centre a été mis en place pour prendre en charge les cas d’addiction. Seulement, il faut noter que la grande majorité des personnes qui s’y rendent, sont des victimes de drogue. Pour corriger cette situation, des portes ouvertes se tiennent presque chaque année pour faire connaitre la mission du centre. Pour le Professeur Idrissa Ba, coordonnateur du Centre de prise en charge intégré des additions de Dakar (Cepiad), la stigmatisation et la discrimination liées aux représentations que cela soit à la loi ou de nos valeurs culturelles, traditionnelles constituent un des obstacles auxquels ils sont confrontés. « Le Cepiad au-delà de ses activités de prise en charge, fait beaucoup de plaidoyer. Cela d’abord pour faire connaitre que l’addition est une maladie qui a été prouvée scientifiquement. Et les concepts ont leur poids, leur impact dans la prise en charge », a fait savoir le professeur Ba.
Pour le dit centre, le taux de fréquentation reste faible par rapport au nombre de personnes qui souffrent d’addiction de tout genre dans le pays. Pour ces journées portes ouvertes, les acteurs pensent pouvoir améliorer l’audience. A en croire le Pr Idrissa Ba : « nous avons vu que le taux de fréquentation peut être amélioré, si nous communiquons avec les populations, si nous sortons de nos cours, si nous faisons le plaidoyer auprès des autorités pour un renforcement des moyens mis à sa disposition, ces efforts pourront contribuer à lever ces obstacles ». Et de poursuivre : « ces journées nous offrent l’opportunité de communiquer en prenant comme support la presse. L’objectif est de contribuer à mieux faire connaitre le travail que fait le Cepiad aux populations mais également aux services que le centre peut offrir par rapport aux additions ».
Si avant, on parlait de drogues injectables à l’ouverture du Cepiad, maintenant de nouvelles formes de drogues existent avec des tendances émergentes. Une remarque qui a fait réagir le Pr Ba : «il y a des drogues qui font de plus en plus leur apparition et qui posent beaucoup de problèmes. C’est l’exemple du volet, des ballons. Il y a d’autres formes d’addiction qui sont sans substance dont les jeux d’argent, l’addiction sexuelle, l’addition aux smartphones parmi tant d’autres qui nous paraissent important d’aborder et d’engager ». Revenant sur les statistiques du centre depuis le démarrage de ses activités en 2015, le Pr Ba a renseigné : « le centre reçoit annuellement 500 nouvelles demandes. Actuellement, nous avons une file active de près de 4000 patients qui sont suivis par le Cepiad. Et au niveau de cette prise en charge, nous avons un programme important et c’est par rapport aux drogues injectables, les OPIAC, l’héroïne. On a également le programme méthadone qui constitue à inclure dans ce programme les gens dépendant des OPIAC notamment l’héroïne. Et dans ce programme, nous avons enregistré 300 personnes qui ont été incluses ». Et d’attester : « ce programme est confronté à beaucoup de difficultés liées à cette stigmatisation et cette discrimination qui font que les gens ont beaucoup de problèmes à y avoir accès mais surtout à y rester »
UNE PRISE EN CHARGE DECENTRALISEE
Pour le professeur Ba, ils sont engagés dans un processus de décentralisation. A cet effet, il a renseigné qu’il n’y a pas que le Cepiad au Sénégal, quatre autres structures existent aussi et prennent en charge les consommateurs de drogue. « Il y en a une unité d’addictologie à Thiaroye, une autre à l’hôpital de Mbour, une à l’hôpital de Kaolack et enfin au centre de Mbacké. Il faut que l’Etat et les autorités s’impliquent davantage pour que nous puissions faire face à cette demande de plus en plus croissante ».a-t-il estimé. Et de faire comprendre : « qu’en matière d’addition, il n’y a pas de sexe ou d’âge. Mais les femmes constituent l’une de nos préoccupations. A peu près, c’est 10% de nos populations. Nous savons qu’il y en a plus, il faut que nous soyons beaucoup plus focus sur ces dernières. C’est pourquoi les activités de ces journées ont beaucoup ciblé les femmes. Il s’agit d’activités génératrices de revenus parce que dans l’addiction aussi, il y a un problème économique et social, ce sont des femmes avec qui il faut faire des activités d’estime de soi comme la coiffure, la teinture entre autres ».
PLUS DE 1500 OFFICINES RÉPERTORIÉES SUR L’ENSEMBLE DU TERRITOIRE NATIONAL
Au Sénégal, nous avons des officines privées dans les 14 régions et les 46 départements, il fallait faire le point maintenant. Nous avons à peu près quelque 1500 officines privées sur toute l’étendue du territoire.
Dakar, 26 déc (APS) – Quelque 1500 officines pharmaceutiques ont été cartographiées sur toute l’étendue du territoire sénégalais, a révélé, mardi, la directrice générale de l’Agence sénégalaise de réglementation pharmaceutique (ARP), Oumou Kalsoum Ndiaye Ndao.
‘’Au Sénégal, nous avons des officines privées dans les 14 régions et les 46 départements, il fallait faire le point maintenant. Nous avons à peu près quelque 1500 officines privées sur toute l’étendue du territoire’’, a-t-elle déclaré.
S’exprimant en marge d’un atelier de formation des pharmaciens sur l’impact des nouvelles réformes pharmaceutiques sur la chaine d’approvisionnement en médicaments et autres produits de santé du département de Guédiawaye, elle a indiqué que ‘’la cartographie du public est facile avec les districts sanitaires (…) ». En dépit de cela, dit-elle, il était devenu nécessaire pour l’ARP de s’assurer que les dépôts nouvellement ouverts l’ont été conformément à la législation en vigueur.
»Il y a de nouvelles créations. L’édition 2021 de l’ARP a autorisé 134 officines, l’édition 2022 est dans l’ordre de 191 et nous préparons l’édition 2023. Nous devons aussi répondre à l’offre et à la demande par rapport à la taille de la population’’, a-t-elle ajouté. Elle a rappelé que »les pharmaciens d’officine sont un dispositif clé de notre système réglementaire ».
Et depuis la création de l’ARP, »nous ne cessons d’organiser ce genre d’atelier pour la vulgarisation des missions de l’agence », a-t-elle dit.
»Après avoir fait toute la région de Dakar, explique-t-elle, nous avons commencé par le département de Guédiawaye pour parler aux pharmaciens, leur montrer la place de l’ARP dans leur métier mais surtout parler des nouvelles dispositions, notamment la nouvelle loi sur la pharmacie qui vient renforcer celle de 1954 dans l’exercice illégal de la pharmacie, le marché illicite, dans l’inspection pharmaceutique et la bonne gestion.’’
Il s’agit selon elle ‘’de connecter les pharmaciens avec les prescripteurs, parce que les officines privées sont dans des zones de responsabilité des districts sanitaires’’.
L’objectif général de cette rencontre est de »contribuer au renforcement de capacités des pharmaciens sur les nouvelles réformes du secteur pharmaceutique mais surtout partager les missions de l’unité gouvernance de la chaine d’approvisionnement de l’Agence de réglementation pharmaceutique’’.
Pour le président du syndicat des pharmaciens, Docteur Bamba Ndour, ‘’la formation doit s’inscrire en première ligne pour permettre à tous les pharmaciens d’avoir les bonnes pratiques, leur parler des réformes et de la nouvelle loi sur la pharmacie’’.
«LES FEMMES ATTEINTES DE DYSTROPHIE OVARIENNE PEUVENT AVOIR DES PROBLEMES POUR PROCREER…»
Pathologie complexe qui touche beaucoup de femmes au Sénégal, le gynécologue, Dr Mouhamadou Seck décrypte cette maladie féminine.
Interview réalisée par Mame Diarra DIENG |
Publication 26/12/2023
Pathologie complexe qui touche beaucoup de femmes au Sénégal, le gynécologue, Dr Mouhamadou Seck décrypte cette maladie féminine. Dans cet entretien accordé à «L’As », il révèle que les femmes atteintes de dystrophie ovarienne peuvent avoir des difficultés pour avoir des enfants
Qu’est-ce que la dystrophie ovarienne ?
La dystrophie ovarienne ou syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est une affection médicale qui regroupe, à des degrés divers, une hyperandrogénie avec hyperpilosité, acné, une absence d'ovulation marquée par des retards ou absences des règles et à l'échographie pelvienne, de gros ovaires avec plusieurs follicules, au moins 12, de petite taille.
Quels sont les symptômes de cette pathologie ?
Pour les signes d'hyperandrogénie, la patiente peut avoir beaucoup de poils et ceci même juste après la puberté. Ceci évolue lentement avec association à l'acné (présence parfois de beaucoup de boutons sur le visage dans les formes sévères). Et il peut y avoir une perte de cheveux sur le front, la masse musculaire peut aussi être augmentée et la voix peut devenir grave. Pour les signes d'anovulation, les règles sont rares et parfois même absentes pendant 02 mois ou plus. Ceci depuis le début de la puberté. En ce qui concerne le syndrome métabolique, l'obésité est présente dans la moitié des cas. C'est la poitrine et l'abdomen qui sont développés aux dépens de la hanche. Une hypertension artérielle (HTA) est souvent retrouvée. Il faut aussi des examens complémentaires comme le bilan hormonal. Les hormones mâles (testostérone sanguin) sont élevées. Le bilan métabolique recherche un diabète avec la glycémie et une élévation des lipides dans le sang. Et enfin, l'échographie pelvienne retrouve de gros ovaires caractéristiques.
Quelles sont les causes de la dystrophie ovarienne ?
La cause de la dystrophie ovarienne n'est pas connue mais on incrimine des facteurs familiaux et génétiques. On note de plus en plus des cas de dystrophie ivoirienne. Et cela est peut-être dû aux mauvaises habitudes alimentaires et à l'hygiène de vie défectueuse.
Est-ce que les femmes atteintes de cette pathologie peuvent avoir des difficultés à avoir des enfants ?
Les femmes atteintes de dystrophie ovarienne peuvent avoir effectivement des problèmes pour procréer parce qu’il y a un problème au niveau de l'ovulation. Pour rappel, pour qu'il y ait ovulation, il faut qu'un follicule se développe, s'accroît et sorte de l'ovaire vers le 14e jour du cycle. Donc si vous avez beaucoup de follicules qui ne grandissent pas, on peut facilement comprendre qu'il puisse y avoir ce problème d'anovulation.
Quelles sont les conséquences de cette pathologie sur l’organisme ?
Les conséquences sur l’organisme suivent surtout le syndrome métabolique associé. Il s'agit des complications propres à l'obésité, à l'hypertension artérielle, à l'hyperglycémie ou diabète et à la dyslipidémie avec hypercholestérolémie (taux élevé de cholestérol dans le sang) et leurs conséquences
Quelle est la tranche d’âge la plus touchée ?
Le syndrome des ovaires polykystiques (dystrophies ovariennes ou SOPK) est un trouble hormonal qui touche principalement les femmes en âge de procréer. Autrement dit, il affecte la population féminine entre 15 et 44 ans.
Comment se passe la prise en charge ?
La prise en charge est globale puisqu’il s'agit d'une maladie constitutionnelle. Il faut que la patiente soit avisée, sensibilisée à l'importance d'une bonne observance et d'un suivi régulier. La première mesure, c'est une diététique et c'est souvent difficile à atteindre. Puisqu'il y a une obésité très souvent, donc il faut de l’exercice, diminuer la ration calorique globale (ce qu'on mange de façon globale), réduire surtout les apports en lipides au quotidien et augmenter surtout la quantité de fibres. Ce régime est souvent efficace pour éviter un diabète, une hypertension artérielle et une hypercholestérolémie Pour les signes d'hyperandrogénie comme l'excès de poils et l'acné, une consultation est souvent nécessaire chez l'endocrinologue, de même qu'une consultation dermatologique. Chez le gynécologue, parfois on peut donner des pilules contraceptives oestroprogestatives même si vous n'avez pas besoin de contraception ou même si vous n'êtes pas mariée. Parfois, c'est tout simplement de la progestérone macrodosée genre du phaston, lutenyl etc. En cas de désir d'enfant, on peut donner du citrate de clomifène. C’'est un médicament qui permet de régulariser le cycle en sélectionnant des follicules, en permettant une ovulation et donc une possibilité de fécondation.
Quels conseils donnez-vous aux patientes qui souffrent de la dystrophie ovarienne ?
Le syndrome des ovaires polykystiques est un ensemble de signes, donc qui est complexe et qui nécessite une prise en charge multidisciplinaire. La patiente doit être éduquée pour bien connaître sa maladie afin de pouvoir adhérer au traitement.
QUAND LES HORMONES DES FEMMES DEREGLENT LEUR VIE
Dystrophie ovarienne, la pathologie endocrinienne la plus fréquente chez les femmes
Syndrome caractérisé par une aménorrhée, une stérilité et un hirsutisme en rapport avec une ovarite scléro-kystique, la dystrophie ovarienne est une maladie hormonale complexe qui touche de nombreuses femmes et qui est la pathologie endocrinienne la plus fréquente chez les femmes en âge de procréer. Au Sénégal, de nombreuses femmes souffrent de cette pathologie sans le savoir et cette maladie reste la cause principale de l’infertilité de certaines femmes.
La dystrophie ovarienne est une maladie d’origine hormonale. Il s’agit de la pathologie endocrinienne la plus fréquente chez les femmes en âge de procréer. Elle se caractérise par un processus anormal au moment de la maturation des follicules, lors de la première phase du cycle ovarien (la phase folliculaire, juste avant l’ovulation). Lors de la dernière étape de la croissance folliculaire, de nombreux petits follicules s’accumulent sans entrer en croissance. Cela se traduit à l’échographie par l’accumulation de multiples petits kystes, de petits follicules ovariens en réalité autour des ovaires, d’où le nom de syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), autre nom donné à cette pathologie. Elle se manifeste par différents symptômes notamment des règles irrégulières, peu fréquentes ou totalement absentes (aménorrhée) ou au contraire, des ménorragies (règles très abondantes), un hirsutisme (hyperpilosité sur le visage, le cou…) dû à la forte sécrétion de testostérone, de l’acné, une alopécie, une acanthose nigricans (brunissement et épaississement de la peau au niveau du cou, de l’aine, des aisselles et des replis cutanés). Ces signes ne sont pas forcément tous présents, et cette hétérogénéité clinique rend le diagnostic de la dystrophie ovarienne parfois difficile. Au Sénégal, cette pathologie est devenue un phénomène chez les femmes. Beaucoup d’entre elles en souffrent sans le savoir. C’est le cas de cette dame âgée de 37 ans mariée répondant au nom de Khadidiatou Ly. «J’ai fait 7 ans de mariage, je ne suis jamais tombée enceinte. J’ai consulté beaucoup de spécialistes mais après bilan ils m’ont dit que je souffre de la dystrophie ovarienne bilatérale. Je ne connaissais pas cette maladie, je peux rester 7 mois sans voir mes règles», raconte-t-elle.
MARIEME : «JE PEUX RESTER PLUSIEURS MOIS SANS VOIR MES REGLES. JE SUIS TRES INQUIETE CAR JE PENSE QUE JE NE POURRAI PAS AVOIR D’ENFANTS»
Marième est très confuse à cause de cette maladie car toute sa jeunesse, ses règles ont été irrégulières. «Je suis célibataire de 32 ans et je suis très confuse. Depuis que j’ai commencé à voir mes règles à l'âge de 17 ans, elles ne sont pas régulières. Au début, cela ne me posait pas de problème mais mes amies disaient qu’elles avaient vu leurs règles et quand je leur disais que je ne les avais pas encore vues, elles s'étonnaient. Depuis quelque temps, je reste des mois sans les voir et cela m’inquiète. Car je commence à prendre de l’âge» raconte Marième. C’est à l’hôpital que le gynécologue lui a révélé qu’elle souffrait d’un dérèglement hormonal appelé dystrophie ovarienne. «Je suis hyper inquiète car je pense que je ne pourrai pas avoir d’enfants une fois mariée et je pense à une ménopause précoce», soutient-elle. Marième partage le même traumatisme que Soda Fall qui a commencé à avoir ses règles, il y a juste 6 ans alors qu’elle a presque la trentaine. «J’ai 29 ans et j’ai commencé à avoir mes règles à l’âge de 23 ans. Et puis je n’ai pas de dates fixes pour les règles. Je peux rester 5 mois sans voir mes règles. Je suis allée en consultation après avoir fait l’échographie, le gynécologue m’a dit que je souffrais d’une dystrophie ovarienne droite. C’est compliqué et je pense réellement que je n’aurai pas d’enfants», lance-t-elle avec désolation.
AMINATA SAKHO : «MON PETIT AMI QUI S’APPRETAIT A M’EPOUSER M’A ABANDONNEE LORSQU’IL A SU MA MALADIE. DEPUIS LORS, J'AI DES DEPRESSIONS»
Âgée de 27 ans et célibataire, Aminata Sakho nous révèle qu’il y a un mois, elle avait vu beaucoup de sang accompagné d’une douleur atroce. «C’était la première fois. Je peux rester plus de 6 mois sans voir mes règles. Après consultation, on m’a signalé que je souffre d’une dystrophie ovarienne», soutient-elle. Elle est inquiète en pensant qu’elle n’aura pas d’enfants une fois mariée. « J’en avais parlé à mon petit ami qui s’apprêtait à m’épouser mais il a préféré me quitter car il m’a dit que je ne pourrai pas avoir d’enfants. Depuis lors, j'ai des dépressions et des règles irrégulières. Je crois que je vais devenir folle», confie Aminata Sakho.
NB : Ce sont des noms d’emprunt
PAR Khandiou
POUPONNIÈRE DE L'HORREUR : DÉFAILLANCE DE L'ÉTAT, REGARD MALVAILLANT DE LA SOCIÉTÉ
EXCLUSIF SENEPLUS - L'initiative de Ndela devait être encadrée par les autorités qui s’intéressent plus à la prochaine élection qu'à la prochaine génération. Le poids de la société est très lourd à porter au Sénégal et les femmes en sont les victimes
La désormais ex-nounou de la tristement célèbre pouponnière Keur Yeurmande a fait ce que nous appelons dans notre jargon le journalisme citoyen, un nouveau concept apparu avec le développement des réseaux sociaux et qui bouscule les médias traditionnels, souvent limités aux comptes rendus. Ce concept range aux calandres grecs les genre nobles du journalisme, comme la grande enquête, sur des faits de société.
Les réseaux sociaux, plus personne ne peut les occulter. Ils font beaucoup de mal, s’incrustent dans la vie privée des gens, desinforment, mais aussi alertent sur des situations qui pourraient être fâcheuses.
Personne, y compris les médias, n'avait ignoré les agissements de Dr Ndela (cinquième année de médecine confirmé par ses anciens camarades de promotion). En début d'année, elle exhibait fièrement les premiers pensionnaires de sa pouponnière de Sacré Cœur, innocents, fragiles, qui n'ont pas demandé à naître. Elles les baptisait sous le nom de personnes célèbres. Personnellement, j'avais trouvé l’idée géniale.
Combien de femmes a-t-elle épargné des critiques acerbes et méchantes, des sarcasmes d'une société qui passe son temps à juger les autres, parceque ces femmes ont commis le mignon péché, le sacrilège d’avoir enfreint les codes établis, normés et imposés par notre société.
Elle voit toujours d’un mauvais oeil une célibataire ou une femme dont le mari est absent du territoire depuis plusieurs années, porter une grossesse. La grossesse de la honte aux yeux des membres de la cellule familiale, celle de la communauté et de la société.
Combien de jeunes filles et femmes croupissent actuellement dans les maisons d’arrêts et de correction du pays, condamnées pour infanticide, commise certainement la mort dans l’âme, pour préserver l’honneur de la famille, pour ne pas être couvertes par la honte, parce que selon les normes, une grossesse hors des liens du mariage reviendrait à jeter l’opprobre sur toute la famille, sur la famille de la fille.
La grossesse se fait à deux
Combien de lycéennes, collégiennes, certaines promises à un bel avenir, ont dû écourter leur parcours académique à cause d’une grossesse ou simplement renvoyées de l' école, du lycée, du collège ou de la maison familiale. L'auteur de la grossesse n'est presque jamais inquiété sauf s'il s'agit d'un cas impliquant une mineure ou un viol.
De ce point de vue, la législation répressive devrait mettre l’homme et la femme sur un même pied. Il y a lieu aussi de s’interroger sur des pratiques et consciences encore très ancrées dans notre société qui sur certains aspects ne sont pas progressistes alors que le monde évolue rapidement.
Pourquoi diantre des célibataires, majeurs et vaccinés ne pourraient pas se permettre d’avoir un enfant, en dehors des liens du mariage, sans être jugés, sans être obligés de supporter le lourd fardeau du regard réprobateur de l'entourage, des quolibets. Sans exposer l’enfant à naître, toute sa vie, au sobriquet de « zdoom jou amoul baay". C'est simplement abominable et abject. Une attitude pro active des pouvoirs publics pourrait éviter certains drames.
Disons-le franchement, comme dans d'autres parties du monde, la sexualité de plus en plus libérée, est une réalité au Sénégal. Il faut rendre accessibles les moyens contraceptifs pour protéger contre une grossesse non désirée et certaines maladies sexuellement transmissibles. L'Association sénégalaise pour le bien-être ffamiliale (Asbef) avait un programme dans ce sens, mis en œuvre dans des lycées et collèges pilotes. Une initiative à mon avis salutaire mais qui n'a malheureusement pas prospéré.
En cause, une levée de boucliers d’organisations qui sous le manteau de la religion, se sont autoproclamées gardiens de nos mœurs, valeurs et traditions. L'éducation, les valeurs, la vertue sont d’abord forgées dans la cellule familiale qui est elle même en crise.
L'initiative de Ndela à mon humble avis, devait être encadrée par les pouvoirs publics qui s’intéressent malheureusement plus à la prochaine élection qu'à la prochaine génération. Ndela a été laissée à elle-même. De huit nourrissons au départ, elle se retrouve selon la presse, avec une quarantaine à prendre à charge. Une illustration du désespoir profond des femmes célibataires qui attendent un enfant.
Je pense sincèrement que l’idée, au départ, n'était pas mauvaise. Soutenir des parturientes désespérées. Combien de femmes dépensent énormément d'argent dans des traitements médicaux ou se tournent vers la médecine traditionnelle dans l'espoir de porter un jour leur propre bébé ? Combien de mariages détruits parceque le bout de chou tant attendu tarde à pointer le nez apres plusieurs années de mariage ? Combien de femmes dépressives subissant le mépris du conjoint qui s’empressera de convoler en seconde noce avec une nouvelle épouse pour espérer avoir un enfant ? Comme si le fait d'avoir un enfant était une clause dans un contrat de mariage ? Tout comme l’épanouissement de la femme était consubstantiel au mariage et à une grossesse aboutie. Que fais-t-on du destin ? Ou du choix de la femme de rester célibataire ou de ne pas vouloir d’un enfant ? Le poids de la société est très lourd à porter au Sénégal et les femmes en sont les principales victimes.
On pourrait reprocher à Ndela, jusqu'à ce que les résultats d’une enquête minutieuse des services concernés établissent le contraire, une certaine cupidité si l’on s'en tient aux révélations de la presse. Elle a flairé un bon créneau pour se faire du pognon. Elle n'a pas hésité à l'exploiter.
Me concernant, je préfère de loin la tragédie de Keur Yeurmande à celles consistant à étrangler son nouveau-né, à le jeter dans les cuvettes d’un WC, à le mettre dans un sachet à ordures, à l'abandonner dans un coin de rue à la merci des chiens errants. Les pouponnières des soeurs catholiques sans subvention de l'État, en tout cas à ma connaissance, voilà à mon avis, le modèle que Ndela souhaitait reproduire dans un pays à plus de 95% de musulmans.
PS. Contrôlons de façon plus stricte et rigoureuse ce qui se passe dans les daaras. Pas un mois ne passe sans qu’un scandale de viol sur mineur(e) ou de pédophilie ne soit révélé dans les journaux. Que le chef de l'État les institutionnalise de fait en participant personnellement à une journée des daaras, est une grosse erreur. C'est mon point de vue.
METTRE FIN AUX CONSULTATIONS DANS LES PHARMACIES, L’UN DES DEFIS A RELEVER
Selon le coordonnateur du programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp), dr doudou Sène, l’un des défis à la lutte contre la maladie reste les consultations dans les pharmacies.
L’occasion de la Fidak, le programme national de lutte contre le paludisme a organisé hier une rencontre avec les élèves pour parler de la pathologie. Selon le coordonnateur du programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp), dr doudou Sène, l’un des défis à la lutte contre la maladie reste les consultations dans les pharmacies.
Le paludisme demeure un problème de santé publique. Le programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp) participe à la Fidak pour sensibiliser différents acteurs comme ceux qui s’activent dans le commerce et l’assainissement. Dr Doudou Sène, coordonnateur du PNLP, estime que les populations doivent savoir qu’il y a un défi énorme à relever par rapport à l’élimination du paludisme au Sénégal. «Nous avons eu des avancées significatives surtout au niveau de la capitale Dakar et dans certaines zones, notamment celles du nord. J’ai toujours expliqué que nous sommes presque à l’élimination du palu dans ces zones avec moins de 1 cas pour 1 000 habitants dans certains terroirs comme la région de Saint-Louis, Matam, Louga, une partie de la région de Thiès, Fatick et une partie de la région de Ziguinchor», soutient-il. Dr Sène attire l’attention sur le cas de Dakar. «Parce que plus le paludisme disparaît, plus le risque de faire un paludisme grave augmente. Il y a une baisse de ce qu’on appelle l’immunité et quand vous faites un palu, rapidement cela peut aller vers des cas graves et devenir mortel», indique-t-il.
Cependant, souligne-t-il, le défis, c’est de mieux sensibiliser les populations tant que le paludisme n’est pas éliminé au Sénégal. «Les gens doivent prendre leurs dispositions pour se protéger en utilisant correctement les moustiquaires. Il s’agit de la première arme de protection contre le paludisme. Mais en cas de fièvre, que les gens aillent à l’hôpital pour se faire dépister. Parce que l’autre défi, c’est que les gens ont tendance à aller se faire consulter dans les pharmacies alors qu’elles n’ont pas cette capacité à faire le diagnostic correct du paludisme», affirme-t-il. L’autre défi, selon lui, est la mobilisation des ressources. «Parce que plus on avance vers l’élimination du paludisme, plus les enjeux financiers deviennent plus énormes parce que vous mettez beaucoup plus de moyens pour traquer un seul cas de paludisme. Dans une concession, quelqu’un qui fait un palu dans la région nord, il y a une équipe qui descend pour faire de l’investigation et traiter toute la concession parce que le parasite doit être éliminé dans cette zone-là pour éviter que la transmission continue», dit-il.
L'ANÉMIE, CE MAL QUI AFFAIBLIT LE SÉNÉGAL
Au Sénégal, près de la moitié de la population souffre d'anémie, plaçant le pays dans une situation critique selon l'OMS. Un atelier national a révélé l'ampleur du problème et les efforts pour y remédier
La malnutrition et l'anémie sont devenues des problèmes de santé publique dans notre pays. Le Sénégal est dans la zone rouge car 40% de la population souffrent d'anémie. La révélation a été faite à l’occasion d'un atelier national de partage des résultats du projet approche multifactorielle pour lutter contre l'anémie et la mal-nutrition.
Au Sénégal, environ 54 % des femmes âgées de 15 à 49 ans souffrent d'anémie contre 28% des hommes, selon l’EDS-Continue 2019. Le document rapporte que dans les zones rurales, 57% des femmes sont touchées, près d'un enfant sur cinq (18%) souffre de malnutrition chronique, dont 5% sous la forme sévère. Pour inverser la tendance, Catholic Relief Services (CRS) Sénégal sur financement de Latter Days Saints (LDS) et l'appui du ministère de la Santé et de l'institut de Santé et Développement (ISED), a initié le projet Lucky Iron Fish qui consiste à lutter contre les carences en fer dans le département de Tambacounda.
Selon Dr Nafissatou Ba Lo, conseillère en nutrition du secrétariat exécutif du conseil national de développement de la nutrition (Cndn), ce projet est d'une importance capitale parce qu'il apporte une réponse à la problématique de l'anémie au niveau du Sénégal. «L'anémie constitue un problème réel au Sénégal avec une situation critique si on prend le classement de l'Oms. Depuis 2010, les prévalences que nous avons nous classent dans des situations critiques parce que dépassant les 40% de prévalence chez les groupes vulnérables aussi bien chez les femmes que chez les hommes», révèle-t-elle. Selon elle, si on regarde la carte, partout c'est rouge au niveau du Sénégal. «Le projet pouvait être réalisé partout au Sénégal. Parce que le problème est présent partout. Peut-être Crs est à Tamba», dit-elle. A l’en croire, la malnutrition n'est pas liée à un seul problème, c'est pourquoi en termes d'approche, on utilise la multisectorialité avec l'implication de tous les secteurs. « Il y a beaucoup d'efforts mais on s'est rendu compte que malgré ces efforts, le problème reste constant. C'est pourquoi l'Etat du Sénégal, à travers le Cndn, a mis en place un budget pour voir les déterminants réels et sur quel levier nous pouvons-nous appuyer pour régler définitivement ce problème d'anémie chez les groupes vulnérables», explique-t-elle.
«L’ANEMIE N’EST PAS SEULEMENT LIEE A L’ALIMENTATION»
L'anémie n'est pas seulement liée à l'alimentation. «Les problèmes de santé tels que le paludisme, la drépanocytose et d'autres maladies sont liés à l'anémie», précise-t-elle.
Interpellée sur le plan d'actions mis en place, Dr Nafissatou Ba Lo indique qu’ils sont en train de réfléchir par rapport à ce qu'il faut faire au-delà même de ce projet. «Donc en termes d’actes d'intervention dans le cadre du plan stratégique multisectoriel de la nutrition, nous avons tout ce qui est renforcement de la disponibilité d'aliments riches en fer. Au niveau du système de santé, nous avons la supplémentation en fer-acide folique chez les femmes enceintes et les femmes allaitantes. Pour les enfants, nous avons la distribution de produits micronutriments au niveau des ménages mais le grand volet qui touche l'échelle nationale, c'est la fortification de la farine de blé tendre en acide folique», rapporte Dr Ba.
Enseignante chercheuse au service de médecine préventive et santé publique, Dr Fatoumata Bintou Diaw souligne que le projet a commencé depuis 2019. «C'est une recherche interventionnelle dans le cadre de ces types de recherche et il fallait faire avant une analyse situationnelle, c'est-à-dire une étude de base et ceci a été fait en 2019 avant le démarrage du projet», rappelle Dr Diaw. Après 12 mois d'utilisation du produit Lucky Iron Fish, une évaluation est faite. Les différentes évaluations ont montré que c'est un bon produit, se réjouit-elle. «Pour le moment, les résultats nous réconfortent car nous avons pu trouver que Lucky Iron Fish a corrigé l'anémie chez les femmes en âge de reproduction qui ont pu corriger leur anémie après utilisation du produit Lucky Iron Fish. Il est utilisé dans le ménage de manière globale par toutes les personnes qui utilisent le repas familial», dit-il.
1ER TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE D’UN ANÉVRISME CÉRÉBRAL AU SENEGAL
Le Sénégal a réalisé son premier traitement endovasculaire d’un anévrisme cérébral à l’hôpital Cheikh Ahmadoul Khadim de Touba grâce à la neuroradiologie interventionnelle
Dakar, 20 déc (APS) – Le Sénégal a réalisé son premier traitement endovasculaire d’un anévrisme cérébral à l’hôpital Cheikh Ahmadoul Khadim de Touba grâce à la neuroradiologie interventionnelle, a t-on appris, mercredi, de la direction des établissements de santé.
Dans un communiqué, cette direction précise qu’il »il s’agissait d’un anévrisme géant de la terminaison carotidienne droite associé à une fistule carotido-caverneuse chez un adulte jeune de 30 ans qui habite à Touba et pour qui la chirurgie classique était impossible ».
Le traitement endovasculaire ou embolisation, une technique mini invasive, est une alternative thérapeutique qui ne se fait qu’en Europe ou aux États Unis, rappelle-t-elle.
La même source signale que cette intervention »a été possible grâce à l’accompagnement de l’équipe du service de neurologie interventionnelle du CHU de Caen en France et à la dextérité de l’équipe locale » .
La direction des établissements de santé salue »un pas de plus pour le système de santé du Sénégal vers l’amélioration de l’offre de soins et la disponibilité de soins pointues qui permettent de réduire les évacuations sanitaires » .
L’équipe locale de l’hôpital Cheikh Ahmadoul Khadim de Touba était composée de Papa Ibrahima Ndiaye, chef du service de neurochirurgie, du Pr Ndaraw Ndoye, du cardiologue Moustapha Fall, de l’anesthésiste Mactar Dieng, entre autres.
Cette intervention a coûté »environ 23 millions nonobstant les frais de voyage et de séjour », selon la direction des établissements de santé.
Elle signale que trois patients ont été diagnostiqués à l’hôpital Cheikh Ahmadoul Khadim.
Au-delà du jeune de 30 ans qui a été opéré mardi, une jeune fille de 14 ans sera opérée aujourd’hui, annonce t-elle dans le communiqué, ajoutant que le troisième patient, âgé de 56 ans, est parti se faire prendre en charge en France.
Les deux patients sont pris en charge gratuitement, selon la direction des établissements de santé, signalant que l’intervention a été possible grâce au plateau technique de dernière génération de l’hôpital tandis que l’équipe du CHU de Caen a mis aussi gratuitement à la disposition de l’hôpital des consommables d’une valeur d’environ dix millions.
Elle promet qu’après cette première mission, d’autres suivront pour »renforcer la performance des praticiens ». Il est aussi prévu des formations complémentaires d’autres neurochirurgiens pour augmenter le nombre de spécialistes à Touba et dans les autres hôpitaux du Sénégal pour assurer la prise en charge des patients qui en ont besoin au Sénégal.
L’hôpital Cheikh Ahmadoul Khadim ouvert depuis un peu plus d’un an progresse rapidement vers l’ouverture et la fonctionnalité de tous ses services, selon la direction des établissements de santé.
À KIGALI, MACKY SALL RÉITÈRE SON PLAIDOYER POUR LA SOUVERAINETÉ MÉDICALE ET PHARMACEUTIQUE
"Je lance un appel à une collaboration entre les producteurs, les structures nationales de réglementation pharmaceutique, le secteur privé, les chaînes d’approvisionnement... afin de matérialiser notre ambition"
Le chef de l’État sénégalais, Macky Sall, a exhorté, lundi, à Kigali, les dirigeants et les professionnels africains de la santé à entretenir une « collaboration active » en vue de la souveraineté médicale et pharmaceutique de l’Afrique.
« Je lance un appel à une collaboration active entre les producteurs, les structures nationales de réglementation pharmaceutique, le secteur privé, les chaînes d’approvisionnement et les universités et centres de recherche africains […] afin de matérialiser notre ambition pour la souveraineté médicale et pharmaceutique », a dit M. Sall.
Il prenait part, dans la capitale rwandaise, à la cérémonie d’inauguration de l’usine BioNtech Africa, « une usine de pointe pour la fabrication de vaccins à ARN messager destinée à lutter contre le paludisme et la tuberculose en Afrique ».
« Cette cérémonie est une lueur d’espoir parmi les autres que nous allumons petit à petit, sur le continent, malgré les temps difficiles », a souligné Macky Sall.
Le dirigeant sénégalais a invité les acteurs concernés à « faire ensemble […] de ces lueurs une flamme incandescente pour illuminer notre marche vers la souveraineté médicale et pharmaceutique africaine ».
« Avec la même vision et la même volonté politique, a poursuivi M. Sall, nous devons travailler ensemble pour que les vaccins et les produits biotechnologiques fabriqués en Afrique suivant les mêmes standards que ceux produits [ailleurs] accèdent aux [mêmes] plateformes de vente et de distribution. »
Il a félicité son homologue rwandais, Paul Kagame, son partenaire BioNtech et les autres soutiens de cette initiative du Rwanda.
Macky Sall estime que la cérémonie d’inauguration de cette infrastructure de santé, dans ce pays du continent, « est l’une des meilleures réponses de l’Afrique, pour le présent et le futur, après l’épreuve de la pandémie de Covid-19 ».
« Quatre ans après, le continent est toujours là, debout et résilient. Mieux encore, nous sommes d’attaque, avec le soutien de nos partenaires, pour nous préparer aux crises sanitaires futures », a ajouté M. Sall.
Il a rappelé les efforts fournis par le Sénégal, avec l’aide de l’Institut Pasteur de Dakar, qui fête cette année son 127e anniversaire et est « en train de finaliser dans la ville nouvelle de Diamniadio un vaccinopôle multidimensionnel ».
«GRACE A L’APPUI DU CEMGA, L’EQUIPE MEDICALE CONJOINTE «HMO/DANTEC» A REALISE AVEC SUCCES LA TRANSPLANTATION RENALE»
Auteur de nombreux livres scientifiques, l’ancien directeur général adjoint de l’Hôpital Principal de Dakar, Pr Abdou Rajack Ndiaye, magnifie l’initiative de la Journée du Ssa à travers cette interview exclusive accordée au quotidien « Le Témoin ».
Propos recueillis par Pape NDIAYE |
Publication 19/12/2023
Professeur agrégé du Val-de-Grâce (France) en rhumatologie, le Médecin-Colonel Abdou Rajack Ndiaye est le directeur du Service de santé des armées (Ssa). Officier de l’Ordre National du Mérite (Sénégal), Médaille d’honneur du Service de Santé des Armées, Médaille des Nations Unies pour le Maintien de la Paix (Soudan) et Médaille de la Défense Nationale Française (Santé/France), le Directeur du Service de Santé des Armées est titulaire de plusieurs autres décorations et distinctions. Auteur de nombreux livres scientifiques, l’ancien directeur général adjoint de l’Hôpital Principal de Dakar, Pr Abdou Rajack Ndiaye, magnifie l’initiative de la Journée du Ssa à travers cette interview exclusive accordée au quotidien « Le Témoin ».
Le Témoin : Pourquoi une journée du Service de santé des armées ?
Abdou Rajack Ndiaye : D’abord permettez-moi d’exprimer ma loyauté et ma reconnaissance à l’endroit de Monsieur le Chef d’état-major général des Armées(Cemga) de m’avoir choisi à la tête du Service de santé des armées (Ssa). La célébration de de la Journée du service de Santé des Armées est une tradition voire un héritage légué par les illustres anciens. C’est un moment fort de communion, un jour de retrouvailles, un temps d’introspection et une date de reconnaissance pour services rendus par de vaillants combattants que sont les valeureux personnels du Service de Santé des Armées sénégalaises engagés dans des opérations à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Cette journée dont le thème est « Service de Santé des Armées face aux défis de la Souveraineté Sanitaire » constitue également une occasion de rendre un vibrant hommage aux pères fondateurs et aux anciens de la Santé militaire sénégalaise.
Y aura-t-il cette année une particularité par rapport aux journées précédentes ?
La gravité, c’est-à-dire le caractère crucial et urgent du thème, est déjà une particularité. La Souveraineté Sanitaire n’est pas un individualisme qui se traduit par un besoin solitaire d’une santé bonne. Ce n’est ni une vision réductrice, ni une vision angélique, mais elle serait sans doute le fruit attendu d’une évolution sociologique contemporaine et de mutations optimales. La crise sanitaire récente de Covid 19 et l’évolution géopolitique du monde ont montré la fragilité de nos systèmes de santé et notre degré de dépendance de l’extérieur. Inutile de vous rappeler que cette pneumonie inconnue avait déclenché une puissante secousse qui avait plongé l’humanité dans l’incertitude. Parce que le virus avait fait une propagation rapide et effroyablement mortelle. Pratiquement toutes les nations avaient un genou à terre. D’où les réflexes de survie des nations qui ont fini par reléguer loin les notions de solidarité et d’empathie, une sorte de politique du « Chacun pour soi » à l’échelle planétaire. Mais une fois la bourrasque passée, l’urgence était de se relever très vite pour se diriger vers l’impératif de Souveraineté sanitaire. L’autre particularité, c’est la parfaite adéquation entre notre posture et la vision de monsieur le Chef d’état-major général des armées (Cemga) qui, dans ses orientations prioritaires, indiquait d’opérer la transformation de la composante Santé qui doit être conduite vers la préservation des capacités opérationnelles. Et surtout la réduction des évacuations sanitaires par le relèvement des plateaux techniques de nos structures et la densification du maillage hospitalier avec de nouveaux hôpitaux militaires à Kaolack, Tambacounda, Ziguinchor et Saint-Louis.
Il y a quelques jours, des médecins militaires en collaboration avec leurs collègues civils ont réussi le miracle d’effectuer avec succès des transplantations rénales. Ces performances ne constituent-elles pas la meilleure incarnation du concept Armée/Nation ?
Absolument, d’autant que tous les malades opérés à l’Hôpital Militaire de Ouakam étaient des civils. Il s’agissait de compatriotes qui avaient un problème de Santé. A l’arrivée, l’Hôpital militaire leur a apporté une solution durable grâce à une coopération exemplaire avec nos collègues du Centre Hospitalier Universitaire de l’hôpital Aristide Le Dantec. Ce, sous une très parfaite coordination de la Directrice de l’établissement. Au cours de la maladie rénale chronique, il faut le rappeler, la dialyse est en réalité un traitement d’attente d’une transplantation. En réalisant avec succès cette transplantation rénale, l’Hôpital militaire de Ouakam a complété l’offre de soins aux Sénégalais et a contribué de manière très significative à l’effort national de prise en charge sanitaire de nos compatriote menée par le Ministère de la Santé et de l’Action Sociale. C’est le lieu de féliciter chaleureusement le médecin-chef, directrice de l’Hôpital Militaire de Ouakam pour la parfaite coordination ainsi que toutes les équipes qui ont réalisé la belle prouesse. Ces hommes et femmes à l’expertise médicale avérée sont entrés dans l’histoire. De fort belle manière ! Ils ont fait la fierté du concept Armée/Nation. Mais tout le mérite revient au Chef d’état-major général des armées (Cemga) qui a porté le projet avant de soutenir et encourager les équipes en mettant à leur disposition l’Hôpital Militaire de Ouakam (Hmo). Ce, avec de lourds moyens nécessaires à chaque étape du processus à l’image d’un bataillon médical en route pour le front !
Pourquoi l’Hôpital militaire de Ouakam (Hmo) a-t-il été choisi pour cette première sanctionnant encore une fois l’expertise médicale sénégalaise ?
Il y avait d’abord et avant tout, la volonté de la directrice et du directeur-adjoint de l’Hmo. Ils avaient une très grande motivation, un rare engagement, une détermination exceptionnelle sans faille pour effectuer la transplantation rénale au Sénégal. Ensuite, ils disposent d’une expertise avérée en la matière. Ils se sont personnellement investis pour acquérir les équipements d’imagerie et de laboratoires indispensables. La Directrice a eu un leadership exceptionnel. Ayant à ses côtés un leadership exceptionnel, la directrice de l’Hmo a constitué, autour d’elle, les équipes grâce à l’apport énorme de nos collègues de l’Hôpital Le Dantec installés à l’Hôpital Militaire de Ouakam à cause de la fermeture de leur établissement. La synergie d’actions et la convergence des efforts ont été sanctionnées par l’autorisation du Ministère de la Santé et de l’Action Sociale, sous la forme d’un agrément après un avis du Comité National du Don et de la Transplantation d’organes. D’où le choix porté sur l’ Hmo pour la réalisation avec succès de cette lourde opération chirurgicale.
Mon colonel, on constate l’absence de médecins-gynécologues et médecins-dentistes dans la plupart des infirmeries de garnison. Comment comptez-vous répondre à la forte demande des populations civiles dans ce sens ?
On ne peut pas parler d’absence mais plutôt de présence qu’on pourrait davantage accentuer. Pour ce qui concerne la Gynécologie, nous disposons de gynécologue ou d’une sage-femme d’Etat militaire dans plusieurs garnisons. C’est le cas à Thiès, Ziguinchor et Tambacounda ainsi que d’autres structures médico-militaires de Dakar comme Yeumbeul. D’ailleurs, le Commandement a donné des instructions pour le déploiement de gynécologues et sages-femmes à Kaolack, Saint-Louis et Kolda. Pour la chirurgie dentaire, nous avions déjà un maillage très important avec au moins un chirurgien-dentiste voire un cabinet dentaire dans chaque zone militaire. L’installation de nouveaux cabinets-dentaires est actuellement en cours à Koungheul, Goudiry, Bargny, à Yeumbeul et Thiaroye. Par exemple, le mythique camp militaire de Thiaroye disposera dès janvier prochain d’un cabinet dentaire neuf. Informé de l’arrivée du matériel à Dakar, le Cemga a fait accélérer les travaux de construction des locaux du cabinet dentaire du Camp Thiaroye dont les prestations et soins sont à 80% destinés aux populations civiles des localités environnantes. Vous voyez, la Santé militaire est une expression complète de la coopération civilo-militaire et du concept Armée-Nation. C’est encore le lieu de saluer l’appui du Commandement.
Qu’est-ce qui fait courir les populations civiles vers les hôpitaux et infirmeries militaires ?
Il existe plusieurs facteurs qui pourraient expliquer ce que vous appelez « courir vers les hôpitaux et infirmeries militaires ». C’est d’abord notre histoire. Parce que la Médecine d’hier était une Médecine militaire avec le Corps de santé des colonies puis le Service de santé des régions tropicales d’Afrique noire qui étaient au contact des populations au risque de leur vie. Nous sommes les héritiers d’illustres aînés, des pères fondateurs, des pionniers qui ont été les premiers à implanter la Santé publique sur l’étendue du territoire national. Ces valeureux devanciers ont construit la réputation de la Médecine militaire à l’intérieur du pays tout comme à l’extérieur depuis l’aube de notre indépendance. Ce, grâce à l’effort permanent du Commandement pour relever les plateaux techniques et acquérir du matériel ultra-moderne. Sans oublier la construction de nouveaux établissements hospitaliers et centres Médicaux Interarmes à l’intérieur du pays au profit des populations. Pour répondre à votre question, je pense que les patients sont mieux placés pour dire que l’accueil , la disponibilité, la prise en charge et la qualité des soins les poussent vers les hôpitaux et infirmeries militaires.