SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
30 novembre 2024
Santé
LA F2S EN GREVE GENERALE DE 48H A COMPTER D’AUJOURD’HUI
Prise en charge salariale des agents de la santé et de l’action sociale- En mouvement d’humeur depuis quelques mois, la Fédération des Syndicats de la Santé (F2S) ne compte pas reculer d’un iota dans la lutte qui l’oppose aux autorités gouvernementales.
En mouvement d’humeur depuis quelques mois, la Fédération des Syndicats de la Santé (F2S) ne compte pas reculer d’un iota dans la lutte qui l’oppose aux autorités gouvernementales. Fustigeant en effet le silence coupable du ministre de la Santé sur le traitement salarial discriminatoire des personnels de santé et de l’action sociale, les membres de la F2S comptent passer à la vitesse supérieure en déclenchant une grève générale de 48h à partir de ce matin. A la suite de cela, ils vont arborer un brassard rouge du 17 au 23 octobre avant d’organiser une marche nationale le 28 de ce mois.
Les agents de santé doublent la dose ! Ils ont décidé de passer à la vitesse supérieure dans la lutte qui les oppose au ministère de la Santé et de l’Action sociale en observant à partir de ce matin une grève générale de 48, un port de brassard rouge, un sit-in, une Assemblée générale de mobilisation dans la semaine du 17 au 23 octobre 2022, suivie d’une marche nationale le 28 octobre 2022. Ene effet, la Fédération des Syndicats de la Santé (F2S) fustige le silence coupable du ministre de la sante sur le traitement salarial discriminatoire des personnels de santé et de l’action sociale.
Statuant le 7 octobre dernier sur la lutte syndicale, la F2S dit avoir trouvé des raisons encourageantes pour continuer la lutte syndicale entamée afin d’amener l’Etat du Sénégal à ret́ablir l’eq́ uitédans la prise en charge salariale des agents de la Santé et de l’Action sociale, dont la discrimination dans la répartition de l’enveloppe budget́aire mise à disposition pour les travailleurs.
Ils reprochent à l’Etat de faire la sourde oreille en ignorant les revendications syndicales légitimes des travailleurs du service public de la Santé. «Et pourtant, après avoir octroyé une augmentation de salaire de 90.000 à300.000 Fcfa en faveur des agents de la Fonction publique et cela au détriment de plusieurs agents du secteur public, des établissements publics de Santé, des collectivités locales, des universités publiques et autres. L’Etat a ainsi fini de créer un sentiment de frustration, de négligence, de laissés-pour compte chez les agents de santé parce que la mise en œuvre des accords signés avec les syndicats de la Santé a été mal faite.
Pis, il a fini de violer de façon flagrante le principe universel à travail égal, salaire égal, en omettant les travailleurs dans les établissements publics de Santé, les collectivités locales et les universités de même que dans les programmes et projets de Santé, l’Etat du Sénégal et le Ministère de la Santé particulièrement», soulignent les syndicalistes qui interpellent le ministre de la Santéet de l’Action sociale pour le respect et le suivi des protocoles et des négociations sur les points de revendications qui concernent le ministère de la Santé. Ces revendications tournent autour de l’augmentation des subventions accordées aux hôpitaux, et de la détermination de critères d’allocation objectifs, du remboursement des créances relatives àla CMU, du statut du personnel communautaire, du plan de carrière des personnels paramed́ icaux et de l’ouverture des concours d’entrée directs àl’ENDSS.
Interpelant le ministre chargé de l’Enseignement supérieur, la F2S exige l’application des revalorisations salariales dans les Universités pour tous les personnels travaillant dans la Santé et la reprise des formations à l’Endss. Elle demande au ministre des Collectiviteś territoriales de revaloriser les salaires des agents des collectivités locales sans distinction aucune, d’appliquer correctement le cadre juridique de la Fonction publique locale et de représenter les travailleurs dans le Haut Conseil des Collectivités territoriales. Les revendications vont également à l’endroit du ministère de l’Urbanisme qui devra, dans les meilleurs deĺais, travailler à respecter les promesses de l’Etat de mettre à disposition des coopératives d’habitats des syndicats de la Sante,́ des terrains à Daga Holpa et dans les zones d’aménagement concertées.
La F2S exige globalement deSidiki Kaba et de la Direction de l’Hôpital Principal de Dakar, la satisfaction des revendications légitimes des syndicats de HPD. Sur ce point, ils interpellent le ministre de la Fonction publique, employeur des fonctionnaires, d’ouvrir des négociations sur la gestion prévisionnelle des emplois et des carrières des personnels de santé et sur la conduite des négociations sur les questions nouvelles contenues dans les plateformes revendicatives des syndicats de la Santéet de l’Action sociale. Pour une première prise en charge de toutes ces revendications, La F2S demande au Premier ministre de s’impliquer, en toute responsabilité́, sur toutes les revendications transversales pour que des mesures correctrices soient prises dans les meilleurs délais afin de rétablir l’équitédans le traitement salarial des agents de santé employés par l’Etat et/ou ses démembrements.
En outre, la Fédération des syndicats de la Santé se désole de la décision unilatérale prise par l’Etat du Sénégal à propos de l’hôpital Aristide le Dantec et fustige la démarche non participative et inclusive des autorités. Elle deń once les tentatives de museler toutes les personnes qui donnent des avis contraires. C’est le cas d’Abdoulaye DIONE retenu dans les liens de la détention prolongée sans jugement depuis plus d’une semaine. Ils comptent apporter dans les prochains jours une réponse plus appropriée de soutien à leur camarade, victime d’intimidations.
550 MILLE MALVOYANTS MENACES DE CECITE
La prévalence de la cécité au Sénégal est de 1,42%, avec 165 mille aveugles et 550 mille malvoyants, selon le Programme national de la promotion de la santé oculaire.
La prévalence de la cécité au Sénégal est de 1,42%, avec 165 mille aveugles et 550 mille malvoyants, selon le Programme national de la promotion de la santé oculaire. Pour son coordonnateur, Dr Mouctar Dieng Badiane, les principales causes de cécités demeurent les affections curables et le déterminant principal reste la mauvaise prise en charge. Il s’exprimait hier, mercredi 12 octobre, en prélude à la Journée mondiale de la vue, célébrée ce jeudi dans la région de Kaffrine.
Pour le docteur Mouctar Dieng Badiane du Programme nationale de la santé oculaire, les causes de la cécité sont liées à plusieurs facteurs notamment la baisse de la vision où il faut des lunettes pour corriger mais aussi la cataracte comme deuxième cause de cécité au niveau du Sénégal et le trachome. Pour la Journée mondiale de la vue, célébrée ce jeudi à Kaffrine, l’objectif est de faire plus de sensibilisation pour amener les gens à avoir une meilleure santé de la vue. D’où le thème : «Aimer vos yeux, attirer l’attention du monde sur l’importance des soins oculaires».
LE TRACHOME, UN MAL EVITABLE
Pour le trachome, Dr Badiane a renseigné qu’au début des années 2000, il y a eu une enquête qui a été faite pour avoir la prévalence de départ au niveau de 58 districts sanitaires. Et parmi eux, 19 districts étaient endémiques, pour lesquels il faut mettre en place des stratégies de prise en charge des populations. «Nous avons mis en place la stratégie dénommée Chance, avec une distribution d’antibiotiques mais aussi de la chirurgie. Et ces activités ont permis de réduire considérablement la prévalence».
Et de poursuivre : «toujours parmi ces 19 districts, tous ont arrêté le traitement et seule la forme compliquée est prise en charge actuellement dans une dizaine de districts au niveau du pays». Les régions qui étaient endémiques à cette pandémie de la vue étaient Thiès, Louga et Diourbel. Pour le Dr Badiane, à ce jour, beaucoup de stratégies ont été mises en place pour réduire ce fardeau. «Nous prétendons éliminer cette maladie à l’horizon 2024, avec d’importants projets qui ont été mis en place», a-t-il évoqué.
PRISE EN CHARGE DE LA CATARACTE
Concernant la cataracte, le Dr Mouctar Badiane a laissé entendre que beaucoup d’unités de prise en charge ont été implanté dans le pays, avec plusieurs Ong et l’Organisation mondiale de la santé (Oms). «Tous les départements pourront avoir accès à la chirurgie de la cataracte. Et au début des années 2000 nous avions opéré à peu près 5 mille cas et récemment avec les 24 mille cas par an. D’où la nécessité de consolider et de pérenniser ces acquis pour prétendre éliminer les causes de cécité évitable dont la cataracte, à l’horizon 2030.»
Et d’ajouter : «des stratégies avec des partenaires ont été mises en œuvre aussi pour rendre accessible les lunettes dans trois principales régions. Et nous comptons l’étendre dans d’autres, à l’horizon 2023, pour rendre accessible les lunettes et corriger ces défauts de vision».
par Farid Bathily
QUATRE PATIENTS EN RÉANIMATION MEURENT AU BÉNIN APRÈS UNE COUPURE D'ÉLECTRICITÉ
Le drame survenu dans le plus grand hôpital du pays a suscité une pluie de critiques sur cette structure dite de référence. Plusieurs enquêtes sont en cours afin d’en élucider les origines
Au Bénin, le Centre national hospitalier et universitaire Hubert Koutoukou Maga (CNHU-HKM) est dans le collimateur des populations depuis la mort de quatre patients le 7 octobre 2022 au service de réanimation.
Cette structure hospitalière située dans la ville de Cotonou est une des plus anciennes du pays et également l’une des mieux équipées. De ce fait, cet incident qui a été précédé d’une coupure d’électricité suscite d’autant plus l’émoi au sein de la population béninoise.
Vives critiques
De nombreux habitants se sont saisis des réseaux sociaux pour raconter leur malheureuse expérience avec cet hôpital, certains allant jusqu'à le qualifier de "mouroir". "Qu’un tel drame nous frappe en plein cœur de notre hôpital de référence est profondément horrifiant, révoltant parce qu’intolérable", a ainsi tonné Éric Houndété, président du parti d’opposition Les Démocrates.
Les critiques sont si vives que le CNHU-HKM a dû réagir en urgence ce dimanche 9 octobre 2022. Son directeur général, Dieudonné Gnonlonfoun, a notamment confirmé la mort des quatre patients, sans toutefois lier l'incident à une coupure d’électricité. "La direction invite au calme en attendant les conclusions des missions d’investigations en cours et rassure qu’une légèreté ou faute professionnelle ne restera pas impunie", indique-t-il dans un communiqué.
Le ministère de la Santé parle pour sa part de "situation grave à un moment où le gouvernement a engagé d’importants efforts pour l’amélioration de la qualité des soins offerts dans les formations sanitaires".
Enquête en cours
Cette tragédie intervient moins d’un mois après l’entrée en fonction de l'Autorité de Régulation du Secteur de la Santé (ARS). Dans le cadre des réformes du système national de santé, cette structure est, entre autres, chargée de veiller à l’assurance d’une offre de soins de qualité dans tout le pays et de sanctionner les praticiens en cas de besoin.
C’est à ce titre que le président Patrice Talon a demandé à l’ARS de faire la lumière sur ce dossier. Le procureur de la République a également été saisi dans l’éventualité d’une suite judiciaire.
Ce sinistre du CNHU-HKM rappelle la série de drames qui a secoué ces derniers mois des hôpitaux au Sénégal. L’un des plus retentissants a vu la mort de onze nouveau-nés à la suite d’un incendie au sein d’une unité néonatale à Tivaouane, dans l’ouest du pays, fin mai 2022.
ÉPIDEMIE DE COVID-19 EN AFRIQUE : QUELLES SPECIFICITES ?
Un point important à prendre en compte pour évaluer l’ampleur de l’impact du Covid est la capacité de surveillance épidémiologique des pays, qui dépend directement des systèmes de santé nationaux
Depuis le début de la pandémie de Covid-19, les nombres de cas et de décès en Afrique se sont avérés très inférieurs à ce qui était observé sur les autres continents. Le continent africain a en effet été cinq fois moins touché en moyenne que l’Europe, avec, toutefois, d’importantes variations géographiques. Cette observation inattendue a conduit à se demander s’il y a une spécificité du continent africain face à cette maladie, ou si cette particularité observée ne résulterait pas d’autres facteurs .
Un point important à prendre en compte pour évaluer l’ampleur de l’impact du Covid est la capacité de surveillance épidémiologique des pays, qui dépend directement des systèmes de santé nationaux. Au-delà de toute considération qualitative, cette capacité peut être évaluée en premier lieu en se basant sur le nombre de lits d’hôpitaux par habitant.
En Afrique, ces capacités sont très variables d’un pays à l’autre mais ne dépassent pas 3,2 ‰ au nord de l’Afrique et 2,7 ‰ au Sud – une densité faible en comparaison de l’Europe, où le nombre de lits d’hôpitaux est en moyenne de 5,5 ‰. Ces capacités sont particulièrement faibles en Afrique de l’Ouest, où il ne dépasse pas 0,4 ‰ (Mauritanie) et peut descendre jusqu’à 0,1 ‰ (Mali).
Cette analyse suggère une forte sous-estimation du nombre des cas et des décès, d’un facteur 8,5 en moyenne par comparaison à l’Europe. Ce biais est particulièrement marqué en Afrique de l’Ouest (Nigeria, Burkina Faso, Tchad, Côte d’Ivoire, Mauritanie, Niger, Sénégal, Guinée, Mali) et en Afrique de l’Est (Ouganda, Éthiopie, Madagascar) où la sous-estimation peut atteindre des facteurs 10 à 20, parfois au-delà.
Néanmoins, cela ne suffit pas à expliquer entièrement les différences observées. Un second facteur, démographique, peut être identifié. Il a pu être évalué en prenant en compte la proportion des personnes âgées de 60 ans et plus (sur lesquelles le Covid-19 a un impact plus fort). Cette proportion, plus faible en Afrique, permet cette fois d’expliquer une large part des différences observées.
Une fois ces deux facteurs pris en compte, nombre de cas et de décès sont du même ordre de grandeur qu’en Europe : lacunes du système de surveillance et spécificité démographie apparaissent donc comme les facteurs prédominants. À l’échelle du continent, les analyses ne font pas ressortir d’autres facteurs significatifs (épidémiologiques, géographiques ou climatiques) susceptibles de contribuer à cette spécificité africaine.
La théorie du chaos pour analyser une dynamique épidémique
Pour étudier l’évolution temporelle de l’épidémie sur le continent africain, nous avons réalisé une analyse de sa dynamique pour dix-sept pays en nous appuyant sur la technique de modélisation globale employant la théorie du Chaos (ou théorie des systèmes dynamiques non linéaires). Trouvant sa source dans les travaux d’Henri Poincaré à la fin du XIXe siècle, elle est parfaitement adaptée pour travailler sur les comportements déterministes présentant une forte sensibilité aux conditions initiales et donnant lieu à des évolutions imprévisibles à long terme. Contrairement aux approches mathématiques classiques, la théorie du chaos s’appuie sur l’« espace des phases » (ou des états) : un « espace » qui décrit les états successivement « visités » par le système étudié. Son intérêt vient de ce qu’il peut contenir toutes les solutions du système étudié, et offrir (théoriquement) la représentation complète d’une dynamique indépendamment des conditions initiales.
Cette technique de modélisation est ainsi bien adaptée aux événements peu prévisibles comme les épidémies de maladies transmissibles en général et de maladies émergentes en particulier.
De façon pratique, une approximation algébrique des équations qui gouvernent l’épidémie a pu être obtenue, indépendamment des conditions initiales et directement à partir des observations. L’approche a été précédemment testée sur l’épidémie de peste de Bombay (1896-1911) et sur celle d’Ebola d’Afrique de l’Ouest (2013-2016).
Appliquée à la Chine dès les premières semaines de l’épidémie, elle avait permis d’obtenir un premier modèle chaotique dès le 5 février 2020, mettant en évidence la forte imprévisibilité de l’épidémie ainsi qu’un risque important de redémarrages. La stratégie zéro-Covid a permis de revenir rapidement à un niveau de propagation très bas, mais l’arrivée du variant Omicron a conduit à un tel redémarrage début 2022.
Application au cas de l’Afrique
Dans l’étude présentée ici, cette approche a été appliquée en partant des nombres de nouveaux cas ou de décès dus au Covid-19 en Afrique. L’analyse a permis de mettre en évidence des dynamiques chaotiques pour de nombreux pays : l’état de départ détermine rigoureusement le comportement à venir mais la moindre différence à ce niveau, de même que les moindres perturbations qui y feront suite, vont modifier entièrement la succession des états, ce qui le rend imprévisible. Des modèles chaotiques ont pu être obtenus pour la majorité des pays africains étudiés. Ils montrent qu’en première approximation l’évolution de l’épidémie dépend essentiellement de quelques variables principales dont les couplages rendent l’évolution imprévisible à long terme – variables non identifiables ici puisqu’on ne recourt qu’aux observations des nombres de cas et aux décès. Fait original, ces modèles montrent une certaine diversité dans leurs dynamiques chaotiques. Le plus inattendu est celui du Ghana, qui présente un comportement dit « bistable » : pour des conditions épidémiques, sanitaires et des stratégies d’atténuation identiques, la progression de la maladie peut se développer à des niveaux épidémiques différents, tout en présentant une superposition des distributions du nombre de nouveaux cas journaliers. Ce résultat est important car il montre l’importance des mesures prises en début d’épidémie mais aussi la possibilité de relâcher en partie la sévérité des contraintes une fois le régime ramené à un bas niveau.
Impact des politiques d’atténuation
Pour suivre l’impact des politiques d’atténuation, on s’appuie communément sur le « nombre de reproduction » ou R0 (nombre des personnes contaminées, en moyenne, par personne déjà infectée) ; s’il est inférieur à un, l’épidémie va décroître, s’il est supérieur, elle va progresser. Quoique très important, il ne permet pas de distinguer l’effet des mesures prises – pharmaceutiques (vaccination, médication) ou d’atténuation (masques, etc.).
Les mesures d’atténuation visent justement à réduire le transfert du virus en diminuant les contacts journaliers entre individus : être capable d’estimer leur variation peut donc apporter une information directe sur l’efficacité des mesures adoptées. Nous avons développé une méthode pour reconstruire l’évolution du nombre de contacts depuis le début de l’épidémie à partir du nombre de nouveaux cas journaliers, pour la même sélection de dix-sept pays africains.
Le nombre de contacts ainsi reconstruit a ensuite pu être comparé à d’autres indices : L’indice de sévérité, développé par l’Université d’Oxford, qui vise à rendre compte du niveau de contrainte des politiques d’atténuation mises en œuvre à l’échelle des pays. Les indices de mobilité, mis à disposition par le Google Community Mobility Reports, qui informe sur les variations de niveau de mobilité et de confinement.
Les résultats montrent une chute abrupte du nombre de contacts en début d’épidémie, souvent directement suivie par une décroissance plus lente. Ce qui peut être attribué à la fois aux efforts d’information sur l’évolution en temps réel de l’épidémie (et recommandations associées) dont l’effet peut être très rapide sur les comportements de la population, et aux contraintes mises en œuvre pour limiter les flux entrants et minimiser les contacts. Certaines de ces contraintes peuvent nécessiter une réorganisation sociale et ainsi être plus lentes à se mettre en place – leur effet est donc progressif et possiblement retardé. La diminution du nombre de contacts en début de pandémie a généralement été suivie d’oscillations plus ou moins amples, dont la relation avec les mesures d’atténuation n’est pas évidente à comprendre. Divers éléments peuvent permettre d’expliquerles différences observées entre nombre des contacts reconstruits, niveau des contraintes mises en œuvre et niveau de mobilité.
Dans la plupart des cas, les politiques d’atténuation semblent avoir permis de maintenir le nombre de contacts à un niveau suffisamment bas pour éviter des reprises rapides de l’épidémie, et ce malgré la remontée des activités attestée par les indices de mobilité. Un tel comportement apparaît tout à fait cohérent avec le régime bistable obtenu pour le Ghana. Une augmentation très nette du nombre de contacts est aussi observée dans tous les pays début 2022, ce qui coïncide avec l’arrivée du variant Omicron, moins virulent mais plus contagieux. Cette augmentation ne peut donc pas être interprétée comme un effet des politiques de restriction, mais comme une évolution de la dynamique de l’épidémie. Il serait intéressant d’appliquer cette approche à d’autres contextes, notamment en Asie du Sud-Est où l’efficacité de la stratégie zéro Covid est difficile à évaluer. L’évaluation de cette stratégie demanderait également de considérer les aspects économiques et sociaux.
Durabilité
La pandémie de Covid-19 présente nombre de similitudes avec des pandémies précédentes (difficultés à identifier et comprendre les modes de transmission dominants, controverses sur les traitements, défiance vis-à-vis des vaccins, etc.)… Mais elle présente aussi des spécificités inédites : rapidité de progression mondiale, prédominance apparente dans les pays riches, réactivité aussi bien dans les stratégies d’atténuation (confinements, fermetures des frontières…) que médicales (développement de nouveaux vaccins). Elle se caractérise également par la production d’une masse de données considérable et une circulation fulgurante de l’information quasiment en temps réel.
Cette réactivité nous a toutefois un peu fait oublier qu’une épidémie ne peut pas être réduite à un problème biologique. Le rôle de l’homme et de ses activités en amont (perte de biodiversité, productions agricoles uniformisées et intensives, conditions sanitaires pouvant favoriser la propagation des virus et leur transfert à l’homme, etc.) ne peut être oublié. Cette tendance montre l’importance de considérer la santé comme un tout intégré – « Une seule santé » (One Health) – et incluant ses différents niveaux (santé humaine, animale, végétale) à l’échelle planétaire. Les épizooties et les épidémies émergentes des dernières décennies (H5N1, Ebola en Afrique de l’Ouest, SARS, MERS, etc. et aujourd’hui le Covid-19) montrent de façon criante que cette problématique n’a rien d’une vue de l’esprit.
Les défis générés sont tout aussi grands que les enjeux qu’ils sous-tendent. D’où la nécessité de disposer de nouvelles approches, capables de mieux appréhender la problématique épidémiologique, dans sa diversité et sa complexité.
Point crucial : les comportements épidémiologiques sont essentiellement dynamiques. Une épidémie n’est pas une succession d’états épidémiques indépendants… Il faut donc comprendre comment ces états successifs sont reliés. Or, ceci est tout particulièrement difficile dans le cas de maladies émergentes, les composantes de cette dynamique (populations humaines, animales ou végétales) comme le rôle des facteurs en jeu (conditions environnementales, climatiques, etc.) n’étant pas toujours bien identifiés – ni même accessibles à l’observation. Et leurs couplages sont souvent mal connus et complexes.
Les outils les plus en vogue actuellement pour traiter les problèmes d’une telle complexité sont basés sur l’intelligence artificielle. Ils ont montré une très grande puissance pour de nombreuses applications mais requièrent généralement d’énormes jeux de données pour disposer d’un appui statistique suffisant. Or, l’émergence de nouveaux virus ne permet pas cela, surtout en début d’épidémie lorsque son développement reste local, mais pas seulement.
En effet, la propagation de l’épidémie contribue à augmenter le nombre de sites où des observations sont menées et donc à disposer de très gros jeux de données quoique de courte durée. Cette augmentation ne permet généralement pas de compenser la courte durée d’observation : il y a une trop grande diversité des contextes géographiques, sociétaux, sanitaires, etc. La variabilité est trop grande.
De plus, en début d’épidémie émergente, on ne dispose pas des tests capables d’identifier de façon fiable la maladie en jeu. De même, le nombre des personnes asymptomatiques est très difficile à évaluer et leur rôle à estimer.
Ces difficultés montrent l’importance des approches capables de s’attaquer à la complexité de la situation et à la frugalité des données… le tout dans des situations où les connaissances sont limitées. C’est dans cette optique que se placent les analyses basées sur la théorie du Chaos, dont nous confirmons ici la pertinence.
DEUIL ET COLÈRE EN GAMBIE APRÈS LA MORT DE DIZAINES D'ENFANTS
Quatre sirops contre la toux et le rhume, fabriqués par le laboratoire indien Maiden Pharmaceuticals, sont mis en cause
Quand Fatoumatta a commencé à avoir de la fièvre fin août, l'hôpital où son père l'a emmenée a diagnostiqué un paludisme, mal répandu en cette saison, et l'a renvoyée à la maison en prescrivant un sirop au paracétamol.
Fatoumatta s'est éteinte une semaine après. Elle avait deux ans et compte parmi les 69 enfants qui ont succombé en Gambie à une insuffisance rénale aiguë au cours des trois derniers mois.
Le chagrin partagé entre Gambiens sur les réseaux sociaux est de plus en plus teinté de colère contre cette industrie pharmaceutique étrangère qui pourrait avoir provoqué leur mort, contre le délabrement du système sanitaire et contre la réponse du gouvernement.
Quatre sirops contre la toux et le rhume, fabriqués par le laboratoire indien Maiden Pharmaceuticals, sont mis en cause.
Les enquêtes ouvertes par les autorités et par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) devront dire si la vie de Fatoumatta et des autres, quasiment tous âgés de moins de cinq ans, s'est arrêtée prématurément parce qu'on leur avait administré ces médicaments contenant selon l'OMS des quantités "inacceptables" de diéthylène glycol et d'éthylène glycol, communément employés comme antigel. L'ingestion peut en être mortelle.
L'OMS a lancé une alerte la semaine passée et demandé que les sirops soient retirés de la circulation. Ils n'ont été repérés qu'en Gambie. Mais, dit l'OMS, il n'est pas impossible qu'ils aient été distribués ailleurs, par des voies informelles largement empruntées par les médicaments, en Afrique notamment où le contrôle laisse souvent à désirer.
Les interrogations prolifèrent sur les raisons pour lesquelles des produits frelatés auraient échappé à toute supervision et pourquoi ce petit pays parmi les plus pauvres au monde serait l'un des seuls à les avoir importés.
Nombre de parents ont raconté l'épreuve endurée, photo des disparus à la main. Fatoumatta "ne mangeait plus rien et le sang lui coulait par la bouche et par le nez", rapporte à l'AFP son père Wuri Bailo Keita, laveur de voitures de 33 ans. A la fin, elle souffrait tant "que je priais Dieu qu'il la prenne".
"Justice !"
Wuri Bailo Keita est désemparé et furieux contre le gouvernement. Les autorités gambiennes ont commencé à être alertées fin juillet au moins. Au début, elles ont aussi cité comme cause possible, en plus des sirops, la bactérie E. coli qui se serait propagée à la faveur des pluies importantes. Progressivement, les sirops se sont imposés comme principal suspect.
Des enfants sont encore décédés en septembre. Les autorités ont ordonné le rappel des sirops le 23 septembre.
"Le moment est venu pour le gouvernement de faire son travail et de stopper le commerce de ces produits parce que, s'ils ne le font pas et qu'on importe d'autres sirops, les conséquences seront terribles", dit Mariama Kuyateh, une mère de 30 ans qui a perdu son fils Musa le mois dernier. Ce n'est que samedi que le président Adama Barrow s'est adressé directement aux Gambiens.
Il a ordonné des mesures de sauvegarde pour stopper l'importation de médicaments frelatés et a demandé la création d'un laboratoire de contrôle. Le lendemain, il a fait suspendre la licence de l'importateur des sirops mis en cause. En même temps, la police annonçait l'ouverture d'une enquête.
Le message présidentiel, critiqué pour sa brièveté et son manque d'empathie, n'a pas apaisé la douleur. "Le président Barrow devrait renvoyer son ministre de la Santé; au lieu de ça, il fait ses louanges", s'indigne le père de Fatoumatta. "Nous voulons que Justice soit faite pour ces enfants". Le principal parti d'opposition, le Parti démocratique unifié (UDP), a reproché de la froideur au chef de l'Etat.
Engagement présidentiel
"Un pays traumatisé (se retrouve à) se demander quels autres médicaments disponibles sur le marché sont contrefaits ou dangereux", a-t-il dit dans un communiqué.
Le système sanitaire gambien est notoirement déficient. Le pays accuse un taux de mortalité chez les moins de cinq ans de 49,4 décès pour 1.000 naissances alors qu'il est de 3,7 en Allemagne par exemple, selon l'Unicef.
La Gambie, plus petit pays d'Afrique continentale avec un peu plus de deux millions d'habitants, est 174e sur 191 à l'indice de développement humain de l'ONU, qui agrège des critères de santé, d'éducation et de niveau de vie. L'UDP et d'autres réclament que les responsables de ces décès rendent des comptes.
"Nous sommes consternés" par la réaction gouvernementale, dit Nancy Jallow, de l'ONG Global Bridges, "nous en attendons davantage".
Nulle part ailleurs dans le monde une telle affaire ne se produirait sans qu'un officiel ne perde sa place, dit-elle, alors qu'ici "tout le monde est retourné au travail le lendemain".
Le ministre Ahmadou Lamin Samateh a exclu de démissionner. "Le gouvernement fera tout pour élucider ces évènements", a promis le président.
AU SENEGAL, 42,7% DE LA POPULATION SOUFFRENT DE MALADIES DU CŒUR
Les spécialistes alertent et demandent de mettre du cœur au cœur dès l’enfance pour prévenir les attaques cardiaques et les maladies cardiovasculaires.
Au Sénégal, 42,7% de la population ont la maladie du cœur! Un adulte sur trois est hypertendu. Les spécialistes alertent et demandent de mettre du cœur au cœur dès l’enfance pour prévenir les attaques cardiaques et les maladies cardiovasculaires.
Tous les organes du corps peuvent arrêter de fonctionner au même moment. Sauf le cœur! Si ce dernier s’arrête, tous les autres organes lâchent. Le cœur, c’est en effet le moteur central du corps. Il assure un rôle vital en faisant circuler le sang dans l’organisme. Quand il est solide, on est en bonne santé. Mais malade, on est malade. C’est pourquoi les spécialistes de la santé demandent de faire attention à ce moteur du corps en surveillant son fonctionnement.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (Oms), chaque année, ce sont des millions de personnes qui meurent d’attaque cardiaque et ou de maladies cardiovasculaires à travers le monde. L’ampleur du problème est réelle, et le Sénégal ne fait pas exception à la règle. Les cardiologues alertent sur une «situation dramatique». Le secrétaire général de la Société sénégalaise de cardiologie (Sosecar) explique que l’hypertension est l’une des maladies les plus répandues au Sénégal. Son ampleur est même très inquiétante. «Nous avons près de 30% des adultes qui sont hypertendus. Ce qui veut dire que, un adulte sur 3 est hypertendu», a fait savoir Dr Mounir Dia. Les chiffrent sont alarmants.
Chaque année, ce sont près de 19 millions de personnes qui meurent des maladies vasculaires. Plus précisément «18,9 millions de personnes meurent des maladies cardiovasculaires par an. En phrase imagée, c’est l’équivalent des populations du Sénégal, du Cap Vert et de la Gambie», a fait savoir la cardiologue, Dr Oumou Dème Kébé Bah selon qui, ces maladies du cœur sont la première cause de mortalité dans le monde. Au Sénégal, dit-elle, les maladies du cœur tournent autour de 42,7%. «Soit un adulte sur 3», a-t-elle dit comme pour confirmer le président de la Sosecar, Dr Dia. D’où la sensibilisation, surtout à l’endroit des jeunes par rapport aux complications. Le secrétaire général de la société sénégalaise de cardiologie recommande de «tout faire pour éviter l’hypertension et les autres maladies cardiovasculaires». Ce, «en étant actif dès le bas âge».
Actif dès le bas âge ou «prendre soin de son cœur dès l’enfance», c’est d’ailleurs le thème retenu cette année au Sénégal pour célébrer la journée internationale dédiée à cet organe vital: le cœur. Un thème qui appelle à prévenir les maladies cardiovasculaires dès le bas âge. La journée mondiale du cœur a pour objectif de mettre en lumière les facteurs de risques liées aux maladies cardiovasculaires et favoriser leur prévention. Une journée importante sur le plan du diagnostic, du traitement mais surtout de la sensibilisation pour une bonne prévention des maladies cardiovasculaires. Elle rappelle aussi que l’activité physique est essentielle pour réduire les risques de maladies cardiovasculaires.
Le 29 septembre de chaque année, on s’arrête une fois pour discuter de ce qui va mal pour améliorer les choses. D’où cette journée pour s’occuper des cœurs par rapport à l’humeur, à la nature et à soi-même. Dr Oumou Dème Kébé explique que les mauvaises habitudes alimentaires, le tabagisme, l’alcoolisme et le manque d’exercice physique sont les principaux facteurs de risques de ces maladies cardiovasculaires. D’où une alimentation saine et équilibrée, la réduction de la consommation d’alcool, un contrôle régulier de la tension, la surveillance du taux de cholestérol, la pratique d’une activité physique régulière.. Pour prévenir les risques.
Des maladies qui peuvent être prévenus
Les messages du médecin sont clairs. Nous pouvons prévenir ces maladies par des mesures simples pour éviter des accidents dramatiques qui peuvent réduire l’espérance de vie et augmenter la mortalité ou laisser des séquelles. Ce sont des comportements à adopter très précocement: ne pas fumer, faire un peu de sport par semaine (soit une activité d’endurance ou de résistance), avoir une alimentation saine, une bonne hygiène de vie...
«Classiquement, on pensait que les hommes étaient plus menacés, aujourd’hui les femmes sont toutes aussi menacées. Et leurs accidents cardiaques sont plus sévères et laissent plus de séquelles notamment chez la femme qui fume, celle qui prend des pilules, celle qui a une ménopause précoce, celle qui a eu un accident au cours d’une grossesse, celle qui a un surpoids, les sédentaires... Malheureusement aujourd’hui, on assiste à une égalité des sexes en matière de risques. Lesquels sont aussi importants chez les femmes. Qu’elles prennent soin de leur poids, faire l’activité physique régulièrement, manger sain, et ne pas stresser. Car le stress veut avoir un retentissement sur le cœur. Le tabac aussi, ne pas fumer», a dit un spécialiste du cœur qui laisse ainsi entendre qu’aujourd’hui, nous sommes tous concernés.
L’arrêt du tabac, une alimentation saine, la surveillance de la tension artérielle, une activité physique régulière, sont autant de bonnes conduites qui peuvent donc aider à protéger le cœur. Dr Kébé ordonne de toujours être à l’écoute de son corps notamment quand on a une respiration difficile, des palpitations anormales, des pertes de connaissances qui peuvent survenir de façon brutale, une douleur thoracique qui peut survenir à l’effort... Ce sont là des signes d’alerte cardiaque.
Les spécialistes rappellent que personne ne doit négliger son cœur, et de surtout mettre du cœur au cœur...
CAS DE SUICIDE ET DES TROUBLES MENTAUX, LES CHIFFRES DE L'OMS
La révélation est faite â l’organisation mondiale de la Santé (Oms) Environ 11 personnes sur 100.000 se donnent la mort dans le continent africain qui abrite six des dix pays ayant les taux de suicide les plus élevés au monde.
La révélation est faite â l’organisation mondiale de la Santé (Oms) Environ 11 personnes sur 100.000 se donnent la mort dans le continent africain qui abrite six des dix pays ayant les taux de suicide les plus élevés au monde. Ce taux est supérieur à la moyenne mondiale de neuf cas de suicide pour 100.000 habitants.
Les moyens les plus utilisés par les personnes qui se suicident en Afrique sont la pendaison, l’intoxication par des pesticides et, dans une moindre mesure, la noyade, l’utilisation d’une arme à feu, le plongeon dans le vide ou le surdosage de médicaments.
Des études montrent qu’en Afrique, une tentative de suicide sur 20 aboutit. « Le suicide est un problème majeur de santé publique et chaque suicide est une tragédie. Malheureusement, la prévention du suicide est rarement une priorité dans les programmes de santé nationaux », a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.
Selon la branche africaine de l’agence sanitaire mondiale de l’ONU, cette situation s’explique en partie par les moyens d’action limités disponibles pour traiter et prévenir les facteurs de risque. Il s’agit notamment des troubles mentaux, qui touchent en ce moment 116 millions de personnes en Afrique, contre 53 millions en 1990.
Plus largement, les problèmes de santé mentale représentent jusqu’à 11 % des facteurs de risque associés au suicide. C’est dans ce contexte que l’OMS a lancé aujourd’hui une campagne de sensibilisation et d’incitation à la prévention du suicide dans la Région africaine.
Sur les réseaux sociaux, elle vise à atteindre 10 millions de personnes. Il s’agit aussi de sensibiliser le grand public à la façon d’identifier et d’aider les personnes dans le besoin et de contribuer à la lutte contre la stigmatisation associée au suicide, à l’épilepsie, aux troubles mentaux et à l’abus d’alcool ou de drogues.
La campagne est aussi l’occasion d’attirer l’attention des pays africain sur le sous-investissement des gouvernements, qui est le principal obstacle à la prestation de services de santé mentale adaptés aux besoins. En moyenne, les gouvernements allouent moins de 50 centimes de dollar par habitant à la santé mentale.
Déficit de psychiatres
Du fait du faible investissement dans les services de santé mentale, l’Afrique compte un psychiatre pour 500.000 habitants. Ce qui est 100 fois inférieur à la recommandation de l’OMS.
De plus, les professionnels de la santé mentale exercent principalement dans les centres urbains, et la plupart des établissements de santé primaires et communautaires sont très peu, voire pas du tout, couverts par ce personnel. « Des investissements importants doivent être réalisés pour s’attaquer au fardeau croissant des maladies chroniques et de maladies non infectieuses telles que les troubles mentaux qui peuvent déboucher sur le suicide en Afrique », a ajouté la Dre Moeti.
A noter qu’en août 2022, les ministres africains de la Santé réunis dans le cadre de la soixante-douzième session du Comité régional de l’OMS pour l’Afrique – la réunion phare sur la santé dans la région – ont approuvé une nouvelle stratégie visant à renforcer les soins de santé mentale et à fixer des cibles pour 2030.
À cette échéance, tous les pays devront s’être dotés d’une politique ou d’une législation en matière de santé mentale, 60% des pays devront mettre en œuvre cette politique. De plus, 95% des pays devront suivre les indicateurs clés de santé mentale et établir des rapports sur le sujet, et 80% des pays devront avoir affecté un budget aux services de santé mentale.
LES SY PUISSANYS REMÈDES
Il suffit de jeter un regard rétrospectif sur l’histoire du pays et d’exploiter les recoupements tirés de plusieurs sources pour mettre en exergue le rôle joué par Mame El Hadj Malick Sy et ses descendants après la survenue de graves maladies
Il suffit de jeter un regard rétrospectif sur l’histoire de notre pays et d’exploiter les recoupements tirés de plusieurs sources, toutes dignes de foi, pour mettre en exergue le rôle joué par Mame El Hadj Malick Sy (Rta) et ses descendants après la survenue de graves maladies. L’histoire du Sénégal ayant déjà été marquée par l’apparition d’épidémies ou de pandémies telles que la fièvre jaune, la peste, le choléra, le Covid-19, entre autres, les unes plus dévastatrices que les autres.
Dès l’apparition de la peste en 1914, Mame El Hadj Malick Sy (Rta) adressa à toutes les mosquées de l’époque, une missive empreinte de sagesse et d’humilité. Et son petit-fils, Moulay Abdoul Aziz Diop, membre de la cellule de communication et du comité scientifique de la Hadratoul Malikya, d’en citer quelques extraits : «Demandez à Allah, par l’invocation et l’aumône, de nous venir en aide contre cette maladie…», «Ne désobéissez pas aux recommandations des médecins (…). Rien que pour honorer les paroles du Prophète Muhammad (Psl), vous devriez les suivre sur l’interdiction d’entrer ou de sortir des zones affectées par l’épidémie». A travers ces recommandations arrimées au Coran et à la Sunna prophétique, il dit sentir que «Mame El Hadj Malick Sy considérait la peste à la fois comme une épidémie et une malédiction ; ce qui justifie amplement cette double focalisation sur, d’une part, les prières et l’aumône pour conjurer la malédiction et, d’autre part, le nécessaire respect des recommandations des médecins pour se prémunir contre l’épidémie».
En plus de cette correspondance adressée aux mosquées et fidèles, Mame El Hadj Malick Sy joua le rôle de médiateur social et d’interface entre le pouvoir colonial et les populations autochtones de Ponty-Village (actuelle Médina). En effet, face au refus des populations de se faire vacciner, le pouvoir colonial ordonna une sévère répression qui eut le don de provoquer de chaudes émeutes. En prêchant par l’exemple, Mame El Hadj Malick Sy sut convaincre les populations réticentes de se faire vacciner, ce qui mit fin aux troubles. A la suite de cela, le saint homme de Tivaouane rebaptisa Ponty-Village, qui prit le nom de Médina ; le quartier fut doté d’une mosquée (celle de Thieurigne) comme mesure d’accompagnement. Le même acte fut reproduit à Saint-Louis, plus précisément à Guet-Ndar, quand les populations refusèrent catégoriquement de se faire vacciner contre la peste, faisant ainsi face à la menace du pouvoir colonial de brûler le quartier. Une fois de plus, Mame El Hadj Malick Sy (Rta) ramena le Gouverneur à la raison et mit fin à la crise en allant se faire vacciner. Son geste fut suivi par l’ensemble des populations concernées. Dans cette confrontation, face à la défiance de la population, le pouvoir colonial détenait le monopole de la force légale, cependant Mame El Hadj Malick Sy (Rta), lui, pouvait compter sur la légitimité et le monopole de la voie pacifique.
Le Sénégal connut encore d’autres épidémies liées à la peste entre 1927 et 1930, puis en 1944. A ces différentes occasions, rappelle Moulay Abdoul Aziz Diop, «Serigne Babacar Sy (Rta), 1er khalife de Mame Maodo, et ses frères cadets, Serigne Mansour Sy Malick, Serigne Abdoul Aziz Dabakh et Serigne Habib Sy (Rta) perpétuèrent le legs de leur illustre père à travers des prières et autres invocations pour se protéger et conjurer l’épidémie». Il se rappelle aussi «les nombreuses sorties de Mame Abdoul Aziz Sy Dabakh, recommandant des prières et de la charité dans une logique d’anticipation, de mitigation ou d’atténuation face aux périls, calamités et autres menaces». Et de poursuivre : «Entre 2004 et 2006, le Sénégal connut encore une épidémie de choléra, et Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine Rta), porte-parole de la famille de Seydi El Hadj Malick Sy Rta à l’époque, joua un rôle très important à travers l’exemplarité et la sensibilisation sur les mesures d’hygiène individuelle et collective (messages radio/télé) et la recommandation de prières individuelles et collectives, sur recommandation de Serigne Mansour Sy «Borom Daradji», Khalife général à l’époque.»
Covid-19, pandémie/malédiction
En début mars 2020, le Sénégal enregistre ses premiers cas de Covid-19 et le Khalife général des Tidianes prit des mesures fortes bien avant que le chef de l’Etat ne décrétât l’état d’urgence, le 24 mars 2020, assorti d’un couvre-feu. Différentes décisions et mesures seront prises par Serigne Babacar Sy Mansour. Ce 14 mars 2020, après concertation avec Serigne Pape Malick Sy, Serigne Mawdo Sy Dabakh et les autres membres de la famille, la Ziar générale annuelle de Tivaouane, prévue le lendemain, 15 mars, fut annulée, ainsi que tous les évènements et rassemblements religieux relevant de la Hadratoul Malikya suspendus. Les mesures sont annoncées par feu Serigne Pape Malick Sy, porte parole de la famille à l’époque. Le 21 mars 2020 sera la date de la fermeture de la Zawiya El Hadj Malick Sy (Rta) à Tivaouane et de la Grande mosquée de Tivaouane, ainsi que celles de Saint-Louis et Dakar. Sans compter le confinement du Daara de la Zawiya El Hadj Malick Sy à Tivaouane, sous la tutelle de Serigne Babacar Sy Abdou. Ainsi, plus de 500 apprenants et leurs éducateurs, confinés durant 4 mois, sont entièrement pris en charge (restauration complète, santé, éducation, hygiène…) par le Khalife général et les bonnes volontés de la Hadratoul Malikya. Le 3 avril 2020, le Khalife général recommande des prières individuelles et collectives. Le 7 avril, il préconise encore l’acquittement individuel et volontaire de l’aumône envers les démunis. Toujours dans la même logique, les prières de Korité, Tabaski, Achoura et le Gamou, pour la première fois en 2020, furent célébrés à domicile à cause de la pandémie.
Pour l’année 2021, avec les vagues meurtrières du fait surtout du «delta», les mêmes mesures ont été renouvelées concernant les lieux de culte, les rassemblements et les évènements religieux de la Hadratoul Malikya. C’est ainsi que le Gamou annuel de Tivaouane, pour la deuxième année consécutive, fut célébrée à domicile en 2021, sur décision du Khalife général, faisant suite aux recommandations des autorités médicales après de larges concertations avec ces dernières et les membres de la famille. «A travers les médias et autres technologies de l’information et de la communication, des webinaires, séances de télé Burd, émissions télé et radio accompagnèrent les millions de fidèles pour un «Gamou chez soi», dans l’intimité familiale, en revisitant la vie et l’œuvre du Sceau des Prophètes, Seydina Muhammad (Saws), et les écrits de Seydi El Hadj Malick Sy (Rta)», souligne le petit-fils de Mame Maodo, Moulay Abdoul Aziz Diop, selon qui «toutes ces mesures ou décisions ont été prises après concertation, et elles s’appuient sur les recommandations divines et celles du Prophète (Psl) en cas de pandémie, sans oublier celles des autorités médicales».
A travers ces différents actes et décisions, le membre de la cellule de communication et du comité scientifique de la Hadratoul Malikya dit pouvoir affirmer que «Mame El Hadji Malick Sy Rta et tous ses descendants ont joué et continuent à jouer un rôle important face aux différents périls et épidémies qui ont menacé la Nation». Aussi de souligner : «Leurs actions et démarches ont toujours été circonscrites aux dimensions religieuse, scientifique, républicaine et éthique, entre autres. Sur le plan religieux, il s’agit d’appliquer les recommandations divines et prophétiques en cas de pandémie. Du point de vue scientifique, la règle est de consulter et de recueillir les avis éclairés des experts dans le domaine en question et de respecter leurs recommandations. Quant aux dimensions républicaine et citoyenne, ils ont toujours accompagné le pouvoir temporel sur les décisions d’intérêt général, en faisant preuve d’exemplarité. Enfin, sur le plan éthique, leurs actions et décisions ont toujours été guidées par l’éthique individuelle de conviction et celle collective de responsabilité.»
L'AGENCE SENEGALAISE DE REGLEMENTATION PHARMACEUTIQUE SONNE L’ALERTE
Réputés comme efficaces contre la toux et le rhume, son administration aurait causé la mort de 66 enfants.
Après l’alerte donnée ce mercredi 05 octobre par le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, suite au décès de 66 enfants gambiens à qui on aurait administré un sirop contre la toux etle rhume, produit par laboratoire indien Maiden Pharmaceuticals, c’est au tour de l'Agence sénégalaise de réglementation pharmaceutique (ArP) de tirer la sonnette d’alarme. Dr Oumou Kalsoum Ndiaye invite les populations à plus de vigilance en attendant que tous les lots de ces produits considérés comme dangereux puissent être analysés par les Autorité sNationales de réglementation compétentes et retirés du circuit.
C’est à travers une note d'alerte en date du 05 octobre 2022 de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) que l'Agence sénégalaise de Réglementation pharmaceutique (ARP) a été informée de la mise en circulation de quatre produits fabriqués par le laboratoire indien Maiden Pharmaceuticals, identifiés en Gambie et distribués par le biais de marchés informels.
Réputés comme efficaces contre la toux et le rhume, son administration aurait causé la mort de 66 enfants. Selon le DR Oumou Kalsoum Ndiaye, l'analyse en laboratoire d'échantillons des produits a confirmé une contamination par diéthylène glycol et éthylène glycol en quantités inacceptables. Il s'agit du Promethazine présenté sous forme de solution orale, le Kofexmalin ainsi que le Malakoff qui sont des sirops contre la toux pour bébé, et le Magrip qui est un sirop contre la toux pour nourrisson, fabriqués par le laboratoire Maiden Pharmaceuticals Limited (Haryana en Inde).
Le diéthylène glycol et éthylène glycol sont des éléments toxiques qui peuvent être mortels. Les effets toxiques peuvent causer, selon l’OMS, des douleurs abdominales, des vomissements, des diarrhées, une incapacité à uriner, des maux de tête, une altération de l’état mental et des lésions rénales aiguës pouvant entraîner la mort. L'ARP précise que les produits incriminés ne détiennent pas une autorisation de mise sur le marché (AMM) au Sénégal.
Ainsi le Ministère de la Santé et de l'Action sociale appelle les populations à redoubler de vigilance, demande aux professionnels de santé à intensifier la surveillance et à notifier tout cas de suspicion ou de découverte de ces produits sur le territoire sénégalais. En effet, profitant de sa conférence de presse hebdomadaire consacrée aux enjeux sanitaires dans le monde, l’OMS a annoncé une enquête avec l’entreprise et les autorités de réglementation en Inde.
Néanmoins, il avertit sur les possibilités du fabricant à utiliser le même matériel contaminé dans d’autres produits et les avoir distribués localement ou exportés. Craignant ainsi un risque au niveau mondial. De l’avis de Dr Ndiaye, tous les lots de ces produits doivent être considérés comme dangereux jusqu'à ce qu'ils puissent être analysés par les Autorités Nationales de Réglementation compétentes. Car les produits de qualité inférieure référencés dans cette alerte sont dangereux, et leur utilisation, en particulier chez les enfants, peut entraîner des blessures graves ou la mort. Ainsi pour éviter tout préjudice aux patients, en attendant qu’ils soient détectés et retirés de la circulation, l’ASR conseille aux autorités de réglementation et au public de suivre les recommandations de l’OMS d’avoir une vigilance accrue au niveau des chaînes d'approvisionnement dans les pays et les régions susceptibles d'être concernés par ces produits de qualité inférieure.
Donnant une dose de rappels aux professionnels et aux populations, la directrice de l’ANR conseille : « tous les produits médicaux doivent être approuvés et obtenus auprès de fournisseurs autorisés/agréés. L'authenticité et l'état physique des produits doivent être soigneusement vérifiés. En cas de doute, demandez conseil à un professionnel de santé. SI vous êtes en possession de ces produits de qualité inférieure, NE LES UTILISEZ PAS. Si vous, ou une personne que vous connaissez, avez utilisé ces produits, ou avez souffert d'effets indésirables après leur utilisation, il est conseillé de consulter immédiatement un professionnel de santé qualifié et de signaler l'incident à l'Autorité Nationale de Réglementation ou au CentreNational de Pharmacovigilance ».
LE CENTRE «DELLOSI» INVITE LA COMMUNAUTÉ À S’IMPLIQUER
L’errance des malades mentaux doit être une préoccupation au cœur des priorités de l’Etat et des collectivités territoriales.
L’errance des malades mentaux doit être une préoccupation au cœur des priorités de l’Etat et des collectivités territoriales. C’est l’appel lancé par les responsables du centre d’accueil pour déficients mentaux, « DELLOSI » à l’occasion d’une visite de courtoisie de la fondation SOCOCIM, qui répondait à l’appel à l’aide de ces promoteurs.
Le centre « DELLOSI » de Rufisque appelle les autorités et la communauté à plus de considération vis-à-vis des déficients mentaux, en errance dans les rues de nos centres urbains. C’est le cri lancé par l’un des promoteurs du centre à l’occasion de la visite d’une délégation de la fondation Sococim. Ce centre initié dans le cadre du confinement au début de la covid 19 offrait un espace de confinement et de suivi pour ces personnes laissées à elles-mêmes.
Après la pandémie, le centre qui était dans un premier établi dans l’enceinte de l’école élémentaire Matar Seck de Rufisque est aujourd’hui abrité dans une des maisons libérées dans le cadre du projet du Train Express Régional. Mais la prise en charge des besoins du centre pose des difficultés aux initiateurs qui invitent les différentes autorités à en faire aujourd’hui une affaire de la communauté pour permettre à ces personnes surtout aux enfants autistes abandonnés dans les rues de pouvoir jouir de leurs droits tels que stipulé par les textes. « Pourtant sur le plan juridique, ils sont protégés et ont le droit de rester à l'école jusqu'à l'âge de 16 ans », a dit Ameth Daff, un des deux responsables du centre Aujourd’hui, plus d’une dizaine de déficients mentaux ont trouvé un refuge dans ce lieu tenu par deux acteurs citoyens Ameth Daff et Bou Mouhamed Fall, qui ont une passion pour ces enfants. Aujourd’hui, la prise en charge des pensionnaires des lieux est une véritable gageure pour eux, l’hébergement, la restauration et les visites médicales au niveau de l’hôpital psychiatrique de Thiaroye et des autres établissements sanitaires les charges sont trop lourdes sur leurs épaules, soutenues par les aides de quelques bonnes volontés.
Dans le cadre de l’appui pur faire face à ces charges la fondation Sococim a offert un chèque d’1.500.000 frs CFA. Mais au-delà de ces appuis ponctuels, les initiateurs ont plaidé pour une prise charge par la communauté de ces cas de personnes qui ont juste besoin d’une assistance pour retrouver leurs esprits et retourner en famille. « . « Ils sont tous récupérables et ont tous un dossier médical. Mais ils ont une prise en charge plus chère aussi bien pour eux que pour leurs accompagnants également. Et, tu comprends pourquoi au bout d'un moment, certaines familles abandonnent leurs enfants dans la rue ou vont le confier à un marabout pour l'oublier là bas » a expliqué Ahmet Daff.
Pour réussir le pari de la récupération et de leur insertion sociale, les deux responsables estiment que les collectivités doivent être impliquées davantage, en mobilisant leurs réseaux de relais, notamment les « badienou gokh », les imams et les délégués de quartiers. Avec le concours de ces acteurs communautaires un dispositif d’alerte et d’information pourrait être mis en place pour permettre une intervention rapide du centre. En perspective de la journée mondiale de la santé mentale prévue le 10 octobre prochain, le centre « DELLOSI » entend porter un plaidoyer fort pour la problématique de la prise en charge des déficients mentaux soit au cœur des préoccupations de la communauté.