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27 novembre 2024
Santé
LUTTE CONTRE LE COVID-19 : LE CONTROLE SANITAIRE AUX FRONTIERES LEVÉ
«Face au maintien de la tendance baissière des cas de Covid-19 notée au Sénégal, les mesures de contrôle sanitaire aux frontières sont levées», indique une note de service du ministère de la Santé et de l’action sociale.
C’est quasiment la fin de la pandémie. Le ministère de la Santé et de l’action sociale a annoncé vendredi, la levée du contrôle sanitaire aux frontières, en vigueur depuis l’apparition du Covid-19. «Face au maintien de la tendance baissière des cas de Covid-19 notée au Sénégal, les mesures de contrôle sanitaire aux frontières sont levées», indique une note de service du ministère de la Santé et de l’action sociale.
En dépit de cette situation, le relâchement n’est pas à l’ordre du jour, car des mesures de surveillance épidémiologique sont renforcées à tous les niveaux de la pyramide sanitaire.
Aujourd’hui, la tendance baissière est confirmée par le nombre de patients encore sous traitement : il s’agit de 38 malades.
Il faut savoir que depuis le début de la pandémie, 88 mille 836 cas ont été déclarés positifs dont 86 mille 829 guéris, 1968 décès. 1 million 909 mille 190 personnes ont été vaccinées depuis le début de la campagne vaccinale.
DAKAR SUFFOQUE
La dégradation de la qualité de l’air est devenue un phénomène récurrent à Dakar. Selon le Centre de gestion de la qualité de l’air, le niveau des particules fines dans l’air dans la capitale dépasse les normes fixées par l’OMS
La dégradation de la qualité de l’air est devenue un phénomène récurrent à Dakar. Selon le Centre de gestion de la qualité de l’air, le niveau des particules fines dans l’air dans la capitale dépasse parfois, les normes fixées par l’Organisation mondiale de la santé (Oms). Une situation qui perdure notamment au marché Colobane où les commerçants et les riverains demeurent préoccupés.
Il est 10 h passées de quelques minutes, ce jeudi 3 novembre 2022, et le soleil darde ses rayons sur Colobane. Sur la très fréquentée rocade Fann Bel-Air, à quelques mètres de l’ancien camp Mazout, le ronronnement des moteurs de véhicules se mêle aux chants traditionnels wolofs des vendeurs de tissus qui essaient d’attirer des clients. Des tas de détritus, de toiles et des flaques d’eau jonchent le sol. Un agent de la police nationale s’active à mettre de l’ordre dans la circulation. À côté, Pape Mbaye, un marchand ambulant discute tranquillement avec des amis, sous une tente de fortune au bord de la route. Vêtu d’un gilet orange, cet homme âgé d’une quarantaine d’années essaie, tant bien que mal, de s’accommoder avec la mauvaise qualité de l’air. La fumée suffocante qui se dégage des pots d’échappement des véhicules coincés dans les embouteillages ne semble point le déranger. « C’est toujours comme ça ici. La situation perdure. Il y a trop de voitures à Dakar. Il n’y a pas de répit du matin au soir. Nous avons l’habitude de respirer de l’air pollué. Je n’ai pas le choix, on n’y peut rien » se désole-t-il, tout en affirmant que c’est presque tout le secteur qui est touché par la pollution.
Un phénomène qui prend de l’ampleur
Au rondpoint Scoa, l’un des carrefours les plus empruntés par les camions pour entrer dans la zone industrielle de Bel-Air. Ici, le trafic routier est dense à longueur de journée. Sur la route de Rufisque, le bruit émis par les machines de soudage se mêle à celui des marteaux perforateurs des forgerons. La fumée émise par les voitures coincées dans les embouteillages et la poussière rendent la qualité de l’air ambiant très mauvaise. Hormis les ferrailleurs « Baol — Baol » (originaire du Baol) qui s’activent à décharger des camions, les trottoirs sont remplis d’épaves de voitures, de parpaings et de gargotes. Ousmane Sagne, la cinquantaine, teint clair et habillé d’un teeshirt bleu, veille sur ses marchandises avec circonspection. Sous son parasol, il époussète les accessoires automobiles couverts d’une fine couche de poussière. Ce commerçant déplore la dégradation de la qualité de l’air dans le secteur. « Vous voyez, je suis obligé de porter un masque pour éviter d’attraper le rhume. La qualité de l’air est souvent détériorée ici. Ce sont surtout les vieux camions et les véhicules de transport en commun qui dégagent souvent de la fumée noirâtre », affirme-t-il. Tout en buvant sa tasse de café, il fustige les embouteillages qui, selon lui, sont la principale cause de la recrudescence de la pollution de l’air.
Des embouteillages accentués par l’encombrement
La ville de Dakar concentre plus de la moitié du parc automobile sénégalais et plus de 80 % des installations industrielles, selon le Centre de gestion de la qualité de l’air (Cgqa). Les véhicules ont toujours des difficultés à circuler normalement à cause de l’encombrement. Sur la rue 14 de Colobane, il est difficile, pour les piétons, de marcher sans obstacle. De petits groupes de personnes essaient tant bien que mal de se faufiler entre les fourgons et camions stationnés au beau milieu de la rue. Cette rue est presque asphyxiée d’innombrables magasins dont les marchandises débordent sur la voirie urbaine causant ainsi des bouchons à longueur de journée.
Rama Savané attend impatiemment un bus pour aller à l’université. Teint clair et silhouette gracile, cette jeune femme est vêtue d’une jupe plissée et d’une chemisette blanche. Bien que concentrée à manipuler son portable, cette étudiante au visage défraichi par la sueur et renfrogné par la forte canicule consent à lâcher quelques mots : « La situation s’empire de jour en jour. Il fut des temps, il n’y avait pas beaucoup de voitures et d’étals sur les trottoirs. Aujourd’hui, avec l’occupation anarchique, il devient plus difficile pour les passants et même pour les véhicules de circuler sans obstacle », se désole -t-elle. Elle poursuit : « La voirie n’est plus en mesure de contenir tout le trafic. Nous ne sommes plus en paix même dans nos maisons. » Toutefois, cette riveraine, la vingtaine, fustige les risques sanitaires. « Hormis les bruits au quotidien, la fumée dégagée par les véhicules est insupportable, surtout durant les heures de pointe. Les toux et les rhumes sont devenus fréquents », se limite-t-elle à dire.
Une menace réelle pour la santé
La pollution de l’air constitue le premier risque sanitaire d’origine environnementale pour la santé. Elle augmente le risque d’accident vasculaire cérébral, de cardiopathie, de cancer du poumon et de maladies respiratoires aiguës, notamment l’asthme, selon l’Oms. Toujours à la rue 14, Moustapha Amar, teint noir et forte corpulence s’inquiète au plus haut point. L’homme, âgé d’une quarantaine d’années, exerce, depuis plusieurs années, au marché Colobane. Surpris devant la porte de sa cantine, en compagnie d’autres commerçants, ils discutent dans une ambiance bon enfant. Habillé d’un Djellaba et chapelet à la main, il déclare que « la fumée et la poussière le rendent souvent malade ». « Je suis souvent enrhumé. Il arrive souvent que je suffoque de temps en temps quand il y a trop d’embouteillages surtout en mi-journée. C’est pourquoi je porte tout le temps un masque chirurgical », explique-t-il. Selon lui, la mauvaise qualité de l’air dans le secteur en est en partie responsable.
PRES DE 4 000 ENFANTS VIVENT AVEC LE VIH AU SENEGAL
La pandémie de Covid-19 a fait oublier le sida. Ce qui a eu comme conséquence l’augmentation des nouvelles infections, de nombreux décès liés à la maladie.
La pandémie de Covid-19 a fait oublier le sida. Ce qui a eu comme conséquence l’augmentation des nouvelles infections, de nombreux décès liés à la maladie. C’est ce qui ressort d’un rapport de l’Onusida publié lors du 4e forum organisé par le Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (Remapsen). A l’heure actuelle, 3900 enfants vivent avec le Vih au Sénégal.
«La Covid-19 ainsi que les crises économiques et humanitaires de ces deux dernières années ont accru la menace sur la riposte mondiale au VIH», a souligné la directrice régionale de l’Onusida en Afrique de l’Ouest et du Centre, Berthilde Gahongayire, lors du forum des médias sur le sida en Afrique de l’Ouest et du Centre. Le Vih sida reste une menace majeure pour la santé publique dans la région où il touche 5 millions de personnes. Les populations clés représentent une grande partie des nouvelles infections, et la prévalence du Vih est plus élevée parmi les transsexuels et les travailleurs du sexe dans la zone. La maladie affecte les femmes de manière disproportionnée par rapport aux hommes. N'étant pas sous traitements antirétroviraux, les enfants contractent de plus en plus la maladie.
Dans la présentation qu’il a faite, Dr Reinaldo Mendes de l’Alliance Nationale des communautés pour la santé (Ancs), a révélé que 39.400 adultes et enfants vivent avec le Vih. «Au Sénégal, 35.500 adultes vivent avec le Vih dont 21.180 femmes et 14.320 hommes. En outre, 3.900 enfants ont contracté le Vih Sida et le taux de prévalence est de 0,3%», renseigne-t-il. A l’en croire, 8 sur 10 nouvelles infections surviennent avant 35 ans. «24,5% concernent les 0-4 ans et 14% concernent les 15-24 ans. 69% des nouvelles infections surviennent chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec les hommes (HSH), mais aussi concernent 35% des femmes de 15-49 ans». La prévalence du sida connait des disparités entre les régions. Ces prévalences sont au-dessus de la moyenne nationale dans les régions de Kolda et de Ziguinchor avec 1,5%, de Kaffrine 0,9%, de Tambacounda 0,8% et de Kédougou 0,6%. Beaucoup de facteurs sociaux influent sur la réponse au Vih. En effet, un enfant peut être infecté pendant la grossesse, au moment de l’accouchement et pendant l’allaitement. D’après les statistiques, l’Afrique de l’Ouest et du Centre constitue l’une des régions du monde où les enfants et les adolescents sont les plus touchés par le Vih.
«Près de 38.000 enfants âgés de 0 à 14 ans sont décédés de causes liées au sida enAfrique de l’Ouest et du Centre en 2021» Mireille Tribie de l’Unicef qui faisait une présentation sur le Vih pédiatrique enAfrique de l’Ouest et du centre, lors du 4e forum du Remapsen,trouve que malgré les avancées de ces dernières années, en particulier en matière de réduction de la transmission du Vih de la mère à l’enfant, « l’attention et le soutien portés aux enfants et aux adolescents vivant avec le Vih restent insuffisants». En 2021, indique-t-elle, près de 38 000 enfants âgés de 0 à 14 ans sont décédés de causes liées au sida en Afrique de l’Ouest et du Centre. «L’Afrique de l’Ouest et du Centre enregistre 35% de couverture des traitements antirétroviraux pédiatriques (O-14 ans) et c’est le plus bas au monde. 20% des enfants atteints de malnutrition aigüe sévère vivent avec le Vih», affirme-t-elle.
LE SENEGAL CIBLE QUATORZE PATHOLOGIES
Dakar a abrité hier, lundi, le lancement du projet ARISE 2 « Accélérer l’élimination résiliente, innovante et durable des MTN (maladies tropicales négligées) » et de validation des plans d’action 2023.
Dakar a abrité hier, lundi, le lancement du projet ARISE 2 « Accélérer l’élimination résiliente, innovante et durable des MTN (maladies tropicales négligées) » et de validation des plans d’action 2023. Réunissant cinq pays d’Afrique, cette rencontre sera l’occasion de finaliser les plans de travail des différents pays et constituera également un moment fort pour réaffirmer l’engagement de l’Etat du Sénégal dans la lutte contre les MTN.
L’objectif de ce projet ARISE est de soutenir les programmes de ces cinq pays et les partenaires locaux dans la mise en œuvre des activités des plans directeurs MTN. A cet effet, la coordonnatrice du programme national des maladies tropicales négligées, Dr Ndeye Mbacké Kane, a fait état de quatorze maladies ciblées au Sénégal.
Cinq pays dont le Sénégal, le Burkina Faso, le Kenya, l’Ethiopie et le Soudan du Sud sont en conclave à Dakar dans le cadre du projet ARISE 2. Dénommé « Accélérer l’élimination résiliente, innovante et durable des MTN », ce projet a pour objectif de soutenir les programmes de ces cinq pays et les partenaires locaux dans la mise en œuvre des activités des plans directeurs MTN. Au Sénégal, le coût global du projet s’élève, selon Mme Ndèye Mbacké, à 5 millions de dollars.
Réagissant sur la situation actuelle du Sénégal dans le cadre de la lutte contre des maladies tropicales négligées, Dr Ndèye Mbacké Kane, coordonnatrice du programme national des maladies tropicales négligées indique que sur les vingt maladies tropicales négligées recensées au niveau international, le Sénégal en a ciblé quatorze : « Le Sénégal à l’instar des autres pays de la sous-région est endémique, nous nous avons ciblé à lutter contre quatorze maladies tropicales négligées, dont cinq à chimio-thérapie préventive et neuf en prise en charge au cas par cas. Ce sont des maladies, précise-t-elle qui sont endémiques partout, mais avec des niveaux d’endémicité d’une région à une autre. »
Ainsi, en termes de défis lancés dans cette lutte, renseigne la coordonnatrice du programme national des maladies tropicales négligées, « Le Sénégal s’est engagé à éliminer d’ici 2030, les maladies tropicales négligées. Avec l’effet de la pandémie (Covid) nous avons eu des problèmes en termes d’atteinte des résultats. C’est pourquoi un consortium de bailleurs de fonds dont la fondation Bill and Melinda Gates, la fondation CIFF, la fondation ELMA, avec l’appui stratégique de End-Fund qui appuie le Sénégal dans la lutte contre les maladies tropicales, s’est levé pour accompagner les pays dans la mise en œuvre des plans directeurs pour l’atteinte des objectifs d’ici 2030 ». D’où la nécessité, d’après elle, de ce projet dénommé Accélérer l’élimination résiliente et durable des MTN, qui est un projet qui vise cinq pays : le Sénégal, le Burkina Faso, le Kenya, l’Ethiopie, et le Soudan du Sud.
Le choix de ces pays rappelle-t-elle, est tout simplement parce qu’ « après un appel à candidature avec une soumission, les cinq pays ont soumis leur manifestation d’intérêt et on a vu quand même que les pays se sont engagés à mettre en œuvre les plans directeurs et ce qui est dans le projet ARISE ».
QUATRE JOURS DE PERTURBATIONS DANS LE SECTEUR DE LA SANTÉ
Les acteurs de la santé appartenant à l’Alliance And Gueusseum et le syndicat des travailleurs des collectivités territoriales sont en jonction depuis plusieurs mois dans la lutte syndicale.
La coalition ITCTS-And Gueusseum se radicalise et entame une grève de 96h à partir de ce mardi. Les camarades de Mballo Dia Thiam et de Sidya Ndiaye exigent de meilleures conditions sociales et de travail. En point de presse hier, lundi 7 novembre, ils ont annoncé leur radicalisation face à l(inertie de l’Etat face à leur plateforme revendicative.
Les acteurs de la santé appartenant à l’Alliance And Gueusseum et le syndicat des travailleurs des collectivités territoriales sont en jonction depuis plusieurs mois dans la lutte syndicale. Avec plusieurs mots d’ordre de grève, ces derniers ont décidé hier, lundi 7 novembre de corser la lutte avec une grève sur toute l’entendue du territoire national pour 96h. Selon leur porte-parole du jour, Mballo Dia Thiam, il importe que « que l’opinion ne soit pas surprise de cette augmentation d’heures de grève générale passant de 72 heures à 96 heures et à la suite du boycott des programmes, des formations, supervisions et réunions de coordination et de staff et de la rétention de l’information sanitaire et sociale ». Ils ont en outre annoncé : « dans un futur proche, le boycott de la suspension du programme élargi de vaccination par le dépôt au niveau des médecins chefs de districts sanitaires de tous les intrants et de toute la logistique vaccinale (glacières, motos, équipements) en attendant les journées de grève sans service minimum ».
Pour les responsables syndicaux, les raisons fondamentales motivant la radicalisation de la lutte résident dans le fait que malgré plusieurs plans d’action autour d’une plateforme minimale commune relative à l’augmentation des salaires et leur harmonisation tant dans les secteurs de la Santé et de l’Action sociale et que des Collectivités territoriales, l’Etat est resté insensible à leur cause. « Non seulement , ces travailleurs n’ont encore perçu aucun franc, mais encore ils courent derrière des arriérés de 104 millions de primes Covid nonobstant les revendications portant parachèvement du statut du personnel des collectivités territoriales sans oublier le sort des Conseillers en Travail social et des communautaires.
Cette radicalisation est aussi motivée par l’immobilisme du Ministre de la Santé et de l’Action sociale pour la résolution définitive des conflits surtout à Ourossogui, Talibou Dabo et Mbour (Polymed) ainsi que la réhabilitation de Aissatou Mactar BA, arbitrairement démise de ses fonctions d’infirmière-chef de poste de santé de Thialy dans le district sanitaire de Kanel pour le fallacieux prétexte de non-assistance à personne en danger d’un patient qu’elle n’a jamais vu et qui ne s’est pas rendu au poste de santé où elle officie », a lancé M. Thiam.
Et de poursuivre : « cette radicalisation n’est rien d’autre qu’une réponse normale à la logique de pourrissement de notre combat et du mépris de nos tutelles respectives, incapables de trouver des solutions aux préoccupations urgentes et légitimes des syndicats républicains que nous sommes, ayant signé des accords réalistes qu’elles n’arrivent pas à réaliser, sans aucun argument pertinent si ce n’est une tentative improductive de diversion et de division des Travailleurs. »
Les camarades de Mballo ont aussi fait appel au Premier ministre pour décanter la situation « A la veille des 96 heures de grève à partir de demain, la méga coalition a déjà consommé quatre fois 72 heures de grève soit 288 heures de privations presque totales de soins, de services sociaux de base, de pièces administratifs et de recettes au niveau des 1400 postes de santé sur les 1500 que compte le pays, de 93 centres de santé, de 37 hôpitaux et de 600 Collectivités territoriales. Le « pilote » peut-il laisser faire devant tant d’amertume des travailleurs qui ne réclament que l’équité et la justice pour autant de désarroi des populations qui n’ont que leurs yeux pour pleurer ? », ont dit les syndicalistes.
LES EFFORTS DOIVENT ETRE FAITS POUR LA PREVENTION DE L'OBÉSITÉ
Le professeur en pédiatrie et nutrition, Mouhamadou Gué¬laye Sall, recommande des mesures de prévention de l’obésité consistant à «manger sainement et à bouger», pour mieux lutter contre l’obésité des enfants, phénomène en nette progression
Le professeur en pédiatrie et nutrition, Mouhamadou Gué¬laye Sall, recommande des mesures de prévention de l’obésité consistant à «manger sainement et à bouger», pour mieux lutter contre l’obésité des enfants, phénomène «en nette progression dans nos différents pays».
Le professeur Sall, agrégé en pédiatrie, traitait vendredi de sujets gravitant «autour de la qualité de l’alimentation», dans le cadre du programme d’activités annuel de l’Académie nationale des sciences et techniques du Sénégal. «Il y a une situation de double fardeau nutritionnel, et donc de transition épidémiologique nutritionnelle, avec les maladies carentielles qui aujourd’hui cohabitent avec des maladies comme l’obésité», a-t-il fait valoir au cours de son intervention. La prise en charge de l’enfant obèse, «complexe et difficile, nécessite une approche multidisciplinaire et intégrative, centrée sur la famille et le mode vie», a indiqué le professeur Mouhamadou Gué¬laye Sall, agrégé en pédiatrie.
«Le message le plus puissant que nous avons relevé, c’est que les efforts doivent être faits dans le domaine de la prévention, articulé autour de manger sainement et bouger», a ajouté Mouhamadou Guélaye Sall, enseignant à la Faculté de médecine, pharmacie et odontostomatologie de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar. Il note toutefois que selon les données disponibles, l’obésité «est un problème observé en milieu urbain» principalement.
Le professeur en nutrition et alimentation, Amadou Tidiane Guiro, a lui axé son propos sur la promotion des aliments locaux, afin de réduire la malnutrition et l’insécurité alimentaire, dans un contexte international marqué, dit-il, par les conséquences du Covid-19, l’invasion de l’Ukraine par la Russie et les problèmes sécuritaires au Sahel. «L’insécurité alimentaire progresse en Afrique et persiste au Sénégal, malgré les efforts consentis par l’Etat», fait-il observer, en ajoutant que cette insécurité «est le fruit d’une insuffisance de la couverture des besoins alimentaires des populations», en lien avec «une insuffisance de la production agricole».
Selon lui, l’Afrique vit un paradoxe lié au fait que le continent dispose d’une «diversité importante d’aliments à valoriser pour le présent et l’avenir», alors qu’il «devient de plus en plus difficile d’importer des aliments». «Nous avons beaucoup de choses dans notre pays que nous pouvons développer pour faire face à ces besoins nutritionnels», a-t-il dit, avant d’insister pour la valorisation de produits locaux comme le mil et le sorgho, qui ne contiennent pas de gluten.
INSUFFISANCE DES LABORATOIRES AU SENEGAL, L’AUTRE VIRUS DE LA SANTE
La prévention des pandémies passe aussi par des infrastructures et équipements de qualité
La prévention des pandémies passe aussi par des infrastructures et équipements de qualité. Hier, lors des discussions dans le cadre des Journées scientifiques Sida, Pr Amadou Mactar Dièye a plaidé pour l’installation de laboratoires d’excellence dans toutes les régions du pays.
Les acteurs de la santé reconnaissent que la pandémie du Covid-19 a poussé les autorités à agir sur le système de santé. Mais, il reste encore des efforts à faire. En tout cas, c’est l’avis du directeur des Laboratoires. Lors de l’ouverture des Journées scientifiques sur le Sida, qui prennent fin ce jeudi, Pr Amadou Mactar Dièye a plaidé pour l’installation de laboratoires d’excellence dans toutes les capitales régionales du pays.
Selon Pr Dièye, en dehors des ressources humaines, nous devons avoir des infrastructures et équipements, mais surtout des laboratoires. Et d’expliquer : «Quand j’ai été nommé directeur des La-boratoires, j’ai pensé à ce que les résultats des laboratoires, d’où qu’ils viennent, ne soient pas contestables, qu’ils soient fiables. Si un laboratoire donne des résultats mauvais, c’est la catastrophe. La médecine se base sur les résultats du laboratoire pour pouvoir traiter les patients. Le laboratoire est important. Sans le laboratoire, le médecin est aveugle. Le diagnostic permet de suivre l’efficacité du traitement, la charge virale et même de certifier la guérison.» Il a dans la même veine insisté sur le fait que «nous devons penser à un système de laboratoire efficace», car «sans laboratoire, pas de diagnostic, et sans diagnostic, il n’y a pas de traitement».
Et le Pr Dièye de lancer un appel : «Il faut mettre partout des laboratoires capables de faire des analyses dont les populations ont besoin.» Lors de son intervention, le directeur des Laboratoires a rappelé qu’au début de la pandémie du Covid-19, «l’essentiel des tests se faisaient à Dakar». D’après lui, «c’est après 3 mois qu’il y a eu une décentralisation dans ce sens». Et de plaider : «Nous souhaitons qu’on travaille dans cette direction en élaborant un programme spécial de développement des laboratoires. Nous souhaitons avoir dans chaque capitale régionale, un laboratoire d’excellence. Ainsi, personne ne quittera une région pour aller vers une autre, qu’il s’agisse d’épidémie ou de prise en charge de routine.»
En outre, pour une meilleure lutte contre les pandémies, Pr Amadou Mactar Dièye pense qu’il faut aussi disposer de fonds d’intervention rapide facilement mobilisables.
Par ailleurs, la Secrétaire exécutive du Cnls a fait remarquer que la pandémie du Covid-19 a poussé les autorités à agir sur le système sanitaire. De l’avis de Dr Safiétou Thiam, maintenant «il faut identifier et renforcer le système sanitaire» car, prévient-elle, «nous n’en avons pas encore fini avec les pandémies». C’est dans ce sens, poursuit-elle, que les experts ont décidé de travailler ensemble pour identifier les besoins en mettant en place un comité qui a servi de cadre de réflexion. La question aujourd’hui est de savoir «comment être prêt pour ne pas être surpris par d’autres pandémies».
D’après professeur Amadou Mactar Dièye, «tous les pays doivent disposer d’un système de santé solide qu’il y ait ou pas de pandémie». Le Directeur général des laboratoires du Sénégal pense qu’il faut déjà se préparer. «Il est vrai que nous disposons au Sénégal, d’un système de santé de qualité pour une bonne prise en charge de la santé des populations. Mais, nous avons besoin aussi de ressources humaines de qualité dans le domaine de la surveillance, de la détection et de la prise en charge», a-t-il insisté.
LA GUERISON D'UNE VICTIME DE VIOLENCE PASSE AUSSI PAR LA JUSTICE
Prix Nobel de la paix 2018, le gynécologue congolais Denis Mukwege a pris part au 66ème Congrès de l’Union internationale des avocats qui a pris fin hier à Dakar. Dans cet entretien, Dr Mukwege se veut avocat des populations africaines. ENTRETIEN
Prix Nobel de la paix 2018, le gynécologue congolais Denis Mukwege a pris part au 66ème Congrès de l’Union internationale des avocats qui a pris fin hier à Dakar. Dans cet entretien réalisé en marge de cette rencontre, Dr Mukwege, qui prend en charge des femmes victimes de violences sexuelles depuis plus de 20 ans, se veut l’avocat des populations africaines. Le spécialiste rappelle que « la guérison d’une victime de violences sexuelles est un processus qui passe aussi par la justice ».
Qu’est-ce qui explique votre présence au 66ème Congrès de l’Union internationale des avocats ?
Depuis plus de 20 ans maintenant, je travaille à l’hôpital de Panzi (République démocratique du Congo) où je prends en soin des femmes victimes de violences sexuelles. Dans la prise en charge de ces dernières, nous avons mis en place une stratégie de prise en charge holistique. Cela veut dire que nous les soignons sur le plan physique, aussi mental grâce aux psychologues. Mais, pour leur permettre de retourner dans leurs villages en toute sécurité, nous avons un programme d’autonomisation des femmes. C’est un programme de réinsertion socioéconomique. À la fin, nous nous sommes rendu compte que lorsque ces femmes se portaient bien physiquement, mentalement et économiquement, elles étaient capables de subvenir à leurs besoins de base. Et tout ce qu’elles réclamaient, c’est la dignité. Cette dignité, elles ne la voyaient qu’à travers une action en justice. Nous avons mis en place une clinique juridique à côté de l’hôpital de Panzi où il y a des avocats qui soutiennent ces femmes pour les aider à faire des plaintes devant les Cours et Tribunaux. Depuis lors, il s’est avéré qu’une guérison d’une victime de violences sexuelles est un processus qui passe aussi par la justice, car elle n’est pas là seulement pour réprimer. Elle aide également à reconnaitre le statut des victimes qui sont souvent rejetées par leurs familles, la communauté. Elles veulent qu’elles soient reconnues comme victimes. C’est grâce à la justice qu’elles peuvent avoir réparation. C’est dans ce cadre que nous travaillons avec les avocats sur la prise en charge des victimes de violences sexuelles.
Lors de la cérémonie d’ouverture du Congrès, en présence du Président Macky Sall, vous avez fait un plaidoyer pour que les populations africaines puissent bénéficier de l’exploitation des ressources naturelles. Est-ce à dire qu’elles n’en tirent pas profit ?
Ces ressources naturelles appartiennent d’abord aux Africains, aux populations. Je pense qu’il n’est pas normal que nous continuions à être exploités, à suivre une nouvelle forme d’esclavage, où nos richesses sont exploitées et enrichissent les autres, et que nous restions dans la pauvreté. Les études montrent que là où il y a du minerai, des exploitations minières, c’est là où il y a l’analphabétisme, la malnutrition et le taux de pauvreté le plus élevé. Cela veut dire que ce sont les exploitations minières qui tirent parfois les Pib des pays vers le haut, mais qu’est-ce qu’on laisse aux populations locales ? Rien. Il faut que cela change pour qu’il y ait un partenariat gagnant-gagnant dans les exploitations minières. Il faut que l’Afrique gagne au même titre que ceux qui viennent exploiter nos ressources naturelles. Ce n’est pas normal que vous ayez des richesses et que la pauvreté puisse être liée à ces richesses. C’est à cause des mauvais contrats qui sont signés, qui donnent la part du lion aux multinationales, des contrats léonins, que nous sommes dans cette situation. Il faut qu’il y ait une transparence dans les contrats pour permettre à la population locale où se trouve le minerai de pouvoir bénéficier de cette exploitation.
De plus en plus, on parle de transparence avec l’adhésion de certains pays à l’Itie. Est-ce qu’un vent de transparence n’est pas en train de souffler ?
Il faut que les pays adhèrent et qu’ils décident d’être transparents. Je ne vais pas citer de pays, mais si vous regardez la liste, beaucoup ont été déjà bannis de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie) puisqu’ils n’ont pas été transparents. Ils veulent participer, mais l’on se rend compte que plusieurs contrats signés par ces États ne sont pas aux normes et ils ne sont pas publiés. Si les pays continuent à jouer à ce jeu, cela veut dire qu’ils vont continuer à exploiter ces richesses pour l’intérêt des signataires de contrats, mais pas pour ceux du Trésor public et de la population.
Votre pays, la Rdc, regorge d’importantes ressources minières. Y a-t-il une corrélation entre l’exploitation de ces ressources naturelles et les viols et violences sexuelles ?
Nous avions mené des études qui nous ont montré que là où se trouvaient des minerais, dont l’or, c’est là où les groupes armés se concentrent et pourchassent la population afin d’exploiter les richesses. À partir de ce moment, ils commettent beaucoup de viols. Cette étude montre que dans cette région, les violences sexuelles sont intimement liées aux zones minières. Aujourd’hui, les femmes victimes de viol et qui se présentent dans les institutions sont les plus courageuses. Mais, combien ont été violées et qui ne veulent pas se présenter ? Tout comme les enfants qui subissent des viols ! Aussi, combien de femmes vont dire qu’elles sont enceintes à la suite d’un viol ?
PAR Farid Bathily
CERTAINES PERSONNES ATTIRENT DAVANTAGE LES MOUSTIQUES QUE D'AUTRES
Une nouvelle étude de l’université américaine Rockefeller révèle que plus une personne exhale une certaine odeur, plus elle représente une cible pour les moustiques
Les êtres humains ont tous une odeur qui émane de leur corps. Mais certaines odeurs en font des cibles privilégiées pour les moustiques. C’est ce qu’indique une récente étude de l’université new-yorkaise Rockefeller aux États-Unis.
Les données publiées ce 18 octobre 2022 dans la revue scientifique Cell révèlent, en effet, le rôle décisif des acides gras corporels dans l’attrait que représente ou non une personne pour cette famille d’insectes responsables de près d’un million de morts chaque année, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
« Des aimants à moustiques »
Les moustiques concernés ici ne sont autres que l’Aedes aegypti connu, entre autres, comme vecteur de la dengue, du chikungunya ou encore de la fièvre jaune. Ils ont en effet montré des prédispositions à voler en direction d’odeurs à forte concentration d’acides gras secrétés par les micro-organismes vivant sur la peau humaine.
Pour aboutir à cette conclusion, les chercheurs ont regroupé pendant trois ans, 64 personnes dont les avant-bras étaient recouverts de bas de nylon à raison de six heures par jour afin de capter au maximum leur odeur corporelle. Les bas ont ensuite été testés via un procédé d’olfactométrie spéciale concocté par les chercheurs.
"Il existe une très forte corrélation entre la quantité d’acides gras sur la peau et le fait d’être un aimant à moustiques", témoigne Leslie Vosshall, responsable du laboratoire neurogénétique et comportement de l’université de Rockefeller et une des auteures de l’étude. « C’est évident dès le début du test », rajoute sa collègue Maria Elena De Obaldia.
Des cibles pour toujours ?
L’étude révèle également qu'une personne demeure une cible pour les moustiques une fois que les insectes ont jeté leur dévolu sur lui à travers son odeur. Et il n’existe à ce jour aucun moyen de leur échapper. Et cela d’autant plus que les acides corporels en question ne sauraient être détruits sans risque d’altération de la peau de laquelle elles émanent. Même la destruction d’un des récepteurs d’odeur connus chez les moustiques n’y change rien, ainsi que l’ont remarqué les chercheurs à leur grand désarroi. « C’est frustrant », avoue Vosshall dont une étude antérieure, publiée en août 2022 toujours dans les colonnes de Cell, avait déjà montré le sens olfactif aigu des moustiques.
Comment échapper alors à ces derniers ? Les scientifiques émettent un certain nombre d’hypothèses à explorer pour l’avenir. Une d’entre elles consiste notamment à inhiber l’odeur corporelle d’un sujet X identifié comme plus poussé à attirer les moustiques avec celle d’un sujet Y moins prédisposé à cela.
Les auteurs pensent par ailleurs qu’il serait judicieux d’appliquer cette étude à d’autres espèces de moustiques, dont l’anophèle, vecteur du paludisme. Selon l’OMS, cette maladie a causé la mort de 627.000 personnes dans le monde en 2020, dont 96% en Afrique.
LES MEDECINS INTERNES DECRETENT 72 HEURES DE GREVE
L’Association des Internes et Anciens Internes des Hôpitaux du Sénégal (Aiaihs) va partir en grève à partir d’aujourd’hui.
Encore des perturbations dans le secteur de la santé. L’Association des Internes et Anciens Internes des Hôpitaux du Sénégal (Aiaihs) a décrété 72 heures de grève pour protester contre le nonrespect des accords signés les autorités.
L’Association des Internes et Anciens Internes des Hôpitaux du Sénégal (Aiaihs) va partir en grève à partir d’aujourd’hui. «Constatant le non respect des engagements pris par l’autorité de tutelle et l’absence de considération des difficultés auxquelles font face les internes, dont ceux de l’Hôpital Aristide Le Dantec en particulier, l’Aiaihs décrète, conformément aux articles L2511-1, L2512-1 et suivants : un mot d’ordre de grève de 72h renouvelable à partir du lundi 31 octobre à 08h accompagné d’un arrêt total des gardes pour la même durée dans toutes les structures sanitaires du pays », renseigne un communiqué parvenu à «L’As». Cette décision a été prise à l’issue d’une assemblée générale extraordinaire ce 29 octobre 2022 dont l'objectif était d’évaluer la satisfaction des revendications, suite à un préavis de grève déposé le 13 Septembre 2022.
D’après le communiqué, l’Aiaihs a constaté « une violation des décrets » qui doivent permettre de résoudre la situation précaire des internes de l’Hôpital Aristide le Dantec», «une capacité d’hébergement limitée et des locaux vieillissants et dangereux au Chu de Fann» ; « des conditions pénibles durant les gardes au S.A.U et au laboratoire de garde du Chu de Fann, une situation incompatible avec des prestations de soin de qualité »; «une rémunération des gardes en dessous du taux prévu par le code du travail pour le service de nuit» ; «une inexistence d’un statut de l’interne des hôpitaux» et « des difficultés d’insertion professionnelle des anciens internes. Par la suite, des discussions ont été menées avec l’autorité de tutelle afin de résoudre ces problèmes dans des délais raisonnables »
« Notre combat est motivé par notre volonté de participer à une prise en charge adéquate des patients dans des conditions de travail optimales dans nos hôpitaux. Il est donc crucial de veiller au respect : (i) de l’obligation de moyen des médecins ; (ii) des dispositions légales et réglementaires énoncées par le décret n° 62- 193 du 17 mai 1962 relatif à l’internat en pharmacie des hôpitaux de Dakar ;(iii) des dispositions légales et réglementaires du décret n° 72- 642 du 29 mai 1972 relatif à l’internat en médecine des hôpitaux de Dakar, ainsi que de celles du décret n° 72-259 du 9 mars 1972 relatif à l’internat en psychiatrie des hôpitaux de Dakar», informent les membres de l’Aiaihs dans leur communiqué.