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2 avril 2025
Santé
L'AFFAIRE ASTOU SOKHNA NE REFLÈTE PAS L’ÉTAT GLOBAL DU SYSTÈME SANITAIRE
"Le décès de madame Astou Sokhna est douloureux. Cependant, les circonstances dans lesquelles, il est survenu ne reflètent pas l’état global du système de santé qui, ces dernières années, a connu des progrès significatifs", selon le ministre Diouf Sarr
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, a estimé jeudi, à Dakar, que les circonstances du décès en couches à l’hôpital de Louga (nord) de la patiente Astou Sokhna ne reflétaient pas l’état global du système de santé sénégalais.
"Le décès de madame Astou Sokhna est douloureux. Cependant, les circonstances dans lesquelles, il est survenu ne reflètent pas l’état global du système de santé qui, ces dernières années, a connu des progrès significatifs et réalisé de grandes performances, grâce à des hommes et des femmes compétents et dévoués’’, a-t-il notamment déclaré lors d’une conférence de presse.
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale réagissait ainsi à la polémique née du décès le 1er avril à la maternité du centre hospitalier régional Amadou Sakhir Mbaye de Louga d’Astou Sokhna.
Une vive émotion parcourt le pays depuis que des informations sur les circonstances du décès en couches de cette patiente ont été rendues publiques. Des allégations de négligence et de défaut de prise en charge ont été mises en avant par sa famille, poussant même son veuf à saisir la justice d’une plainte contre le personnel hospitalier.
Evoquant le rapport d’une enquête commanditée par le ministère de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr a soutenu qu’il en est ressorti que, relativement aux antécédents médicaux concernant Madame Astou Sokhna, il n’y avait pas de particularités car la patiente avait, il y a trois ans, subi une césarienne en raison d’un hématome rétro placentaire. Un nouveau-né décédé sept jours après.
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale a également insisté sur le fait que durant sa grossesse, Astou Sokhna avait effectué quatre consultations prénatales qui n’avaient décelé aucune anomalie.
Il a ajouté qu’il en a été également ainsi le 28 mars lors d’une visite prénatale au cours de laquelle un bilan préopératoire avait été demandé en vue d’un ‘’césarienne prophylactique de prudence’’.
"Le 31 mars 2022, elle s’est présentée à l’hôpital pour des douleurs abdomino-pelviennes sur une grossesse de 09 mois, ce qui a motivé une hospitalisation. Le 01 avril 2022, à 06h 50 mn, la sage-femme de garde a été appelée au chevet de la malade par la famille pour voir son état. C’est en ce moment qu’elle a constaté le décès qui sera confirmé par la gynécologue d’astreinte à 07h 36 mn’’, a relaté Diouf Sarr.
Partant du fait que le dossier ainsi présenté ne mettait pas en évidence une reconnaissance des signes de danger par la patiente, le ministre de la Santé a, toutefois, admis un déficit dans la qualité des soins reçus, une évaluation non-optimale du risque et une insuffisance dans la surveillance de la patiente.
Ces conclusions ont sans doute guidé les autorités sanitaires à déjà prendre des mesures conservatoires à l’encontre d’agents dont la responsabilité serait engagée dans cette affaire. Ils ont notamment fait l’objet d’une suspension temporaire.
Des mesures dénoncées jeudi par l’intersyndicale des travailleurs de l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye lors d’un sit-in organisé dans l’enceinte de l’établissement hospitalier.
Les syndicalistes se sont ainsi élevés contre ces sanctions alors que l’enquête ne fait que commencer. Ils ont estimé que les agents cités devaient bénéficier de la présomption d’innocence jusqu’à la fin complète des enquêtes.
Mercredi, dans la soirée, le directeur de l’hôpital Amadou-Sakhir-Mbaye, Amadou Guèye Diouf, a été relevé de ses fonctions et remplacé par Abdallah Guèye, un administrateur hospitalier. Une décision émanant du Conseil des ministres présidée par le chef de l’Etat, Macky Sall.
LE DÉCÈS D’ASTOU SOKHNA ÉTAIT ÉVITABLE
Le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, a indiqué jeudi à Dakar, que le décès en couches d’Astou Sokhna à l’hôpital de Louga pouvait être évité si une bonne évaluation du risque et une surveillance optimale avaient été mises en avant
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, a indiqué jeudi à Dakar, que le décès en couches d’Astou Sokhna à l’hôpital de Louga pouvait être évité si une bonne évaluation du risque et une surveillance optimale avaient été mises en avant.
"Sur la base des éléments du dossier, le décès de Madame Astou Sokhna est considéré comme un décès maternel qui était évitable à travers une bonne évaluation du risque et une surveillance optimale durant son séjour à la maternité", a-t-il notamment déclaré lors d’une conférence de presse.
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale abordait avec des journalistes les conclusions d’une enquête administrative commanditée par la tutelle pour situer les responsabilités dans le décès de cette femme.
Diouf Sarr a ainsi assuré que des mesures conservatoires avaient déjà été prises à l’encontre de certains agents, signalant qu’elles pourraient conduire au licenciement pour négligence ayant entrainé la mort.
L’annonce du décès d’Astou Sokhna et de ses circonstances à la maternité de l’hôpital de Louga a suscité une vague d’indignation à travers le pays. La famille de la défunte pointant du doigt la structure hospitalière pour sa négligence.
Le directeur de l’établissement de santé a été relevé de ses fonctions mercredi dans la soirée. Auparavant, une information judiciaire pour négligence et non-assistance à personne en danger avait déjà été ouverte par le parquet près le tribunal de grande instance de Louga.
La dame était admise dans cet établissement de santé, au terme de sa grossesse. Elle a rendu l’âme plusieurs heures après son arrivée au service de la maternité.
Sa famille met en cause l’hôpital, l’accuse de négligence ayant conduit à son décès et a saisi la justice d’une plainte contre le personnel hospitalier.
PAR Malick Sy
ET SI LE DRAME DE L’HOPITAL DE LOUGA AVAIT RÉVELÉ LE NOUVEAU MACKY SALL
EXCLUSIF SENEPLUS - C’est la deuxième fois en un peu plus d’un mois que le président réplique fort en limogeant quasi instantanément deux hauts fonctionnaires aux positions intenables. Et s'il avait mué pour enfin habiter la fonction présidentielle ?
Le statu quo n’était guère plus tenable après l’immense vague de tristesse et la rage qui ont accompagnées la mort tragique d’une femme enceinte à l’hôpital régional de Louga. Après donc l'émotion et l'indignation, l'action et la réaction. Face au choc et à l’onde de choc qui s’est propagée à travers tout le pays, le chef de l’État a procédé au limogeage express du patron de l’institution sanitaire et à la suspension de l’ensemble du personnel mis en cause dans cette histoire tragique.
Une vie sacrifiée sur l’autel de la négligence imbécile
La colère et surtout l’effet de souffle provoqués par les accusations de dysfonctionnement d’une rare gravité qui ont abouti à la mort dans une atroce agonie de Sokhna Astou ont poussé Macky Sall à réagir avec une célérité qu’on ne lui connaissait pas. Après avoir exigé un rapport d’enquête détaillé dans un délai de 48 heures, le président de la République n’a pas tremblé ni traîné pour limoger en personne, le directeur de l’hôpital dont de nombreux Sénégalais avaient réclamé la démission en clamant haut et fort, « plus jamais ça ! ».
La tentative maladroite du docteur Amadou Gueye Diouf de sauver sa peau et son poste n’y feront rien, face à une opinion publique complètement remontée pour qui, toutes les explications du monde ne pourront justifier qu’on ait pu sacrifier la vie d’une jeune femme de 30 ans et celle de son bébé sur l’autel de la négligence imbécile et la tragique inconscience coupable d’une petite bande de personnes totalement déshumanisée, dont la place n'est décidément pas dans un hôpital public. Parce que Sokhna Astou aurait pu être sauvée si elle avait été correctement prise en charge, leur responsabilité est absolument engagée.
Le message de Macky Sall à la haute administration sénégalaise
À travers ce drame, c’est tout l’hôpital sénégalais qui est aujourd’hui directement pointé du doigt et injustement mis en accusation. Car n’oublions pas que le système sanitaire sénégalais que nous envie de nombreux pays de la sous-région compte en son sein, une majorité de vaillants serviteurs de la santé publique dont nous nous devons de saluer le dévouement et le courage.
Seulement voilà, nos concitoyens n’en peuvent plus d’être négligés, maltraités, humiliés, harcelés, invectivés dans certaines structures sanitaires publiques où la cupidité et l’arrogance de certains personnels ont fini d’obscurcir l’image de tout un secteur. D’où l’urgence, au-delà du drame de l’hôpital régional Amadou Sakhir Mbaye de Louga, de passer au scanner comme l’a ordonné le chef de l’État, l’ensemble du système hospitalier national.
La célérité avec laquelle le président a réagi en relevant de ses fonctions le directeur de l’hôpital est un premier pas qui est à saluer. C’est la deuxième fois en un peu plus d’un mois que le président réplique vite, fort, et ferme en limogeant quasi instantanément deux hauts fonctionnaires dont les positions n’étaient plus tenables.
Le signe que Macky Sall est en train de démontrer qu’il ne transige plus avec sur les écarts avérés dans la haute administration. Une première détonation avait retenti le 9 mars dernier avec le débarquement brutal de Pape Amadou Sarr, tout puissant ex-Délégué Général à l’Entrepreneuriat des Femmes et des Jeunes. En virant sans ménagement et presque coup sur coup deux hauts responsables de l’administration sénégalaise, Macky Sall veut envoyer un message clair. Plus question de protéger ceux qui ont une responsabilité politique et morale dans l’exercice de leur fonction. Comme s’il avait à cœur, à deux ans de la prochaine élection présidentielle, d’effacer cette image partisane, cette perception d’homme d’un parti, d’un clan et d’une clique au-dessus des lois et des exigences d’exemplarité républicaine.
Les habits neufs du président
Alors question. Et si Macky Sall avait mué pour enfin habiter la fonction présidentielle. En intervenant directement dans le scandale tragique de l’hôpital de Louga impliquant une « modeste » femme, épouse d’un « simple » chauffeur de taxi dans une région loin de la capitale, le chef de l’État veut se reconnecter au Sénégal d’en bas, au pays réel. Fini le président autoritaire, psychorigide, vertical, austère. Place au Macky Sall, transgressif pour célébrer les victoires sénégalaises, humain, proche de son peuple et résolument placé au-dessus de la ligne de flottaison partisane. Place au père de la Nation rassembleur, au président du peuple au chevet des Sénégalais, au chef qui fait désormais montre d’une extrême attention sur le sort de la troupe. Cette stratégie de l’émotion, maillon manquant de 10 ans d’une gouvernance tout en muscles, a tout l’air d’un nouveau contrat de confiance que le chef de l’exécutif tente de réécrire avec les Sénégalais.
Le président aura passé un mandat et demi avant d'enfin trouver le chemin qui pourrait le mener dans le cœur des Sénégalais. Un mandat et demi pour comprendre que ses concitoyens ont changé et qu’ils sont de plus en plus exigeants dans la gouvernance de leur pays. Que la donne a surtout changé dans ce que les Sénégalais jugent comme immoral et inacceptable, supportable et tolérable.
Il suffit de voir leurs réactions outrées et indignées à la diffusion sur les réseaux sociaux, d’images de « l’hôtel particulier » de l'ancien ministre Amadou Ba, un « simple fonctionnaire » dont la maison pourrait être classée au rang de patrimoine insolent et historique de luxe dans un pays où beaucoup de nos concitoyens ont du mal à joindre les deux bouts, pour comprendre qu’il y a des choses qui ne passent plus dans l’opinion.
Et ça, le président de la République semble l’avoir enfin compris. Son mode de gouvernance, son rapport aux citoyens, son apparence et sa communication ont incontestablement changé depuis quelque temps. Derrière ce « Macky Sall nouveau » semble se profiler et pardon pour l’outrance, l'allégorie d'un Abdoulaye Wade à l’apogée de son pouvoir et dans son rapport fait de proximité et d’empathie envers le peuple du Sénégal. Alors, à l’attention de tous ceux qui en doutaient encore, Macky Sall a bel et bien changé de costume. Comme s’il s’apprêtait pour un nouveau rendez-vous.
Malick Sy est journaliste
QUAND LES HÔPITAUX INSPIRENT LA PEUR
Du bébé mort asphyxié à l’incendie survenu à l’unité de néonatologie de l’hôpital de Linguère en passant par la récente mort de la parturiente Astou Sokhna à Louga, tant de scandales révèlent l’état désastreux du système de santé sénégalais
Les drames se multiplient dans les hôpitaux au Sénégal. De l’affaire du bébé mort asphyxié à la clinique de la Madeleine à Dakar en passant par l’incendie survenu à l’unité de néonatologie de l’hôpital Maguette Lo de Linguère qui avait tué 4 bébés et blessé 2 autres jusqu’à la mort de la parturiente Astou Sokhna à Louga, pour ne citer que ces cas, les scandales montrent l’état désastreux de notre système de santé. Entre négligences médicales, manque de professionnalisme de certains agents ou de matériels adéquats de prise en charge patients, les dysfonctionnements sont nombreux dans les structures sanitaires qui sont en passe de devenir des mouroirs.
Le système sanitaire sénégalais est indexé de la mauvaise manière. Depuis lundi dernier, le service de la maternité du Centre hospitalier régional Amadou Sakhir Mbaye de Louga est sous le feu de critiques d’une rare virulence, suite à l’affaire du décès de la parturiente Astou Sokhna. Selon sa famille, cette dernière est morte dans «l’indifférence totale après avoir souffert de 9h30 à 5h30 du matin» alors qu’elle devait «subir en urgence une césarienne». L’affaire qui a pris rapidement une ampleur sur les réseaux sociaux, choque plus d’un.
Dans la foulée, le directeur du centre hospitalier en question, Amadou Guèye Diouf a fait face à la presse pour dire qu’un «audit du décès a été fait et à aucun moment, il n’est ressorti qu’une césarienne en urgence avait été indiquée contrairement à ce qui est apparu dans la presse». Un démenti qui a été loin de calmer les ardeurs. La colère s’étend et les témoignages sur les mauvaises conditions de prise en charge dans les structures de santé fusent de partout.
Dans un communiqué rendu public avant-hier, le ministère de la Santé et de l’Action sociale promet toute la lumière sur le décès de Astou Sokhna. Il annonce avoir envoyé trois missions à Louga. «L’objectif de ces missions, au-delà de connaître les circonstances du décès, est de situer toutes les responsabilités et de prendre les mesures appropriées», liton dans l’édit. En effet, le décès de Astou Sokhna étend la liste des drames en série dans les hôpitaux au Sénégal. L’on se rappelle, en octobre dernier, de la mort d’un nouveau-né à la clinique de la Madeleine à Dakar par «négligence médicale». Né avec une jaunisse, le bébé devait subir une photothérapie. L’autopsie avait révélé que le nourrisson est mort d’une « asphyxie doublée de plusieurs brûlures au niveau du corps ». Le responsable et quatre autres agents de la clinique avaient été placés en garde à vue.
L’histoire de l’incendie survenu le samedi 24 avril 2021 à l’unité de néonatologie de l’hôpital Maguette Lo de Linguère qui avait provoqué la mort de 4 bébés et blessé 2 autres, est encore fraîche dans les mémoires. Le tollé était grand que le Chef de l’Etat avait demandé au ministre de la Santé et de l’Action Sociale de veiller à ce que « toute la lumière » soit faite sur cet incendie. Le parquet de Louga, après avoir ouvert une information judiciaire contre les nommés Khady Seck, aide-infirmière chargée de la surveillance de la salle, Fatou Sy, Chef du Service Pédiatrie, et Abdou Sarr, l’ex directeur de l’établissement (limogé dans cette affaire », avait placé ces trois personnes précitées sous contrôle judiciaire.
Les faits « d’homicides et de blessures involontaires » pesaient sur elles. Ces trois épisodes dramatiques précités mettent à nu les dysfonctionnements du secteur de la santé. Est-ce le résultat d’un manque d’agents, d’équipements ou de volonté chez le personnel ? Existe-il un système de sécurité fiable et fonctionnel permettant une bonne prise en charge des urgences sanitaires ? Le budget de la santé est-il utilisé à la santé avec efficience dans le but de l’amélioration du système sanitaire ?
Quoi qu’on puisse dire, il est fréquent de voir de nombreuses images publiées sur les réseaux sociaux comme des moisissures sur les murs, des sanitaires bouchés et des bâtiments délabrés qui jettent une lumière crue sur l’état des hôpitaux publics sénégalais.
Toutefois, les récriminations sont nombreuses à chaque drame et des sanctions sont annoncées. Quelques jours après, l’émotion passe en attendant un autre scandale certain, sans évoquer le problème de fond du système de santé.
STRUCTURES SANITAIRES À KAOLACK, ENTRE INSUFFISANCES ET MANQUE DE PERSONNEL D'ACCUEIL
Les difficultés et impairs dans les structures sanitaires de la région de Kaolack restent encore sans solutions viables.
Les difficultés et impairs dans les structures sanitaires de la région de Kaolack restent encore sans solutions viables.
Si dans les structures les plus fréquentées, comme l'hôpital régional El hadji Ibrahima Niasse, où le district sanitaire de Kasnack, la question de mise à disposition d'un plateau technique se résout de plus en plus, dans les postes et/ou cases de santé, c'est tout à fait le contraire qui se pose. Ces structures qui sont appelées accueillir les malades dans les villages ou les quartiers périphériques, s'il s'agit des centres urbains, n'offrent guère les services attendus d'eux.
Peu équipées d'habitude, ces unités de santé n'ont plus la vocation d'unité de prise en charge où les populations pouvaient venir aisément se faire traiter et rentrer chez elles. Aujourd'hui, à part les tables souvent vétustes, quelques chaises pour accueillir les personnes âgées, les bancs posés le long des couloirs pour offrir la place aux patients inscrits à la consultation, les structures médicales de Kaolack, secondaires comme tertiaires, ne présentent plus le décor qui faisait d'eux les véritables unités de prise en charge des premières symptômes de maladie en apparence dans les quartiers.
Les populations qui s'y affluent tous les jours ne sont pas toujours satisfaites en intégralité et pour la plupart du temps finissent par être référées dans les structures les plus nanties. Avant même notre visite d'hier, le tour effectué par le ministre de la santé et de l'Action sociale dans certains parmi les 19 postes de santé, a même illustré d'autres paramètres cliniques nécessitant une intervention diligente pour venir à bout de ces hôpitaux. C'est plutôt au niveau des structures sanitaires d'envergure que la prise en charge est plus confirmée. Mais difficile aussi à ces niveaux là, compte tenue de la faiblesse de la capacité d'accueil et l'affluence qui ne cesse d'accroitre à leur sein.
L'hôpital régional El Hadji ibrahima Niasse de Kaolack vue sa position géographique ne peut plus répondre à la demande. A moins qu'il soit érigé en une structure supérieure en termes de prise en charge, capacité d'accueil et autre prérogative. Les rares médecins qui s'y activent sont relativement débordés. Non seulement, ils sont à 50, 60 voire 70 consultations par jour, mais il se trouve également que dans leurs calendriers, certains rendez-vous sont fixés dans une période de six (6) mais et même plus. Une aberration pour certains car, avant ces échéances, beaucoup de personnes perdent leurs vies ou voient leur maladie s'aggraver avant de voir leur médecin.
Du côté des populations cette situation pourrait se décanter si l'on parvenait à disposer du maximum de médecins et spécialistes dans les hôpitaux. Mais également de limiter l'arrogance et l'indiscipline au sein de certains pavillons dont la maternité qui fait encore trembler bon nombre de dames.
LE COÛT DE LA RECONSTRUCTION DE L’HÔPITAL ARISTIDE-LE-DANTEC ÉVALUÉ À 60 MILLIARDS DE FRANCS CFA
Le coût de la reconstruction de l’hôpital Aristide-Le-Dantec de Dakar est estimé à 60 milliards de francs CFA, a indiqué, mercredi, le professeur Madieng Dieng.
Dakar, 13 avr (APS) - Le coût de la reconstruction de l’hôpital Aristide-Le-Dantec de Dakar est estimé à 60 milliards de francs CFA, a indiqué, mercredi, le professeur Madieng Dieng.
Ce montant inclut les coûts de la reconstruction proprement dite, des équipements, du suivi et de l’évaluation des travaux, a-t-il précisé en présentant un projet d’établissement de l’hôpital, lors d’une conférence de presse de sa commission médicale.
M. Dieng assure que sa rénovation contribuera à la ‘’sécurité sanitaire’’ du pays et au ‘’leadership’’ sénégalais en matière de formation médicale.
‘’La seule solution reste la reconstruction de l’hôpital centenaire, sur son site actuel’’, a-t-il souligné
Les travaux de reconstruction peuvent se dérouler en même temps que l’hôpital continuera à recevoir des patients, selon Madieng Dieng.
‘’La maquette a été présentée en 2014 au président de la République, Macky Sall (…) Mais il n’y a pas d’avancée jusqu’à présent’’, a-t-il relevé, assurant que l’établissement de santé aspire à offrir des soins de santé, à contribuer à la formation des médecins et à demeurer un centre de recherche ‘’de haut niveau technique’’ à la fois.
Le projet de reconstruction de l’hôpital Aristide-Le-Dantec a été élaboré par son personnel depuis 2012, puis ‘’révisé’’ en 2020 et ‘’mis à jour’’ en 2022, selon le professeur Alain Ndoye, qui en dirige la commission médicale.
‘’Nous quémandons le soutien de tous les Sénégalais, car l’hôpital appartient à tous les Sénégalais’’, a-t-il dit.
‘’Nous ne sommes plus en mesure d’exercer correctement notre profession’’ en raison de l’état dans lequel se trouve l’établissement de santé, s’est alarmé M. Ndoye, rappelant que l’hôpital Aristide-Le-Dantec a fêté son centenaire depuis 2012.
VERS UNE VASTE CAMPAGNE DE LUTTE CONTRE LE PALUDISME
Au total, 590 279 moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (MILDA) vont être distribuées aux populations des huit districts sanitaires de Fatick dans le cadre d’une inititive sénégambienne de lutte contre le paludisme
Fatick, 13 avr (APS) - Au total, 590 279 moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (MILDA) vont être distribuées aux populations des huit districts sanitaires de Fatick dans le cadre d’une inititive sénégambienne de lutte contre le paludisme, a annoncé le docteur Habib Ndiaye, médecin-chef de cette région du centre du Sénégal.
Cette initiative sénégambienne entre dans le cadre de campagne de distribution de masse de MILDA mise en œuvre par le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) et Plan international’’, a précisé M. Ndiaye.
Il s’entretenait mardi avec des journalistes au terme d’un comité régional de développement (CRD) consacré à la Revue annuelle conjointe (RAC) 2021 de la région médicale de Fatick et à la préparation de la prochaine campagne de distribution de masse de MILDA au Sénégal et en Gambie.
‘’Pour exécuter cette opération de distribution de masse de MILDA entre avril et mai 2022, la région médicale de Fatick va bénéficier d’un financement de ses partenaires à hauteur de 262 654 533 francs CFA’’, a-t-il ajouté.
La région médicale de Fatick compte huit districts sanitaires : Fatick, Sokone, Gossas, Dioffior, Passy, Diakhao, de Foundiougne, et Niakhar.
Le docteur Ndiaye, a rappelé que cette campagne de distribution gratuite de MILDA était une initiative sénégambienne de lutte contre le paludisme lancée depuis 2019.
Fatick, une région frontalière à la République de la Gambie, fait partie des régions cibles de l’axe centre avec celles de Kaffrine, Kaolack et Diourbel.
‘’A cet effet, la région de Fatick a été retenue pour organiser le lancement officiel de cette campagne 2022, prévu le 14 mai prochain, à Karang, une commune frontalière de la Gambie’’, a-t-il fait savoir.
‘’Des comités de suivis seront mis en place, des relais seront mobilisés pour le recensement des ménages bénéficiaires’’, a-t-il ajouté.
Cette campagne va cibler des villages sur environ 2 kilomètres du côté de la frontière de la Gambie et 5 kilomètres de celle du Sénégal, a-t-on appris d’un document remis à la presse.
Les objectifs de régionalisation de la lutte contre le paludisme visent à atteindre 100% des ménages des districts sanitaires ciblés, à distribuer les MILDA à 100% des ménages recensés, à amener au moins 80% de la population à utiliser les MILDA, indique la même source
ACCOUCHEMENT REUSSI POUR LE SHOW
Le projet Show (Strengthe-ning heal outcomes for women and chilren), lancé en 2016 pour contribuer à la réduction de la mortalité maternelle et infantile chez les femmes et les enfants vulnérables, a abouti à des résultats appréciables
Le projet Show (Strengthe-ning heal outcomes for women and chilren), lancé en 2016 pour contribuer à la réduction de la mortalité maternelle et infantile chez les femmes et les enfants vulnérables, a abouti à des résultats appréciables dans les zones d’intervention. Les initiateurs l’ont fait savoir jeudi dernier lors de l’atelier de clôture du projet sexennal mené sur une phase initiale de 4 ans et demi suivie d’une extension. «On a apporté notre part pour parvenir à apporter une touche vraiment importante pour réduire de manière drastique la mortalité maternelle, néonatale et infanto-juvénile», a indiqué Adama Touré Niang, Coordonnatrice nationale du projet lors de la cérémonie ayant regroupé acteurs et partenaires dans un hôtel au Lac Rose.
Les porteurs du projet ont égrené, au nombre des progrès obtenus avec le Show, le passage de 64.3 à 73.8% entre 2016 et 2021 du taux de mères ayant reçu quatre visites prénatales, 75.6 à 95.9% celui de femmes ayant reçu des soins post-natals durant les 2 jours ayant suivi l’accouchement pour la même séquence temporelle.
Par rapport à la politique de «l’utilisation des services, l’amélioration de l’offre de service et le renforcement de la gouvernance intégrant la promotion de l’égalité des sexes à travers une approche genre transformatrice», ont été, d’après le communiqué de presse présenté par les organisateurs, les trois leviers sur lesquels s’est appuyé le projet. Toute une panoplie de stratégies a été élaborée pour mieux impliquer les communautés, à en croire la Coordonnatrice nationale. «On a eu à mettre en œuvre des activités innovantes comme la stratégie grand-mère, l’école des maris, le club des pères», a relevé Mme Niang. D’une enveloppe budgétaire de 3 milliards francs Cfa, le Show a couvert sept régions pour neuf districts. «Le choix des districts a été fait par le ministère parce que le projet a été co-créé avec le ministère de la Santé et de l’action sociale mais aussi avec d’autres ministères comme le ministère de la Femme, de la famille, du genre et de la protection de l’enfant et le ministère de l’Education nationale», a-t-elle indiqué, notant que l’objectif était d’attaquer les inégalités de genre tout en étant dans la santé maternelle, néonatale et infantile.
Dakar, Louga, Kaolack, Sédhiou, Ziguinchor, Tambacounda et Kédougou ont été les zones cibles. 943 mille 565 bénéficiaires dont 660 145 directs auprès des communautés ont été touchés par le projet exécuté par Plan international et le ministère de la Santé et de l’action sociale grâce à un financement d’Affaires mondiales Canada.
LES RECOMMANDATIONS D'AMADOU GALLO DIOP POUR UN MOIS DE RAMADAN SANS DANGER
“Privilégiez l’eau et bannissez les limonades du commerce. Il vaut mieux préparer ses propres jus naturels et les sucrer raisonnablement. A la "coupure", il ne faut pas bourrer en quelques minutes l'estomac resté vide si longtemps, d'une masse déraisonnable de nourritures. Buvez d’abord quelque chose de chaud. Puis nourrissez-vous progressivement et sainement, en variant les mets tout le long du Ramadan”.
ÉVITER LE SUCRE ET LES PÂTISSERIES
“Éviter les sucreries et excès de pâtisseries. Mais il ne faut pas jeûner quand votre condition médicale ne l’autorise pas. Ainsi, quand on a un ulcère et autres problèmes gastriques, la vacuité de l'estomac favorise l'apparition de douleurs abdominales, voire des saignements ou des perforations de la muqueuse de l’estomac. Idem quand on souffre de problèmes hormonaux graves, ou qu'on a de la fièvre, avec des conséquences fâcheuses possibles.”
PRISE DE MÉDICAMENTS
“Éviter de jeûner aussi quand on doit prendre certains médicaments dont les effets secondaires sont à risque pour le jeûneur : aspirine, quinine, certains médicaments pour le cœur, antidiabétiques. Ils favorisent les hypoglycémies dont les signes avant-coureurs sont maux de tête, tremblements, faim douloureuse. L'évolution pouvant se faire vers une chute avec syncope.”
HYGIÈNE ET SOMMEIL
“Côté hygiène du sommeil : un individu adulte normal dort, selon le besoin éprouvé, 6 à 8 heures. Au fil de l’âge, notre temps de sommeil se réduit. Durant le Ramadan, l’agenda classique est : réveil vers 4ou 5heuresdu matin. Repas matinal à l’aube pour se ‘‘charger’’ en eau et en nutriments et affronter une journée d’abstinence. Tout ceci entrecoupé de prières obligatoires et de prières surérogatoires (nafila) plus ou moins prolongées. Donc pas beaucoup de place pour un sommeil réparateur pour le jeûneur. Conséquence inéluctable : accumulations de dettes de sommeil. La prise massive d’eau et de boissons et excitants (caféine, thé trop fort, etc..) complétant des facteurs perturbateurs du sommeil durant le Ramadan. En outre, le fait que la nourriture soit épicée (poivre, piment et autres) et grasse, tard le soir, entraîne des lenteurs de digestion et des remontées gastriques, gênant l’endormissement ou provoquant des réveils nocturnes”.
Le fait de manger trop salé et trop sucré influe aussi négativement sur la qualité du sommeil. Conséquence de ces dettes accumulées de sommeil : lourdeurs, maux de tête, irritabilité, douleurs diffuses, trous de mémoire et mauvaise concentration. Pour une meilleure gestion du besoin minimal de sommeil, il faut exploiter toutes les occasions, de nuit comme de jour, pour dormir suffisamment et se sentir reposé. Il n’y a pas de solution miracle. Quelques astuces : grasse matinée pour les uns, sieste pour certains, ou petits ‘sommes’ répétés pour les autres.”
ACTIVITÉS PHYSIQUES
Durant ce mois de jeûne, il faut quand même bouger. La pratique du sport en période de Ramadan est possible, si elle est encadrée par de bonnes précautions. Faire du sport en pleine journée pour un jeûneur n'est pas recommandé. Que faire ? Deux formules au choix : -Une activité physique modérée durant une trentaine de minutes et terminer à temps pour pouvoir prendre sa douche, se changer, et couper le jeûne dans les minutes qui suivent ; -Ou bien rompre le jeûne, manger léger, aller faire son sport, puis mieux manger après. En tout cas, veiller à toujours bien s’hydrater.
CARENCE NUTRITIONNELLE VERS LA FIN DU MOIS
Vers la fin du Ramadan, des signes discrets de carence nutritionnelle peuvent se manifester chez certains jeûneurs : grande fatigabilité, crampes, fourmillements aux pieds et mains. Une alimentation variée lors des deux repas autorisés, riche en fruits, légumes, protéines diverses, produits laitiers, voire une supplémentation multivitaminée pharmaceutique, peuvent alors faire du bien.
PLUS DE DEUX TIERS DES AFRICAINS POURRAIENT AVOIR EU LE COVID
L'OMS de la région Afrique, dont l'étude est encore en cours d'examen par des pairs, estime que les chiffres officiels n'étaient qu'une partie infime de "l'étendue réelle des infections au coronavirus en Afrique"
Plus de deux-tiers des Africains pourraient avoir contracté le virus du Covid-19 au cours de deux dernières années, soit 97 fois plus que les infections signalées, selon un rapport de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) publié jeudi.
Au 6 avril, 11,5 millions de cas de Covid-19 avaient été détectés et 252.000 décès liés à ce virus recensés sur le continent africain, depuis le début de la pandémie. L'OMS de la région Afrique, dont l'étude est encore en cours d'examen par des pairs, estime que les chiffres officiels n'étaient qu'une partie infime de "l'étendue réelle des infections au coronavirus en Afrique". L'étude de l'OMS synthétise plus de 150 études sur la prévalence en Afrique entre janvier 2020 et décembre 2021. Et elle conclut que l'exposition au virus a connu une forte hausse, passant de 3% en juin 2020 à 65% en septembre 2021, soit 800 millions d'infections.
Or, 8,2 millions de cas seulement ont été signalés au cours de cette période. "Cette analyse montre que les cas confirmés de Covid-19 actuellement notifiés ne représentent qu'une fraction du nombre réel d'infections sur le continent", a souligné la directrice générale de l'OMS pour l'Afrique, Matshidiso Moeti dans un communiqué jeudi. "Cette sous-estimation se produit dans le monde entier et il n'est pas surprenant que les chiffres soient particulièrement élevés en Afrique où il y a tant de cas asymptomatiques", a-t-elle ajouté. Le nombre d'infections dans le monde serait "en moyenne 16 fois plus élevé que celui des cas confirmés", selon l'OMS qui précise toutefois que "la séroprévalence a fortement varié à l'intérieur des pays et d'un pays à l'autre en Afrique".
La plupart des populations africaines ayant un accès limité aux tests, beaucoup d'infections n'ont pas été notifiées. Si le Covid-19 a semblé ébranler nombre de régions du monde, l'Afrique est apparue relativement épargnée contrairement aux craintes initiales. Selon l'OMS, le continent s'est distingué des autres régions "par son nombre élevé de cas asymptomatiques, 67 % des cas ne présentant aucun symptôme de la maladie".
Mais toujours selon l'organisation, le continent africain a connu des cas moins graves en raison de la proportion moindre de "personnes présentant des facteurs de risque tels que le diabète, l'hypertension et d'autres maladies chroniques susceptibles d'entraîner une forme grave de la maladie". En outre, la jeunesse de la population africaine "a été un autre facteur de protection" pour le continent.