L’association For hope et le Centre de recherche clinique et de formation (CRCF) ont inauguré mardi un centre dédié aux jeunes, dont la vocation est d’être un environnement d’espoir pour les enfants et adolescents atteints de Vih en Afrique, lesquels font face au double fardeau de la stigmatisation et de la discrimination.
‘’Toutes les cinq minutes, un enfant meurt du VIH, toutes les deux minutes, un enfant est infecté par le VIH. La solidarité sanitaire pour des jeunes qui sont l’espoir de notre nation est donc nécessaire’’, a justifié le directeur du CRCF, docteur Karim Diop. Il prenait part à l’inauguration de ce centre situé dans l’enceinte de l’hôpital de Fann.
Selon Dr Diop, dans ce lieu, les enfants pourront bénéficier de soins médicaux de qualité, de soutien psychologique, d’aide juridique. Ils auront aussi des lieux de rencontres entre pairs mais également un soutien scolaire et des activités génératrices de revenus. ‘’Ils pourront également participer à des activités récréatives, sportives et se mouvoir dans l’espace numérique’’, a-t-il poursuivi.
Il a relevé que ‘’ce centre de prise en charge holistique des jeunes et adolescents répond aux besoins et aspirations partagés’’.
L’international sénégalais Idrissa Gana Guéye, ambassadeur et co-fondateur de l’association “For hope”, a rappelé que ‘’les jeunes qui vivent avec le fardeau de la maladie souffrent dans leur chair’’. ‘’Ils souffrent aussi du poids de la stigmatisation, de la discrimination. En effet, la plus petite différence d’ autres jeunes les met à l’écart à la maison, à l’école ou tout simplement pour pouvoir jouer avec les autres camarades’’, a expliqué le footballeur.
‘’Nous avons souhaité mettre en place cet espace pour permettre aux jeunes de s’épanouir, de se renforcer et de se développer dans un esprit d’équité, d’égalité et de solidarité’’, a-t-il expliqué.
Il souligne que cet espace se veut un lieu de ‘’construction’’ pour une jeunesse en bonne santé, moderne et consciente. ‘’Tout jeune qui viendra ici, bénéficiera d’un renforcement de ses capacités et devra donc en sortir plus fort, et devenir un vrai Gaïndé [Lion en wolof]’’, a-t-il dit.
‘’Chers jeunes, cet espace est pour vous. Nous espérons que vous retrouverez ici le sourire’’, a lancé Idrissa Gana Gueye aux adolescents et jeunes.
Venu présider la cérémonie, le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Ibrahima Sy, a magnifié cet élan de solidarité envers le système de santé. ‘’A côté des pouvoirs publics, un devoir de solidarité nous incombe, par la mise en œuvre de stratégies innovantes axées sur l’implication communautaire, sans stigmatisation ni discrimination’’, a-t-il soutenu.
‘’Il me plaît de saluer de façon très appuyée la mise en place de cet espace dédié qui vient compléter l’offre de soins adaptés aux besoins des adolescents ici à l’hôpital de Fann’’, s’est réjoui le docteur Sy.
D’après lui, c’est une structure qui vient à son heure et qui constitue sans nul doute un facteur facilitant pour le diagnostic, la mise sous traitement et la rétention dans les soins pour cette cible particulière que constituent les adolescents.
ATTEINT DE MYOPATHIE DE DUCHENNE, BIRAHIM NDIAYE EN CROISADE CONTRE CETTE PATHOLOGIE RARE
Conscient de cela, le fondateur de ‘’Taxawouma Assistance Handicap’’ a décidé de s’engager dans le combat contre les effets de cette maladie handicapante afin d’apporter un soutien aux malades.
Atteint de myopathie de Duchenne, une maladie rare qui affecte les membres inférieurs, Birahim Aïdara Ndiaye a décidé de consacrer sa vie à la prise en charge des patients souffrant de cette pathologie.
‘’Je souffre d’une maladie rare qui s’appelle myopathie de Duchenne depuis mes 22 ans. Elle a évolué au bout de 3 – 4 ans en myopathie dystrophie musculaire’’, explique-t-il.
Birahim Aïdara Ndiaye qui habite Guédiawaye, dans la banlieue de Dakar, n’est pas le seul membre de sa famille à souffrir de la myopathie de Duchenne.
‘’Quatre membres de ma famille, dont mon frère de 18 ans, souffrent de la maladie. Un oncle paternel a deux de ses enfants qui ont eu les mêmes symptômes que moi’’, confie-t-il, soulignant que la myopathie de Duchenne est une maladie génétique.
Maladie rare qui affecte les membres inférieurs, la myopathie de Duchenne est un fardeau pour ceux qui en souffrent. Néanmoins, le jeune Birahim Aidara Ndiaye la supporte dignement. Mieux, s’oubliant lui-même, il a fait du combat pour l’allègement de cette souffrance pour ses semblables d’infortune souvent condamnés à rester sur un fauteuil roulant.
En 2003, son engagement porte ses fruits et une première édition de la Journée mondiale de la myopathie de Duchenne est célébrée pour la première fois en 2023 au Sénégal.
Cinq ans plutôt, Ndiaye prenait la décision de se battre contre cette maladie handicapante en mettant sur pied une association, sur les conseils de son oncle paternel.
Diplômé en Sociologie et en Biologie de l’Université internationale de Turquie, le trentenaire a fait ses premiers pas dans le social en tant que manager et superviseur d’un projet éducatif pour les enfants en situation de handicap.
‘’C’est à mon retour de Turquie que j’ai décidé de mettre sur pied une association qui regroupe les malades et leurs familles pour ensemble vaincre la myopathie de Duchenne’’, raconte-t-il.
‘’Quand on est atteint d’une maladie rare, faire des études devient une chose compliquée. J’ai eu la chance d’aller en Turquie pour poursuivre mes études’’, soutient-il.
Mais toutes les personnes souffrant de cette pathologie n’ont pas la même chance pour pouvoir poursuivre les études mais aussi de faire face à cette maladie handicapante.
La fondation Taxawouma Assistance Handicap ou le salut des malades
Conscient de cela, le fondateur de ‘’Taxawouma Assistance Handicap’’ a décidé de s’engager dans le combat contre les effets de cette maladie handicapante afin d’apporter un soutien aux malades.
En 2018, à la fin de mes études, Ndiaye fonde donc son association pour lutter pour les droits des personnes en situation de handicap mais également pour des personnes souffrant de maladies rares.
Pour que la myopathie de Duchenne ne soit pas une fatalité qui pousserait ceux qui en souffrent à baisser les bras, ‘’Taxawouma Assistance Handicap’’ les exhorte plutôt à redoubler de courage et faire de leur maladie une source de motivation.
Ndiaye et ses amis de l’association forgent un slogan qui devient leur cri de guerre : ‘’Ma situation, ma force. Ensemble, nous vaincrons les maladies rares’’.
La myopathie de Duchenne ou dystrophie musculaire de Duchenne est une maladie génétique qui provoque une dégénérescence progressive de l’ensemble des muscles de l’organisme. Elle est liée à une anomalie du gène DMD, responsable de la production d’une protéine impliquée dans le soutien de la fibre musculaire.
Faute au déficit de moyens et des avancées timides de la recherche, Ndiaye estime que le plaidoyer demeure une bonne alternative pour une prise en charge adéquate des personnes souffrant de maladies rares.
‘’Depuis que nous avons mis en place notre association, nous avons entrepris beaucoup de démarches, notamment porté le plaidoyer pour une meilleure prise en charge des personnes en situation de handicap’’, dit-il.
Et ces démarches ont produit des résultats positifs. ‘’Taxawouma Assistance Handicap a aidé et continue d’accompagner les personnes en situation de handicap par des formations, des dons de béquilles, des médicaments, des fauteuils roulants et des consultations gratuites. Des actions possibles grâce à l’accompagnement de médecins spécialistes’’, se réjouit Ndiaye.
Il reconnaît toutefois que la volonté et l’engagement seuls ne suffisent pas à faire face au lourd challenge auquel font les victimes de maladies rares au Sénégal.
Selon lui, ”il faut des moyens financiers. Or cet aspect constitue aujourd’hui le talon d’Achille” de l’association, malgré le soutien de quelques médecins spécialistes.
‘’Nous faisons face à d’énormes difficultés pour mener ce combat perpétuel’’, fait-il savoir.
Une prise en charge ‘’coûteuse’’
‘’La prise en charge est coûteuse parce qu’il faut faire de la rééducation, des bilans, des examens de radiographie, acheter des ordonnances, etc., sans compter le transport, puisque notre situation ne nous permet pas de prendre les transports en commun’’, ajoute-t-il.
Sur les symptômes de sa maladie, Ndiaye se souvient des débuts lorsqu’il a ressenti des signes de faiblesse physique, un essoufflement rapide et une fatigue quasi permanente.
‘’J’ai constaté une baisse de performance physique, déjà à l’université lorsque je prenais les escaliers j’étais à court de souffle. Je me fatiguais assez vite. Lorsque je prenais une tasse d’eau je sentais une certaine lourdeur au niveau de mes bras. Je constatais dès lors une faiblesse musculaire’’, diagnostique-t-il. ‘’Des signes qui se sont aggravés au fil des ans’’, constate-t-il.
Vêtu d’un caftan gris, Birahim Aidara Ndiaye est condamné à se déplacer en fauteuil roulant tout au long de sa vie.
‘’L’accès à certains lieux et les déplacements sont difficiles pour nous en raison de notre handicap’’, fait-il remarquer faisant allusion à l’absence de rampe d’accès sur certaines constructions.
A cela s’ajoute, selon lui, une certaine indifférence sociale. ‘’La société ne comprend même pas ce qu’impliquent la prise en charge des maladies rares. C’est ce qui rend difficile la vie de ceux qui en souffrent’’, regrette Ndiaye.
Au-delà du regard stigmatisant de la société, le problème de la prise en charge dans les structures sanitaires du pays demeurent un autre problème, puisqu’il n’en existe pas assez.
Ainsi, ‘’les risques de handicap, de mort, surtout chez les enfants, sont fréquents. Il nous faut un centre de rééducation et de réadaptation pour les victimes de maladies rares’’, martèle-t-il.
Face à tous les problèmes que rencontrent les personnes souffrant de maladies rares, comme lui, le président de l’association ‘’Taxawouma Assistance Handicap’’ mise beaucoup sur l’information et la sensibilisation afin d’amener les familles, mais aussi les organisations et associations humanitaires à davantage s’occuper d’eux.
En attendant, Ndiaye mise sur la solidarité entre les 800 membres de l’association et de collectes de dons.
‘’Avec l’appui du ministère de la Santé, nous essayons de trouver des solutions pour la prise d’aide, assistance et accompagnement’’, lance-t-il,
Malgré tout, le président de l’association ‘’Taxawouma Assistance Handicap’’ garde son optimisme et dit espérer que le plaidoyer portera ses fruits et permettra une amélioration des conditions de vie des malades.
‘’On a espoir que le ministère va faire beaucoup plus, sans compter ce qu’il a déjà fait et qui est non négligeable. Mais avec ce plaidoyer, nous espérons qu’il va en faire davantage pour sauver la vie des personnes atteintes de maladies rares’’, prie M. Ndiaye.
UNE CIRCULATION NOTEE AU NIVEAU COMMUNAUTAIRE
Selon l’universitaire Babacar Ngom, qui a réalisé une étude des profils de résistance aux antibiotiques de souches d'Escherichia coli isolées au Sénégal, il est nécessaire de mener fréquemment des études de surveillance de l’état de ces résistances
Le département des Sciences et techniques agricoles, alimentaires et nutritionnelles (STAN) de l’École supérieure polytechnique (ESP) de l’Université Amadou Mahtar Mbow de Diamniadio, s’est intéressé aux profils de résistance aux antibiotiques de souches d'Escherichia coli isolées au Sénégal. Selon Babacar Ngom, auteur de ces travaux, cette étude révèle une circulation de souches d’E. coli BLSE au niveau communautaire.
La mauvaise utilisation et prescription d'antibiotiques chez l'homme et l'animal sont très souvent à l'origine de résistances acquises par des bactéries comme Escherichia coli qui est une bactérie intestinale des organismes à sang chaud, responsable des infections urinaires.
Selon l’universitaire Babacar Ngom, qui a réalisé une étude des profils de résistance aux antibiotiques de souches d'Escherichia coli isolées au Sénégal, certaines souches de cette espèce de la famille des Enterobacteriacea développent actuellement, au niveau mondial, une résistance accrue contre plusieurs familles d'antibiotiques ; d'où la nécessité de mener fréquemment des études de surveillance de l’état de ces résistances au niveau national.
Cette étude a été menée, selon l’auteur, sur cinquante-et-une (51) souches d'E. coli issues du laboratoire de Bactériologie Virologie du Centre hospitalier universitaire (CHU) National de Fann et isolées entre le 1er janvier et le 28 février 2023. Les produits pathologiques à partir desquels ces souches ont été isolées sont les urines, le sang, le pus, les écouvillons vaginaux et urétraux.
Ces souches ont été isolées en fonction de caractéristiques morphologiques, biochimiques et culturales de Escherichia coli. L'antibiogramme a été réalisé avec la technique de diffusion selon les recommandations du CA-SFM (Comité de l’Antibiogramme de la Société Française de Microbiologie).
Pour l’auteur, les résultats de l'antibiogramme des bêtalactamines montre une très haute résistance à l'amoxicilline (84,31%), à la ticarcilline (87,50%) et à l'amoxicilline/acide clavulanique (64,71%).
Les céphalosporines, en particulier le céfotaxime et le céfépime, ont une résistance de 50% et 54,90%, respectivement. 51,11% des souches d'E. coli de l'étude sont résistantes à l'aztréonam, contrairement à l'imipénème et à l'ertapénème, pour lesquels seulement 3,13% et 11,76% des souches présentent une résistance. 6,12% des souches sont résistantes à l'amikacine, 55,10% et 62,07% à la lévofloxacine et à la norfloxacine respectivement.
En conclusion, M. Ngom estime que l'étude révèle une circulation de souches d’E. coli BLSE au niveau communautaire. Ainsi, des études moléculaires beaucoup plus poussées devraient être menées pour vérifier la circulation de ces souches multirésistantes dans les hôpitaux du pays, qui pourraient, dans ce cas, être à l'origine d'infections nosocomiales qui, non seulement nécessitent une prise en charge thérapeutique compliquée, mais participent également à la propagation de bactéries résistantes aux antibiotiques.
LE MINISTERE DE LA SANTE MET EN GARDE LES AUTEURS
Sur les réseaux sociaux, des gens proposent des services d’avortement aux femmes sans être inquiétés. Cette situation a fait sortir le ministère de la Santé de ses gonds pour prévenir les auteurs que ces pratiques sont punies par la loi.
Sur les réseaux sociaux, des gens proposent des services d’avortement aux femmes sans être inquiétés. Cette situation a fait sortir le ministère de la Santé de ses gonds pour prévenir les auteurs que ces pratiques sont punies par la loi.
Le ministère de la Santé est déterminé à mettre de l’ordre dans le secteur. Dans un communiqué, il est revenu sur la diffusion fréquente de diverses publicités et offres de méthodes d'avortement proposées aux femmes enceintes ou aux couples sur les réseaux sociaux. Il rappelle qu’au Sénégal, l'interruption volontaire de grossesse est interdite par la loi, à l'exception unique de l'avortement thérapeutique encadré par les textes. «Autrement, toute interruption de grossesse réalisée pour une raison non médicale constitue un avortement provoqué. Le ministère de la Santé et de l'Action sociale alerte et met en garde les populations sur le danger des avortements provoqués», lit-on dans le document.
Poursuivant son propos, le ministre de la Santé et de l'Action sociale, Ibrahima Sy, informe également que l'interruption volontaire d'une grossesse par une personne non qualifiée et/ou dans un environnement non adapté représente un avortement à risque «dont les complications médicales sont diverses et variées : hémorragies, infections, troubles mentaux, rejet par la société, infertilité, stérilité, infections et décès». Il ajoute que le code pénal punit l'avortement ou la tentative d'avortement. «Les peines sont applicables à la femme enceinte, à toute personne qui aura pratiqué l'avortement ou la tentative, et à l'ensemble des complices. Explicitement, le code vise tous aliments, breuvages, médicaments, manœuvres, violences, ou tout autre moyen pour procurer ou tenter de procurer l'avortement d'une femme enceinte», indique-t-il. Dans le même ordre d’idées, il souligne que la publicité de cabinets médicaux relative à l’avortement, la vente ou la distribution de quelque manière que ce soit, de remèdes, substances, instruments ou objets quelconques destinés à l'avortement, sont également punis.
Ainsi, le ministre de la Santé et de l'Action sociale invite les populations à participer activement à la lutte contre toutes les formes de promotion de l'avortement, particulièrement les publicités sur les réseaux sociaux ou les sites privés. «Pour ce faire, les citoyens sont appelés à signaler aux autorités sanitaires, aux autorités administratives et aux forces de défense et de sécurité tous lieux de propagande en faveur des avortements clandestins, d'offre ou de distribution de produits ou de moyens pour pratiquer les avortements. Les services de lutte contre la cybercriminalité seront saisis pour rechercher et punir les auteurs de ces pratiques», indique la même source.
L'APPEL À LA MOBILISATION CONTRE LA MARCHANDISATION DES IVG ILLÉGALES
La promotion occulte d'avortements clandestins se multiplie sur internet. C'est l'alerte lancée par le ministère de la Santé dans son dernier communiqué. Il dénonce les dangers sous-estimés de ces pratiques réalisées dans la clandestinité
(SenePlus) - Le ministère de la Santé et de l'Action sociale tire la sonnette d'alarme face à la recrudescence des promotions d'avortements clandestins au Sénégal. Dans un communiqué de presse daté du 7 juin 2024, dont nous avons reçu copie, les autorités sanitaires alertent sur les risques importants que représentent ces interruptions volontaires de grossesse pratiquées dans la clandestinité.
Comme le rappelle le ministère, l'avortement est interdit au Sénégal par la loi, à l'exception de l'IVG thérapeutique autorisée par un tribunal pour raison médicale. Toute interruption réalisée sans justification médicale constitue donc un avortement illégal, qualifié de "provoqué" ou de "clandestin" par les textes. Or, selon les termes du communiqué, "l'interruption volontaire d'une grossesse par une personne non qualifiée et/ou dans un environnement non adapté représente un avortement à risque, dont les complications médicales sont diverses et variées: hémorragies, infections, troubles mentaux, rejet par la société, infertilité, stérilité, infections, décès."
Ces mises en garde prennent tout leur sens au regard de la multiplication observée des offres promotionnelles d'avortements sur les réseaux sociaux et internet. Comme le souligne le ministère, "l'attention du Ministère de la Santé et de l'Action sociale a été appelée par la diffusion fréquente de diverses publicités et offres de méthodes d'avortement proposées aux femmes enceintes ou aux couples, notamment dans les réseaux sociaux". Or, ces promotions occultent souvent les risques liés à de telles pratiques lorsqu'elles sont réalisées dans la clandestinité par un personnel non qualifié.
Citant le code pénal sénégalais, le communiqué rappelle par ailleurs que l'avortement et ses complicités sont passibles de sanctions pénales. Sont notamment punis "la publicité de cabinets médicaux provoquant au délit d'avortement" ainsi que "la vente ou la distribution de quelque manière que ce soit de remèdes, substances, instruments ou objets quelconques destinés au délit d'avortement".
Face à ce constat, les autorités sanitaires invitent l'ensemble de la population à se mobiliser contre ces promotions illégales, en signalant aux forces de l'ordre tout lieu ou site proposant des avortements clandestins. Les services de lutte contre la cybercriminalité seront également mis à contribution pour traquer et sanctionner les auteurs de tels agissements sur internet, qui mettent en danger la santé des femmes.
DEUX BLOCS OPÉRATOIRES SERONT OUVERTS À TAMBACOUNDA ET MAKACOLIBANTANG
Makacolibantang abrite pour la première fois cette rencontre, dans le cadre de la délocalisation des réunions de coordination de la direction régionale de la santé, après Bakel, Goudiry et Koumpentoum.
Le docteur Bayal Cissé, directeur régional de la santé de Tambacounda (est), a annoncé, vendredi, l’ouverture des blocs opératoires du centre de santé de la capitale régionale et de Makacolibantang, ‘’avant le 31 juillet’’.
‘’En ce qui concerne les urgences sanitaires, deux fortes recommandations ont été retenues. Il s’agit de l’ouverture du bloc opératoire du centre de santé de Makacolibantang. Il s’agit aussi de compléter et d’ouvrir le bloc opératoire du centre de santé de Tambacounda, tout cela avant le 31 juillet’’, a dit M. Cissé.
Il intervenait à une réunion de la direction régionale de la santé.
Makacolibantang abrite pour la première fois cette rencontre, dans le cadre de la délocalisation des réunions de coordination de la direction régionale de la santé, après Bakel, Goudiry et Koumpentoum.
‘’Actuellement, les équipes de ces deux blocs sont en train d’être installées dans ces deux districts’’, a assuré Bayal Cissé.
Selon lui, les prestataires, la direction des ressources humaines, la direction de la santé et l’État soutiennent l’installation de ces équipements.
HAUSSE DES CAS DE MALADIES CHRONIQUES AU SÉNÉGAL : DES UNIVERSITAIRES INVESTISSENT LES CAUSES
L’alimentation n’a jamais été un aussi préoccupant facteur de risques. Ils soutiennent dans leur étude que l’alimentation, qui était jadis sous abondante, concentre de nos jours une surabondance de condiments et de produits alimentaires non authentiques…
Sud Quotidien |
Denise ZAROUR MEDANG |
Publication 08/06/2024
Plusieurs maladies chroniques sont dues à une alimentation non équilibrée. Au Sénégal, plusieurs études ont montré que la population mange mal. La nourriture consommée est soit trop salée, soit contient beaucoup d’huile ou encore épicée. Pour la journée de la sécurité sanitaire des aliments, des universitaires se sont intéressés aux stéréotypes sur l’alimentation à risque, quelles approches de santé publique en contexte de prévalence des maladies chroniques au Sénégal.
Pour les chercheurs de l’université Gaston Berger de Saint-Louis, Sara Ndiaye, et Ameth Ba, l’alimentation n’a jamais été un aussi préoccupant facteur de risques. Ils soutiennent dans leur étude que l’alimentation, qui était jadis sous abondante, concentre de nos jours une surabondance de condiments et de produits alimentaires non authentiques tout en laissant entrevoir des habitudes alimentaires excessives, faisant leur lot de morbidités chroniques comme l’obésité, les accidents vasculaires cérébraux le diabète entre autres. Ainsi, en contexte de rareté, l’alimentation favorise, selon eux, la malnutrition qui reste fatale chez certains, car provoquant des carences nutritionnelles en vitamines, fer, magnésium, zinc. En ce sens, l’alimentation devient un enjeu de santé publique, interpellant chercheurs ou pouvoirs publics. « Face à l’expansion des industries alimentaires, de services traiteurs, des brasseries, des pâtisseries, la transformation des aliments s’exécute avec l’application de procédés chimiques, techniques et technologiques qui déshumanisent de plus en plus en accentuant les contradictions avec le halal, le kasher, le bio et le one health » ont-ils avancé. Et d’ajouter : « cette cacophonie nutritionnelle qui résulte de la modernité a bouleversé la fonction socialisatrice de l’alimentation, élucidée par les sociologues, tout comme son importance sur la santé individuelle et collective, mis en exergue par les études en santé publique. L’on se demande d’ailleurs, pourquoi l’alimentation à risque domine-t-elle dans les habitudes alimentaires sénégalaises ». Selon ces chercheurs, les résultats de l’enquête ont permis de répertorier un excès de sucre, du salé, de cuit et de gras, tant aux repas quotidiens qu’occasionnels. Il s’y ajoute un problème de responsabilité sociétale des entreprises de transformation alimentaire, faisant fi de la place et du devenir du vivant. « La production agro-alimentaire a créé une insécurité sanitaire avec les maladies dites nutritionnelles chroniques. L’industrie s’est approprié la cuisine pour proposer des aliments sous différentes formes, résumant la norme des trois repas à des moments de grignotages d’aliments prêts à consommer » ont-ils déduit.
LES ENFANTS RESTENT LES PLUS EXPOSÉS AUX ADDITIFS
Biscuits, chips, sodas... Rien n'est épargné par cette invasion chimique aux conséquences potentiellement dramatiques
Les additifs sont devenus très présents dans la consommation des Sénégalais. Des universitaires se sont intéressés à ces dangers potentiels dans certains aliments réservés aux enfants, comme dans les biscuits, boissons et chips consommés en milieu scolaire. Des travaux qui entrent dans le cadre de la troisième Journée scientifique de la Sécurité sanitaire des aliments, organisée mercredi dernier, par la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odonto-stomatologie de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar, en collaboration avec le Comité national du Codex alimentarius, sur le thème «Sécurité sanitaire des aliments : préparons-nous à l’imprévu».
Les universitaires Ndèye Yacine Ndiaye, Serigne Saliou Niang et Mady Cissé ont procédé à la restitution de leur étude concernant les «Additifs alimentaires : consommation et dangers potentiels dans des biscuits, boissons et chips consommés en milieu scolaire». Les résultats de l’enquête s’étendent sur un échantillon de vingt-sept (27) établissements scolaires, primaires et secondaires dont onze (11) privés et seize (16) publics et à raison de cinquante (50) élèves par école ; soit 1350 réponses.
Ces derniers ont renseigné que dans les trois (3) catégories de produits alimentaires, les mentions d’étiquetage indiquent 3 ̀a 7 additifs pour les biscuits, 4 ̀a 16 pour les boissons, pour les «chips» aucune information précise, leurs étiquettes mentionnent la présence d’additifs sans les nommer. Quant aux additifs alimentaires utilisés, ces universitaires renseignent qu’ils sont de type naturel ou de synthèse et certains ne sont pas autorisés dans la catégorie introduite. Et pour ceux autorisés, les spécifications ne sont pas vérifiées par le système de contrôle.
La tranche d’âge des enfants de 7 a 10 ans, la grande consommatrice
Parlant de la tranche d’âge, l’étude rendu dans le cadre de la troisième Journée scientifique de la Sécurité sanitaire des aliments, organisée mercredi dernier par la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar, en collaboration avec le Comité national du Codex alimentarius, sur le thème «Sécurité sanitaire des aliments : préparons-nous à l’imprévu», relève qu’elle concerne la tranche d’enfants de 7 à 10 ans, qui est la grande consommatrice pour chaque catégorie d’aliment, et les «8 ans» majoritaires.
Il ressort ainsi de l’étude, qu’un taux de 64% des enquêtés consomment les trois produits par jour ; 66 à 74% deux produits par jour. L’évaluation d’un élève consommant à la fois les trois catégories de produits et la première marque de chaque catégorie révèle la présence de vingt (20) additifs.
Allergie, hyperactivité, obésité , hypertension en embuscade
Selon ces acteurs, l’objectifs de cette étude est double car permettant d’identifier et de vérifier l’autorisation des additifs alimentaires dont les conservateurs, colorants, émulsifiants, édulcorants, régulateurs d’acidité́ incorporés dans les biscuits, boissons et chips consommés par les enfants en milieu scolaire mais aussi de déterminer la consommation cumulée par enfant et les dangers potentiels liés. Pour ces universitaires, l’étude a montré́ la combinaison de seize (16) additifs dans une seule boisson et la présence d’un même additif dans les deux ou les trois groupes de produits étudiés. «Cela constitue un risque élèvé de dépassement de la dose journalière admissible exprimée en mg/kg de masse corporelle/jour», ont-ils déclaré, dans la conclusion des travaux. Par ailleurs, ils ont aussi estimé que certains dont les colorants azoïques, à l’exemple du jaune FCF, les édulcorants artificiels en nombre dans les boissons, sont sujets à̀ controverse, en raison des effets potentielles sur la santé comme allergie, hyperactivité́, obésité́, hypertension. «Leur utilisation dans les industries agroalimentaires revêt une grande importance sur le plan technologique, mais les risques soulevés par des scientifiques et groupes de consommateurs pourraient induire l’apparition de façon chronique de maladies», ont-ils conclut.
Plus de 200 maladies sont causées par des aliments contaminés
Rappelons juste qu’un additif alimentaire est une substance ajoutée volontairement dans un but technologique et par conséquent en quantité́ et qualité́ connues. Pour l’Organisation mondiale de la santé (Oms), chaque année, une personne sur dix dans le monde tombe malade après avoir consommé des aliments contaminés et plus de 200 maladies sont causées par des aliments contaminés. Pour Dr Jean Marie Vianny Yaméogo, représentant résident Oms/Sénégal, ce lourd tribut pourrait être évité si des mesures hardies sont prises pour garantir la sécurité sanitaire des aliments.
Dans cette lutte pour disposer des aliments sains, le président du Comité scientifique de la 3ème Journée de la Sécurité sanitaire alimentaire (SSA), professeur Serigne Oumar Sarr, a déclaré : «il est unanimement reconnu que la sécurité sanitaire des aliments repose sur la science». Et de s’interroger : «quel est l’apport des scientifiques dans l’élaboration des normes ? Comment les normes alimentaires sont élaborées, validées ? Entre contraintes analytiques, toxicité, motivations sanitaires ou commerciales, qui est ce qui motive la réglementation ?» Autant de questions, pour lui, qui interpellent les chercheurs et auxquelles ils doivent trouver des réponses adéquates, afin de soutenir scientifiquement les prises de décision politiques et promouvoir la santé publique, animale mais aussi économique.
Pour mieux assoir son argumentaire, le Pr Sarr a avancé : «en 2008, des préparations pour nourrissons contaminées à la mélamine survenue, ont touché 300.000 nourrissons et jeunes enfants, dont 6 décès, rien qu’en Chine. Cette fraude sur le lait ne pouvait être détectée par le test classique de Kjeldahl qui ne spécifie pas les sources d’azote non protéique. Ce qui avait rappelé la nécessité de disposer de méthodes analytiques valides avec entre autres spécificités, exactitude et fidélité prouvées !»
Et d’ajouter : «La recherche dans le domaine de la SSA devra être davantage boostée par des collaborations, mécanismes de financement innovants, l’organisation de manifestations scientifiques permettant aux étudiants, chercheurs juniors et séniors d’échanger, de partager leurs expériences et visions, de produire des données factuelles à partir des laboratoires et sur le terrain afin de garantir la qualité sanitaire des aliments et mieux maîtriser les risques sanitaires liés à l’alimentation».
PRÈS DE 50% DES FEMMES ENCEINTES SONT ANÉMIÉES EN AFRIQUE DE L’OUEST
La chargée du programme de fortification à grande échelle des aliments en Afrique de l’Ouest, Elisabeth Bouyéna, a révélé que près de 50% des femmes enceintes en Afrique de l’ouest sont anémiées et près de 15% des enfants naissent avec un faible poids
Saly, 5 juin (APS) – La chargée du programme de fortification à grande échelle des aliments en Afrique de l’Ouest, Elisabeth Bouyéna, a révélé que près de 50% des femmes enceintes en Afrique de l’ouest sont anémiées et près de 15% des enfants naissent avec un faible poids dans cette partie du continent.
“Au regard des taux de prévalence des carences en micronutriments en Afrique de l’Ouest, près de 50% des femmes enceintes sont anémiées, et (…) près de 15% de nos enfants naissent avec un faible poids de naissance”, a indiqué Elisabeth Bouyéna.
Elle participait à un atelier de renforcement de capacités sur le système de contrôle et suivi réglementaire des aliments fortifiés.
”Nous avons un problème de santé publique en termes de carences en micronutriments, en l’occurrence le fer, l’acide folique, le zinc”, a relevé Dr Ndèye Fatou Ndiaye, cheffe de la division nutrition à l’Institut de technologies alimentaire (ITA) de Dakar.
A côté de la fortification des aliments, il y a d’autres stratégies pour augmenter le niveau de micronutriments chez les personnes, selon Mme Ndiaye, qui insiste sur le contrôle qualité des aliments.
Pour elle, il est important que les industriels eux-mêmes puissent faire le contrôle, tout comme les services de l’État, chargés de cette mission dans tout le circuit de distribution.
Concernant le cas du Sénégal, l’officielle a souligné que le contrôle est régulièrement fait par des agents assermentés du commerce intérieur.
Toutefois, elle plaide pour un renforcement du département du commerce intérieur, qui se charge d’assurer le contrôle surs les sites de production, les marchés et postes frontaliers.
LES FISTULES OBSTÉTRICALES EN HAUSSE EN AFRIQUE DE L’OUEST
La directrice du Centre pour le développement du genre de la commission de la CEDEAO (CCDG), Fattoh Oulaté Sandra, a relevé une hausse des cas de fistule obstétricale en Afrique de l’Ouest.
Saly, 5 juin (APS) – La directrice du Centre pour le développement du genre de la commission de la CEDEAO (CCDG), Fattoh Oulaté Sandra, a relevé une hausse des cas de fistule obstétricale en Afrique de l’Ouest.
”Le constat malheureusement, c’est que les chiffres sont à la hausse à travers l’espace régional (de la CEDEAO), au Sénégal comme dans l’ensemble de nos États membres”, a dit Fattoh Oulaté Sandra.
Elle prenait part mardi à la réunion des comités régionaux de coordination des programmes phares du CCDG mis en œuvre dans les États membres de la CEDEAO.
”C’est une problématique de santé que le Centre de la CEDEAO pour le développement du genre adresse très particulièrement”, a-t-elle ajouté.
Elle a noté que c’est dans sens qu’un ”accent particulier sera mis sur le volet prévention et détection”.
Selon elle, le CCDG souhaite intervenir là où la problématique est ”plus critique”, notamment à l’intérieur des régions. Elle insiste sur l’importance d’une prise en charge précoce de la fistule.
Le troisième volet, selon Fattoh Oulaté Sandra, ”va contribuer à une meilleure compréhension de cette problématique de santé” et aux moyens de prévention afin de ”revoir les chiffres nettement à la baisse dans quelques années”.
En outre Mme Oulaté a relevé que le centre qu’elle dirige intervient aussi dans les aspects opératoires, mais dans l’autonomisation des femmes.
”Une fois qu’elles sont opérées, nous souhaitons les assister pour qu’elles puissent revenir dans le cursus économique pour se remettre en pratique pour un mode de vie plus organisé”, a-t-elle rassuré.