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29 novembre 2024
Santé
MAIMOUNA NDOUR MBAYE, PREMIERE FEMME D’AFRIQUE DE L’OUEST À L'ACADÉMIE FRANÇAISE DE MÉDECINE
Cette pionnière sénégalaise du domaine de la santé publique et du diabète apporte désormais au sein de cette institution séculaire son expertise et son expérience unique acquises en Afrique et en Europe
Maimouna Ndour Mbaye vient d’intégrer la prestigieuse et sélective Académie française de Médecine comme Membre Correspondant étranger .
Elle est ainsi la 1ère femme d’Afrique de l’Ouest à siéger dans cette vénérable institution
Ndour est Professeur titulaire de Médecine Interne à l'université Cheikh Anta Diop au Sénégal.
Chef de Service de Médecine Interne et Directrice du Centre national de diabétologie à Dakar. Également spécialiste en santé publique avec une grande expérience en Afrique et en Europe dans les domaines de la recherche, des bonnes pratiques cliniques et de la gestion du pied diabétique et d'autres complications des maladies métaboliques.
Représentante régionale de Diabetic Foot International pour l'Afrique francophone.
INAUGURATION DU NOUVEAU POLE MEDICAL DE L’HOPITAL MATLABOUL FAWZEYNI DE TOUBA
La ministre de la Santé et de l’Action sociale, Marie Khemesse Ngom Ndiaye, a procédé, jeudi, à l’inauguration du nouveau pôle médical de l’hôpital Matlaboul fawzeyni de Touba (centre), un édifice d’une capacité de 140 lits.
Touba, 4 déc (APS) – La ministre de la Santé et de l’Action sociale, Marie Khemesse Ngom Ndiaye, a procédé, jeudi, à l’inauguration du nouveau pôle médical de l’hôpital Matlaboul fawzeyni de Touba (centre), un édifice d’une capacité de 140 lits.
»Ce pôle médical, bâtiment de cinq niveaux, comprend, au rez-de-chaussée, la maternité avec une unité d’accueil, des salles d’accouchement, deux salles opératoires pour la prise en charge des urgences obstétricales, etc », a-t-elle expliqué.
Elle présidait la cérémonie d’inauguration en présence du docteur Serigne Khadim Awa Balla Mbacké, président du Conseil d’administration du Centre hospitalier national Matlaboul Fawzeyni de Touba. Étaient également présents des autorités administratives et locales, des chefs religieux, des directeurs d’hôpitaux et de centres de santé, entre autres.
Selon elle, ce bâtiment va contribuer fortement au relèvement du plateau technique par l’augmentation de la capacité d’accueil qui va passer à 340 lits et 11 salles opératoires.
PAR Farid Bathily
AVEC LIFE2VEC, L'INTELLIGENCE ARTIFICIELLE PRÉDIT LA MORT
Des chercheurs danois et américains ont développé une nouvelle méthode d’analyse de parcours de la vie humaine, dont les résultats révèlent l'évolution des individus, y compris le moment de leur décès
Et si la fin de vie n’était plus un mystère ? Une équipe de chercheurs conjoints de l'Université de Copenhague au Danemark et de la Northeastern University aux États-Unis ont mis au point un système d’intelligence artificielle capable de dévoiler le moment de la survenance de la mort d’une personne.
Baptisé Life2vec, le programme dont le fonctionnement ressemble à ChatGPT, serait efficace dans plus de 78 % des cas, selon les auteurs dont les travaux sont disponibles depuis le 18 décembre 2023 dans la revue Nature Computational Science.
Les chercheurs ont à cet effet exploité des données de six millions de Danois entre 2008 et 2016. Ces informations couvraient l'éducation, les visites chez les médecins et les hôpitaux, les diagnostics qui en résultent, les revenus et la profession entre autres.
Quatre ans de marge
Un échantillon de 100 000 personnes âgées de 35 à 67 ans en 2016 a ensuite été sélectionné. Pour la moitié de ces individus, les chercheurs ont également collecté les données de santé jusqu'en 2020. L'objectif étant de voir si, à partir des informations disponibles jusqu'en 2016, l'algorithme pouvait déterminer le sort de ces personnes dans les quatre années suivantes.
"Nous avons utilisé le modèle pour aborder la question fondamentale suivante : Dans quelle mesure pouvons-nous prédire le futur sur la base des conditions et des événements passés ?", a indiqué Sune Lehmann, auteur principal de l’article paru dans Nature Computational Science, sur le site l’université technique du Danemark.
Grâce aux corrélations entre le profil des individus (âge, revenu, problèmes de santé passés...) dans les données jusqu'en 2016 et leurs états futurs (décès, maladies...), l'IA a pu prédire le décès de 78,8% des personnes du groupe test.
Sujet de préoccupations
À en croire Sune Lehmann, ce chiffre est 11% au-dessus de celui de n’importe quel modèle d’intelligence artificielle existant y compris les outils statistiques utilisés par les assureurs. De quoi ouvrir des perspectives quant à l’utilisation de cette IA pour la détection précoce des problèmes de santé par exemple.
Cependant, cet optimisme s’accompagne également de réelles préoccupations, inhérentes à tous les modèles d’intelligence artificielle. Autrement dit, comment s’assurer de l’exploitation éthique d’un outil aussi puissant que Life2vec ? Quelle garantie pour les données personnelles ?
Ces questions mobilisent les chercheurs de même que les pouvoirs publics à travers le monde, dans une large mesure. Parallèlement, les systèmes d’IA continuent de se développer à une vitesse vertigineuse, créant davantage de fossé entre "technoptimistes" (partisans d'une accélération de la recherche en IA) et "catastrophistes" (ceux qui prônent une plus grande prudence).
L'HÔPITAL DE FATICK BAPTISÉ AU NOM DE MARIÈME FAYE SALL
En hommage à son implication dans le domaine de la santé, la première dame voit son nom attribué à l'établissement médical le plus important de la région du centre du pays à travers une décision annoncée en Conseil des ministres
Le gouvernement a adopté plusieurs projets de décret en vue du baptême d’infrastructures publiques aux noms de plusieurs personnalités, dont Abdoulaye Ly (1919-2013), El Hadji Alioune Diagne Mbor (1923-2016) et la Première Dame, Marième Faye Sall.
En vertu de l’un des projets de décret adoptés, l’Institut supérieur d’enseignement professionnel (ISEP) de Thiès (ouest) va porter le nom d’Abdoulaye Ly, un célèbre homme politique et ministre de la Santé (1966-1970) décédé en 2013.
L’institut d’hygiène sociale de Dakar sera baptisé au nom d’El Hadji Alioune Diagne Mbor, qui fut secrétaire général du gouvernement, dignitaire de la communauté des lébous et militant de la protection de l’environnement.
L’un des projets de décret adopté en Conseil des ministres donne le nom d’Amadou Trawaré à l’ISEP de Diamniadio (ouest).
Un projet de décret baptisant l’hôpital régional de Fatick (centre) au nom d’Adja Marième Faye Sall, l’épouse du président de la République, a été adopté par le gouvernement.
L’hôpital régional Henrich-Lübke de Diourbel devient un établissement public de santé de niveau 3, c’est-à-dire un hôpital à vocation nationale, en vertu de l’un des textes adoptés par le Conseil des ministres de ce mercredi.
A également été adopté un projet de décret ‘’portant création et fixant les règles d’organisation et de fonctionnement du Commissariat à la sécurité alimentaire et à la résilience’’.
L’un des textes concerne la ‘’création de l’établissement public à caractère industriel et commercial du parc des technologies numériques de Diamniadio, dénommé ‘Sénégal Connect Park’‘’.
Un projet de décret est dédié à la ‘’création de la zone économique spéciale ‘Sénégal Connect Park’‘’.
UN SENEGALAIS SONNE LA REVOLUTION
Un biocide antimoustique vient d’être réalisé par un docteur en pharmacie sénégalais. Un biocide antimoustique vient d’être réalisé par un docteur en pharmacie sénégalais vivant en France
Dans la lutte anti vectorielle, une nouvelle découverte vient d’être réalisée par un Sénégalais. Il s’agit d’un biocide anti-moustique issu d’une plante traditionnelle. L’œuvre est du Dr Doudou Tamba, pensionnaire de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, basé en France.
La lutte anti vectorielle connait une nouvelle révolution. Un biocide antimoustique vient d’être réalisé par un docteur en pharmacie sénégalais vivant en France. Une découverte à base de plante qui va permettre de lutter contre des pathologies comme le paludisme, Zika et autres. Selon Dr Doudou Tamba qui a tenu hier, vendredi 29 décembre, un point de presse à Dakar, cette découverte est issue d'une plante sénégalaise. « Cet actif a démontré une efficacité remarquable en tant que répulsif naturel contre les moustiques, surpassant de 3 à 10 fois les références du marché mondial » at-il fait savoir. Même si le produit n’est pas encore disponible dans le pays, il a déjà fait sa phase-test. Ce qui fera dire à Dr Doudou Tamba : « un brevet d'invention français a été déposé en mars 2023, avec une extension mondiale prévue dès 2024. En mai 2023, une autorisation de mise sur le marché en France a été obtenue, constituant une première mémorable pour un chercheur sénégalais dans ce domaine de santé où aucune innovation majeure n'avait été apportée depuis près de 30 ans à l'échelle mondiale ». Sur le plan réglementaire, Dr Tamba a fait savoir que cette avancée revêt une importance significative, notamment dans un marché des répulsifs évalué à plusieurs milliards de dollars, en constante progression annuelle. « L'Organisation mondiale de la santé (OMS) souligne l'urgence de nouvelles solutions, alors que les moustiques développent une résistance aux produits actuels sur le marché. Ainsi, le développement d'un nouveau produit pharmaceutique, conçu par un chercheur sénégalais à partir d'une plante transformée au Sénégal avant d'être commercialisée à l'échelle mondiale, représente une innovation majeure et prometteuse pour l'avenir », a-t-il avancé.
En plus de cette innovation dans la lutte antivectorielle, Dr Tamba a renseigné qu’un diffuseur aérien intelligent va accompagner le répulsif. « En parallèle, la commercialisation du répulsif sera accompagnée d'une autre innovation mondiale à savoir un diffuseur aérien intelligent du répulsif. Ce système révolutionnaire repose sur une technologie de microcapteurs, intégrée au système de diffusion, permettant la mesure et la régulation de la dose optimale du répulsif. Cette avancée incarne une Technologie One Health, prenant en compte la santé humaine, animale du fait que les moustiques sont des acteurs dans les chaînes alimentaires ainsi que la préservation des écosystèmes grâce à l'approche de chimie verte que nous privilégions ». UNE INNOVATION DEJA CONVOITEE De l’avis de Dr Tamba, ces innovations ont valu à leur projet REPTIK qui a mis en place ce biocide anti-moustique plusieurs distinctions, dont la sélection parmi les 16 Pépites représentant l'innovation française lors du prochain CES de Las Vegas, le plus grand salon mondial de la technologie en janvier 2024. « Le marché mondial du répulsif, estimé à 7 milliards de dollars en 2021, devrait atteindre 11,01 milliards de dollars d'ici 2030, avec une croissance annuelle de 10,5 % prévue de 2022 à 2030 ».
CARACTERISTIQUES DE CETTE INNOVATION
Pour l’autre côté de cette innovation, le projet se distingue par plusieurs caractéristiques majeures car porté par un chercheur sénégalais, d'une innovation mondiale brevetée mais, il représente la solution de protection individuelle la plus avancée contre les affections causées par les moustiques, telles que le paludisme, le chikungunya, le Zika, la dengue, la fièvre jaune, entre autres, et représente aussi le premier produit de santé à envergure mondiale contribuant à la souveraineté pharmaceutique. En tant que créateur d'emplois au Sénégal, Dr Tamba a estimé qu’il est naturellement intégré dans le cadre du Plan Sénégal Émergent (PSE), avec l’ambition de générer des milliers d'emplois dès janvier 2024 pour la transformation de la plante au Sénégal, améliorant ainsi les conditions de vie des jeunes et des femmes, assurant un retour sur investissement, stimulant la recherche en biotechnologie et favorisant le développement de l'industrie pharmaceutique, tout en rayonnant sur la scène scientifique à très court terme. Rappelons que Dr Doudou Tamba est le fondateur de TAMBA Labs, créé en décembre 2019, un laboratoire qui s’investit dans le domaine de la chimie verte et des biotechnologies.
UN PROTOCOLE D’ACCORD DE SIX POINTS SIGNÉ ENTRE LE GOUVERNEMENT ET UNE FÉDÉRATION SYNDICALE
Les six points concernés sont subdivisés en 16 sous-points et portent sur les ressources humaines, la gouvernance du secteur de la santé, les questions financières et budgétaires, la matérialisation des accords du 10 mai 2022.
Dakar, 29 déc (APS) – Le ministère de la Santé et de l’Action sociale et la Fédération des syndicats de la santé (F2S) ont signé vendredi un protocole d’accord de six points, a appris l’APS de source officielle.
Les six points concernés sont subdivisés en 16 sous-points, précise ce protocole. Ils portent sur les ressources humaines, la gouvernance du secteur de la santé, les questions financières et budgétaires, la matérialisation des accords du 10 mai 2022, indique-t-il.
Les deux autres points sont relatifs à la mise en place d’un comité de suivi des accords et d’un engagement commun sur la limitation des années de contractualisation.
Concernant les ressources humaines, les syndicalistes et le ministère de la Santé se sont accordés, entre autres, »sur la formation et le reclassement des infirmiers et sages-femmes d’Etat à la hiérarchie B1.
Les deux parties sont également parvenues à une convergence sur la réduction du temps de formation, la prise en compte de l’ancienneté dans la sélection des candidats, la publication de la liste des agents formés, la délivrance des diplômes requis.
Elles ont aussi convenu de modifier l’arrêté ministériel définissant les conditions et les modalités pratiques de la formation complémentaire, de former tous les agents restants de la dernière et 6ème cohorte et d’accompagner les récipiendaires dans le processus de reclassement dans la fonction publique.
Le document informe que »le MSAS [ministère de la Santé] a enclenché le processus de réforme du secteur de la santé (gouvernance hospitalière, pharmacie, santé de base, digitalisation de la santé) ».
La tutelle » s’engage à exploiter la piste des conseils d’administration des EPS [établissements publics de santé] pour la création d’une indemnité compensatrice à l’indemnité de logement en vue d’apporter des solutions à ce problème dans un bref délai ».
Le protocole d’accord prévoit également »la mise en place d’un comité de suivi qui va se réunir au moins chaque deux mois et chaque fois que de besoin se fera, à la demande d’une des deux parties ».
En ce qui concerne l’engagement commun des parties pour la limitation des années de contractualisation, »les parties s’engagent à renvoyer cette question aux discussions générales entre le Gouvernement et les syndicats de la santé », conclut le document.
QUAND LES FEMMES INQUIETENT !
Huit ans après le démarrage de ses activités, le Centre de prise en charge des addictions de Fann (Cpiad) reste toujours méconnu des Sénégalais malgré l’évolution du taux d’audience.
Huit ans après le démarrage de ses activités, le Centre de prise en charge des addictions de Fann (Cepiad) reste toujours méconnu des Sénégalais malgré l’évolution du taux d’audience. Pour pallier cette situation, les acteurs ont tenu durant trois jours des portes ouvertes qui ont pris fin hier, jeudi 28 décembre, dans ledit centre. Une manière de s’ouvrir au public qui pense toujours que la prise en charge n’est que pour les victimes de drogue. Toutefois, il faut souligner selon le directeur du Cpiad que les femmes demeurent une préoccupation pour cette maladie car constituant 10% de la population
L ’addiction qui est une dépendance à une substance ou à une activité, est une maladie multifactorielle qui associe troubles biologiques et psychiques entrainant des problèmes sociaux. Ses conséquences sont néfastes sur la santé de la personne affectée. Au Sénégal, un centre a été mis en place pour prendre en charge les cas d’addiction. Seulement, il faut noter que la grande majorité des personnes qui s’y rendent, sont des victimes de drogue. Pour corriger cette situation, des portes ouvertes se tiennent presque chaque année pour faire connaitre la mission du centre. Pour le Professeur Idrissa Ba, coordonnateur du Centre de prise en charge intégré des additions de Dakar (Cepiad), la stigmatisation et la discrimination liées aux représentations que cela soit à la loi ou de nos valeurs culturelles, traditionnelles constituent un des obstacles auxquels ils sont confrontés. « Le Cepiad au-delà de ses activités de prise en charge, fait beaucoup de plaidoyer. Cela d’abord pour faire connaitre que l’addition est une maladie qui a été prouvée scientifiquement. Et les concepts ont leur poids, leur impact dans la prise en charge », a fait savoir le professeur Ba.
Pour le dit centre, le taux de fréquentation reste faible par rapport au nombre de personnes qui souffrent d’addiction de tout genre dans le pays. Pour ces journées portes ouvertes, les acteurs pensent pouvoir améliorer l’audience. A en croire le Pr Idrissa Ba : « nous avons vu que le taux de fréquentation peut être amélioré, si nous communiquons avec les populations, si nous sortons de nos cours, si nous faisons le plaidoyer auprès des autorités pour un renforcement des moyens mis à sa disposition, ces efforts pourront contribuer à lever ces obstacles ». Et de poursuivre : « ces journées nous offrent l’opportunité de communiquer en prenant comme support la presse. L’objectif est de contribuer à mieux faire connaitre le travail que fait le Cepiad aux populations mais également aux services que le centre peut offrir par rapport aux additions ».
Si avant, on parlait de drogues injectables à l’ouverture du Cepiad, maintenant de nouvelles formes de drogues existent avec des tendances émergentes. Une remarque qui a fait réagir le Pr Ba : «il y a des drogues qui font de plus en plus leur apparition et qui posent beaucoup de problèmes. C’est l’exemple du volet, des ballons. Il y a d’autres formes d’addiction qui sont sans substance dont les jeux d’argent, l’addiction sexuelle, l’addition aux smartphones parmi tant d’autres qui nous paraissent important d’aborder et d’engager ». Revenant sur les statistiques du centre depuis le démarrage de ses activités en 2015, le Pr Ba a renseigné : « le centre reçoit annuellement 500 nouvelles demandes. Actuellement, nous avons une file active de près de 4000 patients qui sont suivis par le Cepiad. Et au niveau de cette prise en charge, nous avons un programme important et c’est par rapport aux drogues injectables, les OPIAC, l’héroïne. On a également le programme méthadone qui constitue à inclure dans ce programme les gens dépendant des OPIAC notamment l’héroïne. Et dans ce programme, nous avons enregistré 300 personnes qui ont été incluses ». Et d’attester : « ce programme est confronté à beaucoup de difficultés liées à cette stigmatisation et cette discrimination qui font que les gens ont beaucoup de problèmes à y avoir accès mais surtout à y rester »
UNE PRISE EN CHARGE DECENTRALISEE
Pour le professeur Ba, ils sont engagés dans un processus de décentralisation. A cet effet, il a renseigné qu’il n’y a pas que le Cepiad au Sénégal, quatre autres structures existent aussi et prennent en charge les consommateurs de drogue. « Il y en a une unité d’addictologie à Thiaroye, une autre à l’hôpital de Mbour, une à l’hôpital de Kaolack et enfin au centre de Mbacké. Il faut que l’Etat et les autorités s’impliquent davantage pour que nous puissions faire face à cette demande de plus en plus croissante ».a-t-il estimé. Et de faire comprendre : « qu’en matière d’addition, il n’y a pas de sexe ou d’âge. Mais les femmes constituent l’une de nos préoccupations. A peu près, c’est 10% de nos populations. Nous savons qu’il y en a plus, il faut que nous soyons beaucoup plus focus sur ces dernières. C’est pourquoi les activités de ces journées ont beaucoup ciblé les femmes. Il s’agit d’activités génératrices de revenus parce que dans l’addiction aussi, il y a un problème économique et social, ce sont des femmes avec qui il faut faire des activités d’estime de soi comme la coiffure, la teinture entre autres ».
PLUS DE 1500 OFFICINES RÉPERTORIÉES SUR L’ENSEMBLE DU TERRITOIRE NATIONAL
Au Sénégal, nous avons des officines privées dans les 14 régions et les 46 départements, il fallait faire le point maintenant. Nous avons à peu près quelque 1500 officines privées sur toute l’étendue du territoire.
Dakar, 26 déc (APS) – Quelque 1500 officines pharmaceutiques ont été cartographiées sur toute l’étendue du territoire sénégalais, a révélé, mardi, la directrice générale de l’Agence sénégalaise de réglementation pharmaceutique (ARP), Oumou Kalsoum Ndiaye Ndao.
‘’Au Sénégal, nous avons des officines privées dans les 14 régions et les 46 départements, il fallait faire le point maintenant. Nous avons à peu près quelque 1500 officines privées sur toute l’étendue du territoire’’, a-t-elle déclaré.
S’exprimant en marge d’un atelier de formation des pharmaciens sur l’impact des nouvelles réformes pharmaceutiques sur la chaine d’approvisionnement en médicaments et autres produits de santé du département de Guédiawaye, elle a indiqué que ‘’la cartographie du public est facile avec les districts sanitaires (…) ». En dépit de cela, dit-elle, il était devenu nécessaire pour l’ARP de s’assurer que les dépôts nouvellement ouverts l’ont été conformément à la législation en vigueur.
»Il y a de nouvelles créations. L’édition 2021 de l’ARP a autorisé 134 officines, l’édition 2022 est dans l’ordre de 191 et nous préparons l’édition 2023. Nous devons aussi répondre à l’offre et à la demande par rapport à la taille de la population’’, a-t-elle ajouté. Elle a rappelé que »les pharmaciens d’officine sont un dispositif clé de notre système réglementaire ».
Et depuis la création de l’ARP, »nous ne cessons d’organiser ce genre d’atelier pour la vulgarisation des missions de l’agence », a-t-elle dit.
»Après avoir fait toute la région de Dakar, explique-t-elle, nous avons commencé par le département de Guédiawaye pour parler aux pharmaciens, leur montrer la place de l’ARP dans leur métier mais surtout parler des nouvelles dispositions, notamment la nouvelle loi sur la pharmacie qui vient renforcer celle de 1954 dans l’exercice illégal de la pharmacie, le marché illicite, dans l’inspection pharmaceutique et la bonne gestion.’’
Il s’agit selon elle ‘’de connecter les pharmaciens avec les prescripteurs, parce que les officines privées sont dans des zones de responsabilité des districts sanitaires’’.
L’objectif général de cette rencontre est de »contribuer au renforcement de capacités des pharmaciens sur les nouvelles réformes du secteur pharmaceutique mais surtout partager les missions de l’unité gouvernance de la chaine d’approvisionnement de l’Agence de réglementation pharmaceutique’’.
Pour le président du syndicat des pharmaciens, Docteur Bamba Ndour, ‘’la formation doit s’inscrire en première ligne pour permettre à tous les pharmaciens d’avoir les bonnes pratiques, leur parler des réformes et de la nouvelle loi sur la pharmacie’’.
«LES FEMMES ATTEINTES DE DYSTROPHIE OVARIENNE PEUVENT AVOIR DES PROBLEMES POUR PROCREER…»
Pathologie complexe qui touche beaucoup de femmes au Sénégal, le gynécologue, Dr Mouhamadou Seck décrypte cette maladie féminine.
Interview réalisée par Mame Diarra DIENG |
Publication 26/12/2023
Pathologie complexe qui touche beaucoup de femmes au Sénégal, le gynécologue, Dr Mouhamadou Seck décrypte cette maladie féminine. Dans cet entretien accordé à «L’As », il révèle que les femmes atteintes de dystrophie ovarienne peuvent avoir des difficultés pour avoir des enfants
Qu’est-ce que la dystrophie ovarienne ?
La dystrophie ovarienne ou syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est une affection médicale qui regroupe, à des degrés divers, une hyperandrogénie avec hyperpilosité, acné, une absence d'ovulation marquée par des retards ou absences des règles et à l'échographie pelvienne, de gros ovaires avec plusieurs follicules, au moins 12, de petite taille.
Quels sont les symptômes de cette pathologie ?
Pour les signes d'hyperandrogénie, la patiente peut avoir beaucoup de poils et ceci même juste après la puberté. Ceci évolue lentement avec association à l'acné (présence parfois de beaucoup de boutons sur le visage dans les formes sévères). Et il peut y avoir une perte de cheveux sur le front, la masse musculaire peut aussi être augmentée et la voix peut devenir grave. Pour les signes d'anovulation, les règles sont rares et parfois même absentes pendant 02 mois ou plus. Ceci depuis le début de la puberté. En ce qui concerne le syndrome métabolique, l'obésité est présente dans la moitié des cas. C'est la poitrine et l'abdomen qui sont développés aux dépens de la hanche. Une hypertension artérielle (HTA) est souvent retrouvée. Il faut aussi des examens complémentaires comme le bilan hormonal. Les hormones mâles (testostérone sanguin) sont élevées. Le bilan métabolique recherche un diabète avec la glycémie et une élévation des lipides dans le sang. Et enfin, l'échographie pelvienne retrouve de gros ovaires caractéristiques.
Quelles sont les causes de la dystrophie ovarienne ?
La cause de la dystrophie ovarienne n'est pas connue mais on incrimine des facteurs familiaux et génétiques. On note de plus en plus des cas de dystrophie ivoirienne. Et cela est peut-être dû aux mauvaises habitudes alimentaires et à l'hygiène de vie défectueuse.
Est-ce que les femmes atteintes de cette pathologie peuvent avoir des difficultés à avoir des enfants ?
Les femmes atteintes de dystrophie ovarienne peuvent avoir effectivement des problèmes pour procréer parce qu’il y a un problème au niveau de l'ovulation. Pour rappel, pour qu'il y ait ovulation, il faut qu'un follicule se développe, s'accroît et sorte de l'ovaire vers le 14e jour du cycle. Donc si vous avez beaucoup de follicules qui ne grandissent pas, on peut facilement comprendre qu'il puisse y avoir ce problème d'anovulation.
Quelles sont les conséquences de cette pathologie sur l’organisme ?
Les conséquences sur l’organisme suivent surtout le syndrome métabolique associé. Il s'agit des complications propres à l'obésité, à l'hypertension artérielle, à l'hyperglycémie ou diabète et à la dyslipidémie avec hypercholestérolémie (taux élevé de cholestérol dans le sang) et leurs conséquences
Quelle est la tranche d’âge la plus touchée ?
Le syndrome des ovaires polykystiques (dystrophies ovariennes ou SOPK) est un trouble hormonal qui touche principalement les femmes en âge de procréer. Autrement dit, il affecte la population féminine entre 15 et 44 ans.
Comment se passe la prise en charge ?
La prise en charge est globale puisqu’il s'agit d'une maladie constitutionnelle. Il faut que la patiente soit avisée, sensibilisée à l'importance d'une bonne observance et d'un suivi régulier. La première mesure, c'est une diététique et c'est souvent difficile à atteindre. Puisqu'il y a une obésité très souvent, donc il faut de l’exercice, diminuer la ration calorique globale (ce qu'on mange de façon globale), réduire surtout les apports en lipides au quotidien et augmenter surtout la quantité de fibres. Ce régime est souvent efficace pour éviter un diabète, une hypertension artérielle et une hypercholestérolémie Pour les signes d'hyperandrogénie comme l'excès de poils et l'acné, une consultation est souvent nécessaire chez l'endocrinologue, de même qu'une consultation dermatologique. Chez le gynécologue, parfois on peut donner des pilules contraceptives oestroprogestatives même si vous n'avez pas besoin de contraception ou même si vous n'êtes pas mariée. Parfois, c'est tout simplement de la progestérone macrodosée genre du phaston, lutenyl etc. En cas de désir d'enfant, on peut donner du citrate de clomifène. C’'est un médicament qui permet de régulariser le cycle en sélectionnant des follicules, en permettant une ovulation et donc une possibilité de fécondation.
Quels conseils donnez-vous aux patientes qui souffrent de la dystrophie ovarienne ?
Le syndrome des ovaires polykystiques est un ensemble de signes, donc qui est complexe et qui nécessite une prise en charge multidisciplinaire. La patiente doit être éduquée pour bien connaître sa maladie afin de pouvoir adhérer au traitement.
QUAND LES HORMONES DES FEMMES DEREGLENT LEUR VIE
Dystrophie ovarienne, la pathologie endocrinienne la plus fréquente chez les femmes
Syndrome caractérisé par une aménorrhée, une stérilité et un hirsutisme en rapport avec une ovarite scléro-kystique, la dystrophie ovarienne est une maladie hormonale complexe qui touche de nombreuses femmes et qui est la pathologie endocrinienne la plus fréquente chez les femmes en âge de procréer. Au Sénégal, de nombreuses femmes souffrent de cette pathologie sans le savoir et cette maladie reste la cause principale de l’infertilité de certaines femmes.
La dystrophie ovarienne est une maladie d’origine hormonale. Il s’agit de la pathologie endocrinienne la plus fréquente chez les femmes en âge de procréer. Elle se caractérise par un processus anormal au moment de la maturation des follicules, lors de la première phase du cycle ovarien (la phase folliculaire, juste avant l’ovulation). Lors de la dernière étape de la croissance folliculaire, de nombreux petits follicules s’accumulent sans entrer en croissance. Cela se traduit à l’échographie par l’accumulation de multiples petits kystes, de petits follicules ovariens en réalité autour des ovaires, d’où le nom de syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), autre nom donné à cette pathologie. Elle se manifeste par différents symptômes notamment des règles irrégulières, peu fréquentes ou totalement absentes (aménorrhée) ou au contraire, des ménorragies (règles très abondantes), un hirsutisme (hyperpilosité sur le visage, le cou…) dû à la forte sécrétion de testostérone, de l’acné, une alopécie, une acanthose nigricans (brunissement et épaississement de la peau au niveau du cou, de l’aine, des aisselles et des replis cutanés). Ces signes ne sont pas forcément tous présents, et cette hétérogénéité clinique rend le diagnostic de la dystrophie ovarienne parfois difficile. Au Sénégal, cette pathologie est devenue un phénomène chez les femmes. Beaucoup d’entre elles en souffrent sans le savoir. C’est le cas de cette dame âgée de 37 ans mariée répondant au nom de Khadidiatou Ly. «J’ai fait 7 ans de mariage, je ne suis jamais tombée enceinte. J’ai consulté beaucoup de spécialistes mais après bilan ils m’ont dit que je souffre de la dystrophie ovarienne bilatérale. Je ne connaissais pas cette maladie, je peux rester 7 mois sans voir mes règles», raconte-t-elle.
MARIEME : «JE PEUX RESTER PLUSIEURS MOIS SANS VOIR MES REGLES. JE SUIS TRES INQUIETE CAR JE PENSE QUE JE NE POURRAI PAS AVOIR D’ENFANTS»
Marième est très confuse à cause de cette maladie car toute sa jeunesse, ses règles ont été irrégulières. «Je suis célibataire de 32 ans et je suis très confuse. Depuis que j’ai commencé à voir mes règles à l'âge de 17 ans, elles ne sont pas régulières. Au début, cela ne me posait pas de problème mais mes amies disaient qu’elles avaient vu leurs règles et quand je leur disais que je ne les avais pas encore vues, elles s'étonnaient. Depuis quelque temps, je reste des mois sans les voir et cela m’inquiète. Car je commence à prendre de l’âge» raconte Marième. C’est à l’hôpital que le gynécologue lui a révélé qu’elle souffrait d’un dérèglement hormonal appelé dystrophie ovarienne. «Je suis hyper inquiète car je pense que je ne pourrai pas avoir d’enfants une fois mariée et je pense à une ménopause précoce», soutient-elle. Marième partage le même traumatisme que Soda Fall qui a commencé à avoir ses règles, il y a juste 6 ans alors qu’elle a presque la trentaine. «J’ai 29 ans et j’ai commencé à avoir mes règles à l’âge de 23 ans. Et puis je n’ai pas de dates fixes pour les règles. Je peux rester 5 mois sans voir mes règles. Je suis allée en consultation après avoir fait l’échographie, le gynécologue m’a dit que je souffrais d’une dystrophie ovarienne droite. C’est compliqué et je pense réellement que je n’aurai pas d’enfants», lance-t-elle avec désolation.
AMINATA SAKHO : «MON PETIT AMI QUI S’APPRETAIT A M’EPOUSER M’A ABANDONNEE LORSQU’IL A SU MA MALADIE. DEPUIS LORS, J'AI DES DEPRESSIONS»
Âgée de 27 ans et célibataire, Aminata Sakho nous révèle qu’il y a un mois, elle avait vu beaucoup de sang accompagné d’une douleur atroce. «C’était la première fois. Je peux rester plus de 6 mois sans voir mes règles. Après consultation, on m’a signalé que je souffre d’une dystrophie ovarienne», soutient-elle. Elle est inquiète en pensant qu’elle n’aura pas d’enfants une fois mariée. « J’en avais parlé à mon petit ami qui s’apprêtait à m’épouser mais il a préféré me quitter car il m’a dit que je ne pourrai pas avoir d’enfants. Depuis lors, j'ai des dépressions et des règles irrégulières. Je crois que je vais devenir folle», confie Aminata Sakho.