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30 novembre 2024
Santé
LES SENEGALAIS A BOUT DE SOUFFLE
Problèmes récurrents dans le domaine de l’imagerie médicale - Des malades vivent un traumatisme en l’absence de matériels d’urgence pour le diagnostic de leurs pathologies.
Depuis quelques semaines voire des mois, des pannes dans le domaine de l’imagerie médicale se multiplient dans nombre d’Etablissements publics de santé au Sénégal. Si ce ne sont pas des pannes de scanner qui sont les plus fréquentes, ce sont celles de radiothérapie qui pénalisent certaines structures sanitaires. Des défaillances qui font coûter la vie à plusieurs malades.
Des malades vivent un traumatisme en l’absence de matériels d’urgence pour le diagnostic de leurs pathologies. Depuis quelques temps, les pannes dans le domaine de l’imagerie médicale sont fréquentes. Dans plusieurs régions du Sénégal, les structures de santé du public ne sont pas épargnées par ces défaillances techniques. Les pannes les plus récurrentes demeurent, ces dernières semaines, celles de scanners.
En effet, il faut faire remarquer qu’à l’intérieur du pays, les régions sont dotées chacune d’un scanner logé au niveau des hôpitaux régionaux. Et en l’absence de cet outil, c’est toute une population qui en souffre et les conséquences sont le retard dans la prise en charge, l’augmentation des frais de l’imagerie mais aussi l’aggravation de l’état de santé du patient qui doit faire des kilomètres, en effectuant le déplacement de région en région, pour bénéficier de ces services.
Dans le Nord, après l’hôpital d’Ourossogui, celui du centre hospitalier régional de SaintLouis a pris le relais, avec la panne de son scanner. Tous les malades sont alors référés dans la région de Louga. La majorité des patients y vont avec leur propre moyen de transport. Dans l’impossibilité de prendre les transports en commun, les familles sont obligées de louer des voitures pour les amener. Quid des retards dans le diagnostic ? Aussi, pour un examen qui doit revenir à 40 mille voir 45 mille FCFA, les malades mettent sur la table le triple, ou presque, à savoir plus de 100 mille F CFA.
Selon Moustapha Diop, Major surveillant de service de la Radiologie, par ailleurs responsable de l’Alliance A3S, qui regroupe les syndicats de cet hôpital de Saint-Louis notamment le SAMES, le SUTSAS et le SAS, qui s’est confié au correspondant permanent de Sud Quotidien dans cette région du Nord du Sénégal : «c’est le tube radiogène qui produit les rayons X qui est en panne. Donc, c’est un dispositif essentiel pour le scanner. Et depuis qu’il est en panne, les malades sont obligés d’aller jusqu’à la région de Louga».
Au niveau des structures d’accueil, ces maladies qui se déplacent pour l’imagerie médicale sont aussi confrontés à un problème de disponibilité des résultats à temps. Il faudra attendre deux jours voir plus pour en disposer. Et, au même moment, le malade continue à vivre à avec son mal et le médecin traitant patiente pour poser le bon traitement. Des vies s’envolent, des regrets se multiplient, les dégâts deviennent insoutenables.
Selon des sources dans le secteur, c’est l’interprétation qui prend le plus le temps, pour le scanner. L’examen est fait, les résultats sont compilés, avant d’être déposés sur la table du radiologue permanent. Ce dernier fait l’interprétation, l’envoie au service informatique pour la saisie et le tirage. Un parcours qui a couté la vie à plusieurs malades.
Dans le Fouta, le scanner serait aussi retombé en panne durant la semaine dernière. A Dakar, une telle situation ne se fait pas trop sentir dans le domaine du scanner, la présence de toute la chaine de pyramide sanitaire fait que si le scanner est en panne à l’hôpital Général Idrissa Pouye de Grand Yoff, on peut se rabattre sur les hôpitaux de Fann, Principal, Ouakam ou encore Pikine, Abass Ndao et autres. Mais dans les régions, un seul scanner pour toute une population, pose la problématique de surcharge de travail. Pour une solution de sortie de crise, des acteurs sollicitent la présence d’un deuxième scanner pour des régions.
ABDOULAYE BOUSSO DETECTE UN DERNIER VARIANT
Ouvrage « Sur les vagues de la covid-19 », via sa mal gouvernance, Décidément, on n’a pas encore fini avec les incohérences liées à la gestion de la covid-19 au Sénégal.
Décidément, on n’a pas encore fini avec les incohérences liées à la gestion de la covid-19 au Sénégal. Après le rapport de la Cour des comptes qui a fait état de «surfacturations, absence de justificatifs, conflits d’intérêt » mais aussi des dépenses sans rapport avec la covid, voilà que Dr Abdoulaye Bousso qui a été en première ligne dans la lutte contre l’épidémie, nous parle d’achat inexpliqué de pyjamas. Dans son ouvrage intitulé « Sur les vagues de la covid-19 », l’ancien directeur du Centre d’opérations d’urgence sanitaire du Sénégal partage son vécu de la gestion de la covid et évoque les faiblesses de systèmes de santé en Afrique. Il livre également les clés pour un système de santé performant.
Entre anecdotes, rappels, constats, Dr Abdoulaye Bousso se livre sur la gestion de la covid-19. L’ancien directeur du Centre d’opérations d’urgence sanitaire du Sénégal (Cous) qui a été au cœur de la riposte contre l’épidémie, vient de sortir un livre composé de 193 pages et de 10 chapitres intitulé « Sur les vagues de la covid-19 » édité par L’Harmattan. Dans ledit ouvrage préfacé par le Dr Awa Marie Coll Seck, Dr Bousso révèle un achat de pyjamas et exprime son « dégoût » au chapitre V. « Un jour, mon responsable logistique m’annonça qu’il avait reçu une dotation de pyjamas, commandés par le ministère de la Santé. J’ai pensé que c’étaient les tenues que nous portions dans les blocs opératoires qui avaient été achetées et que le personnel des CTE pourrait porter. Dans notre jargon, le pyjama est la tenue qui est portée sous la blouse stérile. Il me dit que non et que c’était de vrais pyjamas qui avaient été achetés, en réalité des pyjamas pour dormir. C’étaient des pyjamas rayés, ressemblant à des tenues de bagnard. J’étais abasourdi, car des milliers avaient été acquis ! Mon dégoût était tel que je n’ai pas à ce jour jamais essayé de savoir qui avait exprimé cette commande et qu’en était le but. Je pense qu’à nos jours, ces pyjamas sont encore en souffrance dans des magasins », raconte Dr Bousso dans son livre. Selon lui, il s’agit à travers cette anecdote de « mettre en évidence certaines incohérences qui se sont passées dans la gestion de la covid ».
«ON AVAIT L’IMPRESSION QUE C’ETAIT UN PARTAGE DU GATEAU ET QU’IL FALLAIT SERVIR TOUT LE MONDE»
A en croire Dr Bousso, la rationalisation des ressources n’était pas de mise. « L’esprit de vouloir servir chaque Direction était à mon avis inapproprié. On avait l’impression que c’était un partage du gâteau et qu’il fallait servir tout le monde, faire plaisir à tout le monde. Chacun y allait avec son programme d’activités à financer ne tenant aucun compte de la cohérence des interventions et des activités des structures de coordination mises en place », souligne l’auteur.
En effet, le manque d’équipement dans les hôpitaux a rendu difficile la prise en charge des malades. C’est pourquoi, Dr Abdoulaye Bousso est d’avis qu’une partie des fonds destinés à lutter contre l’épidémie devrait servir à combler le gap. «Pendant la covid, le gros problème que nous avions, c’était la prise en charge des cas graves dans les régions avec peu de capacités en réanimation hors de Dakar. Aujourd’hui, après avoir dépensé près de 1000 milliards de FCFA, avons-nous comblé le gap ? Je ne le pense pas. Toutes les 13 régions devraient avoir des unités de réanimation équipées et fonctionnelles. J’avoue que je n’ai aucune idée du nombre de respirateurs acquis (plus d’une centaine, il paraît), ni de leur répartition, mais je suis certain que grande sera la surprise si on fait le point sur les unités de réanimation fonctionnelles dans les régions », déclare Dr Bousso.
«JE N’AITOUJOURS PAS COMPRIS LA CREATION ET LE ROLE DU COMITE A LA PRESIDENCE»
Dans son ouvrage « Sur les vagues de la covid-19 », l’auteur revient aussi sur la réponse globale organisée à trois niveaux (stratégique, opérationnel et tactique). « Au niveau stratégique, si l’engagement du président de la République est à saluer, de même que son option de consulter directement les techniciens, toutefois, je n’ai toujours pas compris la création et le rôle du Comité à la Présidence. Indirectement, nous avons pu comprendre le rôle de ce Comité à travers des décisions que nous apprenions à travers les médias : interdiction d’entrée des corps covid dans le pays, réquisition des hôtels pour isoler les contacts, etc. », dit-il. Dr Abdoulaye Bousso n’a pas manqué de révéler une cacophonie autour de la coordination. « J’avoue que l’incompréhension a continué et j’avais surtout le sentiment que chacun voulait juste être visible et audible. Souvent, dans mes réunions de coordination quotidiennes, je soulignais la cacophonie qui gagnait nos rangs. Beaucoup me disaient de ne pas utiliser ce terme et je répétais souvent, même devant le ministre, mais c’était juste la vérité, et par moments, cela gênait la réponse. Il arrivait de se retrouver avec des informations contradictoires ou la mise en œuvre des stratégies non concertées, ce qui créait des tensions dans l’équipe », raconte l’auteur. Selon lui, « les principales structures qui faisaient cavalier seul et amenaient la cacophonie étaient le Service national de l’éducation et de l’information pour la santé, la Direction générale des établissements de santé et la Direction de la prévention ». Comme conséquences, dit-il, « une communication mal maîtrisée auprès des populations, des dysfonctionnements dans la gestion des centres de traitement, un suivi des contacts et une gestion des données très insuffisants ».
«LE PRINCIPAL PROBLEME (…), C’EST L’ABSENCE D’UNE BONNE POLITIQUE DES RESSOURCES HUMAINES»
Dr Bousso a fait le diagnostic des systèmes de santé en Afrique dans son ouvrage. « Nos systèmes de santé souffrent d’une politisation à outrance, avec un réel manque de vision prospective. Tout est dans la réalisation visible : les constructions et les ambulances, presque rien dans les systèmes. Tant que nos dirigeants continueront à penser que l’histoire de leur pays est superposable à la période de leur mandat, l’Afrique aura du mal à décoller », déclare Dr Bousso. Allant plus loin, il dira : « Le principal problème que nous avons dans la plupart des pays africains, c’est l’absence d’une bonne politique des ressources humaines. Former un nfirmier prend trois ans, pour un médecin généraliste, il faut huit années, et pour un médecin spécialiste, douze années. C’est dire que pour un bon plan des ressources humaines, il faut au moins des plans tri-quinquennaux bien cohérents qui tiennent compte de l’évolution de la population, des constructions futures, des départs (retraite, disponibilité, démission, décès…). Combien de pays ont cette vision ? Pas beaucoup, le Sénégal y compris. Nos directeurs de ressources humaines se résument essentiellement à la gestion du personnel, ne s’occupant que d’affectations et de mutation ».
«L’EXEMPLE LE PLUS PARLANT EST CELUI DU DEFICIT EN GYNECOLOGUES AU SENEGAL»
Sur l’insuffisance en ressources humaines au Sénégal, il indique « l’exemple le plus parlant est celui du déficit en gynécologues au Sénégal ». A en croire Dr Bousso, « la mortalité maternelle et infantile demeure encore un lourd fardeau pour nos pays, un vrai drame, qu’on ne fait malheureusement que constater ». Il fustige ainsi le comportement de certains médecins qui refusent d’aller travailler à l’intérieur du pays. « Il est vrai que le Sénégal a fait beaucoup d’efforts sur les bourses de formation, spécialement pour les médecins mais en contrepartie, il n’impose aucune contrainte. Combien de médecins ont refusé de rejoindre l’Administration pour se voir octroyer par ce même état une autorisation d’exercice dans le privé ? Si vous y comprenez quelque chose, car mes neurones n’arrivent pas à capter cette hérésie. D’autres refusent les affectations dans des zones supposées difficiles pour après se faire recruter par des établissements publics de santé de capitales régionales, donc apparemment à l’Etat sans qu’aucune conséquence ne s’ensuive », révèle l’auteur.
Dans le dernier chapitre intitulé « Mettre fin à l’éternel recommencement », Dr Bousso invite les Etats à tirer des leçons de la covid. Il recommande ainsi de « digitaliser et sécuriser les informations sanitaires », « disposer de stock d’urgence », de « construire autrement nos hôpitaux », « d’anticiper la formation des ressources humaines », de « financer la préparation face aux urgences sanitaires et disposer de fonds d’urgence », de « développer la recherche » mais aussi « d’intégrer les menaces sanitaire dans les politiques de sécurité nationale ». A en croire Dr Bousso, « les pays africains doivent développer leur leadership et prendre en charge eux-mêmes leur destinée ».
TOUT VA MAL A L’HOPITAL GENERAL IDRISSA POUYE DE GRAND YOFF
L’hôpital Idrissa Pouye de Grand Yoff ex-CTO est en agonie. Le diagnostic de l’intersyndicale des travailleurs indexe la mauvaise gestion du Directeur général. Ces derniers ont d’ailleurs tenu un sit-in ce matin pour dénoncer ces agissements.
L’hôpital Idrissa Pouye de Grand Yoff ex-CTO est en agonie. Le diagnostic de l’intersyndicale des travailleurs indexe la mauvaise gestion du Directeur général. Ces derniers ont d’ailleurs tenu un sit-in ce matin pour dénoncer ces agissements.
« Notre responsabilité en tant qu’ agent de santé qui avons prêté serment est de veiller à ce que toute personne qui vient dans cet hôpital et qui a besoin de soins puisse avoir une satisfaction.
On ne peut pas donner des moyens à cet hôpital qui a un budget de 9 milliards et qu’à chaque fois que l’argent entre, on a l’impression que c’est mis dans un sac troué » s’est désolé Cheikh Seck, porte-parole de l’intersyndical des travailleurs de l’hôpital général Idrissa Pouye, représentant du personnel au sein du conseil d’administration de l’hôpital.
Ce budget ne se reflète pas sur les services. « Allez au bloc opératoire, au niveau des urgences, de la chirurgie générale, de la neurochirurgie, de l’orthopédie.
Nous voyons des malades qui ont fait des traumatismes qui peuvent attendre pendant 20 jours avant d’être opérés. Certains qui ont les moyens préfèrent aller vers les cliniques » dénonce Cheikh Seck. Actuellement, dit-il ne serait-ce que pour opérer, on a besoin de matériels de stérilisation, l’autoclave est en panne depuis un mois.
Quand on opère, on a besoin d’amplificateur de brillance et sur les 14 salles, un seul fonctionne. « On est en train de faire de la bamboula avec l’argent de cet hôpital. Il faut voir les dépenses d’un directeur qui part en voyage en France chaque année, on lui paye ses formations à l’Université qui avoisinent les deux millions.
Pendant ce temps l’hôpital peine à acheter des intrants, les véritables travailleurs ne sont pas respectés » dit-il. Et de poursuivre, « Quand nous étions en grève, ils sont allés prendre des étudiants qui ont installé de gros malades. Un malade est même mort sur la table et nous ne comptons pas laisser cela comme ça.
Il faut que la population fasse attention, quand les gens sont en grève on met à leur disposition des personnes qui n’ont ni la compétence, ni la qualification.
Sur ce point, nous interpellons directement le ministre de la Santé qui est médecin et qui sait ce que c’est prendre la responsabilité de prodiguer des soins à un malade ».
S’y ajoute que ceux qui travaillent le matin jusqu’à 10 H pour aller en sit-in, se retrouvent avec des salaires ponctionnés. Ce mois-ci ils ont ponctionné plus de 80.000 Francs Cfa sur les salaires des agents. Il y a des éléments sur lesquels on doit tenir compte pour faire une opposition de salaire et tous ces éléments n’existent pas.
« Sur ce point précis, nous ne laisserons pas. Il est plus facile d’avoir le Ministre de la Santé que le Directeur. A partir du premier avril tout ce qu’il fait ne nous engage pas il est parti à la retraite. Ce gars est un voleur et il a volé notre argent, nous allons le poursuivre en justice », conclut Cheikh Seck.
LA TRADITION SUICIDAIRE DU TABAC DANS LE VAGIN
Le tabac est considéré, depuis fort longtemps, comme nuisible à la santé. Dans le sud du Sénégal, certaines femmes introduisent ce produit dans leur organe génital, pour différentes raisons, dont le désir de procréation.
Le tabac est considéré, depuis fort longtemps, comme nuisible à la santé. Dans le sud du Sénégal, certaines femmes introduisent ce produit dans leur organe génital, pour différentes raisons, dont le désir de procréation. Ses mérites sont vantés, lorsque les spécialistes parlent d’une pratique suicidaire.
D'après les chercheurs, le tabagisme est à l'origine de multiples maladies. Un cancer sur trois est dû au tabagisme. Le plus connu est le cancer du poumon, dont 80 à 90 % des cas sont liés au tabagisme actif. La consommation du tabac donne également le cancer de la gorge, de la bouche, des lèvres, du pancréas, des reins, de la vessie, entre autres.
Au moment où fumer du tabac cause tous ces genres de maladie, qu'en est-il du fait de l'introduire dans l'organe génital de la femme ?
Dans le sud du Sénégal, plus précisément dans la région de Sédhiou, beaucoup de femmes utilisent le tabac à des fins différentes. Une tradipraticienne, arborant un grand boubou de voile multicolore, Khady Faty, soigne des femmes qui n'arrivent pas à faire des enfants, à l'aide du tabac. "Depuis plus de 10 ans, je soigne des femmes qui ont un problème pour procréer. Le tabac est un produit très efficace dans ce traitement. Il nettoie le bas-ventre, en faisant sortir toutes les saletés qui s'y trouvent et permet une fécondation rapide", fait-elle savoir avec fierté.
Quand une femme, en état de grossesse, utilise ce produit, poursuit-elle, il facilite son accouchement. Concernant le nombre de fois et l'heure d'utilisation, elle répond qu’en général, il est utilisé dans l'après-midi ou la nuit et une seule fois par jour. Parce que, explique-t-elle, dès qu'on le met dans le vagin, la personne a automatiquement envie de dormir.
Ainsi, il est communément admis que les femmes qui ne vivent pas avec leur mari utilisent le tabac pour ne pas commettre l'adultère. "Je ne vis pas avec mon mari. Il est en Europe depuis plus de huit ans. On m'a conseillé d'utiliser le tabac pour ne pas dévier de la religion, c'est-à-dire avoir des relations extraconjugales. Depuis que j'ai commencé à l'utiliser, je ne ressens plus l'absence de mon mari. Ça me soulage. Je le mets souvent la nuit, avant de me coucher", raconte une mère de deux enfants, résidente à Madina Wandifa, une localité située dans la région de Sédhiou.
La trentenaire de poursuivre : ‘’Si une femme ne veut pas aussi tomber enceinte, le fait d’en mettre, après chaque rapport sexuel, l’empêchera de l’être. J'ai une amie qui a vécu cela. D'ailleurs, ici, beaucoup de femmes n'utilisent plus la planification familiale", renseigne-t-elle.
Le tabac, un remède contre les règles douloureuses...
Également, l'utilisation du tabac, assure-t-on dans la région, a permis à certaines femmes de faire des enfants. "Je me suis mariée. Après dix ans de traitements dans différents hôpitaux, je n’ai pas pu concevoir. Lorsqu’on m'a conseillé le tabac, au début, j'ai refusé. Mais heureusement, ma mère a su me convaincre. Quand je mettais le produit, à mon réveil, je voyais qu’un liquide jaunâtre était sorti de mes parties intimes. Quelques mois plus tard, j’ai senti un changement de mon corps. Je me suis rendue à l'hôpital où la sage-femme m'a fait savoir que j’étais enceinte", raconte une autre femme vivant à Bounkiling, un des départements de la région de Sédhiou.
La dame ajoute avec aplomb que le tabac lutte également contre les règles douloureuses et permet aux femmes qui ne voient pas, chaque mois leurs menstrues, d'avoir leurs règles.
Dans le même ordre d'idées, renchérit une autre femme préférant garder l'anonymat : "Lorsque j'étais en état de grossesse, le gynécologue qui me suivait m'avait dit que j'avais une perte tube. Une fois à la maison, je l'ai expliqué à ma mère. Et elle m'a demandé d'utiliser le tabac. Au début, je n'étais pas d'accord. Mais elle a fini par me convaincre. Depuis que je l'ai utilisé, la perte tube a disparu."
Toutefois, souligne-t-on, on ne doit pas avoir de rapports sexuels, le jour où on utilise le tabac. De même, une femme désirant avoir un enfant et qui couche quotidiennement avec son mari ne doit pas utiliser le produit. Également, on reconnait volontiers que le tabac donne la diarrhée, fait vomir et donne des vertiges.
Selon des spécialistes, l'utilisation du tabac est suicidaire
D'après une enquête réalisée par des journalistes de SciDev.net, des spécialistes révèlent que l'utilisation du tabac dans le vagin crée souvent des ulcérations qui, en se cicatrisant, rétrécissent le vagin, le rendent dur et peuvent aller jusqu’à le refermer totalement. Pire, poursuivent les spécialistes, il arrive même que l’écoulement normal des règles devienne impossible.
Selon eux, ces risques devraient être plus élevés chez les femmes qui mettent directement le tabac au contact de leur muqueuse vaginale et cervicale. Car, disent-ils, cette zone est très sensible et l’agresser avec un produit composé de tabac et de soude, c’est carrément suicidaire.
Dans la même logique, les spécialistes révèlent que le lien entre l’utilisation du tabac et le cancer du col de l’utérus est tout à fait plausible. "Le tabac est, en effet, un agent cancérigène bien documenté. Le risque du cancer du col de l’utérus nous semble d’autant plus augmenté dans le cas de l’administration du tabac au contact direct du col", renchérissent les chercheurs interrogés par SciDev.net.
VIRUS MARBURG EN GUINÉE ÉQUATORIALE ET EN TANZANIE, L’OMS PRETE A TESTER DES CANDIDATS VACCINS
La situation dans les deux pays qui ont vu l’émergence de la fièvre, cousine d’Ebola, depuis février est scrutée de près par l’agence onusienne et les autorités nationales.
La situation dans les deux pays qui ont vu l’émergence de la fièvre, cousine d’Ebola, depuis février est scrutée de près par l’agence onusienne et les autorités nationales.
Ce ne sont pour l’instant que deux petits foyers, mais ils sont scrutés de près. En Guinée équatoriale comme en Tanzanie, 9 et 8 cas de fièvres à virus Marburg (MARV) ont été officiellement déclarés depuis février et font l’objet d’une surveillance de tous les instants de la part des autorités sanitaires nationales et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Outre le pouvoir destructeur d’un virus à fièvre hémorragique, cousin d’Ebola, l’émergence de potentielles flambées épidémiques constituent un premier test en conditions réelles pour l’élaboration d’une riposte quasiment en temps réel.
C’est forte des leçons tirées de l’épidémie de fièvre Ebola (2013-2016) et de la pandémie de Covid-19, que l’OMS a lancé, aussitôt passée l’épidémie de Marburg en août 2022 au Ghana le consortium MARVAC. Créée en septembre et pilotée par programme R&D Blueprint de l’agence onusienne, cette nouvelle entité a pour but d’accélérer les recherches en cours sur un vaccin contre le MARV et rassemble tous les acteurs du domaine : scientifiques, industriels, ONG et autorités de santé nationales comme continentales.
Le consortium, qui s’est réuni deux fois depuis la mi-février, travaille à la mise en place la plus rapide possible d’essais cliniques de terrain. L’OMS a indiqué, mercredi 29 mars, que les experts avaient d’ores et déjà pu valider des protocoles d’essais cliniques pour évaluer quatre candidats vaccins.
Terrain
Car les recherches sur la maladie, bien que commencées dès sa découverte en 1967, n’ont pas encore débouché sur l’homologation d’un sérum ni même sur un traitement curatif spécifique. A l’heure actuelle, 28 candidats vaccins sont dans le « pipeline », précisent les membres du MARVAC dans une publication récente de la revue PLOS Pathogens, exploitant toutes « les approches possibles : vaccins multidoses, à dose unique, à action rapide, à vecteur viral vivant atténué, non réplicatif et réplicatif ». Mais aucun de ces produits n’en est au stade du développement industriel et seuls quelques candidats ont passé avec succès les essais de stade 1 testant leur innocuité. L’OMS a précisé lors de son point de presse du 29 mars que le MARVAC tenait à disposition des gouvernements du continent des doses pour des évaluations cliniques de terrain.
« La Guinée équatoriale et la Tanzanie, a expliqué au Monde Afrique l’OMS, envisagent actuellement d’introduire ces phases de recherche dans leur riposte et nous nous préparons à soutenir les autorités nationales pour faciliter le processus si nécessaire. »
L’agence onusienne, qui sait que le sujet de la vaccination et des essais cliniques est sensible sur le continent, particulièrement après la pandémie de Covid où une véritable défiance s’était exprimée, a tenu à préciser que ces activités « s’inscrivent dans une approche collaborative qui place les ministères de la santé et les chercheurs nationaux au cœur de tous les efforts de recherche ». Son patron, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a même tenu à rappeler fin mars qu’« aucun pays ne cédera sa souveraineté à l’OMS », dénonçant les nombreuses « fake news qui circulent sur les réseaux sociaux, mais aussi dans les médias traditionnels » au sujet de l’accord en cours d’élaboration pour améliorer la capacité de riposte des Etats aux épidémies futures.
« Il faut comprendre que les flambées épidémiques sont des occasions uniques pour permettre l’avancée des recherches sur les vaccins et les traitements qui visent ces fièvres hémorragiques, explique Sylvain Baize, responsable de l’Unité de biologie des infections virales émergentes, spécialiste de la fièvre hémorragique de Lassa. C’est par exemple grâce à l’épidémie de maladie à virus Ebola qui avait frappé l’Afrique de l’Ouest que le vaccin VSV-Ebola avait été homologué en 2015. Les premières publications sur ce vaccin dataient de 2005 et, en 2014, il n’y avait eu que quelques essais cliniques de phase 1. »
Or pour réaliser les essais cliniques de phase 3, qui évaluent l’efficacité des vaccins indispensable à leur homologation avant mise sur le marché, il est nécessaire de recruter des patients volontaires infectés par le virus ciblé. « Nous travaillons actuellement sur un vaccin contre la fièvre de Lassa, illustre Sylvain Baize, dont les résultats de phase 1 qui viennent d’être publiés sont prometteurs. Pour un essai de phase 3 en dehors d’une poussée épidémique qui débouche sur des données statistiquement significatives, il faut recruter 30 000 à 40 000 personnes. »
Défiance sur le continent
En l’absence d’une épidémie d’envergure, un essai clinique de cette taille serait donc très long, très coûteux et même « infaisable », insiste M. Blaize. Or les fièvres hémorragiques ne sont pas des priorités pour les fabricants. « C’est un vrai problème quand il s’agit de passer à l’échelle de production industrielle », souligne-t-il, saluant l’intérêt de consortiums tels que le MARVAC. « La fièvre de Lassa fait aussi l’objet d’efforts pour le développement accéléré de vaccins grâce au soutien de la Coalition for Epidemic Preparedness and Innovations (CEPI). C’est aussi quelque chose que nous devons à l’expérience Ebola. Proposer des protocoles d’évaluation standardisés permet de comparer efficacement les produits en développement et ce sont vraiment les avis d’experts indépendants qui guident le choix du ou des produits dont le développement est soutenu en priorité. »
L’OMS a déclaré mercredi « attendre impatiemment de travailler avec les gouvernements des deux pays concernés » par le virus Marburg « pour démarrer ces essais » si les conditions étaient réunies. Il n’est en effet pas certain que des études cliniques puissent être réalisées dans les prochains jours alors que les deux foyers émergents semblent être circonscrits.
Mais les efforts produits au sein du MARVAC depuis mi-février ne sont pas vains. Ils permettront aux acteurs impliqués d’être très réactifs si des flambées devaient survenir dans les semaines à venir. D’autant plus que le MARV peut atteindre un taux de mortalité de 88 % et conduire à la mort en moins de dix jours. Dans un document récent, le consortium affichait donc un objectif ambitieux : être capable de lancer un protocole d’évaluation en quinze jours après la déclaration officielle d’un début d’épidémie.
LE SPECTRE DE PARALYSIE DU SECTEUR DE LA SANTE
Le secteur de la santé risque de connaître des perturbations les jours à venir. Après le Collectif des médecins en spécialisation, c’est au tour des médecins de mener un plan d’action.
Le secteur de la santé risque de connaître des perturbations les jours à venir. Après le Collectif des médecins en spécialisation, c’est au tour des médecins de mener un plan d’action.
Pour dire stop aux arrestations qu’ils qualifient d’« arbitraires », le Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames) a décidé d’entrer dans la lutte. Il a déposé le lundi 3 avril 2023, un préavis de grève sur la table du gouvernement.
Parmi les motifs évoqués figurent : les arrestations arbitraires et répétées des agents de santé ; le non-respect du protocole d’accord de 2014 en général. Mais aussi la non application des accords de mai 2022 concernant les indemnités de logement et de représentation médicale pour contractuels des hôpitaux aux agents des collectivités territoriales des agents de l’agence Cmu, de l’Ipres, de l’Ismea et du Samu. Et du non-respect des monitorings mensuels des accords convenus.
Pour dire stop aux arrestations qu’ils qualifient d’« arbitraires », le Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames) a décidé d’entrer dans la lutte. Il a déposé le lundi 3 avril 2023, un préavis de grève sur la table du gouvernement.
DE L’AVÈNEMENT D’UNE TROISIÈME RÉPUBLIQUE AU SÉNÉGAL
EXCLUSIF SENEPLUS – Pour une réponse de gauche à la turbulence due à la confiscation de l'arène politique par la rivalité politicienne et le désordre organisé – Comment ne pas se laisser capturer par les populismes ? INTERVIEW D’AZIZ SALMONE FALL
Propos recueillis par Saxewar Diagne de SenePlus |
Publication 03/04/2023
Au moment où se multiplient les initiatives de regroupement des forces dites de gauche au Sénégal, SenePlus a interpellé Aziz Salmone Fall qui est l’un des initiateurs d’un projet dénommé Seen Egalité qui devrait être lancé dans les toutes prochaines semaines à Dakar. Aziz Salmone Fall est un politologue, membre du GRILA (Groupe de recherche et d'initiative pour la libération de l'Afrique), dont il est le coordonnateur pour la Campagne Internationale Justice pour Sankara. Universitaire, il est également membre du secrétariat exécutif ad hoc de l’internationale des travailleurs et des peuples. Dans l’espace politique sénégalais, il s’est distingué comme l’un des cofondateurs du MAG, le Mouvement des assises de la Gauche au Sénégal.
SenePlus : Depuis plusieurs années, la Gauche semble se chercher une voie de résurgence. A l’approche des échéances électorales, cette quête s’emballe dans une sorte d’urgence pour éviter l’aphonie. A moins d’un an de la présidentielle de février 2024, vous créez le groupement Seen Égalité. Est-ce une initiative politique de plus, sinon dites-nous en quoi elle est différente des projets passés dont les résultats n’ont pas toujours été des plus heureux ?
Aziz Salmone Fall : Le groupement Seen Égalité – Seen Égal est issu de la consultation de progressistes du Sénégal, en vue de la convergence de ses forces démocratiques panafricaines et populaires de gauche. C’est une dynamique de construction de convergences d’idées dans la diversité. La construction de cette mouvance politique, et le rassemblement des acteurs qui la composent, œuvrent résolument en faveur du peuple, à partir des revendications sociales et des exigences de rénovation d’une gauche authentique.
Quel est l’objectif ultime ?
Cette convergence escompte l’avènement d’une troisième république et un développement autocentré progressiste panafricain, écologiste et féministe. Elle espère la réviviscence de l’espoir révolutionnaire, encore fort ou diffus dans plusieurs tranches de notre population. Cette convergence fait aussi écho aux espérances de nos masses défavorisées, de voir résolues leurs aspirations essentielles et fondamentales.
Pourquoi annoncer l'avènement de votre secrétariat politique, précisément ce 4 avril 2023 ?
Nous tenions, comme promis, aux membres du groupement de respecter l'engagement d'avoir un secrétariat à cette date. Le groupement est doté d’un secrétariat ad hoc pour expédier les affaires courantes. Le Secrétariat ad hoc est constitué de membres volontaires ayant participé au processus d’élaboration du groupement Seen Égal Seen Égalité . En tant que comité directeur, il aide le groupement à réaliser sa vision, ses objectifs et ses décisions avec rapidité et efficacité. L’esquisse de projet de société Seen Égal-Seen Égalité sera peaufinée par le Secrétariat. Ce dernier assure, par consensus, l’efficacité́ et l’efficience du groupement en ce qui concerne les décisions majeures et questions de nature urgente, l’ordre du jour des réunions, et les propositions d’action. S’il n’y a pas de consensus, un vote avec la majorité des deux tiers est requis à toute décision. La structure demeure provisoire jusqu’à l’officialisation, au besoin, de Seen Égal- Seen Égalité et la précision de son objectif et mandat et ses élections. La forme et le fonctionnement de l’organisation seront démocratiquement déterminés au fur et à mesure de la progression. Entretemps le Secrétariat ad hoc assure le mandat exécutif. Une conférence de presse et le lancement officiel du groupement et le dévoilement de l'esquisse de projet de société suivront sous peu.
Par quel processus cette convergence au sein de votre groupement s’est-elle construite ?
L’esquisse de projet de société Seen Égal-Seen Égalité découle de la trajectoire historique impulsée par moi, alors un des initiateurs du mouvement des assises de la gauche au Sénégal. Ce mouvement a bifurqué vers les rencontres de la Gauche historique, ensuite vers les assises nationales, et finalement vers Benno, mais toujours sans atteindre l’objectif initial d’unir la gauche et proposer un projet de société cohérent. Plusieurs partis de gauche essayent périodiquement de se regrouper et lancent des appels à l’union, ce qu’il faut saluer et toujours encourager. La gauche au Sénégal a joué un rôle historique majeur dans la construction de l’État-nation et l’évolution progressiste des consciences politiques. Certaines de ses franges ont fait des compromis, d’autres des compromissions, d’autres n’ont pas dérogé à leur principe, et sont marginalisées et se sentent incomprises.
Vous pensez vraiment que la Gauche a encore un rôle spécifique à jouer au Sénégal ? Ne s’est-elle de facto désintégrée dans ses dynamiques d’alliance avec les Libéraux ?
La gauche sénégalaise, au fil des ans, a centré principalement la bataille du regroupement et l’effort d’unification -le contenant- autour de la démocratie représentative et des joutes électorales. Des coalitions électorales sont advenues, ont perduré ou pas. Généralement, il y a eu un recul face aux forces du marché, désormais à un stade de centralisation et de concentration du capital inusitées grâce à l’ouverture libérale mondialisée. Son mythe, vendre, et vivre pour consommer, et si possible le plus individuellement possible ! Ainsi à gauche, il y a eu progressivement un renoncement aux enjeux fondamentaux de projet de société. D’ailleurs, même s’ils sont rarement énoncés, ils passent inaperçus, tellement d’immenses franges sociales dans la société, pourtant concernées, sont pour les unes dans la dépolitisation, le court terme, voire la survie, les autres dans une conscience politique éveillée mais engluée dans le brouhaha politique, médiatique et culturel. L’arène politique souvent inutilement bavarde et superficielle a peu de prise sur le réel, qu’elle biaise et élude. On note une religiosité croissante de l’espace public et politique, qui y revendique sa participation. Trop de médias, de médias sociaux et de faiseurs d’opinions en polluent l’espace, supputant sur les nombreux scandales judiciaires et financiers, y distillant des discours moralistes et autres sermons manichéens, substitués à l’analyse de la réalité scientifique de notre formation sociale.
Ce que vous dites-là ne participe pas à crédibiliser l’action politique aux yeux des citoyens…
Oui, tout cela se traduit par une désinformation et une défection de la politique réelle, et un manque de discernement de bien des citoyens sur ce qui est désormais de gauche ou de droite, ou au nom d’une prétendue realpolitik qu’anime la dépolitisation du néo-libéralisme. Malgré une certaine érosion, les valeurs de gauche, comme les valeurs éthiques d’ailleurs, persistent néanmoins au sein du peuple. Abandonnées par l’absence de projet de société cohérent de l’État, des masses importantes de notre peuple se débrouillent.
Mais alors dans un tel contexte quelle est votre analyse de l’état du pays aujourd’hui ?
Au niveau urbain, il y a une grande turbulence du fait de la confiscation de l'arène politique par la rivalité politicienne et un désordre organisé. Dans nos campagnes, la dépossession des paysanneries est la forme la paupérisation la plus grande, et l'espace périurbain le gruge. Au Sénégal, la société de négoce a pris des proportions énormes, faisant basculer dans le mercantilisme des strates entières de producteurs, ruraux ou non, diplômés comme membres du lumpen prolétariat. Ils œuvrent dans le pays et en diasporiques à l’extérieur, en réseaux sophistiqués. L’économie informelle y domine. Elle est principalement tournée vers les produits de la modernité, la satisfaction d’une consommation par le recyclage ou le bas de gamme importés, mais fournissant, à défaut de mieux, les demandes de l’essentiel de la population. La forme précapitaliste se caractérise par la transformation domestique familiale ou individuelle, la petite production, la transformation et transaction marchande communautaire, périurbaine et religieuse, la petite distribution ou le stockage de l’économie du container.
Le secteur de l’informel a atomisé le potentiel économique national qui ne survit que dans la rente ou dans ses rapports incestueux avec le pouvoir étatique…
En effet, l’État laisse faire avec grand laxisme cette économie de la débrouille, signe de son propre échec, taxant là où il le peut et laissant croitre une corruption endémique, dont il est aussi l’épicentre, à en déduire des scandales qui défrayent la chronique. Les différents régimes politiques qui se sont succédés vivent des perfusions de l’aide internationale et du bradage des pans utiles de l’économie, des immobilisations foncières et du bâtiment et de diverses captations élaborées de rentes. Le boom immobilier dans la capitale illustre combien les terrains sont 15 fois plus chers qu’en 1990, alors que les logements locatifs sont de moins accessibles et doivent abriter plus de 42% des habitants de la capitale.
Après tous ces constats, en quoi y a-t-il la moindre pertinence dans de possibles réponses apportées par un projet dit de gauche ? La Gauche peut-elle répondre aux attentes d’une jeunesse qui aspire à des changements radicaux qui l’éloigne des tourments des politiciens responsables d’une gouvernance qu’elle considère comme scabreuse depuis tant d’années ?
Toutes ces réalités, parmi tant d’autres, sont des terreaux infertiles pour des forces de gauche, mais des contradictions et paradoxes qui peuvent l'éveiller. Il y a aujourd’hui un certain esseulement, une confusion et une dispersion des forces progressistes. Une frange de notre jeunesse, exaspérée et sans horizon, gronde et se décline en variantes politisées ou non. Peu sont organisés au sein de forces politiques progressistes. On peut questionner son discernement politique à ne pas se laisser capturer par les populismes et culturalismes. On note de l’autre côté, un regroupement de certaines forces de gauche, en blocs coalisés, au niveau du pouvoir, comme de l’opposition. Il y a aussi sporadiquement de multiples efforts de certains partis et individus de cristalliser une convergence de ces forces. La tentation populiste et patrimoniale demeure dominante. Dans l’ensemble, on pourrait encore mieux faire, pas seulement pour le contenant, mais surtout pour le contenu.
Mais comment reconstruire une politique citoyenne, à partir d’une offre susceptible de faire converger les revendications de mouvements fragmentés et parfois divergents ?
Il revient aux militants, aux citoyennes et citoyens engagé-es, face à l’action défaillante des dirigeant-es, de mettre la pression sur les orientations afin de façonner le message progressiste. La gauche, dans notre entendement, s’inscrit dans le combat donnant à la démocratie son sens émancipateur et affirmant les droits humains et du citoyen, les droits sociaux individuels et collectifs, les droits à la maîtrise sociale du système économique. Hélas, dans le contexte du Sénégal actuel, construire la gauche alternative exige, pragmatiquement, que l’on développe des stratégies principalement autour du centre gauche avec le maximum de forces politiques et populaires se réclamant du progrès social. Avec minimalement toutes les forces et mouvements sociaux engagés contre le néo-libéralisme, contre l’impérialisme, et dans une perspective panafricaine en faveur d’avancées démocratiques et populaires, du progrès dans la libération des femmes et dans le respect des exigences d’une gestion écologique viable de la terre. Seen Égalité s’inscrit dans cette dynamique d’organiser les aspirations des classes populaires, pour circonscrire et renverser les pouvoirs dominants qui empêchent leur concrétisation. Ceci est un outil à opérationnaliser par nos travailleuses, nos travailleurs, nos sans -emplois, notre jeunesse. Cette jeunesse consciente qui perpétue les espérances de générations qui n’ont pas pu définitivement abattre l’injustice sociale et l’ordre impérialiste et néo-colonial. Nous escomptons ensemble faire reculer les bornes de l’idéalisme, de l’ignorance et de l’adhésion à des illusions passéistes obscurantistes et ethnicistes. L’exigence est d’assurer la démocratisation de la société et la socialisation de la gestion économique. Le renforcement progressif de la convergence, dans la diversité, exige la tolérance et la conciliation. Il faut, avec l'esprit de discernement, armés de science de culture et d'altruisme empathique, dégager l'horizon pour esquisser les fondements d’un projet de société progressiste viable et enviable pour la multitude. Revisiter et vivifier les valeurs qui fondent la gauche, au-delà du discours ou du label, en se fondant sur la praxis. Entre autres la pratique de l’altruisme, la solidarité avec les plus opprimés, l’égalité à tous les niveaux, le refus de l’exploitation, de l’oppression et de l’injustice; l’élan pour le progrès social, la laïcité, la liberté, la conscience révolutionnaire...Ainsi parviendrons-nous à assainir le projet politique et esquisser et mettre en œuvre ensemble un projet de société.
Dans tout cela, on vous connaît plus à l'extérieur du Sénégal que dans votre pays. Pourquoi ? Où étiez-vous toutes ces dernières années ? Que faisiez-vous ?
La plupart de nos membres sont d'une intégrité irréprochable, connu-es du pays, fières filles et fiers fils africain-es du Sénégal comme moi. Je suis plutôt connu du milieu académique, politique et militant. Comme le dit l'adage, nul n'est prophète chez soi. Par exemple, je suis plus connu au Burkina Faso, parce que j'ai coordonné nos courageux avocats qui ont défendu pendant 25 ans les droits des sankaristes et de Thomas Sankara. Je suis plus connu en Afrique du Sud en raison de ma lutte contre l'apartheid, ou internationalement en raison de mon internationalisme avec les Samir Amin et les camarades de la tricontinentale, ou pour mon opposition aux bases étrangères sur le continent Africain et le plaidoyer pour notre souveraineté panafricaine. Mais ici ce n'est pas de moi qu'il s'agit, ce qui importe c'est que le peuple découvre un projet et que les forces de gauche puissent s'entendre minimalement sur un contenu rassembleur et porteur.
En quelques mots, pourriez-vous nous dévoiler les grandes lignes du projet Seen Égalité que vous projetez de lancer officiellement dans les prochaines semaines ?
Je vous demande votre patience, il sera publiquement dévoilé très prochainement aux forces dites de gauche et ensuite à toutes nos citoyennes et citoyens. Je puis seulement vous dire que c'est relativement innovant et la bonne riposte contre l'ordre du monde qui enserre le Sénégal. Nous continuons à résister et à s’organiser consensuellement pour construire ensemble l’histoire. L’histoire d’aujourd’hui est celle d’une terre en danger. Elle est affectée par l’impact de la crise multidimensionnelle issue de la crise du capitalisme impérialiste des oligopoles. Le basculement du monde se manifeste par une crise multiforme, sanitaire, économique, climatique, militaire et de sens... Sortir de l’impasse, dominée par le capitalisme des oligopoles généralisé, (et de son régime mondial de la peur et de l’insécurité, incapable d’imaginer la paix que comme l’ordre entre deux guerres), impose des réponses originales et audacieuses. Elles doivent allier simultanément, démocratisation de la société et progrès social.
Vous professez un éloignement de l’ordre néo-colonial qui perdure depuis plus de 60 ans ? Comment y arriver ?
Pour ce faire, il faut contenir les intérêts socio-économiques que défend et représente le régime en place. Ce dernier est issu du mode néocolonial de croissance et qui a agi pendant longtemps dans le sillage de l’administrateur colonial, du tirailleur et même du fossoyeur des initiatives panafricaines. Les mœurs dans le pays ont été érodées par les comportements ostentatoires, les excès de ceux qui possèdent et leurs imitateurs et qu’amplifie l’internet voyeur. Le social-narcissisme, l’apparence et l’invective ont chassé la pudeur et le suturë. L’impunité persiste là où d’évidence il fallait sévir. Le Sénégal n'a pas de problème de carence de textes, il souffre d'un manque notoire de volonté politique de les appliquer. C’est le visage du mirage démocratique sénégalais. Une culture politique, ancienne et rétive, permet néanmoins une relative organisation démocratique des forces et une libre expression difficile à bâillonner. Nous utiliserons donc ces espaces pour laisser aux citoyens et citoyennes d'apprécier les voies possibles d'une indépendance véritable et harmonieuse. Bonne fête aux sénégalaises et sénégalaises et à nos hôtes.
PAR Farid Bathily
PLUS DE LA MOITIÉ DE L'HUMANITÉ SERA OBÈSE D'ICI 2035
De nouvelles recherches menées sur l’obésité témoignent de la trajectoire ascendante de ce phénomène qui n’épargne désormais plus aucune région du monde
Plus de quatre milliards d’humains devraient souffrir d’obésité d’ici 2035, contre 2,6 milliards en 2020, selon le rapport 2023 du World Obesity Atlas (WOA), organisation internationale dont les données servent notamment à aiguiller l’OMS sur la question.
Ces chiffres représentent une augmentation de 38% sur une période de 15 ans, à en croire les projections du WOA regroupant plus de 180 pays et publiées dans la foulée du 4 mars, journée mondiale de l’obésité. Un tel bond reflète la forte poussée du fléau dans toutes les régions du monde.
Tendance alarmante
L’océan du Pacifique s’illustre à cet effet avec des estimations de prévalence particulièrement hautes pour la période 2020 à 2035. Il s’agit de 67% pour les Républiques insulaires de Kiribati et de Tonga ; de 65% pour la Polynésie française et de 64% pour la Micronésie.
En Amérique, les États-Unis sont en tête avec 58% suivis du Canada avec 49%. La région nord-africaine concentre les taux les plus importants du continent, avec 49% respectivement pour l’Algérie, l’Égypte et la Libye ; viennent ensuite la Tunisie et le Maroc avec 46% chacun. Le même chiffre est attribué à l’Afrique du Sud.
La tendance relevée par le WOA est globalement si alarmante qu’aucun État n’est actuellement en mesure de réaliser l’objectif de maintenir stable le taux de prévalence de l’obésité fixé par l’OMS pour 2025 par rapport à 2010.
Coût important
Un des principaux exemples de cette tendance aggravante concerne l’expansion du phénomène du surpoids parmi les enfants et les adolescents. Les auteurs du rapport indiquent que la tranche d’âge de 5 à 19 ans est davantage exposée partout à travers le globe.
Parmi les causes figurent : le mode alimentaire impliquant de plus en plus des produits provenant de l’agro-industrie ; la prolifération des perturbateurs endocriniens désormais présents dans tous les aspects de la vie humaine ; ainsi que la crise du Covid.
Selon le WOA, tous ces facteurs sapent la lutte des pouvoirs publics contre la maladie. "Bien que la prévention et le traitement de l'obésité nécessitent un investissement financier important, le coût de l'échec de la prévention et du traitement sera bien plus élevé", prévient le rapport qui estime à 4 000 milliards de dollars l’impact financier du fléau sur l’économie mondiale d’ici 2035 si la trajectoire n’est pas inversée.
LUTTE CONTRE LA TUBERCULOSE, LA PROBLEMATIQUE DES CAS MANQUANTS
Lors de la cérémonie de célébration de la journée mondiale de lutte contre la tuberculose, le préfet du département de Dagana a informé que cette commune s’est distinguée par le nombre de cas incidents manquants à la détection.
Lors de la cérémonie de célébration de la journée mondiale de lutte contre la tuberculose, le préfet du département de Dagana a informé que cette commune s’est distinguée par le nombre de cas incidents manquants à la détection.
C'est le district sanitaire de la ville de Richard Toll qui a abrité hier la célébration de la journée mondiale de lutte contre la tuberculose. Le thème de cette année était : "Oui ! Nous pouvons mettre fin à la tuberculose". Représentant le ministre de la Santé et de l'Action sociale, le préfet du département de Dagana a indiqué qu’en 2022, le District sanitaire de Richard Toll, malgré les performances thérapeutiques, s’est distingué par le nombre de cas incidents manquants à la détection d'environ un tiers non retrouvé et la proportion de décès élevée à 3. Pour Ibrahima I. Ndiaye, les comorbidités associées comme l’infection à VIH et les formes pharmacorésistantes de la maladie compliquent la lutte.
Les principaux déterminants de la maladie qui entretiennent l’épidémie sont, selon lui, la pauvreté, la dénutrition ou malnutrition, l’infection à VIH, la consommation de tabac et le diabète. "Devant un tel fléau, toute la communauté, à tous les niveaux, est interpellée et invitée à plus d’engagement pour mettre fin à cette épidémie. "Oui ! Nous pouvons mettre fin à la tuberculose".
En effet, par une synergie d’actions collectives, dit-il, il est possible de mettre fin à ce fléau d'ici 2030 et ainsi atteindre les objectifs de développement durable. D’autant que les résultats obtenus de la lutte contre la pandémie de COVID-19 dans le monde et au Sénégal, en particulier, offrent un bel exemple de riposte efficace et pertinente. ‘’Exploitons, explorons et amplifions tous les avantages que peuvent nous apporter les nouvelles techniques moléculaires de diagnostic rapide de la tuberculose comme le GeneXpert, les nouveaux schémas thérapeutiques courts et oraux, la technologie numérique et l'intelligence artificielle dans la riposte à la tuberculose", déclare l'exécutif départemental.
Ainsi, selon le préfet, 2023 est cruciale pour les personnes engagées dans la lutte antituberculeuse et doit être vue comme l'année de l'espoir et un tournant majeur s’inscrivant dans le sillage d’un Sénégal émergent sans tuberculose. Ce faisant, indique-t-il, plusieurs domaines clés devraient concentrer tous les efforts pour obtenir les résultats escomptés l’accroissement conséquent du financement pour intensifier et accélérer la mise en œuvre des activités.
"Déjà, le budget de l’Etat dédié à l’acquisition des médicaments pour un traitement de la tuberculose et des équipements et produits de Laboratoire pour assurer une prise en charge gratuite, est passé de 260 000 000 FCFA à 800 000 000 FCFA entre 2020 et 2023, soit une augmentation de 308%", révèle M. Ndiaye. Le préfet ajoute qu’il faut l'accès universel au test Xpert MTB/Rif, à travers le renforcement de la disponibilité des appareils et d’un système de transport efficace des échantillons que l’Etat a mis en place, avec l’appui de ses partenaires techniques et financiers, le renforcement de la prise en charge des populations vulnérables et des groupes à risque comme par exemple les enfants, à travers un dépistage actif et un traitement préventif de toutes les personnes ciblées, entre autres.
De ce fait, dit-il, responsabiliser chaque citoyen permettra indubitablement de réduire la charge tuberculeuse dans la population par une meilleure détection des cas manquants et une progression constante du succès du traitement. "L’Etat continuera, avec ses partenaires et suivant les instructions avisées de Monsieur le Président de la République, d’accompagner le PNT dans la mise en œuvre optimale du nouveau plan stratégique intégré de lutte contre la Tuberculose, le VIH et les hépatites virales 2023-2030 qui vise essentiellement l’offre de soins intégrés de prise en charge et de prévention à toutes les étapes de la vie. L’accent est mis sur les populations vulnérables et les obstacles liés aux droits humains et au genre qui entravent l’accès à des soins précoces et de qualité’’, souligne le préfet du département de Dagana.
"L'observance est un élément et un facteur de réussite par rapport à ce traitement"
Médecin chef régional de Saint-Louis, Dr Seynabou Ndiaye Gaye renseigne qu’ils ont remarqué que le tiers des cas recherchés, dans le cadre du dépistage, se retrouvent souvent au niveau du district de Richard Toll. "Nous avons un taux de décès qui est assez élevé. Ce qui montre qu'il est encore important de faire des efforts au niveau de la lutte contre la tuberculose au niveau de ce district. C'est pour cela que nous avons besoin organisé cette journée. On encourage aussi la communauté à continuer les efforts pour ce slogan. Puisqu'il s'agit de dépister, parce que nous avons un taux de détection qui est extrêmement élevé au niveau de la région. Au-delà de la moyenne nationale qui est de 72 %, nous sommes aujourd'hui à 75 %. Mais il faut dire que c'est pour ça aussi que nous avons un succès thérapeutique autour de 98 %, pour dire à la communauté qu'aujourd'hui, le gouvernement a la possibilité de donner cette chance à un malade tuberculeux d'être dépisté et d'être traité au niveau des structures jusqu'au niveau de la communauté. Il est possible d'éliminer la maladie au niveau de la région", déclare-t-elle.
A l'en croire, des membres des organisations communautaires de base sont formés à reconnaître les signes de cette maladie et à pouvoir orienter les patients vers des structures de santé. Ensuite, il y a le traitement. "Dans ce traitement, il est important de noter que l'observance est un élément et un facteur de réussite. Donc, ces acteurs communautaires continuent avec ce patient à aller lui rendre visite au niveau de la communauté, pour pouvoir l'accompagner dans ce traitement. En plus de cela, cet acteur va encourager l'entourage familial, lorsque nous avons un certain nombre de critères qui sont définis et qui existent, à pouvoir dépister les membres, pour permettre de dépister, très tôt, cette maladie et de pouvoir la traiter. L'acteur communautaire joue un rôle extrêmement important. C'est une stratégie vraiment importante au niveau de la région", a confié Dr Seynabou Ndiaye Gaye.
LES EXIGENCES DES PROFESSIONNELS DE LA SANTÉ
Les professionnels de la santé se sont réunis sous forme d’intersyndicale pour défendre leur confrère Babacar Niang sous les liens de la détention. Affectés par sa situation, ils préviennent ne plus «tolérer les privations abusives des liberté ».
Les professionnels de la santé se sont réunis sous forme d’intersyndicale pour défendre leur confrère Babacar Niang sous les liens de la détention. Affectés par sa situation, devant la presse, ils préviennent ne plus « tolérer que leur confrère continue à être abusivement privé de liberté ».
Abdou Kane Diop secrétaire général du Syndicat des médecins privés du Sénégal (Sympes) a indiqué : « Le médecin répondra toujours présent à l’appel de la justice parce qu’il est avant tout un citoyen comme les autres. Mais gardons à l’esprit qu’il n’est un ennemi pour personne, mais plutôt un partenaire de vie à la recherche permanente de vies à sauver ».
Sous ce rapport, l’intersyndicale appelle tout un chacun à la « mesure et au discernement dans l’appréciation du rôle du médecin » au Sénégal dont le statut doit être légalement fixé pour lui permettre d’exercer sa mission en toute quiétude et sans intimidation.
Fort de tout cela, « l’intersyndicale ne saurait tolérer que notre camarade et confrère continue à être abusivement privé de liberté ».
D’après le docteur Diop, la place de tout médecin est auprès de ses malades dans le seul but de soulager leurs souffrances en les soignants. Au travers de ses actions médicales, le médecin met un point d’honneur à rétablir, préserver ou promouvoir la santé dans tous ses éléments physiques et mentaux individuels et sociaux.
Avant de préciser : « Dans l’exercice de sa mission, le médecin est apolitique et a l’obligation de soigner tout malade se présentant à lui quelle que soit son appartenance sociale, religieuse ou politique ».
Se voulant plus clair à ce sujet, il renchérit le médecin travaille selon des procédures de prise en charge médicales et non politiques.
A l’image du bandeau recouvrant les yeux de Thémis pour représenter l’objectivité de la justice, « la vue du médecin n’est concernée que par le soulagement des maux des patients ».
Décidé à défendre leur collègue, le docteur Gueye renseigne aussi bien dans le public que dans le privé, « le médecin respecte des procédures qui l’amènent, en recevant un patient, à l’assister dans le but de le stabiliser, en prenant en charge le risque vital de ce dernier ».
Avant de déplorer le traitement dont ils font objet. « Nous avons noté des pléthores de cas où le médecin est considéré comme un délinquant ou un meurtrier, menotté et incarcéré dès qu’un patient décède ou lors d’affrontements, occultant le fait que le médecin n’est pas Divin mais a une obligation de moyens qu’il déploie au maximum pour sauver des vies », s’est offusqué les professionnels de la santé.