L’errance des malades mentaux doit être une préoccupation au cœur des priorités de l’Etat et des collectivités territoriales. C’est l’appel lancé par les responsables du centre d’accueil pour déficients mentaux, « DELLOSI » à l’occasion d’une visite de courtoisie de la fondation SOCOCIM, qui répondait à l’appel à l’aide de ces promoteurs.
Le centre « DELLOSI » de Rufisque appelle les autorités et la communauté à plus de considération vis-à-vis des déficients mentaux, en errance dans les rues de nos centres urbains. C’est le cri lancé par l’un des promoteurs du centre à l’occasion de la visite d’une délégation de la fondation Sococim. Ce centre initié dans le cadre du confinement au début de la covid 19 offrait un espace de confinement et de suivi pour ces personnes laissées à elles-mêmes.
Après la pandémie, le centre qui était dans un premier établi dans l’enceinte de l’école élémentaire Matar Seck de Rufisque est aujourd’hui abrité dans une des maisons libérées dans le cadre du projet du Train Express Régional. Mais la prise en charge des besoins du centre pose des difficultés aux initiateurs qui invitent les différentes autorités à en faire aujourd’hui une affaire de la communauté pour permettre à ces personnes surtout aux enfants autistes abandonnés dans les rues de pouvoir jouir de leurs droits tels que stipulé par les textes. « Pourtant sur le plan juridique, ils sont protégés et ont le droit de rester à l'école jusqu'à l'âge de 16 ans », a dit Ameth Daff, un des deux responsables du centre Aujourd’hui, plus d’une dizaine de déficients mentaux ont trouvé un refuge dans ce lieu tenu par deux acteurs citoyens Ameth Daff et Bou Mouhamed Fall, qui ont une passion pour ces enfants. Aujourd’hui, la prise en charge des pensionnaires des lieux est une véritable gageure pour eux, l’hébergement, la restauration et les visites médicales au niveau de l’hôpital psychiatrique de Thiaroye et des autres établissements sanitaires les charges sont trop lourdes sur leurs épaules, soutenues par les aides de quelques bonnes volontés.
Dans le cadre de l’appui pur faire face à ces charges la fondation Sococim a offert un chèque d’1.500.000 frs CFA. Mais au-delà de ces appuis ponctuels, les initiateurs ont plaidé pour une prise charge par la communauté de ces cas de personnes qui ont juste besoin d’une assistance pour retrouver leurs esprits et retourner en famille. « . « Ils sont tous récupérables et ont tous un dossier médical. Mais ils ont une prise en charge plus chère aussi bien pour eux que pour leurs accompagnants également. Et, tu comprends pourquoi au bout d'un moment, certaines familles abandonnent leurs enfants dans la rue ou vont le confier à un marabout pour l'oublier là bas » a expliqué Ahmet Daff.
Pour réussir le pari de la récupération et de leur insertion sociale, les deux responsables estiment que les collectivités doivent être impliquées davantage, en mobilisant leurs réseaux de relais, notamment les « badienou gokh », les imams et les délégués de quartiers. Avec le concours de ces acteurs communautaires un dispositif d’alerte et d’information pourrait être mis en place pour permettre une intervention rapide du centre. En perspective de la journée mondiale de la santé mentale prévue le 10 octobre prochain, le centre « DELLOSI » entend porter un plaidoyer fort pour la problématique de la prise en charge des déficients mentaux soit au cœur des préoccupations de la communauté.
«LE MAINTIEN À DOMICILE, C’EST L’AVENIR»
«Le maintien à domicile des personnes âgées c’est l’avenir. C’est un système de protection sociale qu’il faut développer mais qu’il faut encadrer». Une recommandation du professeur Mamadou Koumé, médecin-gériatre, gérontologue.
«Le maintien à domicile des personnes âgées c’est l’avenir. C’est un système de protection sociale qu’il faut développer mais qu’il faut encadrer». Une recommandation du professeur Mamadou Koumé, médecin-gériatre, gérontologue.
Depuis le 03 octobre dernier, les étudiants en spécialisation en gériatrie au Sénégal sont en séminaire dans le cadre de la rentrée universitaire 2022-2023. Une rencontre qui devrait prendre fin demain, vendredi 7 octobre 2022 à Dakar. En collaboration avec des spécialistes de la prise en charge des personnes âgées de la France, le Sénégal ou encore l’Afrique compte s’inspirer du modèle français afin de bâtir un modèle africain basé sur les réalités socioculturelles des pays du continent noir.
Pour le professeur Mamadou Koumé, initiateur de cette rencontre et par ailleurs directeur du Centre de gériatrie de Fann, «la France est en avance sur la prise en charge des personnes âgées. Depuis plus de cent ans, elle a mis en place plusieurs modèles. Il est bon de s’en inspirer». Plusieurs nationalités prennent part à cette rencontre. En formation au Sénégal, ces participants devront présenter le modèle de leur prise en charge des personnes âgées dans leur pays. «L’objectif recherché est qu’à la fin de cette rencontre, que nous puissions discuter d’un modèle adapté à nos réalités et dégager des protocoles de prises en charge», a lancé le Pr Koumé Aujourd’hui, la présence de plusieurs étudiants pour le DES de gériatrie-gérontologie démontre l’importance de bien prendre en charge les personnes âgées afin de les accompagner dans leur vieillissement. Et, dans cet accompagnement pour vieillir en bonne santé, des initiatives comme les soins à domicile se multiplient. Pour le professeur Koumé, «le maintien à domicile des personnes âgées, c’est l’avenir ; c’est un système de protection sociale qu’il faut développer mais qu’il faut encadrer».
Le spécialiste a laissé entendre que les soins à domicile sortent un peu du système traditionnel de soin. «Elles ont l’habitude d’être soigné à l’hôpital ; mais vous vous rendez compte qu’en gériatrie, pour ce qui concerne les personnes âgées, la guérison à 100% à l’hôpital ne doit pas être envisagée parce que cela va prolonger la durée de séjour. Dès qu’elle retrouve son autonomie, il faut continuer les soins à domicile».
Toutefois, Pr Koumé a souligné : «il y a d’autres personnes âgées qui sont atteintes d’autres pathologies qui les clouent à domicile. Pour cela, il faut que la personne qui a perdu son autonomie puisse bénéficier de toute la logistique de prise en charge qui n’est pas purement médicale».
Avec la floraison des structures d’offre de soin à domicile, Pr Koumé a estimé qu’«il faut poser la réflexion qui devrait pouvoir nous amener à dire à l’autorité comment il faut structurer. Il faut l’organiser,tout doit être encadré, sur le plan juridique et sur le plan organisationnel, pour éviter des dérives parce qu’il ne faut pas tomber sur le scandale. Oui, attention ! Au niveau du Centre de gériatrie, nous faisons des soins à domicile ; mais cela ne concerne que nos patients qui sont hospitalisé dans ledit service».
Revenant sur la généralisation des Centres de gériatrie dans tout le pays, le spécialiste des maladies des personnes âgées de répondre : «c’est une question qui va être reposée au président de la République parce que c’est lui-même qui avait donné des instructions, en 2015, pour la construction de Centre de gériatrie dans toutes les régions du Sénégal. Il l’a réactualisé, il l’a réaffirmé il y a trois semaines. Cela veut dire qu’il reste toujours une priorité du chef de l’Etat. Nous avons anticipé en construisant un Centre de gériatrie à Thiès, nous connaissons exactement le budget d’organisation de ce centre, le dossier est ficelé et je pense que le dossier sera soumis au ministre de la Santé pour mettre en œuvre cette décision politique».
Le Sénégal, dans sa politique de prise en charge des personnes âgées, détient plusieurs modèles dont l’offre de la gratuité à travers la Couverture maladie universelle (Cmu), la protection sociale avec l’Ipres, mais aussi le Fonds national de retraite (Fnr). Il y a également le Plan sésame pour les personnes âgées ne bénéficiant ou n’étant pas couvert par ces régimes (Cmu, Ipres et Fnr) précités.
DIFFICILE PRISE EN CHARGE DES MALADES DU CANCER
La fermeture des services de radiothérapie de Le Dantec a eu un impact aussi sur les malades. Avec Octobre rose, les femmes touchées par les cancers espèrent de meilleurs traitements en dépit de la raréfaction des moyens
Avec Octobre rose, tout le monde se souvient que les cancers font des ravages.
Hier, toutes les organisations impliquées dans la lutte contre les cancers étaient dans la rue. Lors de la randonnée de sensibilisation sur la Corniche-ouest de Dakar entre Soumbédioune et la Place du Souvenir africain rose de monde, Mame Diarra Guèye, la présidente de l’Association cancer du sein Sénégal (Ac2s), a insisté sur la qualité de la prise en charge des malades qui est le thème de cette année. Apparemment, la situation est loin d’être reluisante. Pour elle, la fermeture de l’hôpital Aristide Le Dantec et le redéploiement des malades dans d’autres structures ont provoqué des dysfonctionnements dans le suivi des patients. Elle rappelle la panne de l’un des appareils de radiothérapie de l’hôpital Dalal Jamm à cause de soucis électriques. «Beaucoup de malades qui étaient en cours de traitement ont subi une résurgence de la maladie», dit-elle. Vu l’urgence, elle demande aux autorités de régler ce «problème d’électricité», qui risque de coûter la vie à certains malades.
En écho, Fatma Guenoune, la présidente de la Ligue sénégalaise de lutte contre le cancer (Lisca), qui a assisté à la journée de sensibilisation tenue hier à la Place du Souvenir africain, demande un appui pour prendre davantage en charge les malades. Sur un ton presque pathétique, elle veut un appui des mécènes pour soutenir ce combat pour la vie : «Actuellement, la ligue n’a plus de ressources pour accompagner les malades. C’est pour cela que je fais appel à toutes les bonnes volontés pour aider la Lisca à accompagner les malades du cancer. C’est vrai que pendant la pandémie, nous n’avons pas pu organiser de téléthon, mais nous envisageons d’en faire très prochainement pour pouvoir accompagner beaucoup plus de malades dans leurs traitements…»
Avec la fermeture de l’hôpital Aristide Le Dantec, le 15 août dernier, c’est toute la chaîne de prise en charge des malades qui a été perturbée. Si la radiothérapie de Hald a été transférée au nouvel hôpital Cheikhoul Khadim de Touba, Dalal Jamm accueille l’onco-pédiatrie et une partie des laboratoires, selon le schéma de redéploiement tracé par le ministère de la Santé et de l’action sociale.
Il faut savoir que la durée maximale prévue pour les travaux de reconstruction est de 20 mois et le coût, 60 milliards F Cfa. Ce budget prend essentiellement en compte les coûts de la reconstruction, l’acquisition des équipements, le suivi et l’évaluation des travaux. A terme, Dantec, qui sera de niveau 4, devrait avoir une capacité de 600 lits et 24 salles d’opération.
LUTTE CONTRE LES CANCERS FEMININS, 2000 FEMMES A DEPISTER
Pour cette édition 2022, La ligue sénégalaise de lutte contre le cancer (Lisca) a décidé de faire bénéficier du dépistage du cancer du sein à 2000 femmes.
Le ministre de la santé et de l’action sociale, Dr Marie Khemesse Ngom Ndiaye, a présidé ce samedi 1er octobre, le lancement de la campagne «Octobre rose ». Un mois consacré à la lutte contre les cancers féminins et à faire aussi la prévention pour la prise en charge précoce. La cérémonie a eu lieu dans le district de Keur Massar. Cette année, la Ligue sénégalaise de lutte contre le cancer a prévu de dépister 2000 femmes.
Pour cette édition 2022, La ligue sénégalaise de lutte contre le cancer (Lisca) a décidé de faire bénéficier du dépistage du cancer du sein à 2000 femmes. Un objectif salué par le ministre de la Santé et de l’action sociale, Dr Marie Khemesse Ngom Ndiaye qui présidait samedi dernier la cérémonie de lancement de la campagne Octobre rose, un mois consacré à la lutte contre les cancers féminins. «Cet objectif témoigne de votre grande détermination à renforcer la détection et la prise en charge adéquate du cancer. Je vous encourage et vous renouvelle ma disponibilité et celle de mes services à vous accompagner», a-t-elle avancé à l’endroit de la présidente de la Lisca.
Le ministre de la santé a aussi avancé que la lutte contre le cancer est l’affaire de toutes et de tous. «Ensemble, nous devons nous engager pour consolider les résultats encourageants que nous avons obtenus et faire reculer le cancer. Le personnel de santé et les acteurs communautaires ont une partition particulière à jouer. Leurs efforts ont permis d’intégrer le dépistage des lésions précancéreuses du col de l’utérus et de la détection précoce du cancer du sein en routine», a lancé Dr Marie Khemesse.
Revenant sur les avancées en matière de lutte contre les cancers, le ministre de la Santé et de l’action sociale a fait savoir qu’en 2020, l’Institut Joliot-Curie de l’hôpital Aristide Le Dantec, a enregistré 1 903 cas de cancers avec une prédominance du cancer du sein (32%) et du col de l’utérus (18%). Les taux d’incidence et de mortalité devraient augmenter de plus de 40 % d’ici à 2030. Les femmes sont les plus touchées.
Pour vaincre ce fléau, le ministre de la santé a renseigné : «le Gouvernement a mis en œuvre des stratégies adaptées qui reposent sur le renforcement de la collaboration multisectorielle, la consolidation d’un environnement favorable à la santé, l’amélioration de la prise en charge des maladies non transmissibles et le développement de la recherche ». Pour cette présente édition d’Octobre rose, le coût de la mammographie sera ramené à 15 000 F pour renforcer la détection dans des structures de santé.
QUATRE MILLIONS DE SÉNÉGALAIS COURENT LE RISQUE DE FAIRE À TOUT MOMENT UN ACCIDENT CARDIOVASCULAIRE
A l’instar de la communauté internationale, le Sénégal a célébré hier la journée mondiale du cœur. Les vecteurs des maladies cardiaques sont bien présents au Sénégal.
La journée mondiale du cœur a été célébrée hier au Sénégal. A cette occasion, le Secrétaire général de la Société Sénégalaise de Cardiologie (SOSECAR), Dr Mounir Dia, a fait des révélations sur les maladies cardiovasculaires au Sénégal, qui constituent un problème majeur de santé public au Sénégal, en causant 17% des décès prématurés évitables. Selon lui, plus de quatre millions de Sénégalais courent le risque de faire une crise cardiaque. Au moins 24% sont dues à l’hypertension artérielle et 21% au diabète.
A l’instar de la communauté internationale, le Sénégal a célébré hier la journée mondiale du cœur. Les vecteurs des maladies cardiaques sont bien présents au Sénégal. Selon l’enquête Steps, au moins 24% sont dues à l’hypertension artérielle. La part du diabète est de 21% avec un pourcentage de 5,4% chez les sujets âgés de 45 et 59 ans, 12,2% de ces pathologies sont liées au cholestérol et 5,9 au tabagisme.
En effet, les maladies coronariennes sont le premier motif d’hospitalisation en cardiologie avec 25%, soit 542 patients par an. 7% de ces personnes sont vues en consultations, soit 7 892 patients par an au Sénégal. Selon le spécialiste des maladies du cœur et des vaisseaux, expert en hypertension artérielle et prévention cardiovasculaire, par ailleurs S.G de la Société Sénégalaise de Cardiologie (SOSECAR), Dr Mounir Dia explique qu’au Sénégal, ces maladies cardiovasculaires constituent un problème majeur de santé publique au Sénégal, en causant 17% des décès prématurés évitables. Elles sont très nombreuses et variées. «Nous avons également au Sénégal une grande prévalence de maladies cardiaques dites rhumatismales. Il s’agit de problèmes cardiaques causés par les angines mal traitées et à répétition chez les enfants et les adolescents », annonce-t-il. Cependant, il déclare que 30% des adultes sont hypertendus au Sénégal.
90% DES HYPERTENDUS AU SÉNÉGAL NE SONT PAS CONTRÔLÉS
«Malheureusement, la majorité d’entre eux ne savent pas qu’ils sont hypertendus. Ce qui fait que plus de 80% ne sont même pas traités. La conséquence dramatique de tout cela, c’est que 90% des hypertendus sénégalais ne sont pas bien contrôlés, c’est-à-dire que leur tension est toujours élevée. Ce qui fait que près de 4 millions de Sénégalais risquent à tout moment de faire un accident cardiovasculaire : AVC, crise cardiaque, mort subite », révèle-t-il.
Interrogé sur les décès par malaise qui sont devenus très fréquents, Dr Dia explique que chaque fois que nous sommes devant un décès de survenue brutale, inattendue, nous parlons de « mort subite ». « Elle est presque toujours d’origine cardiovasculaire. Ces drames sont souvent provoqués par une affection cardiovasculaire sous-jacente qui n’était pas connue ou qui pouvait être connue mais mal prise en charge. C’est l’occasion d’insister sur la nécessité, pour tout sujet adulte de plus de 30 ans, de se faire consulter par un médecin en faisant un bilan de santé minimal. Ceci permettra à chaque individu de connaître son état de santé. Toute anomalie potentiellement grave pourra être dépistée précocement et facilement prise en charge», prône-t-il.
En outre, il préconise de connaître son état de santé. « J’encourage chaque personne qui se sent en bonne santé d’aller consulter un médecin pour dépister toutes ces maladies sournoises qui évoluent à bas bruit, causant des dégâts sans qu’on ne s’en rende compte au début. Le jour où on les découvre, c’est déjà avancé, parfois même déjà trop tard », indique-t-il.
Pour les facteurs de risque : l’hypertension artérielle, le diabète, les problèmes de cholestérol. « Certains autres de ces dangers ambiants doivent être évités. C’est le cas du tabac, de la cigarette, de l’alcool, de la mauvaise alimentation contenant trop de sel ou trop de gras et d’huile. Enfin il convient d’être actif, de beaucoup bouger dans la vie de tous les jours, afin d’éviter la sédentarité. »
PLUS DE 34 000 CAS RECENSÉS EN 2020 DONT 6 948 À DAKAR
L’avortement est interdit au Sénégal. Il n’est autorisé que si trois médecins différents constatent que la vie de la mère est en danger. Pourtant le Sénégal a signé et ratifié le protocole de Maputo qui autorise l’avortement en cas de viol, d’inceste.
Les chiffres font froid dans le dos. L’avortement est devenu un fléau au Sénégal. Plus de 34 000 cas d’avortements ont été recensés au Sénégal durant l’année 2020 et la région de Dakar arrive entête avec6948 cas. L’annonce a été faite hier par la chargée de la formation de l’association des juristes sénégalaises (Ajs) Awa Tounkara, à l’occasion d’une session de formation sur les droits de la santé et de la reproduction. Elle souligne que près de 63% des avortements pratiqués au Sénégal sont faits par des personnes non qualifiées.
L’avortement est interdit au Sénégal. Il n’est autorisé que si trois médecins différents constatent que la vie de la mère est en danger. Pourtant le Sénégal a signé et ratifié le protocole de Maputo qui autorise l’avortement en cas de viol, d’inceste. Mais le Sénégal traîne encore les pieds pour l’application de ce protocole. Ce qui n’est pas sans conséquence, selon les juristes sénégalaises. Car il a favorisé l’augmentation des cas d’avortements.
D’après la chargée de la formation à l’Ajs, Awa Tounkara, le nombre d’avortements constatés reste relativement élevé au Sénégal. « La direction de la Santé de la Mère et de l’Enfant fait état d’un cumul de 34 079 avortements constatés en 2020. La région de Dakar caracole en tête avec 6 948, suivie de la région de Thiès 5 300 ; Diourbel vient en 3e position avec 3 704 », a-t-elle détaillé lors d’une session de formation à l’intention des journalistes par planned parenthood global (Ppg). Elle ajoute que plus d’une cinquantaine de cas de viols et d’incestes suivis de grossesses ont été recensés par les boutiques de droits de l’Ajs entre 2014 et 2018. «Depuis janvier 2021, 472 cas de viols sont enregistrés. Au Sénégal, les statistiques révèlent 668 cas de violences sur mineurs, 706 agressions sexuelles et 1 200 cas de viols, rien qu’en 2019. »
Cette situation est à l’origine des cas d’infanticides. A l’en croire, l’infanticide est souvent l’aboutissement d’un avortement manqué. «Les motivations évoquées par les femmes auteures d’infanticides sont principalement les souffrances liées au viol et à l’inceste. Dans l’impossibilité d’accéder à un avortement médicalisé, certaines femmes cachent leur grossesse pour se débarrasser de l’enfant au moment de l’accouchement », souligne-t-elle.
Selon Mme Tounkara, près de deux tiers ou 63% des avortements pratiqués au Sénégal sont faits par des personnes non qualifiées. «Le continent est incontestablement l'un des plus répressifs en termes de législation, ce qui explique pourquoi près de 99% des avortements y sont pratiqués de manière illégale. Bien que souvent cité en exemple en matière de reconnaissance des droits des femmes, le Sénégal s'inscrit dans cette mouvance », affirme-t-elle.
La chargée de la formation à l’Ajs, souligne que le Code pénal adopté en 1962 (art. 305) fait de l'avortement un délit. « La loi sur la santé de la reproduction votée en 2005 (art. 15) confirme cette interdiction, laissant pour seule option aux femmes l'avortement thérapeutique, strictement encadré par le code de déontologie. En attendant, une femme meurt toutes les 9 minutes d'un avortement clandestin dans le monde », révèle-t-elle.
PAS DE SERVICE MINIMUM À PARTIR DU 3 OCTOBRE
La Fédération des syndicats de la santé a décidé de retourner en grève de 48heures du 03 au 04 octobre prochain avec seulement la prise en charge des urgences, sans aucun service minimum
La Fédération des syndicats de la santé a décidé de retourner en grève de 48heures du 03 au 04 octobre prochain avec seulement la prise en charge des urgences, sans aucun service minimum. Une décision prise hier, jeudi 29 septembre, au cours d’un point de presse tenu dans la région de Thiès.
Cheikh Seck et ses camarades de la F2S ont décidé aussi au cours de leur grève de faire une rétention d’information. Une décision qui entre dans le cadre de leur suivi des accords entre les syndicats de la santé et le gouvernement. Ils estiment que dans ces actions, beaucoup de décisions n’ont pas été exécutées ou pas correctement. « Face à ce blocage, la F2S après concertation avec la base a décidé en plus de la rétention d’information qui reste en vigueur de décréter 48 h de grève. Nous sommes convaincus que si l’Etat ne trouve pas de solutions par rapport à nos revendications, un plan d’action beaucoup plus corsé sera appliqué. On n’exclut pas d’aller vers une grève illimitée » a-t-on relevé sur la note liminaire du point de presse.
Revenant sur les accords, la F2s a exigé leur généralisation dans tous les départements ou services utilisant du personnel socio-sanitaire comme les universités, les cliniques privées, les collectivités locales ou territoriales. Des accords qui concernent l’accès aux logements sociaux de base avec le ministère de l’Urbanisme. La reprise des négociations sectorielles avec le ministre de la fonction publique. « Nous continuons encore de réclamer la généralisation de l’indemnité de logement à tous les agents de la santé et de l’action sociale ainsi qu’au personnel des collectivités territoriales cela n’est pas négociable», ont avancé les membres de la F2S.
Et d’évoquer le règlement de la situation du personnel communautaire avec l’octroi d’un statut, la fin de la contractualisation au niveau du ministère de la Santé au profit d’une intégration dans la fonction publique ou fonction publique locale, l’ouverture du concours d’entrée à l’ENDSS pour les 15 sections, la subvention pour la prise en charge future des indemnités au sein des établissements publics de santé, l’augmentation de la subvention des hôpitaux et la définition de critères d’allocations budgétaires pour la loi des finances 2022-2023 mais aussi l’application du statut du personnel et le remboursement intégral des créances liées à l’agence pour la couverture maladie universelle CMU, l’audit global du personnel de la santé et de l’action sociale et des éclairages sur les contrats signes à gauche et à droite au profit de leurs parents qui parfois n’ont aucune qualification.
DÉJÀ TROIS DÉCÈS DE LA RAGE HUMAINE NOTIFIÉS
Le Sénégal, à l’instar de la communauté nationale, s’est engagé à éliminer la rage humaine transmise parles chiens d’ici 2030.
Trois cas de décès liés à la rage humaine ont été notifiés au cours de cette année 2022 pour le compte du Sénégal. Selon le programme de lutte contre les maladies tropicales négligées, ces décès pouvaient être évitables.
Le Sénégal, à l’instar de la communauté nationale, s’est engagé à éliminer la rage humaine transmise parles chiens d’ici 2030. Une maladie 100% mortelle. Avec trois décès cette année, les acteurs de la lutte contre la rage humaine comptent mettre le focus sur la sensibilisation à l’endroit des enfants, mais aussi des adultes, pour amoindrir les risques. « Les enfants sont les plus exposés à la rage du fait de leur proximité avec les chiens. Ces derniers s’ils ne sont pas vaccinés, en cas de morsure peuvent contaminer la personne et l’exposer à la maladie », a renseigné l’infectiologue Dr Aboubacar Sidikh Badiane, du Service des maladies infectieuses de Fann.
La blouse blanche fait remarquer : « deux formes cliniques s’offrent aux victimes de rage dont la finalité est la mort. Il y a la forme furieuse dont dans 80% des cas, la personne présente une hyperactivité et une excitabilité. La mort survient en quelques jours. Il y a aussi la forme paralytique. Pour ce cas, les muscles se paralysent progressivement pour donner lieu ensuite à un coma conduisant à la mort ».
Le Dr Badiane a aussi appelé les populations à adopter les premières mesures d’urgence en cas de morsure de chien, à savoir le lavage de la plaie à l’eau et au savon. Au Sénégal, les cas de rage continuent d’être enregistrés, même si les acteurs de la lutte avancent que la tendance est à la baisse.
Pour l’infectiologue, Dr Badiane, le Sénégal a notifié 97 cas de rage humaine entre 1986 et 2017 et l’animal agresseur était représenté dans 100% des cas parle chien. Et le programme de lutte contre les maladies négligées tropicales d’attester : « entre 2009 et 2017, le dispositif de surveillance de la maladie du ministère de la Santé et de l’Action sociale a permis la notification de 16 751 cas d’exposition à la rage. Durant la même période, 43 cas de rage humaine ont été déclarés. En 2022, trois cas de décès humain liés à la rage humaine ont été notifiés par la clinique des maladies infectieuses de Fann. Cela démontre à suffisance une circulation active du virus de la rage qui constitue un problème majeur de santé publique ».
Aujourd’hui, les acteurs de la lutte contre la rage humaine appellent à la prévention. La vaccination des chiens étant la voie pour l’éradication de la maladie, ils appellent les propriétaires de chiens à les faire vacciner chaque année afin de protéger les membres de la famille mais aussi de la communauté. Toutefois dans cet appel, l’inquiétude demeure à savoir la prise en charge des chiens errants. Pour cette journée mondiale de la rage qui sera célébrée à Saint Louis ce jeudi, le thème retenu est : « zéro décès lié à la rage ».
Pour la coordinatrice des maladies tropicales négligées, Dr Ndèye Mbacké Kane, le thème retenu cette année met en exergue cette approche importante de « one health » et montre l’importance de la vaccination préventive des animaux et les professionnels à risque mais aussi de la vaccination post exposition de toutes les victimes de morsures d’animaux dans l’atteinte de l’objectif « zéro décès lié à la rage ». « Le programme national de lutte contre les Mtn dans son nouveau plan stratégique 2022-2025 s’est fixé comme objectif d’avoir « zéro décès lié à la rage d’ici 2025. La journée mondiale de la rage constitue une opportunité d’entreprendre des actions qui contribuent à l’atteinte de cet objectif. La journée mondiale de la rage étant l’une des plus importantes journées mondiales de sensibilisation » a-t-elle avancé.
22E FORUM PHARMACEUTIQUE INTERNATIONAL, DAKAR MET LES PETITS PLATS DANS LES GRANDS
Alfonse Thiaw, directeur de cabinet du ministre de la Santé et de l’Action sociale, a procédé, vendredi, au lancement officiel des préparatifs du 22e Forum pharmaceutique international (FPI), prévu à Dakar en février 2023
Dakar, 23 sept (APS) – Alfonse Thiaw, directeur de cabinet du ministre de la Santé et de l’Action sociale, a procédé, vendredi, au lancement officiel des préparatifs du 22e Forum pharmaceutique international (FPI), prévu à Dakar en février 2023, a constaté l’APS.
De nombreux acteurs du secteur ont participé au lancement des préparatifs de ce forum qui se tiendra notamment du 16 au 19 février 2023 dans la capitale sénégalaise sur le thème : ’’La souveraineté pharmaceutique pour l’Afrique : défis et opportunités’’.
’’Au lendemain de la crise sanitaire mondiale de la COVID-19 qui n’a épargné aucun continent, il urge de réfléchir sur des voies et moyens de sécuriser la santé de nos populations’’, a déclaré l’officiel du ministère de la Santé.
Il a estimé que la sécurisation de la santé des populations ne sera effective sur le continent que lorsque les Etats opteront pour une réduction considérable de leur dépendance en besoins de médicaments et autres produits.
’’Pour l’actualisation de la règlementation pharmaceutique entreprise dans plusieurs pays du continent, la promotion d’une industrie locale par la création de pôles d’excellences régionales, entre autres, constituent inéluctablement les axes à développer durant ce forum’’, a avancé M. Thiaw.
Pour sa part, le secrétaire permanent du FPI, le docteur Alfred Sandouidi, a soutenu que ce forum allait constituer pour le pays hôte, une occasion de décliner la vision du développement de son secteur pharmaceutique.
Le docteur Sandouidi a ajouté que le forum permettra au Sénégal de mettre en exergue ses atouts et opportunités en termes d’investissements, valoriser son expertise nationale et s’enrichir de l’expérience des autres.
’’Mon rôle en tant que secrétaire permanent du FPI est de coordonner les échanges entre les institutions parties du forum et appuyer le pays organisateur pour la réussite de l’organisation du forum’’, a-t-il fait savoir.
Le docteur Kanigui Hyacinthe Ouattara, président de l’inter syndicale des pharmaciens d’Afrique a de son côté réaffirmé l’engagement du secrétariat permanent de la structure à mobiliser ses membres aussi bien pour leur participation à l’évènement que leur contribution aux conférences et tables rondes prévues.
La manifestation sera l’occasion de consolider la mise en œuvre de la stratégie de développement de l’industrie pharmaceutique au regard des effets de la pandémie de COVID-19, soulignent les organisateurs dans un document de présentation du forum.
Ils assurent que les résultats attendus des réflexions, contribueront incontestablement à dynamiser et à promouvoir le secteur pharmaceutique africain en général et sénégalais en particulier.
’’L’objectif du FPI est de créer un cadre approprié d’échange et de réflexion pour l’ensemble des acteurs du secteur de la pharmacie, du médicament et des autres produits de santé’’, ont-ils de nouveau expliqué.
POURQUOI ÇA COINCE AU SÉNÉGAL
Les droits de la santé sexuelle et reproductive ont été l’objet d’une session de formation à l’intention des journalistes. Organisée par Planned parenthood (Pp) Global cette session vise à aider les journalistes à mieux parler de la santé reproductive.
Les droits de la santé sexuelle et reproductive ont été l’objet d’une session de formation à l’intention des journalistes. Organisée par Planned parenthood (Pp) Global, cette session vise à aider les journalistes à mieux parler de la santé de la reproduction. A cette occasion, plusieurs thématiques seront abordées parmi lesquelles l’avortement.
Le débat sur l’avortement médicalisé peine encore à porter ses fruits au Sénégal. Cela s’explique par plusieurs facteurs. La juriste Awa Tounkara informe dans ce sens que « la législation nationale est défavorable à l’accès à l’avortement médicalisé aux femmes et aux jeunes filles en cas de viol, d’inceste ou d’atteinte à la santé ou à la vie de la mère ou du fœtus ». Pour mieux sensibiliser les acteurs une session de formation à l’intention des journalistes a été organisée par Planned parenthood (Pp) Global, sur les droits de la santé sexuelle et reproductive, à Saly.
Dans sa présentation, Mme Tounkara qui est membre de la task force pour mener le plaidoyer en vue de l’application de l’avortement médicalisé, a constaté que des défis persistent. « Il s’agit de vaincre les poches de résistance (quelques groupes religieux), d’harmoniser notre législation interne aux instruments juridiques internationaux, d’assurer la mise en œuvre et un bon encadrement de la loi sur l’avortement médicalisé », a listé la juriste. Mais aussi parce qu’il y a une « déformation », par les médias, du message.
C’est face à cette situation que la task force a vu le jour et a fait le diagnostic suivant : « Un taux de mortalité élevé avec 8% des décès maternels liés aux avortements, qui représentent 50% des motifs d’admission en urgence dans les maternités de référence et sont placés au cinquième rang des causes de décès maternels ; diagnostic situationnel des avortements à risque au niveau national piloté par la division de la santé de la reproduction ». En plus de cela, souligne l’experte, « plus d’une cinquantaine de cas de viols et d’inceste suivis de grossesses recensés par les boutiques de droit de l’Ajs entre 2014 et 2018. Depuis janvier 2021, 472 cas de viols. Au Sénégal, les statistiques révèlent 668 cas de violences sur mineurs, 706 agressions sexuelles, 1200 cas de viols rien qu’en 2019 ». Sans oublier l’infanticide.
Selon Awa Tounkara, il s’agit de l’aboutissement d’un avortement manqué. « Les motivations évoquées par les femmes sont principalement les souffrances liées au viol et à l’inceste. Dans l’impossibilité d’accéder à l’avortement médicalisé, certaines femmes cachent leurs grossesses pour se débarrasser de l’enfant au moment de l’accouchement », a conclu la juriste.