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2 avril 2025
Société
QUAND LES ENFANTS ENSEIGNENT L’ EGALITE, LE VIVRE-ENSEMBLE ET L’UNITE EN DIEU
En prélude à ces 40 jours d’endurance dans la prière et autres actes de dévotion que dure le jeûne chrétien, hier, mardi 04 mars 2025, l’ambiance était festive au Collège Sacré-Cœur, où les élèves ont célébré «Mardi Gras», dans une explosion de couleurs
La communauté chrétienne, à travers le monde, est en plein dans le Carême, qui démarre ce 05 mars 2025, le «Mercredi des Cendres». En prélude à ces 40 jours d’endurance dans la prière et autres actes de dévotion que dure le jeûne chrétien, hier, mardi 04 mars 2025, l’ambiance était festive au Collège Sacré-Cœur, où les élèves ont célébré «Mardi Gras», dans une explosion de couleurs et de créativité. L’événement, qui marque traditionnellement l’entrée dans la période de Carême pour les chrétiens, a permis aux enfants de s’exprimer librement à travers des déguisements inspirés de la tradition, de leurs rêves et aspirations.
Pour Pauline, enseignante en classe de CE1A, cette journée est bien plus qu’une simple fête : «Mardi Gras est une occasion d’épanouissement pour les enfants. C’est une tradition qui annonce le Carême, mais c’est aussi un moment de partage, de convivialité et de retrouvailles. À travers leurs déguisements, les élèves expriment ce qu’ils souhaitent devenir dans l’avenir».
A l’image de plusieurs établissements d’enseignement notamment privé catholique qui célèbrent chaque année l’événement avec les plus petits, la cour de cette école s’est ainsi transformée en un véritable défilé de professions et de cultures : médecins, avocats, artistes, princesses et figures traditionnelles se côtoyaient, illustrant la diversité des rêves des enfants. Cet événement va bien au-delà du simple amusement. Il porte une valeur pédagogique forte, en renforçant la confiance en soi des élèves et en favorisant une meilleure connaissance des différentes professions et cultures.
UN SYMBOLE D’UNITE ET DE DIVERSITE
Au-delà du côté festif, cette journée a aussi une dimension sociale et spirituelle. «À travers cette célébration, les enfants comprennent que nous sommes tous égaux, quelle que soit notre culture, notre ethnie ou notre race. Nous sommes tous unis en Dieu. C’est un moment de communion et de partage qui renforce la cohésion au sein de l’école», souligne la maîtresse Pauline.
Aussi, à travers les différentes tenues, les enfants ont pu illustrer la richesse culturelle du Sénégal et, au-delà, mettant en avant l’importance du vivre-ensemble.
Cependant, si la fête battait son plein au Collège Sacré-Cœur, l’ambiance était bien différente au Groupe Scolaire Saint Pierre et Sainte Thérèse de Grand-Dakar, où la communauté éducative était en deuil. En effet, l’établissement n’a pas pu célébrer «Mardi Gras», en raison du décès du professeur d’informatique, survenu récemment. Un moment de recueillement a remplacé les festivités, marquant la douleur et la tristesse des élèves et du personnel face à cette perte d’un membre du personnel enseignant.
SAINT-LOUIS SE PREPARE À UN DEFILE GRAND FORMAT
Le Gouverneur a présidé hier, mardi 04 mars, une réunion préparatoire à la commémoration du 65ème anniversaire de l’accession du Sénégal à l’indépendance ou fête du 4 Avril.
Le Gouverneur de la région de Saint-Louis a présidé hier, mardi 04 mars, une réunion préparatoire à la commémoration du 65ème anniversaire de l’accession du Sénégal à l’indépendance ou fête du 4 Avril. Toutes les dispositions seront prises pour la réussite de cet événement qui mobilisera toutes les composantes des Forces de défense et de sécurité et les franges de la population autour de diverses activités, en plus du traditionnel défilé. La grande attraction de cette édition sera le saut en parachute sur le fleuve, annonce le Gouverneur, Al Hassan Sall, qui promet une belle fête aux populations de la capitale du Nord.
Placée cette année sous le thème «Vers la souveraineté industrielle et technologique des Forces de défense et de sécurité», la 65ème fête d’indépendance du Sénégal se prépare activement à Saint-Louis où le chef de l’exécutif régionaln Al Hassan Sall, a présidé hier, mardi 4 mars 2025, une réunion ayant regroupé les autorités, territoriales, militaires et paramilitaires, en plus des autorités académiques, des mouvements en foulards et des associations de femmes.
«Nous avons échangé avec l'ensemble des parties prenantes sur le format de la célébration de la fête du 04 avril dans la région de Saint-Louis. En présence du Colonel commandant la zone militaire N°2 et de l'ensemble des chefs d'unité des forces de défense et de sécurité, nous avons partagé les orientations des autorités et un format a été retenu pour ce qui concerne la commune de Saint-Louis», a-t-il indiqué, avant de promettre un défilé grand format aux populations de Saint-Louis.
Cet anniversaire sera marqué aussi par d'autres activités civilomilitaires. «C’est pour montrer à l'ensemble des acteurs que nous disposions d'une Armée-Nation. Nous serons aux côtés des populations pour relever les défis qui jalonnent notre parcours en tant que nation», a expliqué M. Sall.
La veille du 4 avril, il est prévu, toujours dans le cadre de cette commémoration, la traditionnelle retraite aux flambeaux, avec le tour de la ville, ainsi qu’un saut en parachute sur le fleuve qui sera l’attraction de cette édition. Un nettoyage sera également effectué dans toute la ville et particulièrement sur l’axe du défilé.
ENJEUX GEOPOLITIQUES ET ECHEC DE LA DIPLOMATIE DANS LA CRISE UKRAINIENNE
EXCLUSIF SENEPLUS - Ce conflit, par ses répercussions globales, met en lumière l'urgence pour le continent africain de renforcer son unité interne et de développer une vision géopolitique commune face aux grandes puissances
Dans un contexte international où les relations entre nations sont de plus en plus marquées par des tensions géopolitiques et une compétition de puissance, la crise ukrainienne, qui dure désormais depuis plus de trois ans, illustre d'une manière poignante l'incapacité de la communauté internationale à instaurer un ordre mondial stable, respectueux des principes de souveraineté et d'intégrité territoriale.
Depuis son éclatement en 2014, ce conflit n'a pas seulement déstabilisé l'Ukraine, mais a également déclenché des répercussions profondes et imprévisibles qui continuent de perturber l'équilibre de l'ordre international tel que nous l'avons connu.
Le 28 février 2025, une rencontre historique entre Donald Trump, le vice-président JD Vance et le président ukrainien Volodymyr Zelensky à la Maison-Blanche a mis en lumière les profondes fractures dans les relations internationales : une rencontre censée favoriser la paix s'est rapidement transformée en un affrontement public, symbolisant l'ampleur de la division entre les grandes puissances et la divergence de leurs visions du futur. Ce rendez-vous a cristallisé un changement majeur dans les rapports de force mondiaux, mettant en exergue l'inefficacité de la diplomatie traditionnelle face à des enjeux géopolitiques de cette ampleur.
Le conflit ukrainien, devenu l'un des plus complexes et dévastateurs du XXIe siècle, alimente les tensions géopolitiques mondiales et redéfinit les rapports de puissance entre les nations.
Véritable mosaïque de causes historiques, ethniques et géopolitiques, il dépasse largement les frontières de l'Ukraine, affectant la stabilité régionale, mais aussi mondiale. Notre analyse article propose de saisir la portée de cette crise en explorant ses origines, ses tentatives de règlement et les conséquences géopolitiques qu'elle engendre.
La genèse du conflit : Un péril géopolitique aux racines multiples
Les origines du conflit ukrainien sont marquées par une série de facteurs géopolitiques, ethniques et historiques profondément ancrés.
En 2014, la Russie, sous la direction de Vladimir Poutine, a procédé à l'annexion de la Crimée, une région stratégique de la mer Noire, au moment même où l'Ukraine subissait un bouleversement politique majeur avec la chute du président pro-russe Viktor Ianoukovytch.
La Crimée, à majorité russophone, était perçue par Moscou comme un territoire stratégique essentiel à ses intérêts militaires et géopolitiques. Bien que la Russie ait justifié son action par la protection des Russes de Crimée et la nécessité de contrer une Ukraine de plus en plus orientée vers l'Occident, l'annexion a été fermement condamnée par l'ONU et l'Occident, exacerbant ainsi une rupture sans précédent dans les relations internationales, en violation flagrante des principes d'intégrité territoriale.
Toutefois, la question de la Crimée n'était que le point de départ d'un conflit bien plus vaste. L'intensification de la guerre dans le Donbass, où des séparatistes prorusses ont pris les armes contre le gouvernement ukrainien, a plongé la région dans une guerre de tranchées, marquée par des milliers de victimes et un déplacement massif de populations. Cette guerre hybride, marquée par des frontières floues et un soutien militaire occulte, a non seulement redéfini les rapports de force en Europe de l'Est, mais a également installé un nouveau type de conflit, où l'usage de la force est couplé à des manipulations géopolitiques complexes.
Tentatives de Résolution : L'échec des initiatives diplomatiques
Malgré plusieurs tentatives de règlement, telles que les accords de Minsk (2014 et 2015), la situation demeure figée et sans issue.
Ces accords, bien qu’ils aient été conçus pour instaurer un cessez-le-feu et amorcer une solution politique, ont en réalité exacerbée les tensions entre l'Est et l'Ouest, tout en divisant encore davantage l'Ukraine elle-même.
Les sanctions économiques imposées par les États-Unis et l'Union européenne à la Russie, ainsi que les pressions exercées sur l'Ukraine pour parvenir à une solution politique, ont mis en lumière l'incapacité des grandes puissances à imposer un règlement durable.
L'échec des négociations a permis à la Russie de renforcer son emprise sur le Donbass et de s'opposer fermement à l'intégration de l'Ukraine à l'OTAN et à l'Union Européenne, rejetant ainsi l'élargissement de l'Occident à ses frontières.
L'Ukraine, quant à elle, se trouve prise en étau entre un Ouest résolument pro-européen et un Est prorusse, ce qui accentue les fractures internes du pays et déstabilise profondément sa structure politique et sociale. L'échec de la diplomatie a ainsi révélé la profonde fracture qui déchire le pays et son incapacité à dépasser ses divisions internes.
Répercussions géopolitiques : La mutation du paysage mondial
Les répercussions de la guerre en Ukraine vont bien au-delà de ses frontières et ont des implications majeures pour l'ordre mondial.
En ravivant les tensions d'un monde bipolaire à la guerre froide, la crise ukrainienne a ouvert une nouvelle phase de confrontation entre la Russie et l'Occident. Les sanctions économiques imposées à la Russie ont montré leurs limites, n'affectant que marginalement les choix politiques de Moscou, tout en renforçant sa posture défiant l'ordre mondial établi.
En revanche, la guerre a permis à la Russie de se réorganiser stratégiquement et de renforcer ses liens avec des puissances émergentes, comme la Chine, consolidant ainsi une alliance qui pourrait redéfinir l'équilibre mondial dans les années à venir.
La réorganisation des rapports de sécurité en Europe de l'Est s'est traduite par une augmentation des dépenses militaires et une coopération accrue au sein de l'OTAN, entraînant un redéploiement stratégique de l'Alliance. Cette évolution s'accompagne de nouveaux « conflits gelés » en Moldavie, en Géorgie et ailleurs, redéfinissant le paysage géopolitique de l'ex-Union Soviétique.
Conclusion : L'Ukraine, symbole d'un ordre mondial en pleine transformation
La crise ukrainienne, épicentre de tensions géopolitiques mondiales, met en exergue l'incapacité de la communauté internationale à répondre aux défis d'un monde multipolaire en constante évolution. L'échec de la diplomatie, l'escalade des rivalités géopolitiques et l'instabilité persistante soulignent les obstacles majeurs qui se dressent sur la voie de la réorganisation de l'ordre mondial. Si la résolution du conflit ukrainien demeure incertaine, il est évident que ses conséquences redéfiniront durablement les rapports de force internationaux pour les décennies à venir.
Cette situation met en lumière la nécessité impérieuse pour les puissances européennes de repenser leur position et leur rôle sur la scène internationale. L'Union européenne, malgré ses divisions internes et la montée en puissance d'acteurs comme la Chine, est-elle en mesure de consolider sa place dans le concert des nations mondiales ? Parviendra-t-elle à surmonter ses désaccords internes pour affirmer une politique étrangère et de défense commune, ou se retrouvera-t-elle marginalisée dans un monde de plus en plus polarisé où les rapports de force redéfinissent sans cesse les règles du jeu ?
Dans un contexte international multipolaire et de plus en plus instable, marqué par des tensions géopolitiques croissantes et une remise en question des fondements de l'ordre mondial traditionnel, l'Europe se trouve à un carrefour stratégique.
Malgré ses divergences internes, l'Union européenne possède un potentiel indéniable pour redéfinir ses relations internationales et renforcer sa coopération interne, si elle parvient à transcender ses différences.
L'Europe peut-elle réellement prendre l'initiative de renforcer son autonomie stratégique, notamment en matière de défense, de technologie et de gestion des crises, tout en réduisant sa dépendance vis-à-vis des États-Unis ? Peut-elle surmonter des enjeux complexes, tels que la politique migratoire, la souveraineté nationale et les tensions économiques internes, pour s'unir autour d'une politique étrangère cohérente ?
Dans le même temps, la montée en puissance de l'Asie, et en particulier de la Chine, associée à l'incertitude quant à l'engagement des États-Unis sous certaines administrations, impose une réflexion sur l'impératif d'une recomposition européenne.
Cette dynamique sera-t-elle suffisamment solide pour surmonter les obstacles géopolitiques internes et externes, ou l'Europe risque-t-elle de se retrouver marginalisée dans un monde de plus en plus divisé ?
En définitive, bien que l'Union européenne dispose des ressources et du potentiel nécessaires pour redéfinir son rôle sur la scène internationale, elle se trouve confrontée à des défis d'une ampleur considérable. Les divergences internes, les questions de souveraineté nationale et l'ascension d'autres puissances mondiales comme la Chine compliquent sérieusement toute tentative d'unité. La réduction de la dépendance aux États-Unis et la construction d'une véritable autonomie stratégique soulèvent de nombreuses interrogations quant à la capacité de l'Europe à évoluer de manière cohérente face aux menaces globales.
L'Europe, bien qu'elle soit en mesure de renforcer son influence sur la scène mondiale, devra surmonter des obstacles redoutables pour parvenir à une coopération interne solide et à une stratégie internationale cohérente. Pour devenir un acteur véritablement clé, elle devra surmonter ses fractures internes et faire preuve d'une volonté politique commune, une condition indispensable mais encore fragile à réaliser.
Le cas de la crise ukrainienne offre au continent africain de nombreuses leçons essentielles qu’il peut tirer pour renforcer sa position dans un monde géopolitique de plus en plus complexe.
Tout d’abord, la situation actuelle met en évidence l’importance capitale de l’unité et de la solidarité régionale. Dans un monde multipolaire, la force d’un groupe d’États unis par des objectifs communs est incontestable. L’Ukraine, bien qu’elle se trouve au centre des tensions internationales, incarne cette nécessité d'une alliance solide face à des crises mondiales. L'Afrique, en tant que continent riche de diversité, doit poursuivre ses efforts d'intégration régionale à travers des organisations comme l’Union africaine ou les communautés économiques régionales. En renforçant la coopération intra-africaine, le continent peut jouer un rôle plus influent dans la définition des relations mondiales.
Une autre leçon importante de la crise ukrainienne concerne la nécessité de diversifier ses partenariats stratégiques. La guerre en Ukraine a montré à quel point certains pays peuvent se retrouver dépendants d’un nombre restreint de partenaires géopolitiques, une vulnérabilité que l'Afrique ne peut se permettre. En diversifiant ses relations avec des puissances émergentes telles que la Chine, la Russie ou l’Inde, tout en maintenant des liens avec les États-Unis et l’Europe, l'Afrique peut préserver son autonomie et éviter d’être subordonnée à un seul acteur majeur. Cette diversification géopolitique est un levier pour garantir une influence plus équilibrée dans le concert des nations.
La crise a également mis en lumière l’importance de la gestion des ressources naturelles et énergétiques, un domaine où l'Afrique dispose d'un potentiel inestimable. La dépendance des pays européens aux importations d’énergie a montré la fragilité de systèmes énergétiques trop centralisés et vulnérables aux conflits. Dans ce contexte, l'Afrique, riche en ressources naturelles, doit impérativement développer ses infrastructures énergétiques internes, promouvoir les énergies renouvelables et améliorer sa gestion des ressources naturelles pour renforcer son indépendance et assurer une résilience face aux crises mondiales. Cela passe par une gestion plus durable de ces ressources, mais aussi par une plus grande intégration énergétique au sein du continent.
Parallèlement, la crise ukrainienne met en évidence l'importance d'une diplomatie proactive et indépendante. L'Afrique doit renforcer son rôle sur la scène internationale en devenant un acteur diplomatique plus actif, capable de défendre ses propres intérêts. Cela implique la capacité à s'engager dans des négociations mondiales tout en préservant ses priorités, telles que le développement économique, la sécurité et la lutte contre les inégalités mondiales. La crise en Ukraine a montré qu’un continent peut se retrouver marginalisé si ses voix ne sont pas suffisamment fortes dans les grandes discussions internationales. L'Afrique doit donc mettre en place des mécanismes pour affirmer sa diplomatie et sa souveraineté face aux puissances mondiales.
L’Afrique pourrait également tirer des enseignements sur la gestion des conflits internes. La guerre en Ukraine a mis en exergue l'impact dévastateur des conflits internes non résolus, mais aussi des ingérences extérieures. Pour l'Afrique, cela souligne l'importance de trouver des solutions pacifiques et diplomatiques aux conflits internes, plutôt que de se laisser déstabiliser par des tensions politiques. Le renforcement des institutions de gouvernance, la promotion de la réconciliation nationale et l’établissement de processus de paix durables sont essentiels pour éviter l’escalade des conflits et garantir la stabilité régionale.
Un autre aspect fondamental est la prise de conscience de la vulnérabilité face aux dynamiques mondiales. La guerre en Ukraine a démontré que les crises géopolitiques peuvent rapidement affecter tous les continents, y compris l'Afrique, notamment en termes d’augmentation des prix des matières premières, de perturbation des chaînes d'approvisionnement ou d’instabilité alimentaire. L'Afrique doit être prête à anticiper ces effets et à mettre en place des stratégies de résilience, notamment en matière de sécurité alimentaire et d'indépendance économique. Cela nécessite une diversification de ses économies et le renforcement de ses infrastructures locales.
Enfin, l'une des leçons majeures que l’Afrique peut tirer de la crise ukrainienne est la nécessité d’une vision commune pour son avenir face aux bouleversements mondiaux. Le continent doit se doter d’une stratégie géopolitique claire et cohérente qui repose sur des principes de coopération, de souveraineté et de solidarité intra-africaine. Cela passe par une volonté politique forte de surmonter les défis mondiaux, qu’il s’agisse du changement climatique, des migrations ou de la sécurité mondiale. Pour que l’Afrique puisse véritablement jouer un rôle clé sur la scène internationale, elle devra dépasser ses divisions internes et adopter une vision partagée de son développement et de son influence dans le monde.
En somme, la crise ukrainienne offre à l'Afrique une occasion unique de réfléchir à son rôle dans un monde en constante évolution. Si elle réussit à renforcer son unité interne, à diversifier ses partenariats, à gérer ses ressources de manière durable et à affirmer sa diplomatie, elle pourra non seulement préserver sa souveraineté, mais aussi s’imposer comme un acteur incontournable dans la réorganisation de l’ordre mondial à venir.
LA FONCTION PUBLIQUE EN ÉBULLITION
Pendant que les licenciements tous azimuts alimentent le débat public, les nouveaux dirigeants recrutent leurs militants sans grand bruit, malgré la situation difficile des finances publiques
Les alternances sont généralement synonymes d'espoir. Celle de 2024 a fini de plonger des milliers de travailleurs dans une grosse désillusion. Lors de la rencontre tripartite gouvernement, syndicats et patronat, la semaine dernière, les secrétaires généraux des différentes centrales syndicales s'étaient insurgés contre cette pratique. D'habitude, regrettait Cheikh Diop de la CNTS/FC, les Sénégalais se pressaient d'aller dans l'Administration, en particulier pour la sécurité et la stabilité que cela offrait. “C'est dans le privé que nous étions confrontés à des problèmes de licenciement, de violation des droits des travailleurs... Aujourd'hui, on a l'impression que la tendance s'est renversée. Il y a énormément de licenciements et ce n'est pas acceptable”, soulignait le syndicaliste, non sans rappeler que le mouvement syndical usera de la revendication pour faire face.
À ceux qui indexent leur bonne foi et la motivation de la levée de boucliers dans les différentes organisations, il prévient et avertit de manière ferme : “Les responsables syndicaux du Sénégal, j'allais dire les syndicalistes du monde, ont choisi un combat : le combat du progrès social. Le mouvement syndical n'utilisera comme arme que la revendication, parce que nous sommes convaincus que la revendication est un facteur de progrès social. Nous sommes dans la revendication, nous ne sommes dans rien d'autre. Considérez que même si on ne se comprend pas, nous ne sommes que dans la revendication”, répétait-il s'adressant au Premier ministre.
Dans son intervention, le chef du gouvernement a averti sur le caractère clientéliste de ces recrutements concernés par les plans sociaux. Pour lui, il y a des gens qui ont été recrutés alors que ça ne correspond à aucun besoin. “La Fonction publique n'est pas une crèche pour caser la clientèle politique. Nous aussi nous avons nos militants. Si chaque pouvoir qui arrive crée des postes sans aucun besoin, juste pour caser la clientèle, on ne va pas en sortir. Un État responsable doit pouvoir l'évaluer et ça, on l'assume”, fulminait-il face aux syndicalistes qui semblent en faire une condition centrale dans les futures négociations, estimant que l'État, à travers ses démembrements, a procédé à ces violations en toute violation de la législation sociale.
Mody Guiro : “On ne défend pas des bras cassés ou des gens qui sont chez eux et qui ne travaillent pas.”
Interpellé à la fin de la rencontre par ‘’EnQuête’’ sur les propos du Premier ministre, le secrétaire général de la CNTS avait préféré surtout mettre en évidence la disponibilité à dialoguer dont il a fait montre. Sur les recrutements politiques, il avait tenu à réagir de manière ferme. Pour lui, il n'a jamais été question, pour les syndicalistes, de défendre des gens qui sont payés à ne rien faire. “Je le dis de manière claire et nette : on ne défend pas des bras cassés ou des gens qui sont chez eux et qui ne travaillent pas ; ce n'est pas notre logique. Ce que nous voulons, c'est que ces travailleurs qui ont bénéficié de contrats en bonne et due forme, qui sont dans les entreprises que leurs droits soient respectés comme cela s'est toujours passé”, s'était-il défendu.
À Sonko qui mettait en garde contre les pressions, il disait : “Les revendications vont continuer d'exister tant qu'il y aura un gouvernement et un patronat. Ce que nous voulons, c'est une écoute attentive de nos préoccupations. Nous ne demandons pas l'impossible. Si le dialogue s'établit sur la base de relations de confiance basées sur la transparence et la justice sociale, il n'y aura aucun problème. En tant que Sénégalais et en tant que partenaires sociaux, nous saurons assumer nos responsabilités, parce que nous sommes aussi des responsables.”
Mais ce qui fait le plus mal chez certains travailleurs licenciés, c'est qu'au moment où des Sénégalais sont limogés à gauche et à droite en raison de leur supposée appartenance politique, d'autres sont en train d'être recrutés un peu partout.
Ainsi, ‘’EnQuête’’ a appris de source sûre que dans de nombreuses structures concernées par ces licenciements, les recrutements continuent, malgré la situation difficile des finances publiques. On peut en citer le Port autonome de Dakar où Waly Diouf Bodian procède à des recrutements de profils qui n'ont d'autres mérites que d'appartenir au parti Pastef ; l'AIBD SA qui menace de licencier plus de 500 travailleurs alors qu'au même moment, Cheikh Bamba Dièye recrute de nouveaux agents. La liste est loin d'être exhaustive.
Des directions licencient le jour et recrutent la nuit des agents issus de leur famille politique
Tout le monde peut se rappeler d'ailleurs la gaffe du ministre de la Santé et de l'Action sociale qui avait clairement montré sa préférence pour les gens de Pastef dans les recrutements de son département. “... Mon staff m'est témoin : je fais la part belle aux militants du parti. Quand je reçois un CV, je regarde d’abord si le demandeur d'emploi est un membre ou pas du Pastef, car ma priorité est pour ceux qui sont du Pastef”, assumait-il sans ambages dans une rencontre avec ses militants. Acculé et critiqué de toutes parts, il avait essayé de se rattraper en s'enfonçant. À son avis, “à compétences égales” entre deux candidats, c'est tout à fait normal de privilégier le membre du parti. “Je ne pense pas que cela soit un délit de promouvoir un cadre de Pastef qui est aussi un Sénégalais bien méritant”, ajoutait-il, essayant de montrer que la compétence prime dans toutes les nominations.
Le minimum syndical face à un gouvernement austère
Au-delà des licenciements, les syndicalistes demandent aussi que cessent toutes formes d'injustice. C'est le souhait, en tout cas, formulé par le responsable de la CSA Elimane Diouf. En sus de la question des licenciements abusifs, il invite l'État à prendre les dispositions idoines pour aider les secteurs en difficulté à sortir du gouffre. Monsieur Diouf est revenu sur les maux qui gangrènent des secteurs comme les BTP, la presse, avec des milliers de travailleurs qui sont menacés.
Il s'est dit, en revanche, rassuré par le discours du PM. “Le discours peut être apaisant par rapport à ce qu'on avait l'habitude d'entendre de lui. Il a montré l'ouverture du gouvernement à dialoguer et à trouver des solutions. S'il y a des questions sur lesquelles nous ne nous entendons pas, on constatera le désaccord et chacun prendra ses responsabilités”, avait-il annoncé.
Une chose est sûre : pour les prochains mois, voire les années à venir, les organisations syndicales devront plus s'employer à préserver des acquis qu'à se battre pour l'amélioration des conditions des travailleurs. Ce qui constituerait un minimum syndical face à un État en ajustement structurel. Cheikh Diop le constate avec une belle formule. “Nous ne demandons pas à notre père une maison aux Almadies. Nous lui demandons d'aider à atteindre notre maison de banlieue qui prend feu. La situation du pays, nous en sommes conscients, mais nous voudrions aussi que la situation des travailleurs soit parmi les priorités”, disait-il.
Encore que même là, c'est trop demander. D'après le PM, là, c'est tout le quartier qui est en train de prendre feu et que le père ne saurait s'occuper d'une seule maison. “Ce n'est pas la maison qui brûle, c'est tout le quartier. Vous ne pouvez donc vous occuper que de votre maison en oubliant le reste. Cette conception de moi et de ma maison, il faut qu'on travaille à la dépasser”, rétorque-t-il au syndicaliste.
TROIS ANS DE SANG ET DE LARMES
Ils étaient mécaniciens, ouvriers, étudiants ou élèves et la plupart avaient moins de 30 ans. Entre mars 2021 et février 2024, ils sont 65 à avoir perdu la vie lors des manifestations qui ont secoué le Sénégal, selon un nouveau décompte minutieux
(SenePlus) - Le collectif CartograFreeSenegal, en collaboration avec Amnesty International, a publié mardi un rapport détaillé établissant à 65 le nombre de personnes tuées lors des violences politiques au Sénégal entre mars 2021 et février 2024. Cette initiative citoyenne lancée en juin 2023 apporte une clarification importante sur le bilan humain de cette période troublée.
Selon le communiqué du collectif cité par l'AFP, « 65 morts ont été recensés, dont 51 tués par balles (soit 81% du total) ». Le document précise que « l'âge moyen des victimes est de 26 ans, la plus jeune ayant 14 ans et la plus âgée 53 ans. Près de la moitié des victimes étaient des ouvriers ou des mécaniciens et un quart étaient élèves ou étudiants ».
Cette publication coïncide avec l'anniversaire du décès de la première victime, un étudiant de 20 ans tué le 4 mars 2021 à Bignona, dans le sud du pays. La contestation qui a mené à ces violences était dirigée par Ousmane Sonko, alors figure de l'opposition et aujourd'hui Premier ministre, contre le président Macky Sall qui a dirigé le pays de 2012 à 2024.
L'AFP rapporte que les précédentes estimations fournies par diverses ONG mentionnaient « des dizaines de morts, sans plus de précisions ». La ministre sénégalaise de la famille et des solidarités, Maïmouna Dièye, avait quant à elle avancé début février le chiffre de 79 victimes. À cette occasion, le gouvernement a annoncé son intention d'accorder 10 millions de francs CFA (environ 15 000 euros) aux familles endeuillées.
Le collectif CartograFreeSenegal explique avoir établi « un lien sûr et direct avec les familles des victimes afin d'authentifier chaque décès ». La méthodologie employée a été particulièrement minutieuse : « Pour chaque cas, au moins un journaliste a été chargé de la documentation, examinant certificats d'autopsie, photos et vidéos, ainsi que témoignages des proches, des témoins oculaires et du personnel médical ».
De plus, « un maillage complet du territoire national a été réalisé » pour documenter ces événements durant lesquels « des dizaines d'autres citoyens ont été tués par les forces de défense et de sécurité », indique le collectif selon l'AFP. L'organisation affirme se tenir « aux côtés des familles endeuillées qui attendent toujours justice ».
Le contexte politique national a considérablement évolué depuis ces événements. Ousmane Sonko, aujourd'hui Premier ministre, a annoncé le 27 décembre dernier que son gouvernement déposerait un projet pour abroger la loi d'amnistie couvrant ces violences. Cette loi avait été initiée par l'ex-président Macky Sall avant l'élection présidentielle qui a conduit fin mars 2024 à la victoire de Bassirou Diomaye Faye.
UNE NOUVELLE ÉTAPE DANS LA LA TRAQUE JUDICIAIRE DE MACKY SALL ?
Une intercommission de l'Assemblée nationale a examiné lundi 3 mars un projet de loi autorisant la ratification d'une convention de transfert de détenus avec le Royaume chérifien, où l'ancien chef d'État a trouvé refuge
(SenePlus) - L'Assemblée nationale a entamé lundi 3 mars l'examen d'un projet de loi autorisant le président de la République à ratifier une convention de transfert de détenus avec le Royaume du Maroc. Cette démarche intervient précisément au moment où le gouvernement a annoncé son intention d'engager des poursuites judiciaires contre l'ancien président Macky Sall, actuellement installé au Maroc. Le calendrier législatif s'accélère puisque ce projet de loi devrait être soumis au vote des députés en séance plénière dès le 10 mars prochain.
La convention entre le Sénégal et le Maroc remonte à 2004 mais n'a jamais été ratifiée par Dakar. Son mécanisme, tel que décrit par RFI, permettrait à "une personne condamnée dans l'un des deux pays de purger sa peine dans son pays d'origine, tout en bénéficiant d'une aide consulaire et humanitaire."
Si un accord d'extradition existe déjà entre les deux pays, cette convention supplémentaire renforcerait l'arsenal juridique à disposition des autorités sénégalaises. Un observateur cité par RFI explique qu'en "dépoussiérant cette convention, les autorités renforcent leurs garanties de pouvoir extrader l'ancien président s'il est un jour poursuivi et condamné."
Le gouvernement, à travers plusieurs déclarations officielles, a clairement exprimé son intention de traduire en justice Macky Sall. Les autorités l'accusent de "graves irrégularités dans la gestion des finances publiques pendant ses mandats, notamment la falsification des données économiques."
La tension entre le nouveau pouvoir et l'ancien président a atteint un nouveau palier vendredi dernier lorsque le porte-parole du gouvernement a qualifié le précédesseur de Bassirpu Diomaye Faye de "chef de gang", une déclaration qui a suscité l'indignation dans le camp de l'ancien chef d'État.
En décembre dernier, une haute cour de justice a été rétablie spécifiquement pour pouvoir juger d'anciens présidents. Cette juridiction exceptionnelle constitue un préalable indispensable aux éventuelles poursuites contre Macky Sall.
UNE PRÉTENDUE FAVEUR QUI CRÉE L'INÉGALITÉ
Le Collectif des féministes du Sénégal s'insurge contre la permission accordée aux femmes de quitter leur poste à 15h pendant le Ramadan. Il dénonce une mesure qui, sous apparence de bienveillance, instaurent des discriminations
Le Collectif des féministes du Sénégal dénonce dans le communiqué ci-après, les notes de service permettant aux seules femmes de quitter leur poste à 15h pendant le Ramadan au sein de plusieurs administrations publiques. Il s'agit selon lui, de directives qui sous apparence de bienveillance religieuse, instaurent des discriminations multiples contraires aux principes constitutionnels d'égalité et de laïcité de la République du Sénégal. Face à cette atteinte aux droits fondamentaux, le Collectif appelle à une mobilisation immédiate pour faire respecter l'égalité entre tous les citoyens, sans distinction de genre ou de confession.
"Lii jubul jubentilen ko !
Nous avons pris connaissance, avec stupeur, des notes de service émanant des directions de certains services publics (le Port autonome, la Poste, etc). Il s’agit de notes dans lesquelles le personnel féminin est autorisé à partir à 15h pour cause de Ramadan.
Ces notes de service posent problèmes car elles sont constitutives de diverses discriminations. Au premier rang desquels on note des discriminations entre les agents hommes et les agents femmes des services publics. De surcroit, elles instaurent des discriminations entre hommes musulmans et femmes musulmanes contraires également aux principes islamiques (les musulmanes et les musulmans étant égaux devant leurs devoirs de respect d’un des piliers de l’Islam). S’y rajoutent des discriminations entre personnes de confession musulmanes et personnes d’autres confessions. Enfin elles induisent des discriminations entre agents du secteur public et professionnels du secteur privé.
En l’espèce, ces notes défient le principe de respect des libertés fondamentales et des droits des citoyens qui sont au fondement de la société sénégalaise. Elles défient également la Constitution du Sénégal qui proclame le rejet et l’élimination, sous toutes leurs formes, de l’injustice, des inégalités et des discriminations. Au surplus, ces notes portent atteinte au principe de l’article premier de ladite Constitution qui énonce : « La République du Sénégal est laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction d’origine, de race, de sexe, de religion. Elle respecte toutes les croyances. »
Tous les agents des services publics sont fondés à agir en attaquant ces notes par des recours en excès de pouvoir. Elles ne sauraient prospérer et porter atteinte à leurs droits et encore moins au principe d’égalité des citoyennes et des citoyens sénégalais consacré par notre Constitution commune.
Bon Ramadan, bon carême, bons hommages aux ancêtres ou juste bonne journée !
Bien cordialement.
Mbooloo wu jigéenaan yi"
MACKY AMAR ET SES CO-PREVENUS CONDAMNES DE 2 ANS A UN MOIS FERME
L’ombre de la drogue plane à nouveau sur la famille Amar. Cette fois-ci, c’est Macky Amar, fils du défunt homme d’affaires Ameth Amar, et ses amis, qui ont comparu à la barre du TGI de Dakar.
Les nommés Mouhamadou Macky El Bachir, fils du défunt homme d’affaire Ameth Amar, âgé de 27 ans, Aminata Seck, âgée de 33 ans, commerçante domiciliée aux Mamelles Mamadou Lamine Diémé, âgé de 45 ans, chauffeur de Taxi ont comparu, hier, à l’audience du Tribunal de Grande Instance de Dakar. Ils répondaient des faits d’offre ou cession de drogue.
L’ombre de la drogue plane à nouveau sur la famille Amar. Cette fois-ci, c’est Macky Amar, fils du défunt homme d’affaires Ameth Amar, et ses amis, qui ont comparu à la barre du TGI de Dakar.
Tout a commencé le 16 février 2024 lorsqu’Aminata Seck a été arrêtée après une étroite surveillance policière. Lors d’une fouille corporelle, les limiers de l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS) découvrent de la drogue sur elle. Ce jour-là, les éléments de la division opérationnelle de l’OCRTIS ont interpellé trois individus dans un hôtel de la place avec quatre bonbonnes de protoxyde d’azote et un gramme de haschich. « J’ai apporté la drogue pour ma consommation personnelle. Je m’engage à ne plus toucher à tout ce qui est lié à la drogue. Je demande pardon. Je suis rentrée le 24 février. J’ai été arrêtée le 16 février », a soutenu Aminata Seck à la barre à l’absence de son co-prévenu Macky Amar.
D’aprèsle ministère public, il ressort de la procédure que c’est au cours d’un contrôle au niveau de l’hôtel Terrou-Bi que la dame Aminata Seck a été retrouvée avec deux bonbonnes de protoxyde d’azote. Les enquêteurs se sont ainsi déplacés pour interpeller Mouhamadou Macky El Bachir Amar qui a avoué que la drogue était destinée à sa consommation personnelle. Mamadou Lamine Diémé dit avoir acquis les bonbonnes de protoxyde d’azote auprès d’un certain Aziz à 40.000 francs avant de les revendre à Aminata à 45.0000 francs. En ce qui concerne le haschich, il achète le gramme à 10 mille francs, avant de le céder à 15 mille francs. Deux autres bonbonnes de protoxyde d’azote ont été retrouvées dans son véhicule. Il est constant qu’Aminata a acquis la drogue auprès de Mamadou Lamine Diémé. C’est après la livraison qu’ils ont été tous arrêtés. Tous les éléments du dossier militent en faveur de la culpabilité de Mamadou Lamine Diémé en ce qui concerne l’offre ou cession de drogue. Le Ministère Public a requis deux ans de prison ferme à son encontre. Il a demandé de requalifier les faits reprochés à Aminata Seck en détention et usage de drogue. De même que pour Mouhamadou Macky El Bachir Amar, retrouvé avec 0,5 gramme de haschich. Le parquet a requis un mois ferme et une amende de 100 mille francs contre Aminata Seck et Macky Amar..
Quant aux conseils de la défense, Me Ibrahima Gueye, il a plaidé qu’il n’est nullement question de facilitation pour Aminata Seck en précisant que le protoxyde d’azote n’est pas référencé au niveau du tableau des drogues. Me Guèye a demandé au tribunal d’accorder la dispense de peine à sa cliente relativement aux 0,5 grammes de haschich qu’elle détenait. L’avocat a sollicité la restitution de ses effets qui ont été scellés (passeport, deux cartes bancaires, Iphone 15, 90 euros...). Selon ses conseils, la demande de restitution est fondée car les biens n’ont pas une origine frauduleuse.
Selon Me Gueye, elle a détenu la drogue pour son usage personnel. En ce qui concerne les bonbonnes de protoxyde d’azote, l’avocat de la défense estime qu’elles ne rentrent pas dans la catégorie des drogues. Jugeant que sa cliente est une délinquante primaire, une fille extrêmement dynamique qui n’est venue au Sénégal que pour un petit moment. « Elle est installée au Maroc. En ce qui concerne le protoxyde d’azote, aucun élément légal ne permet de les considérer comme de la drogue. C’est un chauffeur de taxi qui a connu une dame qui s’active dans l’événementiel. A chaque fois que la dame vient à Dakar, elle l’appelle pour s’approvisionner en drogue. Permettre à une dame de se procurer 1 gramme de haschich ne peut pas être considéré comme une activité d’offre ou cession de drogue”, a soutenu Me Mbaye, le conseil du chauffeur de taxi, Mamadou Lamine Diémé.
Rendant son délibéré, le tribunal a condamné Mamadou Lamine Diémé à deux ans ferme et 100.000 francs d’amende. Un mois ferme et 100 mille francs d’amende pour Aminata et Mouhamadou Macky El Bachir Amar tout en ordonnant la restitution de leurs biens saisis.
DIOMAYE MIS À L’ÉPREUVE PAR LE PHÉNOMÈNE DU VOL DE BÉTAIL
Ce problème sape les fondements d'un secteur représente 4% du PIB national. Les pertes annuelles atteignent le chiffre vertigineux de 3,2 millions de dollars, soit 2 milliards de FCFA, malgré l'arsenal juridique mis en place sous Macky
Les fermes engagements pris par le nouveau président de la République, Bassirou Diomaye Faye, pourront-ils endiguer le vol de bétail au Sénégal ? L’ancien régime avait initié plusieurs politiques dont la criminalisation du vol de bétail, ce fléau qui continue non seulement de saper les fondements de l’élevage au Sénégal, mais encore d’appauvrir les populations surtout en zone rurale et périurbaine. Faute d’une application concrète, les textes de lois n’ont pas réglé la situation.
Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), au Sénégal, l’élevage contribue à hauteur de 4% du Produit intérieur brut (PIB) national et 22% du PIB du Secteur primaire avec des effectifs, en 2023, estimés à plus de 4,5 millions de bovins, plus de 9,8 millions d’ovins, environ 6 millions de caprins, 1,6 million d’équidés et 946.543 porcins. L’élevage est pratiqué par environ 800.000 ménages et plus de 1,3 million d’individus, d’après la FAO. En dépit de son importance socio-économique, il fait face à des contraintes et défis majeurs dont le vol de bétail qui constitue un fléau majeur dans la sous-région. Les pertes annuelles sont estimées à 3,2 millions USD, soit 2 milliards FCFA par an. Présidant la 9ème édition de la Journée nationale de l’Élevage, placée sous le thème : «La valorisation des produits d’origine animale : un stimulateur pour la souveraineté alimentaire du Sénégal», le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a donné des instructions pour que le problème du vol de bétail, un fléau qui continue d’appauvrir les populations surtout en zone rurale et périurbaine, soit pris au sérieux, annonçant d’ailleurs des concertations nationales avec les acteurs pour «s’accorder sur une feuille de route consensuelle qui tiendra compte de la dimension holistique de la lutte contre ce désastre».
Fermeté du président Diomaye Faye sur la lutte contre le vol de bétail, avec trois sorties en deux semaines environ
Bassirou Diomaye Faye en est à sa deuxième sortie sur la question, en quelques semaines. Déjà, en Conseil des ministres du 12 février 2025, après avoir salué la contribution des éleveurs dans l’atteinte de la souveraineté alimentaire, il a rappelé au «gouvernement l’urgence de veiller à l’application effective et intégrale des dispositions du Code pastoral, en vue d’asseoir une meilleure évolution du secteur de l’élevage dans l’écosystème du secteur primaire et dans la richesse nationale». Sur ce, il avait souligné, entre autres, «l’impératif d’accentuer, sur le terrain, les dispositifs préventifs et coercitifs de lutte contre le vol de bétail». Également, en Conseil des ministres du 26 février 2025, soit cinq jours seulement avoir présidé la Journée nationale de l’élevage à Kaolack, le samedi 22 février, Bassirou Diomaye Faye a rappelé au Premier ministre, Ousmane Sonko, l’urgence de tenir, avec toutes les parties prenantes, des concertations nationales devant aboutir à des solutions opérationnelles. Mieux, il lui a donné instruction «de veiller à la finalisation, avant fin juin 2025, de tous les textes d’application du Code pastoral, en cohérence avec l’évaluation et l’actualisation de la loi d’orientation agro-sylvo-pastorale». Il a invité, en outre, le Gouvernement «à finaliser les études relatives au foncier pastoral, à renforcer les politiques d’amélioration génétique du cheptel et à optimiser les financements du secteur en impliquant les éleveurs, les opérateurs et les coopératives».
Macky Sall et le durcissement de la loi avec la révision du Code pénal faisant du vol de bétail, une circonstance aggravante
Sous l’ancien président de la République Macky Sall, des mesures ont été prises. La lutte contre le vol de bétail a amené le législateur sénégalais à apporter une réponse à la mesure du fléau, en durcissant la répression, à travers la loi n°2014-27 du 03 novembre 2014 modifiant la loi n°65-60 du 21 juillet 1965 portant Code pénal. L’article 368 du Code pénal a été réaménagé par l’introduction d’un alinéa 3 nouveau qui fait du vol de bétail, une circonstance aggravante. Cette disposition prévoit une peine d’emprisonnement de cinq (05) à dix (10) ans «si le vol portant sur du bétail a été commis au préjudice d’une personne qui tire de l’exploitation dudit bétail l’essentiel de ses revenus ou qui fait de son élevage son activité principale». La loi n°2017-22 du 22 mai 2017 modifiant la loi n°65-60 du 21 juillet 1965 portant Code pénal, étend le champ d’application de la répression, au-delà de ce qui a été prévu par celle de 2014. Désormais, la criminalisation va au-delà de dérober un troupeau appartenant à des éleveurs. L’Assemblée nationale a adopté, en sa séance du vendredi 12 mai 2017, la loi °65-60 du 21 juillet 1965 portant Code pénal en modifiant les dispositions de l’article 368. Ainsi, est punie d’un emprisonnement de cinq ans à dix ans et d’une amende de 50.000 à 500.000 francs, toute personne coupable de vol ou de tentative de vol commis s’il fait usage d’effraction, d’escalade, de sape ou de fausses clés, le vol est commis sur les chemins publics ou dans un moyen de transport en commun ou dans l’enceinte d’une gare, d’un port ou d’un aéroport, entre autres. Bref, la loi sur le vol de bétail exclut le «sursis» et élève la peine d’amende jusqu’au quintuple de la valeur du bétail sur lequel porte le vol et fixe un plancher d’amende de cinq cent mille (500.000) francs, y compris en cas de tentative. En décembre 2023, l’Assemblée nationale a aussi adopté la loi portant Code pastoral. Le but visé à travers cette loi est d’encadrer le pastoralisme et de favoriser la création d’un environnement favorable au développement durable des systèmes d’élevage sur l’étendue du territoire national.
El Hadji Aboubacar Biteye, président de l’association nationale de lutte contre le vol de bétail : « Associer les acteurs dans le combat »
Le président du Comité national de lutte contre le vol de bétail, El Hadji Aboubacar Bitéye, plaide pour que les acteurs soient plus associés dans les prises de décisions afin que la criminalisation du vol de bétail soit effective. «Nous avons été associés au vote de la loi sur le vol de bétail, en 2014. Sa mise en œuvre a rencontré des difficultés qui ont motivé sa réforme en 2016. On avait défini, par la suite, un programme avec l’ancien régime, sous la direction du ministre de l’Intérieur (d’alors), Abdoulaye Daouda Diallo. Malheureusement, le suivi a manqué», ditil.
Le vol de bétail a des conséquences néfastes sur les ménages en milieu rural qui s’appauvrissent davantage. Pour El Hadji Aboubacar Bitéye, il est aussi important de renforcer les Comités de vigilance, installées dans différentes communes du pays.
UN TRAFIQUANT DE DEUX HYENES ET SES COMPLICES INTERPELLES
Un présumé braconnier a été interpellé en flagrant délit de détention, mis en circulation et tentative de commercialisation de 2 hyènes originaires du Sine-Saloum
Un présumé braconnier a été interpellé en flagrant délit de détention, mis en circulation et tentative de commercialisation de 02 hyènes originaires du Sine-Saloum. Le prévenu et ses 03 présumés complices ont tous été placés en garde à vue et entendus par les services de Police et des Parcs Nationaux à Kaolack, en attendant le déferrement pour jugement au Tribunal de Grande Instance de cette localité du Centre du pays.
Un présumé trafiquant de deux (02) hyènes et ses présumés complices ont été interpellés à Kaolack, jeudi dernier. «C'est à Kaolack que le Commissariat Central a vu débarquer sur son parking, le 27 février 2025, deux (02) hyènes apeurées, en piteux état, originaires du Sine Saloum et enchaînées de la tête aux pieds (pattes) par leur geôlier.
Le présumé braconnier et trafiquant de ces 02 hyènes, a été interpellé en flagrant délit de détention, circulation et tentative de commercialisation de ces 2 animaux sauvages, en compagnie de ses 3 présumés complices, par les agents des Parcs Nationaux, appuyés d'une solide équipe de policiers de la Brigade de Recherche de la Sûreté Urbaine du commissariat et de l'appui du projet Eagle de lutte contre le trafic de faune», informe un communiqué qui précise qu’ils ont tous été placés en garde à vue et entendus par les services de Police et des Parcs Nationaux. «Ils seront sûrement présentés au parquet du Tribunal de Grande Instance de Kaolack. Ils risquent de fortes amendes et des peines de prison pour acte de braconnage dans les réserves du Sénégal ainsi que la tentative de commercialisation de ces 2 hyènes», ajoute la source.
Le document souligne l’importance «de rappeler que nul ne peut se soustraire à la loi et prélever un animal sauvage dans la nature au Sénégal, sans en obtenir au préalable les autorisations nécessaires auprès des Parcs Nationaux ou des Eaux et Forêts».