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22 novembre 2024
Société
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L'ARGENTINE NOIRE SORT DE L'OMBRE À DAKAR
À Buenos Aires, ils sont devenus invisibles. Ces descendants d'esclaves africains que l'Argentine a effacés de son récit national. Mais ces derniers jours au Sénégal, leur voix résonne enfin à l'occasion de la Biennale
À la Biennale de Dakar, Emmanuel Ntaka brise le silence. L'artiste afro-argentin, fils d'un militant anti-apartheid, fait résonner pour la première fois ses chants dans la capitale sénégalaise. Sa mission : reconnecter une communauté invisible à ses racines africaines.
Dans les rues de Buenos Aires au XIXe siècle, un habitant sur deux était noir ou métis. Aujourd'hui, le recensement n'en compte plus que 0,7%. Que sont-ils devenus ? L'exposition "Cartographie utopique", présentée dans les Parcelles Assainies de Dakar, dévoile une histoire occultée.
Des artistes brésiliens et argentins retracent l'héritage africain d'une Argentine qui s'est longtemps rêvée européenne. Une mémoire qui ressurgit, portée par Boubacar Traoré, commissaire sénégalais installé depuis 30 ans à Buenos Aires.
Un nouveau pont se construit entre les deux continents, ravivant les traces d'une diaspora qui refusent désormais l'oubli.
par Ciré Clédor Ly
BILLET POUR LA SOUVERAINETÉ
Sans une majorité très largement qualifiée, les complices intérieurs des ennemis du pays paralyseront l'action gouvernementale et créeront des troubles sociaux. Sans une Assemblée de rupture, le projet qui a coûté tant de sacrifices serait un mirage
Le Sénégal a vécu des moments difficiles et sa jeunesse, épaulée par les panafricanistes révolutionnaires, a su faire face et résister.
Comme un seul homme, le peuple sénégalais martyr a osé suivre une personne pétillante et resplendissante de jeunesse, dont le discours osé et tranchant était une invariable croisade contre l'exploitation et la domination étrangère, pour la justice sociale, pour la souveraineté et la liberté, pour la redéfinition et la réciprocité des traitements dans les relations internationales, pour l'unité africaine pressante.
Cet homme mûr nommé Ousmane a cru et misé sur son courage et sa foi ancrée dans la religion musulmane. Il a pu avec aisance se forger une redoutable armure qui devint sa carapace, la jeunesse.
Et lorsqu'on parle de jeunesse, il ne s'agit point de la seule jeunesse sénégalaise. Ousmane Sonko a pu alpaguer, séduire, rassembler et emballer toute la jeunesse africaine autour de l'idéal possible de rupture intégrale, d'indépendance réelle, de souveraineté. C'est pourquoi il est tenu de réussir.
Le défi d’Ousmane était suicidaire car les adversaires au pays n'étaient qu'une façade qui cachait des enjeux internationaux énormes, mais sans hommes capables de ce sacrifice pour un intérêt collectif, il n'y aura jamais de guide ou de timonier.
Les organisations et institutions internationales qui boudent ou menacent ont déjà pris la pleine dimension de la rupture radicale qui est déjà en œuvre et sans compromis possible.
Des élites africaines ont toujours compris que le colonisateur a toujours utilisé des Africains au prix d'avantages matériels et de privilèges éphémères de pouvoir, pour continuer la domination étrangère.
Des Sénégalais ont été activés pour saborder la lutte mais la détermination des jeunes et l'enchevêtrement des pinceaux institutionnels qui avait créé une atmosphère de sauve-qui-peut, avait permis au Sénégal de réussir une révolution finalement apaisée, mais le scorpion venimeux est toujours là d'où vigilance !
L'élection du jeune président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, est donc le résultat du sacrifice d'une jeunesse qui est restée fidèle et soudée autour de son leader Ousmane Sonko qui demeure la seule cible des déchus.
Les vautours qui faisaient l'apologie du crime, magnifiaient la violence et appelaient au meurtre d’Ousmane Sonko impunément, restent encore forts, forts de leurs fortunes illicites qui peuvent acheter les simples d'esprit ou les arrivistes, forts de leurs commanditaires étrangers qui se sont empressés de se diluer dans la masse des tueurs encagoulés qui ont battu campagne.
Désormais tout le monde est convaincu de la détermination d’Ousmane Sonko de bouleverser les données coloniales et c'est pourquoi des discours sournois sur la démocratie et la liberté d'expression pour pousser à une déstabilisation font foison mais ce n'est que l'œuvre d'une partie de l'occident qui ne rêve pas encore de vivre sans domination et sans exploitation de peuples.
Tout ce qui n'a jamais été osé depuis les pseudo-indépendances ou dans un État, a été osé depuis la première apparition du président de la République et a été toléré, avec l'espérance que ce n'étaient que des dérives excusables et conjoncturelles, mais il est désormais clair et établi, que toutes ces provocations, barbarie de campagne, insultes sans gants, ports d'armes visibles à dessein et sans autorisation, convergent sur un seul objectif de trouble pouvant justifier la liquidation physique de toutes les figures convaincues de rupture et de révolution.
Ceux qui taxent de populisme le Premier ministre sont ceux-là mêmes qui essaient de faire croire à une mésentente au sommet de l'État et titillent avec dextérité l'orgueil des uns et des autres pour faire échouer le projet qui toujours a été le ciment des deux hommes.
Il n'existe aucune divergence ou la plus petite mésintelligence intellectuelle entre le président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko.
Tout ce que le peuple doit savoir est que sans une majorité très largement qualifiée, les complices intérieurs des ennemis du pays paralyseront l'action gouvernementale et créeront des troubles sociaux.
Le peuple doit aussi savoir que toute cassure est traumatique mais la cassure qui permet de donner les moyens de sa souveraineté intégrale vaut l'endurance de toute souffrance que nécessite l'objectif poursuivi.
Le peuple doit savoir que ceux qui devront rendre des comptes de leurs gestions, de leur serment trahi, ceux qui devront justifier l'origine de leurs fortunes, des dérives autoritaires avec l'utilisation des mécanismes déviés de l'État, ceux qui ont commis des actes de banditisme d'État pour perpétuer un système; les pays et capitalistes étrangers qui perdront leurs privilèges, continueront de fragiliser le pouvoir et n'ont pas exclu de perpétuer sur la jeunesse des crimes odieux.
Le peuple doit savoir que sans institutions fortes et d'hommes courageux et vertueux, nous les Africains ne nous affranchirons jamais de certaines institutions internationales qui perpétuent la domination et une assemblée compétente et audacieuse est nécessaire pour couper les cordons avec tous les instruments de domination étrangère.
Il faudra être vigilant et éviter toute provocation à la violence la journée du 17 novembre et les jours suivants.
Il faudra s'abstenir de diffuser tout propos simplement belliqueux et tenir comme fausse nouvelle tout appel nuisible à la paix sociale.
Les commentaires insidieux et tentatives de faire naître dans les esprits une mésentente entre le président de la République et son Premier Ministre participent d'un vaste programme de déstabilisation future et ne sont que chimères et commérages.
Voter pour le Pastef c'est donner au président de la République les moyens de faire réaliser la politique pour laquelle il a été élu, et à son Premier ministre Ousmane Sonko de réaliser la politique de rupture sans compromission pour laquelle le peuple sénégalais croit en son génie et l'Afrique en sa constance.
Sans une Assemblée de rupture, le projet qui a coûté tant de sacrifices serait un mirage.
Par Mansour Gueye
LE VOTE DE RAISON ET UTILE, C'EST LE VOTE PASTEF
Les enjeux dépassent largement le simple renouvellement de l'Assemblée nationale : c'est tout un modèle de gouvernance qui est en jeu
Demain, jour d'élections législatives anticipées au Sénégal, les sénégalais sont appelés à élire les 165 députés de la 15 ème législature.
C'est un tournant décisif de la vie politique de Sénégal, depuis les indépendances.
Les 3 semaines de campagne électorale ont été rudes avec beaucoup d'invectives et de menaces qui nous ont éloignés de l'essentiel :
Quel programme politique, économique et social faut-il mettre en oeuvre au Sénégal durant les 5 prochaines années, pour mettre définitivement le pays sur la voie du développement ?
Au delà des meetings et des caravanes classiques, les spots télévisuels ont permis aux sénégalais d'avoir un aperçu sur les programmes proposés par les différents leaders et leurs colistiers.
Aujourd’hui nous sommes à l'heure du choix.
Le vote de demain dimanche 17 novembre 2024, sera crucial et determinant pour le Sénégal.
Les douze années passées avec Macky Sall ont finit par éclairer les sénégalais, des effets négatifs de l'hyper-presidentialisme.
En signant le Pacte de gouvernance démocratique proposé par Sursaut Citoyen et d'autres organisations de la société civile, le président Bassirou Diomaye Faye comme treize autres candidats sur les dix neuf qui étaient en compétition lors des dernières présidentielles, s'est engagé à appliquer les conclusions des Assises nationales du Sénégal (ANS) et celles de la Commission Nationale de Réforme des institutions (CNRI) présidées par feu Amadou Mahtar Mbow.
Demain, j'appelle les sénégalais et les sénégalaises à voter massivement pour les listes Pastef, afin de rester cohérent par rapport aux résultats des dernières élections présidentielles du 24 mars 2024.
En donnant au président Diomaye Faye, une majorité claire qui lui permetta d'appliquer sa politique et d'honorer, les engagements pris devant le peuple sénégalais.
Le Sénégal est à la croisée des chemins.
Aucun des différents régimes politiques qui se sont succédés depuis les indépendances, n'a réussi à éliminer le système de prédation des deniers publics par les tenants du pouvoir et des hauts fonctionnaires véreux.
Le président Diomaye, avec son slogan politique Jub Jubal Jubanti, nous propose de mettre de l'ordre dans tout ça.
Demain, en votant pour les listes Pastef, ayons un apriori favorable pour le président Diomaye et faisons lui confiance, pour les cinq prochaines années,
Néanmoins la prochaine législature, toutes tendances confondues, devra être vigilante et exiger du gouvernement, la prise en compte des priorités du pays qui sont :
- des réformes institutionnelles courageuses basées sur les conclusions des ANS et de la CNRI.
- une politique de développement économique ambitieuse basée sur la réappropriation de nos leviers de souveraineté ressources naturelles.
- la réforme du système éducatif en introduisant nos langues nationales et en donnant en exemple nos grands hommes et femmes qui représentent la conscience historique du Sénégal.
- la formation professionnelle et l'apprentissage pour donner à la jeunesse un métier.
- des investissements massifs dans l’agriculture, l’élevage, la pêche.
- l’amélioration du cadre de vie.
- la communication pour les changements positifs de comportement.
- la culture pour redonner confiance à notre jeunesse fascinée par l'Occident et prête à mourir dans les océans pour un eldorado incertain.
Donc pour espèrer la mise en œuvre d'un tel programme volontariste,
Votons utile, votons avec raison, votons en faveur des listes Pastef.
NON, LE SÉNÉGAL NE COMPTE PAS 50% D'ÉTRANGERS
À en croire Tahirou Sarr, la moitié de la population du pays serait étrangère. Un chiffre démenti par les données officielles qui établissent la présence étrangère à seulement 1,1%. Les experts dénoncent une 'intox' dangereuse en période électorale
(SenePlus) - D'après une enquête d'Africa Check, une récente déclaration de l'homme politique Tahirou Sarr, diffusée sur la télévision nationale RTS1 le 3 novembre 2024, s'avère totalement infondée. Le leader de la coalition "Les nationalistes, Jël liñu moom" a affirmé que "les étrangers représentent presque la moitié de la population sénégalaise".
Africa Check a vérifié cette information auprès de l'Agence nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD). Selon le cinquième Recensement général de la Population et de l'Habitat (RGPH-5) réalisé en 2023, les étrangers ne représentent que 1,1% de la population résidente du Sénégal, soit 207 791 personnes sur une population totale de 18 126 390 habitants.
Interrogé par Africa Check, Abou Ba, ingénieur statisticien démographe et chef de la division population au ministère de l'Économie, qualifie cette affirmation de "pure intox dont il faudrait particulièrement se méfier". Il confirme à la plateforme de fact-checking la fiabilité du recensement, qui a couvert "plus de 96% de la population".
Les investigations d'Africa Check révèlent, à travers le rapport du RGPH-5, la composition détaillée de cette population étrangère : les Guinéens constituent 40,3%, suivis des Maliens (14,9%), des Bissau-guinéens (4,4%), des Gambiens (3%) et des Mauritaniens (2,1%). Les ressortissants européens représentent 4%, ceux d'Asie 2,3%, d'Amérique 1% et d'Océanie 0,1%.
Dans son enquête, Africa Check a également recueilli l'avis du Professeur Mohamadou Sall, directeur de l'Institut de Formation et de Recherche en Population à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, qui qualifie l'affirmation de Tahirou Sarr de "grossière erreur".
L'investigation d'Africa Check s'est aussi intéressée aux limites potentielles du recensement. Ndatar Sène, ingénieur statisticien démographe, a expliqué à la plateforme les difficultés rencontrées pour recenser certaines catégories d'étrangers, notamment ceux sans domicile fixe ou vivant en ménages collectifs. Toutefois, il maintient que "le chiffre de l'ANSD faisant état de 207 791 étrangers est une donnée scientifique fiable".
Africa Check replace cette déclaration dans son contexte électoral, à l'approche des législatives du 17 novembre 2024, et rappelle que Tahirou Sarr a déjà fait l'objet de rappels à l'ordre du Conseil pour l'Observation des Règles d'Ethique et de Déontologie dans les médias (CORED) pour des propos jugés xénophobes.
La plateforme de fact-checking note également avoir tenté d'obtenir des précisions auprès de Tahirou Sarr sur la source de ses affirmations, mais que ses appels et messages sont restés sans réponse.
PASTEF FACE À L'HISTOIRE DES VAINQUEURS
Depuis un quart de siècle, chaque présidentielle victorieuse a été suivie d'un raz-de-marée aux législatives pour le camp des vainqueurs. De Wade à Macky, la règle n'a jamais failli, laissant présager un scrutin favorable pour les Patriotes ce 17 novembre
(SenePlus) - La victoire appelle la victoire au Sénégal, du moins quand il s'agit des législatives post-présidentielles. Une analyse de Jeune Afrique (JA) dévoile pourquoi le parti d'Ousmane Sonko peut aborder sereinement le scrutin du 17 novembre.
L'histoire électorale sénégalaise des 25 dernières années est sans appel. Comme le rappelle JA, "jamais un parti porté au pouvoir lors d'une présidentielle n'a vu son étoile pâlir à l'occasion des législatives qui ont suivi."
Les chiffres sont édifiants. En 2012, Macky Sall et sa coalition Benno Bokk Yakaar ont raflé 119 sièges sur 150 à l'Assemblée nationale. Plus tôt, en 2001, Abdoulaye Wade et sa Coalition Sopi s'étaient adjugé 89 sièges sur 120, soit près de 75% de l'hémicycle.
Une opposition en lambeaux
Le contexte actuel semble encore plus favorable pour Pastef. Selon Jeune Afrique, l'opposition se présente dans un état de grande fragilité : "reconfigurée", "morcelée" et "littéralement asphyxiée". Les chiffres de la présidentielle sont parlants : 17 candidats sur 19 n'ont totalisé que 9,93% des suffrages.
L'ancien camp présidentiel lui-même est en pleine recomposition. Le média panafricain note que "le parti de Macky Sall a troqué in extremis, à deux mois et demi du scrutin, son alliance durable avec les partis de la gauche sénégalaise contre une nouvelle avec ses anciens 'frères' libéraux."
Les défis de l'après-victoire
Malgré ces conditions favorables, des nuages pointent à l'horizon. Le magazine souligne que les électeurs de Pastef sont "frustrés de n'avoir pas encore vu le mythique 'Projet' brandi par le tandem patriote – aujourd'hui décliné sous forme de 'Vision 2050' – traduit en actes."
Plus inquiétant encore, le style de gouvernance d'Ousmane Sonko, "volontiers provocateur voire belliqueux" selon l'analyse, pourrait éroder sa popularité d'ancien opposant.
L'horizon 2027
Le véritable test pour Pastef pourrait survenir début 2027, avec les élections locales qui "marqueront la première véritable sanction de la gouvernance patriote", selon Jeune Afrique. D'ici là, une victoire aux législatives, qui pourrait aller jusqu'à "la majorité qualifiée des 3/5e" permettant de modifier la Constitution sans référendum, semble à portée de main.
Seul précédent qui pourrait tempérer cet optimisme : en juillet 2022, Macky Sall avait failli expérimenter une cohabitation inédite, passant à "deux sièges" d'une situation politique jamais vue dans l'histoire du pays.
LA CASAMANCE, CETTE HISTOIRE QUE LE SÉNÉGAL PEINE À REGARDER EN FACE
Dans un pays où 85% des citoyens ignorent la date du début du conflit, la publication d'une étude historique soulève des vagues. Entre tabou politique et amnésie collective, le plus vieux conflit d'Afrique peine à trouver sa place dans les mémoires
(SenePlus) - L'annonce par le Premier ministre Ousmane Sonko de l'interdiction d'un ouvrage historique sur la Casamance ravive un malaise profond au Sénégal. Selon une enquête de Jeune Afrique (JA), cette décision révèle la difficulté persistante du pays à aborder sereinement l'histoire de cette région.
"Nous sommes un État unitaire, du nord au sud, de l'est à l'ouest. Nous ne voulons pas d'autonomie", a martelé Ousmane Sonko lors d'un meeting électoral à Ziguinchor le 1er novembre. Dans sa ligne de mire : l'ouvrage "L'Idée de la Casamance autonome" de l'historienne française Séverine Awenengo Dalberto.
La polémique autour de ce livre, que le Premier ministre accuse de participer à un "projet de déstabilisation", met en lumière un paradoxe saisissant : ce sont d'abord les opposants au pouvoir qui ont soulevé la controverse, l'APR de Macky Sall dénonçant le "mutisme" des autorités face à sa présentation prévue à Dakar.
Le grand vide historiographique
Une étude révélatrice du laboratoire Laspad de l'université Gaston-Berger, citée par Jeune Afrique, expose l'ampleur du problème : seuls 25,6% de la production scientifique sur la Casamance est sénégalaise. Plus troublant encore, 85% des Sénégalais ignorent la date exacte du début du conflit, et 65% ne savent pas ce que signifie le sigle MFDC.
"L'histoire de ce conflit n'est enseignée ni au primaire ni au secondaire, et à l'université encore moins, ce qui est non seulement surprenant mais troublant", soulignent les chercheurs Mame Penda Ba et Rachid Id Yassine dans leur étude.
La tension est palpable lorsqu'il s'agit d'évoquer le sujet. "Si l'initiative venait d'un Sénégalais, cela pourrait aller. Mais ce n'est pas aux Français de venir nous parler de la Casamance", confie à Jeune Afrique un proche du Premier ministre, seul membre du parti au pouvoir ayant accepté de s'exprimer sur la question.
Pour l'historien Nouha Cissé, cité par le magazine, le "déficit de production" sur l'histoire de la région n'est "pas forcément imputable à l'État". Il pointe la responsabilité des Casamançais eux-mêmes : "On se plaint d'une situation dont on est responsable, parce qu'on ne s'est pas intéressé à notre propre histoire."
Les enjeux politiques actuels
À la veille des législatives anticipées du 17 novembre, la position d'Ousmane Sonko prend une dimension particulière. "Je comprends Ousmane Sonko. Après des années à se faire taxer de rebelle, à être accusé d'avoir des accointances avec le MFDC, ce livre était du pain béni pour se démarquer de la rébellion", analyse un acteur politique de Ziguinchor cité par Jeune Afrique.
La question qui se pose désormais est celle de la réconciliation avec l'histoire. Comme le souligne JA, le défi pour le Premier ministre sera de réussir à apaiser la Casamance, cette "plus belle perle du collier Sénégal" selon l'expression d'Abdou Diouf, tout en permettant un débat serein sur son histoire.
LE PANGOLIN D’AFRIQUE EN DANGER
Les dernières études de l’Ifaw ont prouvé que le volume et le nombre de saisies de pangolins a augmenté dans le monde entier. Comme il est de plus en plus difficile de braconner le pangolin en Asie, les trafiquants se tournent désormais vers l’Afrique
Nicolas Koffigan E. ADIGBLI |
Publication 16/11/2024
Une récente étude démontre l’ampleur du trafic du pangolin de l’Afrique vers l’Asie. Et, le phénomène s’intensifie à mesure que les espèces de pangolins asiatiques disparaissent. Environ 2, 7 millions de pangolins sont chassés chaque année dans les forêts d’Afrique centrale. L’Ong Traffic d’ajouter qu’entre 650 000 et 8, 5 millions de pangolins ont été arrachés à leur environnement entre 2009 et 2020 dans toute l’Afrique de l’Ouest. Le braconnage et le trafic de pangolins en Afrique, selon une étude internationale de l’Ifaw, ont augmenté de 150% en 2017 et de plus de 200% en 2020.
Les dernières études de l’Ifaw ont prouvé que le volume et le nombre de saisies de pangolins a augmenté dans le monde entier. Comme il est de plus en plus difficile de braconner le pangolin en Asie, les trafiquants se tournent désormais vers l’Afrique, qui est devenue leur terrain de chasse favori.
Reconnu comme étant l’un des animaux les plus trafiqués de la planète, le pangolin n’est pas traqué pour devenir un trophée comme les grands mammifères. Mais, il est chassé et commercialisé illégalement pour ses écailles, réputées avoir des propriétés médicinales, et pour sa viande, considérée comme un mets délicat dans certains pays, contribuant ainsi au déclin des populations de pangolins. Malgré le manque de preuves scientifiques à l’appui de ces affirmations, la demande persiste.
Le braconnage a non seulement un impact dévastateur sur les populations de pangolins, mais aussi entraîne directement la perte d’individus et perturbe leurs modes de reproduction, empêchant ainsi la reconstitution de leur nombre. L’industrie du braconnage non réglementé, associée aux ressources limitées en matière d’application des lois dans de nombreux pays d’Afrique, pose des défis importants à la conservation efficace du pangolin.
Le Kenya est une plaque tournante du trafic continental du pangolin. Des espèces en provenance du Cameroun, de la République démocratique du Congo et du Sénégal. En Afrique de l’Ouest, le Nigeria constitue une plaque tournante du trafic de l’espèce. Depuis 2021, le Kenya a enregistré 20 cas de saisie de pangolins dans les aéroports. Même le fait d’affirmer à tort que le pangolin est à l’origine de l’expansion du Covid-19 n’a pas dissuadé les trafiquants.
Singapour a intercepté une cargaison de 14, 2 tonnes et une cargaison de 14 tonnes en provenance de l’Afrique occidentale et centrale en 2019. Près de 90% des écailles de pangolins saisies sont originaires ou ont transité par le Nigeria et le Kenya. En avril 2020, les Douanes malaisiennes ont saisi une cargaison de 6 tonnes d’écailles de pangolin cachées dans des sacs d’arachide en provenance du Nigeria, à destination du Vietnam.
En mars 2020, des milliers de kilogrammes d’écailles de pangolin, d’une valeur de 5 millions d’euros, ont été saisis à la frontière entre le Cameroun et le Nigeria. Le Réseau Eagle (Eco Activists for Governance and Law Enforcement), une organisation qui lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages, a aidé les Douanes camerounaises dans cette saisie.
Pourtant, les pangolins jouent un rôle vital dans l’écosystème. Leurs habitudes alimentaires contribuent à contrôler les populations d’insectes qui, si rien n’est fait, peuvent avoir des conséquences dévastatrices pour les industries agricoles et forestières. En creusant dans les fourmilières et les termitières, les pangolins aèrent le sol, favorisant la croissance des plantes et contribuant à l’équilibre des écosystèmes.
Les pangolins, en tant qu’insectivores, servent de contrôleurs naturels des ravageurs. Leur appétit insatiable pour les fourmis et les termites contribue à contrôler les populations d’insectes, favorisant ainsi l’équilibre écologique global. De plus, en creusant dans les fourmilières et les termitières, les pangolins améliorent par inadvertance la santé des sols et la croissance des plantes. Alors qu’ils recherchent leur prochain repas, les actions des pangolins jouent un rôle essentiel dans le maintien d’un écosystème sain.
Outre leur importance écologique, les pangolins possèdent des caractéristiques physiques uniques qui en font des créatures véritablement fascinantes. Avec leur langues longues et collantes, ils peuvent s’étendre jusqu’à 40 centimètres pour capturer leurs proies. Leurs langues sont recouvertes d’une salive collante qui leur permet de piéger facilement les fourmis et les termites. De plus, les pangolins ont des griffes acérées qu’ils utilisent pour pénétrer dans les fourmilières et les termitières. Ces griffes sont si puissantes qu’elles peuvent facilement déchirer le sol dur et l’écorce des arbres.
En 2016, le pangolin a été classé dans l’Annexe 1 de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites), autrement dit parmi les espèces les plus menacées. Son commerce est interdit. Cette convention est entrée en vigueur dans 182 pays dont la Chine, plus l’Union européenne.
De nombreux pays ont aussi adopté des lois et politiques pour lutter contre le commerce illégal d’espèces sauvages et protéger les pangolins. Le renforcement des cadres juridiques et l’augmentation des sanctions en cas de braconnage et de trafic sont des étapes essentielles pour dissuader les activités criminelles.
De plus, les collaborations internationales telles que la Cites jouent un rôle crucial dans la réglementation du commerce et la promotion de la conservation du pangolin. Les organisations internationales de conservation telles que le Fonds mondial pour la nature (Wwf) et l’Union internationale pour la conservation de la nature (Uicn) participent activement aux efforts de conservation du pangolin, sans oublier le rôle répressif que joue le réseau Eagle, afin de dissuader les trafiquants.
Il est vrai, la conservation des pangolins est confrontée à des défis à multiples facettes, mais les efforts collectifs des organisations internationales ont joué un rôle central, augmentant l’attention portée sur l’extinction du pangolin et les autres espèces sauvages protégées en voie d’extinction
Par Nicolas Koffigan E. ADIGBLI
LE COMMERCE "ÉQUITABLE" QUI ABANDONNE SES BRODEUSES SÉNÉGALAISES
Derrière la façade glamour de la Compagnie du Sénégal et de l'Afrique de l'Ouest, une réalité sombre se dessine : des dizaines de femmes ont travaillé pendant des années sans contrat, payées une misère pour des produits revendus à prix d'or à Paris
(SenePlus) - Des coussins brodés d'amour vendus dans le Marais parisien aux partenariats prestigieux avec les plus grandes marques de luxe, la Compagnie du Sénégal et de l'Afrique de l'Ouest (CSAO) semblait incarner le rêve d'un commerce équitable réussi entre la France et le Sénégal. Mais une rcente enquête de Mediapart vient briser cette belle image.
La CSAO, créée en 1995 par Valérie Schlumberger, s'est forgé une réputation d'entreprise éthique exemplaire. En 2020, comme le rappelle Mediapart, le magazine M du Monde vantait sa "fibre solidaire" et la qualifiait de "pionnière française en matière de commerce éthique et équitable". L'entreprise a su cultiver cette image, notamment grâce à la participation de l'actrice Léa Seydoux - fille de la fondatrice - dans ses campagnes publicitaires, et à des coups d'éclat comme les coussins brodés "Emmanuel" et "Brigitte" offerts au couple présidentiel en 2018.
Pourtant, la réalité vécue par les brodeuses sénégalaises était bien différente. "Cela faisait plus de dix ans que je travaillais à l'atelier de Gorée, j'ai même été cheffe, mais je n'ai jamais eu de contrat", confie Sokhna à Mediapart. Cette absence de contrat de travail concernait l'ensemble des dizaines de brodeuses employées au fil des années.
Des conditions de travail éprouvantes
Les témoignages recueillis par le site français d'investigation dépeignent un tableau peu reluisant des conditions de travail. "On avait mal au dos, aux jambes, on passait la journée assises sur une chaise en bois, mais on ne pouvait rien dire, car on voulait gagner notre petit quelque chose", explique Aya, une ancienne brodeuse.
La situation s'aggravait lors des visites d'Ondine Saglio, directrice artistique et fille de la fondatrice. "Elle nous faisait parfois travailler beaucoup plus, elle nous suppliait même de venir le week-end pour qu'elle puisse repartir avec un maximum de produits", révèle Sokhna. Sans congés payés ni protection sociale, les travailleuses ne bénéficiaient d'aucun des droits prévus par le Code du travail sénégalais, y compris le congé maternité.
Le système de rémunération révèle un déséquilibre flagrant. Les brodeuses recevaient environ 5 euros par coussin, alors que ces mêmes pièces étaient vendues jusqu'à 90 euros dans la boutique parisienne de la CSAO. Comme le calcule amèrement Sokhna : "Il suffisait qu'ils vendent deux ou trois coussins pour obtenir mon salaire par mois, alors que je pouvais produire jusqu'à quatre cents coussins par mois."
Face à ces accusations, Valérie Schlumberger, interrogée par Mediapart, se retranche derrière un argument juridique : "La CSAO ne compte aucun salarié au Sénégal, car elle collabore avec des artisans et des structures locales indépendantes." Elle justifie les prix de vente par les coûts des matières premières, du transport et des taxes.
Une fermeture brutale aux conséquences dramatiques
En mars 2024, l'atelier de Gorée ferme brutalement ses portes. Initialement annoncée comme temporaire, cette fermeture s'avère définitive. Les conséquences sont catastrophiques pour les brodeuses. "Depuis la fermeture, je n'arrive qu'à payer mon loyer, mais je ne peux plus donner à manger à mon enfant ni payer le transport pour qu'il se rende à l'école", témoigne Sokhna.
La colère des anciennes travailleuses est palpable : "Valérie n'oserait pas faire ça en France, faire travailler des gens pendant dix ans sans contrat, et tout arrêter du jour au lendemain sans les dédommager." Sur des dizaines de brodeuses, une seule a obtenu un dédommagement, après des mois de négociations acharnées.
Cette affaire soulève des questions fondamentales sur la réalité du commerce équitable. Comment une entreprise peut-elle se revendiquer éthique tout en privant ses travailleuses des protections sociales les plus élémentaires ? Le cas de la CSAO illustre les limites d'un système qui, sous couvert de bonnes intentions, peut perpétuer des pratiques d'exploitation.
L'enquête de Mediapart met ainsi en lumière le fossé entre l'image vertueuse d'une entreprise "éthique" et la réalité vécue par les travailleuses qui ont contribué à son succès, rappelant l'importance d'une vigilance constante sur les pratiques réelles des entreprises se réclamant du commerce équitable.
LA DOUANE INTERCEPTE DES FAUX MÉDICAMENTS ET DE LA DROGUE D’UNE VALEUR DE 523 MILLIONS DE F CFA
Parmi les produits interceptés figure une substance stupéfiante identifiée comme du 4-Bromo-2-5 dimethoxyphenyl éthylamine HCL, conditionnée sous forme de gélules et pesant quatre kilogrammes.
Les unités douanières de la subdivision de Kaolack ont récemment mené une série d’opérations qui ont permis la saisie de faux médicaments et de stupéfiants d’une valeur totale de 523 millions de francs CFA. Ces interventions ciblées, réalisées au niveau de l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD), dans les régions de Kaolack et de Fatick, ainsi que sur la frontière terrestre avec la Gambie, illustrent l’engagement des autorités dans la lutte contre le trafic de produits illicites.
Les opérations ont permis de saisir plusieurs types de médicaments contrefaits, d’une valeur totale de 232 millions de francs CFA. Parmi les saisies notables figure une cargaison de 59 cartons de faux médicaments pesant 881 kg, interceptée par la brigade maritime de Foundiougne au large de Djinack. Cette opération en mer, réalisée dans la soirée du 12 novembre 2024, a également conduit à la saisie d’une pirogue équipée de deux moteurs et à l’arrestation de deux suspects, désormais sous la responsabilité des autorités judiciaires.
Parmi les produits interceptés figure une substance stupéfiante identifiée comme du 4-Bromo-2-5 dimethoxyphenyl éthylamine HCL, conditionnée sous forme de gélules et pesant quatre kilogrammes. Cette drogue, saisie le 29 octobre 2024 par la brigade commerciale des douanes de Keur-Ayip, a été testée et confirmée comme un stupéfiant par le Laboratoire national de la Police technique et scientifique. La valeur estimée de cette saisie est de 291 millions de francs CFA.
Au niveau de l’AIBD, une autre saisie spectaculaire a eu lieu le 6 novembre 2024. Une cargaison déclarée comme étant des enceintes Bluetooth contenait en réalité 2,7 kg de cannabis, d’une valeur estimée à 12 millions de francs CFA. Grâce à une opération de livraison surveillée, les destinataires, un citoyen sénégalais et un ressortissant étranger, ont été arrêtés.
La Division de la communication et des relations publiques de la Direction générale des douanes (DGD) a salué l’efficacité des unités impliquées dans ces opérations. Ces saisies témoignent de la synergie entre les différentes brigades douanières, notamment celles de Keur-Ayip, Kaolack, Saboya, et de la brigade maritime de Foundiougne.
Ces efforts s’inscrivent dans une stratégie globale visant à sécuriser les frontières sénégalaises contre l’infiltration de produits prohibés. Les autorités continuent d’exhorter la population à signaler tout comportement suspect et à collaborer avec les forces de l’ordre pour combattre ce fléau.
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DAK’ART, LA BARBADE SE RECONNECTE À L’AFRIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - Chaque Biennale permet aux fils et filles d’Afrique dispersés dans les Amériques de revenir sur la terre-mère. Les Barbadiens ont fait le pas grâce à «Transatlantique 1».Nyzinga Onifa, la coordonnatrice du projet explique l’intérêt
Tous les deux ans depuis 1990, la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar permet aux fils et aux filles d’Afrique dispersés à travers le globe, notamment dans les Amériques, du fait de la tragédie de l’esclave, de se retrouver sur leur terre d’origine. Qu’ils soient d’Amérique du Nord, d’Amérique Latine ou des Caraïbes, ils reviennent partager et se reconnecter à la terre mère d’Afrique. À cette 15e édition, une dizaine d'artistes barbadiens sont à Dakar grâce a ECEA*, une organisation qui a elaboré le projet d'exposition intitulée « Transatlantique 1 ». Nzinga Onifa, coordonnatrice du projet, nous explique dans cet entretien avec AfricaGlobe Tv.
Au Dak’art 2022, nous découvrions Yrneh Gabon, ce Jamaïcain dont les tests ADN ont prouvé qu’il est balante donc potentiellement originaire de la Casamance, la Gambie ou la Guinée Bissau, aire géographique où l’on trouve ce peuple ouest-africain. Pour cette 15e édition du Dak’art, une bonne délégation barbadienne, composée d’une dizaine « de talentueux artistes » est y est représentée avec l’exposition dénommé « Transatlantique One ». Un projet pensé et conçu trente ans plus tôt des après la deuxième édition du Dak’art et qui a connu des péripéties sans que l’initiatrice, la Barbadienne Nzinga Onifa, ne renonce.
Le désir de reconnexion de la Barbade à l’Afrique n’est pas récent. L’histoire remonte à 1993 lorsque Nzinga Onifa, la coordinatrice du projet « Economic and cultural exchange with Africa (ECEA) , y a séjourné une dizaine d’années à Dakar pour le compte des Nations Unies. Un séjour au cours duquel elle dit s’être rendu compte de ce qu’il y a trop peu d’information sur la Barbade. Mais aussi choquée de ce que manifestement des Africains ne posent pas de question sur ce que sont devenu ceux qui ont été déportés du continent quelques siècles auparavant.
En revanche, bien souvent, on lui demandait d’où vient-elle et où se trouve la Barbade qui pourtant n’est qu’ à environ à 5 heures de vol de Dakar bien avec une ligne directe. Même si l’on est dans les Caraïbes. Sur la persistance de ces questions, Nzinga Onifa, en quittant Dakar, s’est résolue à travailler pour créer un rapprochement entre l’Afrique et la Barbade à travers la culture. Elle à cet effet fait part aux différentes autorités sénégalaises et barbadiennes depuis ces années et donc forcément tous les régimes qui se sont succédé aussi bien à la tête du Sénégal que de la Barbade. Il a donc fallu un très long chemin et l’initiatrice n’a pas abandonné. Finalement, l’aboutissement a été cette année 2024.
Elle a réussi a emmené une dizaine d'artistes qui exposent au village des arts a Yoff. Seulement, il s’est passé un fait très regrettable au grand dam des artistes barbadiens. En effet, pour des raisons logistiques et administratives, leurs œuvres n’ont pas pu atterrir à Dakar pour démarrer la Biennale en bonne et due forme alors que ce 8 novembre, elles devraient être vues.
Dans la foulée, les autorités du village des arts ont essayé de trouver une solution qui ne satisfait personne. En effet, le village des arts a fait installer des écrans qui présentent les œuvres des artistes. Une situation absolument regrettable pour les artistes qui à l’unisson disent que ce dispositif technologique de rechange déforme et dévalorisent leur travail à tout point de vue parce qu’elle ne rend nullement compte de la réalité de leur art.
Tout de même, ils reconnaissent au village des arts d’avoir essayé d’apporter cette solution, ils n’en veulent ni n’accusent leurs interlocuteurs du Sénégal qui n’en sont pour rien dans ce couac d’ordre administratif. Mais ils sont émus d’être revenus à la Maison, grâce à la Biennale. La délégation souhaite que Transatlantique 1 ne soit qu’un point de départ et que l’on verra Transatlantique 2, 3, 4 et jusqu’ à l’infini. Nzinga Onifa qui est maître d’ouvrage du projet dans cette entrevue espère que les œuvre atterriront à Dakar avant la fin de la biennale.
La coordinatrice de Transatlantique Nzinga Onifa estime qu’il y a tellement de choses que les fils et filles d'Afrique dispersés de par le monde peuvent partager avec l'Afrique en termes de business, de culture, d'éducation de science et de technologie. Son souhait est que cette reconnexion avec l'Afrique puisse s’approfondir et qu’il y ait beaucoup d’échanges culturels notamment entre étudiants sénégalais et barbadiens : que les jeunes barbadiens viennent au Sénégal étudier l’art et que les étudiants sénégalais puissent, de leur côté, se rendre à la Barbade pour se nourrir de la richesse culturelle de cette île caribéenne. « Nous avons à apprendre les uns des autres entre frères et sœurs d’Afrique », estime Nzinga Onifa.
Pour sûr, la volonté de reconnexion est réelle. D’ailleurs, Nzinga Onifa qui est aussi artiste designer, n’a pas toujours porté son présent nom qui est typiquement africain. Elle portait à la naissance un nom de colon dont elle a décidé de se débarrasser pour porter un nom authentiquement africain. Cette volonté de reconnexion parfois est freine par l’image qu’est vendu de l’Afrique par les médias du Nord.
En effet, la propagande des médias occidentaux qui semble entretenir un désir compulsif de montrer des images négatives sur l’Afrique, a réussi à inoculer une certaine réticence et une méfiance des Africains de la diaspora vis-à-vis de l’Afrique. Les Barbadiens y ont aussi été victimes de cela. Ainsi, longtemps, certains voient l’Afrique à travers les guerres, les maladies, les cataclysmes, etc. qui leur sont présentés par les télévisions du Nord.
La coordinatrice du projet, Nzinga Onifa se réjouit qu’aujourd’hui avec l’avènement d’Internet, de plus en plus d’Afro-descendants, commencent à découvrir véritablement l’Afrique et de fait, ces stéréotypes sur le continent, commencent à tomber. Par conséquent, ils se montrent de plus en plus enthousiastes à se reconnecter à leur terre d’origine. Ce qui ouvre davantage des perspectives de reconnexion. Mais une question que s’est très souvent posée Nzinga c’est pourquoi les Africains ne posent pas de questions sur ce que sont devenus les Africains déportés dans les Amériques ? C’est peut-être le moment que tous se la posent.
* ECECA est une organisation florissante qui se consacre à la défense et à la promotion de la culture, de l'éducation, des affaires, de la santé et du bien-être en tant que rouages essentiels du développement sociétal et de la camaraderie internationale entre l'Afrique, la Barbade et le reste des Caraïbes.