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22 novembre 2024
Société
LA JUNTE MALIENNE ÉCARTE SON PREMIER MINISTRE
Cette décision intervient suite aux critiques acerbes formulées par Choguel Maïga le 16 novembre à l'encontre des militaires. Il avait notamment dénoncé son exclusion du processus décisionnel et contesté le report unilatéral des élections
(SenePlus) - Le Premier ministre malien Choguel Maïga a été démis de ses fonctions par décret présidentiel. L'annonce a été faite à la télévision nationale ORTM par le secrétaire général de la présidence ce mercredi 20 novembre, marquant également la fin des fonctions de l'ensemble du gouvernement.
Cette décision intervient dans un contexte tendu, suite aux critiques acerbes formulées par Choguel Maïga le 16 novembre à l'encontre des autorités militaires. L'ancien Premier ministre avait notamment dénoncé son exclusion du processus décisionnel et contesté le report unilatéral des élections censées marquer le retour à l'ordre constitutionnel.
Arrivé à la primature en juin 2021 après le second coup d'État militaire, Maïga avait auparavant qualifié le régime de "régime militaire déguisé", comme le rappelle RFI. Il s'était fait remarquer par ses déclarations fracassantes, notamment lorsqu'il avait accusé la France d'"abandon en plein vol" à la tribune des Nations unies.
Ses relations avec les colonels, désormais promus généraux, n'ont cessé de se détériorer. Un proche collaborateur qui avait dénoncé son éviction du pouvoir en mai dernier s'est retrouvé emprisonné et condamné pour "atteinte au crédit de l'État".
L'avenir s'annonce incertain pour l'ancien Premier ministre. D'après RFI, il pourrait faire face à des poursuites judiciaires, les organisations pro-junte l'accusant de "haute trahison" et de "déstabilisation". Une détention préventive n'est pas à exclure, ce qui pourrait entraver ses activités politiques, à l'instar d'autres figures politiques maliennes actuellement détenues.
Dans le sillage de ce limogeage, Maïga pourrait tenter de se positionner comme opposant en vue d'éventuelles élections futures. Cependant, comme le souligne RFI, sa crédibilité risque d'être compromise après "trois ans et demi au service du régime".
par Ibrahima Thioye
SONKO, UNE MARQUE PUISSANTE
Là où Mamadou Dia ou Cheikh Anta Diop touchaient principalement l'intelligentsia, il a su populariser un discours politique exigeant grâce aux nouveaux médias. Son positionnement unique résonne auprès d'une jeunesse connectée
En remportant les élections législatives avec une victoire éclatante dans 41 des 46 départements favorables à la liste Pastef et environ 130 députés élus sur un total de 165, la marque-leader Sonko et la marque-parti Pastef ont confirmé leur puissance sur l’échiquier politique.
Ousmane Sonko fait désormais partie des figures majeures du leadership politique au Sénégal. Son influence dépasse les frontières nationales, lui conférant une notoriété significative à l’échelle continentale. Le Pastef s’impose aujourd’hui comme une force politique incontournable. Cette montée en puissance pourrait entraîner le retrait de certains leaders traditionnels et, éventuellement, la disparition de certains partis politiques historiques.
Autrefois, remporter une élection nécessitait un long travail de construction d’un réseau étendu de leaders d’opinion, s’appuyant sur un processus progressif de visites de terrain. Ces leaders, proches des électeurs, organisaient des meetings et des caravanes, ponctués par une forte présence médiatique pour développer la notoriété. Cependant, l’avènement et la démocratisation des smartphones, offrant un accès immédiat à une information variée, ont bouleversé les dynamiques électorales. Les électeurs, désormais plus matures, se montrent plus exigeants vis-à-vis des offres politiques. Bien qu’ils n’examinent pas toujours en détail les programmes des partis, ils s’intéressent de plus en plus à leurs orientations générales.
Paradoxalement, les médias traditionnels, souvent critiques à son égard, ont largement contribué à accroître la notoriété de la marque Sonko. Les nouveaux médias, de leur côté, ont permis de consolider son capital sympathie auprès de différents segments de l’électorat. Fort de son expérience, Sonko, qui avait déjà contribué à l’élection de maires, de députés et même d’un président de la République, a su reproduire cette dynamique pour faire élire les députés de la liste Pastef.
Un positionnement différenciant
L’engouement des électeurs pour Sonko et le parti Pastef s’explique en grande partie par leur positionnement précis et distinctif. Ces deux marques incarnent :
le patriotisme dans le sens d’une prise en charge autonome du destin national et la reconquête de toutes les souverainetés (économique, monétaire, politique, militaire) ;
la bonne gouvernance, associée à une image d’honnêteté et d’intégrité.
Tout parti tentant d’adopter ce positionnement serait perçu comme une simple imitation. Ousmane Sonko reste l’original.
Historiquement, d’autres leaders ont défendu ces idéaux. Mamadou Dia et Cheikh Anta Diop incarnaient respectivement le nationalisme (dans un sens patriotique, non populiste) et le panafricanisme. Cependant, leurs idées trouvaient un écho limité à l’intelligentsia petite bourgeoise, une minorité.
Sonko, en revanche, a émergé à un moment où les réflexions sur le parachèvement des souverainetés nationales s’intensifiaient dans la sous-région. Si Abdoulaye Wade avait partiellement défié l’ordre établi avec l’ancienne puissance coloniale, il n’avait pas réussi à résoudre les problèmes internes du Sénégal, certains estimant même qu’il les avait amplifiés.
Grâce à la diffusion massive de ces débats via les smartphones, la marque Sonko s’est imposée non seulement par la pertinence de son offre politique, mais aussi grâce à plusieurs facteurs distinctifs.
Facteurs clés de succès de la marque Sonko
Une personnalité singulière et marquante :
un courage dans l’épreuve et une constance qui inspirent l’admiration des électeurs ; malgré les exactions subies, Sonko est resté fidèle à ses convictions ;
une humilité et un sens du dépassement, comme en témoigne sa proposition de faire de Bassirou Diomaye Faye, ancien secrétaire général du Pastef, le candidat à l’élection présidentielle, alors qu’ils étaient tous deux en prison ;
des principes novateurs basés sur le respect de la citoyenneté et une organisation rigoureuse, rompant avec les anciennes pratiques des partis classiques en matière de mobilisation et de financement.
Une communication innovante :
le parti Pastef a exploité de manière stratégique les plateformes numériques (Facebook, X, YouTube, TikTok, etc.), permettant une interaction directe avec les électeurs.
Des alliances stratégiques :
avec YAW (2022 et 2023), la coalition Diomaye (2023-2024) et d’autres acteurs politiques, Sonko a su tisser des partenariats qui lui ont permis d’évoluer et de mieux comprendre le jeu politique.
Défis et interrogations pour l’avenir
Malgré ce succès, plusieurs défis restent à relever.
Les attentes des jeunes électeurs : leur enthousiasme perdurera-t-il si les problèmes liés à l’emploi et au pouvoir d’achat persistent ?
La confiance des entrepreneurs : resteront-ils engagés si les opportunités économiques se réduisent ?
Les résultats à mi-parcours du référentiel Sénégal 2050 : un faible niveau de mise en œuvre pourrait susciter des désillusions.
La gestion interne du parti : le Pastef devra évoluer en maîtrisant ses contradictions et en surmontant les obstacles organisationnels.
Les risques de procès à répétition : bien que la reddition des comptes reste pertinente, ces démarches pourraient accaparer l’énergie et ralentir les avancées.
Les marques Sonko et Pastef se sont rapidement imposées dans le paysage politique sénégalais. Toutefois, leur capacité à maintenir cet élan dépendra de leur aptitude à répondre aux aspirations et attentes des électeurs, ainsi qu'à surmonter les défis à venir. L’avenir politique du Sénégal repose désormais sur leur habileté à concilier transformation et stabilité, ambition et pragmatisme, démocratie et ordre républicain, patriotisme et panafricanisme, évolution des mentalités et respect de nos traditions.
GUY MARIUS SAGNA DÉNONCE LES INÉGALITÉS DANS LES PRIMES DES FORCES DE SÉCURITÉ
Il interpelle les ministres concernés, exigeant des explications sur ces inégalités et plaidant pour une révision des pratiques afin de garantir l’équité entre agents.
Le député Guy Marius Sagna a exprimé, mercredi, de vives préoccupations concernant les inégalités observées dans les primes journalières pour l’alimentation (PJA) des agents des forces de défense et de sécurité déployés lors des élections législatives.
Selon lui, cette disparité dans les montants alloués aux différents agents soulève des questions importantes sur l’équité et la transparence dans la gestion des ressources allouées à ces professionnels.
Le parlementaire a souligné que certains policiers et militaires reçoivent des primes allant jusqu’à 30.000 F CFA ou 20.000 F CFA, tandis que d’autres se contentent de montants nettement inférieurs, tels que 16.000 F CFA, 15.000 F CFA, voire 10.000 F CFA.
Cette situation, selon lui, nécessite une clarification et une justification.
Il a annoncé son intention de saisir le ministre de l’Intérieur ainsi que le ministre des Forces armées pour obtenir des réponses sur cette inégalité.
« Cette différence doit être réglée et si elle se justifie, elle doit être expliquée. Les suggestions devront être prises en compte pour l’amélioration de l’organisation des élections », a-t-il déclaré, appelant à une révision des pratiques en matière de primes pour garantir une plus grande équité entre les agents.
En outre, Guy Marius Sagna a également abordé la situation salariale des agents « stagiaires » de l’hôpital régional de Ziguinchor, mettant en lumière les défis auxquels ces travailleurs de la santé sont confrontés.
LE NOMBRE DE DOSSIERS TRAITÉS PAR L’OFNAC EN FORTE HAUSSE EN 2024
L’Office national de lutte contre la fraude et la corruption a presque doublé le nombre de dossiers ouverts entre 2023 et 2024, passant de 42 à 88 affaires. Une dynamique soutenue par des projets en attente d’approbation, a indiqué le commandant Omar Sène
Dakar, 20 nov (APS) – Le bilan des activités de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption fait ressortir une augmentation importante du nombre de dossiers ouverts, qui a presque doublé entre 2023 et 2024, passant de 42 à 88 affaires, a indiqué, mardi, à Dakar, le commandant de police Omar Sène, chef du Bureau des investigations de l’OFNAC.
“Le nombre de dossiers ouverts a presque doublé en 2024, passant de 42 en 2023 à 88 dossiers actuellement, avec une projection qui pourrait atteindre 100 d’ici la fin de l’année. Ce développement est soutenu par des projets déjà prêts, mais en attente d’approbation”, a-t-il déclaré.
Le commandant Sène animait un panel, au dernier jour d’un atelier de formation organisé par Amnesty International Sénégal, en collaboration avec l’OFNAC et la société civile sénégalaise.
Le nombre de dossiers ouverts par l’OFNAC est “en constante augmentation, malgré les défis liés à la pandémie de COVID-19”, a-t-il insisté, ajoutant que les convocations ont également connu “une forte hausse, passant de 102 en 2023 à 252 en 2024, une tendance qui devrait se maintenir en fonction des projets et résolutions en cours”.
En ce qui concerne les demandes de concours, le nombre est passé de 127 en 2023 à 181 en 2024, avec des demandes supplémentaires attendues dans les jours à venir, a signalé le chef du Bureau des investigations de l’OFNAC.
Il souligne que les rapports d’activités pour les années précédentes montrent également “un dynamisme constant”, alors que les projets en cours “ont évolué de 76 en 2020 à 98 en 2023”.
Le commandant Sène précise toutefois que le nombre d’accords finalisés et transmis au président de l’organe compétent est resté stable, avec 12 accords finalisés en 2023, et une prévision d’augmentation pour 2024.
Il a fait observer que l’impact de la COVID-19, “notamment en 2020 et 2021, a ralenti certaines procédures, affectant la capacité de l’assemblée des membres à se réunir, ce qui a conduit à un classement sans suite pour plusieurs dossiers”.
Il n’empêche que l’OFNAC poursuit son travail de lutte contre la corruption “avec une dynamique renforcée”, a-t-il dit, assurant que “les chiffres de 2024 devraient continuer d’évoluer positivement”.
LE PRIX D'UNE VICTOIRE ÉCRASANTE
Si Doudou Wade salue le triomphe de Paastef aux législatives, il s'inquiète des conséquences sur le débat démocratique. La disparition programmée des groupes d'opposition pourrait paralyser les mécanismes de contrôle parlementaire, selon lui
L'ancien député du Parti démocratique sénégalais (PDS), Doudou Wade, évalue les élections législatives du dimanche 17 novembre. « Être dans une Assemblée nationale avec un seul groupe parlementaire serait une catastrophe », affirme-t-il, faisant allusion aux résultats du scrutin.
À son avis, si l'opposition n'arrive pas à avoir un groupe parlementaire, « toutes les questions orales, écrites ou encore le débat sur l'arrivée du Premier ministre à l'Assemblée nationale, une commission rogatoire, le contrôle, les échanges et discussions générales n'auront plus lieu ».
L'ancien président du groupe parlementaire Libéral et démocratique trouve toutefois que « la situation ne peut être réglée que par les politiques s'il existe à l'hémicycle une majorité intelligente ». Pour lui, l'existence d'un seul groupe parlementaire à l'Assemblée nationale est synonyme de la disparition de partis de l'opposition dont celui du régime sortant.
En présageant entre 125 et 131 sièges pour le Pastef, Doudou Wade estime que la liste dirigée par le Premier ministre Ousmane Sonko a été très bien élue, idem pour l'élection du président Bassirou Diomaye Faye lors de la présidentielle de mars dernier.
Doudou Wade estime toutefois que le chef de l'État a manqué d'équité dans ses charges en organisant les élections législatives. « Il a failli à certaines règles d'équité. Le Conseil constitutionnel lui a demandé de rendre publique la décision, il ne l'a pas fait et l'a gardé pendant 60 jours. Heureusement que ça a été rectifié. On a eu un excellent scrutin sanctionné par une razzia du Pastef ».
UNE NOUVELLE ÈRE POUR LES ACCORDS DE PÊCHE UE-AFRIQUE ?
La situation sénégalaise pourrait faire école dans un contexte de raréfaction des ressources halieutiques. Actuellement, huit accords de pêche restent en vigueur entre Bruxelles et des pays africains, avec des montants variables
(SenePlus) - La décision du Sénégal de mettre fin à ses accords de pêche avec l'Union européenne marque un tournant potentiel dans les relations halieutiques euro-africaines. Cette rupture, effective depuis le 17 novembre, contraint les navires européens à quitter les eaux sénégalaises, privant le pays d'une allocation annuelle de 8,5 millions d'euros.
Cette décision s'inscrit dans la vision politique des nouvelles autorités sénégalaises. Lors d'un meeting préélectoral le 29 octobre, Ousmane Sonko, aujourd'hui Premier ministre, affirmait clairement que "ces accords ne sont pas favorables au Sénégal". Le président Bassirou Diomaye Faye avait prévenu l'UE de "sa volonté de réviser ces accords, afin d'assurer qu'au moins 80% des ressources de pêche profitent au Sénégal".
L'enjeu est crucial pour ce pays ouest-africain où, selon les Nations unies citées par Jeune Afrique (JA), la pêche fait vivre 600 000 personnes sur une population de 18 millions d'habitants.
La situation sénégalaise pourrait faire école. Selon JA, Actuellement, huit accords de pêche restent en vigueur entre l'UE et des pays africains, avec des montants variables. La Mauritanie, par exemple, reçoit 60 millions d'euros annuellement pour un accord "mixte", tandis que la Guinée-Bissau perçoit 17 millions d'euros.
La Côte d'Ivoire se trouve dans une position particulière. Son accord, qualifié de "dormant" depuis juillet dernier, est en cours de renégociation. Il lui rapportait jusqu'alors 682 000 euros annuels, permettant à 36 navires européens d'opérer dans ses eaux.
L'exemple sénégalais n'est pas isolé. Jeune Afrique rappelle que les Comores ont déjà connu une rupture similaire en 2018, perdant 300 000 euros de subventions européennes. Plus récemment, le Maroc a vu son accord définitivement annulé par la Cour de Justice de l'UE en octobre 2024.
Cette évolution pourrait préfigurer une redéfinition plus large des relations halieutiques entre l'Europe et l'Afrique, avec une tendance croissante à la préservation des ressources locales et à la défense des pêcheurs traditionnels.
LES JOURNALISTES INVITÉS À JOUER UN RÔLE CLÉ DANS LA LUTTE CONTRE LA CORRUPTION
Le président de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC), Serigne Bassirou Gueye, a souligné, mardi à Dakar, l’importance cruciale des médias, dans la lutte contre la corruption
Le président de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC), Serigne Bassirou Gueye, a souligné, mardi à Dakar, l’importance cruciale des médias et plus particulièrement ”le rôle clé des journalistes d’investigation”, dans la lutte contre la corruption, ”un phénomène qui gangrène nos institutions publiques”.
‘’Le journalisme d’investigation est un levier puissant pour exposer et mettre à nu les pratiques illicites et les réseaux de malversations’’, a-t-il dit, insistant sur l’importance des enquêtes approfondies pour renforcer la crédibilité et l’impact des actions de dénonciation.
Serigne Bassirou Guèye présidait l’ouverture d’un atelier de formation de deux jours, organisé par Amnesty International Sénégal en collaboration avec l’OFNAC et la société civile sénégalaise.
Le président de l’Ofnac a rappelé que la corruption, ”sous ses différentes formes”, que ce soit la fraude, les pots-de-vin, le favoritisme, constitue ”un frein majeur à la transparence et à la performance des services publics”.
Il a encouragé les journalistes à jouer un rôle actif dans la dénonciation de ces pratiques et à contribuer à la promotion d’une gouvernance responsable et intègre.
Le président de l’OFNAC a également salué la coopération avec la société civile, notamment Amnesty International Sénégal, dans le cadre d’un protocole d’accord signé en 2022.
‘’Cette collaboration vise à coordonner les efforts de prévention et de lutte contre la corruption’’, a dit Serigne Bassirou Gueye.
Il a rappelé que les conventions internationales, telles que celles des Nations Unies et de l’Union africaine, reconnaissent le rôle clé des médias dans ce combat.
‘’Votre présence nombreuse ici aujourd’hui, vous, acteurs des médias, démontre clairement l’intérêt que vous portez à la lutte contre la corruption, un phénomène qui gangrène nos institutions et risque de compromettre le développement socio-économique de notre pays’’, a-t-il déclaré.
M. Gueye a réitéré l’engagement de l’OFNAC à accompagner les journalistes en leur fournissant des outils adaptés pour exercer leur mission avec professionnalisme.
Il appelé à ”intensifier les efforts pour améliorer la perception de la corruption et maintenir les avancées du Sénégal (…).
De son côté, le président d’Amnesty International Sénégal, Pape Diéne Diop, a encouragé les médias à renforcer leur rôle dans la lutte contre la corruption.
Il a salué la forte mobilisation des journalistes, qu’il considère comme des partenaires essentiels pour dénoncer les pratiques illicites et inciter les autorités à agir avec efficacité.
‘’Le journalisme d’investigation est un outil puissant pour exposer les pratiques illégales et renforcer la crédibilité de nos institutions ‘’, a-t-il conclu.
Cette rencontre, réunissant une trentaine de journalistes, vise à leur fournir des outils et des compétences spécifiques pour faciliter l’accès à l’information, mener des enquêtes rigoureuses et sensibiliser les citoyens sur leur rôle dans la prévention de la corruption.
ACTION CLIMATIQUE : SEULS 2,4 % DES FINANCEMENTS CLIMATIQUES SONT ALLOUÉS AUX JEUNES
La jeune championne du climat pour la COP 29 en Azerbaïdjan, Leyla Hasanova, juge insuffisants les 2,4 % des fonds climatiques alloués aux enfants et aux jeunes.
Bakou, 20 nov (APS) – La jeune championne du climat pour la COP 29 en Azerbaïdjan, Leyla Hasanova, juge insuffisants les 2,4 % des fonds climatiques alloués aux enfants et aux jeunes.
‘’Ce n’est tout simplement pas suffisant, parce que le financement climatique adapté à l’âge doit être un élément central de notre démarche commune’’, a-t-elle déclaré.
Elle s’exprimait lors d’un point de presse en présence de plusieurs personnalités de haut rang des instances de la COP, dont le secrétaire exécutif du secrétariat de la CCNUCC, Simon Stiell.
‘’Nous travaillons en étroite collaboration dans l’unité avec le secrétariat exécutif de la CCNUCC et avec nos collègues des présidences des COP précédentes et à venir, pour mieux intégrer ce rôle de champion du climat dans le système’’, a-t-elle indiqué.
‘’Ensemble, nous cherchons à renforcer la continuité de l’action climatique en faveur des enfants et des jeunes’’, a-t-elle ajouté. Elle considère que ce sujet est si important qu’il ne doit pas être à la mode d’année en année.
Leyla Hasanova a exhorté les parties à garder les jeunes au cœur de leurs discussions dans les jours à venir dans le cadre de la COP 29.
‘’Nous appelons toutes les parties à élaborer des plans climatiques adaptés à l’âge et impliquer de manière significative les jeunes dans l’élaboration, la mise en œuvre et l’exécution de ces plans’’, a-t-elle plaidé.
‘’Alors que nous favorisons l’action en augmentant le financement climatique, j’exhorte toutes les parties prenantes à trouver des moyens d’orienter les ressources vers les jeunes et les enfants vulnérables’’, a-t-elle réitéré.
Lancée le 11 novembre, la 29e Conférence des parties qui se déroule à Bakou du 11 au 22 novembre 2024 est dans sa dernière ligne droite pour trouver un nouvel accord chiffrée et ambitieux sur le financement, un des piliers de l’action climatique mondiale.
UNE ASSEMBLÉE DE RUPTURE
Lutte contre la corruption, réforme des institutions, transformation de l'économie... Amadou Ba dévoile l'agenda chargé de la nouvelle majorité parlementaire. La reddition des comptes est promise, mais sans précipitation ni esprit de revanche
(SenePlus) - Le Pastef, parti du président Bassirou Diomaye Faye, sort largement victorieux des élections législatives anticipées du 17 novembre, remportant "au minimum 40 départements" selon Amadou Ba, tête de liste à Thiès aux législatives, interrogé mardi sur TFM.
Dans un long entretien, M. Ba a détaillé les priorités de la nouvelle majorité parlementaire, plaçant l'économie au cœur des préoccupations. "L'urgence, ce sont les questions économiques, la prospérité, le bien-être des Sénégalais", a-t-il souligné, rappelant que le pays fait face à un taux de chômage de 22% et que 34,4% des jeunes sont sans activité.
Concernant la stratégie économique, le représentant du Pastef a mis l'accent sur plusieurs leviers : "Il y a beaucoup de niches fiscales qui peuvent alimenter le budget, beaucoup d'amnisties fiscales injustifiées à supprimer." Il a également évoqué la mobilisation de l'épargne nationale et de la diaspora comme sources de financement.
Sur la question sensible de la loi d'amnistie, M. Ba a apporté d'importantes précisions : "Il n'y a pas d'amnistie possible pour les crimes et délits qualifiés de crimes contre l'humanité selon le statut de la Cour pénale internationale." Il a rappelé que "le Sénégal a des procédures en cours contre les anciennes autorités auprès de la CPI."
Concernant la reddition des comptes, autre promesse phare du Pastef, le responsable politique assure qu'elle sera effective "avant la fin du mandat" mais précise qu'elle se fera "dans le strict respect du code de procédure pénale."
Le premier grand chantier de cette nouvelle assemblée sera le vote du budget avant la fin de l'année. M. Ba s'est dit confiant quant à son adoption rapide, appelant l'opposition à comprendre "l'urgence et la nécessité" de ce vote.
S'agissant des réformes institutionnelles, il a insisté sur la nécessité de "diminuer les prérogatives du président de la République" tout en soulignant que ce n'était pas la priorité immédiate face aux défis économiques.
Pour le fonctionnement de l'Assemblée nationale, M. Ba promet une rupture avec les pratiques passées : "L'Assemblée nationale n'a jamais pu jouer son rôle, en dépit des compétences qui lui sont dévolues par la Constitution. C'était quasiment une annexe politique du pouvoir."
Cette large victoire donne au président Faye "toutes les cartes en main pour appliquer la transformation systémique du pays", selon M. Ba, qui voit dans ce résultat un signal fort de la population en faveur de la stabilité politique, "premier critère pour le développement économique."
LA GRANDE BASCULE DES RÉSEAUX SOCIAUX
L'élection présidentielle américaine de 2024 a révélé une domination écrasante de la droite sur les réseaux sociaux, notamment via Truth Social et X. Les démocrates, autrefois maîtres du jeu en ligne, se retrouvent dépassés dans la bataille numérique
(SenePlus) - L’élection présidentielle américaine de novembre 2024 a mis en lumière un déséquilibre croissant sur les réseaux sociaux : les plateformes de droite, comme Truth Social ou X (anciennement Twitter), dominent désormais largement les débats politiques en ligne, laissant les démocrates en position de faiblesse.
Alors que les partisans de Donald Trump célébraient sa victoire sur des sites comme Truth Social, Gab et Parler, les démocrates peinaient à trouver des espaces comparables pour promouvoir leurs idées. Même les plateformes traditionnelles comme Facebook, Instagram et Threads de Meta, qui avaient autrefois joué un rôle central dans les discussions politiques, ont réduit leur visibilité des contenus politiques ces dernières années.
Un changement après le 6 janvier 2021
Cette situation découle de décisions prises par les géants technologiques après l’attaque du Capitole en janvier 2021. Facebook et Twitter avaient à l’époque suspendu les comptes de Donald Trump et d’autres figures d’extrême droite, ce qui avait poussé ces derniers à créer ou rejoindre des plateformes conservatrices. Ces nouveaux espaces, comme Truth Social lancé en 2022 par l’ancien président, ont permis à la droite de renforcer son audience et son influence en ligne.
Pendant ce temps, Meta s’est éloigné de la politique, en supprimant des outils de suivi de la désinformation et en dissolvant son équipe dédiée à l’intégrité des élections. Elon Musk, après avoir racheté Twitter et l’avoir rebaptisé X, a transformé la plateforme en un puissant outil de communication pour Donald Trump, notamment grâce à son propre compte très suivi.
Un impact visible sur l’élection
Le jour du vote, les publications de Donald Trump sur X et Facebook ont généré beaucoup plus d’engagement que celles de la vice-présidente Kamala Harris. Sur Facebook, le message le plus populaire de Trump a recueilli 160 000 “likes” contre seulement 18 000 pour celui de Harris. Sur Instagram, les écarts étaient encore plus marqués, avec 2,1 millions de “likes” pour Trump contre 569 000 pour Harris.
Ce décalage illustre l’ascendance des plateformes de droite et l’incapacité des démocrates à construire une infrastructure numérique équivalente. “Personne ne crée d’espace pour les partisans démocrates qui pourrait rivaliser avec ce que les plateformes actuelles font pour les causes républicaines”, a déclaré Phillip Walzak, consultant politique à New York.
Des alternatives émergent, mais trop tard
Certaines alternatives, comme Bluesky et Mastodon, ont tenté d’attirer les utilisateurs de gauche. Bluesky, lancé en février 2023, a vu son nombre d’utilisateurs atteindre 15 millions depuis l’élection. Cependant, ces plateformes n’ont pas encore la portée nécessaire pour compenser le désavantage démocrate sur les grandes plateformes.
Pour Joan Donovan, professeure à l’Université de Boston, la domination des réseaux sociaux par la droite est le résultat d’une stratégie délibérée et efficace visant à fusionner les idées conservatrices avec des espaces médiatiques spécifiques.
Alors que la droite consolide son emprise sur le débat numérique, les démocrates doivent repenser leur stratégie en ligne s’ils veulent réduire cet écart et mobiliser efficacement leurs partisans.
Pour en savoir plus, lisez l’article original de Sheera Frenkel dans le New York Times (17 novembre 2024).