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21 avril 2025
Société
CE QUE DIT LE RAPPORT QUI ACCABLE L'AMNISTIE
Un recours effectif impossible, la vérité enterrée, l'impunité garantie. Tel est le triple constat dressé par le document publié ce mercredi 15 janvier par le Rule of Law Impact Lab de Stanford et l'Afrikajom Center
(SenePlus) - Dans un rapport publié ce mercredi 15 janvier 2025, le Rule of Law Impact Lab de la Stanford Law School et le think-tank Afrikajom Center livrent une analyse juridique approfondie de la loi d'amnistie adoptée en mars 2024. Leur conclusion est sans appel : cette législation contrevient aux obligations internationales du pays.
Le document revient d'abord sur le contexte troublé ayant conduit à cette loi. Entre février 2021 et février 2024, le Sénégal a traversé une période de fortes tensions politiques. Selon Amnesty International, cité dans le rdocument, plus de 60 personnes ont été tuées lors de manifestations durant cette période. Human Rights Watch, également cité, fait état d'environ un millier d'arrestations, dont beaucoup auraient été accompagnées de détentions arbitraires et de mauvais traitements.
Le rapport documente plusieurs cas précis. Ainsi, lors des manifestations des 9 et 10 février 2024 contre le report des élections, "les forces de sécurité sénégalaises ont tué trois personnes, dont un garçon de 16 ans", selon Amnesty International. Les 1er et 2 juin 2023, "au moins 23 personnes dont trois enfants auraient été tuées et 390 autres auraient été blessées à Dakar et à Ziguinchor", rapporte le texte.
C'est dans ce contexte que le parlement sénégalais a adopté, le 6 mars 2024, une loi d'amnistie couvrant l'ensemble des faits liés aux manifestations politiques survenus entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024. Le texte, promulgué le 13 mars, s'applique tant aux manifestants qu'aux forces de l'ordre.
Les auteurs du rapport identifient quatre violations majeures du droit international :
Premièrement, la loi ne garantit pas aux victimes un recours effectif. Si l'article 3 précise que "l'amnistie ne préjudicie pas aux droits des tiers", les juristes soulignent qu'en interdisant les enquêtes pénales, le texte prive en pratique les victimes des moyens d'établir les responsabilités, même dans le cadre de procédures civiles.
"En procédure civile, la charge de la preuve incombe au plaignant", explique le rapport. "En l'absence d'une enquête pénale visant à recueillir des preuves [...] une victime de violations des droits de l'homme perpétrées par des agents de l'État sénégalais aurait du mal à fournir des preuves suffisantes."
Deuxièmement, selon l'analyse, la loi viole le droit à la vérité, tant pour les victimes que pour la société sénégalaise dans son ensemble. Le rapport s'appuie notamment sur la jurisprudence de la Cour de justice de la CEDEAO, qui a établi que "les lois d'amnistie ne sauraient constituer un voilage forcené du passé".
Troisièmement, le texte contrevient à l'obligation du Sénégal d'enquêter et de poursuivre les auteurs de violations flagrantes des droits humains. Les analystes citent l'Observation générale n°36 du Comité des droits de l'homme de l'ONU, selon laquelle "les immunités et amnisties accordées aux auteurs d'homicides intentionnels [...] sont, en règle générale, incompatibles avec l'obligation de respecter et de garantir le droit à la vie".
Enfin, les juristes critiquent le caractère général et inconditionnel de l'amnistie, qui n'exige aucune contrepartie des bénéficiaires, notamment en termes de divulgation de la vérité.
Le rapport conclut par trois recommandations principales à l'État sénégalais : garantir un recours effectif aux victimes, assurer le droit à la vérité, et permettre des poursuites pénales contre les auteurs de violations graves.
Une évolution pourrait être en vue : le 27 décembre 2024, comme le relève le document, le Premier ministre Ousmane Sonko a annoncé qu'un projet de loi visant à rapporter cette amnistie serait soumis à l'Assemblée nationale. Il a également évoqué l'inscription au budget de crédits destinés à l'indemnisation des victimes.
CAP SUR 2026 POUR LA LIVRAISON COMPLÈTE DES 1 700 VILLAS DE LA CITÉ DES AKYS
Ce projet pharaonique, qui a déjà livré 1 250 villas, transforme le quotidien des familles modestes sénégalaises. À Bambilor, chaque nouvelle maison représente un espoir pour l'avenir et un moteur pour l'économie locale
Avec déjà 1 250 villas livrées, la Cité des Akys se rapproche de son objectif final de 1 700 villas, prévu pour 2026. Ce projet est plus qu’un simple programme immobilier, il représente une solution durable à la crise du logement qui affecte particulièrement les ménages à revenus modestes au Sénégal.
« C’est une grande fierté pour nous de voir autant de familles s’installer dans leurs nouvelles maisons », déclare le responsable du service client. « Nous nous efforçons de respecter nos engagements afin que d’ici 2026, toutes les villas soient livrées et pleinement opérationnelles, offrant un cadre de vie agréable et sécurisé. »
Un impact social et économique
Au-delà de la simple construction de logements, la Cité des Akys joue un rôle clé dans le développement économique de la région de Bambilor. En générant des emplois locaux et en améliorant les infrastructures, ce projet contribue à dynamiser l’économie régionale tout en répondant à un besoin crucial en logements.
Une vision pour l'avenir
Avec des objectifs ambitieux et une approche résiliente face aux obstacles, le promoteur de la Cité des Akys est bien placé pour devenir un acteur clé de la réduction du déficit de logement au Sénégal. Alors que le projet avance vers sa phase finale, il représente un symbole d’espoir pour de nombreuses familles qui rêvent d’accéder à la propriété.
En 2026, lorsque les 1 700 villas auront toutes été livrées, la Cité des Akys aura marqué un tournant dans l’histoire du logement sénégalais, tout en contribuant à améliorer les conditions de vie de milliers de citoyens.
LE CARNET DE CHÈQUES AFRICAIN DE KADHAFI
Le guide libyen s'était fait le banquier des puissants comme des rebelles. Un système bien rodé qui éclaire les accusations de financement illégal de la campagne de Nicolas Sarkozy actuellement débattues en procès en France
(SenePlus) - Alors que se poursuit le procès Sarkozy-Kadhafi à Paris, où l'ancien président français est jugé pour un présumé "pacte de corruption" avec le dirigeant libyen, une plongée dans les méthodes du guide libyen révèle un système bien rodé de distribution de largesses à travers l'Afrique. Selon Le Monde, cette pratique était une constante de sa politique d'influence pendant ses quatre décennies au pouvoir.
Fort des immenses réserves pétrolières de son pays - estimées à 48,4 milliards de barils, les plus importantes d'Afrique - Mouammar Kadhafi avait fait des cadeaux et investissements massifs sa marque de fabrique diplomatique. "Il ne se déplaçait jamais sans des valises d'argent liquide lors de ses visites à l'étranger", confie au qu quotidien français, un proche de plusieurs présidents africains de l'époque.
Une générosité calculée qui s'illustre jusque dans les moindres détails : en janvier 2009 à Conakry, rapporte Le Monde, le guide offrait un Toyota Land Cruiser blindé au capitaine Moussa Dadis Camara, alors nouvel homme fort de la Guinée, lors d'une visite éclair de trois heures à l'aéroport. Mais ce n'était qu'une goutte d'eau dans l'océan des largesses libyennes.
L'ampleur des sommes en jeu donne le vertige : en 2018, selon le journal, le gouvernement libyen évoquait 67 milliards de dollars de prêts et d'investissements à récupérer à travers l'Afrique et le monde arabe. Des fonds notamment dirigés vers l'Afrique du Sud, la Tanzanie, la Zambie, la Côte d'Ivoire, le Niger ou l'Ouganda.
Cette manne servait aussi à financer des mouvements rebelles, comme l'ANC de Nelson Mandela en Afrique du Sud. D'après Le Monde, lors d'une tournée de remerciements en 1990, Mandela obtint "plusieurs millions de dollars" de Kadhafi. "Les responsables de tous crins venaient à Tripoli parce qu'il y avait de l'argent à prendre", explique une source citée par le journal.
L'activisme financier libyen était tel que, selon Patrick Haimzadeh, ancien diplomate français en poste à Tripoli cité par Le Monde, "le nombre de visites de chefs d'États africains à Tripoli s'élevait à trois ou quatre par semaine en moyenne". Le journaliste Vincent Hugeux note dans sa biographie que "entre 1976 et 1983, la main de la Libye laisse ses empreintes sur une dizaine d'aventures putschistes".
Au-delà du soutien aux rébellions, Kadhafi investissait massivement dans l'économie africaine via le fonds Libya Africa Portfolio. Le professeur Etienne Damome, évoqué par Le Monde, détaille ces investissements : centres islamiques universitaires, mosquées, écoles coraniques, fermes agricoles, banques et infrastructures diverses.
Cette stratégie visait un objectif ambitieux : devenir le "raïs de l'Afrique". Si Kadhafi réussit à faire remplacer l'Organisation de l'union africaine par l'Union africaine en 1999, son influence réelle resta limitée. Comme le confie au Monde un médiateur l'ayant bien connu : "Certes, des dirigeants africains continuaient de prendre son argent, mais plus personne ne prenait au sérieux celui qui s'était autoproclamé 'roi des rois d'Afrique'".
DES CLIENTS APPROUVENT LA MESURE D'IMMATRICULATION DES MOTOTAXIS
La décision du gouvernement de procéder à la régulation du transport par mototaxis, communément appelés « tiak-tiak », dont la cylindrée est supérieure à plus de 49 centimètres cubes (cc) d’ici le 13 mars prochain, recueille l’adhésion d’usagers
La décision du gouvernement de procéder à la régulation du transport par mototaxis, communément appelés « tiak-tiak », dont la cylindrée est supérieure à plus de 49 centimètres cubes (cc) d’ici le 13 mars prochain, recueille l’adhésion d’usagers interrogés par l’APS.
Ces Dakarois, habitués à ce moyen de transport et de livraison rapide dans une ville confrontée à des embouteillages gigantesques sur plusieurs artères de la capitale sénégalaise, évoquent tous la raison sécuritaire pour justifier leur avis.
Rencontrés à différents endroits de Dakar, ils saluent la mesure du gouvernement qui vise à doter chaque moto d’une immatriculation. Une sorte de carte d’identité du deux-roues motorisé, qui permet d’avoir, par exemple, des informations sur le propriétaire ou le conducteur au cas où un accident ou une infraction impliquant l’un ou l’autre surviendrait.
Les usagers, en tout cas, apprécient la mesure de régulation de ce type de transport apparu dans nos villes, durant les cinq dernières années. Ils la jugent même ‘’nécessaire’’ pour améliorer la sécurité routière et renforcer le contrôle de ce moyen de transport devenu l’outil de travail à la mode auprès d’une jeunesse en quête d’emploi.
« Une moto doit être immatriculée, avoir une police d’assurance et son conducteur détenir un permis de conduire valide », lance Mamadou, un client régulier des ‘’tiak-tiak’’, qui se dirige d’ailleurs ce jour-là vers le rond-point ‘’Khaïma’’, non loin des allées Cheikh Sidaty Aidara, à Niary Tally, lieu de convergence des ‘’jakartamen’’ et autres livreurs en moto.
Les ronds-points, justement, l’angle des rues, là où les fameux cars rapides stationnent temporairement le temps de prendre des passagers, les trottoirs jouxtant les feux de signalisation, sont devenus des lieux de stationnement improvisées de deux-roues motorisés.
Pour Mamadou, la police d’assurance est essentielle pour protéger à la fois les conducteurs et les passagers en cas d’accident.
Vingt accidents mortels impliquant des motos contre 8 pour les véhicules en un an
Selon les données de la section des accidents du commissariat central de Dakar, en un an, de janvier 2024 à janvier 2025, 20 personnes sont mortes dans des accidents de motos contre seulement 8 pour les véhicules. Le nombre d’accidents corporels (blessures et séquelles post-traumatiques), quant à eux, font le double de celui enregistré dans les accidents de voitures, qui s’élève à 447 durant la même période.
La décision du gouvernement portant immatriculation des mototaxis s’inscrit dans une volonté de renforcer le contrôle de la circulation des motocycles de plus de 49 centimètres cubes, d’améliorer la sécurité routière et des populations. En effet, plusieurs cas d’agression et de vols à l’arraché impliquant des cyclomoteurs ont été notés. Certains devenant d’ailleurs viraux sur les réseaux sociaux.
Bathie, un usager trouvé au rond-point « Jet d’eau », dans le quartier de la SICAP, pense savoir que ‘’cette mesure permettra de lutter contre les infractions routières fréquentes commises par les motocyclistes, comme le vol ou le délit de fuite, et de faciliter l’identification de leurs auteurs’’.
Pour toutes ces raisons, le ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens a promis, dans un communiqué en date du 2 janvier 2025, de rendre obligatoire l’immatriculation de toutes les motos, sous peine d’être mises en fourrière à partir du 13 mars.
Cette décision gouvernementale faisant suite à la circulaire de la Primature, datée du 13 décembre 2024 et portant sur des mesures strictes destinées à améliorer la sécurité routière dans tout le pays, a été transmise aux ministères des Forces armées, de l’Intérieur, des Finances et des Transports, en vue d’une application immédiate.
L’État a, dans le même temps, pris des mesures d’accompagnement rendant gratuite l’obtention des pièces administratives à fournir pour l’acquisition de la plaque d’immatriculation.
Ainsi, les propriétaires des cylindrées doivent fournir divers documents, tels que les déclarations de douane et le certificat de mise à la consommation. Une fois ces documents vérifiés, l’État prend en charge les frais de traitement jusqu’à l’obtention de la carte grise. Les propriétaires devront ensuite payer pour faire inscrire le numéro d’immatriculation sur leur moto.
Le paiement des frais d’immatriculation : la pomme de discorde
Le coût de l’immatriculation, qui s’élève à 30 000 francs CFA constitue justement la pomme de discorde entre les autorités et ces derniers, qui ont dernièrement manifesté leur colère dans des villes du pays comme Kaolack et Ziguinchor.
Or, se défend le gouvernement, l’immatriculation d’une moto est une activité dévolue à des concessionnaires privés. ‘’Après l’obtention gratuite de la carte grise, le propriétaire de la moto doit en trouver un, qui se chargera de la confection de la plaque avec le numéro d’immatriculation’’, indique Moustapha Gueye, conseiller technique en sécurité routière au ministère des Transports terrestres et aériens, interrogé par la télévision publique, RTS.
Par ailleurs, souffle un amateur de grosse cylindrée, qui préfère garder l’anonymat, si des conducteurs rechignent à faire immatriculer leurs motos Jakarta, prétextant le refus des services de police de leur faire des copies de leurs documents en vue de la régularisation, c’est que ‘’l’origine de leurs motocycles est douteuse’’. ‘’Il est clair que le vendeur d’une moto volée ne va pas procurer un acte de vente à l’acheteur’’, dit-il. D’où l’impossibilité pour ce dernier de se faire délivrer un Certificat de mise à la consommation (CMC), qui est un document obligatoire pour l’immatriculation des mototaxis de plus de 49 cc.
A Matam, région du nord du pays, par exemple, l’obtention de ce précieux sésame constitue la principale difficulté des propriétaires de deux-roues motorisés, à en croire le chef de la Division régionale des transports routiers.
‘’Le CMC reste le principal problème auquel sont confrontés plusieurs conducteurs de motos de la région de Matam, qui ont du mal à présenter un acte de vente’’ en bonne et due forme, signale Abdoulaye Sarr, au correspondant de l’APS.
Toujours est-il que le gouvernement reste inflexible sur la régularisation de la circulation des motocycles, tout en facilitant le processus de l’immatriculation par la délocalisation des centres de dépôt des documents et en dématérialisant la prise de rendez-vous.
Toutes choses qui participent à ‘’rendre ce moyen de transport et de livraison plus sûr’’, selon Yacine, une jeune fille, qui aime être supportée sur une moto, les cheveux au vent.
Elle espère qu’avec la mesure obligatoire d’immatriculation, ‘’les conducteurs de motos respecteront davantage le code de la route et les feux de signalisation, et qu’ils ne prendraient pas la fuite sans conséquence dès lors qu’ils seront impliqués dans des accidents et autres infractions’’.
LA SOLUTION DU CAS PAR CAS POUR L'AMNISTIE
Alors qu'un rapport conjoint Stanford-Afrikajom Center pointe les dérives de la loi d'amnistie, Alioune Tine suggère un compromis : une abrogation partielle qui épargnerait les manifestants mais permettrait de poursuivre les auteurs de crimes
(SenePlus) - Une solution médiane pourrait émerger dans le débat sur la controversée loi d'amnistie de mars 2024. Dans un entretien accordé à RFI ce 15 janvier 2025, Alioune Tine, fondateur du think tank Afrikajom Center, propose une "abrogation partielle" de cette législation qui couvre actuellement tous les actes liés aux manifestations politiques entre février 2021 et février 2024.
Cette approche nuancée permettrait de maintenir l'amnistie pour les manifestants tout en autorisant les poursuites contre les auteurs de violations graves des droits humains. "Les gens qui ont été arrêtés pour avoir manifesté [resteraient amnistiés], mais toutes les personnes qui ont été auteurs de tortures, auteurs d'exécutions extra-judiciaires, ces gens doivent être jugés parce que les victimes en ont besoin", explique l'expert des droits humains.
Cette proposition intervient dans un contexte particulier. Un rapport conjoint de l'Université de Stanford et d'Afrikajom Center, publié lce même jour, qualifie la loi actuelle de violation du droit international. Selon Alioune Tine, si cette loi a initialement servi de "remède" pour sortir d'une impasse politique, elle constitue aujourd'hui un "poison" en garantissant l'impunité pour des crimes imprescriptibles.
Les enjeux sont considérables pour les familles des victimes. Les proches "des Didier Badji, des Fulbert Sambou, des Mankabou, décédés en détention" réclament la vérité sur ces drames. "Ils ont ce droit, le droit à la vérité, ils ont le droit à la justice", insiste le fondateur d'Afrikajom Center.
La configuration politique actuelle pourrait favoriser cette évolution législative. La majorité parlementaire détenue par les forces de Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko permettrait techniquement une modification de la loi. Pour Alioune Tine, cette abrogation partielle constituerait une étape nécessaire vers une véritable réconciliation nationale. "La réconciliation nationale ne peut arriver qu'après effectivement que les gens soient jugés, reconnaissent leur tort et s'amendent auprès de la société", souligne-t-il.
Cette proposition d'abrogation partielle pourrait ainsi offrir un équilibre entre la nécessité de maintenir la paix sociale et l'impératif de justice pour les victimes de violations graves des droits humains.
par Mamadou Adje
PLAIDOYER CONTRE UNE DETTE SANS PROVISION PAR UNE PIQÛRE DE RAPPEL À PANAME
EXCLUSIF SENEPLUS - Vous ne ferez pas moins que l'Amérique, qui a libéré la France, soutenue par le sang des Africains, versé aux son des canons, en acceptant de bonne foi, notre choix de souveraineté clairement exprimé par nos dirigeants
Monsieur le président, les Africains ne vous ont pas remercié ou pas suffisamment, pour avoir débarrassé le continent du "terrorisme".
Je ne sais si j'en ai l'envergure, ce dont je doute fort, mais je voudrais, au nom de tous les "Africains libérés" par la France des griffes du terrorisme et offerts en victimes expiatoires à la gueule des "djiadhistes", vous dire merci d'avoir plié bagages, ou d'être en train de le faire, en vous rappelant toutefois, quelques formules de politesse que vous avez oublié de rendre à l'Afrique.
Vous avez oublié de dire merci aux "tirailleurs" pour avoir participé à sauver la France du "Lieber Straume" que lui promettait un homme à la moustache légendaire.
Vous avez oublié pendant longtemps, de faire amende honorable pour vos grands-pères, quand ils ont "blanchi" les combattants à la lisière de Paris, trop noirs à leur goût pour l'ultime parade et massacré leurs frères d'armes à Thiaroye pour une poignée de francs.
Vous avez oublié de dire merci à l'Afrique équatoriale, d'avoir ouvert les bras à la "France libre" à Brazzaville quand, sans domicile fixe, elle écumait les océans à la recherche d'un pied à terre.
Vous avez aussi oublié de dire merci au Niger pour avoir éclairé la France depuis Arlit, elle-même plongée dans le noir.
Vous avez oublié de dire merci aux 2400 soldats de "l'opération Fatim" (Forces Armées Tchadiennes au Mali) quand les combattants tchadiens, ayant attaqué les djiadhistes retranchés dans la vallée d'Amatetai, difficile d'accès, à Kidal et Gao, pour reduire les résistances dans la profondeur ont facilité les opérations de ratissage de "Serval".
C'est une foultitude de remerciements, dont je n'ai cité que les plus flagrants, que vous avez oublié de présenter à l'Afrique qui a tout donné à la France, au prix de sa propre survie et de celle de ses fils, qu'il me plait, si besoin était, de vous rappeler.
Au demeurant la nécessité de sécurité, ne peut racheter cette impératif de souveraineté, qui souffle sur votre ancienne chasse gardée. Celle-ci a été à bonne école, pour apprendre de vous, que l'on pouvait éconduire son libérateur au nom de la souveraineté.
En effet, n'avez -ous pas demandé, dès 1958, aux libérateurs Américains ayant débarqué en Normandie et en Provence, de plier bagages, malgré la nécessité de faire face au spectre de la destruction nucléaire grondant depuis l'Est ?
Ainsi paré de votre souveraineté, comme d'une armure d'airain, vous avez su faire face aux risques inhérents à la "guerre froide".
Ce faisant vous avez su réorganiser votre défense autour de la "suffisance nucléaire" par une "dissuasion" portée par la Triade, Sous Marins Nucléaires Lanceurs d'Engins (SNLE), Force Océanique Stratégique (Fost) et Forces Aérienne Stratégique (Fas).
Ainsi aujourd'hui, la France est la seule puissance nucléaire de l'Union européenne, car "ne voulant dépendre de personne dès lors que sa survie pourrait être mise en cause par un adversaire".
Au nom de cette souveraineté, vous vous êtes aussi retiré du Commandement Allié Intégré de l'OTAN, pour conserver votre liberté d'action et votre indépendance dans le choix de l'emploi de vos capacités militaires.
Les Américains vous ont ils exigé des remerciements et des courbettes ? J'en doute fort puisque dès 1961, le président Kennedy a fait une visite officielle historique en France avec Jacqueline, ayant mis Paris à ses pieds, accueillis en grandes pompes par le "souverainiste" De gaulle, avant même de lancer son fameux "Ich bin ein Berliner" en 1963 dans l'ancienne capitale du 3eme Reich divisée.
Ce fairplay américain face à De gaulle, aurait dû vous inspirer face aux Africains ne réclamant que le droit de "dissoudre les liens politiques qui l'ont attaché à un autre, et de prendre parmi les puissances de la terre, la place séparée et égale à laquelle les lois de la nature et du Dieu de la nature lui donnent droit", dixit Thomas Jefferson (La Déclaration d'indépendance).
Ainsi après ce plaidoyer, j'ose espérer que vous nous accepterez ce droit, sans réclamer outre mesure des remerciements "sans provision", tout en acceptant de faire amende honorable pour tout ce que votre pays a fait subir au continent.
En définitive, vous ne ferez pas moins que l'Amérique, qui a libéré la France, soutenue par le sang des Africains, versé aux son des canons, en acceptant de bonne foi, notre choix de souveraineté clairement exprimé par nos dirigeants.
Nous pourrons peut être ainsi un jour, dans le respect mutuel, faire le choix souverain, de danser ou pas, ensemble, aux sons des violons !
LA PENSION DE RETRAITE SERA ÉTENDUE AUX ÉMIGRÉS
Les travailleurs sénégalais résidant à l’étranger pourront désormais percevoir une pension de retraite, a annoncé Abass Fall, ministre du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les institutions.
Les travailleurs sénégalais résidant à l’étranger pourront désormais percevoir une pension de retraite, a annoncé Abass Fall, ministre du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les institutions.
Au Sénégal, le nouveau ministre du Travail a révélé, dans un entretien publié mercredi par le quotidien national Le Soleil, que ses services finalisent actuellement les décrets d’application des nouveaux Code du travail et Code de sécurité sociale, qui introduiront plusieurs réformes significatives.
« Nos services sont en en train de travailler sur les décrets d’application. Cette année, il y aura un nouveau Code du travail et le Code de sécurité sera beaucoup plus extensible. Il prendra en compte plusieurs réformes de l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal (IPRES) et de la Caisse de sécurité sociale. Il y a beaucoup d’innovations et les travailleurs seront beaucoup plus sécurisés au niveau du Code de sécurité sociale », a affirmé Abass Fall.
Poursuivant, le ministre a précisé : « La pension de retraite va connaitre une extension aux émigrés. De nombreux émigrés travaillaient et n’avaient pas la chance d’avoir une pension de retraite. Maintenant, des Sénégalais qui travaillent ailleurs peuvent récupérer leurs pensions ici au Sénégal ».
Parmi les autres réformes en cours, l’ancien député et membre du parti au pouvoir, Pastef, a mentionné le Pacte de stabilité sociale et la fusion entre l’IPRES et la Caisse de sécurité sociale, destinées à renforcer la protection sociale des travailleurs.
ENQUÊTE DU PARQUET FINANCIER SUR UN DETOURNEMENT DE PLUS DE 13 MILLIARDS FCFA
Une enquête judiciaire met en lumière un possible scandale financier impliquant un célèbre loueur de véhicules de luxe.
Le Parquet du Pool judiciaire financier a lancé une enquête sur un célèbre loueur de véhicules de luxe, pour un montant estimé à 13 610 088 725 FCFA (treize milliards six cent dix millions quatre-vingt-huit mille sept cent vingt-cinq). Ce rapport, émis par la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF), a conduit à l’ouverture d’une procédure judiciaire sur des soupçons de blanchiment de capitaux, de détournement de fonds publics et d’autres infractions financières.
En application de l’article 66 de la loi n° 2024-08 sur le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive, le Parquet financier a requis une information judiciaire. Les accusations portées contre le mis en cause incluent : association de malfaiteurs, faux et usage de faux en écritures publiques, faux et usage de faux en écritures commerciales ou bancaires, escroquerie, détournement de fonds publics, et blanchiment de capitaux.
Le juge d’instruction a confirmé ces charges et a ordonné son placement sous mandat de dépôt, l’accusant d’avoir encaissé plus de 13 milliards FCFA pour la location de véhicules de luxe à l’État entre 2020 et 2023. Le montant moyen facturé chaque année s’élevait à environ 2 milliards FCFA.
LE DECOMPTE INTERNATIONAL DES OISEAUX D’EAU TENU DANS PLUSIEURS SITES
Le décompte des oiseaux d’eau se fera aujourd’hui dans plusieurs zones humides du pays. L’objectif de cette opération internationale est de répertorier ces espèces aquatiques ainsi que les menaces qui pèsent sur elles.
Le décompte des oiseaux d’eau se fera aujourd’hui dans plusieurs zones humides du pays. L’objectif de cette opération internationale est de répertorier ces espèces aquatiques ainsi que les menaces qui pèsent sur elles.
Le Dénombrement international des oiseaux d'eau (DIOE) est une opération de comptage des oiseaux d'eau dans les zones humides qui s’effectue depuis 1967. Il se fera ce jour, mercredi 15 janvier 2024. Au Sénégal, l’opération aura lieu à la réserve de biosphère du Delta du Fleuve Sénégal, la Presqu’île du Cap Vert, les Niayes, la Petite Côte, la réserve de biosphère du Delta du Saloum, la Casamance et dans la zone Sud-Est au Parc national de Niokolo-Kaba.
Le DIOE se fait simultanément dans 143 pays à travers le monde. Les principaux objectifs recherchés portent sur la mesure d’un certain nombre de paramètres écologiques et biologiques dont l’établissement des tendances évolutives des différentes espèces d’oiseaux d’eau observées au Sénégal, disposer des informations sur la distribution des oiseaux d’eau dans l’étendue du territoire national, alimenter et mettre à jour la base de données sur les oiseaux d’eau. L’objectif est également de détecter très tôt les menaces qui pèsent sur les habitats naturels, afin de prendre les mesures requises pour assurer la préservation de ces milieux fragiles.
Les oiseaux d'eau sont reconnus comme des indicateurs de santé des zones humides qui sont composées d'eaux naturelles ou artificielles, permanentes ou temporaires, oùl'eau est stagnante ou courante, douce, saumâtre ou salée, y compris des étendues d'eau marine dont la profondeur à marée basse n'excède pas six mètres. Les oiseaux d'eau sont définis par la Convention de Ramsar comme "les espèces d'oiseaux écologiquement dépendantes des zones humides". Le dénombrement des oiseaux d’eau se fait en trois étapes : La formation des participants qui consiste à organiser des sessions de renforcement de capacité au niveau des principales zone de comptage sur les techniques d’identification et de dénombrement des oiseaux ainsi que sur la caractérisation des habitats. Le dénombrement c’est aussi la répartition des équipes en fonction des secteurs de décompte. Ces équipes sont munies d’équipements spéciaux (jumelles, télescopes, drone etc. et se déplacent àpied ou àl’aide de moyens roulant, nautique dans les secteurs de décompte pour estimer les effectifs des oiseaux et évaluer l’état des habitats àl’aide de fiches d’évaluation environnementale.
Pour éviter un double comptage, les heures d’observations sont notées. L’opération de décompte démarre à partir de 07 heures du matin et prend fin généralement le soir, pour la plupart des sites. Les informations collectées sont consignées dans une base de données et des analyses sont faites sur l’évolution et la répartition des espèces, les pressions, les menaces, etc.
L’édition 2025 a comme oiseau parrain le Dendrocygne fauve (Dendrocygna bicolor). C’est une espèce grégaire qui subit des menaces écologiques importantes à cause des activités humaines non encadrées, les pollutions diverses, les changements climatiques qui favorisent la perte d’habitats et de nourriture.
LES ACTEURS APPELLENT L’ETAT A PLUS DE TRANSPARENCE DANS LE RECRUTEMENT
Le regroupement des Diplômés Sans Emploi du Sénégal (Rdses) dénonce la non-transparence dans les instances de délibération sur les examens, les recrutements et financements publics, l'organisation régulière des examens et concours
Le regroupement des Diplômés Sans Emploi du Sénégal (Rdses) a tenu un point de presse hier, mardi 14 janvier, pour dénoncer la non-transparence dans les instances de délibération sur les examens, les recrutements et financements publics, l'organisation régulière des examens et concours donnant accès à certaines professions L e Rdses, une association apolitique à but non lucratif dont le but est l’accès à l’emploi des jeunes diplômés via des plaidoyers auprès des autorités et de la société civile, par des partenariats et par le renforcement des capacités de ses membres, a fait face à la presse hier, mardi, pour plus d’offres d’emploi aux jeunes.
Selon son président, Oumar Sow, « nous œuvrons à construire une société juste et prospère à travers une formation supérieure de qualité et un accès équitable à un emploi décent pour les générations actuelles et futures ». Constatant l’ampleur du chômage au Sénégal, M. Sow a avancé que le droit au travail est consacré par les dispositions de l’article 8 de la Constitution ainsi que par celles de l’article premier du code du travail. Ils sont mis en œuvre à travers des politiques d’emploi. « Les politiques de l’emploi recouvrent les interventions publiques qui ont pour objectif de corriger les déséquilibres du marché du travail et les conséquences de ses dysfonctionnements comme le chômage et les discriminations à l’égard de certaines catégories de personnes » a-t-il fait comprendre.
Et d’ajouter : « explorer toutes les possibilités d’insertion professionnelle pour ces ressources humaines actives est le principal objectif que s'assigne toute politique d'emploi digne du nom ». Si, dans cette quête d’emploi, le Rdses soutient que le Sénégal regorge de plusieurs niches d’emplois, il a aussi estimé que l’immensité des chantiers à entreprendre est un bon indicateur des potentialités d’emploi mais l'incapacité des pouvoirs publics à faire bon usage des ressources humaines disponibles condamne ces dernières à une oisiveté et une indigence qui pourraient transformer cet atout de ressources humaines disponibles en dangers sociaux incontrôlables ou en potentiels migrants. « Un pays à construire devrait offrir plus d’opportunités de travail qu’un pays presqu’entièrement construit. L’argument de l’inadéquation formation-emploi ne résiste plus à la réalité de l’emploi précaire que vivent de plus en plus de diplômés. La mise en adéquation n'est possible que par le stage et le constat est quasi unanime que les dispositions du décret réglementant le stage sont très peu respectées dans les entreprises privées notamment » a avancé M. Sow. Et d’attester : « les jeunes chercheurs d'emploi sont exposés à un sous-emploi dont profite un patronat qui n'est souvent pas en règle avec tous ses propres employés. La sécurité de proximité, le transport public par des privés, les personnels des centres d'appel, les stagiaires du privé et tant d’autres sont tous à la poursuite du SMIG et furent tous exclus de toutes les mesures d'allègement prises pour faire face aux ravages de la COVID-19 ».
Rappelons qu’au Sénégal, les politiques d’emploi s’articulent généralement autour des recrutements de la fonction publique, de l’octroi de financements publics et de l’organisation d’examens et concours professionnels.
PROMOTION DE L’ENTREPRENARIAT ET LA RÉVISION DES EXAMENS ET CONCOURS
La DER, le FONSIS, le FONGIP et l’ANPEJ étant autant de structures dédiées à soutenir et financer l’entreprenariat, ces jeunes estiment toutefois que l’impact des nombreux financements octroyés est faible soit du fait que le choix des bénéficiaires est « corrompu » par le virus politique soit que les montants alloués ne suffisent pas à impulser l’activité de manière décisive. A cet effet, ils ont invité ces guichets de financement à être plus regardants sur les profils des demandeurs pour optimiser leurs ressources au profit des entrepreneurs par vocation.
L’autre levier sur lequel appuyer pour favoriser l’insertion professionnelle dans le secteur public et l’autonomisation à travers l’exercice des professions libérales réglementées s’avère être les examens et concours. « La convention Etat-Employeur est un pertinent outil pour remédier à l’inadéquation entre la formation et l’emploi. En exonérant les entreprises de certaines taxes et impôts en contrepartie du recrutement de jeunes stagiaires, l’Etat promouvrait une insertion professionnelle progressive des jeunes diplômés. L’effective application de cette convention est vivement requise pour faire baisser sensiblement le nombre de candidats à l’émigration irrégulière parmi les étudiants diplômés». Toujours, dans le cadre de la recherche de solutions, ces jeunes diplômés sans emploi ont aussi préconisé la mise en place d’une garantie d’emploi au titre d’instrument de politique publique. Dénonçant les recrutements « clientélistes non conformes aux exigences d’efficacité », ils exigent enfin plus de transparence.