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24 novembre 2024
Société
MACKY SALL FACE À SA PREMIÈRE DÉFAITE ÉLECTORALE
"Il a perdu des deux côtés". Cette sentence d'un de ses proches résume la déroute de l'ex-président aux législatives. Non seulement sa coalition s'est effondrée, mais l'ancien chef d'État a aussi sacrifié une prometteuse carrière internationale
(SenePlus) - Une page de l'histoire politique sénégalaise s'est tournée ce 17 novembre 2024. L'ancien président Macky Sall, figure dominante de la scène politique depuis plus de deux décennies, a connu sa première défaite électorale lors des législatives, marquant un tournant dans sa carrière jusqu'alors jalonnée de succès.
Fait remarquable, l'ancien chef d'État a rapidement reconnu sa défaite face à la coalition Pastef. "Je voudrais, en mon nom personnel et en celui des leaders et membres de la coalition Takku Wallu Sénégal, féliciter la coalition Pastef pour sa victoire", a-t-il déclaré sur le réseau social X dès le lendemain du scrutin, comme le rapporte Jeune Afrique (JA).
La déroute est particulièrement significative. La coalition Takku Wallu Sénégal n'a conservé qu'une seule zone d'influence : le Fouta Toro, comprenant les départements de Goudiry, Kanel, Matam et Ranérou Ferlo. Plus symbolique encore, Macky Sall a perdu son fief historique de Fatick, ville dont il fut maire de 2002 à 2008 sous les couleurs du PDS, puis de 2009 à 2012 sous sa propre bannière.
Cette défaite intervient dans un contexte particulier. Selon un proche de l'ancien président cité par Jeune Afrique, "J'ai été surpris que Macky Sall soit candidat lors de ces législatives, surtout par rapport à la carrière à l'international qui s'offrait à lui." En effet, l'ancien président avait renoncé à son poste d'envoyé spécial du Pacte de Paris pour les peuples et la planète (4P), une opportunité offerte par Emmanuel Macron, pour se lancer dans cette bataille électorale.
Le score final est sans appel : l'Alliance pour la République (APR) de Macky Sall et le PDS ne totalisent que 16 sièges sur 165, un résultat dérisoire pour deux formations qui ont dominé l'Assemblée nationale pendant vingt-trois ans. Comme l'observe ce proche de l'ancien président cité par plus haut : "J'aurais préféré qu'il reste indemne de toute défaite, mais il a voulu sauver son parti coûte que coûte. À l'arrivée, il a perdu des deux côtés."
Cette défaite marque un tournant historique pour celui qui avait connu une série ininterrompue de victoires depuis 2000, d'abord aux côtés d'Abdoulaye Wade, puis en son nom propre avec son élection à la présidence en 2012 et sa réélection en 2019. Elle signe également la fin d'une époque politique au Sénégal, où les forces du Pastef, sous la direction du Premier ministre Ousmane Sonko et du président Bassirou Diomaye Faye, s'imposent désormais comme la nouvelle force dominante du pays.
JEAN BAPTISTE VALTER MANGA OFFICIELLEMENT ORDONNÉ ÉVÊQUE DE ZIGUINCHOR
L’ordination a été présidée par Jean Pierre Bassène, évêque de Kolda désigné consécrateur principal, avec l’assistance de Paul Abel Mamba, évêque de Tambacounda et d’Eric de Moulin Beaufort, archevêque de Reims.
Des autorités gouvernementales, administratives, ainsi que des dignitaires religieux et coutumiers venus du Sénégal et de l’étranger ont pris part, samedi, à la cérémonie consacrée à l’ordination épiscopale de Mgr Jean Baptiste Valter Manga, nouvel évêque du diocèse de Ziguinchor, a constaté l’APS.
Des centaines de fidèles chrétiens du Sénégal et d’ailleurs on pris part à la cérémonie consacrée à l’ordination épiscopale de Monseigneur Jean Baptiste Valter Manga.
L’ordination a été présidée par Jean Pierre Bassène, évêque de Kolda désigné consécrateur principal, avec l’assistance de Paul Abel Mamba, évêque de Tambacounda et d’Eric de Moulin Beaufort, archevêque de Reims (France).
Le représentant du Pape François au Sénégal, Valdemar Stanislaw Sommertag a également pris part l’évènement religieux
Le ministre de l’Intérieur Jean Baptiste Tine et ses collègues Oliver Boucal et Yankhoba Diémé, respectivement en charge de la Fonction publique, et du Travail ont représenté le gouvernement à la cérémonie.
Vicaire de la paroisse du Bon Pasteur d’Enampore, Jean Baptiste Valter Manga a été nommé évêque du diocèse de Ziguinchor par le Pape François, le 20 juin dernier.
Agé de 52 ans, Mgr Manga a suivi des études de Théologie au grand séminaire de Sébikotane (1995-2000), après un cursus de philosophie au séminaire philosophique de Brin (1993-1995), peut-on lire dans une note consacrée à sa biographie.
La même source renseigne aussi que le religieux catholique est titulaire d’une Licence en Théologie biblique au Collège des Bernardins à Paris, en 2009. Il est également titulaire d’un doctorat en Ethnologie et Anthropologie à l’École des hautes études en sciences sociales en France, en 2015.
Ordonné prêtre le 20 décembre 2000, il a été professeur de mathématiques et de sciences naturelles au petit séminaire de Ziguinchor, dont il a été le responsable de la commission des vocations de 2000 à 2006.
L’évènement religieux se poursuit jusqu’à demain, dimanche, avec la possession de son trône à la cathédrale Saint Antoine de Padoue de Ziguinchor.
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ENTRE LE COUP DE CŒUR ET LE COÛT DE L’ŒUVRE
La décision d’achat d’une œuvre d’art part du coup de cœur pour la création. Mais sous nos cieux, parfois on peut noter un grand écart entre le coup de cœur et le prix qu’on est prêt à débourser pour acquérir une oeuvre, nous relève l’artiste O’lio.
Dans cette entrevue réalisée dans le cadre de la 15 édition de l’art africain contemporain de Dakar, le peintre Omar Lionel Sow, dit O’Lio se dévoile à cœur ouvert à AfricaGlobe Tv. Artiste autodidacte, O’lio a trois décennies d’expérience derrière lui et a parcouru le monde avec son art.
Si enfant, il a toujours eu l’art dans les veines, et gribouillait partout, cet artiste d’intuition, en fréquentant les grands noms de la peinture, des devanciers expérimentés, a pu affiner son propre pinceau et trouver sa technique grâce notamment au couteau dont il dit s’en servir le plus souvent pour ses créations. Dans ses créations, O’lio di ne pas faire d’esquisses au préalable. Quand vient l’inspiration, il prend son couteau et fonce. Oui son couteau puisque pour lui, le pinceau ne sert qu’à faire des finitions et à signer l’œuvre.
Trouvé dans son atelier au village des arts, sis a Yoff, O’lio a accepté de nous parler de son parcours, ses débuts, de l’œuvre d’art et des artistes, mais aussi du rapport qu’entretiennent les Africains avec l’art.
Sur la question du soutien au secteur de la culture, l’artiste regrette la mauvaise compréhension que bien d’hommes et femmes politiques au Sénégal, ont parfois de ce que c’est que la culture. O’lio rappelle tout simplement que l’art ne se résume pas à la musique et la danse.
La musique n’est pas l’art, la musique est un art. En d’autres termes ce n’est qu’une expression parmi tant d’autres. Mais Ou sont les autres expressions artistiques ?
S’agissant de l’œuvre d’art, si devant une toile tout le monde peut avoir un coup de cœur, très souvent en Afrique, le coût de l’œuvre est très en deçà du coup de cœur.
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DAK'ART 2024, UNE BIENNALE TOUJOURS CAPTIVANTE
Dakar vibre au rythme du Dak'art. En 3 décennies cet évènement garde son intérêt intact et les artistes d'Afrique et de sa diaspora ne cessent d'émerveiller le monde avec des thèmes qui questionnent toujours notre quotidien comme le relève le Pr B. DIOP
La 15e édition de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar (Dak’art 2024) bat son plein. Les visiteurs continent d’affluer vers l’ancien palais de justice, une des principales attraction de cette grand-messe de l’art africain contemporain de Dakar. C’est sur ce site que nous avons trouvé un sachant, universitaire de son état, directeur de l’institut supérieur des arts et des cultures.
Venu avec un contingent d’étudiants, M. Diop jette un regard sur cette présente édition de la Biennale et espère que ses étudiants profiteront au maximum surtout ceux qui découvrent cet événement.
Ancien secrétaire général de la Biennale de Dakar, le Professeur Babacar Mbaye Diop se félicite des thématiques qui sont abordées par les artistes dans une créativité toujours au top. Les détails dans cette entrevue.
Dakar vibre au rythme du Dak'art. En 3 decennie cet avemenet garde son intéret intact et les artistes d'Afrique et de sa diaspora ne cessent d'émerveiller le monde avec des thèmes qui questionnent toujours notre quotidien comme le relève le Pr Babacar Mbaye Diop, ancien secretaire général de la Biennale.
LE PIÈGE DU PLÉBISCITE
Pour Jean-Baptiste Placca, le Pastef qui s'est construit sur la critique du pouvoir précédent ne peut désormais plus se permettre d'invoquer l'héritage difficile pour justifier ses lenteurs. Pour les nouveaux maîtres de Dakar, l'horloge tourne déjà
(SenePlus) - L'écrasante victoire du Pastef aux législatives du 17 novembre, couronnant celle de mars à la présidentielle, pourrait paradoxalement devenir le plus grand défi du duo Bassirou Diomaye Faye - Ousmane Sonko. C'est l'analyse développée par Jean-Baptiste Placca dans son éditorial sur RFI ce samedi 23 novembre 2024, où il dessine les contours d'une équation politique complexe pour les nouveaux maîtres de Dakar.
Le plébiscite populaire, manifesté d'abord par l'élection de Bassirou Diomaye Faye à la présidentielle avec plus de 54% des voix, puis confirmé par la majorité écrasante obtenue aux législatives, témoigne d'une confiance sans précédent. "Le peuple sénégalais désire ardemment confier son destin à cette équipe nouvelle", note l'éditorialiste, soulignant que "contrairement à ce que l'on observe dans de plus en plus de démocraties, les électeurs ne se sont pas, ici, servi de leur bulletin de vote comme d'un lance-pierre pour régler des comptes ou se venger."
Cependant, cette confiance massive pourrait se transformer en piège redoutable. Jean-Baptiste Placca met en garde contre les attentes pressantes de l'électorat de base du Pastef : "Ils ne vont peut-être pas pouvoir patienter longtemps, sous prétexte que le passif hérité du président Macky Sall serait lourd." Une situation d'autant plus délicate que le parti au pouvoir s'est lui-même construit sur la critique des "insuffisances réelles ou supposées du pouvoir de Macky Sall."
L'histoire politique sénégalaise offre d'ailleurs un schéma récurrent que l'éditorialiste détaille avec précision : "Abdoulaye Wade l'a été pour Abdou Diouf quand celui-ci n'était pas rallié, au gouvernement. Abdoulaye Wade a eu les siens, plutôt des dissidents issus du PDS, son propre parti, tel Idrissa Seck ou Macky Sall [...] Ousmane Sonko aura été, pour Macky Sall, ce que Wade fut pour Diouf."
Le risque d'une impopularité croissante n'est pas à écarter, selon l'analyse de Jean-Baptiste Placca. "Une si écrasante majorité à l'Assemblée nationale peut s'avérer une source d'angoisse", prévient-il, notamment face à des populations qui pourraient "s'agacer des allusions aux difficultés héritées du prédécesseur, trop souvent servies [...] comme justification à la lenteur des solutions à leurs propres difficultés."
Le défi est d'autant plus grand que le Pastef, "arrivé en dernier sur l'échiquier politique", a réussi à éclipser les formations traditionnelles en capitalisant sur les frustrations populaires. Cette stratégie pourrait aujourd'hui se retourner contre lui, le parti ne pouvant "décemment, appeler aujourd'hui les Sénégalais à se montrer raisonnables, ou à modérer leurs exigences pressantes."
L'avertissement de l'éditorialiste est clair : "À moins que le Sénégal ne devienne en quelques années le paradis terrestre dont rêvent certains, il n'est pas exclu, passée la lune de miel, que surgisse une génération spontanée d'opposants virulents au Pastef." Une perspective qui pourrait amener Ousmane Sonko à "méditer sur les insomnies qu'il donnait naguère à Macky Sall."
MUṬIKKAPPAṬĀTA : QUAND L'ART EXPLORE LES HÉRITAGES MULTIPLES
Entre Bordeaux, l'Inde et la Guadeloupe, Nathalie Vairac tisse une toile mémorielle fascinante à travers son exposition. Cette artiste plurielle dévoile à RAW Material Company les fragments intimes d'une histoire familiale transcontinentale
(SenePlus) - RAW Material Company présente, depuis le 10 novembre 2024 jusqu'au 13 janvier 2025, l'exposition MUṬIKKAPPAṬĀTA de Nathalie Vairac, une plongée au cœur des mémoires familiales et de la transmission culturelle.
L'exposition, qui s'inscrit dans le cadre de la 13e édition de #Partcours et du OFF de la 15ème Dak'Art Biennale, propose une exploration sensible des héritages multiples à travers le regard d'une artiste aux racines indo-guadeloupéennes. Née à Bordeaux et installée à Dakar, Nathalie Vairac interroge dans ce projet la manière dont les mémoires visibles et invisibles traversent le temps et les océans.
Comédienne et directrice artistique reconnue, Nathalie Vairac a collaboré pendant 20 ans avec des figures majeures du théâtre comme Philippe Adrien et Sotigui Kouyaté. Son parcours d'interprète, jalonné de succès, l'a menée de la tragédie grecque aux œuvres contemporaines, lui valant notamment le Saana Award de la meilleure actrice au Kenya en 2014. Plus récemment, elle s'est illustrée dans le film "Sira" d'Apolline Traoré, distingué à la Berlinale et au Fespaco 2023.
RAW Material Company enrichit l'exposition d'une série de programmes publics en trois temps : une lecture-performance sur l'ancrage le 29 novembre, une conversation féminine autour de la transmission épigénétique le 30 novembre, et une réflexion méditative sur les façons d'être au monde le 10 janvier 2025.
Cette exposition s'inscrit dans la mission de RAW Material Company, centre dakarois dédié à l'art, au savoir et à la société. L'institution, fondée et dirigée par Koyo Kouoh, œuvre à la promotion de la créativité artistique et intellectuelle en Afrique à travers une approche transdisciplinaire.
par Thierno M. Sow
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SÉNÉGAL - UNION EUROPÉENNE, LA PÊCHE DE LA DISCORDE
400 mille tonnes de poissons contre une aumône de 1,7 million d'euros. Pendant ce temps, la ménagère sénégalaise doit débourser 15€ pour un simple kilo de Thiof. Des licences et Accords de Pillages Économiques (APE)
Les accords de pêche ont pris fin dimanche 17 novembre, jour d'une victoire éclatante de Pastef et d’Ousmane Sonko aux législatives. Selon l'ambassadeur de l'UE à Dakar Jean Marc Pisani, l'Europe nous gratifie d'une pitance, qui ne vaut pas un maravédis, de 1,7 million d'euros pour extraire 400 mille tonnes de poissons par an aux larges de nos côtes. Celà revient à 4€ (-3000 FCFA) la tonne, sans distinction de l'emprise qualitative sur les ressources halieutiques.
Or, pour un seul repas, la ménagère doit débourser 15€ le kilo d'un poisson tel que le Mérou (Thiof). Il est temps de nommer ces pratiques de braconnage frelaté de juridisme pour ce quelles sont, c'est-à-dire, des licences et Accords de Pillages Économiques (APE).
Rappelez-vous de cet extrait [2] d'anthologie du film "Guelwar" (1992), réalisé par le génie Ousmane Sembène, dans lequel le pétulant acteur Thierno Ndiaye "Doss" y dresse un portrait au vitriol de la mendicité d'État et de l'incurie des politiciens d'alors.
Pour votre gouverne, non seulement la pêche peut rapporter au Sénégal plus que le pétrole (-1,8 milliard de dollars USD), mais rien que la contribution de la diaspora y représente +11% du PIB, soit deux milliards de dollars USD par an. Plus globalement, la diaspora rapporte le triple de l'Aide Publique au Développement (APD) - 223.7 milliards en 2023, avec une projection de 777 milliards de dollars en 2024, soit une augmentation annuelle de +5% par rapport à 2023 (669 milliards - Banque Mondiale).
Par conséquent, il faut, réviser tous les accords mais surtout, opérer une catharsis (i) et exécuter des mesures conservatoires avec effet immédiat (ii), ainsi que des pénalités rétroactives (iii) sur l'ensemble du préjudice irréversible ! S'ils ne sont pas contents, ils n'ont qu'à aller voir ailleurs. Comme le disent nos parents Lébou : "Kamassi Méré; Maa Ngagn".
L'avocat dénonce une instrumentalisation de la justice contre son client, interpellé vendredi matin. Le crime de ce dernier ? Avoir rappelé les contradictions de Sonko. "La seule charge retenue contre lui est d'avoir insulté les électeurs de Pastef"
Me Amadou Sall n'y est pas allé par quatre chemins pour qualifier la garde à vue de Moustapha Diakhaté à la division de la cybercriminalité. "C'est une prise d'otage avec demande de rançon, et la rançon, c'est de l'obliger à fermer sa bouche", a déclaré l'avocat vendredi, à la sortie des locaux de la police.
Selon Me Sall, son client a été entendu depuis 11h du matin sur son analyse des résultats des élections législatives, notamment ses critiques envers Ousmane Sonko. Moustapha Diakhaté avait pointé du doigt ce qu'il qualifiait "d'arnaque", évoquant les revirements du Premier ministre sur plusieurs affaires.
L'avocat révèle que son client s'est dit convaincu que "c'est Ousmane Sonko en personne qui a actionné une police d'opinion pour porter atteinte à sa liberté". Une situation que Me Sall juge "inacceptable dans un pays comme le Sénégal", rappelant que "le Sénégal est un pays de liberté, de tolérance et de confrontation démocratique des idées".
La programmation de cette garde à vue un vendredi n'est pas anodine selon l'avocat, qui y voit une manœuvre pour faire taire son client pendant tout le week-end. "Quand on le garde à vue le vendredi, c'est pour le garder jusqu'à dimanche pour qu'il ne commente pas ces élections", affirme-t-il.
Me Sall a également souligné que Moustapha Diakhaté, qui se définit comme un "orfèvre de la citoyenneté", était préparé à cette éventualité. "Il a dit à sa famille, à son épouse, à ses enfants qu'il se peut qu'il ne revienne pas", a rapporté l'avocat, concluant que la seule charge retenue serait d'avoir "insulté les électeurs de Pastef ", ce qu'il conteste formellement.
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LA CHAMBRE-MÉMOIRE DE GERMAINE
Marraine du Dak’art 2024, Germaine Anta Gaye reconstitue l’art de vivre à la saint-louisienne à travers un univers familial qui ne laisse personne indifférent. Dans cette entrevue, celle qui est théoricienne et praticienne de l'art, explique son art
Un certain art de vivre peut-être attribué à Saint-Louis, première capitale du Sénégal, ville des Signares, ville du savoir et ville de culture. Germaine Anta Gaye, native de la ville se fait la porte-mémoire de cet art de vivre qu’elle a traduit dans cette exposition dans le cadre de la 15è édition de la Biennale de l’art africain contemporains de Dakar. Des installations en forme de rétrospective des différentes œuvres créées par cette artiste qui a rencontré pratiquement tous les présidents de la République du Sénégal pour son travail. Son installation à l’ancien palais de justice de Dakar ne laisse personne indifférent. Elle évoque dans cette entrevue son parcours, ses débuts et surtout son installation.
C’est un vrai cadre familial avec son salon bien orné - d’une myriade d’objets, ses chambres, ses couloirs et son jardin que Germaine Anta Gaye offre au visiteur à travers son installation, à l’ancien palais de justice de Dakar. La principale à attraction de cet univers familial reconstitué dans l’enceinte du palais de justice rappelle à bien des égards une certaine élégance des femmes saint-louisienne. À l’intérieur du salon, on trouve par exemple une machine à coudre à pédale ou encore à un casque colonial sur un porte-manteau… Ce magnifique salon qui ne laisse personne indifférent
Marraine de la 15e édition du Dak’art, Germaine Anta Gaye explore dans son installation une diversité de technique de peinture sous-verre ainsi que de cadrages (verre et bois). Artiste libre, détaché des techniques académique, elle est devenue une grande artiste alors qu’en vérité, était plutôt préparée à transmettre qu’à pratiquer l’art.
Formée pour être éducatrice en arts, Germaine Anta Gaye, l’air de dire que l’art est trop sérieux pour être laissé aux seules mains des artistes, a très vite fait de mettre la main à la pâte, pour ne pas dire mettre la main dans le pot de peinture.
Passion en bandoulière, elle s’est emparée elle-même du pinceau et a commencé la peinture depuis de longues années. Elle avait raison parce qu’elle a eu toute sa place dans le secteur artistique sénégalais et africain. La Saint-Louisienne a connu une carrière fulgurante et inspirante en tant qu’artiste cumulativement à sa vocation d’enseignante. Celle qui est attachée à sa ville natale de Saint-Louis et voyage partout dans le monde avec l’âme de Saint-Louis dans ses valises, s’est illustrée de fort belle manière dans la peinture sous-verre même si elle est dans une certaine mesure éclectique en tant que peintre. La 15è édition de l’art africain contemporain de Dakar fait bien d’honorer de son vivant.
Enseignante en arts de formation, elle est ainsi devenue aussi artiste confirmée par passion. Ce qui fait d’elle a la fois une praticienne qu’une théoricienne de l’art. Comme enseignante, Germaine Anta Gaye a contribué à la formation de centaines d’artistes dont elle est fière de ce qu’ils sont aujourd’hui devenus. Elle a su à travers son installation capte l’attention de tout visiteur à l’ancien à palais de justice. Qui que vous soyez, d’où que vous venez et quelle que soit votre foi, Germaine a un message pour vous. Elle vous parle quels que soient votre âge et votre sexe. Sa création transcende toutes les differences possibles et imaginables.
MOUSTAPHA DIAKHATÉ ET ADAMA GAYE PLACÉS EN GARDE À VUE
Le premier est interrogé pour ses analyses sur les élections législatives, tandis que le second fait face à des accusations liées à ses déclarations sur le décès de l’ancien ministre Mamadou Moustapha Ba.
iGFM - (Dakar) Moustapha Diakhaté, convoqué ce vendredi à la Division de lutte contre la cybercriminalité, a été placé en garde à vue.
Selon son avocat, Me Amadou Sall, son audition portait sur l’analyse qu’il a faite des résultats des dernières élections législatives.
« Pour l’essentiel, Moustapha Diakhaté a déclaré que ces élections ont été marquées par ce qu’il qualifie d’arnaque, ayant conduit à une société défaillante. Il affirme ne pas comprendre qu’Ousmane Sonko ait pu dire publiquement qu’il avait simulé lorsqu’il prétendait être dans le coma », explique Me Sall.
L’avocat assure que son client n’a été interrogé que sur ce sujet et a fourni des réponses précises et claires. « Le fait de poser une question sur son opinion et de le maintenir en garde à vue, je considère cela comme une prise d’otage assortie d’une demande de rançon, visant à le contraindre à se taire », dénonce-t-il.
Par ailleurs, le journaliste Adama Gaye a également été convoqué par la police ce vendredi.
Les faits qui lui sont reprochés concernent des déclarations faites à propos du décès de Mamadou Moustapha Ba, ancien ministre des Finances. Lors d’une intervention sur Sen TV, Adama Gaye avait affirmé : « Moi, je pense que Moustapha Bâ a été tué. Qui l’a tué ? Je ne sais pas, il faut creuser. Le procureur a ouvert une enquête, mais il doit aller jusqu’au bout. Parce que si cette histoire passe, personne ne sera en sécurité dans ce pays. Si des gens ont pu faire cela à un ancien ministre des Finances, imaginez ce qu’ils peuvent faire. »
Le journaliste avait également suggéré d’enquêter sur certaines personnes proches de l’ancien régime.