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26 novembre 2024
Éducation
LE SAES ACCULE ABDOURAHMANE DIOUF
Le Syndicat autonome de l’Enseignement supérieur (SAES) hausse le ton contre son ministre de tutelle, qu’il accuse de manquer à ses engagements et de prendre des décisions aggravant la crise dans le secteur de l’enseignement supérieur.
Les enseignants des universités publiques du Sénégal affiliés au Syndicat autonome de l’Enseignement supérieur (SAES) sont en colère contre leur ministre de tutelle qu’ils accusent de ne pas avoir respecté les engagements pris lors de ses tournées dans les universités publiques, avec comme conséquences immédiates une perturbation des activités pédagogiques dans certaines universités.
Dans un communiqué du 23 novembre faisant suite à une réunion du bureau national le vendredi 22 novembre, David Célestin Faye (SG) et ses camarades dénoncent également la violation, par le MESRI, des dispositions relatives à l’orientation des bacheliers. Il accuse le ministère d’avoir alloué aux universités des “quotas de bacheliers largement supérieurs à ceux définis par les instances académiques des universités sur la base de leurs capacités d’accueil… sans mesure d’accompagnement”.
Selon le SAES, les universités sénégalaises souffrent de la non-livraison des infrastructures pédagogiques et sociales, du déficit d’enseignants, de l’insuffisance du budget annuel, entre autres. Une situation qui, d’après le syndicat, “compromet sérieusement la stabilité du sous-secteur de l’enseignement supérieur malgré les efforts consentis par les chercheurs et enseignants chercheurs”.
Toutefois, le SAES se dit ouvert au dialogue, sauf sur un point précis: la pension de réversion que l’Etat doit aux ayants-causes des enseignants décédés. Le SAES qui a été approché par le Haut Conseil du Dialogue Social (HCDS) dit avoir précisé à cet organe que ce point est “une question de justice et d’équité non négociable”.
Le ministre Abdourahmane DIOUF avait déclaré, dans une sortie, que le décret a disparu dans le circuit administratif. Le syndicat a pris acte tout en exprimant son étonnement. Mais ce que le syndicat dit ne pas comprendre, est que la signature de la nouvelle version “maintes fois annoncée par le MESRI, n’a jamais eu lieu sans qu’on en connaisse les véritables raisons”.
Le SAES invite ses militants à la mobilisation afin de continuer la lutte “pour le règlement définitif de cette injustice et pour s’opposer à toute tentative de remise en cause des acquis”
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ENTRE LE COUP DE CŒUR ET LE COÛT DE L’ŒUVRE
La décision d’achat d’une œuvre d’art part du coup de cœur pour la création. Mais sous nos cieux, parfois on peut noter un grand écart entre le coup de cœur et le prix qu’on est prêt à débourser pour acquérir une oeuvre, nous relève l’artiste O’lio.
Dans cette entrevue réalisée dans le cadre de la 15 édition de l’art africain contemporain de Dakar, le peintre Omar Lionel Sow, dit O’Lio se dévoile à cœur ouvert à AfricaGlobe Tv. Artiste autodidacte, O’lio a trois décennies d’expérience derrière lui et a parcouru le monde avec son art.
Si enfant, il a toujours eu l’art dans les veines, et gribouillait partout, cet artiste d’intuition, en fréquentant les grands noms de la peinture, des devanciers expérimentés, a pu affiner son propre pinceau et trouver sa technique grâce notamment au couteau dont il dit s’en servir le plus souvent pour ses créations. Dans ses créations, O’lio di ne pas faire d’esquisses au préalable. Quand vient l’inspiration, il prend son couteau et fonce. Oui son couteau puisque pour lui, le pinceau ne sert qu’à faire des finitions et à signer l’œuvre.
Trouvé dans son atelier au village des arts, sis a Yoff, O’lio a accepté de nous parler de son parcours, ses débuts, de l’œuvre d’art et des artistes, mais aussi du rapport qu’entretiennent les Africains avec l’art.
Sur la question du soutien au secteur de la culture, l’artiste regrette la mauvaise compréhension que bien d’hommes et femmes politiques au Sénégal, ont parfois de ce que c’est que la culture. O’lio rappelle tout simplement que l’art ne se résume pas à la musique et la danse.
La musique n’est pas l’art, la musique est un art. En d’autres termes ce n’est qu’une expression parmi tant d’autres. Mais Ou sont les autres expressions artistiques ?
S’agissant de l’œuvre d’art, si devant une toile tout le monde peut avoir un coup de cœur, très souvent en Afrique, le coût de l’œuvre est très en deçà du coup de cœur.
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DAK'ART, UNE BIENNALE TOUJOURS CAPTIVANTE
Dakar vibre au rythme du Dak'art. En 3 décennies cet évènement garde son intérêt intact et les artistes d'Afrique et de sa diaspora ne cessent d'émerveiller le monde avec des thèmes qui questionnent toujours notre quotidien comme le relève le Pr B. DIOP
La 15e édition de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar (Dak’art 2024) bat son plein. Les visiteurs continent d’affluer vers l’ancien palais de justice, une des principales attraction de cette grand-messe de l’art africain contemporain de Dakar. C’est sur ce site que nous avons trouvé un sachant, universitaire de son état, directeur de l’institut supérieur des arts et des cultures.
Venu avec un contingent d’étudiants, M. Diop jette un regard sur cette présente édition de la Biennale et espère que ses étudiants profiteront au maximum surtout ceux qui découvrent cet événement.
Ancien secrétaire général de la Biennale de Dakar, le Professeur Babacar Mbaye Diop se félicite des thématiques qui sont abordées par les artistes dans une créativité toujours au top. Les détails dans cette entrevue.
Dakar vibre au rythme du Dak'art. En 3 decennie cet avemenet garde son intéret intact et les artistes d'Afrique et de sa diaspora ne cessent d'émerveiller le monde avec des thèmes qui questionnent toujours notre quotidien comme le relève le Pr Babacar Mbaye Diop, ancien secretaire général de la Biennale.
LES ÉTUDIANTS DE L'UACZ EN COLÈRE
Trois véhicules incendiés dont celui du recteur de l’université, affrontements entre étudiants et forces de l’ordre : l’université Assane Seck de Ziguinchor a basculé hier, vendredi, dans une violence inquiétante
Trois véhicules incendiés dont celui du recteur de l’université, affrontements entre étudiants et forces de l’ordre : l’université Assane Seck de Ziguinchor a basculé hier, vendredi, dans une violence inquiétante. Les étudiants très remontés contre les autorités réclament l’achèvement des chantiers dans cette université. Une grève illimitée décrétée, Ils disent tirer pour une dernière fois la sonnette d’alerte pour dire niet à la situation qui gangrène l’Université depuis belle lurette.
Il faut remonter très loin pour assister à un tel niveau de violence hier, vendredi, à l’université Assane Seck de Ziguinchor. Trois véhicules de l’administration incendiés dont celui du recteur de l’Université, les étudiants ont déversé toute leur colère dans ce temple du savoir. Pendant des heures, les étudiants se sont frottés aux forces de l’ordre par des jets de pierres pour répondre aux jets de grenades lacrymogènes. Quelques blessés ont été recensés et la tension était vive dans cette université où les étudiants languis de la longue attente des travaux réclament l’achèvement des chantiers de l’université. Khadim Diène, le coordonnateur des étudiants de l’université, liste un chapelet de doléances « Nous fustigeons la situation dans laquelle vivent les étudiants ….
Sur le volet social, L’université Assane Seck est la seule université avec un seul restaurant fonctionnel, avec un seul repreneur, chose que nous déplorons. Ajoutez à cela un pavillon qui devrait être livré depuis 2022 mais toujours rien. On attend la livraison des équipements. On court toujours derrière le ministère … », peste le responsable des étudiants qui évoque les fameux chantiers PGF qui datent de 2014. « Dix ans de combats, nous peinons à recevoir ces chantier alors que nous avons des problèmes de salles de cours … », martèle l’étudiant qui parle de ras- le bol. « Nous avons atteint la ligne rouge qui nous pousse à exprimer notre colère. C’est difficile de courir derrière les autorités, de négocier. Depuis le mois de février dernier, on négocie sur la situation pour trouver des solutions mais il arrive un moment où il faut dire non», s’exclame-t-il. Il faut dire que le système universitaire a été complètement paralysé dans cette université qui était plongée dans la violence par des étudiants qui ont soulevé une panoplie de difficultés sur le plan pédagogique et social. Le manque de salles, une pénurie de matériels comme vidéo projecteurs, de tables, de chaises, un réseau de connexion instable, la non délivrance des certificats d’inscription.
Sur le volet social, le manque de logements avec seulement 10% des étudiants logés dans le campus social reste une préoccupation majeure de ces étudiants qui n’ont pas manqué d’évoquer l’état inquiétant du pavillon E qui, d’après les autorités étatiques, n’est plus habitable .La tension s’est calmée en début d’après-midi mais les étudiants qui se disent déterminés à se faire entendre menacent de passer à la vitesse supérieure. En attendant, les forces de l’ordre sont sur le qui-vive.
LES ÉTUDIANTS DE L’UNIVERSITÉ ASSANE SECK DÉCRÈTENT UNE GRÈVE ILLIMITÉE
“Nous avons décidé d’une grève illimitée avec un blocage total des cours pour réclamer l’achèvement des chantiers des amphithéâtres, à l’arrêt depuis 2015”, a dit le coordonnateur des étudiants.
Les étudiants de l’Université Assane Seck de Ziguinchor (UASZ) ont décrété, vendredi, une grève illimitée pour réclamer l’achèvement des chantiers de douze amphithéâtres engagés depuis 2015, la réception du pavillon de mille lits et un autre restaurant “digne de ce nom”.
“Nous avons décidé, à l’issue d’une réunion tenue hier (jeudi) avec tous les représentants des étudiants, d’une grève illimitée avec un blocage total des cours pour réclamer l’achèvement des chantiers des amphithéâtres, à l’arrêt depuis 2015”, a annoncé à l’APS le coordonnateur des étudiants de l’université Assane Seck de Ziguinchor, Khadim Diène.
Selon lui, ”l’université Assane Seck de Ziguinchor est la seule à avoir un seul restaurant fonctionnel, en plus d’un pavillon de mille lits qui tarde à être livré depuis deux ans”.
Les étudiants de l’Université Assane Seck de Ziguinchor ont organisé une marche ce vendredi sur la route principale menant à cet établissement d’enseignement supérieur pour réclamer de ”meilleures conditions d’études”.
Lors de ce mouvement d’humeur, trois véhicules du rectorat de l’université ont été incendiés.
Les étudiants ont finalement été dispersés par les forces de l’ordre.
VERS UNE MISE EN SYNERGIE DES ACTIONS POUR L'EDUCATION
Différentes familles d’inspecteurs de l’éducation se sont retrouvées mardi à Thiès, pour participer à une formation destinée à mette en synergie leurs actions
Différentes familles d’inspecteurs de l’éducation se sont retrouvées mardi à Thiès, pour participer à une formation destinée à mette en synergie leurs actions, a constaté l’APS.
“En décidant de mettre en synergie les familles d’inspecteurs, le ministère de l’Education, à travers l’Inspection générale de l’éducation et de la formation, va dans le sens d’une utilisation plus efficace et plus efficiente des corps d’encadrement et de contrôle”, a expliqué l’inspecteur d’académie (IA) de Thiès, Gana Sène.
M. Sène prenait part à l’ouverture d’un séminaire de cinq jours, dédié à la mise en synergie des différentes familles d’inspecteurs de l’éducation.
Appuyé par le programme ‘’Apprendre”‘, cette rencontre vise, en dernier ressort, à “améliorer la qualité de l’enseignement et de la formation des élèves”.
‘’Le système éducatif de notre pays a plusieurs familles d’inspecteurs qui, depuis longtemps, ont toujours travaillé dans le sens d’améliorer les performances des élèves’’, a affirmé Gana Sène.
L’inspecteur forme, encadre et contrôle l’enseignant, qui est le meilleur moyen d’atteindre l’élève, a fait valoir l’inspecteur d’académie de Thiès.
Il a rappelé que “par le passé, cette synergie tant recherchée n’était pas au rendez-vous”.
C’est ce qui justifie la pertinence de cette initiative, a dit M. Sène, par ailleurs coordonnateur de l’Association des inspecteurs d’académie.
“La synergie à laquelle nous tendons va se matérialiser dans les salles de classe, les inspections”, s’est-il réjoui, non sans magnifier cette option et réaffirmer l’engagement des inspecteurs pour sa réussite.
“Si notre pays parvient à réaliser ce projet, articulé autour de la révision des curricula, nous allons bientôt lever les barrières et améliorer les performances et vers le moins d’échec possible”, estime Gana Sène.
Les familles d’inspecteurs comportent les inspecteurs généraux de l’éducation et de la formation, les inspecteurs de l’enseignement moyen secondaire, les inspecteurs de spécialité de l’enseignement technique, les inspecteurs de l’enseignement élémentaire, accompagnés par les formateurs qui sont dans les centres régionaux des personnels de l’éducation’ (CRFPE), a détaillé Aïssatou Léna Sène, doyenne des inspecteurs de l’éducation.
Il s’agira durant ces cinq jours de réfléchir sur comment accompagner l’enseignant, en tant que “levier essentiel pour atteindre l’élève”, mais aussi les cellules, qui sont des regroupements d’enseignants.
L’encadrement global d’un établissement, qui est une micro-société où l’on trouve toutes les familles d’acteurs, est aussi au menu de cette formation.
‘’Nous sommes toujours sur les missions régaliennes de l’inspecteur, mais au sens où nous voulons rassurer les enseignants, les chefs d’établissements et, par conséquent, les apprenants, créer un climat propice pour les enseignements-apprentissages”, a dit l’inspectrice.
LE RAPPORT GENERAL D’AUDIT PRESENTE AU MSRI
Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI), a reçu des mains du Secrétaire exécutif de l’ANAQ Sup le Rapport d’audit des établissements de formation en sciences de la santé.
Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et l’Innovation (MESRI), a présidé, hier mardi, la cérémonie de partage du Rapport d’audit des établissements de formation en science de la santé. Cet audit, commandé par les plus hautes autorités, a été coordonné par le secrétaire exécutif de l’ANAQ-Sup. Cet exercice intervenu dans un contexte particulier marqué par des événements tragiques au niveau des structures de santé du pays, a pour objectif de disposer, entre autres, d’un état des lieux portant sur les différents cadres juridiques, les réformes, mais aussi de faire un état des lieux sur les ressources humaines, les infrastructures, les équipements, les laboratoires…
Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI), a reçu des mains du Secrétaire exécutif de l’ANAQ Sup le Rapport d’audit des établissements de formation en sciences de la santé. Ce rapport, selon le Pr Lamine Gueye, «est le résultat d’un travail de longue haleine qui a nécessité beaucoup d’investissement, au regard de l’immensité des enjeux et défis liés à la formation des ressources humaines, à la qualité des infrastructures et équipements dans le secteur de la santé.»
Pour lui, «Ces enjeux et défis traversent nos institutions et structures respectives», a relevé le Secrétaire exécutif de l’ANAQ-Sup, qui précise toutefois que «L’audit n’a cherché nullement à pointer du doigt ou à jeter le discrédit sur tel ou tel acteur du système de formation en sciences de la santé.» Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a, lui, souligné l’important de la formation qui, selon lui, constitue «l’un des éléments centraux de la qualité de notre système de santé et de l’efficacité de ses professionnels», qui en dépit des efforts colossaux entrepris par l’Etat, fait face à de nombreux défis. Ces défis, pour Dr Abdourahmane Diouf «nécessitent d’être identifiés, finement analysés et relevés afin de suivre les évolutions des systèmes de santé, et de pouvoir leur garantir non seulement un fonctionnement optimal, et surtout une capacité d’adaptation aux réalités d’aujourd’hui et de demain.» Il a, par ailleurs, souligné la pertinence des recommandations du rapport qui, à son avis, «illustre à suffisance, sur l’importance de l’étude menée qui doit être mise à profit pour s’interroger sur les produits de la formation, les procédures d’enseignements-apprentissage et les processus de formation», a déclaré le MSRI.
Dans le même sillage, Dr Abdourahmane Diouf assure que la pertinence du thème d’audit, les réflexions menées et les recommandations formulées constitueront sans nul doute des éléments d’amélioration des actions engagées pour garantir la qualité du système de santé de notre cher Sénégal.
LES ENSEIGNANTS DE L’ISFAR DE BAMBEY DÉTERRENT LA HACHE DE GUERRE
La section de l’Institut supérieur de formation agricole et rurale (ISFAR) de Bambey (centre) du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur prévoit de décréter à partir de ce mercredi, un mot d’ordre de débrayage de 48 heures...
Bambey, 19 nov (APS) – La section de l’Institut supérieur de formation agricole et rurale (ISFAR) de Bambey (centre) du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur prévoit de décréter à partir de ce mercredi, un mot d’ordre de débrayage de 48 heures pour exiger des autorités compétentes la satisfaction de leurs revendications.
Dans un communiqué transmis à l’APS, les syndicalistes dénoncent le refus des autorités de l’université Alioune Diop (UAD) de remettre à l’ISFAR son matériel de laboratoire actuellement stocké sur le site de Ngoundiane.
Or, renseignent-ils, ce matériel est indispensable pour les travaux pratiques et de recherche du personnel d’enseignement et de recherche (PER) et des étudiants.
Les enseignants de l’Institut supérieur de formation agricole et rurale fustigent le retard du remplacement du personnel administratif, technique et de service (PATS) et du personnel d’enseignement et de recherche (PER) partis à la retraite ainsi que la finalisation du recrutement de l’assistante de la direction des études pour appuyer l’administration dans ses tâches quotidiennes.
Pour la section SAES-ISFAR, les autorités rectorales semblent à travers leur attitude être dans une dynamique de bloquer le fonctionnement de l’institut.
Ils exigent par la même occasion l’audit des fonctions de services de l’ISFAR.
Fort de ce constat, les syndicalistes appellent les militants à se mobiliser autour du plan d’action mis en œuvre pour défendre les intérêts légaux et légitimes de l’institut supérieur de formation agricole et rurale
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DAK’ART, LA BARBADE SE RECONNECTE À L’AFRIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - Chaque Biennale permet aux fils et filles d’Afrique dispersés dans les Amériques de revenir sur la terre-mère. Les Barbadiens ont fait le pas grâce à «Transatlantique 1».Nyzinga Onifa, la coordonnatrice du projet explique l’intérêt
Tous les deux ans depuis 1990, la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar permet aux fils et aux filles d’Afrique dispersés à travers le globe, notamment dans les Amériques, du fait de la tragédie de l’esclave, de se retrouver sur leur terre d’origine. Qu’ils soient d’Amérique du Nord, d’Amérique Latine ou des Caraïbes, ils reviennent partager et se reconnecter à la terre mère d’Afrique. À cette 15e édition, une dizaine d'artistes barbadiens sont à Dakar grâce a ECEA*, une organisation qui a elaboré le projet d'exposition intitulée « Transatlantique 1 ». Nzinga Onifa, coordonnatrice du projet, nous explique dans cet entretien avec AfricaGlobe Tv.
Au Dak’art 2022, nous découvrions Yrneh Gabon, ce Jamaïcain dont les tests ADN ont prouvé qu’il est balante donc potentiellement originaire de la Casamance, la Gambie ou la Guinée Bissau, aire géographique où l’on trouve ce peuple ouest-africain. Pour cette 15e édition du Dak’art, une bonne délégation barbadienne, composée d’une dizaine « de talentueux artistes » est y est représentée avec l’exposition dénommé « Transatlantique One ». Un projet pensé et conçu trente ans plus tôt des après la deuxième édition du Dak’art et qui a connu des péripéties sans que l’initiatrice, la Barbadienne Nzinga Onifa, ne renonce.
Le désir de reconnexion de la Barbade à l’Afrique n’est pas récent. L’histoire remonte à 1993 lorsque Nzinga Onifa, la coordinatrice du projet « Economic and cultural exchange with Africa (ECEA) , y a séjourné une dizaine d’années à Dakar pour le compte des Nations Unies. Un séjour au cours duquel elle dit s’être rendu compte de ce qu’il y a trop peu d’information sur la Barbade. Mais aussi choquée de ce que manifestement des Africains ne posent pas de question sur ce que sont devenu ceux qui ont été déportés du continent quelques siècles auparavant.
En revanche, bien souvent, on lui demandait d’où vient-elle et où se trouve la Barbade qui pourtant n’est qu’ à environ à 5 heures de vol de Dakar bien avec une ligne directe. Même si l’on est dans les Caraïbes. Sur la persistance de ces questions, Nzinga Onifa, en quittant Dakar, s’est résolue à travailler pour créer un rapprochement entre l’Afrique et la Barbade à travers la culture. Elle à cet effet fait part aux différentes autorités sénégalaises et barbadiennes depuis ces années et donc forcément tous les régimes qui se sont succédé aussi bien à la tête du Sénégal que de la Barbade. Il a donc fallu un très long chemin et l’initiatrice n’a pas abandonné. Finalement, l’aboutissement a été cette année 2024.
Elle a réussi a emmené une dizaine d'artistes qui exposent au village des arts a Yoff. Seulement, il s’est passé un fait très regrettable au grand dam des artistes barbadiens. En effet, pour des raisons logistiques et administratives, leurs œuvres n’ont pas pu atterrir à Dakar pour démarrer la Biennale en bonne et due forme alors que ce 8 novembre, elles devraient être vues.
Dans la foulée, les autorités du village des arts ont essayé de trouver une solution qui ne satisfait personne. En effet, le village des arts a fait installer des écrans qui présentent les œuvres des artistes. Une situation absolument regrettable pour les artistes qui à l’unisson disent que ce dispositif technologique de rechange déforme et dévalorisent leur travail à tout point de vue parce qu’elle ne rend nullement compte de la réalité de leur art.
Tout de même, ils reconnaissent au village des arts d’avoir essayé d’apporter cette solution, ils n’en veulent ni n’accusent leurs interlocuteurs du Sénégal qui n’en sont pour rien dans ce couac d’ordre administratif. Mais ils sont émus d’être revenus à la Maison, grâce à la Biennale. La délégation souhaite que Transatlantique 1 ne soit qu’un point de départ et que l’on verra Transatlantique 2, 3, 4 et jusqu’ à l’infini. Nzinga Onifa qui est maître d’ouvrage du projet dans cette entrevue espère que les œuvre atterriront à Dakar avant la fin de la biennale.
La coordinatrice de Transatlantique Nzinga Onifa estime qu’il y a tellement de choses que les fils et filles d'Afrique dispersés de par le monde peuvent partager avec l'Afrique en termes de business, de culture, d'éducation de science et de technologie. Son souhait est que cette reconnexion avec l'Afrique puisse s’approfondir et qu’il y ait beaucoup d’échanges culturels notamment entre étudiants sénégalais et barbadiens : que les jeunes barbadiens viennent au Sénégal étudier l’art et que les étudiants sénégalais puissent, de leur côté, se rendre à la Barbade pour se nourrir de la richesse culturelle de cette île caribéenne. « Nous avons à apprendre les uns des autres entre frères et sœurs d’Afrique », estime Nzinga Onifa.
Pour sûr, la volonté de reconnexion est réelle. D’ailleurs, Nzinga Onifa qui est aussi artiste designer, n’a pas toujours porté son présent nom qui est typiquement africain. Elle portait à la naissance un nom de colon dont elle a décidé de se débarrasser pour porter un nom authentiquement africain. Cette volonté de reconnexion parfois est freine par l’image qu’est vendu de l’Afrique par les médias du Nord.
En effet, la propagande des médias occidentaux qui semble entretenir un désir compulsif de montrer des images négatives sur l’Afrique, a réussi à inoculer une certaine réticence et une méfiance des Africains de la diaspora vis-à-vis de l’Afrique. Les Barbadiens y ont aussi été victimes de cela. Ainsi, longtemps, certains voient l’Afrique à travers les guerres, les maladies, les cataclysmes, etc. qui leur sont présentés par les télévisions du Nord.
La coordinatrice du projet, Nzinga Onifa se réjouit qu’aujourd’hui avec l’avènement d’Internet, de plus en plus d’Afro-descendants, commencent à découvrir véritablement l’Afrique et de fait, ces stéréotypes sur le continent, commencent à tomber. Par conséquent, ils se montrent de plus en plus enthousiastes à se reconnecter à leur terre d’origine. Ce qui ouvre davantage des perspectives de reconnexion. Mais une question que s’est très souvent posée Nzinga c’est pourquoi les Africains ne posent pas de questions sur ce que sont devenus les Africains déportés dans les Amériques ? C’est peut-être le moment que tous se la posent.
* ECECA est une organisation florissante qui se consacre à la défense et à la promotion de la culture, de l'éducation, des affaires, de la santé et du bien-être en tant que rouages essentiels du développement sociétal et de la camaraderie internationale entre l'Afrique, la Barbade et le reste des Caraïbes.
par Babacar Mbow
LE SÉNÉGAL ET LA RESTITUTION
EXCLUSIF SENEPLUS - Quand Bachir Diagne cite Amadou Makhtar Mbow pour suggérer une acceptation de l'exil des œuvres africaines, il fait un tour de passe-passe intellectuel troublant. Car la position de Mbow sur la question n'a jamais été équivoque
Il y a des esprits parmi les esprits ! Des esprits tellement sophistiqués qu'ils peuvent reconfigurer la pensée radicale en une pensée conformiste.
Ces esprits, dans leur rayonnement, leur éclat, peuvent nous amener à adopter l’ivrai pour le vrai, et le fallacieux pour le substantiel. Cependant, nul ne collera cette épithèque au Professeur Bachir Diagne, Hasbounallah ! Cependant !
Les récentes déclarations du Professeur Diagne citant Amadou Makhtar Mbow : « Ces peuples [les peuples africains] savent bien que la destination de l’art est universelle […] Ils sont conscients que cet art qui parle de leur histoire, de leur vérité, ne s’adresse pas seulement à eux […], qu’ils se réjouissent que d’autres hommes et d’autres femmes ailleurs aient pu étudier et admirer l’œuvre de leurs ancêtres… », dans « Objets africains « mutants »et la question de la restitution », Musée d’Ethnographie de Genève, 3 mai 2024 (https://www.meg.ch/en/expositions/remembering). Hic ! Et, « … à la fin des années 1970, [Mbow] a lancé un fervent plaidoyer en faveur de la restitution du patrimoine des anciennes colonies, tout en reconnaissant que ce patrimoine avait pris racine dans sa terre d’emprunt. » Restitutions d’œuvres : « Les objets d’Afrique sont chez eux au Louvre », 13/10/2024 (http ://www.la-croix.com/culture/restitutions-d-œuvres-les-objets-venus-d’Afrique-sont-chez-eux-au-Louvre-20241013). Ces déclarations appellent une clarification pour restituer Mbow dans le discours de la restitution.
Dans les déclarations ci-dessus, « l'esprit non sophistiqué » peut percevoir Mbow comme un accommodant aux positions suprématistes occidentales sur la restitution. Il y a donc lieu de clarifier les choses, surtout après la conférence inaugurale de Mbow au département des Études de l’Afrique du Nouveau Monde de l’Université internationale de la Floride de Miami en 2015, qui est peut-être sa dernière déclaration publique sur le sujet. Mbow est venu à Miami accompagné de sa fille, la Dr. Marie Amie Mbow. Par ces moyens, nous nous éloignons de toute controverse ou querelle pour restituer Mbow dans les débats.
La Dr. Joan Cartwright de l’Université Southeastern de Nova, lors des questions et réponses qui ont suivi la conférence de Mbow, demanda : « Il y a eu des cas où vous avez semblé atténuer votre demande de restitution des objets africains volés. Pouvez-vous clarifier votre position pour la Diaspora africaine » ?
La réponse de Mbow, qui reflétait exactement sa déclaration de 1989 à la résidence du Professeur John Henry Clark à Harlem, New York, visite organisée par Seydina Senghor, est claire et précise : « Le retour des objets africains est fondamental pour que l’Afrique se reconnecte à son passé dans la construction de son avenir. » Mbow a réitéré ce message de reconnexion pendant la semaine de son séjour à Miami aux flux de visiteurs haïtiens et afro-américains dans mon arrière-cour.
Là encore, l’esprit sophistiqué a des manières de sublimer les faits pour servir les intérêts d’un agenda. Loin de moi l’idée de coller cette caractéristique au Professseur Diagne. Mais comment les jeunes intellectuels doivent-ils comprendre ses prédilections à brouiller la clarté de ces intellectuels noirs ? Prédilections qui semblent émerger de « l’antre des alchimistes », à travers lequel nous sommes désormais appelés à faire abstraction des pensées et des pratiques intellectuelles radicales noires ?
L’émergence de discours qui semblent reterritorialiser l’Afrique dans les entrailles de la suprématie occidentale devient un fardeau très lourd à porter. Ainsi, dans un article sur SenePlus paru le 7 mai 2024, Amadou Lamine Sall appelle à la privatisation de la Biennale de Dakar à travers une « Fondation Art Mécénat International ».
Sall cite Jean Loup Pivin : « … La survie de la Biennale ne viendra que dans son externalisation vers une structure tierce […] avec un État qui [doit] cesser de faire semblant de savoir le faire… » Le Sénégal ne capitalise pas sur cet engouement formidable, mais, au contraire, le détruit. Sa gestion étatique remet en cause sa crédibilité et interdit toute autre forme de financement. » Mon Dieu ! Jean Loup Pivin est désormais le bwana en matière de souveraineté culturelle africaine que la biennale de Dakar est appelée à incarner. On en a la nausée !
J’ai entendu exactement les mêmes arguments de la part d’autres Sénégalais à la Foire 154 de Marrakech, au Maroc, l’année dernière. Que des Sénégalais puissent s'asseoir autour d'une table avec des Français engagés dans la démolition de la République, et que tout ce qu'ils puissent dire, soit « Ça fait mal, mais c'est la vérité », était si méprisable que nous avons décidé de ne plus rejoindre leur soi-disant « groupe multiculturel » à Marrakech.
Le paradoxe est que lorsque le gouvernement néocolonial de Macky Sall tuait et mutilait la jeunesse sénégalaise, lorsque la dissidence était réprimée par l'emprisonnement, et que la corruption rampante gangrenait à la fois l'État et les organismes sociaux, ces « voix de leur maître » étaient silencieuses, incapables de comprendre la possibilité d'une « Afrotopia ».
Replaçons Mbow dans son contexte discursif afin que l’on ne méprenne pas la carte pour le territoire. Les formations raciales sont un phénomène esthétique et les pratiques esthétiques sont des structures racialisées. « Les Africains se réjouissent que d’autres hommes et femmes étudient et admirent l’œuvre de leur ancêtre ?» Ainsi, tenter de séparer l’esthétique de la politique revient à méconnaître les conditions mutuelles qui soutiennent les pratiques de représentation. La vivacité et l’esthétique de l’être est l’esthétique comme forme de vie, l’esthétique comme schéma pour considérer la vivacité du phénomène et le phénomène de vivacité, la qualité de la lumière par laquelle nous scrutons nos vies. En alliant l’esthétique à la vivacité, comme dans « culture et développement » le thème de la lecture inaugurale de 2015, Mbow nous invitait à nous tourner vers les capacités d’animation évidentes dans l’objet d’art pour un appel à une politique antiraciste qui va au-delà de la dialectique réactive et des stratégies de représentation des tenants d’une universalité occidentale vers autre chose, expérimentant la durée, la sensation, la résonance et l’affect – un engagement envers la sensibilité africaine. Aucun peuple ne peut se réjouir qu’un autre lui dérobe ses potentialités.
Que la jeunesse sénégalaise sache que l’efficacité d’un peuple oppressé dans le combat intellectuel, soit en tant que diffuseur ou en tant que récepteur dans les systèmes influencés par cette hiérarchie épistémologique, dépend de sa compréhension de l’obsolescence de toute contestation de la nature de la vérité au profit de la contestation du contrôle de la vérité. Parce qu’en fin de compte, « nul autre que nous-mêmes ne pourra libérer notre esprit ». Laissons Mbow transiter vers les ancêtres ! Les morts sont muets.
Babacar Mbow est Directeur exécutif du Consortium des Études Africana de la Floride, Miami.