Le président de la République vient de prendre un décret pour procéder à la nomination de nouvelles étoiles dans l'Armée nationale. Au total, cinq officiers supérieurs de la grande muette ont été promus au rang de général. A la faveur de ces nominations qui sont intervenues tout récemment, le médecin du président de la République, Mouhamadou Mbengue, devient général de brigade à l'image de son prédécesseur Mouhamadou Mara qui était le médecin de Me Abdoulaye Wade. Alors que Faustin Preira s'apprête à aller bientôt à la retraite, Paul Ndiaye prend, lui, de nouveaux galons. Elevé au rang de général de brigade, Paul Ndiaye va diriger le Centre d'études stratégiques en remplacement de Faustin Preira qui pilotait cette structure chargée de la formation continue des officiers.
Macky secoue l'Armée et aligne des étoiles (bis)
Anciennement à l'État-major, Amadou Kane devient général de brigade et chef d'État-major de l'Armée de terre (Cemat). Il remplace à ce poste Cheikh Guèye qui vient d'étrenner trois étoiles. Puisque le général de brigade passe à général de division. Et le désormais ex-Cemat Cheikh Guèye a été bombardé Chef d'état-major particulier du président de la République (Cempar). Et c'est le général de division Saliou Ndiaye qui sera bientôt à la retraite qui cède son fauteuil. Promu amiral ou général de brigade, Alioune Sow a été porté à la tête de la Haute autorité chargée de la coordination de la sécurité maritime et de la sûreté maritime (Hassmar).
Dionne propose des logements aux enseignants
On en sait un plus sur le contenu de la proposition du Premier ministre au Grand Cadre. D'entrée de jeux, Mohamed Dionne a indiqué qu'il n'est pas venu négocier, mais plutôt arbitrer. La parole a été ainsi donnée à Viviane Bampassy de faire le point des négociations avant de céder la parole aux médiateurs. Tour à tour, Moustapha Diakhaté (député) Momar Samb (Conseiller économique, social et environnemental", Mamadou Diop Castro (conseil pour la dialogue social), Bakary Badiane (parents d'élèves) ont pris la parole pour tenter de rapprocher les positions divergentes entre le Grand cadre, composé de 35 organisations syndicales et le gouvernement. Pendant plusieurs minutes, les patrons des différents syndicats ont déroulé leur argumentaire devant le chef du gouvernement qui avait déjà réponse à tout cela. Pragmatique, Mohammed Boun Abdallah Dionne exprime point par point la position du gouvernement. "Il n'était pas venu en figurant, il a fait des pas significatifs", a confié une source ayant pris part à la rencontre. Sur l'essentiel des points de la plateforme, notamment sur la délivrance des actes administratifs et le déploiement démocratique des ressources humaine, le gouvernement a fait des avancées significatives.
Dionne propose des logements aux enseignants (bis)
Toutefois au sujet de l'indemnité de logement, le gouvernement est resté intraitable. Selon Dionne, le Sénégal dépasse largement la norme au niveau de l'Uemoa (35 %). le Sénégal a consacré 42 % de son budget au salaire, dit-il, pour justifier au plan macro-économique, il est impossible de soutenir une augmentation substantielle de l'indemnité de logement. En présence des ministres concernés, il a proposé des logement sociaux aux enseignants en lieu et place d'une indemnité. Dans le cadre du projet de facilitation d'un logement à tous, il envisage d'accorder une attention particulière aux enseignants. Au terme, chaque enseignant avant d'aller à la retraite sera propriétaire de maison. Une proposition qui a trouvé un écho favorable auprès de certains syndicalistes. Mais avant de donner la position du Grand cadre, Dianté et ses collègues vont se concerter avec la base. Mais de sources sûres, un accord sera scellé, lundi prochain. "La grève est devenue impopulaire, il faut savoir écouter son peuple", philosophe, un syndicaliste apparemment prêt à reprendre la craie. Dianté et ses camarades vont se retrouver aujourd'hui pour se pencher sur le rapport envoyé à la base pour consultation. Ils devraient adopter une position commune qui sera défendue lundi devant le gouvernement lors de la rencontre fatidique.
Mata Sy remplacée par Pape Oumar Sakho
Belle planque pour l'ancien président de la Cour suprême. Selon des sources proches du président de l'Assemblée nationale, Pape Omar Sakho qui vient de faire valoir ses droits à la retraite a été nommé, hier, Président du conseil d'administration (Pca) de la Société nationale de recouvrement (Snr) en remplacement de Mata Sy Diallo. L'ancien ministre du Commerce devenue très discrète a ainsi été défenestrée. Un limogeage apparemment qui fait jaser au sein de l'Afp. Selon nos informations, les proches de la dame sont sur le pied de guerre et portent un doigt accusateur sur Moustapha Niass. Ce dernier d'ailleurs, dit-on, est parvenu à faire signer à 1l députés de l'Afp une déclaration dans laquelle, ils s'engagent à soutenir Macky Sall à la prochaine présidentielle. Dans la déclaration qui nous est parvenue, Diya Kanté, Fallou Fall, Khoureissy Niass, Zator Mbaye et El hadj Mangane puis Aliou Kébé, Adja Dama Sylla, Thané Sakho, Khoredia Sané, Cheikh Ndiaye, Cheikh Yaba Diop déclarent soutenir la déclaration du bureau politique de l'Afp du 10 mars 2014.
Malaise à l'Afp
Restons à l'Afp pour signaler que la déclaration parvenue à la presse va faire bouger les progressistes. Certains signataires de la déclaration ont confié n'avoir pas eu connaissance du contenu de la déclaration. Il s'agit simplement d'une feuille de présence qui a été signée lors d'une rencontre entre Moustapha Niasse et certains députés de son parti. Selon nos informations, hier, le président de l'Assemblée nationale avait invité tous les députés de son parti à son domicile. Au décompte final, cinq députés ont répondu présent sur les 12. Fallou Fall, Aïssata Sabary, Diya Kanté, Cheikh Ndiaye ont préféré vaquer à leurs occupations, diton. Joint au téléphone, Zator Mbaye déclare qu'il n'y avait pas de réunion prévue au domicile de Niass. En réponse, le chambellan de Niass nous fait parvenir la déclaration des députés signée le 21 avril. Quoi qu'il en soit, l'ombre de Malick Gackou est en train de planer à l'Afp. Et avec l'éviction de Mata Sy Diallo, c'est le front anti-Niass qui risque de se renforcer.
111 kilos de drogue saisis à l'aéroport LSS
Les agents du Bureau des douanes de l'Aéroport Léopold Sédar Senghor de Dakar ne laissent pas de substance illicite passer ou rentrer dans notre territoire. Ils ont effectué, le jeudi 23 avril 2015, une saisie de cent onze (111) kilogrammes de drogue khat (herbe), frauduleusement importée d'Addis Abeba par un individu de nationalité éthiopienne.
Une mule arrêtée aussi
Il faut dire que la pêche des soldats de l'économie a été bonne car après la saisie de ces agents du Bureau des douanes à l'aéroport, leurs collègues de la Subdivision des douanes dudit aéroport ont, en collaboration avec la Cellule aérienne anti-trafic (CAAT) et la Police spéciale de l'aéroport, le mardi 21 avril 2015 à la zone départ, mis la main sur soixante dix (70) boulettes de cocaïne ingurgitées, d'un poids total de sept cent quatre vingt dix (790) grammes. Une personne née à Bissau et détenant un passeport portugais a été arrêtée. Les deux prévenus sont gardés à vue et seront remis après la procédure entre les mains de la justice.
Idy chez Mamadou Seck et Djibo Kâ
Idrissa Seck s'est rendu, hier, au domicile de Mamadou Seck, ancien président de l'Assemblée nationale pour lui présenter ses condoléances suite au décès de sa fille. La délégation qu'il conduisait était composée du député Thierno Bocum, Dethié Fall, Yankhoba Diattara, Ndèye Maguette Dièye, entre autres. Après avoir présenté ses condoléances à Mamadou Seck, le président du Conseil départemental de Thiès s'est rendu chez le député Djibo Kâ en compagnie de Aly Saleh Diop, responsable Rewmi à Linguère, pour une visite de courtoisie. Sans doute des questions politiques ont été abordées. C'est Macky Sall qui doit se faire des soucis.
Idrissa Seck manœuvre
Malgré son silence, Idrissa Seck, le leader du parti Rewmi, est en train de tisser sa toile, ce qui va se traduire très bientôt, foi de " L'As" par une tournée politique. Même si nos radars n'ont pas pu donner des indications claires sur la teneur des discussions, il est clair que le déclenchement des activités politiques d'Idrissa Seck est imminent.
Pot de départ du Dg de Cbao
C'est la fin d'un épisode mouvementé à la Cbao. Après plusieurs vagues de contestations des cadres de la banque sur la gestion du Directeur Abdel Karim Raghmi, un pot de départ a été organisé, hier, en l'honneur du Directeur sortant Abdel Karim Raghmi. Cela s'est passé devant quelques cadres de la boîte et en présence du nouveau Dg M. Oudghiri. Un autre épisode s'ouvre à Cbao.
Le Meel brocarde le régime de Macky
Le Mouvement des élèves et étudiants libéraux (Meel) est monté au créneau, hier, pour dénoncer l'arrestation de leurs frères de parti par le régime de Macky Sall. Le Secrétaire général adjoint du Meel, El hadji Diaw, qui a fait face à la presse, hier, exige la libération sans condition Victor Sadio Diouf, victime à ses yeux d'un complot orchestré contre le Meel par le régime en place. Il dit ne pas comprendre le fait que leur Secrétaire général soit accusé de l'incendie d'un bus à l'occasion d'une grève qui n'était pas une initiative du Meel. Dans la même veine, "le Meel dénonce la volonté de Macky Sall de démanteler le Parti démocratique sénégalais en arrêtant les responsables comme Karim Wade, Toussaint Manga, Abdoul Aziz Diop et Aida Diongue dont le seul tort est d'avoir soutenu financièrement le Pds".
Oumar Seck présente son comité
Le Comité permanent de l'organisation de la conférence islamique (Oci) pour l'information et les affaires culturelles (Comiac) dirigé par Cheikhou Oumar Seck, ancien directeur de la Rts/radio, tient sa 10e session à Dakar les 28 et 29 avril 2015. Oumar Seck qui a fait face à la presse, hier, a souligné que le Comiac ne s'est pas réuni depuis 2010. Nommé directeur avec rang d'ambassadeur en février 2014, pour redynamiser le Comiac, Oumar " noeud" Seck a pris part à plusieurs rencontres de l'Oci sur des questions traitant des grandes préoccupations actuelles de la Oumah islamique, notamment l'islamophobie, le dialogue inter-culturel, inter-religieux, la jeunesse et l'emploi, l'éducation et la bonne circulation de l'information au sein des États membres. Selon Oumar Seck, le bureau de coordination du Comiac assiste le chef de l'État Macky Sall dans la mise en œuvre effective des stratégies, plans programmes, résolutions, recommandations issues des conférences islamiques, dans les domaines de l'information et de la culture.
CHEIKH KANTE PLAIDE POUR L’INSTITUTIONNALISATION DE LA RSE
Dakar, 25 avr (APS) - Le président du Groupe de recherche et d’étude sur la démocratie et le développement durable en Afrique(CREDDDA), Cheikh Kanté a appelé samedi à l'institutionnalisation de la Responsabilité sociétale d’entreprise (RSE), plaidant pour un organisme public chargé de cette question.
''Nous devons aller vers l’institutionnalisation de la Responsabilité sociétale d’entreprise en Afrique’’, a notamment dit M. Kanté, directeur général du Port autonome de Dakar.
''L’État doit mettre en place un organisme public qui va contrôler l’ensemble des politiques de RSE des entreprises’’, a-t-il poursuivi devant un parterre de chefs d’entreprises et d’étudiants qui ont pris part à la 3e conférence du GREDDA organisée eu CESAG.
La rencontre avait pour thème: ''La Responsabilité sociétale d’entreprise : le cas du Port autonome de Dakar''
''La RSE est un levier sur lequel ont peut s’appuyer pour lutter contre la pauvreté et aller vers l’émergence de notre pays’’, a encore soutenu le conférencier.
Parlant de la politique de RSE appliquée par le PAD, Dr Kanté a indiqué, qu'il essaie de se conformer à l’environnement social sénégalais, en faisant des religieux, des jeunes et des femmes ''les axes majeurs de la RSE de l’entreprise portuaire''.
''Cet argent que j’utilise en appuyant les religieux, les jeunes et les femmes, je l’ai trouvé ici et je l’investis dans des créneaux porteurs, dans la transparence’’, a-t-il assuré.
Le président du Groupe de recherche et d’étude sur la démocratie et le développement durable en Afrique(CREDDDA) a promis cinq bourses au Centre supérieur africain d’études en gestion(CESAG) aux étudiants qui auront à réaliser les meilleurs mémoires sur la RSE.
Une séance de dédicace du livre : ''Management du capital immatériel’’, co-écrit par Paul-Valentin Ngobo, Jean-Françaois Casta, Cheikh Kanté entre autres auteurs, a mis fin à la manifestation.
Créé en septembre 2014, le CREDDDA est un groupe de réflexion et de recherche scientifique.
UN EXPERT ÉVOQUE L’ABSENCE DE PRISE DE RISQUES DES BANQUES
Dakar, 25 avr (APS) - Le professeur Jean-François de l’Université Paris-Dauphine a dénoncé, samedi, l’absence de prise de risques des banques en Afrique qui rechignent à accompagner les entreprises à la recherche de financements, estimant que cela est à l’origine de la surliquidité des établissements financiers du continent.
''Le système bancaire est extrêmement frileux. Il n’accompagne pas suffisamment les entreprises’’, a souligné M. Casta.
Il présentait une communication sur ‘’le marché financier private équaty et développement’’ lors de la 3e conférence du Groupe de recherche et d’étude sur la démocratie et le développement durable en Afrique(CREDDDA). La rencontre s’est tenue au CESAG.
''Les banques préfèrent prêter au Fonds monétaire international et à la Banque mondiale lorsqu’ils émettent des emprunts obligataires et non aux entreprises à la recherche de prêts bancaires’’, a poursuivi le conférencier, par ailleurs Commissaire aux compte auprès de la Cour d’appel de Paris (France).
A en croire, Jean-François Casta, citant les rapports de la Banque mondiale et du cabinet McKinsey, ‘’avec une croissance très forte du Produit intérieur brut (PIB) de plus de 5% dans les deux décennies à venir, il y aura sur le continent africain, une très forte demande de financements qui ne pourra pas être prise en charge par le système financier actuel, en l’absence d’un véritable marché financier’’.
''Ce qui sera nouveau, en Afrique, c’est l’émergence d’une classe moyenne avec plus de pouvoir d’achat et de besoins à satisfaire par les Petites et moyennes entreprises qui auront besoin non pas de prêts bancaires pour se développer, mais d’un marché financier’’, a ajouté l’enseignant de Paris-Dauphine.
''En prévision de ces mutations de l’économie, a estimé Jean-françois Casta, l’espace de l’Organisation pour l’harmonisation du droit des affaires en Afrique (OHADA) doit adhérer aux nouvelles règles de l’information comptable et financière permettant à la bonne prise de décision’’.
''Le secteur financier est un acteur important de la croissance. Il doit être bien organisé pour participer à celle-ci’’, a-t-il suggéré, soulignant qu’il y a une ‘’montée en puissance des fonds d’investissement, surtout des fonds privés qui cherchent entre la rentabilité et le risque’’.
MULTIPLE PHOTOS
L'AFRIQUE DE L'OUEST ENGAGÉE DANS LES LUTTES PAYSANNES
L'initiative sous régionale CULTIVONS [1] en Afrique de l’Ouest s'est joint à la mobilisation du 17 avril 2015, pour marquer la journée mondiale des luttes paysannes lancée par Via Campesina [2]. L'idée est de soutenir les différentes initiatives prises dans les pays de la sous-région à cette occasion. Ouestaf News, qui reste fidèle à son engagement de faire entendre les voix africaines sur les grandes questions de développement, vous propose ci-dessous l'intégralité de la déclaration.
Déclaration
"L’année 2015 devrait constituer une année charnière pour les exploitations familiales qui sont au cœur des préoccupations de CULTIVONS. En effet, après avoir pris au niveau continental des engagements forts lors du Sommet de l’UA à Malabo en juin 2014 (éradication de la faim d’ici 2025, réduction de moitié de la pauvreté, augmentation de la productivité agricole, amélioration de la redevabilité des politiques agricoles, dynamisation du marché intérieur africain), les Etats d’Afrique de l’Ouest ont l’occasion de profiter des 10 ans de la politique agricole commune (ECOWAP) lancée par la CEDEAO en 2005 pour mener une évaluation complète et critique des avancées réalisées mais aussi et surtout des difficultés et retards quant à la mise en œuvre des ambitions de transformation agricole et de prospérité partagée.
CULTIVONS se questionne aussi fortement sur la mise en route de Tarif Extérieur Commun (TEC) depuis janvier 2015 ou encore la signature de l’Accord de Partenariat Economique (APE) en Afrique de l’Ouest au cours de cette année. La CEDEAO et ses Etats membres sont-il prêts à faire le grand saut dans l’économie mondiale alors que leurs secteurs de l’agriculture et de l’élevage ont besoin en priorité d’être renforcés, soutenus et accompagnés ? La CEDEAO et ses membres ont-ils bien évalué les bénéfices espérés au regard des pertes assurées ?
Pour CULTIVONS, la priorité est et demeure toujours la défense des acteurs familiaux de l’agriculture et de l’élevage dans la région, et la promotion des fruits de leur labeur afin de faire du slogan « produisons local, consommons local » une réalité de la transformation agricole de la sous-région. En effet, ce sont ces millions de personnes qui travaillent pour notre alimentation qui doivent être au cœur de l’action de la CEDEAO et non les promesses illusoires de l’ouverture au commerce international ou encore des partenariats public privés (PPP), qui ouvrent la porte à des grands investisseurs marginalisant les exploitants locaux. Pour CULTIVONS, la promotion de l’agriculture dans la région passe par quatre enjeux clés sur lesquels il est temps que la CEDEAO pèse de tout son poids pour influencer l’agenda de ses Etats membres :
Des investissements responsables au profit de l’Agriculture familiale
‘’ Tout en approuvant les engagements renouvelés d’augmentation des investissements publics agricoles à Malabo, l’enjeu est à présent d’adopter des mécanismes de suivi clairs et transparents pour analyser la performance des politiques et budgets agricoles. La CEDEAO et ses membres doivent se focaliser sur la définition, l’appropriation partagée et l’utilisation systématique d’indicateurs forts de l’efficacité des programmes de développement agricoles au profit de la transformation qualitative des exploitations familiales dans leurs filières prioritaires’’ explique Godswill Aguiyi, Chef du département agriculture de la National Association of Nigerian Traders (NANTS)
Un accès équitable à la terre pour les femmes rurales
‘’Contrairement à la croyance populaire, les communautés rurales ne demandent qu'à être des acteurs de changement pour que les femmes agricultrices jouissent effectivement de leurs droits d'accès aux ressources et participent à la prise de décision en vue du développement de tout le potentiel du monde rural. Offrons-leur l'opportunité d'agir en levant les contraintes traditionnelles et sociétales qui limitent leur accès à la terre. Il convient de négocier cet espace au sein des communautés tout en adoptant des politiques incitatives, du niveau national jusqu'à la CEDEAO'' affirme Kafui Kuwonu, chargée de programmes en chef au WILDAF Afrique de l'Ouest
Des mécanismes efficaces pour une réelle stratégie ‘’Faim Zéro’’
« Pour éradiquer la faim hors du continent d’ici 2025, il faudra faire plus que se focaliser sur l’accroissement de la productivité agropastorale. Une véritable ambition ‘’Faim zéro’’ implique la mise œuvre de systèmes de protection sociale qui garantissent la satisfaction des besoins de base de plus de 20 millions de personnes qui risquent de dormir le ventre vide une bonne partie de l’année. De même, il importe de multiplier les réserves alimentaires de proximité, plus accessibles aux communautés, et de les articuler sur les réserves nationales et régionales. Enfin, l’amélioration de la réactivité des systèmes d’alerte, aussi bien à l’échelle communautaire qu’au niveau national et régional, dépend de l’implication de toutes les parties prenantes, y compris les organisations paysannes, et de l’engagement sans failles des Etats pour en garantir le fonctionnement optimal» rappelle Sidy Guèye Niang, conseiller régional d’Oxfam pour la sécurité alimentaire.
Une politique volontariste de promotion de l’élevage et du pastoralisme
‘’Malgré certaines idées reçues, les pays sahéliens investissent de moins en moins dans l’agriculture, en particulier dans l’élevage. Ce secteur ne reçoit en moyenne que 10% des dépenses agricoles alors qu’il représente entre un tiers et la moitié du PIB agricole des pays du Sahel, le bétail étant l’un des principaux postes d’exportation vers les pays côtiers. Pire encore, lorsque l’on étudie les dépenses dans l’élevage, le pastoralisme est largement sous représenté, il apparait comme un poste de dépense marginal. Pourtant, le pastoralisme domine la production animale et constitue l’unique mode de valorisation de vastes zones semi désertiques du Sahel, il est temps d’avoir des politiques volontaristes pour remédier à cette injustice’’ insiste Aliou Ibrahima, Secrétaire général de l’Association pour la Promotion de l’Elevage en Savane et au Sahel (APESS)
CULTIVONS demande donc à la CEDEAO et ses Etats membres de redynamiser cette politique agricole commune et de construire les 10 prochaines années autour de la mise en œuvre concrète des engagements pris à Malabo et ailleurs ! Pour soutenir les luttes paysannes autour de ces quatre enjeux majeurs, CULTIVONS et ses membres lancent aujourd’hui leurs propres évaluations et analyses de la première décennie de l’ECOWAP. Dans ce cadre, CULTIVONS et tous ses partenaires provoqueront des débats, mèneront des rencontres et seront d’une vigilance extrême pour s’assurer que le chemin emprunté par la CEDEAO et l’ensemble des acteurs ne s’écarte pas de l’objectif de transformation qualitative de l’agriculture paysanne et du pastoralisme, de l’éradication de la faim et de l’amélioration générale des conditions de vie des ruraux ouest-africains !
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[1] La campagne CULTIVONS est une campagne globale coordonnée par Oxfam. Présente en Afrique de l’Ouest depuis 2011, la campagne vient de définir ses priorités pour 2015-2019 lors de sa réunion de planification stratégique à Ouagadougou (31/03-2/04/15). La campagne regroupe plus de 70 organisations nationales et régionales, parmi lesquelles : POSCAO, WILDAF, APESS, RBM, IPAR et InterRéseaux, et est active dans 6 pays de la région : Burkina Faso, Ghana, Niger, Nigéria, Mauritanie et Sénégal.
[2] Le #17Avril a été déclaré Journée internationale des luttes paysannes afin de commémorer le tragique assassinat de 19 paysans membres du Mouvement des Sans Terre du Brésil, le 17 avril 1996
L'ÉCHANGEUR DE L'ÉMERGENCE VA AMÉLIORER LA MOBILITÉ À DAKAR
Dakar, 25 avr (APS) - L’échangeur de l’émergence (ex-pont Sénégal 92) va contribuer à l’amélioration de la mobilité urbaine à Dakar, a assuré le ministre des Infrastructures, Mansour Elimane Kane.
M. Kane a lancé samedi les travaux de l’échangeur de l’émergence (ex-pont Sénégal 92) d’un coût de plus de sept milliards de Francs CFA sur budget de l’Etat. Les travaux sont prévus dans 12 mois.
Le pont Sénégal 92 va être remplacé par un échangeur de troisième génération de cinq kilomètres à trèfle avec quatre branches, trois voies sur la route des Niayes. Il permettra de desservir certains quartiers de la banlieue Grand-Yoff,Parcelles Assainies, Golf, Guédiawaye .
''Un échangeur trois fois, trois voies n’existe pas au Sénégal ça sera notre premier’’, a expliqué le ministre des Infrastructures, ajoutant que l'axe Patte d’oie-Aéroport Léopold Sédar Senghor et la routes des Niayes ''vont connaître des élargissements d’ici l’année prochaine''.
''La routes des Niayes, à partir de Liberté 6 jusqu’à l’échangeur, aura un élargissement deux fois deux voies. De l’échangeur à Malika, on va assister à une révolution. La routes des Niayes va se métamorphoser en deux fois deux voies avec éclairage public, aménagement paysagé …'', a assuré Mansour Elimane Kane.
Il a indiqué que d’ici un an, le nombre d’emplois va aller crescendo.
''On prévoit 5000 emplois directs et 20000 emplois indirects. C’est un dispositif qui va permettre d’améliorer la mobilité urbaine de Dakar'', a dit le ministre des Infrastructures.
Il a annoncé le démarrage dans un mois et demi de la deuxième section du prolongement de la Voie de dégagement nord(VDN) CICES-Golf et en juin les travaux d’agrandissement de la Routes des Niayes d’un côut de 100 milliards de Francs CFA.
''Il y a tout un programme autour de la ville de Dakar. La ville de Dakar n’a pas été oubliée'', a souligné Mansour Elimane Kane.
TÉMOIGNAGE D’UN SÉNÉGALAIS RESCAPÉ DE LA MÉDITERRANÉE
EXCLUSIF SENEPLUS – Ousmane Gano raconte son aventure sur le chemin de l'exil, de la gare des Baux Maraîchers à la Sicile en passant par le Niger, le désert du Sahara et la Libye – Il était avec les 800 migrants morts dans le naufrage de leur embarcation
IBRAHIMA FALL DE SENEPLUS |
Publication 26/04/2015
L’horreur est bien loin. Ousmane Gano (photo) fait partie des 28 rescapés du naufrage du bateau de migrants qui a fait plus de 800 morts au large de la Libye, le weekend dernier. Il tente aujourd’hui de recouvrer ses esprits et ses forces dans le Sud de l’Italie à Catane (Sicile), dans le plus grand centre pour réfugiés d’Europe (4000 personnes de 35 nationalités).
Contacté par www.SenePlus.Com, le miraculé a accepté de raconter son aventure. De son départ de Dakar, à la gare des Baux Maraîchers, à sa mésaventure dans la Méditerranée, en passant par sa traversée du désert du Sahara et ses galères en Libye. Voici l’histoire d’un jeune tapissier, qui logeait à Grand-Yoff et entretient dans un coin de son esprit ses rêves fleuris de vie meilleure.
"J’ai 31 ans, suis originaire de Vélingara et célibataire. Tapissier de profession, j’habitais à Grand-Yoff. Je fais partie des rescapés du naufrage du navire de migrants ayant causé la mort de plus de 800 personnes au large de la Libye. Notre embarcation contenait plus de 900 personnes de différentes nationalités, malienne, éthiopienne, nigérienne…
"L’accident est survenu dans les eaux internationales, dans la nuit du samedi 18 avril au dimanche 19, quelques heures après notre départ de la Libye. Le bateau était surchargé. Il contenait plus de 900 personnes alors qu’il avait une capacité d’à peine 800 passagers. Nous avions remarqué qu’il était incliné sur un côté. Il a fallu que le commandant du navire, un Tunisien, ordonne la réinstallation des passagers de sorte que le navire retrouve plus de stabilité.
"Tout le monde était inquiet, mais on n’avait plus le choix. On était en haute mer. La catastrophe est survenue lorsque le bateau, pour une raison que tout le monde ignore, a percuté un navire chinois qui mouillait au large. Notre embarcation a chaviré et les uns commençaient à s’accrocher aux autres pour sauver leur peau. On entendait des cris partout. C’était la panique générale. J’ai nagé au moins une trentaine de minutes, en m’appuyant aux corps des morts pour me reposer de temps en temps, avant de rejoindre le navire chinois, qui s’était déplacé plus d’une centaine de mètres par rapport au lieu de l’accident. L’équipage de ce navire a envoyé des cordes aux rescapés et donné l’alerte pour les secours.
"28 personnes ont pu être sauvées tandis que 24 corps ont été retrouvés. Sur la quarantaine de Sénégalais qui était du voyage, nous ne sommes que deux miraculés pour un corps retrouvé. Nous avons passé la nuit sur le navire chinois avant d'être recueillis par la croix rouge italienne, qui nous a conduits dans ce centre (dans le Sud de l'Italie, en Sicile).
"J’ai longtemps muri ce projet de voyage. J’ai eu des échos du circuit animé par des passeurs sénégalais, marocains, maliens, entre autres. J’en ai discuté avec mon frère et j’ai été encouragé par un de mes cousins, qui a emprunté les mêmes voies pour immigrer. Passé par l’Italie, il vit en France depuis près d’un an. J’ai économisé 800 mille francs Cfa pour le voyage.
"J’ai quitté le Sénégal le 1er novembre 2014. J’ai pris le bus à la gare des Baux Maraîchers. J’ai payé 75 000 francs Cfa pour me rendre au Niger. Après quinze jours de route, nous arrivons à Niamey. De là, je paie 19 000 francs Cfa pour rejoindre Agadès. Pour traverser le désert, j’ai déboursé 110 000 francs Cfa. Arrivé en Libye, nous prenons contact avec les passeurs. Le prix de la traversée de la Méditerranée varie entre 300 000 francs à 700 000 francs Cfa. J’ai payé 300 000, mais on sera roulé dans la farine par le passeur. Je dus prolonger mon séjour en Libye pour travailler comme ouvrier dans différents chantiers pour gagner de l’argent. Six mois plus tard, je débourse 350 000 francs Cfa. On quittera la Libye le 18 avril.
"Aujourd’hui, nous sommes bien pris en charge par le centre. Nous n’avons aucune idée de notre avenir, mais je compte rester ici. Pour rien au monde, après tous les sacrifices consentis, je ne retournerai au Sénégal."
Abidjan, 25 avr 2015 (AFP) - La coalition au pouvoir en Côte d'Ivoire, qui a désigné samedi le président sortant Alassane Ouattara candidat à la présidentielle d'octobre, est la "seule chance de stabilité politique et de développement" pour le pays, a affirmé M. Ouattara.
M. Ouattara, qui s'exprimait devant des dizaines de milliers de sympathisants lors d'une "convention d'investiture" dans le plus grand stade d'Abidjan, a également promis d'oeuvrer à la réconciliation du pays et de poursuivre "le dialogue avec l'opposition".
"Notre rassemblement est la seule chance de stabilité politique et de développement à long terme pour la Côte d'Ivoire", a déclaré M. Ouattara, qui fait figure de grandissime favori à la présidentielle d'octobre, cruciale pour la Côte d'Ivoire qui sort d'une décennie de crise politico-militaire.
"Mais notre priorité restera la réconciliation des Ivoiriens, même si beaucoup a été obtenu dans ce domaine (...) C'est dans ce souci de paix que nous continuerons le dialogue avec l'opposition", a-t-il ajouté.
M. Ouattara avait été officiellement désigné le 22 mars candidat de son parti, le Rassemblement des républicains (RDR) à la présidentielle d'octobre. Samedi, c'est la coalition formée par son parti et le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) d'Henri Konan Bédié - ex-chef de l'État ivoirien et principal allié d'Alassane Ouattara - qui l'a investi candidat.
L'alliance du PDCI de M. Bédié et du RDR a déjà fait ses preuves. Au deuxième tour de la présidentielle de novembre 2010, M. Bédié (arrivé troisième au 1er tour) avait appelé à voter pour M. Ouattara, l'aidant à l'emporter face à Laurent Gbagbo, qui était au pouvoir depuis dix ans.
Mais, après une décennie de tourmente politique et militaire dans cette ex-colonie française, le refus de M. Gbagbo de reconnaître la victoire de M. Ouattara avait plongé le pays dans une crise sans précédent.
Plus de 3.000 personnes ont péri. Aujourd'hui, M. Gbagbo attend à La Haye d'être jugé par la Cour pénale internationale (CPI) pour "crimes contre l'humanité". Sans leader incontesté et en proie à de fortes divisions, le parti de M. Gbagbo, le Front populaire ivoirien (FPI), n'a toujours pas décidé s'il se lancerait ou non dans la bataille.
(AFP) - Un puissant séisme de magnitude 7,8 a fait près de 1.200 morts, selon un bilan encore provisoire publié samedi soir, et provoqué d'importantes destructions au Népal, les violentes secousses ébranlant aussi certaines régions du nord de l'Inde, en Chine et du Bangladesh.
"Le bilan a atteint 1.170 tués", a annoncé en fin de journée à l'AFP le porte-parole de la police népalaise Kamal Singh Bam.
Plusieurs dizaines de personnes seraient mortes en Inde et en Chine.
Le bilan des morts au Népal devrait être beaucoup plus lourd et les agences humanitaires sur place avaient du mal à évaluer l'ampleur des destructions et des besoins. "On essaie d'évaluer l'ampleur de la catastrophe", a confié à l'AFP un responsable de l'ONG Médecins du Monde.
Le tremblement de terre a provoqué l'effondrement de la tour historique de Dharhara, l'une des attractions touristiques de la capitale népalaise, selon des témoins. Une dizaine de corps ont été extraits des ruines, selon un photographe de l'AFP.
Des neuf étages de cette tour blanche surmontée d'un minaret de bronze, datant du XIXe siècle, ne restaient quasiment que des décombres, selon les images télévisées.
Des habitants pris de panique se sont rués dans la rue au moment du séisme qui s'est produit à l'heure du déjeuner, vers midi, et des bâtiments se sont effondrés à travers la ville.
"Tout a commencé à trembler. Tout est tombé. Les murs le long de la rue principale se sont écroulés. Les grilles du stade national se sont effondrées", a raconté un habitant de Katmandou, Anupa Shrestha.
Les communications, l'électricité et l'eau courante ont été coupées, a indiqué l'ONG Oxfam, qui "se prépare à apporter de l'eau potable et des denrées de première nécessité", selon la directrice de son bureau au Népal, Cecilia Keizer.
Sur le mont Everest, "une avalanche du Mont Pumori a frappé le camp de base et en a enseveli une partie", a indiqué à l'AFP un responsable de l'office du tourisme népalais, Gyanendra Kumar Shrestha.
Cette avalanche a fait dix morts "y compris des grimpeurs étrangers" dans le camp de base où se trouvaient plus de 1.000 personnes, a-t-il également annoncé.
"Nous avons été pris dans le tremblement de terre sur l'Everest. Nous sommes tous les deux OK... Il neige ici, aucun hélicoptère ne peut arriver jusqu'ici", a écrit dans un SMS la directrice du bureau de l'AFP au Népal, Ammu Kannampilly, en reportage sur place.
Les médecins du camp de base étaient à l'oeuvre pour "sauver des vies", a indiqué le médecin et alpiniste Nima Namgyal Sherpa sur sa page Facebook.
A Katmandou, selon Kari Cuelenaere, une responsable de l'ambassade des Pays-Bas, une piscine s'est totalement vidée dans un hôtel où se tenait une réception pour la fête nationale néerlandaise. "C'était horrible, tout d'un coup toute l'eau est sortie de la piscine et a trempé tout le monde, les enfants ont commencé à hurler", a-t-elle raconté à l'AFP.
"Certaines parties de la ville se sont effondrées, la poussière s'élevait (du sol)... Il y avait beaucoup d'hélicoptères de secours", a-t-elle ajouté.
Le séisme a coupé des voies rapides dans la capitale et provoqué des dégâts à l'aéroport international de Katmandou, qui a été fermé "pour raisons de sécurité", selon son directeur, Birendra Prasad Shrestha.
Selon l'Institut américain de géophysique (USGS), le séisme de magnitude 7,8 s'est produit à environ 80 kilomètres au nord-ouest de Katmandou. Sa magnitude- initialement évaluée à 7,5- a ensuite été revue à la hausse. Selon les médias locaux, les secousses ont duré entre 30 secondes et deux minutes.
Les propositions d'aide ont commencé à affluer de l'étranger.
Les Etats-Unis ont d'ores et déjà annoncé l'envoi d'une équipe de secours et le déblocage d'une première enveloppe d'un million de dollars pour venir en aide au Népal, selon l'agence américaine d'aide USAID.
La Norvège a de son côté promis 30 millions de couronnes (3,5 millions d'euros) pour l'aide humanitaire. La France, l'Allemagne et la Chine se sont déclarées prêtes à offrir leur assistance.
Séisme ressenti en Inde et au Bangladesh
Le séisme a été ressenti dans le nord de l'Inde, a confirmé Laxman Singh Rathore, directeur général du département météorologique indien. Selon lui une deuxième secousse de magnitude 6,6 a été enregistrée après la première.
Au moins 42 personnes sont mortes en Inde, dont 30 dans l'Etat oriental du Bihar. A New Delhi, l'immeuble de l'AFP a été évacué à deux reprises, a indiqué un correspondant de l'agence.
"Nous sommes en train de réunir davantage d'informations et nous nous efforçons de venir en aide à ceux qui ont été touchés, chez nous et au Népal", a tweeté le Premier ministre indien Narendra Modi.
Selon l'agence officielle Chine Nouvelle, treize personnes sont mortes du fait de ce tremblement de terre au Tibet. Le séisme a également été ressenti au Bangladesh, provoquant des scènes de panique dans les rues de la capitale, Dacca. En 2011, un tremblement de terre de magnitude 6,9 avait ébranlé le nord-est de l'Inde, secouant le Népal, et faisant 110 morts.
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LES TOGOLAIS ÉLISENT LEUR PRÉSIDENT, SANS ILLUSIONS SUR LES CHANCES D'ALTERNANCE
Lomé, 25 avr 2015 (AFP) - Les Togolais élisent samedi leur président lors d'un scrutin à un tour dont le favori est le sortant Faure Gnassingbé, héritier d'une famille régnant sans partage depuis 48 ans, face à une opposition divisée.
Au total, 3.509.258 électeurs sont appelés aux urnes dans 8.994 bureaux de vote. Les opérations de vote ont commencé peu après 07H00 (locales et GMT) et doivent s'achever à 16H00. Quelque 9.000 policiers et gendarmes doivent sécuriser les opérations.
A Lomé, la capitale, historiquement acquise à l'opposition, dans le quartier populaire Pa de Souza, des centaines d'électeurs faisaient la queue dans le calme, en début de matinée, dans la cour d'une école primaire où étaient installés 10 bureaux de vote. Ama Yambila, une élégante sexagénaire vêtue d'une robe multicolore, a tenu à venir sur ses béquilles, accompagnée de deux amies.
Pour cette mère de sept enfants, assise à l'ombre d'un arbre, "ça a trop duré. On est là, on ne travaille pas. Les enfants sont là, ils ne travaillent pas". "Mais on a la foi, ça va changer. J'ai vécu presque toute ma vie avec le régime.
Le régime doit partir", affirme-t-elle. Autre son de cloche à plus de 400 km au nord de Lomé, à Kara, fief historique de la famille Gnassingbé, où les électeurs étaient massés dans la cour de l'école publique. "J'ai voté Faure parce que je n'ai pas confiance en l'opposition. Je préfère que Faure continue ce qu'il a déjà entamé, le développement économique, les réformes institutionnelles...", confie Mehya Essowe, un étudiant.
L'élection se tient dans un contexte particulier en Afrique de l'Ouest : un soulèvement populaire au Burkina Faso voisin a chassé fin octobre Blaise Compaoré après 27 ans au pouvoir, tandis que le Nigeria a élu fin mars Muhammadu Buhari, mettant fin à 16 ans de suprématie du Parti démocratique populaire (PDP).
Le Togo, petit pays francophone de sept millions d'habitants, choisira-t-il l'alternance ou reconduira-t-il le président sortant, porté au pouvoir par l'armée à la mort de son père en 2005, le général Gnassingbé Eyadéma, qui dirigea le pays d'une main de fer pendant 38 ans ?
Aucun sondage n'existe, mais Faure Gnassingbé reste le favori face à quatre candidats d'opposition, dont son plus dangereux adversaire est Jean-Pierre Fabre, du CAP 2015 (Combat pour l'alternance politique).
En 2010, le président l'avait emporté avec 60,88% des suffrages contre 33,93% à M. Fabre, lors d'une élection contestée par l'opposition mais jugée acceptable par la communauté internationale.
La précédente présidentielle, en 2005, avait été entachée de fraudes massives et "remportée" par M. Gnassingbé, provoquant des violences qui avaient fait 400 à 500 morts et des milliers de blessés, selon l'ONU.
- 'Campagne électorale cherche foule' -
Les observateurs prédisent une abstention élevée cette année. Car la campagne électorale, calme de l'avis général, n'a guère mobilisé. Même l'hebdomadaire "Le Médium", proche du pouvoir, titrait récemment "Campagne électorale cherche foule".
Nombre de Togolais prédisent le maintien de ce qu'ils appellent "la dictature" depuis que la majorité présidentielle a rejeté, l'an dernier, des réformes électorales pourtant promises par M. Gnassingbé : passer d'un à deux tours pour la présidentielle, et limiter à deux le nombre de mandats présidentiels.
Pour cette raison, le deuxième parti de l'opposition, le Comité d'action pour le renouveau (CAR), a prôné le boycott du scrutin, divisant encore plus les anti-Gnassingbé.
Outre MM. Gnassingbé et Fabre se présentent également Tchabouré Gogué, président de l'Alliance des démocrates pour le développement intégral (ADDI, opposition), Komandega Taama, président du Nouvel engagement togolais (NET, opposition), et Mouhamed Tchassona-Traoré, président du Mouvement citoyen pour la démocratie et le développement (MCD, opposition).
Plusieurs milliers d'observateurs sont déployés : 1.200 pour la Concertation nationale de la société civile (CNSC, une ONG togolaise), 50 pour l'Union africaine, 100 pour la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), 800 pour le Haut commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme, ainsi que d'autres associations locales.
L'élection, initialement prévue le 15 avril, avait été reportée de 10 jours à cause d'anomalies dans le fichier électoral (doublons, électeurs décédés). Le fichier a été rectifié, à la satisfaction de l'opposition.
Après la clôture du scrutin, la commission électorale aura six jours pour communiquer les résultats. Une source au sein de la commission et un ministre ont estimé que ceux-ci pourraient être annoncés dès mardi, au lendemain de la fête de l'Indépendance.
Vendredi, le gouvernement a ordonné la fermeture des frontières terrestres jusqu'à dimanche matin et des blindés légers de l'armée ont été positionnés dans Lomé.