Les libéraux et leurs alliés, regroupés dans le Front patriotique pour la défense de la République (Fpdr), n’ont pas raté, hier, le Président Macky Sall. Face à la presse, Mamadou Diop «Decroix» et compagnie ont exprimé leur indignation, suite aux propos de ce dernier sur la transhumance politique.
La position du chef de l’Etat par rapport à la transhumance politique continue de susciter des réactions négatives. Hier, c’était au tour du Front patriotique pour la défense de la République (Fpdr).
«Si toute l’opposition transhume et qu’il ne change pas de stratégie, il va perdre le pouvoir, parce que c’est le peuple qui vote». Tel est l’avertissement que le Pds et ses alliés ont donné au président de la République, par la voix de Mamadou Diop «Decroix», coordonnateur du Fpdr.
Le leader d’Aj/Pads qui juge «graves» les propos du Président Sall de marteler dans la foulée : «Le rôle d’un Président n’est pas de réduire son opposition à la plus simple expression, mais il doit la rendre forte pour une belle démocratie».
Les morts enregistrés au large des côtes méditerranéennes ne laissent pas également insensible le Fpdr.
Mamadou Diop «Decroix» et compagnie ont regretté ces évènements, déplorant «la passivité des chefs d’Etat africains». «Des Africains meurent au large des côtes méditerranéenne, en tentant de rejoindre clandestinement l’Europe. Les chefs d’Etat africains et de gouvernement ne font rien pour trouver des solutions, au moment où les ministres des Affaires étrangères des pays européens se sont réunis pour se prononcer sur la migration interdite, alors qu’ils devaient, les premiers, se prononcer», a fulminé «Decroix.
Selon lui, ce qui intéresse les Occidentaux en Afrique, ce sont les ressources. «Nous savons que l’Europe, en ce qui la concerne est en train de se concerter pour trouver ses solutions qui ne seront rien d’autre que des solutions d’auto-défense, alors qu’elle a une large part de responsabilité dans ce cycle tragique», a indiqué le coordonnateur du Fpdr.
«Tout le monde sait que notre pays est un grand contributeur en matière de migration clandestine. Et le gouvernement n’arrive toujours pas à nous édifier sur la présence ou pas de Sénégalais parmi les victimes. Nous devons, donc, réagir, pour exiger de nos gouvernements des solutions économiques et sociales capables d’enrayer l’émigration clandestine, d’une part, et d’autre part, une prise en charge adéquate et immédiate du phénomène. Nous devons exiger de l’Europe des politiques conformes aux intérêts des peuples», a ajouté le Secrétaire général d’Aj/Pads.
Sur le dossier casamançais, le Pds et ses alliés ont clairement déclaré : «On doit édifier les populations sur la crise casamançaise. On ne doit plus adopter le silence de cimetière. 33 ans d’omerta, ça suffit ! Les Sénégalais ont besoin de savoir comment le problème se pose».
Le monde entier assiste stupéfait, aux vagues de migrants africains, qui débarquent quotidiennement sur les côtes italiennes, à la recherche de lendemains meilleurs. Des milliers de jeunes vident le continent, pour espérer travailler décemment et pouvoir entretenir leurs familles restées aux pays. Pourtant, on pensait en avoir fini avec de tels spectacles, dont les images font le tour du monde.
Naturellement, on a toujours un pincement au cœur, en voyant nos frères africains embarquer dans des navires et souvent dans des embarcations de fortune, vendangeant leur vie, juste pour mieux vivre. Si on s’amusait à compter le nombre de jeunes, engloutis par l’Atlantique et la Méditerranée, depuis 2000, on serait certainement à plus de 50 mille.
Quel gâchis ! Au moment où de grandes puissances économiques développent de nouvelles politiques de natalité à long terme, pour maintenir leur niveau de développement, l’Afrique se signale encore par son incapacité à utiliser à bon escient son potentiel humain.
Car non seulement, la fuite des cerveaux ne s’arrête pas, mais les chômeurs et ceux qui n’ont pas qualification ne voient que l’Europe et l’Amérique du nord, pour se libérer de l’enfer que constitue l’Afrique.
Personne ne se pose plus la question, ce continent est manifestement scotché au sol. Il refuse de se relever ! Malgré les beaux discours, selon lesquels l’Afrique est l’avenir du monde, rien ne le présage encore. En dépit de nos richesses incommensurables, de nos atouts certains et des ressources humaines de qualité, dont nous disposons, on est toujours à terre.
On est dans un sommeil si profond, qu’on se demande à quel stade du développement on sera en 2025. Pauvres africains !
Aujourd’hui, l’Europe tout entière est dépassée par cette vague de migrants africains, mais est sans doute sidérée de voir nos élites restées amorphes. Celles-là, dont le procès est encore en cours à Banjul, dans le cadre d’une session ordinaire de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples.
Pas moins de 300 Ong des droits de l’Homme y sont pour mettre les élites africaines devant leurs responsabilités. Car certaines d’entre elles se signalent plus sur le terrain de la terreur et de la dilapidation de nos ressources, plutôt que sur celui de nouvelles approches de développement.
Dans beaucoup de pays, comme le Sénégal d’ailleurs, on fait la promotion de projets d’émergence dans un délai relativement long, mais on craint qu’à terme, on soit encore dans des incertitudes. D’autant plus ceux-là, qui doivent soutenir notre développement, sont ceux-là qui ont choisi d’aller ailleurs au péril de leur vie.
Et jusque-là, aucun des pays victimes de cette «fuite de bras» n’a été capable de présenter des alternatives pour les dissuader de partir.
On va finir par croire que ce sont les mouvements citoyens forts en Afrique qui constituent la panacée. Des millions d’Africains, plus valeureux que les hommes politiques, hésitent encore à prendre en main le destin du continent, mais il est grand temps de le faire. On ne peut manifestement pas compter sur les hommes politiques pour développer nos pays.
Si ce n’est pas réfléchir tout le temps pour la prochaine élection, leur sport favori c’est vider nos caisses, au moment où les jeunes cherchent encore des solutions de survie. Afrique, à quand le réveil ?
‘’LA TRANSHUMANCE, QUI ÉTAIT AMORALE HIER, EST RECOMMANDÉE AUJOURD’HUI’’
Pour le Fpdr, de la même manière que Macky Sall s’est renié sur la transhumance, il l’a fait avec les interdictions de manifestations de l’opposition.
Le Front patriotique pour la défense de la République (Fpdr) dénonce vigoureusement la transhumance dont le Président Sall a fait l’apologie lors de sa tournée économique la semaine dernière. En conférence de presse hier, son coordonnateur, Mamadou Diop Decroix, voit une volte-face dans la déclaration de Macky Sall face à la presse à Kaffrine.
«Quand il était dans l’opposition, la transhumance était amorale ; maintenant, elle est recommandée. De la même manière que les manifestations et les meetings qui étaient recommandés hier, ils sont aujourd’hui bannis. C’est cela Macky Sall»,
raille le secrétaire général de And jëf/Pads. De plus, il prend le contrepied du chef de l’Etat qui déclarait que son rôle est de «réduire l’opposition à sa plus simple expression». Decroix rectifie : «Cette communication est malheureuse. Sa mission doit être la consolidation d’une opposition forte. C’est cela la démocratie.»
D’ailleurs, ces propos de Macky Sall ont fait naître une conviction chez Decroix. «En emprisonnant des opposants, il met en œuvre ce qu’il a dit», fait-il remarquer.
Emigration clandestine : «un échec du régime de Macky Sall»
Le ton colérique, le visage de dépit, Decroix commente le naufrage des émigrés clandestins au large de la Méditerranée. Et pour les Sénégalais qui y ont péri, le coordonnateur du Front patriotique pour la défense de la République (Fpdr) indexe le gouvernement de Macky Sall.
«Soit ils n’ont pas les moyens de savoir ce qui se passe, soit ils refusent de nous dire la vérité. Quoi qu’il en soit, c’est un échec», soutient Decroix. Avant de poursuivre : «Et puis, Macky Sall s’est autoproclamé chantre de la rupture et de la transparence. Mais les Sénégalais veulent savoir.»
Le leader de And jëf/Pads constate «l’impuissance» du pouvoir. Il dit : «Le gouvernement n’arrive toujours pas à nous édifier sur la présence ou non de ressortissants Sénégalais. En effet, tandis que certains secteurs du pouvoir continuent de tergiverser et même de nier l’existence de Sénégalais parmi les victimes, on nous apprend dans la presse qu’à Maka Coulibantan, treize familles ont célébré le deuil de treize de leurs fils.»
Chiffrant l’apport financier des émigrés au Sénégal à 1000 milliards de F Cfa, M. Diop estime que ces derniers constituent «les premiers investisseurs» au Sénégal, leur contribution étant «deux fois plus que l’aide au développement et quatre fois plus que les investissements étrangers».
L’Assemblée nationale a adopté hier, le projet de loi relatif au waqf. Il s’agit-là d’une pratique islamique qui pourrait permettre aux Sénégalais qui le désirent de financer daaras, hôpitaux et autres œuvres de bienfaisance.
L’Assemblée nationale a adopté ce vendredi, le projet de loi N°27/2014 relatif au Waqf. Cette forme de solidarité islamique n’est pas une nouveauté au Sénégal, mais son usage n’est pas si courant.
«Le Waqf est un instrument de finance islamique qui commence à se développer. Il y a un an, le Sénégal était sur le marché pour un sukuk. Cela a nécessité en amont, un travail important de reforme du dispositif législatif qui encadre le financement», a expliqué le ministre de l’Economie, des finances et du plan Amadou Ba, qui a défendu le projet.
Avec l’adoption de cette loi par le Parlement, les Sénégalais pourront participer de manière efficiente, à la lutte contre la pauvreté. «Le waqf, c’est une manière de donner la jouissance d’un bien de manière irréversible à une communauté, une personne, ou une famille et de garder la propriété.
Il s’agit de la volonté de céder une partie de ses biens, notamment la jouissance à un daara, pour la construction d’une mosquée, faire une école, un hôpital, etc. Le waqf va permettre dans une société comme la notre, de lutter contre la pauvreté par une redistribution conçue selon le droit islamique», explique le ministre de l’Economie, des finances et du plan.
Le rapport de la commission des finances note les énormes opportunités qu’ouvre cette pratique, qui peut être un complément non négligeable aux formes de financement classique. Selon le député Mansour Sy Djamil, ces opportunités sont insoupçonnées. Il cite l’exemple de plusieurs grands hôtels de la Mecque qui sont des waqfs et dont les revenus servent à financer des œuvres de bienfaisance.
Pour encadrer la pratique, la nouvelle loi prévoit la mise en place d’une Haute autorité administrative pour la gestion des waqfs publics et la supervision des autres types de waqfs. Cette volonté du Sénégal de s’orienter vers la finance islamique est déjà matérialisée dans le Code général des impôts qui a apporté une innovation majeure consistant en la possibilité offerte dans certaines conditions de déduire la zakat de l’impôt sur le revenu.
Fonds de dotation des collectivités locales
La question de la baisse des ressources allouées aux collectivités locale s’est encore invitée dans les débats de l’Assemblée. Au lendemain du passage du Premier ministre et après les affirmations du ministre des Collectivités locales sur les hausses enregistrées sur la dotation des collectivités locales, le ministre de l’Economie, des finances et du plan a apporté quelques explications.
Tout d’abord, Amadou Ba a précisé qu’effectivement, les ressources sont en hausse, mais les collectivités locales également. «La fiscalité de l’Acte 3 doit être réfléchie», a souligné Amadou Ba qui a indiqué que l’application des dispositions relatives aux impôts locaux a été différée jusqu’au 1er janvier 2016.
En attendant, souligne M. Ba, il faut réfléchir à une fiscalité propre à l’Acte 3, puisque celle qui est appliquée est un héritage de l’Acte 2.
Le problème réside, selon le ministre, dans la baisse des recettes des collectivités locales. Le ministre oriente les réflexions sur le partage des recettes dans la mesure où, indique-t-il, à Dakar par exemple, les 50 entreprises qui fournissent 80% des ressources sont localisées entre l’Assemblée nationale et l’avenue Malick Sy.
LES DEUX PARTIES SE DONNENT RENDEZ-VOUS LUNDI
NEGOCIATIONS ENTRE GOUVERNEMENT – SYNDICATS D’ENSEIGNANTS
La rencontre hier, vendredi 24 avril, entre le premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne et les syndicats d’enseignants n’a finalement pas abouti à une trêve des mouvements de contestation de ces derniers. En attendant les grèves, les deux parties se sont donné rendez-vous lundi prochain en plénière pour stabiliser.
Les rencontres entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants se multiplient, mais se ressemblent. Le Grand cadre des syndicats d’enseignants (Gcse) et le Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen et du secondaire (Cusems) n’ont toujours pas eu satisfaction des différentes réponses fournies par le gouvernement. La dernière en date hier, vendredi 24 avril, où le Premier ministre était au front pour tenter de convaincre les camarades de Mamadou Lamine Dianté, coordonnateur du Gcse, de suspendre leur mouvement de contestation. Les enseignants qui entendent dérouler leur sixième plan d’actions avec un débrayage mardi 28 avril et des grèves totales à partir de mercredi 29 et jeudi 30 avril, envisagent d’abord de consulter la base. Ils jouent décidément la carte de la prudence sur les assurances du Premier ministre. Mahammed Boun Abdallah Dionne, selon Oumar Waly Zoumarou, se porte garant en fin avril 2015 pour le paiement des rappels et annonce une enveloppe de 800 millions qui sera inscrite dans la loi de finances rectificative pour la question de l’habitat social.
«Il nous a demandé de suspendre le mot d’ordre, prétextant que le président de la République va nous recevoir mardi prochain. Lundi, dit-il, on va statuer sur la formation diplômante, sur l’habitat social. La formation des instituteurs adjoints se tiendra entre août et septembre 2015. Il a donné aussi des instructions à ses ministres pour que les parties se retrouvent dès lundi pour stabiliser», a souligné le vice-coordonnateur du Gcse.
Malgré les assurances du Chef de gouvernement, les syndicats d’enseignants estiment que le Premier ministre est resté muet sur la question nodale des revendications. Il s’agit de l’indemnité de logement où, souligne M. Zoumarou, le Premier ministre n’a fait «aucune proposition concrète la dessus. Nous attendons de Macky Sall une décision politique de mettre quelque chose sur le logement».
Toujours est-il que le ministre de la Fonction publique de la Rationalisation des effectifs et du Renouveau du service public se dit réconforté de la «volonté des partenaires sociaux d’aller vers la sortie de crise». Pour Viviane Laure Elisabeth Bampassy, «celui qui est le plus absent, c’est l’élève qui crie dans la rue et réclame d’aller en classe. Cela a été bien compris de part et d’autre pour que des pas puissent être faits et des compromis, afin de permettre aux enfants de retourner en classes dès lundi».
Le Front patriotique pour la défense de la République (Fpdr) estime que l’Arabie Saoudite n’est pas victime d’une agression externe et que rien ne justifie l’envoi de 2000 soldats sénégalais dans ce pays où les bombardements ont cessé. Face à la presse hier, vendredi 24 avril, Mamadou Diop Decroix et compagnie ont trouvé que le Sénégal doit revoir sa position, non sans indiquer que la mission du pays doit être d’intermédiation entre les parties en conflit. Le Fpdr a par ailleurs taclé Macky Sall dans pas mal des questions nationales.
«Il se trouve que l’Arabie Saoudite n’est pas en guerre. Son territoire n’est pas directement menacé. D’ailleurs, la coalition que dirige l’Arabie Saoudite estime que la menace supposée être liée à l’Iran est écartée». Ces propos sont de Mamadou Diop Decroix, leader du Front patriotique pour la défense de la République (Fpdr). En conférence de presse hier, vendredi 24 avril, Mamadou Diop Decroix et cie ont indiqué que la situation au Yémen a évolué positivement, depuis l’entretien entre le chef de l’Etat Macky Sall et le souverain saoudien. Par conséquent, le Fpdr pense que «le Sénégal doit réexaminer sa position par rapport à l’envoi de troupes, qui ne se justifie pas». Mieux, «la position du Sénégal ne doit pas être une mission de guerre, mais plutôt une mission d’intermédiation avec les partis en conflit, parce que toutes ces parties sont membres de l’Organisation de la Conférence Islamique (Oci)».
Prenant le contrepied du chef de l’Etat qui a demandé aux journalistes de «garder le silence» sur ce qui se passe en Casamance, le secrétaire général d’Aj a indiqué qu’après 33 ans de conflit sans issue, «les Sénégalais ont besoin de savoir comment le problème se pose». Pour lui, les gens doivent savoir «où est-ce que ça bloque ? Qui est le responsable ? Qu’est ce qu’on négocie aujourd’hui ? Y a-t-il même négociations ?». Autant d’énigmes à résoudre qui l’ont poussé à demander aux jeunes de mettre en place un mouvement dit ‘’Nous voulons savoir’’. Cela, d’autant plus que, selon lui, que le régime de Macky Sall a brandi la transparence comme leitmotive.
Le Fpdr a en outre fustigé la position de Macky Sall sur la transhumance, lors de son face à face avec la presse à Kaffrine, tout en rappelant que c’était lui-même, étant dans l’opposition, qui trouvait le phénomène amoral. Selon Mamadou Diop et cie, «le Président a dit que son rôle à lui c’est de réduire l’opposition à la plus simple expression». Une «déclaration grave» dans la mesure où, selon Decroix, non seulement Macky Sall était en tournée économique en tant que chef de l’Etat et non de l’Apr, mais aussi que dans un Etat de droit, le Président doit faire en sorte que l’opposition soit un interlocuteur crédible.
Le Bureau des douanes sénégalaises de l’aéroport Léopold Sédar Senghor a procédé, ce jeudi, à une «une saisie de cent onze (111) kilogrammes de drogue khat (herbe), importée d’Addis Abeba par un individu de nationalité éthiopienne», informe un communiqué du Bureau des relations publiques et de la communication de la Douane parvenu hier au journal Le Quotidien.
Un peu plus tôt, la Subdivision des douanes dudit aéroport a, «en collaboration avec la Cellule aérienne anti-trafic (Caat) et la Police spéciale de l’aéroport, le mardi 21 avril 2015 à la zone Départ, mis la main sur soixante dix (70) boulettes de cocaïne ingurgitées, d’un poids total de sept cent quatre vingt dix (790) grammes».
Les personnes mises en cause dans ces saisies sont placées en garde à vue «et seront remises après entre les mains de la Justice».
Par Fadel DIA
AFRICAINS, SI VOUS PARLIEZ ?
Les immigrés sont victimes des mensonges de partis européens selon lesquels tout acte charitable envers les naufragés constituerait un «appel d’air» qui déverserait sur l’Europe des miséreux qui leur arracheraient le pain de la bouche
Il y a quelques semaines, plusieurs chefs d’états africains défilaient aux côtés de François Hollande, devant une foule estimée à plusieurs millions d’individus et portant des banderoles estampillées « Je suis Charlie ».Rien de choquant, à priori, sinon qu’ils auraient dû, au préalable, parler à ceux qu’ils étaient censés représenter à cette marche, préciser qu’ils défilaient d’abord pour le respect de la liberté d’expression et qu’ils étaient prêts eux-mêmes à l’appliquer dans leurs pays respectifs. Au passage et toujours dans le respect de leurs mandants, ils auraient pu rappeler que cette liberté avait des limites, qu’elle excluait l’insulte et le mépris. Car, quelle que soit la religion, la foi est une chose sérieuse : il y a des gens qui ne restent en vie que parce qu’elle les soutient et d’autres qui sont prêts à mourir pour elle. «N’insultez pas les dieux des autres ! », enseigne l’Islam à ses fidèles (Coran VI, 108).
Mais, depuis le 11 janvier 2015, les chefs d’états africains ont raté d’autres occasions de parler et de défiler, de dénoncer la barbarie et de fustiger ses responsables, à des degrés divers. Y a-t-il rien de plus insupportable que de voir un pays africain, le pays de Nelson Mandela en l’occurrence, se livrer à une chasse aux étrangers comme jadis, en Alabama, on allait à la chasse aux Noirs ? Y a-t-il rien de plus ignoble que l’assassinat de près de cent cinquante étudiants dans le campus d’une université, au Kenya ? Y a-t-il une monstruosité plus grande que ces naufrages à répétition qui ont transformé la Méditerranée en cimetière aquatique, fait près de 2000 victimes en quatre mois, soit vingt fois plus que pendant la même période en 2014 ?
Si l’on mesure une catastrophe à l’aune de ses victimes, alors ils auraient dû être des dizaines de chefs d’états africains à venir soutenir les Kenyans accablés et à leur offrir un soutien qui ne soit pas que des vœux pieux. Ou, pour le moins, à inviter leurs compatriotes à témoigner leur solidarité dans la rue et dans les lieux publics. Quant aux naufragés de la Méditerranée il est paradoxal qu’au moment où l’Europe, enfin ébranlée par l’ampleur de la catastrophe, se décide à convoquer un sommet spécial, l’Afrique s’abrite derrière un silence assourdissant.
Même si tous les naufragés ne sont pas des ressortissants de ses pays, ils sont partis de ses côtes et ce sont des Africains qui ont ouvert cette voie tragique. Pourquoi donc nos dirigeants sont plus prompts à compatir aux malheurs qui surviennent au Nord qu’aux désastres qui accablent leurs propres populations et qui ,pour une bonne part, découlent de l’injustice que leur impose ce même Nord ? Pourquoi laissent-ils la parole aux autres pour expliquer leur infortune et pour en définir les remèdes ?Parlez ,messieurs d’Afrique, car la privation de parole est, comme le dit Mongo Beti, «le symbole infaillible de l’esclavage».
Convoquez vos instances, alertez l’opinion, mobilisez vos moyens, montrez, à défaut de muscles, votre capacité de nuisance, criez votre colère, proposez des solutions, mais bon Dieu, parlez ! Parlez à vos peuples, parlez entre vous, parlez aux autres et tout particulièrement à ceux qui cherchent à imposer leur loi au reste du monde. Parlez, parce que les dix mesures déjà «dégainées» par l’Union Européenne ne seront qu’un cautère sur une jambe de bois si on n’accepte pas de reconnaitre que les noyés de la Méditerranée sont d’abord des victimes avant d’être des coupables et que ni l’exode ni le moyen par lequel il s’opère ne sont un choix mais une contrainte.
Les immigrés sont les victimes des mensonges propagés par pratiquement tous les partis politiques européens selon lesquels tout acte charitable commis envers les naufragés constituerait un «appel d’air» qui déverserait sur l’Europe des hordes de miséreux qui les déposséderaient de leur travail et leur arracheraient le pain de la bouche. Pourtant dans une Europe dont la population vieillit et qui dédaigne des pans entiers de l’économie, ce sont les immigrés qui assument les tâches les plus ingrates, celles qui font la qualité de vie des plus aisés.
Les immigrés sont les victimes d’un égoïsme rampant qui fait croire que 200.000 d’entre eux suffiraient à déstabiliser l’Union toute entière (1e PIB mondial, 28 pays, 500 millions d’habitants !) alors que le Liban a survécu à l’arrivée de 1,2 million de réfugiés et que la Turquie en accueille 2 millions ! L’ampleur du drame n’a pas attendri tous les cœurs .L’Australie offre son expertise pour bouter les immigrés au loin, y compris vers des îles prisons, et selon un sondage récent, 54% des Français estiment que l’Europe en a assez fait. C’est instructif, troublant et prémonitoire. L’Europe a déjà fait son choix : elle préfère protéger ses frontières plutôt que de sauver des personnes en danger de mort, quitte à violer les droits de l’homme qu’elle brandit si souvent.
C’est à cet effet que, plutôt que de contribuer à l’opération italienne Mare Nostrum, qui avait sauvé 100.OOO naufragés (pour 15 millions d’euros seulement !), elle avait choisi de mettre en place l’opération Triton, trois fois moins coûteuse. Il n’y a pas de petites économies !
Enfin les milliers de désespérés qui s’embarquent sur les côtes tunisiennes ou libyennes, au prix d’une vie qu’ils jugent désormais dérisoire, sont aussi les victimes collatérales du désordre créé par les Occidentaux. On a comme l’impression que partout où passent leurs armées, ni la démocratie, ni la paix, ni l’ordre ne repoussent. La Somalie est devenue un champ de mines, la Libye est une passoire, tout comme l’Afghanistan et l’Irak sont désarticulés par des clivages ethniques et religieux…
L’Europe a livré son verdict au sommet de Bruxelles. Pour éviter le cap de 10.000 morts à la fin de cette année, elle fera le sacrifice de puiser un peu plus dans sa bourse, de fournir, à 28, une contribution comparable à celle que la seule Italie consacrait au secours des naufragés. Mais pour l’essentiel, elle ne remet pas en cause ses convictions. Alors parlez, MM. d’Afrique, non pour vous livrer à l’auto-flagellation, mais pour refuser la fatalité, pour, à votre tour, demander des comptes, réclamer vos droits et exiger des autres qu’ils assument leurs devoirs !
‘’LE PM N’A PAS ÉTÉ BIEN BRIEFÉ SUR LES DEUX POINTS’’
MAMADOU LAMINE DIANTÉ SUR LA VALIDATION ET L’AUGMENTATION DE L’INDEMNITÉ DE LOGEMENT
Le Premier ministre devra repasser pour convaincre les syndicalistes enseignants de l’incapacité pour le gouvernement de satisfaire leur revendication relative à l’augmentation de l’indemnité de logement. La sortie de Mahammad Boun Abdallah Dionne, ce jeudi, devant les élus du Peuple, n’a pas sublimé les syndicats d’enseignants.
Le coordonnateur du Grand cadre des syndicats d’enseignants estime que le chef du gouvernement «n’a pas été bien briefé sur deux points : les 26 milliards de francs relatifs à la validation et l’augmentation de l’indemnité de logement».
Sur le premier point relatif à la validation, Mamadou Lamine Dianté indique que «lors du vote de la loi sur la validation, le ministre de la Fonction publique (Mme Viviane Laure Elisabeth Bampassy) soutenait que cette enveloppe est destinée à la fois à l’alignement et aux rappels de validation».
Et Dianté de devenir plus précis : «Pour un enseignant qui dépasse son dossier de validation, l’alignement ne peut intervenir que dans les 9 mois qui suivent et le rappel, six mois après, au meilleur des cas.»
En clair, «cela veut dire qu’entre le dépôt et le paiement du rappel, on a 15 mois. Ainsi, quel que soit le cas pour que l’enseignant ne rentre dans ses droits, cela ne peut se faire que sur 2 ou 3 budgets. Par conséquent, il ne saurait être question d’inscrire 26 milliards dans un seul budget ; même si on suit la procédure normale».
L’évocation de l’augmentation de l’indemnité de logement par le Pm Dionne à la Place Soweto a fait aussi réagir le Grand cadre des syndicats d’enseignants.
Mamadou Lamine Dianté de noter : «Quand le Premier ministre fait une simulation autour de 40 mille francs (d’augmentation), il parle comme si tous les enseignants bénéficiaient de l’indemnité de logement. Or, seuls les fonctionnaires et les décisionnaires ont droit à l’indemnité de logement et leur effectif n’atteint pas les 40 000».
«Et, même dans le cas d’espèce, les enseignants ont toujours accepté sur proposition du gouvernement que cette augmentation soit étalée sur deux ou trois budgets», renseigne encore le non moins leader du Syndicat autonome de l’enseignement moyen-secondaire (Saems/Cusems).
Une posture assez suffisante pour pousser Mamadou Lamine Dianté à penser qu’«il n’y a aucune raison de créer des blocages pour une issue heureuse autour de ces questions (la validation et l’alignement)».
Le coordonnateur du Grand cadre des syndicats d’enseignants demeure persuadé que «pour une solution de sortie de crise, il est fondamental que des actes soient posés relativement à la formation diplômante, aux lenteurs administratives, à la gestion démocratique du personnel ; à l’indemnité de logement, entre autres».
Pour rappel, le Premier ministre avait déclaré, ce jeudi devant les députés, que le gouvernement n’est pas dans les dispositions de satisfaire cette revendication des enseignants. «60 mille indemnité de logement ? Si vous ajoutez 40 mille. Cela fait 100 mille. Si vous faites la multiplication avec le nombre d’enseignants, cela fait combien de milliards. On ne peut pas augmenter l’indemnité de logement des enseignants pour le moment.
Certains pays africains ont pris ces mesures populistes, mais ils ont des problèmes pour payer leurs fonctionnaires. Aujourd’hui, ils ont des problèmes», expliquait Mahammad Boun Abdallah Dionne qui espérait ainsi que la rencontre avec les syndicats d’enseignants d’hier à la Primature allait permettre la levée des grèves persistantes qui plombent le secteur éducatif. Elle n’a pas accouché d’un résultat positif. (Voir ci-contre).
‘’AUJOURD’HUI, ON NE PEUT PAS PRENDRE L’ENGAGEMENT D’AUGMENTER L’INDEMNITÉ DE LOGEMENT’’
LE MINISTRE DE LA FONCTION PUBLIQUE AUX ENSEIGNANTS
La question de l’augmentation de l’indemnité de logement semble être le nœud du bras de fer entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants.
Sur ce, le ministre de la Fonction publique, Mme Viviane Bampassy, s’est voulue très claire.
Elle a réaffirmé hier, au sortir de la rencontre avec les syndicats d’enseignants, la position du Premier ministre.
«Les nécessités du cadrage macro-économique font qu’aujourd’hui, on ne peut pas prendre l’engagement d’augmenter l’indemnité de logement des enseignants. Mais, nous avons pris acte», estime Mme Bampassy.
Le ministre informe que le gouvernement est dans le cadre d’une étude pour repenser le système indemnitaire des agents de l’Etat.
Sur les indemnités de logement, l’Etat veut avoir une démarche globale, selon madame le ministre de la Fonction publique.
Elle est d’avis que le décret 2014- 769 du 12 juin 2014 n’attribue pas d’indemnité de logement. Viviane Bampasy a tenu à recadrer les syndicats d’enseignants sur l’objectif du gouvernement de respecter tous ses engagements.
«Sur les cinq questions majeures, les quatre sont derrière nous», explique le ministre de la Fonction publique.