Dakar, 24 avr (APS) - Des députés de l'Alliance des forces de progrès (AFP, majorité) ont réitéré dans une déclaration leur "loyauté" à l'endroit du secrétaire général de leur formation, le président de l'Assemblée nationale Moustapha Niasse, réitérant leur "totale et entière adhésion" à l'alliance "stratégique" que ce dernier a noué avec le chef de l'Etat, Macky Sall.
Dans cette déclaration dont copie a été transmise à l'APS, les signataires réaffirment leur "loyauté à l'endroit de l'AFP et de son secrétaire général", un "homme d'Etat d'envergure internationale''.
Ces députés, au nombre de 11 parlementaires, estiment que depuis la création de l'AFP, le 16 juin 1999, son secrétaire général "s'est évertué à le consolider sur l'échiquier national, pour la préservation de l'intérêt général (...)dans le strict respect des principes et des valeurs qui ont fondé le Sénégal".
Ils rappellent que l'AFP avait "noué une alliance stratégique avec" le président Macky Sall, "dans le cadre de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar, alliance qui transparaît au gouvernement, à l'Assemblée nationale et dans plusieurs démembrements de l'Etat".
"Pour toutes ces raisons, il serait incongru que l'AFP présente un candidat contre le président Macky Sall, si la situation reste en l'état", écrit ces parlementaires, parmi lesquels les députés Aliou Kébé, Adja Adama Sylla, Thiané Sakho, Khorédia Sané, Cheikh Ndiaye et Amy Cheikh Yaye Diop.
Cette déclaration a été également paraphée par les députés Diya Kanté, Fallou Fall, Khouraïchi Niass, Zator Mbaye et El Hadj Mangane.
"Nous (…) réitérons notre totale et entière adhésion à la résolution politique de l'Alliance des forces de progrès (AFP), adoptée démocratiquement et à l'unanimité de sa réunion du 10 mars 2015", concluent-ils.
LES SYNDICATS D'ENSEIGNANTS SOUMETTRONT À LEURS MILITANTS LES PROPOSITIONS DU GOUVERNEMENT
Dakar, 24 avr (APS) - Le Grand cadre des syndicats de l'enseignement (GCSE) et le Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen-secondaire (CUSEMS) ont décidé vendredi de recueillir les avis de leurs militants sur des propositions faites par le gouvernement en vue du règlement de la crise scolaire.
Le Premier ministre Mahammed Dionne et les leaders de plusieurs organisations syndicales ont prévu de se réunir encore lundi prochain, après que les responsables syndicaux ont tenu à soumettre les propositions du gouvernement à leurs militants.
"Pour l’ensemble des questions abordées, il (le Premier ministre) a donné à son gouvernement des directives, qui seront consolidées lundi. En attendant, nous allons faire un compte rendu fidèle de notre rencontre avec le Premier ministre à l’ensemble des militants du Grand cadre des syndicats de l’enseignement", a expliqué Mamadou Lamine Dianté, le secrétaire général du GCSE.
Abdoulaye Ndoye, le leader du CUSEMS, a dit que, concernant l’indemnité de logement, il n’y a pas eu d’accord entre les leaders syndicaux et le gouvernement, lors de la réunion de ce vendredi, qui s'est déroulée à huis clos.
"Sur les autres questions, le Premier ministre nous a fait des propositions, dont nous avons pris acte", a dit M. Ndoye.
"Nous allons évaluer toutes les propositions faites par le gouvernement, avec nos militants, pour voir la conduite à tenir", a-t-il affirmé à la fin de la réunion.
Les syndicats d’enseignants déroulent depuis février plusieurs plans d’action comprenant des grèves, des débrayages et des "marches", en vue de l’application du protocole d’accord signé avec le gouvernement le 14 février 2014.
Ils dénoncent "les lenteurs administratives" qui affectent la titularisation des professeurs et maîtres contractuels, le paiement de leur indemnité de logement et d’autres revendications contenues dans le protocole d’accord.
Des députés, des membres du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et des chefs religieux mènent une médiation en vue du déroulement normal des cours et du respect du protocole d’accord signé avec les enseignants.
PAR CHEIKH TIDIANE DIÈYE
LA GANGRÈNE
Aucune émergence ne sera possible tant que le système politique et social sera traversé par des pratiques comme la transhumance. Car l'éthique et la morale sont la principale sève du développement
Comme la grande migration saisonnière dans les plaines du Serengeti en Tanzanie ou du Massai Mara au Kenya, les politiciens ont aussi leur période de grands mouvements. Ces mouvements surviennent en général au lendemain des élections, se poursuivent au gré des alliances et mésalliances qui se nouent et se dénouent en fonction des circonstances politiques ponctuelles, puis deviennent plus tonitruants à l'approche de nouvelles élections.
Mais à la différence des grandes migrations animales, qui répondent à des fonctions naturelles et spécifiques liées à la préservation de toute une espèce, celles des politiciens n'obéit à aucune logique politique et ne contribue en rien à la préservation et la sauvegarde de fonctions essentielles à notre démocratie. Bien au contraire.
La transhumance est égoïste, opportuniste, immorale. C'est la politique du ventre dans ce qu'elle a de plus vile, de plus méprisable et de plus repoussante. Elle affaisse les fondements de la morale sociale, abime l'éthique politique et balafre notre société. Par analogie à l'anomie sociale, telle qu'elle est théorisée par le sociologue Emile Durkheim, je vois la transhumance comme l'expression d'une anomalie politique, c'est-à-dire une situation de dérèglement, d'absence, de confusion ou de contradiction des règles qui régissent l'ordre politique. Ce phénomène est une véritable gangrène qui ronge le corps politique sénégalais et renforce l'idée très répandue selon laquelle celui-ci se putréfie.
J'ai vu et entendu certains valets et laquais du palais squatter les plateaux de télévision pour argumenter, sans convaincre personne du reste, sur les raisons qui peuvent justifier la transhumance. J'en étais très peu choqué car je sais combien les hommes politiques sénégalais sont capables de faire les choses les plus inattendues. Mais j'avoue que lorsque j'ai entendu le président de la République faire l'apologie de ce phénomène, j'ai compris que nous venions de toucher le fond.
Les transhumants et ceux qui les défendent peuvent dire ce qu'ils veulent, mais ils ne transformeront jamais le vice en vertu. Ils peuvent transhumer ou migrer aussi longtemps et aussi souvent qu'ils le pourront, mais ne feront jamais croire à personne que cette basse œuvre est une noble pratique en politique. Aucun transhumant ne peut rien apporter de plus au parti au pouvoir qu'un autre Sénégalais ne puisse faire. Ils avaient d'ailleurs, pour la plupart d'entre eux, l'occasion de faire leurs preuves. Je ne me souviens pas les avoir vus marquer les esprits par leur compétence, leur leadership ou leurs réalisations.
En vérité, la plupart des transhumants devraient même être poursuivis. Certains pour détournements de deniers publics ou abus de biens sociaux. D'autres pour toutes sortes de corruptions. Ceux qui disent au président de la République que les transhumants lui apporteront quelque chose manquent singulièrement d'intelligence politique. Pour chaque transhumant entrant, il y aura des centaines de valeureux patriotes, potentiels électeurs, qui lui tourneront le dos, repoussés par l'odeur nauséabonde de l'immoralité qui s'échappe de ses nouveaux amis.
Quand est-ce que les acteurs politiques comprendront-ils donc que l'écrasante majorité des Sénégalais souhaite voir ce pays être dirigé autrement que par la politique politicienne, les compromissions et combines ? Comment peuvent-ils espérer planter du bois mort sur un sol argileux, de surcroit en période de sécheresse et voir naître une forêt ? Un assemblage de bois mort ne peut donner qu'un fagot de bois mort. Rien de plus.
Quel que soit le bout par lequel je le prends, je ne vois pas comment la transhumance peut faire l'objet d'une explication acceptable. Et je ne parle pas seulement de sa dimension morale. Je parle aussi de son intérêt politique.
Tout acteur politique digne de ce nom doit savoir assumer une opposition féconde et contributive. Car une opposition qui connait son rôle en démocratie et qui est porteuse d'un projet de société alternatif n'a pas moins d'importance que le pouvoir. Si la politique était vue comme un sacerdoce, tous ceux qui s'y engageraient verraient qu'un pouvoir juste et une opposition responsable sont les deux faces d'une même pièce.
J'ai déjà dit à de multiples occasions que l'élite politique sénégalaise porte le même ADN pour avoir été enfantée par le même système politique et socialisée dans la même culture. Ce sont en réalité les membres d'une même famille politique qui se reproduit à l'identique et qui entretient un système généralisé de privilèges (SGP) et de redistribution de prébendes. Qui avait dit que "le Sénégal est une démocratie prise en otage par ses élites" ?
A part quelques vaillants patriotes, hélas trop rares et trop isolés dans l'espace partisan pour être visibles, l'essentiel des acteurs de la politique sénégalaise ne voit le pouvoir que comme un abreuvoir.
De cette façon et à ce rythme, aucun développement ne sera jamais possible. Le développement n'est pas qu'un squelette d'indicateurs macroéconomiques. Ce n'est pas un assemblage de projets. Il ne se réduit pas à des cités, des tours et des gratte-ciels. C'est un processus de transformation continue et durable de toutes les structures politiques, économiques, sociales, culturelles, morales, etc. Aucune émergence ne sera possible tant que le système politique et social sera traversé par de telles pratiques. Car l'éthique et la morale sont la principale sève du développement.
Lorsque les démocrates ou républicains perdent le pouvoir aux Etats-Unis, ils vont dans l'opposition et continuent de servir leur pays. En France, la droite qui a perdu le pouvoir il y a quelques années, travaille à le reprendre en tentant d'améliorer son offre politique et de proposer aux Français un autre projet de société.
Nous sommes le seul pays au monde à avoir secrété, dans cette ampleur, une pratique politique aussi laide et monstrueuse.
Nous devons nous entendre, dans les meilleurs délais, sur des règles communes pour réintroduire l'éthique en politique. Les assises nationales comme les recommandations de la Commission nationale de réforme des institutions donnent de pertinentes indications sur la façon de procéder. Et les Sénégalais ont majoritairement rejeté la transhumance. Il appartient à chacun de prendre ses responsabilités.
Cheikh Tidiane Dièye est docteur en Etudes du Développement, membre de la Plateforme politique "Senegaal Bi Ñu Bëgg"
NIGER : 129 MORTS DE MÉNINGITE DEPUIS JANVIER, L’ÉPIDÉMIE S’ACCÉLÈRE
Niamey, 24 avr 2015 (AFP) - L'épidémie de méningite qui sévit depuis janvier au Niger a fait 129 morts, un nouveau bilan marquant une accélération nette de la maladie dans ce pays sahélien pauvre, a annoncé vendredi le ministre nigérien de la Santé.
"La situation au 22 avril 2015 est à un total de 1.150 cas et 129 décès malheureusement", a affirmé le ministre Mano Aghali, dans des propos retransmis par la radio publique.
Un précédent bilan officiel faisait état de 85 décès sur 908 cas à la date du 19 avril. Interrogé par l'AFP, un cadre du ministère de la Santé a déploré "une multiplication des cas", tandis qu'une source onusienne a regretté une "accélération manifeste de l'épidémie".
La capitale, Niamey, est la plus frappée avec 74 morts sur 608 cas notifiés, soit plus de la moitié des décès et des cas, a-t-il noté. Selon le ministre, "trois des cinq districts" de la ville sont "en état d'épidémie" et "il est à craindre que les deux autres le soient également".
La propagation de la maladie est liée au fait que "plusieurs souches de la méningite sont actives et qu'elles se relaient", a expliqué une source humanitaire à l'AFP.
Deux des trois souches actives au Niger n'ayant "jamais causé d'épidémies", les laboratoires ne se sont en outre "pas donné la peine de fabriquer et de stocker des vaccins", a déclaré le ministre.
Plusieurs sources humanitaires ont évoqué à l'AFP une "pénurie à l'échelle mondiale" des vaccins. Plus de 600.000 doses sont parvenues jeudi au Niger, où devrait débuter vendredi une campagne de vaccination démarrant à Niamey, selon Mano Aghali.
Les besoins des zones infectées étant de près d'1,2 million de vaccins, "un gap" de plus de 600.000 doses demeure, a-t-il souligné.
Le Niger, Etat sahélien aride et l'un des pays les plus pauvres au monde, est régulièrement frappé par des épidémies de méningite en raison de sa position au sein de "la ceinture de la méningite", qui s'étend du Sénégal à l'ouest jusqu'à l'Éthiopie à l'est, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Très contagieuse, la maladie se manifeste par une montée brutale de température, de violents maux de tête, des vomissements et une raideur du cou.
« Notre intérêt personnel est un merveilleux outil pour nous jeter de la poudre aux yeux d’une manière agréable » (Blaise Pascal)
Sans prétendre tout connaître, M. le président je vous dirais sans gêne que là, vous l’avez tout faux. Vous vous êtes bonnement gouré. Non, la transhumance éhontée de nos hommes politiques, contrairement à ce que vous dites, n’est ni acceptable, ni défendable. S’ils sont courageux et honnêtes avec vous, vos conseillers vous le confirmeront.
Sans prétendre tout connaître, je vous dirais M. le président, il n’est ici question ni de restreindre la liberté de choix ou de mouvement de qui que ce soit, encore mois de jouer aux censeurs ou aux moralisateurs. Il s’agit plutôt de clarifier un débat que vos propos et votre prise de position pourraient pernicieusement dévier de sa trajectoire et de ses objectifs. Arriver à un assainissement et à une meilleure lisibilité de l’espace politique sénégalais, dans son ensemble.
Sans prétendre tout connaître, M. le président, je vous dirais que vous avez failli à votre promesse d’être au côté du peuple et d’engager la « rupture » que ce même peuple attend depuis des décennies. Ce 16 avril 2015, M. le président, c’est comme si vous aviez, volontairement ou pas, brisé un serment, renié un pacte. A coup sûr, vous avez jeté le trouble dans les esprits de ce pays sur vos intentions réelles.
Vos ambitions personnelles, les calculs politiciens, les postures partisanes l’ont emporté sur la raison et sur la patrie. Ce n’est pas peu.
Sans prétendre tout connaître, M. le président, je vous dirais que le « scientifique » que vous êtes a fait le mauvais calcul en espérant renforcer son « parti » et son pouvoir par une légitimation maladroite d‘une pratique qui heurte l’amour-propre et les convictions d’une bonne partie de vos compatriotes. Une pratique honnie que vos concitoyens dénoncent à chaque occasion. Les écoutez-vous ?
Sans prétendre tout connaître et sans vouloir jouer aux donneurs de leçons, laissez-moi M. le président vous rappeler que si la transhumance était « vertueuse », elle ne ferait pas l’objet de toutes ces condamnations. Elle ne serait pas l’objet de cette remontrance populaire quasi unanime de la part des Sénégalais, à l’exception, bien sûr, des véreux politiciens qui en bénéficient.
Et ce peuple a raison de condamner. Il pourrait pour cela invoquer ces propos que l’on prête à Eisenhower, 34e président des Etats Unis : « un peuple qui place ses privilèges au-dessus de ses principes perd rapidement les deux ». Je vous demanderais dans vos moments d’introspection de remplacer « peuple » par « président ».
Sans prétendre tout connaître, je vous rappellerais M. Le président que dans toutes nos chaumières, de Ziguinchor à Dakar, de Kidira à Ouakam, de Fanaye à Yoff, le petit peuple dépité et désabusé ne discute que de ça. Et tout comme moi, ce peuple, sans prétendre tout connaître vous donne tort. Les arguties n’y feront rien. La transhumance est indéfendable.
Il est vrai que dans votre posture, M. Le président, vous avez le privilège de sermonner et de décréter, de légitimer et de justifier, y compris « l’illégitimable » (néologisme!) et « l’injustifiable ». Sans coup férir. Sans craindre qui que ce soit, contrairement à nous autres citoyens ordinaires.
Heureusement que désormais, le peuple sait et reste en éveil.
Sans prétendre tout connaître, je vous dirais que la marche continue de notre peuple vers son idéal démocratique et vers une société de justice et de progrès ne saurait être stoppée, ni par les défenseurs de la transhumance, ni par les « transhumants ».
Sans prétendre tout connaître, je vous rappellerais cette sentence d’un de vos compatriotes qui expliquait que dans le monde politique comme dans le monde animal, les transhumants ne suivent que la « logique du ventre ». Vouloir défendre ceux-là est donc indéfendable.
Sans prétendre tout connaître, M. le président, je vous conterais une petite fable locale tirée de notre histoire récente. Hier un président jadis adulé, dans le même pays que vous, avait pensé qu’une fois au sommet, on pouvait tout se permettre. Que juché sur les hauteurs du palais, on pouvait tout justifier et se faire pardonner. Qu’une fois au cœur du pouvoir, on en savait un peu plus que tout le monde, et que toutes les arguties passeraient…la suite de l’histoire, ce n’est pas à vous que je la dirai, mais elle est à méditer.
Pour terminer, je vous dirais en des mots simples, et sans prétendre tout connaître, M. le président, que la transhumance telle qu’elle se vit par nos hommes politiques va à l’encontre de toute morale et de toute éthique dans l’espace public. Elle renvoie au peuple la plus odieuse des images de sa classe politique. Je vous dirais que la rupture que vous avez prônée aurait dû mettre fin à la transhumance au lieu de l’encourager. Je vous dirais que, faute de rupture avec les anciennes pratiques, c’est la rupture avec le peuple que vous venez de décréter.
Ouestafnews – La violence qui s'abat sur les étrangers ressortissants d'Afrique noire et vivant en Afrique du Sud, a suscité une forte émotion doublée d'une grande incompréhension dans le reste du continent. Des pays comme le Zimbabwe ont commencé un rapatriement volontaire de leurs citoyens.
Le président sud-africain Jacob Zuma, qui s'est exprimé ce mardi 21 avril 2015 sur la situation assimile cette violence contre les étrangers à une erreur post-apartheid. Et de Hararé à Abuja, la réaction est la même : condamnation et incompréhension.
Série de condamnations
"(…) l'erreur que nous avons commise c'est de ne leur avoir pas enseigné que l'apartheid était maintenant derrière nous et qu'il n'y avait plus aucune raison de recourir à la violence dans la relation avec l'autre", a déploré le chef de l'Etat sud-africain.
Selon la police sud-africaine, 300 assaillants ont été arrêtés, en plus d'un déploiement de l'armée a été annoncée ce mardi 21 avril 2015, par le ministère sud africain de la Défense.
Président en exercice de l'Union africaine (UA), le président zimbabwéen Robert Mugabé qui fut dans le passé un grand soutien de la lutte anti-apartheid a vivement réagi.
"Nous sommes choqués, dégoûtés et avons en horreur ce qui s'est passé à Durban. Des Africains ont été délibérément brûlés à mort par certains membres de la communauté zouloue", a dit le président en exercice de l'UA.
Auparavant, la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (Cedeao) par la voix de son actuel président en exercice, le chef de l'Etat ghanéen, John Dramani Mahama, a demandé aux autorités sud-africaine la mise en d'un "plan d'action national urgent, soutenu par une campagne pour le changement de comportement contre la xénophobie en Afrique du Sud".
Pour le moment aucun mort n'a été enregistré dans les rangs des ressortissants ouest africains. Seuls des blessés (évacués à l'hôpital) sont signalés par les autorités consulaires dont trois Nigérians et un Sénégalais.
Cette nouvelle série de violence contre les étrangers suscite aussi la condamnation de quelques intellectuels africains.
Les intellectuels outrés
Tout en dénonçant des actes "barbares et lâches", l'écrivain Mozambicain, Mia Couto, a dans une tribune parvenue à Ouestafnews, rappelé aux autorités sud-africaines, le soutien apporté par son pays aux héros de la lutte anti-apartheid notamment Jacob Zuma lui-même qui fut réfugié politique au Mozambique.
Achille Mbembe, le politologue camerounais, qui vit et enseigne en Afrique du Sud, rappelle lui dans une analyse publiée dans la presse, le vote récent de "lois draconiennes" sur l'immigration par le gouvernement sud-africain comme une des composante du problème actuel.
Pour l'intellectuel camerounais, "il y a un courant de chauvinisme national, présent dans tous les secteurs en Afrique du Sud et en recherche permanente de boucs émissaires".
Chez l'autre géant, on proteste
Au Nigeria, autre grande puissance économique africaine, des sources officielles indiquent que les ressortissants de ce pays, ont été particulièrement touchés par la série d'attaques xénophobes en cours.
En plus de la violence physique qui a fait plusieurs blessés, la communauté nigériane a aussi subi des pertes s'élevant à plusieurs millions de nairas, selon une source officielle.
"Le bilan des dégâts, établi par les Nigérians s'élève 21 million de nairas (64,3 millions FCFA )", a indiqué, Uche Ajalu-Okeke, le consul-général dans des propos largement relayés par la presse locale nigériane ce mardi 21 avril 2015.
A l'instar d'autres communautés africaines établies en Afrique du Sud, les Nigérians (estimés à 24.000 dans le pays en 2011) ont été victimes de pillages, de destruction et d'incendie de leurs commerces, selon la même source.
Comme en 2008 lorsque les attaques xénophobes avaient fait 60 morts, une frange de Sud-africains, hostiles à l'immigration a renoué avec la violence, accusant les étrangers, venus de presque toutes les régions du continent d'amplifier le chômage en prenant les emplois qui devaient revenir à la communauté noire sud-africaine.
Selon les chiffres officiels, le chômage touche 40% des jeunes dans ce pays, le plus industrialisé du continent qui début 2014, a perdu sa place de première puissance économique d'Afrique au profit justement du Nigeria.
Les deux pays entretiennent pourtant une coopération économique très dynamique, entre 2008 et 2012 leurs échanges commerciaux sont passés de 2,1 à 3,6 milliards de dollars.
A Abuja, des milliers de personnes ont manifesté le 20 avril 2015 devant le consulat de l'Afrique du Sud, demandant le rapatriement de leurs compatriotes et le boycott des produits sud-africains.La furie xénophobe qui a débuté il y a trois semaines dans la ville de Durban avant de gagner d'autres villes comme Johannesburg, a fait un bilan de sept morts et pas moins de 5.000 déplacés.
"MACKY SALL EST DANS LA MÊME LIGNÉE QUE SES PRÉDÉCESSEURS"
Pour le chargé des programmes et des recherches de la fondation Rosa Luxembourg, "Macky Sall est fondamentalement dans la même lignée que ses prédécesseurs : pas de projet de développement souverain et beaucoup de promesses sans lendemain". Aussi, dans cet entretien accordé à EnQuête, l'économiste estime qu'en dépit de certaines innovations, le chef de l'Etat aura du mal à amorcer des ruptures. Et il essaie de le démontrer...
Le chef de l'Etat sénégalais Macky Sall vient de boucler une tournée économique dans les régions de Kaolack et Kaffrine. Quelle est votre appréciation en tant qu'économiste ?
C'est une initiative à saluer. Ce type de démarche contribue à rendre les gouvernants plus proches des citoyens ordinaires et de leurs préoccupations. Au regard de la nature présidentielle de notre système politique, la tentation populiste et électoraliste n'est cependant jamais absente. Le président Macky Sall semble remettre au goût du jour les "tournées économiques" senghoriennes.
C'est-à-dire ?
Le premier président de la République du Sénégal Léopold Sédar Senghor faisait pareil ; il organisait des campagnes politiques déguisées.
Le chef de l'Etat a manifesté une volonté de cultiver une proximité avec les populations. Et dans le souci d'améliorer les conditions de vie des Sénégalais, des programmes tels que la Couverture médicale universelle, la bourse de solidarité familiale ont été lancés. Peut-on dire qu'il y a du concret sous son magistère ?
La Couverture maladie universelle est une excellente initiative. Elle est à encourager car s'inscrivant dans la voie du progrès social. En même temps, nous devons admettre que ce n'est pas du jour au lendemain que la plupart de nos concitoyens se verront offrir une protection sociale décente tant il reste de préalables à réaliser, surtout du côté de l'offre (ex : déficit d'infrastructures sanitaires). Quant au programme de bourses de sécurité familiale, je le conçois comme un cautère sur une jambe de bois. C'est un palliatif et non une solution à l'extrême pauvreté.
La traque des biens supposés mal acquis répond-elle réellement aux exigences de la bonne gouvernance ?
La question étant polémique, je vais m'en tenir aux faits. Premièrement, la traque des biens mal acquis est une exigence formulée depuis longtemps par les Sénégalais et nombre d'organisations de la société civile.
Deuxièmement, cette problématique a "animé" le débat politique surtout avant le lancement du PSE à qui elle a progressivement cédé l'espace médiatique.
Troisièmement, même si cette "traque" est une exigence républicaine, le fait est qu'elle a été menée de manière sélective. Si l'on en croit Aristote, la justice est ce qui est conforme à la loi et à l'égalité. Or, dans le cas de cette "traque", l'égalité n'a pas été respectée car seuls les adversaires du régime et ceux qui n'ont pas la cote auprès de l'opinion publique ont été poursuivis. Il n'y a donc pas eu d'équité procédurale.
Quatrièmement, la répression n'est pas toujours la meilleure des politiques. L'expérience montre que seule une faible proportion des avoirs illégitimes placés à l'extérieur par les élites des pays du Tiers monde est retournée vers les pays d'origine. La politique la meilleure est la prévention.
Cinquièmement, il faut souligner que les hommes politiques ne sont pas les seuls criminels financiers : à l'échelle globale, les multinationales sont responsables de deux tiers des flux financiers illicites. Malheureusement, l'idéologie libérale ambiante veut attirer coûte que coûte les investisseurs étrangers Ce qui encourage l'impunité économique. Chez nous, il y a eu les affaires Petro Tim et Arcelor Mittal. La lumière n'a pas encore été faite. Sans une justice effectivement indépendante, un changement en profondeur dans les pratiques et représentations politiques et un accroissement substantiel du pouvoir de contrôle des citoyens ordinaires, la "bonne gouvernance" demeurera un slogan creux.
Le Plan Sénégal émergent constitue une des marques distinctives du nouveau régime, pensez-vous que ce projet phare est porteur de croissance ?
Le temps de la politique politicienne n'est pas celui du développement économique et du changement structurel. En l'espace de trois ans, il n'est pas raisonnable de s'attendre à des transformations véritablement significatives. On est cependant à bon droit de nous demander s'il y a une amorce de rupture du point de vue des orientations stratégiques. Mon avis est que Macky Sall est fondamentalement dans la même lignée que ses prédécesseurs : pas de projet de développement souverain et beaucoup de promesses sans lendemain. L'émergence, beaucoup en parlent de nos jours. Peu soulignent que la déclaration de politique générale du Premier ministre Macky Sall en octobre 2004 était sous-titrée "Notre vision d'un Sénégal émergent demeure inaltérable". Il y promettait à l'époque un taux de croissance d' "au moins 8%" et d' "accélérer la cadence dans la satisfaction des besoins urgents de la population". La question que nous devons nous poser est : qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi n'avons-nous pas eu les 8% de croissance promis ? Aucun bilan n'a été fait. Aucune reddition de comptes. Dès lors, pourquoi devrions-nous aujourd'hui accorder le moindre crédit aux chiffres avancés dans le PSE ?
L'Etat s'est fixé pour objectif d'atteindre un taux de croissance de 7% d'ici 10 ans. Quel commentaire cela vous inspire ?
Le PSE nous promet l'émergence pour 2035. Il prévoit une croissance annuelle moyenne du PIB de 7% pour la période 2014-2018. Ce qui ne sera vraisemblablement pas atteint. Les prévisions du FMI tablent sur une croissance moyenne de 5% d'ici 2017. Ce qui est une performance relativement bonne par rapport à celle du Parti socialiste entre 1960 et 2000.
Quid de la promesse faite par le chef de l'Etat de créer 500 000 emplois par an ?
Macky Sall a promis de créer 500 000 emplois entre 2012-2019, avant de réviser ce chiffre à 300 000 emplois pour 2012-2017. Le PSE ambitionne de créer 600 000 emplois en dix ans, soit 5000 emplois (nets ?) par mois. Là également, ce sont des annonces électoralistes qui ne reposent sur aucune base sérieuse. Le Rapport national sur la compétitivité du Sénégal (2011) établit que le secteur moderne sénégalais n'a créé que 1261 emplois nets par an en moyenne entre 2001-2009. C'est le secteur informel, la multiplication donc des emplois informels et précaires, qui a été responsable de près de 99% de la création d' "emplois" sur cette période.
Comment dans ces conditions passer dans le secteur moderne de 1261 emplois nets par an à 5000 nets par mois alors que les orientations économiques n'ont pas changé, que les grands travaux et marchés publics échappent à nos entreprises nationales, et que le secteur bancaire ne finance pas l'économie comme elle le devrait ? Macky Sall ne tiendra certainement pas ses promesses sur l'emploi et la croissance faute d'avoir eu une analyse plus objective de la situation et par manque de modestie au niveau des objectifs. Les Sénégalais seront surtout déçus parce qu'il a soulevé d'énormes espérances, non parce qu'il a été pire que ses prédécesseurs. Sur un plan purement comptable, il pourrait même afficher un meilleur bilan qu'eux. Mais ses réalisations pèseront peu face à l'ampleur de la demande sociale.
La société civile dénonce la signature en cachette par le Sénégal des Ape qui sont contraires à l'esprit du Pse, quelles seront ses conséquences sur nos économies s'il s'avérait que le chef de l'Etat a réellement apposé sa signature ?
Les APE négociés avec l'Union européenne sont des accords qui demandent aux pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) de libéraliser davantage leurs importations, dans une logique de réciprocité. Ces accords léonins et asymétriques sont un danger pour les pays ACP qui ne pourront supporter la concurrence, généralement déloyale, de l'UE. Malheureusement, il semblerait qu'une dizaine de chefs d'Etats en Afrique de l'Ouest, dont Macky Sall qui a joué le rôle de "facilitateur", a signé en catimini l'accord en décembre 2014. La question des APE est intéressante car elle expose cruellement les limites des systèmes dits démocratiques partout à travers le monde.
Premièrement, il n'est plus besoin de démontrer que la connaissance scientifique n'intéresse pas nos "représentants". La plupart des études existantes montre que les APE auront des conséquences négatives sur nos économies. En 2012, la DPEE a publié une étude montrant que la signature de l'APE entraînerait au Sénégal un recul de l'emploi, de la croissance, des revenus des ménages et des recettes fiscales. Les rapports qui figurent sur le site web de la CEDEAO consacré aux APE montrent qu'au-delà de 65% de libéralisation de nos importations, les APE auront des répercussions néfastes ; le Nigeria et le Sénégal seront les plus touchés. Aujourd'hui, l'UE nous demande de libéraliser en réalité 80% de nos importations d'ici 2035. Or, ni Macky Sall ni la CEDEAO ne semblent avoir tenu compte de ces études.
Deuxièmement, plus besoin de montrer non plus que l'opinion majoritaire démocratique n'intéresse pas nos "représentants". Autrement, on ne comprendrait pas pourquoi Macky Sall et ses pairs facilitent la signature de ces accords mortels rejetés depuis plus de dix ans par la plupart des intellectuels et l'écrasante majorité des organisations de la société civile en Afrique. Le manque de transparence de nos "représentants" et leur méfiance vis-à-vis du débat démocratique sont affligeants. Figurez-vous qu'au Cameroun, les parlementaires ont ratifié l'APE au moment où les énergies populaires étaient absorbées par la dernière Coupe du Monde de football qui se déroulait au Brésil. Ils se sont réunis à minuit pour valider leur coup d'Etat ! Enfin, il faut dire que nos "représentants" se soucient peu des intérêts de leurs peuples. Les pays classés parmi les "moins avancés" ne sont pas obligés de signer les APE.
En Afrique de l'Ouest, onze pays dont le Sénégal sont dans cette situation. D'où la question de savoir pourquoi notre pays devrait signer un accord ruineux alors que rien ne nous y oblige. Sans doute que l'intérêt national est parfois en contradiction avec les intérêts privés de nos "représentants". Macky Sall doit savoir qu'il y a une incompatibilité entre les objectifs du PSE et les APE. Si les APE passent, le PSE partira en fumée, et les jeunes générations se souviendront de lui comme de l'homme qui a bradé notre développement pour des raisons obscures.
Toutefois, la bataille contre les APE n'est pas encore terminée. Les journalistes ont un rôle majeur à jouer. Ils doivent organiser un véritable débat public sur cette question, aider à cerner les enjeux et à faire la lumière sur l'allégation selon laquelle une dizaine de chefs d'Etat aurait signé en catimini. Il faut dire à nos compatriotes que les APE doivent être ratifiés dans chaque pays pour leur entrée en vigueur. Au Sénégal, ce n'est pas encore le cas. Nous pouvons et devons nous opposer à leur ratification. Macky Sall peut et doit se ressaisir.
Quels leviers faudrait-il, à votre avis, activer pour donner corps au concept d'émergence, de souveraineté et de patriotisme économique ?
Le Professeur Samir Amin a fait une distinction importante entre les "marchés émergents" et les "sociétés émergentes". Les marchés émergents sont les pays qui ont du potentiel, qui sont exploités à souhait par le capital international et qui subissent la mondialisation. C'est le cas en gros des pays africains. Pour faire du Sénégal une "société émergente", nous avons besoin d'un Etat stratège qui résiste aux sirènes du néolibéralisme et qui a une lecture lucide, non naïve, de l'évolution du système-monde capitaliste. Cet Etat stratège doit œuvrer à la reconquête de nos instruments de souveraineté économique.
C'est-à-dire : reconquérir notre souveraineté monétaire (le F CFA étant une monnaie néo-coloniale), recourir à des politiques industrielles et commerciales sélectives et stratégiques (en vue de protéger nos industries naissantes, de développer le secteur privé, d'élargir les marchés intérieurs, de stimuler la création d'emplois, de favoriser le rattrapage technologique), développer un secteur bancaire qui finance le développement, et l'agriculture notamment, miser sur l'expertise nationale et le privé national, promouvoir comme une vertu civique le consommer-produire-transformer-distribuer local.
40 Sénégalais morts
Le Sénégal a payé un lourd tribut dans le naufrage des huit cents migrants aux larges de la Méditerranée. D’après les confidences d’un rescapé, il y a au moins 40 Sénégalais qui ont perdu la vie lors de ce naufrage. Pris en charge médicalement par la Croix rouge italienne, le jeune a informé qu’à l’embarquement il a identifié formellement une quarantaine de personnes. Au niveau du gouvernement, on ne peut pas encore donner de chiffre officiel. Et d’ailleurs, le mot d’ordre du gouvernement est désormais de s’attendre au pire et d’espérer le meilleur.
Moustapha Diakhaté maintient Damel en prison
Ibrahima Ndong Damel n’est pas encore sorti de l’auberge. Alors qu’il devait recouvrer la liberté avec le délibéré du tribunal le condamnant à six mois avec sursis, «le journaliste» se trouve toujours à Rebeuss. Selon nos informations, il a été maintenu par la plainte de Moustapha Diakhaté, président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar (Bby), pour chantage et tentative d’extorsion de fonds. Dans la première affaire, il répondait des délits d’injures, de chantage et de menaces contre Mor Ngom, conseiller personnel du chef de l’État. Le maire de Ndangalma s’était désisté, mais l’action publique ayant déjà été enclenchée, Damel a été condamné à six mois avec sursis.
Dialogue
Rencontre fatidique entre les syndicats des enseignants et le gouvernement, cet après-midi, au Breda sous la présidence du Premier ministre. Pragmatique, Dionne a demandé aux syndicats de se faire représenter par des plénipotentiaires de sorte qu’en cas d’accords, ils puissent signer sans retourner à la base. Si Avec l’Useq, sur la quasi-totalité des points des accords ont été trouvés, pour le Grand Cadre l’indemnité de logement constitue le principal point d’achoppement. Apparemment Dianté et Cie ne veulent pas lâcher du lest. Reste simplement aux parents d’élèves de croiser les doigts.
Réunion houleuse des cadres libéraux
On a frôlé le pugilat, hier, lors de la réunion de la Fédération nationale des cadres libéraux (Fncl). Six cadres, proches d’Oumar Sarr, ont dénoncé les sorties de certains responsables appelant à la réorganisation du Pds. Parmi eux, Ndèye Gaye Cissé, Lamine Bâ, Me Adama Fall, Sara Sall, etc. Toutefois, le plus gros de la troupe a insisté sur la nécessité de réorganiser le Pds. En réalité, il s’agit-là d’un débat de chapelles entre ceux qui veulent le statu quo souvent proches de Oumar Sarr et les réformateurs (ceux qui veulent que Me Wade cède le fauteuil de Secrétaire général). Le ton est monté entre Mansour Ndiaye et Lamine Bâ. Au finish, Khafor Touré a fait la synthèse en rappelant la nécessité pour le Pds de s’organiser. À cet effet, il a indiqué que les cadres doivent servir de fer de lance et formuler des propositions pour les envoyer à Gorgui, afin qu’il entame la nécessaire réo-organisation du Pds.
Secrétariat national ça aura lieu bientôt
Que prépare le Pds ? Nos oreilles prolongées qui surveillent la villa cossue de Gorgui à Fann Résidence ont capté des discussions faisant état de la convocation imminente d’un Secrétariat national. Ce qui inquiète nos sources libérales, c’est que le Secrétariat national du Pds n’est convoqué que pour prendre des décisions historiques. Il y en a eu un lorsqu’il s’est agi d’exclure Idrissa Seck du Pds et un autre c’était pour statuer sur le cas Macky Sall. Nos radars n’ont aucune idée de ce que mijote Gorgui, mais ils croient savoir que ce dernier prépare des choses qui risquent de susciter des vagues au sein du Pds. En tout cas, Wade est en train de reprendre en main son parti. C’est d’ailleurs ce qui explique la mise sur pied d’un Comité directeur restreint d’un peu plus d’une vingtaine de membres triés sur le volet et qui se réunit tous les mercredis. D’ailleurs, mercredi dernier, la réunion a été reportée à la dernière minute.
Henri Grégoire – Pape Leyty Ndiaye
Plus fair-play que les avocats, on meurt. Regardez cette image, il ne s’agit pas d’un photomontage. C’est bien Me Papa Leïty Ndiaye (avocat de Bibo Bourgi) et Henri Grégoire Diop, le président de la Crei, qui sont en train de rire à gorges déployées. C’était, hier, lors de l’installation des juges des Chambres africaines extraordinaires chargés de juger Habré. Comme pour dire qu’après le boulot, ce sont tous des potes …
Thierno Bocoum
Le député de Rewmi, Thierno Bocoum, a refusé de jouer au théâtre lors du passage du Premier ministre Mahammed Dionne à l’Assemblée nationale. Nonobstant son texte incendiaire dans lequel il flétrit le gouvernement, Thierno Bocoum a décidé en même temps que ses collègues de Rewmi, Djibo Kâ et Mamdou Diop Decroix de ne pas participer à la deuxième question orale de Mohammad Dionne. Pour eux, il s’agit d’une comédie et y participer signifie simplement qu’ils la cautionnent. Il se trouve que sur les 20 non-inscrits, un seul avait droit de parole.
La prison des femmes de Liberté 6 à l’honneur
Le Sénégal a célébré, hier, la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur. Une manifestation qui a été officiellement célébrée à la Maison d’arrêt pour femmes (Maf) du camp pénal de Liberté 6. En plus d’un important lot de livres reçu de la Direction du livre et de la lecture, les responsables de la Maf et les prisonnières ont eu droit à une belle prestation de la troupe théâtrale «Les Espoirs de la Banlieue» et à une conférence de l’écrivain Mame Younouss Dieng.
Enfants de troupe
L’Amicale des Aet poursuit les séries de conférence qu’elle organise au Prytanée Militaire. Après le duo Mouhamadou Makhtar Cissé (promo 79), Mamadou Moustapha Bâ (promo 77) respectivement Directeur de Cabinet du président de la République, et Directeur des Finances sur le Pse et le Pr Amadou Gallo Diop (promo 71) sur le thème : «Hygiène de vie cérébrale et générale : impacts sur les apprentissages de l’élève, la réussite scolaire », c’est au tour de Serigne Mbaye Thiam (promo 70), ministre de l’Éducation d’entretenir les jeunes enfants de troupe sur le sujet suivant : «Éducation et humanisme». Ce sera le samedi 25 avril à 10 h.
Un gabelou à l’écriture
L’Inspecteur principal des Douanes, Malick Faye, vient de publier à la Maison d’éditions «L’Harmattan», l’ouvrage intitulé : «Le Droit douanier sénégalais ». L’ouvrage du Lieutenantcolonel Malick Faye est une importante contribution à la compréhension de ce droit méconnu à l’usage de tous les professionnels concernés, précisément un an après l’entrée en vigueur du nouveau Code des Douanes du Sénégal mis aux normes de l’espace communautaire de l’Uemoa. La cérémonie de dédicace du livre aura lieu le samedi 25 avril 2015 à l’hôtel Terrou-Bi, à partir de 09 heures, en présence du Directeur général des Douanes. L’ouvrage du Docteur Malick Faye, préfacé par le Professeur Isaac Yankhoba Ndiaye, Agrégé des facultés de droit et ancien Vice-président du Conseil constitutionnel.
Les enseignants de l’Apr fusillent Serigne Mbaye Thiam
«Depuis l’avènement de Monsieur Serigne Mbaye Thiam à la tête du ministère de l’Éducation Nationale, le désespoir des enseignants, des parents d’élèves quant à l’avenir de l’enseignement ne cesse de croître». C’est l’avis exprimé par le réseau des enseignants de l’Alliance pour la République (Apr) de la commune de Thiès. Selon le coordonnateur Mamadou Diène, ce n’est pas le président de la République qui est incriminé dans cette crise, mais c’est la gestion d’un homme qui pose problème. «Serigne Mbaye Thiam déroule sa propre feuille de route, vise ses propres objectifs et torpille les efforts du Président Macky Sall et de l’Apr», fulminent les camarades de Ahmath Suzanne Kamara. «Nous manifestons notre solidarité à la plateforme légitime, légale et juste des enseignants et lançons un appel au chef de l’État pour pendre en charge le dossier de l’éducation et d’appeler les syndicats d’enseignants autour d’une table».
Sen huile au chevet des populations
Dans le cadre de la Responsabilité sociétale des entreprises (Rse), la société Sen huile appuie les populations. Hier, la direction a procédé à la remise officielle, au siège de Sen huile au village Yetti Yone, de 3 motopompes aux 3 groupements féminins qui, depuis le mois d’aout 2014, sont en train de bénéficier de l’aide de la Société pour la réalisation de 3 jardins de femmes destinés à l’arboriculture et au maraîchage. Il s’agit notamment du GPF du hameau Oumar Bâ et du GPF du village de Yetti Yone pour ce qui concerne la Commune de Ronkh et du GPF du village de Oudabe Kambouki pour la Commune de Ngnith. En outre, les femmes ont aussi bénéficié de l’assignation de la terre du jardin (1 hectare par groupement) pour une durée de 5 à dix ans de la part de leur chef du Village. Les Présidentes de GPS, Mme Aissata Ba, Mme Deboh Seck et Mme Ngone Sow, de leur côté, étaient très satisfaites de recevoir leurs motopompes pour pouvoir continuer leur chemin vers l’autonomie de la production de leurs jardins.
Cadres «apéristes»
Le Collège exécutif national (Cen) des cadres républicains a observé, hier, une minute de silence à la mémoire des victimes des naufrages en Méditerranée. Le Cen exprime sa grande émotion devant cette tragédie qui interpelle toute la communauté internationale et exhorte les décideurs africains de tenir leurs promesses de développement économique, de paix pour redonner espoir à la jeunesse de notre continent. Analysant la situation scolaire, le Cen invite tous les acteurs concernés à trouver une solution rapide pour sauver l’année scolaire. À cet effet, il salue, la prise en charge, par le gouvernement, de la quasi-totalité des points de revendication tout en suggérant un traitement plus diligent des dossiers en cours. Aussi, le Cen en appelle au sens du devoir et de l’esprit patriotique des enseignants pour l’intérêt supérieur de l’école. C’est pourquoi, le Cen les exhorte à reprendre les cours, en tenant compte des efforts déjà consentis par l’État car, «leur droit de grève ne saurait compromettre le droit des élèves à un enseignement régulier et de qualité».
Yaya Abdoul Kane
Le ministère des Postes et des Télécommunications a célébré, hier, la Journée internationale des filles dans les Technologies de l’information et de la communication (Tic). Le but de cette journée, selon le ministre Yaya Abdou Kane, est de mieux conscientiser les femmes sur le rôle qu’elles peuvent jouer dans le secteur des Tic. D’ailleurs, il a promis que son département va financer les projets innovants ficelés par des filles dans le secteur des Tic.
(SenePlus.Com, Dakar) - Dans son édition d’hier, jeudi 23 avril, Le Quotidien avait annoncé 13 morts rien que pour la commune de Maka Koulibantang à Tamba. Ce vendredi, L’AS s’est voulu plus exhaustif en parlant de 40 Sénégalais parmi les 800 migrants tués dans le naufrage d’un navire aux larges de la Libye.
Citant un rescapé du drame, "pris en charge par la Croix rouge italienne", notre confrère rapporte qu’une quarantaine de Sénégalais ont été "identifié(s) formellement" à l’embarquement.
L’Observateur, pour sa part, a recueilli le témoignage du père de l’une des victimes sénégalaises supposées du naufrage. Dans son récit, El Hadji Ansou Bâ, pater de Bady Bâ, habitant à Maka Koulibantang, confie avoir appris la nouvelle, lundi vers 15 heures, d’un ami de son fils rescapé de la catastrophe.
Ansou Bâ confiera avoir financé le voyage de son fils à hauteur de 800 mille francs Cfa. "Mon fils était élève de l’enseignement coranique. C’est l’année dernière qu’il a cessé (les études). Au bout de quelques temps, j’ai décidé de l’envoyer en Europe pour qu’il puisse nous soutenir. C’est ainsi que je lui ai remis 500 mille francs Cfa pour rejoindre la Libye. Une fois (là-bas), je lui ai envoyé 300 mille francs Cfa."
Du côté du gouvernement, c’est la prudence. Lors conseil des ministres de mercredi, le chef de l’État a évoqué le drame en saluant la mémoire des disparus, sans faire mention de victimes sénégalaises. Hier, lors du passage du gouvernement à l’Assemblée nationale, pour la deuxième séance de "Questions d’actualité", le ministre des Forces armées, Augustin Tine, représentant son collègue des Affaires étrangères, a entretenu le mystère. "A ce jour, le gouvernement du Sénégal ne peut dire avec exactitude, le nombre de Sénégalais qui ont perdu la vie dans ce naufrage", a-t-il confié aux députés.
On peut lire sur SeneWeb que le secrétaire d’État aux Sénégalais de l’extérieur, Souleymane Jules Diop, s’est rendu en Italie pour s’enquérir de la situation.
LES ACTEURS INVITÉS À SE FONDER SUR L’ÉTHIQUE ET L’EXIGENCE MORALE
INSTALLATION DES JUGES DE LA CAE D'ASSISES CHARGES DU DOSSIER HISSENE HABRE
Le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, a installé hier les juges des Chambres africaines extraordinaires d’Assises, en charge du procès de l’ancien président tchadien Hissène Habré. S’adressant aux juges nouvellement installés, Me Sidiki Kaba leur a demandé « de rendre la justice en se fondant sur la morale, l’éthique, l’intégrité, la rigueur et l’exigence morale ».
Les juges des Chambres africaines extraordinaires (Cae) d’Assises choisis par l’Union africaine (Ua) pour la tenue du procès de l’ancien président tchadien Hissène Habré ont été installés. La cérémonie s’est déroulée hier au Palais de justice Lat Dior à Dakar. Elle a été présidée par le Garde des Sceaux, ministre sénégalais de la Justice, Me Sidiki Kaba.
Elle a aussi enregistré, entre autres, la présence du ministre tchadien de la Justice et des Droits humains, du représentant de l’Ua, des président des Cours d’appel de Kaolack, de Dakar et de Saint-Louis, du procureur général de la Cour suprême, du bâtonnier, du président de la Cour de répression contre l’enrichissement illicite (Crei).
Les avocats de la défense de Habré ont, quant à eux, boycotté cette cérémonie d’installation de ces juges.
Ce jour, a déclaré le Garde des Sceaux, « est un moment d’espoir pour toutes les victimes du monde en quête de justice ». « Le temps de la justice est long mais il arrivera », a déclaré Me Sidiki Kaba. Il est important, a-til avancé, « que la communauté internationale affirme sa détermination à lutter contre l’impunité, une des causes des crimes de masse ».
Selon lui, le XXe siècle, dit-il, bien qu’il soit un siècle de progrès scientifique et technologique, fût un « siècle meurtrier », avant de citer les trois génocides que le monde a connu pendant ce siècle : arménien, juif et rwandais.
Pour lui, la création des Cae constitue une réponse du Sénégal à l’Ua. « C’était un déshonneur, une humiliation de l’Afrique de voir ses enfants jugés ailleurs dans le monde », a soutenu Sidiki Kaba, citant les cas de Jean-Pierre Bemba, de Charles Taylor et de Laurent Gbagbo.
S’adressant aux juges nouvellement installés, le ministre de la Justice leur a demandé « de rendre la justice en se fondant sur la morale, l’éthique, l’intégrité, la rigueur et l’exigence morale ».
Pas de condamnation à mort
« La décision qui sera prise à l’issue de ce procès devra refléter la technicité et la compétence. Ce procès intéressera les universités africaines. Peut-être, il sera enseigné aux étudiants, d’où la nécessité de saisir le sens de la responsabilité qui pèse sur vos épaules, parce que ce sera un procès historique. Vous devez montrer que l’Afrique pourra désormais juger ses propres enfants impliqués dans des crimes graves », a-t-il affirmé.
La conviction du Garde des Sceaux est que l'ancien président tchadien ne « connaîtra jamais une condamnation à mort sur le sol sénégalais », où la peine de mort a été abolie. « Je ne sais pas si Hissène Habré sera condamné ou pas. Mais ce que je sais avec certitude est que, si d'aventure un jugement de condamnation interviendra, il ne sera jamais condamné à mort, parce que le Sénégal a aboli la peine de mort », a-t-il assuré.
«Je ne sais pas ce qui se passera à l'issue du procès. On ne sait pas s'il est coupable ou pas, mais c'est une certitude absolue que M. Habré ne connaîtra pas une condamnation à mort. Mais sera-t-il condamné ? Je ne saurais le dire, parce qu'on ne sait pas encore », a-t-il soutenu.
Pour sa part, le ministre tchadien de la Justice et des droits de l’Homme a exprimé un « sentiment d’un devoir accompli ». « Il nous a été prêté toutes les intentions possibles », a regretté Mahamat Issa Halikimi. Selon lui, le « Tchad n’a, en aucun moment, refusé de coopérer avec le Sénégal dans ce dossier ; nous sommes intéressés pour ce qui se passe ici et au Tchad ».
« Nous ne pouvons qu’être engagés pour rendre la justice à nos compatriotes », a-t-il dit.
Auparavant, l’administrateur des Chambres africaines extraordinaires, Ciré Aly Bâ, est revenu sur les péripéties ayant abouti à la création des Cae qui s’inscrivent, selon lui, dans un « élan de refondation » de la justice pénale internationale grâce à une véritable rupture qui semble s’opérer depuis une vingtaine d’années.
« Nous sommes entrés dans la phase décisionnelle de la procédure. C’est maintenant que tout commence. Elle sera dorénavant publique, orale et entièrement contradictoire », a affirmé Ciré Aly Bâ. S’adressant aux juges, et leur a rappelé que « le Code de procédure pénal leur donne des prérogatives étendues, mais il leur impose des devoirs, à savoir l’impartialité ».
« Aucune thèse ne doit s’imposer à vous a priori », a-t-il dit. La lutte contre l’impunité, a-t-il insisté, « est un combat essentiel de notre époque ». A partir d’aujourd’hui, a averti Ciré Aly Bâ s’adressant aux juges, « le monde vous observe ».
« L’Afrique juge l’Afrique »
Le représentant spécial de la présidente de l’Union africaine (Ua) pour le dossier de Hissène Habré, Robert Dossou, a rendu hommage au président de la République du Sénégal, Macky Sall, d’avoir conduit un tel dossier et qui se résume en cela : « l’Afrique juge l’Afrique ». La tâche, a-t-il dit, « n’est pas terminée. Ce n’est qu’une étape qui est franchie ».
« Vous avez à accomplir un honneur et un devoir historique. Faites le avec compétence, célérité et diligence », a dit le représentant de l’Ua aux juges, estimant que « cette installation est l’aboutissement d’un processus entamé dans la douleur et qui doit être le dernier segment pour concrétiser l’espérance de Dakar ».
Il a également lancé un appel à tous les Etat africains pour qu’il ratifie le Protocole de Malabo, signé en juin 2014, portant la création de la Cour africaine de justice des droits de l’homme et des peuples.