Zwedru (Liberia), 23 avr 2015 (AFP) - Dans une zone boisée du Liberia, à la frontière ivoirienne, ils sont des milliers de réfugiés ayant fui la guerre en Côte d'Ivoire à attendre la réouverture de la frontière, fermée pour cause de virus Ebola, pour enfin rentrer dans leur pays après des années d'exil.
"Je m'apprêtais à quitter (le Liberia) quand le processus a été bloqué par l'apparition d'Ebola", raconte à l'AFP Saint Lamco Deniohon, dans le camp de réfugiés PTP, le plus grand du pays, appelé ainsi en référence aux initiales d'une ancienne société de production de bois, dans le comté du Grand Gedeh (sud-est).
Quelque 220.000 Ivoiriens se sont réfugiés au Liberia, fuyant la guerre civile de 2002 dans leur pays et le conflit post-électoral de 2011 qui a fait 3.000 morts. La plupart sont rentrés d'eux-mêmes mais quelque 38.000 sont restés, dans des camps le long de la frontière entre les deux pays.
Beaucoup étaient sur le point de reprendre le chemin de la Côte d'Ivoire, quand le gouvernement libérien a fermé ses frontières l'été dernier pour freiner la progression de l'épidémie d'Ebola. Le Liberia forme avec la Guinée et la Sierra Leone les trois pays les plus touchés par la fièvre hémorragique qui a fait depuis décembre 2013 plus de 10.000 morts.
M. Deniohon est venu dans le camp PTP après avoir fui avec sa femme et ses deux enfants en 2011. Il a craint un moment que sa famille ne rentre plus jamais en Côte d'Ivoire à cause d'Ebola. Le Liberia, qui ne compte plus de cas d'Ebola, a rouvert ses frontières en février.
Mais la Côte d'Ivoire a maintenu jusqu'à présent sa frontière fermée avec le Liberia. En attendant le feu vert d'Abidjan, le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) prépare le rapatriement des réfugiés.
- 'Impatient de partir' -
A quelque 50 km de Zwedru, la capitale de la province du Grand Gedeh, le camp PTP compte aujourd'hui environ 15.000 réfugiés, éparpillés sur 300 sites, pour 27.000 en 2011.
Cet espace de terre aride se transforme en un ruisseau de boue pendant la saison des pluies alors qu'en saison sèche, la chaleur accablante rend difficile le sommeil dans ses cabanes au toit en bâches et en bambou.
Les résidents sont cependant régulièrement approvisionnés en vivres et en eau, bénéficient d'un suivi médical, d'une éducation et de sanitaires. Le HCR a annoncé le début du rapatriement des réfugiés d'ici la fin de l'année, et dès qu'Abidjan donnera le feu vert à l'opération.
Deniohon et sa famille, parmi 9.000 réfugiés, se sont inscrits pour être rapatriés au cours des prochaines semaines, après avoir souffert de beaucoup de privations durant leur exil. Cet homme de 47 ans explique que son fils aîné a dû arrêter ses études, faute d'école secondaires pour les réfugiés: "je ne veux pas que son frère et sa soeur subissent le même sort, d'où mon impatience de partir".
Zeade Gnolo, réfugié au Liberia avec sa femme, ses deux enfants et son neveu, a hâte lui aussi de rentrer en Côte d'Ivoire, mais il craint d'être victime de la stigmatisation "parce que (...) nous venons d'un pays victime d'Ebola".
En réalité, le comté de Grand Gedeh a été à peine touché par la maladie, ne comptant que 11 cas dont seulement trois confirmés. Et aucun cas dans le camp de réfugiés PTP. Pour autant, les rapatriés doivent subir des tests Ebola des deux côtés de la frontière.
Arrivés en Côte d'Ivoire, ils pourront enfin rejoindre leur village d'origine ou un autre lieu de leur choix. Pour Béatrice Pouho Teide, veuve de 42 ans, "il est temps de partir, parce que la paix est revenue en Côte d'Ivoire" et qu'il faut que les enfants "aillent à l'école". "Si le véhicule était prêt, je laisserais tout ici pour partir. Je suis fatiguée de vivre ici", dit-elle.
LES «SECONDS COUTEAUX» S’ENTREDECHIRENT, LES LEADERS DANS UN CALME OLYMPIEN
La coalition «Benno bokk yakaar» (Bby) est secouée, depuis les Locales, par des agitations qui portent l’empreinte de «seconds couteaux» de certaines franges de ladite entité politique. Des agitations qui se sont exacerbées, avec les débats suscités par la réduction de la durée du mandat présidentiel et le phénomène de la transhumance, mais qui ne remettent pas en cause l’unité du pôle présidentiel, où c’est l’entente au sommet.
La majorité présidentielle vit un véritable paradoxe. Au moment où les «seconds couteaux» se mènent une terrible guéguerre, par presse interposée, avec des coups en dessous de la ceinture, c’est l’entente presque parfaite au sommet, notamment au niveau du triumvirat (le Président Macky Sall, Ousmane Tanor Dieng et Moustapha Niasse), où on préfère différer les questions d’ambitions présidentielles à plus tard.
A entendre certains «seconds couteaux» de la mouvance présidentielle (de l’Apr et de ses alliés de ‘Macky 2012’ contre des membres du Ps) qui ne cessent de s’entredéchirer, on a comme l’impression que le bateau «Bby» tangue dangereusement et ne devrait pas tarder à subir un naufrage.
Mais, ces agitations sont plutôt à ranger dans le registre d’épiphénomènes qui ne sauraient remettre en cause l’unité scellée au sommet de la coalition présidentielle.
A chaque fois que l’occasion s’est présentée, Macky Sall a toujours dit avec force son attachement à «Bby» qui, selon lui, repose sur des bases solides.
Le même discours est tenu par Moustapha Niasse, président de l’Assemblée nationale et leader des progressistes.
Pour montrer sa fidélité au Président Sall, ce dernier a même sacrifié son N°2 et tous ceux qui voulaient s’opposer à son alliance stratégique avec le chef de l’Etat.
Quant à Ousmane Tanor Dieng, il a clairement indiqué, lors d’une rencontre politique à Thiès : «Nous sommes des partenaires. Nous avons signé un partenariat avec le Président Macky Sall, et nous pensons que, lorsque les choses viendront de lui, nous allons réagir. Mais, tant que les attaques ne viennent que de militants de l’Apr, nous n’interviendrons pas».
Interpellé sur cette situation, Abdou Mbow, porte-parole adjoint de l’Apr, confie : «S’il y a des problèmes dans une coalition, il y a des instances appropriées où on doit pouvoir traiter ces questions. Personnellement, je pense que c’est inélégant que des alliés s’interpellent par presse interposée. On est dans le temps de l’action, il faut travailler et arrêter de faire de la politique politicienne».
Abdoulaye Wilane, porte-parole du Ps, est moins prolixe : «Je prendrais le temps d’organiser une grande conférence de presse qui sera l’occasion pour moi de parler de cela de manière édifiable et définitivement».
Libreville, 23 avr 2015 (AFP) - Un dirigeant de l'opposition gabonaise, Gérard Ella Nguema, a été interpellé jeudi à son domicile de Libreville "dans le cadre de l'enquête sur l'incendie de l'ambassade du Bénin", a déclaré à l'AFP le ministre gabonais de l'Intérieur Guy-Bertrand Mapangou.
Des manifestants avaient mis le feu le 12 avril à l'ambassade après le décès de la figure de l'opposition André Mba Obame, 57 ans.
Gérard Ella Nguema, secrétaire exécutif adjoint de l'Union nationale (UN, dont M. Mba Obame était le secrétaire exécutif) a été "cité nommément", selon le ministre, par un individu qui a accusé les dirigeants de l'UN d'être à l'origine de l'incendie de l'ambassade et dont les déclarations ont été diffusées à la télévision publique mardi soir.
Dans cette vidéo, cet individu affirme avoir assisté à une réunion au cours de laquelle des membres de l'UN ont dit avoir participé à l'incendie:
"Ils ont brûlé l'ambassade, ils l'ont dit", a-t-il affirmé, assurant qu'on lui avait aussi proposé 200.000 FCA (300 euros) pour brûler le tribunal. Dans une déclaration à la presse mercredi, l'UN avait dénoncé ces "accusations calomnieuses (...) d'un parfait inconnu dont les déclarations sont décousues et incohérentes".
"Cette opération est un montage et un grossier mensonge. Elle a été faite dans le but de préparer l'opinion et justifier l'arrestation imminente" de personnalités dont M. Ella Nguema, avait accusé l'UN.
Deux autres militantes de cette formation politique sont entendues depuis samedi par la police judiciaire dans le cadre de l'enquête. L'UN a nié à plusieurs reprises toute implication dans l'incendie.
Décédé le 12 avril, André Mba Obame, ex-baron du régime passé dans l'opposition, avait contesté la victoire en 2009 à la présidentielle d'Ali Bongo Ondimba et s'était proclamé vainqueur du scrutin, provoquant un bras de fer avec le pouvoir.
Par la suite, l'opposant était tombé malade et une partie de ses partisans avait accusé le régime de l'avoir empoisonné, visant particulièrement le directeur de cabinet du chef de l'Etat, Maixent Accrombessi, d'origine béninoise et naturalisé gabonais.
LE CLIMAT SOCIAL ET L'ÉMIGRATION CLANDESTINE EN EXERGUE
Dakar, 23 avr (APS) – Les quotidiens reçus jeudi à l’APS traitent de divers sujets se rapportant au climat social, à l’émigration clandestine et au changement de direction à la Compagnie bancaire de l'Afrique de l'Ouest (CBAO).
Avec ‘’une école malade, une santé agonisante, un tourisme en crise, un chômage ambiant’’, La Tribune estime que ‘’ca ne va pas chez Macky’’.
''Le Sénégal ressemble étrangement à un grand malade dont tous les organes vitaux semblent infectés. Malgré les discours lénifiants tendant à faire croire que tout va pour le meilleur des mondes, la réalité est têtue et les Sénégalais font face actuellement à des crises récurrentes aussi bien au niveau de l’éducation, de la santé, du tourisme (…)’’, souligne La Tribune.
''Certes des efforts énormes sont consentis pour abréger les souffrances, mais ils constituent de petites gouttes d’eau dans un océan de maux. Et Macky et les siens peinent à trouver les mots pour convaincre. Le Plan Sénégal émergent(PSE) est si ambitieux. Mais à long terme, on va tous mourir…’’, écrit le journal.
Pour Walfadjri, Macky Sall se trouve ‘’entre le marteau des syndicats et l’enclume des alliés’’.
de son côté, L’Observateur, qui fait l'‘’autopsie d’un échec’’, scrute la communication autour des réalisations du gouvernement pour expliquer ‘’ces failles qui plombent la visibilité des actions de Macky Sall’’.
Yaxam Mbaye, secrétaire d’Etat à la Communication, explique ces difficultés par ''des problèmes de discipline et un manque de communication interne’’.
Loin de cette actualité, dans sa livraison du jour, Le Quotidien aborde les naufrages en Méditerranée et titre : ‘’Maka Coulibantan pleure ses 13 fils’’.
''Treize jeunes sont déclarés morts noyés dans les eaux de la Méditerranée laissant derrière eux, des parents et familles dans la détresse’’, selon le journal qui souligne que le chef de l’Etat a salué, lors du conseil des ministres, la mémoire des victimes des naufrages et appelé à une ‘’mobilisation africaine’’ face au drame de l’émigration clandestine.
Le Soleil relaie également cet ''appel (du chef de l'Etat) à une mobilisation générale contre l’émigration clandestine''.
En économie, l’actualité est dominée par le changement de direction à la CBAO. ‘’CBAO-Attijariwafa Bank, Abdelkrim Raghni viré’’, annonce Le Témoin au quotidien.
‘’La CBAO, la plus grande banque du Sénégal, traverse depuis quelques temps une crise marquée par une baisse de son bénéfice, une gestion décriée et un climat social trouble’’, rapporte Le Témoin.
''Cette situation a amené la direction centrale basée au Maroc à contraindre à la sortie, le sulfureux directeur général, Abdelkrim Raghni. Ce dernier va faire valoir ses droits à la retraite. Il est remplacé par Mounir Ouighiri, qui était jusqu’à sa nomination, hier, directeur du Réseau Afrique du groupe Attijariwafa Bank à Casablanca (…)’’, selon le journal.
Enquête explique pourquoi Attijari ‘’a sacrifié Raghni’’. Le journal fait état d’une ‘’dégradation du climat social au sein de l’institution bancaire, les employés sénégalais déplorant le management de celui qui était jusqu’ici en prolongation avec un contrat spécial car admis à la retraite depuis 3 ans’’.
''Depuis longtemps, les travailleurs déversaient sur la place publique leur courroux. Le pic de la crise a été atteint quand la direction générale a interdit, mardi dernier, la tenue d’une assemblée générale dans l’enceinte du siège de la société'', écrit Enquête.
''Les employés dénonçaient l’inaccessibilité au crédit à l’image de tous les travailleurs de banque et le non-paiement de leurs primes +réduites comme peau de chagrin du fait des charges des expatriés (…)+'', ajoute la publication.
Dakar, 23 avr (APS) - L’équipe du Sénégal a un effectif qui fait rêver toutes les sélections africaines, a déclaré Moussa Konaté dans un entretien publié dans l’édition de jeudi du quotidien sportif, Stades.
‘’Aujourd’hui, il est clair qu’on a un effectif dont rêvent toutes les sélections africaines’’, a dit l’attaquant sénégalais, auteur d’un doublé contre le Ghana, lors de la première rencontre amicale de l’ère Aliou Cissé.
Mais en dépit de ce potentiel, l’attaquant du FC Sion (élite suisse), relève que le Sénégal ''n’a pas le droit de sous-estimer'' ses adversaires du groupe K (Burundi, Namibie et Niger).
''Toutes les équipes se valent, il n’y a plus de petites équipes'', a-t-il averti estimant que les Lions ont beaucoup à se faire pardonner après l’échec de la CAN 2015 jouée en Guinée Equatoriale.
Le Sénégal en dépit d’une victoire inaugurale contre le Ghana, a été sorti au premier tour après un nul contre l’Afrique du Sud 1-1 et une défaite 0-2 contre l’Algérie.
"LE PASSAGE DU GOUVERNEMENT À L'ASSEMBLÉE RÉVÈLERA UNE GROSSE COMÉDIE"
Le chef du gouvernement, Mahammad Boun Abdallah Dionne, fera face aujourd'hui aux députés de la 12ème législature pour répondre à des questions d'actualité. Pour le député de Rewmi, Thierno Bocoum, ce passage du Premier ministre à l'hémicycle révèlera le synopsis d'une grosse comédie politique sur le dos des institutions de la république.
Aujourd'hui dans l'après-midi, le Premier ministre, Mahammad Boun Abdalah Dionne fait face aux députés de la 12ème législature. Mais aux yeux du député Thierno Bocoum, ce face-à-face entre le gouvernement et l'Assemblée nationale n'est en rien prometteur. Le député de Rewmi, dans une déclaration parvenue hier à EnQuête, présage "une grosse comédie politique sur le dos des institutions de la république". Cela, d'autant que "le gouvernement a déjà le contenu des questions qui vont lui être posées".
A en croire le chargé de communication du parti d'Idrissa Seck, "dans sa décision d'organiser les débats, la conférence des présidents de l'Assemblée nationale a demandé à ce que les questions des députés soient déposées 72h à 24h avant la tenue de la séance".
Ainsi, tout en "faisant fi des dispositions de l'article 68 alinéa 4 qui dispose qu'elle doit indiquer la durée de la discussion en séance plénière et la répartition du temps de parole entre les groupes et les non-inscrits, la représentation nationale va au-delà de ses prérogatives et viole la loi en limitant le nombre de questions à 14 dont 10 à la majorité parlementaire qui répond du président de la République, 3 au groupe libéral et 1 question aux non-inscrits". "Une telle répartition des questions exclut l'écrasante majorité des partis de l'opposition représentés à l'assemblée et installe les conditions d'un "dialogue" entre le gouvernement et sa propre majorité", déplore le député de Rewmi.
Thierno Bocoum confie dans la même veine que "les députés qui poseront des questions n'auront pas la possibilité de revenir à la charge, même s'ils ne sont pas satisfaits des réponses car, un deuxième tour de parole n'est pas prévu". De ce fait, "le gouvernement a donc la latitude de dérouler sa communication comme il l'entend sans être contredit". Et dans cette comédie institutionnelle, "l'Assemblée nationale fournira le public avec 136 députés confinés à un rôle de spectateurs".
"Voilà résumé le synopsis d'une pièce de théâtre qui se jouera dans notre illustre assemblée nationale", persifle Thierno Bocoum persuadé qu"'à la place d'un dialogue, on assistera à une communication à sens unique et à un monologue gouvernemental".
ÉDUCATION, SANTÉ...
QUESTIONS D'ACTUALITÉ AU GOUVERNEMENT CE JEUDI À L'ASSEMBLÉE NATIONALE
Le gouvernement se déplace pour la deuxième fois à l'Assemblée nationale, pour répondre aux questions d'actualité. Le Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne devra apporter des réponses "concrètes" sur la grève des enseignants et des agents de la santé, l'envoi de soldats sénégalais en Arabie Saoudite et la transhumance politique, entre autres points chauds.
Le Premier ministre sera aujourd'hui à l'Assemblée nationale. Après un premier passage le 12 mars dernier, Mahammad Boun Abdallah Dionne est attendu sur des questions brûlantes de l'actualité. Parmi celles-ci : la crise qui secoue le système éducatif national.
Depuis plus de deux mois, l'enseignement dans l'élémentaire, le moyen et le secondaire est paralysé par les syndicalistes. La rencontre de vendredi dernier, qui a été qualifiée de celle de "la dernière chance" entre le gouvernement, les médiateurs et les syndicalistes n'a pas permis de dissiper la tension.
A l'issue des discussions qui ont pris fin vers 00h, seule l'Union syndicale pour une éducation de qualité (USEQ), qui regroupe le SUDES, le SNEEL/CNTS, l'UDEN et le SYPROS, a levé son mot d'ordre de grève. Les autres organisations syndicales campent toujours sur leur position. Il n'est pas question pour elles de reprendre le chemin de l'école, sans la satisfaction de leurs points revendicatifs dont le "point nodal", comme l'avait rappelé le secrétaire général du CUSEMS Ndongo Sarr, est l'alignement des indemnités de logement.
Toutefois, sur cette crise que traverse l'école sénégalaise, la question est de savoir si le chef du gouvernement pourra dire plus que le président de la République. Alors qu'il présidait, mardi, le Conseil présidentiel consacré au Plan d'actions du pacte national de stabilité sociale et d'émergence économique (PNSSEE), Macky Sall a rappelé qu'il est toujours dans une "dynamique de concertation".
Cependant, il appelle les syndicalistes au sens de la responsabilité et du patriotisme. Pour le chef de l'Etat, les revendications sont très nombreuses au Sénégal et le pays n'a pas assez de ressources pour faire face à toutes les doléances. "On n'a pas le droit de sacrifier tout ce qui est en train d'être fait dans l'éducation, parce qu'il n'y a que quelques doléances qui n'ont pas été réglées tout de suite", a martelé le président.
"Si c'est pour cela qu'on doit aller à l'année blanche, on ira à l'année blanche", a poursuivi le chef de l'Etat, même s'il a terminé en assurant qu'on "n'ira pas à l'année blanche", convaincu qu'il est que les enseignants sont des compatriotes et des patriotes qui sont conscients de leur rôle historique de défense de l'école sénégalaise. Un dossier chaud sur lequel le Premier ministre et son gouvernement sont attendus, pour une sortie de crise, à quelques mois des examens du CFEE, du BFEM et du baccalauréat.
Dans le secteur de la Santé, le climat est loin d'être apaisé. Le Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l'action de l'action (SUTSAS) annonce une grève dès mardi prochain, à l'issue d'une marche qu'il a organisée mardi, de la Place de l'obélisque au rond-point de la RTS, pour exiger le respect des accords contenus dans leur plate-forme revendicative.
Ainsi, le Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne et le ministre de la Santé et de l'Action Social Eva Marie Coll Seck sont attendus pour donner des réponses concrètes à cette requête de Mballo Dia Thiam et ses camarades. Ces derniers menacent d'exécuter un autre plan d'action, cette fois-ci plus corsée, si le gouvernement fait la sourde oreille, d'ici le 30 avril prochain.
"Apologie de la transhumance"
Par ailleurs, le Premier ministre sera certainement interpellé par les parlementaires sur l'envoi de militaires sénégalais, environ 2 000 soldats, en Arabie Saoudite dans le cadre de l'opération "Tempête décisive". Dans son édition du lundi 20 avril 2015, EnQuête révélait que "le Général de corps d'armée Mamadou Sow avait quitté Dakar samedi dernier pour se rendre en Arabie Saoudite". Le gouvernement apportera certainement, lors des discussions, plus de précision sur cette question.
En outre, la question de la transhumance ne sera pas omise, surtout avec les députés du groupe parlementaire des libéraux et certains non-inscrits. Depuis la sortie de Macky Sall, à Kaffrine, faisant "l'apologie" de cette transhumance, les réactions ne manquent pas. Même au sein de son propre parti ou de Benno Bokk Yaakaar, la coalition au pouvoir, certains jugent maladroite cette déclaration du chef de l'Etat. D'anciens responsables libéraux, Sitor Ndour, Bécaye Diop, Awa Ndiaye, ont tous rallié l'Alliance pour la république (APR). Un point sur lequel l'opposition pourra s'appuyer pour cogner le régime actuel.
JEUX DE CLAIR-OBSCUR OU LE RÉEL COMME PRÉTEXTE
EXPOSITION DU PEINTRE MANEL NDOYE A LA GALERIE ARTE...
C’est à la Galerie Arte du Plateau que les toiles du jeune peintre Manel Ndoye ont trouvé refuge, et elles y seront encore jusqu’au 30 mai. Intitulée «Man Jeen La», ou «Je suis un poisson», l’exposition doit énormément aux souvenirs de l’artiste. Enfant, c’est lui qui accompagnait sa maman lors des cérémonies traditionnelles de danse lébou, et le voilà aujourd’hui qui s’amuse à tromper le réel. Etre artiste comme il dit, ce n’est pas être prisonnier des quatre murs d’un atelier. A un moment, il faut bien sortir, et c’est ce qu’il a fait. Allez voir par vous-mêmes…
S’il faut chercher tous les petits secrets enfouis dans les moindres replis des toiles d’un jeune peintre comme Manel Ndoye, peut-être les trouvera-t-on dans les souvenirs de son enfance. Lui qui, tout petit déjà, accompagnait sa maman lors de ces cérémonies traditionnelles lébou où entre deux pas de danse, on suppliait le Ciel d’apporter quelques gouttes de pluie. Et c’est un peu cette histoire que raconte sa peinture qui est une sorte d’éternelle quête de soi, à la recherche de cette «identité qu’il y a sur le rythme, sur la danse, sur le son et sans doute aussi sur la gestuelle».
L’artiste ne s’est pourtant pas contenté de ses réminiscences plus ou moins lointaines, car pour donner une certaine «légitimité» à son travail, au-delà de la couche de peinture, Manel Ndoye a dû apprendre à écouter, prêtant une oreille attentive aux récits que lui contaient de sages messieurs rompus à la tâche, entre Ngor, Yoff et la Médina. Il faut dire qu’à l’époque, le jeune homme qui finira par être major de sa promotion d’arts plastiques en 2010 à l’Ecole nationale des Beaux-arts, devait s’approprier une documentation pas toujours disponible d’ailleurs sur le sujet. Et à la place d’une recherche classique sur la danse lébou, où il aurait peut-être eu le nez dans les bouquins, Manel Ndoye raconte avec des étoiles dans les yeux, comment il fera surtout la connaissance de vrais gens. De toutes ces agréables rencontres et de tous ces visages qui l’ont marqué pour ne pas dire fasciné ou subjugué, et qui finiront par se greffer à son œuvre comme pour lui coller à la peau, l’artiste façonnera des personnages faits de papier.
L’exposition qu’il présente en ce moment et jusqu’au 30 mai à la Galerie Arte du Plateau, est dans cet esprit-là: on y retrouve toute une collection, une vingtaine d’œuvres pour tout dire, et autant de portraits féminins plutôt récents puisqu’ils datent tous de cette année. Son inspiration, il la trouve dans une danse traditionnelle lébou comme le «ndwarabine», dans ce geste chorégraphique qui doit beaucoup au «mouvement du pêcheur qui jette son filet», et qui le ramène ensuite à lui. Entre les costumes toujours très colorés des danseuses, où les grands boubous ramenés négligemment jusqu’aux épaules se superposent en une sorte de subtil chassé-croisé à des camisoles à manches courtes et dans des combinaisons chromatiques toujours très audacieuses, Manel Ndoye crée son univers artistique, même s’il explique qu’il n’a pas toujours fait des portraits.
La foule et le flou
Avant, il se contentait surtout de «restituer» quelque chose de ces lointaines ambiances de danses rituelles où l’on ne distinguait pas grand-chose finalement, et où «la foule avait le don de rajouter une couche de flou». Aujourd’hui, Manel Ndoye s’est comme qui dirait rapproché de sa cible, s’amusant à capturer tous les traits les plus imperceptibles de ses personnages, vus de loin. Mais le jeune homme de 28 ans n’est pas «photographe», ou alors serait-il un peu fantaisiste quand on sait que le réel ne lui sert que de prétexte en fin de compte, et qu’il se plaît surtout à le dénaturer ou à le tourmenter, lui greffant quelque détail insolite.
Pas de reproduction telle quelle, l’artiste a une certaine préférence pour la re-création spontanée et pour la liberté de ton. Il dit d’ailleurs que ce ne serait que peine perdue d’ailleurs, si lui tentait de contraindre ou d’«orienter» son pinceau. Sans doute parce que «l’’artiste ne contrôle pas tout, la peinture a elle aussi son mot à dire, et c’est peut-être pour cette raison qu’il y a toujours un non-dit dans les œuvres d’art, des choses que l’on ne voit parfois qu’à l’exposition ou que d’autres personnes nous font remarquer. C’est presque mystique».
Par exemple, Manel Ndoye n’avait peut-être pas vu que certains de ses personnages fragmentés ou fractionnés, avaient quelque chose d’un cours d’eau ou d’un planisphère, d’un paysage ou d’une moitié d’arbre. Détails à la fois insolites et implicites pour quelqu’un comme lui qui se dit très préoccupé par la nature. Entre les lignes de son tableau, il glisse aussi quelques éclats de pensée, plus ou moins codés.
Techniquement, Manel Ndoye explique qu’il travaille surtout à l’acrylique, même s’il lui arrive parfois comme il dit, de faire quelques mélanges avec du pastel ou de se laisser tenter par un collage. Difficile de le classer, puisque lui-même décrit son style comme un genre hybride, entre le figuratif et l’abstrait. Entre la lecture aveugle de loin, et la lecture plus ou moins précise de près, l’artiste joue les clairs-obscurs.
LE PRÉSIDENT À ÉTÉ ABUSÉ PAR CEUX QUI L’INFORMENT SUR L’ÉCOLE
La désapprobation des diatribes du chef de l’Etat à leur encontre est la réaction la mieux partagée chez les membres du Grand cadre des syndicats d’enseignants. Ces derniers estiment que le chef de l’Etat est abusé par ceux qui l’informent de la réalité de la plateforme des enseignants. D’où l’invite qu’ils lui ont faite de prendre correctement en charge leurs revendications et de travailler à leur satisfaction.
La sortie du Président Macky Sall, ce mardi, contre les syndicalistes enseignants, est loin de plaire à ces derniers. Coordonnateur du Grand cadre des syndicats d’enseignants, Mamadou Lamine Dianté regrette d’emblée «certains propos tenus par le président de la République à l’endroit d’honnêtes citoyens (les enseignants), qui n’ont comme seul tort de revendiquer leurs droits».
«Pour des faiseurs de conscience dans ce pays que sont les enseignants, il est vraiment mal venu que des propos du genre «preneurs d’otages» leur soient adressés par le premier des Sénégalais», constate Dianté.
«Nous ne sommes pas des terroristes, encore moins des criminels»
Le secrétaire général du Syndicat des enseignants libres du Sénégal (Sels) embouche la même trompette. Souleymane Diallo ne dit pas autre chose : «C’est regrettable que le président de la République puisse considérer des enseignants à qui l’Etat a confié l’éducation des enfants comme «des preneurs d’otages»».
Sur le même tempo, Oumar Waly Zoumarou, secrétaire général du Syndicat des enseignants libres du Sénégal/Originel (Sels/O), dira : «Nous ne sommes pas des terroristes, encore moins des criminels comme il (Macky Sall) a eu à nous qualifier quand il n’était pas encore président de la République, en 2007 lorsqu’on réclamait l’indemnité de recherche et de documentation (Ird).»
«On a des souvenirs de ses mots», tient à rappeler Zoumarou.
Diallo ne manque pas de s’ériger en conseiller pour le chef de l’Etat : «Nous considérons que lorsqu’une crise s’aggrave dans un secteur aussi sensible et important que l’éducation, le président de la République se doit de recevoir les acteurs, en l’occurrence les syndicats d’enseignants pour disposer des bonnes informations et en tant que président de la République, essayer de trouver des solutions, là où le gouvernement a atteint ses limites objectives.» Appelant le Président Macky Sall «à la sérénité», le leader du Sels/O attire l’attention de ce dernier sur la gravité de la situation.
«Le Président est mal informé»
La sortie présidentielle, indique M. Dianté, «a meurtri les enseignants et ne facilite pas la tâche à nous autres d’amener les enseignants à répondre favorablement à l’appel du Président». Suffisant alors pour Souleymane Diallo du Sels de se convaincre que «le président de la République est mal informé de la situation réelle des revendications des enseignants».
«Il a été abusé par ceux qui l’informent sur la situation de l’école et la grève des enseignants. Parce que le gouvernement sait que sur les 10 points d’accord qui le lient au Grand cadre, aucun n’a fait l’objet de matérialisation. D’autant que les membres du gouvernement parlent d’avancées significatives et non d’accords respectés», enfonce Dianté.
Mais, le coordonnateur du Grand cadre, quant à lui, ne peut s’empêcher de «comprendre» que le chef de l’Etat «a peut-être parlé sous le coup de l’émotion». «Et cela n’entame en rien notre sensibilité en tant que citoyen à l’appel qu’il vient de lancer», souligne-t-il.
Mamadou L. Dianté impute, néanmoins, la situation actuelle de crise à la partie étatique. «Au lieu de prendre en charge correctement les préoccupations des enseignants, le gouvernement a préféré s’adonner à une politique de pourrissement», dénonce-t-il.
D’où son invite : «Nous appelons Monsieur le président de la République à donner des instructions à son gouvernement de donner des réponses satisfaisantes aux enseignants dans le sens d’arrêter la grève dans les meilleurs délais. Et qu’à son tour, il se porte garant de tous les engagements pris par son gouvernement.»
Zoumarou ne rame presque pas à contre courtant de l’appel de Dianté : «Nous demandons et exigeons que des négociations sérieuses soient ouvertes ; que le gouvernement apporte des réponses par rapport aux revendications posées par les enseignants.»
Année blanche : «Une catastrophe dont il faut épargner le Sénégal»
Les syndicalistes enseignants ne militent pas pour une année blanche. Cela transparaît en tout cas dans leurs propos. Il en est ainsi quand M. Dianté lâche : «Notre conviction est que c’est (l’année blanche) une catastrophe dont il faut épargner le Sénégal. Et, ce n’est pas le moment de faire un renversement de la charge sur les enseignants, qui ne sont pas allés en grève pour provoquer l’année blanche et qui ne sauraient la décréter.»
Souleymane Diallo du Sels d’appuyer, à son tour : «Nous ne travaillons pas pour une année blanche, nous sommes des patriotes.» «On ne peut pas comme ça, par de simples mots, dire que l’année sera blanche. C’est un comportement positif, qui peut prévenir l’année blanche et non un discours guerrier. Aujourd’hui, pour sauver l’année, il faut qu’ils (le Président Macky Sall et son gouvernement) fassent plus», lance Omar Waly Zoumarou à l’endroit du chef de l’Etat.
Et d’avertir ce dernier : «Nous nous battons pour des revendications légitimes. Aujourd’hui, rien ni personne ne peut nous arrêter par des menaces. Nous sommes suffisamment responsables et expérimentés pour ne pas céder aux menaces à peine voilées du Président Sall et de son équipe.»
Souleymane Diallo va même préconiser : «Nous demandons à Monsieur le président de la République de recevoir les syndicats d’enseignants pour trouver une solution à la crise actuelle. Nous aurions souhaité que le Président dise aux enseignants face à face ce qu’il pense, au lieu de le faire devant les Centrales syndicales. Nous lui lançons un appel solennel pour qu’il reçoive les syndicats d’enseignants afin qu’on parvienne à une issue heureuse pour que l’école retrouve la paix et la stabilité.»
EUMEU SÈNE - "MÊME AVEC UN MILLIARD, JE NE COMPTE PAS LUTTER AVEC YÉKINI"
Le "mercato" tout en "ngemb" que certains désirent dans l'arène est parti pour réserver toutes les surprises.
Sans doute pas dans le sens émis par la presse locale qui estime que les conditions sont réunies pour que le choc Eumeu Sène/Yékini ait lieu, avec comme organisateur de ce duel, le promoteur de lutte Gaston Mbengue, qui aurait, écrit-on, avancé de l'argent à Eumeu Sène. Mais le chef de file de Tay Shinger ne l'entend sans doute pas de cette oreille.
Il a confié à EnQuête : "Même avec un cachet d'un milliard de francs Cfa, je ne compte pas lutter avec Yékini."
Pour Eumeu Sène en exclusivité dans les colonnes de votre quotidien préféré, "toutes les projections de combats qui sont faites depuis quelques jours ne regardent que ceux qui les font", car lui, "n'a nulle part manifesté le désir de lutter avec Yakhya Diop dit Yékini".
Le tombeur de Balla Gaye 2 est formel : "Tout ce qu'on dit, qu'on distille pour me mettre la pression est totalement inutile."
Et de poursuivre : "Personne ne peut me pousser à m'engager dans une voie que je ne désire pas." "Aucun promoteur ne peut faire en sorte que je lutte avec Yékini, ni aujourd'hui, ni demain", insiste-t-il.
Et de dire avec un brin d'ironie que "les gens se reposent donc". Pour lui, son plan de carrière n'intègre pas Yékini, car "lamb boole wugnu" (traduction approximative : "ce n'est pas un choc que l'arène impose").
Quel est le moral d'Eumeu Sène, après sa victoire sur le "champion" de Guédiawaye, Balla Gaye 2 ? "Je m'entraîne tous les jours. C'est mon travail. Tout homme normal qui se réveille se rend au travail. Moi aussi, quand je me réveille, je vais à l'entraînement", dit-il.
Eumeu Sène est aussi largement revenu sur son dernier séjour en Gambie où il a été l'hôte de Yaya Jammeh.
"Je remercie le Président Jammeh. Il m'a bien accueilli. On était 35 personnes, il nous a logés dans un hôtel de luxe. Et il a ensuite formulé des prières pour moi", at-il dit.