Lomé, 21 avr 2015 (AFP) - La presse pro-régime l'a surnommé "le marcheur", tant il aime à manifester: de défenseur des droits de l'homme, Jean-Pierre Favre s'est mué en farouche opposant au chef de l'Etat sortant Faure Gnassingbé et apparait aujourd'hui comme son principal challenger à la présidentielle de samedi au Togo.
Le chef de file de l'Alliance nationale pour le changement (ANC), qui a déjà affronté M. Gnassingbé en 2010 --il avait obtenu près de 34% des voix contre plus de 60% pour le vainqueur--, est soutenu, cette année, par cinq partis d'opposition regroupés au sein du Combat pour l'alternance politique (CAP 2015).
Cet économiste de formation à la stature imposante, marié et père de trois enfants, aujourd'hui âgé de 62 ans, était un des grands défenseurs des droits de l'homme de l'ère Gnassingbé Eyadéma, le père de l'actuel président, qui a dirigé le pays d'une main de fer pendant 38 ans --jusqu'à sa mort en 2005.
"C'est un homme bouillant et trop radical, mais j'admire parfois son courage face à certaines situations", confie un membre influent du parti au pouvoir, l'UNIR.
Personnage central de l'opposition, il a organisé, avec le Collectif Sauvons le Togo (CST), un regroupement de partis d'opposition et de la société civile, une série d'importantes manifestations contre le régime en place, en 2012, dont plusieurs ont été violemment dispersées par la police.
Titulaire d'un Diplôme d'études supérieures spécialisées (DESS) en sciences économiques de l'université de Lille, en France, M. Fabre est rentré en 1979 au Togo pour enseigner à l'université de Lomé pendant quatre ans.
Il a ensuite participé à la création de la Ligue togolaise des droits de l'Homme, puis dirigé deux revues engagées, La Tribune des Démocrates et Le Temps des démocrates.
En 1992, il a rejoint l'ex opposant historique Gilchrist Olympio lorsque ce dernier a rassemblé plusieurs partis de l'opposition en une seule formation, l'Union des forces de changement (UFC).
- Une intransigeance critiquée -
Élu secrétaire général, il prend les rênes du parti, dans la pratique, M. Olympio étant contraint à l'exil par le général Gnassingbé Eyadéma. Député depuis 2007, il se retrouve candidat de l'UFC à la présidentielle en 2010 suite à un concours de circonstances:
M. Olympio, victime d'un accident, ne peut se présenter et lui cède la place. En mai 2010, peu après l'élection, les compagnons de lutte se brouillent: M. Olympio passe un accord avec M. Gnassingbé pour faire entrer son parti au gouvernement.
M. Fabre claque la porte de l'UFC pour créer son propre parti. Certains proches critiquent son intransigeance: "M. Fabre aime trop se cramponner sur sa position, il n'a pas une capacité d'écoute.
Ce qui fait qu'il n'arrive pas à jouer son rôle de rassembleur" face à Faure Gnassingbé, commente un opposant sous couvert d'anonymat. Mais le "marcheur" surfe aujourd'hui sur le ras-le-bol de la population, lassée par 48 ans de règne d'une même famille, avec comme principal slogan de campagne "Le changement en 2015".
"Le principal enjeu pour nous, c'est (...) la nécessité pour les Togolais de changer de régime, d'en finir définitivement avec le système Gnassingbé qui, par la ruse, par la violence, se maintient au pouvoir", martelait-il récemment lors d'un meeting.
Dans son programme de 123 pages, il promet de "tourner définitivement le dos à l'arbitraire et aux voies de fait érigés en politique de gouvernement, à la gabegie et à la corruption pratiquées à tous les niveaux, (...) à l'impunité, aux violations répétées de la Constitution et des lois".
Certains observateurs estiment que ce scrutin à un seul tour sera serré, même si le président sortant bénéficie de la faveur des pronostics, notamment à cause de la dispersion des voix de l'opposition, qui présente quatre candidats.
UN EXPERT PRÉCONISE UN ''PLAN D'URGENCE'' POUR SAINT-LOUIS
Saint-Louis, 21 avril (APS) - Le coordonnateur du Partenariat pour le développement des capacités de résiliences de populations exposées aux risques (Periperi U), le professeur Mateug Diack, a préconisé, mardi, un ''plan d'urgence'' pour atténuer les effets des changements climatiques pour la ville de Saint-Louis, une ville du nord du Sénégal.
"Il est nécessaire de mettre en place un plan d'urgence pour atténuer les effets des changements climatiques pour la ville de Saint-Louis", en partant d'une synergie de tous les acteurs, de tous les partenaires concernés de prés ou de loin" par cette question, a-t-il déclaré.
Le professeur Mateug Diack intervenait à l'ouverture d'une session de formation intensive sur les risques et vulnérabilités liés aux inondations", à l'intention de représentants d'associations de développement, d'organisations de la société civile et d'agents de l'Etat, etc.
"Je sais que l'Agence de développement communal (ADC) travaille sur ce dossier ainsi que la commune mais il faut un plan d'urgence contre les changements climatiques pour Saint-Louis", a-t-il dit.
"Saint-Louis est classée parmi les vingt villes les plus vulnérables à travers le monde aux inondations de par sa position", a indiqué Mateug Diack, au cours de cette rencontre dont l'ambition est de former les conseils de quartiers aux mesures de prévention.
Le recteur de l'Université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB), le professeur Baydallah Kane, a lui mis l'accent sur "le caractère vulnérable de Saint-Louis", une ville côtière qui a connu ces dernières années des modifications résultant de l'ouverture d'une brèche qui a fortement impacté le régime hydrologique de la ville.
"Les conséquences sont fâcheuses", a souligné M. Kane, en rappelant que depuis, "la localité de Gandiol est touchée par des inondations récurrentes liées à l'ouverture de cette brèche", au point que l'île de Doune Baba Dièye se trouve "aujourd'hui désertée de ses habitants".
Selon lui, cette situation constitue une entrave au développement, d'où la nécessité "d'anticiper d'ores et déjà ces risques et vulnérabilités et de protéger la société sénégalaise de ses effets négatifs".
Periperi U est une plateforme de onze universités africaines travaillant sur les risques de vulnérabilité, dont l'UGB. Ce projet bénéficie d'un appui de l'Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID).
NIGERIA : LA JUSTICE CONFIRME LES CHARGES CONTRE UNE ADOLESCENTE ACCUSÉE DU MEURTRE DE SON MARI
Gezawa (Nigeria), 21 avr 2015 (AFP) - La justice nigériane a refusé mardi d'abandonner les charges pesant sur une adolescente qui encourt la peine de mort, accusée d'avoir empoisonné son mari de 35 ans avec de la mort aux rats.
Originaire d'une famille musulmane pauvre, l'adolescente, âgée de 14 ans au moment des faits, est accusé d'avoir tué son mari, Umar Sani, empoisonné deux semaines après leur mariage en avril 2014.
Le juge de la Haute Cour de Gezawa en périphérie de Kano, la plus grande ville du nord du pays, a estimé que l'accusation avait présenté des charges suffisamment étayées pour mener le procès à son terme.
"Dès lors, je rejette le recours de l'avocat de la défense", a déclaré le juge Mohammed Yahaya. La défense de Wasila estimait que l'accusation avait échoué à établir un lien entre la cause de la mort de Sani et la tentative de meurtre de celui-ci par la jeune fille.
L'avocate avait également mis en cause la crédibilité d'un des témoins clés du procès, une petite fille de sept ans nommée Hamziyya et qui vivait dans la maison de Wasila et Sani au moment des faits.
Le procès doit reprendre le 29 avril, avec la parole à la défense. Selon la police, Wasila a avoué avoir empoisonné Sani au cours de la réception organisée pour le mariage dans le village d'Unguwar Yansoro, situé à une soixantaine de km de Kano.
Mais il a été établi au cours du procès que la déposition de la jeune fille avait été signée avec une empreinte de son pouce, car elle ne sait ni lire, ni écrire.
Des défenseurs des droits de l'Homme au Nigeria ont réclamé que Wasila soit considérée comme une victime, mettant en avant le fait que, vu son âge, les rapports sexuels qu'elle a eus avec son mari pouvaient être considérés comme des viols.
Mais dans le nord du Nigeria, majoritairement musulman, les mariages d'adolescentes avec des hommes beaucoup plus âgés qu'elles sont très répandus, en particulier dans les zones rurales pauvres.
Aucun mineur n'a été exécuté au Nigeria depuis 1997, du temps de la dictature militaire de Sani Abacha, selon l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch.
NIGERIA: DEUX MILITAIRES TUES PAR BOKO HARAM DANS LE NORD-EST
Kano (Nigeria), 21 avr 2015 (AFP) - Deux militaires nigérians ont été tués lundi dans une attaque à la roquette menée par les islamistes de Boko Haram dans le nord-est du pays, près de la localité martyre de Baga, ont rapporté mardi des témoins à l'AFP.
Six autres soldats et un membre d'une milice d'autodéfense avaient été très grièvement blessés dimanche quand leur véhicule avait sauté sur une mine posée par les insurgés de Boko Haram dans la même zone, selon les mêmes sources.
"Boko Haram a tiré une roquette sur un camion militaire lors d'une embuscade à Baga qui a tué deux soldats et détruit le véhicule", a expliqué à l'AFP un habitant, Karimbe Maina.
"Dans la foulée de cette attaque, qui a tué deux soldats, il y a eu un long accrochage entre les militaires et les hommes de Boko Haram, qui ont finalement pris la fuite", a précisé un autre témoin, Haruna Shuaibu.
Ces deux incidents ont eu lieu alors que l'armée tentait de convoyer à Baga quelque 1.200 habitants qui avaient fui la ville début janvier, lors de sa capture sanglante par Boko Haram.
Ces habitants sont depuis réfugiés dans la capitale de l'Etat de Borno, Maiduguri. Cette courte visite devait leur permettre de constater les dégâts. Initialement prévue dimanche, elle avait été repoussée à lundi en raison de l'explosion de la mine contre le camion militaire, à environ 6 km de Baga.
Mais l'embuscade lundi a forcé l'armée à couper court à la visite et à organiser un départ précipité des lieux, selon un habitant présent dans le convoi, Musa Bulama. Boko Haram avait pris le contrôle le 3 janvier de cette localité située sur la rive du lac Tchad.
Les islamistes nigérians y avaient tué au moins des centaines de civils, un massacre considéré comme le plus important jamais commis par les insurgés depuis six ans. Fin février, l'armée nigériane avait assuré avoir repris la ville après deux jours de combats.
Pourtant, selon les habitants interrogés par l'AFP, la région de Baga est encore sillonnée par de nombreux combattants islamistes.
"Les Boko Haram sont toujours dans les environs de Baga et ils font des allers-retours dans la ville sans être inquiétés, car les militaires sont confinés dans leur base située au +Mile 4+ (Kilomètre 6, NDLR) et ne font que des patrouilles sporadiques dans la localité", a expliqué Karimbe Maina.
La prise de Baga faisait partie de l'opération menée par le Nigeria et les pays voisins (Tchad, Cameroun et Niger) contre Boko Haram pour sécuriser la région.
Les autorités nigérianes affirment être en train de gagner leur guerre contre Boko Haram et se disent déterminées à lancer une offensive contre un des repaires du groupe, la forêt de Sambisa, frontalière du Cameroun, d'ici l'investiture le 29 mai du président élu, Muhammadu Buhari.
STEPHEN KESHI RETROUVE LE BANC DU NIGERIA POUR DEUX ANS
Dakar, 21 avr (APS) – La Fédération nigériane a porté son choix sur Stephen Keshi pour coacher les Super Eagles pour les deux prochaines années, annonce la BBC sur son site Internet.
Avec ce nouveau bail, l'ancien défenseur central est nommé pour la troisième fois à ce poste. Keshi a remporté la CAN 1994 en tant que joueur avant de diriger la sélection nigériane sacrée en 2013.
Il a ensuite permis au Nigeria d'atteindre les huitièmes de finale de la coupe du monde 2014 qui a consacré la fin de son contrat. Il est ensuite revenu diriger sa sélection nationale pour les éliminatoires de la CAN 2015.
Son échec mit fin à sa cette nouvelle expérience sur le banc des Super Eagles.
Âgé de 53 ans, il lui a été demandé de signer un code de conduite et surtout de travailler de concert avec la Commission technique de la Fédération nigériane de football.
Le Nigeria jouera dans un groupe comportant l'Egypte, la Tanzanie et le Tchad comme adversaires.
La sélection arrivée première sera qualifiée d'office et les deux meilleurs deuxièmes des éliminatoires rejoindront le Gabon, pays hôte de la CAN 2017.
LES DÉPUTÉS ADOPTENT LE PROJET DE LOI SUR L'USAGE DES SACHETS EN PLASTIQUE
Dakar, 21 avr (APS) - Les députés ont adopté mardi à l’unanimité un projet de loi qui interdit la production, l’importation, la détention, la distribution et l’utilisation de sachets en plastique de faible micronnage.
Le texte d’initiative gouvernementale, qui préconise également une "gestion rationnelle des déchets plastiques", a été défendu à l’Assemblée nationale par le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Abdoulaye Baldé.
Avec ce projet de loi, le gouvernement cherche "non pas à bannir le plastique, mais à normaliser la production et l’importation des sachets plastiques de qualité supérieure, résistants et réutilisables", a expliqué M. Baldé. "Nous ne voulons pas interdire formellement le plastique."
Seuls les sachets d’une épaisseur égale ou supérieure à 30 microns sont interdits, a-t-il précisé.
Les sachets en plastique importés sont surtout visés par le projet de loi, selon le ministre de l’Environnement et du Développement durable.
Abdoulaye Baldé estime que cette initiative gouvernementale va assurer un haut niveau de protection de l’environnement et écarter toute entrave des activités industrielles locales concernant le plastique.
Il a promis aux députés de veiller à l’application du projet de loi dans les six prochains mois, une échéance donc plus longue que celle de quatre mois proposée par le gouvernement pour l’entrée en vigueur de la nouvelle initiative.
Certains députés ont estimé que le délai de six mois est "raisonnable" pour permettre aux usagers du plastique et aux entreprises de s’adapter aux exigences de la loi.
Cinq millions de sachets en plastique servant d’emballage sont actuellement jetés dans la nature, au Sénégal, a indiqué Abdoulaye Baldé sur la base d'une étude réalisée par son ministère.
MALI: EMOTION SOUS HAUTE PROTECTION SUR LE SITE DU CRASH DE L'AVION D'AIR ALGERIE
Gossi (Mali), 21 avr 2015 (AFP) - Des sanglots dans le désert, des blindés légers en arrière-plan: les proches des 116 victimes de l'avion d'Air Algérie, tombé en juillet, se sont recueillis sous haute protection sur le site du crash, dans le très instable nord du Mali.
L'endroit ressemble à un poste militaire avancé en zone de conflit. Quelques tentes couleur sable. Un étroit couloir mène les parents devant une petite stèle noire, visiblement édifiée il y a peu, sur laquelle est sobrement inscrit:
"A la mémoire des victimes du vol AH 5017 (24 juillet 2014)". Des soldats en arme patrouillent alors que les familles s'en approchent. Le monument funéraire est situé à 400 mètres à peine du cratère causé par le crash, inaccessible aux proches des victimes.
De nombreux débris noirs, semblables à des bouts de caoutchouc brûlé, restent toutefois visibles. Arrivée devant la stèle, Corine Renault se plie en deux, hoquète de douleur puis s'assied. Officiers et sous-officiers de la force française Barkhane, qui encadre l'opération, et membres du Quai d'Orsay se précipitent pour la soutenir.
"J'ai perdu toute ma famille", raconte doucement cette trentenaire. Père, mère, frères, neveux... en tout dix de ses parents ont péri lorsque l'avion d'Air Algérie s'est écrasé le 24 juillet dernier près de Gossi (Mali), peu après son décollage de Ouagadougou, à destination d'Alger.
D'après les premières investigations du Bureau d'enquêtes et analyses (BEA) français, la non-activation d'un système anti-givre par l'équipage a provoqué le ralentissement de l'aéronef alors qu'il volait à son altitude de croisière, provoquant son décrochage puis le crash. Cinquante-quatre Français et 23 Burkinabè sont morts dans la catastrophe.
Les autres victimes venaient du Liban, d'Algérie, d'Espagne, du Canada, d'Allemagne et du Luxembourg. "Je me sens un peu plus apaisée, mieux qu'hier et même ce matin.
Fatiguée parce que les conditions n'étaient pas faciles", précise Mme Renault. Dans le désert malien, la température approche les 45 degrés à la mi-journée, au moment où elle s'y est rendue.
- Sécurisation -
Comme Corinne Renault, près de 300 personnes ont été transportées mardi matin dans un avion français spartiate, dédié au transport des troupes, de Ouagadougou vers Gao, au Mali.
Puis des hélicoptères tricolores et onusiens ont enchaîné les rotations jusqu'au site du crash. La sécurisation des lieux a été faite "depuis plusieurs jours", observe le général Jean-François Ferlet, sans plus de précision.
Une vingtaine de véhicules militaires sont visibles sur le site. Tout comme des dizaines de soldats. Car l'accident est intervenu à environ 150 km de Gao, dans une zone instable du Mali, où les rebelles touaregs contestent l'autorité du gouvernement de Bamako et où des jihadistes sont susceptibles d'agir.
Ces groupes restent actifs, malgré la présence de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma), déployée depuis juillet 2013 à la suite de l'opération française Serval - lancée en janvier 2013 pour chasser les jihadistes du nord du pays, tombé en 2012 sous la coupe de groupes liés à Al-Qaïda.
"Barkhane", dont le rayon d'action s'étend à l'ensemble de la zone sahélo-saharienne, a succédé en août 2014 à Serval. Des attaques, notamment des attentats-suicides, sont pourtant régulières.
Deux convois civils de la Minusma ont été pris pour cible ces dix derniers jours, faisant trois morts. Hicham Merbah, dont le père Omar travaillait comme chef de cabine dans l'avion, préfère, lui, s'informer des circonstances du crash auprès d'un gendarme ayant participé à l'enquête.
"C'était important d'être là et de poser les questions pour comprendre", observe le jeune homme, âgé de 22 ans. "Il n'y a plus rien de l'avion. Tout a été déchiqueté", note-t-il.
Derrière lui, une femme verse du sable malien dans un petit bocal, tandis qu'un homme en remplit un petit sac en toile. Ultime souvenir de ce désert malien, où leurs proches se sont éteints il y a neuf mois.
L’affaire opposant le sieur, Oumar Top à l’homme d’affaires, Aliko Dangote, refait surface. Le tribunal ouvre le procès, le 28 avril prochain.
Retenez que c’est par le dé- cret n°2006-1335 du 27 novembre 2006 que le défunt Khalife général des mourides, Serigne Saliou Mbacké, avait obtenu un déclassement portant sur 942 hectares dans la forêt classée de Pout et Keur Moussa.
Plus de 7 mois après le rappel à Dieu du guide religieux, dont la disparition est survenue le 28 décembre 2007, le décret 2008-1431, signé par l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade, vient attribuer sur ces terres, une portion de 124 hectares à la société Dangote, une concession minière de calcaire dans la foret classée de Pout Est et une concession minière d’argile et de latérite à Tchiky, localité située dans la région de Thiès, pour la construction d’une cimenterie. Seulement, les terrains ainsi affectés à la société Dangote par le président, Abdoulaye Wade, empiètent sur les parcelles réservées à feu, Serigne Saliou Mbacké.
Et le rapport d’expertise du chef de service de cadastre de Thiès, daté du 11 mars 2011, confirme l’empiètement des travaux de Dangote sur 170 hectares de terre, faisant partie de la parcelle attribuée par décret pré- sidentiel à Serigne Saliou Mbacké.
Pour réparer cette irrégularité, les héritiers de Serigne Saliou Mbacké lui ont servi, le 30 juin 2010, une assignation en expulsion devant le tribunal régional de Thiès. L’audience est fixée au 15 juillet 2010. C’est le début de la procédure judiciaire. Entre temps, l’initiative d’un règlement à l’amiable a été portée par de hautes personnalités très connues à Touba.
Pour parvenir à un règlement amiable dans le différent opposant, les héritiers de feu Serigne Saliou Mbacké à la société Dangote Industries Sénégal SA devenue Dangote Ciment Sénégal-Sa et son représentant légal, Aliko Dangote, sollicitent, après plusieurs tentatives de médiations infructueuses, l’intervention de l’homme d’affaire, Oumar Top dont la mission devait consister à ouvrir des discussions et formaliser une conventions entre les différentes parties pour trouver une solution de sortie de crise.
Seulement, l’intermédiaire, Oumar Top, devait percevoir 10% des sommes convenues entres les parties. Soit, 666 000 000 de F Cfa. A la suite de la résolution du problème à l’amiable, M. Top peine toujours à encaisser la contrepartie de ses prestations.
Suffisant pour qu’il saisisse la justice Sénégalaise par le biais d’une plainte. Détenant des documents prouvant son engagement dans cette affaire, Oumar Top vient d’obtenir de la justice, l’ouverture d’un procès qui dé- marre le 28 avril prochain.
LES LAYENNES RECLAMENT LA ROUTE «NDIAGA MBAYE» DE CAMBERENE
POUR LA 135E EDITION DE L’APPEL DE SEYDINA LIMAMOU LAHI
La communauté Layenne a procédé, hier, au lancement des activités marquant la 135e édition de l’appel de Seydina Limamou Lahi en faisant face à la presse. C’est l’occasion saisie par les membres du comité d’organisation de ce grand événement religieux de faire le point sur les préparatifs et sur les engagements pris par l’Etat pour un bon déroulement de l’appel. La communauté Layenne insiste sur la réalisation de la route « Ndiaga Mbaye » de Cambérene.
Cette année Cambéréne, Yoff Layenne, et Ngor vont vibrer au rythme du 135e anniversaire de l’appel de Seydina Limamou Laye le mardi 19 Mai et mercredi 20 Mai prochain. A un mois juste de l’événement religieux qui regroupe chaque année des milliers de fidèles, l’heure est aux derniers réglages, le comité d’organisation a fait le point sur l’état d’avancement des préparatifs.
Dans plusieurs secteurs où les autorités sont attendues le comité d’organisation a rappelé les besoins exprimés par la communauté Layenne et les engagements pris par l’état lors du Comité régional de développement (Crd) tenu le 25 mars dernier portant sur cet 135e anniversaire de l’appel de Seydina Limamou Laye.
En sa qualité de président du comité d’organisation le ministre Seydina Kane a d’emblée insisté sur la question des infrastructures. Et sur ce point la priorité pour la communauté Layenne est la réalisation de la route appelée route Ndiaga Mbaye. « Nous revenons sur cette doléance et nous insistons en demandant aux autorités la réalisation de la route Ndiaga Mbaye qui passe à Cambérene et nous voulons que cela soit fait avant la date de l’appel », déclare le ministre Seydina Kane.
Pour les membres du comité d’organisation, cette route qui constitue une déviation est le seul moyen d’éviter aux fidèles de rester bloquer à Cambérene lors de l’appel. Côté assainissement la communauté Layenne attend encore la réalisation du réseau d’assainissement pour contourner l’évacuation des eaux usées passant par la demeure du Khalife.
S’il y’a un autre secteur où le comité d’organisation de ce 135e anniversaire de l’appel de Seydina Limamou Lahi, c’est celui de l’environnement « l’année dernière il y’a eu des problèmes coté environnement parce qu’il n’ y’ avait pas assez de bac à ordures», regrette Seydina Kane président du comité d’organisation. Cette conférence de presse, a été aussi l’occasion pour la communauté Layenne de réitérer son appel lancé à la Sde pour résoudre le problème d’alimentation en eau dans les ménages.
« La Sde n’accepte pas deux branchements sociaux dans une même maison alors qu’à Yoff, Cambérene et Ngor principaux lieux où se déroule l’appel c’est maintenant de grandes concessions où un seul branchement social ne règle pas les besoins en eau », dira Seydina Kane.
Evoquant le thème de ce 135e anniversaire de l’appel de Seydina Limamou Lahi, le comité scientifique revient sur le rôle joué par le vénéré Seydina Limamou Lahi pour l’instauration de la paix dans la société.
« Promotion de la paix selon les enseignements du Mahdi», en choisissant ce thème, il s’agit pour la communauté Layenne de faire comprendre au public que la paix doit être considérée comme l’un des fondements de l’appel de Seydina Limamou. Selon Seydina Issa Thiaw Laye, fils de l’actuel khalife général des Layennes et coordonnateur gé- néral de cet appel, « le principe de non violence, prôné par Limamou Lahi, est la solution aux nombreux conflits sociaux qui minent le monde, dans un contexte où les solutions politiques ont échoué.»
«LES FRÈRES SYNDICALISTES DOIVENT EVITER DE JETER L'ANATHÈME SUR L’AUTRE»
Le syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) a déploré hier, l’irresponsabilité de certains frères syndicalistes. Ces syndicalistes ont constaté, la parution dans la presse d’informations, dénudées de tout fondement, émanant d’un camarade, membre du Cadre unitaire du syndicat des enseignants du Séné- gal (Cusems), Dame Mbodj. Ce dernier, les accuse d’être des bénéficiaires d’indemnités de logement, faisant l’objet d’un décret, signé en catimini.
Le Syndicat des travailleurs de la Justice (Sytjust) dénonce l’attitude du camarade du Cusems, Dame Mbodj. Le sytjust désapprouve et regrette l’absence de solidarité syndicale de ce camarade, qui jette l’anathème sur eux. Le nœud du problème prend ses sources dans une déclaration publique.
Ainsi, défendant ses revendications pour un mieux être syndical, il accuse les greffiers d’être des bénéficiaires d’indemnités, allant de 10 000 F cfa à 200 000 F cfa. Et, l’accord évoqué par le camarade du Cusems, découle d’un décret, signé en catimini entre le Sytjust et le gouvernement. Alors qu’il n’en est rien. « La solidarité syndicale doit occuper une place centrale dans les revendications.
Les syndicalistes doivent éviter de se jeter l’anathème. Et, tout ce qu’il dit est totalement faux. Les indemnités, dont il parle reste une réactualisation d’un texte, datant de 2009. Les bénéficiaires étaient les greffiers en chef, qui avaient une obligation de logement. Ces greffiers en chef ne font pas plus de 60 sur le territoire national », recadre le chargé de communication du Sytjust, Me Ameth Touré.
N’appréciant pas du tout, le comportement du syndicaliste de l’enseignement qui, au lieu de dé- fendre les intérêts moraux des travailleurs, fait des déclarations fallacieuses. Tout syndicaliste, précise-t-il, doit assumer ses responsabilités, dans la fraternité et le respect de l’étique syndicale. «
Les greffiers ont des responsabilités. Notre réponse, consistant à rétablir la vérité, n’est pas destinée à seulement, Dame Mbodj. Etant une volonté de restaurer la vérité, elle est destinée à tous nos membres qui nous ont fait confiance. Nous faisons un syndicalisme patriotique, un syndicalisme de rupture et de construction. Et, nous voulons un dialogue sincère avec l’Etat », tempête Me Touré.
Ailleurs, les syndicalistes, qui se veulent une incarnation de l’idéal syndical, manifestant une volonté de rester des sentinelles de la justice. Ils restent d’avis que l’ensemble des points de leur plateforme revendicative, n’a pas encore connu satisfaction.
Et, le combat pour satisfaire la demande des travailleurs de la justice est plus que d’actualité. Les négociations se poursuivent, même si, des acquis se profilent à l’horizon. Ces agents de la justice ne veulent point exposer le niveau d’évolution des négociations avec l’Etat.
A cet effet, ils veulent faire un syndicalisme patriotique et, non un syndicalisme de contribution. La personne incriminée, Dame Mbodj, manquant de respect à la solidarité syndicale, ne sait pas lire, d’après eux, un décret. Tout ce qui se fait sans éthique, disent-ils, ne sera pas bon, ni profitable à personne.