Elle s'illustre dans un genre de moins en moins écouté au Sénégal. Mais cela ne la décourage point. Paulette Diémé vient d'ailleurs de sortir un album intitulé Nha Luz, tout en zouk et en cabo presque. Trouvée chez elle, elle parle de cette nouvelle production, de sa longue absence et de certains changements sur sa personnalité.
Vous revenez sur la scène avec Nha Luz (ndlr ma lumière), c'est quoi votre lumière ?
Ma lumière, c'est juste pour dire que ma musique a été ma lumière parce que cela m'a permis de changer, d'être plus courageuse, plus forte. La musique m'a permis d'être plus ouverte et de m'attendre à tout. Avant, j'étais trop capricieuse. Je pleurais pour un rien. Même quand la presse véhiculait sur moi des informations fausses, je prenais cela mal. Je me mettais à pleurer et je me disais qu'il fallait que j'arrête. Mais comme j'aime ce que je fais, je trouvais toujours la force de continuer. Ce qui m'a permis de me forger un certain caractère. La musique est un don chez moi et c'est ma foi aussi. Donc, je me disais toujours qu'il fallait que je m'y remette après un mauvais passage.
Que peut-on trouver dans Nha Luz ?
L'album parle en général de la vie. Il parle de mon vécu et de celui de mon entourage. J'y étale mes hauts et mes bas dans ma carrière d'artiste. Des moments durs, j'en ai connu mais j'ai pu me relever malgré tout grâce à ma foi. Il y a une chanson pour ma maman pour lui dire merci. Je parle d'amour, des femmes, des hommes. On a commencé la vente de l'album qui est disponible au studio où j'ai enregistré, chez moi et sur itunes. On va faire des spectacles ici et dans la sous-région. On a prévu une tournée avec les pouponnières de Dakar. J'adore les enfants et je veux les aider. On a prévu d'organiser une tournée avec les paroisses. La moitié ira aux pouponnières.
Vous avez un orchestre maintenant ?
Oui, l'orchestre est déjà monté. Il suffit juste de maîtriser les 16 titres et assurer la partie show avec plus de punch pour le live. On sera prêts d'ici deux mois.
Qu'est-ce qui explique votre longue absence de la scène musicale sénégalaise ?
Cette longue absence était due à la préparation de l'album. On tenait à la qualité et à améliorer mes prestations sur la scène. On voulait aussi refaire mon image. Mon staff trouvait que j'étais trop timide. Il fallait changer cela. J'ai un nouveau staff et un nouveau label qui ont tenu à présenter aux Sénégalais une nouvelle Paulette et du nouveau son.
Concrètement, qu'est-ce qu'ils ont pu changer en vous ?
Waouw ! Je dirais beaucoup parce que maintenant, je suis plus ouverte aux autres artistes et aux journalistes. Sur scène aussi, je me donne plus et mieux qu'avant. Je fais plus de show. J'ai reçu des cours de coaching en quelque sorte de la part de mon manager, mes deux producteurs. Des fois même, des membres du staff remarquaient des défauts et me le faisait savoir. Après, on essayait de corriger les erreurs ensemble. Ils étaient méticuleux sur tout. Il arrivait même qu'on me reproche ma façon de parler ou des réponses servies lors d'interviews.
Pour quelqu'un de timide, comment êtes-vous devenue musicienne ?
J'ai commencé à chanter dans une chorale. Et ce n'était pas facile. Du tout. Quand je suis arrivée et qu'on a commencé à faire les concerts, c'est moi qui faisais presque tous les solos. Il y avait beaucoup de choses qu'on disait dans mon dos. C'était dur. J'ai arrêté avant même la fin de ma première année au sein de cette chorale. Je tombais malade tout le temps ; ma mère m'a dit : "C'est bon, arrête !" Après j'ai commencé à travailler avec Philippe (ndlr Philippe Monteiro) et c'était pareil. C'étaient encore des choses pas importantes avec les filles. Mais je crois que tout cela, ce sont des expériences. Je me suis battue jusqu'à ce stade avec l'aide de mon staff qui m'a beaucoup soutenue.
On vous a mis beaucoup de bâtons dans les roues, quelle expérience vous a le plus marquée ?
Ce qui m'a le plus fait mal, c'est quand j'amène mon Cd ou ma vidéo au niveau des radios et chaînes de télévision et qu'on ne les passe jamais. On te dit : "On n'a pas reçu", "le gardien n'a pas donné le Cd", etc. Tu ne sais jamais ce qui s'est vraiment passé alors qu'on a bien déposé. On ne sait jamais ce qu'il faut faire. Les gens te disent souvent qu'il faut connaître quelqu'un au niveau des médias pour voir son Cd passer ou donner quelque chose. On ne sait vraiment pas par qui passer. Cette fois-ci, on a de la chance. Par la grâce de Dieu, on a amené le Cd et les médias le passent. On peut dire qu'on a trouvé le bon circuit.
Pourquoi vous ne travaillez plus avec Philippe Monteiro ?
Il ne s'est rien passé. Moi, je me dis que lui, il nous a mis sur la route. Il nous a montré le chemin. C'est lui qui nous a aidées à percer. Il nous a propulsées. Que cela soit moi ou les autres filles. Lui a sa carrière à gérer. Il a d'autres albums à faire. Moi, je me suis dit : pourquoi ne pas continuer ? Heureusement, j'avais mon mari à côté. On a ensemble pu faire le nécessaire, grâce à Dieu.
Vous n'écartez pas l'idée de travailler avec lui dans l'avenir ?
Non ! du tout alors ! On continue à travailler ensemble. Déjà une tournée en Mauritanie qu'on a fait ensemble. Ce noël aussi, on a fait un spectacle ensemble. J'ai des projets avec lui pour des tournées. Juste pour montrer l'alliance qu'il y a entre les chanteurs de zouk et de cabo.
Comment avez-vous vécu ces moments où on ne parlait plus de vous ?
Grace à Dieu, je les ai bien vécus. Mes fans ne m'ont pas lâchée. A chaque fois, je recevais des appels et les gens m'encourageaient. Dans la rue, on m'interpellait pour me demander si j'avais arrêté de faire de la musique. Ils me disaient que je ne devais pas arrêter que je me devais de continuer. Et je les rassurais en leur disant que j'étais en studio, que cela durait parce que je voulais sortir un produit de qualité. Je veux que "Nha luz" dépasse ce que "mas kimal' a fait. Il fallait du vrai travail derrière. L'album est prêt depuis 2010 mais il nous fallait trouver un producteur. On en a trouvé un qui nous a dit qu'il faut mettre un peu de "sel". On a été obligé de le retravailler. On a essayé de montrer d'autres facettes de Paulette. J'ai chanté en diola, en anglais et sur des bats R'n'b. Et les premiers feed backs sont juste surprenants. Je ne m'attendais pas à cela. Grace à Dieu, on a eu de très très bons retours.
Vous faites une musique qui a du mal à s'imposer au Sénégal actuellement. Pour vous, pourquoi le cabo peine autant à s'imposer ?
Moi, je ne dirais pas qu'il ne s'est pas imposé. Il s'est imposé. C'est plutôt un problème de communication et de promotion qui se pose. Quand on rentre dans un taxi, on va dans un restaurant, on fait passer du cabo en stéréo. La dernière, j'ai pris un taxi. Le chauffeur était un baye fall et il écoutait du cabo. Cela m'a étonnée. Je l'ai interpellé sur ça et il m'a dit que lui n'écoutait que cette musique. Cela m'a donné de l'espoir. Je me suis dit que le reste, c'est à nous de le faire. Il faut juste travailler avec les animateurs d'émissions télé et radio pour booster cela. C'est une musique déjà appréciée.
Mais dans les années 1990, le cabo était la musique la mieux consommée par les jeunes. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. A quoi est dû ce recul ?
Je ne sais pas. Peut-être que c'est la communication qui fait défaut. Mais aussi nous Sénégalais sommes assez complexes. Il y a des gens qui nous demandent de chanter en français parce qu'ils ne comprennent pas ce que nous disons. Pourtant ces mêmes personnes écoutent du Nigérian, le chantent et le dansent. Pareil pour la musique R'n'b. Je me dis qu'ils ne savent même ce que disent ces gens-là mais adorent leur musique.
Vous pensez vous ouvrir à d'autres genres musicaux ?
Pourquoi pas ? Cela dépend de Charles (ndlr son mari et producteur). L'inspiration vient des fois de lui, d'autres fois de moi. On a ainsi travaillé dans Nha luz. Et je ne m'attendais pas à faire tout ce que j'ai fait dans cet album-là. Tout cela s'est bien passé par la grâce de Dieu. Donc je me dis que d'autres genres musicaux, c'est possible.
L’APHORE RECLAME PLUS DE CONSIDERATION POUR LES TRAVAILLEURS
L’Association des professionnels de l’hôtellerie et de la restauration (Aphore) a animé, hier, une conférence de presse. L’objet de la rencontre portait sur les mesures prises par le chef de l’Etat pour doper le secteur touristique sur la situation des professionnels de l’hôtellerie et de la restauration
«Certes tous les clignotants du domaine touristique sont au rouge, mais si toutes les mesures prises par le chef de l’Etat sont appliquées, les feux seront au vert », assure Bérenger Ngom, président de l’Association des professionnels de l’hôtellerie et de la restauration (Aphore).
Comme l’avait dit, le président de la République, Macky Sall, lors de son discours du 03 Avril, les entreprises doivent créer la richesse et porter le progrès social. Et dans ce cadre, le secteur touristique occupe une place de choix dans sa politique sous-tendue par le Plan Sénégal émergent (Pse).
En effet, le président de la République a déclaré que les ambitions du Pse consistent à placer le Sénégal dans le top 5 des pays touristiques en Afrique en multipliant le nombre de visiteurs par an jusqu’en concurrence de 3 millions. Et cela grâce à la suppression du visa payant pour l’entrée au Sénégal, à compter du 1ermai 2015 et l’allègement des frais de voyage de nos compatriotes de la diaspora.
Mais aussi, la parafiscalité sur le billet d’avion sera réduite de 50% pour baisser le prix du billet, avait promis, Macky Sall. En précisant que seront concernées, la redevance passagère et la taxe de sûreté, dont le cumul s’élève à 8,4 milliards de francs par an.
L’Aphore apprécie et compte accomplir son devoir en poussant les acteurs au rassemblement, au travail et à la consolidation d’un secteur touristique émergent, au-delà de toutes les contingences. Ainsi, les acteurs du secteur touristique doivent s’impliquer davantage à développer leur activité, selon M. Ngom.
L’autre point soulevé lors de cette rencontre avec la presse a porté sur les ambitions de l’Aphore qui veut promouvoir le secteur touristique. Elle exige l’amélioration des situations des employés du secteur touristique pour de meilleures conditions de travail. Autrement dit, l’Aphore réclame : « des salaires justes et payées à temps, le renforcement de la réglementation du travail des non embauchés, le soutient du perfectionnement professionnel et le renforcement des capacités ».
L’Aphore qui estime par ailleurs que la convention hôtelière qui date de plusieurs années doit être revisitée aujourd’hui, déclare : « les textes de la convention hôtelière et la charte Sénégalaise du tourisme du 30 Avril 2003, doivent faire l’objet d’un toilettage ».
Selon leur avocat, Me El Hadji Diouf, le secteur touristique souffre à cause de la convention collective qui définit le statut des acteurs de l’hôtellerie et qui n’est pas conforme au coût de la vie actuelle.
Le président de ladite association de poursuivre en soutenant que «les hôteliers travaillent dans des conditions très difficiles, car ils sont victimes d’exploitations et beaucoup d’entre eux n’ont pas de contrat de travail. Ce qui fait qu’ils sont licenciés injustement par leurs patrons qui leurs imposent des heures supplé- mentaires non rémunérées». C’est ainsi qu’il menace de dénoncer ces entreprises fautives tout en interpellant l’inspection du travail pour qu’elle prenne ses responsabilités.
Une première dans l’histoire de l’institution consulaire, l’équipe de football engagée dans le championnat corporatiste, a été sacrée au niveau régional à l’issue d’une finale âprement disputée contre le Centre Hospitalier Régional El Hadj Ibrahima Niasse (CHREIN) de Kaolack. Une consécration pour les poulains de Médoune Gueye
Le football travailliste du Saloum, a un nouveau porte-étendard avec l’équipe de la Chambre de Commerce d’ Industrie et d’Agriculture de Kaolack (Cciak) qui a remporté, ce samedi, la finale aux dépens de celle de l’hôpital régional à l’issue de la séance des tirs au but. Une victoire des rouges et blancs, qui pouvaient être obtenue à l’issue des 90 minutes réglementaires, tant la domination des coéquipiers de Jean César Ndione était totale.
C’est le cas en tout début de première mi-temps quand, sur une ouverture du feu follet Ass Ndour, l’avant-centre de la Cciak rate de peu le cadre des buts des «hospitaliers». Ces derniers qui ont procédé par des contres, auraient pu ouvrir sur un tir fulgurant de Babacar Diouf.
A la reprise, le jeu se durcit, les acteurs emportés par l’enjeu du match semblent tétaniser. Toutefois sur un contre rondement mené par les partenaires du capitaine des consulaires, Seydou Sadio, c’est le montant qui sauve l’équipe adverse. Plus la partie tirait vers la fin, le jeu perd en rythme, les protagonistes optant pour l’exercice fatidique des tirs au but.
A ce jeu, l’équipe fanion de la chambre de commerce du Saloum s’est avérée plus adroite, en réussissant ses quatre (04) tirs contre deux (02) pour les coéquipiers d’El hadj Diouf. Le sort en était déjà jeté, avec cette première victoire des hommes du président Serigne Mboup dans ce championnat travailliste de la région de Kaolack.
Une consécration chaudement célébrée par les nombreux supporters dont le secrétaire général de l’institution consulaire, venu apporter le message d’encouragement du président de la Cciak. C’est le président de la ligue régional du sport corporatiste, Maodo Ndiaye, qui a remis le magnifique trophée au capitaine des rouges et blancs, Seydou Sadio. Signalons que c’est l’équipe de la Cciak qui va représenter la région au prochain tournoi national du sport travailliste.
«JE NE PENSE PAS QUE MON RETOUR SERA POUR BIENTÔT… »
Aziz Ndiaye n’a rien à regretter concernant son retrait annoncé dans le milieu de la lutte. Il l’a fait savoir lors d’un entretien accordé à la presse en marge du combat Bruce Lee/Baye Mandione qui s’est tenu à Kaolack, ce dimanche. Le patron d’Aziz Productions est revenu en large sur les relations entre son frère et Balla Gaye 2 tout en n’excluant pas un retour dans l’arène si le besoin se fait sentir. Entretien…
Comment compte s’organiser Aziz Production sans vous ?
Il n’y aura plus les mêmes activités. C’est le promoteur seul qui cherche les fonds dans l’arène. C’est lui qui prend tous les engagements et qui dépense. La structure ne constitue qu’un nom. C’est le promoteur en tant que tel qui effectue les 99% du job. Des promoteurs se sont retirer durant une période mais cela a considérablement impacté sur leurs activités.
Comptez-vous investir dans un autre sport ?
Je pratique les tirs, la musculation mais je n’ai pas l’intention de m’investir dans un autre sport pour le moment. La lutte est une passion, néanmoins j’ai une autre fonction. J’emploie plus de 80 personnes et je m’investis dans l’entreprenariat. J’aime la lutte, c’est tout. Organiser deux ou trois combats durant l’année ne constitue aucune contrainte dans le fonctionnement de mes entreprises. Je n’ai jamais réalisé de pertes dans l’organisation de mes combats. Être riche ou pas ce n’est pas le plus important. Je rends grâce à Dieu parce que, je ne suis pas plus travailleur que les autres.
Actuellement, quelles sont vos relations avec Balla Gaye 2 ?
Si une relation bat de l’aile, c’est parce qu’il y a anguille sous roche. Je n’ai aucun problème avec Balla Gaye 2 ainsi que ma famille. C’est un frère et un voisin. Nous habitons ensemble à Guédiawaye. On n’a jamais déclenché des hostilités envers Balla Gaye 2. C’est lui qui s’est réveillé et a déclaré un bon jour que mon petit frère Baye Ndiaye ne fait plus parti de ses amis. Et pourtant, c’est grâce à Baye que toute notre famille soutenait Balla Gaye 2. Baye Ndiaye est mon frère de sang, si quelqu’un le lâche, je le lâche, c’est tout.
Mais, cela a empiré avec cette deuxième défaite subie ?
Nous ne sommes en rien concernés par les difficultés traversées par Balla Baye2. Nous sommes une famille sincère en matière de relations et nous en entretenions de très bonnes avec lui. On a beaucoup apporté à Balla Gaye 2 sans rien jamais lui demander en retour. La situation qu’il vit actuellement me fait très mal. Cela me désole beaucoup, mais que faire sinon s’étonner comme tout le monde.
Etes-vous pour des retrouvailles avec votre frère Baye Ndiaye et Balla Gaye 2 ?
On ne s’est jamais séparé de Balla Gaye 2 pour être précis. S’il existe une rupture, ce n’est pas à notre niveau. On sait que l’aide qu’on lui apportait était fondamentale. Balla Gaye2 sait et ceux qui sont concernés savent de quoi je parle. Baye n’a jamais dit que Balla Gaye n’est pas son ami. Les quatre défaites de Balla Gaye 2 dans sa carrière, mon frère Baye n’y a jamais été. On n’a jamais dé- claré la guerre à Balla Gaye 2. C’est notre frère, s’il a besoin de notre soutien, il l’aura toujours. Seulement, il peut faire sa vie sans mon frère ainsi de suite. On nous a appris une chose : si quelqu’un vous confie quelque chose, il faut bien le garder et s’il ne vous donne rien, tant mieux. Dans la lutte, on ne récolte que ce que l’on a semé.
Que représente le gala du 3 mai pour la structure Aziz Productions ?
Le 3 mai constitue l’une des dates les plus marquantes de la saison. Par modestie, je ferai ce que j’ai à faire. Sortir du milieu ne signifie pas que je dois négliger ce combat. J’ai veillé des nuits et des nuits. J’ai assisté aux montages des bandes annonces. On a fait beaucoup d’efforts pour la réussite de cet événement. Il y aura du spectacle. C’est assuré.
Allez-vous revenir sur votre décision d’arrêter avec le retour annoncé des sponsors ?
Je ne pense pas que mon retour sera pour bientôt. Je vous le répète encore, j’ai réalisé tous mes objectifs en rentrant dans la lutte. Si les sponsors comme Organe veulent revenir, ils sont les bienvenues. C’est toujours de bon augure pour la lutte. Mais, depuis que je suis entré dans la lutte Orange ne m’a jamais sponsorisé. Mais pour être clair dans mes propos, ce n’est pas à cause de sponsors que je pars ou de moyens financiers. J’ai d’autres ambitions. J’en ai fini avec cette génération de lutteurs de l’arène. Toutefois, si je vois un combat choc qu’aucun promoteur n’est en mesure de démarcher, rien ne nous empêche avec la structure de le décrocher. Avec mon entreprise, on organise des fêtes de fin d’année et des galas annuels. A la place on pourrait bien organiser un combat de lutte. Occasionnellement, on peut organiser un combat mais pas durant toute l’année. C’est un recul stratégique, on dirait ?
Non, je ne pense pas. Le problème fondamental de la lutte, ce ne sont pas les cachets. Un promoteur peut payer 5 000 000 F Cfa et réaliser des pertes alors qu’un autre peut payer 1 million et gagner plus de 80%. Des promoteurs font des pertes qu’on le dise ou pas, on connait tous les réalités. Il faut avoir un projet solide et bien ficelé. Quand la lutte connaissait des périodes de troubles, j’ai payé des cachets de plus de 140 millions. Certains rapports avec des lutteurs me permettaient de faire certaines folies. J’utilisais toutes mes capacités et stratégies pour leur décrocher des contrats. Je ne le fais plus, parce que les relations ne sont plus au beau fixe.
Pourquoi ?
J’ai atteint mes objectifs mais, j’ai décidé de faire un break parce que la lutte est devenue une vitrine pour nous atteindre. J’ai une famille et je ne peux pas continuer à être une porte pour qu’on nous atteigne. Je dois sauvegarder ma crédibilité aux yeux de mes proches et collaborateurs. Les rapports dans le milieu ne valent plus la peine que je me sacrifie pour les acteurs. Tout le bénéfice revient aux lutteurs qui se sont pourtant levés pour faire certaines déclarations à notre endroit. Je ne permettrais plus qu’on manque de respect à mes proches à cause de la lutte.
Sen Tv n’a pas couvert le combat de Kaolack pourtant ses reporters ont fait le déplacement pourquoi ?
Je suis le seul promoteur qui vend les droits de retransmission de ses combats. Je n’offre rien aux sponsors. D Médias est venu pour la couverture certes mais je suis dans les liens de contrat. Je ne peux interdire à personne de traverser le Sénégal pour couvrir des événements. Vous pouvez vous rapprocher des responsables Futurs Médias pour vérifier l’information. C’est la structure avec qui j’ai signé l’exclusivité et l’intégralité des droits. Ils sont détenteurs du droit de diffuser en direct et d’accréditer les autres cameramen. Ce sont des stratégies qui nous permettent d’avoir de l’argent. J’ai toujours travaillé avec des sponsors et cela a été toujours fructueux pour les deux côtés. Je gagne des millions mais c’est équitable.
Vous confirmez votre retrait du cercle des promoteurs de lutte ?
J’avais dit que le combat Tyson-Gris Bordeaux serait le dernier combat et je suis toujours dans cette logique. J’ai fait ce que j’avais à faire dans la lutte. Je ne vois plus ce qui peut m’impressionner. J’ai pris la décision de me retirer. J’ai quand même fait 10 ans dans ce milieu. J’y suis entré par la grande porte et je compte y sortir de cette façon par la grâce de Dieu. J’ai 10 ans d’expérience 2005 jusqu’à 2015. Je pense que j’ai atteint mes objectifs et je me projette sur autre chose. J’ai réalisé mon rêve d’enfant et mes ambitions.
Avez-vous des regrets quelconques que vous voulez dénoncer ?
Je n’ai aucun regret d’être entré dans la lutte, pour être honnête, c’est un sport qui m’a beaucoup apporté. Je le dis en toute sincérité. C’est un domaine qui m’a porté de la chance. Je ne fais parti de ceux qui dénigrent l’image de la lutte. Je suis ni le premier ni le dernier promoteur dans l’arène. Je fais partie de ceux qui ont du chemin et qui n’ont eu aucun problème avec les acteurs. Il y a des saisons ou j’ai dépensé plus d’un milliard de F Cfa. Je ne dois aucun centime à un lutteur parmi tous ceux que j’ai eu à employer. Au contraire, je fais d’énormes sacrifices financiers pour les appuyer. Tout ce que je fais dans le combat Tyson/ Gris, c’est en quelque sorte, rendre à César ce qui appartient à César. La lutte m’a beaucoup apporté. Je me retire de façon naturelle.
Quelles relations entretenez-vous avec les promoteurs ?
J’entretiens de bons rapports avec tous les promoteurs du Sénégal. Sur ce plan, je n’ai rien à me reprocher. Je suis en collaboration avec bon nombre d’entre eux et on communique à chaque fois que le besoin se fait sentir. Ils n’ont jamais constitué un obstacle à mon travail. J’ai toujours eu confiance en ce que je faisais. J’ai organisé beaucoup de combats chocs que voulaient tous les amateurs. Je n’ai plus de challenge par rapport à l’évolution actuelle de la lutte. Je ne vois que des remakes de combats, des revanches etc. Je ne suis pas dans cette perspective.
LES GIGOLOS, DES OBJETS SEXUELS À LA MERCI DE CES FEMMES
FEMMES RESPONSABLE À LA RECHERCHE DE SENSATIONS FORTES
La pratique du gigolo, qui est une forme de prostitution masculine, étale ses tentacules dans la capitale sénégalaise. Sans pour autant heurter ou choquer, cette pratique restait circonscrite dans l'ombre. Mais, la quête des biens matériels fait disparaître les scrupules des pratiquants. Ces derniers, entretenus aux frais d'une femme, en manque d'affection, restent des objets sexuels. Ils sont à l'œuvre, sans gêne pour se remplir les poches. Grand-Place est allé à leur rencontre.
La pratique du gigolo, une activité similaire à la prostitution féminine, a pris ses origines dans les réceptifs touristiques. Certains jeunes, faisant office de guides, effectuaient un travail supplémentaire. C'était un prolongement des activités du jour. Il s'agit, en fait, d'un supplément d'efforts.
Garantir une découverte au septième ciel, à la touriste sexuelle. Oui… qui guide, disent certains, le fait dans tous les sens. Cet engagement, nécessite de la puissance, une certaine jeunesse et des capacités sexuelles redoutables. Il faut de l'énergie, de la présence et d'une assiduité indéfectible pour bien donner satisfaction. Sinon… le risque est grand. Au service des toubabs, ils sont bons à tout pour gagner plus.
C'est plutôt des jeunes bien-bâtis, avec des dreadlocks, à la recherche permanente de la proie. Ils sont courus par des européennes défraîchies à la recherche de sensations fortes. La "touriste du sexe" reste un véritable stratège. Il prend le temps de bien ferrer sa cible. Elle le comble de tout, avant de dérouler le soubassement de ses intentions. Elle lie, en priorité un pacte avec le gigolo pour la satisfaction de sa libido. Une fois, cette étape dépassée, le reste n'est qu'un jeu d'enfants.
Ainsi, les Sénégalais, constatant l'ampleur du phénomène tentent de cerner les contours. Ils pensent qu'il a pris ses sources de la pauvreté galopante et endémique de la société. Tandis que d'autres indexent le manque de repères ou le souci du paraître. Seulement, certains croient à des motivations plus faciles, dominées par une envie folle de croquer la vie à pleine dent.
Ces derniers, choisissent des raccourcis pour devenir gigolo. Et, malheur à eux. Le vice s'installe. Ils commencent à brader leur jeunesse, une ressource chère. Désorientés, désemparés, le terme du contrat pousse le jeune à remplir convenablement les désirs de la femme. Même les moindres.
Du sang neuf, troqué pour de l'argent
Ces femmes avilies, à la vie fade, dérivant d'un manque d'affection et de chaleur sexuelle, cherchent à se donner une nouvelle jeunesse. Elles offrent du "blé", mais récupèrent du "sang neuf".
Ce qui est dramatique, puisque l'accros s'oblige à donner le meilleur de sa personne pour rester dans ce cadre infernal. Une fois, toutes ses forces épuisées, le gigolo est rejeté dans la rue.
Ainsi, il risque le même sort que les recyclés de la prostitution féminine qui passent tout leur temps à regretter un passé révolu. "C'est des jeunes désemparés qui n'ont plus d'espoir de vie qui s'orientent vers cette activité. Ils veulent sortir de la misère. J'étais gigolo avec une femme qui avait l'âge de ma grand-mère. Elle aimait trop le sexe. Cette dernière me donnait tout ce dont j'avais besoin. Mais, c'est regrettable de se souvenir de ces moments. Elle me faisait la pression à tel point que je ne pouvais plus. C'est après que j'ai renoncé", s'est résigné Alex Gueye.
L'ex gigolo, un véritable repenti, malgré son retrait, garde les traces d'un homme épuisé. Sa force d'ancien joueur de football le quitte à jamais. Même si, par moment, il a eu à faire les frais d'une jeunesse mal encadrée. Son aventure reste similaire à celle d'autres jeunes de sa génération, tentés par le gain facile, le bien matériel. Tout simplement, le besoin de satisfaire un paraître qui ne dit pas son nom.
La pratique du gigolo installe ses quartiers à Dakar
Maintenant, la donne a changé. Il ne s'agit plus de touristes sexuels qui épuisent l'énergie de ces jeunes à la fleur de l'âge. Mais, plutôt des Sénégalaises qui partent à la quête de chaleur humaine.
Cette catégorie, composée de femmes d'affaires, de chefs d'entreprises ou de grandes dames du Showbiz, du milieu politique et des veuves. En résumé, elles sont toutes des responsables dans différents secteurs d'activités. Eprouvant le désir sexuel, elles n'hésitent pas à attendre la tombée de la nuit pour se rendre dans certains endroits discrets, très fréquentés par ces jeunes "donneurs de sang neuf" pour se ravitailler.
Très discrètes et vivant dans des maisons bien construites. Souvent, véhiculées, elles vivent le luxe apparent. "Personnellement, c'est la curiosité d'esprit qui m'a fait découvrir cet univers. Au début, je partais en boîte pour m'épanouir. Un jour, un fait a attiré mon attention. Dans cette boîte, j'avais aperçu un groupe de jeunes, des costauds s'isoler dans un coin. Je m'approchais d'eux.
Mais, au fil de la nuit, je constate qu'ils quittent l'endroit petit à petit. Et, je ne comprenais pas. Etant le seul sur leur espace, une grande dame s'est approchée de moi. Elle m'a tout de suite dit: mais, tu es petit deh... Et puis, est-ce que tu sais faire ce que je veux ? Ma réponse à sa demande a été nette. Sa proposition tombait à pique", explique le jeune Alassane.
Ce disqualifié du système scolaire sénégalais, puisqu'étant exclu de l'école en classe de troisième, finit par utiliser son charme. Il troque sa jeunesse pour satisfaire ses besoins primaires. Suivant son récit, Alassane déroule la suite de sa rencontre avec cette charmante vieille femme. "Cette dame m'a dis comme tu es le seul ici, on y va à la maison. Elle m'a embarqué dans une belle bagnole. Une fois chez elle, celle-ci, m'a demande d'enlever mes chaussures pour ne pas faire de bruits.
Puisque, ces grands enfants sont dans leurs chambres. Nous avons fais comme des voleurs. Tranquillement, on est dans sa chambre. Alors, les choses sérieuses commencent. J'ai bien assuré la première partie. Et depuis, elle refuse de se séparer de moi", raconte ce gringalet, qui soutient avoir tourné la page à cette vie facile, déshonorante.
Alassane reconnaît avoir été bénéficiaire des largesses de cette femme qui n'hésitait pas à venir jusque dans la maison de sa propre mère. Elle prétextait une envie de le voir juste. Finalement, ma mère commençait à douter, dira-t-il, des motivations de cette femme qui multipliait ses visites. L'ampleur du phénomène dépasse les limites. La morale et la religion le désapprouvent. Il y'a besoin de repenser cette société, frappée par une crise, faisant disparaître les repères.
Certes, il y'a la crise économique. Mais, elle ne doit pas être un prétexte pour briser les tabous. Alors, ils urgent de procéder à une introspection pour préserver un équilibre sociétal.
ARAME NDIAYE, CADRE SUPÉRIEURE DANS UNE BANQUE : "ON NE PEUT PAS S'EMPÊCHER DE GOUTER AUX DÉLICES DES FRUITS DE L'INTERDIT"
L'histoire des femmes qui s'offrent les services de ces jeunes, à la fleur de l'âge est parfois pathétique ou spécifique. Chacune d'entre elles, a ses propres motivations. Mais, la constante reste identique. Elles souffrent toutes, le plus souvent d'un manque d'affection et de chaleur sexuelle. Un vide qu'elles cherchent à combler pour bénéficier d'une nouvelle jeunesse ou rattraper le temps perdu.
Quel que soit le prix, ces bonnes dames sont prêtes à casquer fort pour ce luxe, le temps d'une nuit, quand le besoin se manifeste. "Je ne me torture pas. A cha que fois que je sens le besoin, je n'hésite pas à faire comme le "njougoup", un oiseau de nuit pour satisfaire mes envies sexuelles. Je me fais bien belle.
Comme tu me vois, macha allah, il est difficile de me rejeter. Dès que, je me présente sur les lieux de pêche, je ne perds pas de temps, je me sers d'un prince charmant à mes goûts. Il y'en a qui sont vraiment formidables. Ils savent s'y prendre", s'explose cette cadre supérieure dans une banque de la place.
La charmante dame se dit n'être pas dans le besoin de se faire envahir par un homme encombrant. Certains hommes, déplore-t-elle, se marient avec des femmes pour les étouffer la vie. Elle ne veut point vivre cette torture ou brimade phycologique.
"Il est parfois très difficile pour nous cadres de trouver un mari. Nous ne pouvons pas implorer les hommes à nous prendre. Et, nous avons nos exigences. Le fait de rester chaste, jusqu'à trouver un homme de notre préférence, peut être parfois difficile. Vraiment, on ne peut pas s'empêcher de goûter aux délices des fruits de l'interdit.
On a besoin de nous pimenter la vie", plaide notre interlocutrice, bien galbée avec un sourire assassin. Cette belle créature, qui ne passe pas inaperçue, regrette le caractère fugitif des hommes. "Ils refusent de croiser du regard les femmes matures avec une situation professionnelle acceptable", regrette-t-elle.
JASMINE, VEUVE ET MÈRE DE DEUX ENFANTS ADULTES : "IL N'EST PAS FACILE DE REVIVRE UN AMOUR PARFAIT À LA MAISON"
Les veuves vivent le calvaire de la solitude nocturne. Elles souffrent de contraintes de se remarier. Déjà, avec des enfants adultes qui, souvent, refusent d'accepter la suppléance de leur défunt père sur le lit conjugal, elle préfère souvent faire des échappées nocturnes pour satisfaire une libido débordante.
"Mes enfants m'étouffent. Mais, j'attends qu'il fasse nuit pour m'extraire de la maison. Une façon de contourner leur regard afin de remettre les pendules à l'heure. Vraiment, nous en avons besoin. On peut beau vouloir, mais, parfois, c'est difficile. Je ne me gêne pas, j'ai pris goût à la compagnie de ces jeunes. Ils sont des experts du sexe. L'extase est vraiment garantie avec eux", se plaît à dire cette veuve d'un haut fonctionnaire de l'administration sénégalaise, Jasmine.
Cette mère de famille, bloquée dans une routine de vie insipide, écartelée entre le besoin de satisfaire sa libido et éviter de causer du tort à ses enfants, choisit de payer la compagnie de ces gosses. "Un jour, j'ai failli mourir. Un jeune, dont je sous-estimais ses capacités, m'a fait sexuellement souffrir. Celui-là, je ne sais pas ce qu'il a entre les jambes. Mais…", se demande-t-elle.
Mais, il semble évident que les vertus anciennes ne sont plus de mises. Certainement, l'individualisation de la société en est pour quelque chose. Alors, il serait plus judicieux de chercher la faille dans l'optique de redonner une bonne moralité à la génération actuelle qui prend le plaisir de bafouer les principes de vie.
PAR JEAN MEÏSSA DIOP
TRÈS CASANIÈRE, LA PRESSE SÉNÉGALAISE !
L'actualité internationale a-t-elle un intérêt pour la presse sénégalaise ? Rares sont les journaux sénégalais cités à la revue de presse des radios étrangères
L'information intéressante n'est pas forcément catastrophiste. C'est cette vérité que le président de la République, lors d'une rencontre avec trois groupes de presse, en marge d'une tournée économique à Kaffrine, a voulu rappeler à la presse, le 16 avril dernier.
Une escarmouche qui survient en Casamance par ces temps d'accalmie dans le conflit et des négociations ultra-secrètes à l'étranger, n'est pas synonyme de retour aux hostilités armées. "Je vous demande, à vous la presse, d'être très responsables et lucides dans le traitement de ces questions. Vous ne verrez jamais des images de décapitation sur Cnn ou France 24", a dit le président Sall.
Ça sonne comme un appel à cette sorte de consensus patriotique auquel s'est astreinte la presse américaine qui refuse désormais de montrer du sang ou des morts américains. C'est cela qui est, sans doute, à l'origine du "journalisme embarqué" (les embedded) sur les théâtres d'opérations militaires ; des reporters convoyés par des militaires qui ne leur montrent que ce qu'ils "doivent" voir. "Ku la abbal gët…" (On ne verra que ce que voudra qui vous prête des yeux), selon le dicton wolof.
C'est cela, aussi, un des viatiques de la guerre du Vietnam (1955-1975) que les spécialistes accusent la presse d'avoir, en parti, contribué à faire perdre à leur pays ; une débâcle qui fut d'abord politique avant d'être militaire. Il faut certes parler de la Casamance, mais non monter en épingle toute situation réelle qui y prévaudrait. Un traitement avec recours à des "spécialistes" du genre "dakarologues en sénégalologie" qu'aiment railler les géniaux parodistes de "Dialgaty Xibaar" de Rfm.
Certaines rodomontades (du reste, sujettes à caution) de certaines figures indépendantistes du Mfdc, bien au chaud à leur exil doré par rapport aux conditions spartiates du maquis irrédentiste, ne méritent pas de figurer en une de journaux écrits ou parlés. Quand l'information est avérée certes ; en revanche, son traitement et sa diffusion sont un choix responsable ; cette responsabilité dont doit toujours s'éclairer la profession de journaliste.
Ce n'est pas être réactionnaire que d'approuver l'appel des journalistes sénégalais à la précaution face à des déclarations vantant la force militaire de la rébellion en Casamance. La sécurité nationale comprend aussi celle des journalistes eux-mêmes. C'est aussi simple que cela.
"Le journalisme est devenu, dans ce pays, le bassin versant de tous ceux qui ont échoué dans la vie. Tous ceux qui ratent leur vie se reconvertissent dans le journalisme ; ce qui explique en partie la médiocrité des productions des médias sénégalais." C'est déroulant ma page Facebook le 15 avril dernier que je suis tombé sur ce constat d'un journaliste respectable, Ibrahima Sarr, directeur du Centre d'études des sciences et techniques de l'information (Cesti, institut de journalisme de l'université Cheikh Anta Diop de Dakar).
La réflexion est si véridique qu'on n'a même pas besoin d'y rajouter quoique ce soit. C'est à l'aune des profils des stars, mais aussi des soutiers qu'on mesure la véracité des propos de Sarr. Il y a tout dans cette presse. Et les dérives les plus honteuses sont, en général, le fait triste de ces "Till l'Espiègle" reconvertis en journalisme après avoir tout essayé et tout échoué. C'est là une tare que le journalisme devra porter, porte comme étant sa propre malédiction.
Certes, le projet de nouveau code ouvrirait un portique de sécurité plus strict à l'entrée, mais mettrait plus de rigueur et d'ordre à l'entrée d'une profession desservie par un excès d'ouverture. Ce n'est pas un défaut que d'être ouvert, mais le mal c'est de s'être ouvert avec démagogie et calcul mesquin : tel est reconverti en journaliste parce qu'il a un bagout qui fait de l'audience. Et au bout de l'opération, ce coopté devient une créature de Frankenstein ; laquelle, échappant à son créateur, sème mort et désolation au point de discréditer la science, de s'interroger sur la finalité de la science elle-même. La fin ne saurait justifier les moyens.
Rien ne gêne quand un médecin à l'expertise avéré et à la pertinence indiscutable se reconvertisse au journalisme spécialisé, mais ce n'est pas de tels exemples qui ont motivé la réflexion de Sarr ; ce dernier est plutôt dégoûté par les pratiques de ces individus sans aucun bagage qu'on a commis l'erreur de faire des journalistes et qui, une fois ayant accédé à cette profession si enviée, ne sont pas du tout soucieux de l'exercer de manière honnête.
Cependant, ne jetons pas la pierre à eux seulement ; des journalistes formés à la bonne école, à l'école respectable sont devenus des "mangeurs d'herbe", pour user d'une métaphore prisée par ceux qui connaissent bien ce type de régime alimentaire insolite pour un journaliste.
L'actualité internationale a-t-elle un intérêt pour la presse sénégalaise ? Rares sont les journaux sénégalais cités à la revue de presse des radios étrangères comme Rfi : les journaux et sites qui tiennent le haut du pavé, ce sont les titres de Guinée (Guinée Conakry Infos) et burkinabès (Bendre, l'Observateur Paalga).
Momar Seyni fut un orfèvre du desk "International" du quotidien Le Soleil ; dont on n'oublie pas du tout sa vigoureuse passe d'armes avec l'ambassadeur des États-Unis d'alors, Charles Bray, après son commentaire percutant sur le minage des ports nicaraguayens par les États-Unis pour étouffer le régime sandiniste. Dans les rédactions, il y a des aptitudes pour traiter l'information internationale, la commenter, l'analyser… Le public (lectorat, téléspectateurs et auditeurs) a droit à des commentaires et analyses qui lui fassent mieux comprendre les enjeux de telle actualité internationale.
* Cette chronique sera publiée toutes les semaines
LE MINISTRE BALANCE LES SYNDICATS
Le chef du département de l'Éducation nationale, Serigne Mbaye Thiam, estime que les enseignants ont des agendas cachés
A l'entendre parler, on a l'impression que les enseignants n'ont jamais eu un seul argument valable pour bouder les classes. D'ailleurs, le ministre de l'Education nationale le dit en des termes très clairs : "Il n'y avait d'abord aucune raison d'entamer cette grève." Dans cet entretien accordé hier à EnQuête dans les locaux de son ministère, Serigne Mbaye Thiam n'hésite pas à invoquer le manque de formation pédagogique et syndicale de certains enseignants pour constater les grèves multiples. Sur cette même lancée, le ministre qui exclut toute possibilité d'année blanche, accusent entre les lignes des syndicalistes de travailler contre le régime de Macky Sall. De ce fait, à côté du dialogue, la solution semble être pour lui la loi du talion : une absence pour raison de grève égale à un salaire coupé.
Après plusieurs séances de négociations, le gouvernement et certains syndicats d'enseignant dont le Grand cadre et le Cusems n'ont pas pu trouver un accord. Est-ce que vous vous attendiez à une telle issue ?
Nous ne pouvions qu'être optimistes compte tenu des efforts fournis par le Gouvernement, de la qualité des médiateurs et des engagements que ces derniers ont pris quant au suivi de la mise en œuvre des accords. Quand, à deux reprises, son Excellence le Président Macky Sall lance un appel pour la fin de la grève, quand le collectif des médiateurs constitué par des députés, des membres du Conseil économique, social et environnemental et du Comité du dialogue social-secteur Education et Formation, le Haut Conseil du dialogue social et d'autres bonnes volontés se mobilisent pendant plus d'un mois pour trouver une issue heureuse à cette crise, la meilleure attitude est d'arrêter, sinon de suspendre tout mouvement de débrayage ou de grève.
Comment avez-vous apprécié la position de chacune des trois entités syndicales ? l'USEQ d'abord, puis le CUSEMS et enfin le Grand cadre ?
Je ne peux qu'apprécier positivement la décision prise par l'USEQ de suspendre la lutte et d'appeler à la reprise des enseignements, et me désoler que, pour d'autres, le choix soit de continuer la grève. Chacun doit prendre la pleine mesure des actes qu'il pose face à l'avenir des élèves.
Vous avez dit qu'à l'heure actuelle, il n'y a aucune raison de poursuivre la grève. Pourquoi une telle déclaration ?
Mon avis est qu'il n'y avait d'abord aucune raison d'entamer cette grève dans la mesure où le dialogue n'avait jamais été rompu entre les syndicats et le gouvernement et que le protocole d'accord du 17 février 2014 faisait l'objet d'un suivi régulier. En ce qui concerne maintenant la poursuite de la grève, elle ne se justifie pas non plus. Comme je l'ai déjà dit tantôt, il est constaté des avancées notoires sur l'ensemble des questions, même pour la validation des années de volontariat, de vacation et de contractualisation, la loi 2015-08 du 13 avril complétant 2015 a été votée et promulguée, la commission chargée de proposer des solutions viables sur la problématique de la formation diplômante des titulaires de diplômes spéciaux rendra ses conclusions le 15 mai prochain. Tous les dossiers en souffrance au niveau de la Fonction publique ont été traités et des actes dûment signés sont disponibles dans le site du Ministère en charge de la Fonction publique. Il s'y ajoute que le ministère des Finances s'est engagé à payer les rappels d'intégration entre le 29 mai et le 31 juillet, etc. Donc la poursuite de la grève ne se justifie pas.
Pensez-vous donc que les enseignants sont des grévistes, parce qu'ils n'ont pas une bonne formation ou une claire conscience de leur mission ?
Quand je parle de la qualité de la formation des enseignants, je fais référence d'abord à la dimension pédagogique et aux aptitudes à transmettre les connaissances pour une certaine catégorie d'enseignants, compte tenu de la manière dont ils ont accédé à l'enseignement, sans concours de recrutement et sans formation initiale. Je pense ensuite à la déontologie professionnelle qui fait partie intégrante de la formation initiale de l'enseignant. Je pense enfin à la formation syndicale qui se situe certes à un autre niveau, mais qui est aussi d'une importance capitale dans la gestion des relations professionnelles.
Evoquant des raisons politiques, vous avez dit qu'il y a certains responsables syndicaux qui ont d'autres connections. Accusez-vous les syndicalistes d'être le bras armé de l'opposition ?
La majeure partie de responsables syndicaux et des enseignants ne sont mus que par des considérations professionnelles mais nul n'est dupe ou naïf pour ne pas savoir qu'il y en a d'autres qui ont des connections et qui sont dans des manœuvres pour des agendas autres que syndicaux, soit parce qu'ils travaillent contre le régime du Président Macky Sall, soit parce qu'ils en veulent au ministre Serigne Mbaye Thiam.
Donc, selon vous, il y a des syndicalistes qui sont mus par d'autres intérêts ?
Je n'accuse nommément personne, mais ceux-là et leurs taupes sauront se reconnaître. Il faut être irresponsable pour mettre en péril le système éducatif de notre pays au profit d'agendas et de considérations peu avouables. Mais je pense que la majeure partie des enseignants prendront leurs responsabilités. Il arrive des moments où on ne doit pas se cacher derrière le mouvement collectif pour déserter sa responsabilité individuelle.
Vous appelez les enseignants à titre individuel, au-delà des organisations syndicales, à prendre leurs responsabilités. N'est ce pas une façon pour vous de leur demander de désobéir au mot d'ordre de leur syndicat.
En tant que ministre en charge du secteur, j'ai le pouvoir et le devoir de m'adresser à l'ensemble des enseignants et de leur rappeler la responsabilité qui est la leur face à l'avenir des enfants du Sénégal même si je n'ai pas à interférer dans leurs rapports avec les syndicats.
Etes-vous pour le non-paiement des jours de grève ?
Mon point de vue personnel n'est pas important, c'est la loi et la jurisprudence qui dictent que le salaire doit correspondre à un service effectué et il n'est payé qu'après service fait. Dans un État de droit, la loi s'applique à tout le monde. Je considère que c'est un honneur pour un travailleur, convaincu de la justesse de la cause pour laquelle il se bat et de son engagement militant, de ne pas être rémunéré suite à un arrêt de travail pour la défense de cette cause. L'engagement au service d'une cause commence par la soumission à la loi et le respect de la réglementation et de ses devoirs pour pouvoir être en légitimité de réclamer ses droits. La question du non-paiement des jours de grève, jours non travaillés, ne se pose même pas pour les travailleurs du secteur privé.
A votre avis que faut-il faire pour sauver l'année ?
Compte tenu des avancées significatives et substantielles notées en faveur des enseignants dans la prise en compte de leurs préoccupations et considérant que le Gouvernement a indiqué qu'il ne peut pas faire plus, ici et maintenant, il revient à chaque enseignant de convoquer l'intérêt général et le contrat moral qui le lie à ses élèves pour terminer honorablement l'année scolaire. Mais il importe pour notre pays de sortir de la spirale d'année scolaire à sauver.
Si la grève venait à être suspendue, quelles sont les mesures correctives que vous projetez de prendre pour faire face au retard accusé de deux mois?
Avant même la suspension de la grève, j'ai donné des instructions à tous les inspecteurs d'académie pour une collecte de toutes les informations, établissement scolaire par établissement scolaire, relatives aux pertes de quantum horaire et d'en faire la synthèse et l'exploitation. Je les ai convoqués pour une réunion le jeudi 23 avril en vue de procéder à une évaluation précise des retards accusés et de décider, le cas échéant, des mesures correctives. De toutes les façons, le risque d'une année blanche ne se pose pas.
Sur quoi vous vous fondez pour soutenir une telle certitude alors que beaucoup de parents d'élèves craignent déjà le pire pour cette année scolaire ?
Il ne faut pas perdre de vue quand même qu'il n'y a pas eu deux mois d'interruption continue des enseignements ; c'est une grève perlée et qui n'a pas été suivie à 100%. Par conséquent, il n'y a pas de risque d'année blanche.
A combien s'élève l'évaluation financière des 342 recommandations des Assises de l'Education et de la Formation ?
Les résultats de l'évaluation financière ont été envoyés au Premier ministre pour une validation et un premier arbitrage. A la suite de quoi, le président de la République convoquera un Conseil présidentiel. Vous comprendrez donc que je ne puisse pas vous dévoiler à ce stade le montant de l'évaluation financière de la mise en œuvre des recommandations des Assises. Mais c'est un programme ambitieux pour le développement de l'Education et de la Formation.
Les incidences financières des années de validation s'élèvent à 40 milliards. Combien le gouvernement est-il prêt à engager pour la première année ?
Selon le Ministère des Finances, le montant des rappels de salaires est évalué à 26 milliards à peu près. Pour ce qui concerne le reste (le paiement), conformément aux termes du protocole d'accord du 17 février 2014 signé entre le Gouvernement et les syndicats, il est mis en place un comité ad-hoc en charge d'étudier le niveau, les conditions et les modalités de prise en charge de cette revendication pour la rendre soutenable par les finances publiques. Il ne s'agit donc pas de savoir uniquement combien il faut engager pour la première année, mais d'étudier les trois paramètres de l'accord signé, à savoir le niveau, les conditions et les modalités de soutenabilité.
Qu'est-ce que le gouvernement a fait, du 17 février 2014 au 17 février 2015. Les syndicalistes vous accusent d'avoir fait beaucoup de dilatoire.
Sur les 32 points de revendication contenus dans le protocole d'accord du 17 février, 24 sont réglés effectivement, si les syndicats font référence aux points contenus dans la plate-forme minimale, 6 points sur 11 sont effectivement pris en charge ; tous les autres points dont l'application obéit à un processus et demande du temps, sont en cours de mise en œuvre ou presque finalisés pour la majeure partie. Les réunions du comité de suivi de septembre 2014, décembre 2014 et février 2015, auxquelles les organisations syndicales étaient représentées, ont permis de constater la transparence avec laquelle le Gouvernement communique le niveau de mise en œuvre de tous les points du protocole d'accord.
Concrètement qu'est-ce que le ministère de l'Education a fait durant cette période ?
Les revendications des syndicats ne relèvent pas toutes du ministère de l'Education nationale, nous avons donc fait la même chose que le Gouvernement de façon générale : œuvrer pour le respect du protocole et à sa mise en œuvre.
Au lendemain des Assises de l'éducation, on s'attendait à un climat apaisé dans le secteur de l'éducation. Mais on a plutôt eu droit à des grèves de toutes parts. N'y a-t-il pas là une raison de désespérer ?
Il est vrai que la situation est inquiétante mais il faut s'armer de détermination et de la force de la pensée positive pour ne pas abdiquer devant les difficultés. Mais tous les acteurs et partenaires du système éducatif doivent se remettre en cause, sortir des acquis et des certitudes pour opérer les mutations, voire les ruptures qui peuvent être douloureuses, mais essentielles et incontournables. C'est avec toutes les composantes de la société sénégalaise que les concertations ont été tenues sur l'étendue du territoire national, il est de notre devoir à nous tous, surtout des principaux acteurs intervenant directement dans l'Education, de redresser le système éducatif. Le chef de l'État et son gouvernement s'y sont engagés.
L'opération "jangando" (apprendre ensemble) a montré qu'il y a des lacunes chez les jeunes de 6 à 14 ans. Comment est-ce qu'on peut renverser la tendance avec tant de perturbations ?
Il est vrai qu'à une certaine cadence, les perturbations influent négativement sur le niveau des élèves parce qu'elles entament le quantum horaire, mais il y a aussi d'autres déterminants relativement à la lutte contre ces lacunes, raison pour laquelle le Programme d'Amélioration de la Qualité de l'Equité et de la Transparence (PAQUET) met le focus sur la qualité en proposant des stratégies opérationnelles de renforcement des capacités des enseignants et des enfants, en lecture et mathématiques, et en les dotant de manuels scolaires, entre autres.
Dans le cadre du projet phare "zones touristiques intégrées", un contrat de performance a été signé hier, entre le ministre du Tourisme et des Transports aériens et les autres parties prenantes, pour la réalisation de la station de Pointe-Sarène. A cet effet, 9 000 emplois directs sont attendus.
La réalisation de la station de Pointe-Sarène, inscrit dans le projet phare "zones touristiques intégrées" du Plan Sénégal Emergent (PSE), va booster l'offre touristique. Un contrat de performance a été signé hier, entre le ministre en charge du Tourisme et des Transports aériens Abdoulaye Diouf Sarr et les différents acteurs.
Pour un investissement global de 11 milliards F CFA de l'État et 130 milliards F CFA venant du privé, 9 000 emplois directs sont attendus. Le directeur des études et de la planification, El Hadji Malick Mbaye, a affirmé que cette station de nouvelle génération, va répondre à la demande du marché mondial des voyages. Il s'agira, dit-il, d'améliorer les conditions de vie des populations, en termes de revenus d'emplois et d'infrastructures. "Dans le projet Pointe-Sarène, pour 1 600 chambres, des emplois directs attendus", a-t-il fait noter..
Avec cet accord entre les différents acteurs que sont l'AGEROUTE, la LONASE, la SONES, entre autres, le respect des engagements est mis en avant. Selon le ministre Abdoulaye Diouf Sarr, la matérialisation de ce projet a une triple signification. D'abord, le début d'un processus qui va permettre d'avoir en fin 2016 une nouvelle station touristique au Sénégal.
"Pendant très longtemps, le tourisme sénégalais a beaucoup surfé sur Saly Portugal et le Cap Skiring. L'État du Sénégal s'engage à mettre à niveau cette station pour permettre à notre pays d'avoir une nouvelle offre touristique", a-t-il déclaré. Et le ministre de préciser : "Ce contrat que nous venons de signer va conduire en fin 2016 à avoir un nouveau plateau qui va donner naissance à cinq complexes touristiques."
Ensuite, il y a la responsabilité en termes d'obligations de résultats. Pour le ministre, il faut quitter "le terrain de la facile obligation de moyens pour entrer sur le terrain de la responsabilité en termes de résultats. Nous devons livrer à bonne date et livrer un ouvrage de qualité et c'est toute la problématique de l'axe 3 du PSE ; une nouvelle approche dans la gouvernance en terme d'efficacité". Enfin, le dernier paramètre indiqué par le ministre est la transversalité du secteur.
"5 milliards de F CFA de crédit hôtelier en phase finale"
Par ailleurs, la relance des deux anciennes stations, dont Saly Portugal et cap Skiring, est envisagée. Selon toujours le ministre Abdoulaye Diouf Sarr, un crédit hôtelier de 5 milliards de FCFA est déjà en phase finale de mise en place, pour permettre la mise à niveau de ces deux stations. "La zone PointeSarène sera ouverte pour diversifier l'offre, mais il ne sera jamais question d'abandonner les zones comme le Cap-Skiring et Saly Portugal". L'installation d'un comité de pilotage est prévue en fin avril. Ainsi, des mécanismes de contrôle vont accompagner le projet.
Les enseignants membres du l'Union syndicale pour une éducation de qualité (USEQ) qui regroupe le SNEEL/CNTS, le SUDES, le SYPROS et l'UDEN ont décidé de reprendre la craie pour sauver l'année scolaire, après leur dernière rencontre avec les autorités. Ils avertissent que la hache de guerre sera déterrée si le gouvernement ne respecte pas le protocole d'accords.
Tout n'est pas compromis pour cette année scolaire. L'Union syndicale pour une éducation de qualité (USEQ), qui regroupe le SNEEL/CNTS, le SUDES, le SYPROS et l'UDEN, a décidé retourner en classe, après des semaines de grèves. Cette décision survient après deux rencontres, les 11 et 17 avril, entre le gouvernement du Sénégal et les syndicats de l'enseignement, sous la houlette de médiateurs issus de l'Assemblée nationale, du Conseil économique social et environnemental, du comité du dialogue social dans le secteur de l'éducation, entre autres.
En conférence de presse hier, l'USEQ a annoncé avoir discuté avec sa base et décidé de reprendre le chemin des classes, en attendant la signature des accords au courant de cette semaine. La bonne nouvelle a été livrée par Amadou Diaouné, le coordinateur de l'USEQ. Il a expliqué qu'elle a été motivée par les résultats obtenus à la suite des deux rencontres avec le ministère de la Fonction publique de la Rationalisation des effectifs et du Renouveau du service public.
Ces acquis, a-t-il expliqué, sont traduits en termes d'engagement précis du gouvernement, dans les modalités et dans le temps, quant à l'application de l'ensemble des points du protocole d'accords. Ainsi, il a cité la validation des années de contractualisation, les lenteurs administratives, le paiement de tous les types de rappels, la formation diplômante des instituteurs adjoints et des professeurs titulaires de diplômes spéciaux, entre autres…
Amadou Diaouné a ajouté prendre acte de la ferme volonté du collectif des médiateurs de se porter garants de l'application rigoureuse des engagements souscrits. D'autant qu'ils prennent la pleine mesure des périls qui pèsent sur l'école publique et sur le droit fondamental à l'éducation de millions de jeunes Sénégalais.
Après avoir dénoncé et déploré la négligence coupable du gouvernement dans le traitement des protocoles d'accords passés, et la division au sein du mouvement syndical, les membres de l'USEQ ont encouragé le collectif des médiateurs dans leur nouvelle mission de garants des accords signés.
"Si jamais les autorités ne respectent pas leurs engagements, …"
Toutefois, l'USEQ n'exclut pas de reprendre les grèves si le gouvernement ne respecte pas les engagements liés aux accords qui ont été signés.
"En tant que cadre qui lutte pour la qualité de l'éducation, nous n'avons pas le droit d'accélérer la privatisation de l'école sénégalaise. Le PV de la rencontre a été envoyé à tous les enseignants. Et en matière syndicale, il faut savoir raison garder. C'est pour cela que nous regrettons la négociation dans la division. Ce qui s'est passé montre que les problèmes peuvent être réglés à temps. Et nous aurions pu éviter tout ce temps de grève. C'est juste une question de volonté politique", a déploré Marième Sakho Dansokho, en marge de la rencontre.
La secrétaire générale du Syndicat des professeurs du Sénégal (SYPROS) d'ajouter :
"Nous appelons les autorités à respecter leurs engagements, à travers les accords qu'elles signent, à diligenter la mise en œuvre des recommandations issues des assises de l'éducation. D'ailleurs, elles nous ont dit qu'elles ne pourront pas signer des accords qu'elles ne pourront pas mettre en œuvre. Une fois les accords signés, qu'elles les mettent en œuvre. Qu'elles nous épargnent les crises dans le système. Si jamais les autorités ne respectent pas leurs engagements, l'opinion jugera et nous espérons que le gouvernement jouera sa partition. Et s'il ne le fait pas, ce sera vraiment irresponsable et malheureusement, on serait obligé de déterrer la hache de guerre."
PAR MAME TALLA DIAW
TRANSHUMANCE, MODE D'EMPLOI
Le jeu politique sénégalais, à force de reniements et de renoncements, de coups tordus et d'attaques en dessous de la ceinture est devenu inextricable. Cela dénature l'appréciation que l'on se fait de l'homme public
Transhumer ! C'est le mot en vogue au sein de la classe politique sénégalaise. Grosso modo, il s'agit de quitter un parti politique perdant aux élections vers un autre, en règle générale le vainqueur du scrutin. C'est un mot chargé, car il renvoie au ventre. Les animaux ne vont que là où ils espèrent trouver un pâturage ; le transhumant politique lui aussi va se jeter dans les bras du vainqueur, avec des justifications "prêtes-à-penser".
Retombées les clameurs d'indignation qui ont accompagné le clin d'œil du président Macky Sall au Pds, lors de sa "conférence de presse" à Kaffrine, la semaine dernière, il faut bien résoudre l'équation à plusieurs inconnues. L'image du transhumant est écornée ; il est jeté en pâture aux journalistes et la seule question que l'on se pose à son propos est le montant de la somme qui l'a fait changer de camp.
Qu'est-ce qui pousse un homme ou une femme politique à tourner le dos au chemin de l'honneur ? A oublier ses convictions quelle que soit la météo électorale ? A se renier ? Il y a d'abord les héritages. Héritière des pères fondateurs, la classe politique sénégalaise a traversé les siècles, sans jamais se débarrasser de cette culture de rente qu'offrent les positions élevées au sommet de l'État et de ses démembrements.
Dans le schéma classique de la transhumance, c'est la puissance publique qui ouvre son parapluie pour porter secours à une victime d'ondées (une déroute électorale), mais il peut arriver que ce soit un responsable en disgrâce qui cherche à se refaire une santé, forçant les portes, quelle que soit l'humiliation subie. Il en a toujours été ainsi.
Le jeu politique sénégalais, à force de reniements et de renoncements, de coups tordus et d'attaques en dessous de la ceinture est devenu inextricable. C'est bien là une triste réalité. Cela dénature l'appréciation que l'on se fait de l'homme public ; la transhumance casse les mythes autour d'une personne ; et ça donne du grain à moudre aux adversaires.
Mais cette situation ne date pas d'aujourd'hui et transhumer ne signifie pas toujours capituler. Il y a également les fusions/acquisitions de partis. Ce fut le cas dans les années 50 quand le président Senghor convainc Me Lamine Guèye de fusionner avec lui pour donner naissance au Ps (quelques années plus tard) qui deviendra fort grâce à la fusion avec le Pra/Sénégal mené par le Pr Ahmadou Makhtar MBow. Peut-on les qualifier de transhumants" ?
L'appréciation que l'on se fait de la transhumance dépend de plusieurs facteurs dont la réputation au sein de l'opinion de celui qui se l'applique. Il n'y a pas de politique des mœurs en démocratie. Seule compte l'intime conviction de l'électeur isolé devant l'urne. Très souvent, surtout en milieu rural, l'homme politique est poussé, jusqu'à la torsion du bras par ses propres militants, vers les vainqueurs. Et que penser de certains de nos chefs religieux ?
Beaucoup parmi eux ont fait le grand saut. Le rapport que nous avons au pouvoir intègre peu la défaite. Or, en démocratie, il faut bien un pouvoir et une opposition ! Le président de la République est dans son rôle quand il cherche à consolider sa majorité. Tout comme l'est le chef de l'opposition quand il raille le nouveau pouvoir en place. Et pour finir, le chemin inverse constitue-t-il une transhumance ?
Le Parti socialiste, en 40 ans de pouvoir, a systématiquement déstabilisé le Parti démocratique sénégalais. Me Wade a beaucoup souffert de ce harcèlement, perdant à cinq reprises son numéro 2 après des assauts socialistes ou des contradictions internes (Fara Ndiaye, Serigne Diop, Ousmane Ngom, Idrissa Seck et Macky Sall).
Mais en 2000, le président nouvellement élu découvrira des vertus à la transhumance. Arrivera ainsi la plus grande vague de départs vers le Pds. Aujourd'hui, c'est ce même Pds qui tire la sonnette d'alarme, après des "retours en zone". S'il y a des fritures sur la ligne Ps/Apr, c'est parce que les premiers ont compris que la massification du second ne pouvait qu'être en leur défaveur. L'affiliation à un parti politique est un acte éminemment privé.