Après le Parti socialiste (Ps), des partis alliés du président de la République dont la Ligue démocratique (Ld), le Parti de l'indépendance et du travail (Pit) et Yoonu askan wi ( Yaw) ont marqué hier toute leur désapprobation quant au phénomène de la transhumance que semble cautionner le chef de l'État Macky Sall.
La coalition de la mouvance présidentielle n'est pas sur la même longueur d'onde que le président de la République Macky Sall, en ce qui concerne la question de la transhumance politique.
Dans une sortie récente réalisée au cours de sa tournée politique dans le Sine Saloum, le président de la République a fait l'apologie de la transhumance politique dont il dit que c'est de la mobilité professionnelle, pour justifier la vague de transhumants qui ruent vers son parti depuis quelques semaines. Une attitude du chef de l'État qui a irrité certains de ses alliés dont les socialistes qui ont d'ailleurs été les premiers à monter au créneau pour fustiger et se désolidariser d'une telle démarche.
Selon Ousmane Tanor Dieng, secrétaire général Ps et ses camarades, "on ne peut pas comparer la transhumance politique à une mobilité professionnelle comme a semblé le faire le président de la République, Macky Sall".
Outre le Parti socialiste, d'autres alliés du président de la République ont également marqué leur désapprobation quant à ce phénomène. Parmi eux, ses alliés de Yoonu askan wi. Selon le porte-parole dudit parti joint hier par EnQuête, "la transhumance est un phénomène qui a toujours été condamné que ce soit sous Abdou Diouf, sous Abdoulaye Wade ou encore sous la deuxième alternance".
D'ailleurs, souligne Madièye Mbodj, "c'est pour lutter contre un tel phénomène qu'une loi a été adoptée à l'Assemblée nationale pour empêcher les députés de changer de parti". Du coup, au niveau de l'hémicycle, "tout député qui change de parti perd subitement son mandat". C'est dire, selon Madièye Mbodj, que "même le législateur sénégalais essaye de freiner la transhumance politique".
C'est pourquoi, dit-il, "on ne peut pas accepter que quelqu'un puisse changer de camp pour des intérêts personnels ou, parce qu'il a des choses à se reprocher, il change de camp pour avoir la couverture du pouvoir et être dans un système d'impunité". Mais le pire, selon lui, c'est quand le président de la République cautionne la transhumance politique.
"Nous ne pouvons pas accepter ni de Macky Sall ni d'un autre parti ou d'un autre dirigeant, qu'on puisse favoriser la transhumance, parce que cela va à l'encontre de l'éthique et de la morale politique, à l'encontre des conclusions des Assises nationales qui mettent au devant la question des valeurs pour qu'on puisse opérer les ruptures nécessaires", soutient-il.
"La transhumance, un phénomène abject et immoral"
Au niveau de la Ligue démocratique (Ld), l'on adopte la même position. "Nous avons dans notre parti une position de principe sur la transhumance et cette position consiste à affirmer sans ambages que pour nous, c'est un phénomène abject et immoral que nous n'avons pas le droit d'encourager", confie d'emblée Moussa Sarr.
Selon le porte-parole de la Ld, "la transhumance dans le champ politique doit être combattue par tous les acteurs". Parce que, dit-il, "il est inconcevable que des hommes politiques qui ont perdu le pouvoir, donc sanctionnés par le peuple, puissent par des procédés de recyclage, se retrouver dans le nouveau pouvoir".
"Cela fausse le jeu démocratique et c'est une trahison de la volonté du peuple", estime-t-il. Non sans ajouter : "Quel que soit le bord où nous nous situons au niveau du champ politique, nous avons l'obligation de faire de la politique en fondant nos actions sur des valeurs et des règles morales". Car, "c'est cela qui va crédibiliser l'action politique aux yeux de nos concitoyens".
"Que ce soit le président de la République ou les autres personnalités politiques, tout le monde doit condamner la transhumance", estime Moussa Sarr selon qui, "à l'expérience, on s'est rendu compte que les transhumants n'ont rien apporté à Abdoulaye Wade en 2012, sinon il n'allait pas perdre le pouvoir".
"Les transhumants ne peuvent rien apporter à un régime sinon la seule chose, le discrédit", fulmine Moussa Sarr. Qui reste persuadé qu"'un régime qui s'accommode de transhumants se discrédite". "Les transhumants n'apportent pas un électorat, ils n'apportent rien du tout. Tout homme politique qui s'accommode de transhumants se discrédite", rouspète-t-il.
Même son de cloche au niveau du Parti de l'indépendance et du travail (Pit). Selon Samba Sy, porte-parole de ladite formation politique, "les acteurs politiques doivent avoir le souci du legs qu'ils vont mettre entre les mains des générations à venir". Mais aussi "le sentiment d'appartenance, la fidélité à un idéal chevillée à des convictions qui doivent être des fondamentaux".
C'est d'ailleurs pourquoi, souligne Moussa Sarr, "nous, en tant qu'allié, nous recommandons fortement au président de la République de garder le cap de ses réalisations". Ainsi, "la meilleure façon d'être réélu est de respecter les engagements pris devant le peule souverain, de travailler pour satisfaire les aspirations des Sénégalais et des Sénégalaises".
PAR FATOU SOW SARR
POLÉMIQUE INDISPENSABLE
Il est important d'avoir une capacité prospective pour bâtir un avenir assis sur le socle de notre histoire faite de dignité, c'est pourquoi il est utile d'inviter les Sénégalais à un débat, inévitable, sur la recomposition politique
Le débat sur la transhumance soulevé ces jours-ci est une opportunité pour réfléchir, avec sérénité, sur des questions qui nous interpellent par rapport à l'avenir de notre pays. Peu importe le sens de la transhumance en français, c'est le sens que les Sénégalais lui donnent qui compte. Ils l'ont internalisé comme une chose abominable, car l'héritage légué par nos ancêtres est fondé sur la fidélité à l'amitié, au compagnonnage, au respect de la parole donnée, à la dignité, quelles que soient les vicissitudes de l'histoire, au sens de l'honneur. L'éthique et nos valeurs n'acceptent pas la trahison, et souvent ceux que les Sénégalais appellent des transhumants sont considérés comme des traitres.
Les hommes politiques doivent être capables d'intégrer les dimensions socioculturelles des concepts qu'ils utilisent et de prendre en compte les imaginaires des Sénégalais dans l'appropriation de ces concepts, comme celui qui a secoué le Sénégalais au plus profond de lui-même.
Si le Président s'était limité à dire qu'"il est de (s)on devoir d'accueillir tout citoyen qui désire rejoindre (s)a formation mais (qu'il) n('est) pas là pour protéger des coupables", les Sénégalais auraient compris. Le véritable message du Président pourrait être résumé dans le concept de recomposition politique qui a toujours existé dans tous les espaces, soit sous forme d'accords entre partis ou d'accords individuels, et parfois cette recomposition est nécessaire quand cela porte sur l'intérêt national.
Lamine Guèye de la SFIO et Léopold Senghor du BDS se sont séparés et ensuite se sont retrouvés avec d'autres partis pour créer l'UPS. Auparavant, en 1956, Senghor fut l'animateur d'une première unification des partis qui avait donné naissance au Bloc Populaire Sénégalais (BPS).
La mobilité politique comme projet collectif, ayant conduit à des cohabitations gouvernementales, a été parfois un moyen de pacification sociale. De 1964 à 1966, il y a eu un ralliement de plusieurs partis à l'UPS, dont le plus en vu a été le PRA-Sénégal, avec l'octroi de portefeuilles ministériels à ses leaders, Abdoulaye Ly, Amadou Mokhtar Mbow et Assane Seck. En 1985 Doudou Ndoye du PDS a été nommé au Gouvernement ainsi qu'Iba Der Thiam, en tant que syndicaliste. À l'élection présidentielle de 1993 le PAI a soutenu la candidature d'Abdou Diouf puis en 2007 celle de Wade.
Des formes de mobilités individuelles, ont aussi été observées depuis le temps de la SFIO et du BDS, mais ces transhumants avec une charge négative étaient traités de renégats, c'était le concept le plus usité y compris au niveau international. Lorsqu'on a avisé Lamine Guèye, qu'un célèbre militant du BDS voulait rejoindre sa formation, il avait dit ceci : "Fassou Djinéla, bo kheuyé guis ka ci sa buntu keur boul dakh boul war". (Président boudakhoul tamit boumou war).
Il est important d'avoir une capacité prospective et d'anticipation pour bâtir un avenir assis sur le socle de notre histoire faite de dignité, c'est pourquoi il est utile d'inviter les Sénégalais à un débat sur la recomposition politique qui est inévitable au vu de la pléthore de partis politiques, plus de 250. Senghor écrivait déjà en 1959, dans une réponse à une lettre du PAI, appelant à l'unité des partis politiques : "Tout mécontent fonde un parti pour lancer ensuite un appel à l'unification." C'est cela, je pense, qui explique sa volonté au départ de limiter les partis à trois puis à quatre.
Au Sénégal, on crée des partis ou des mouvements non pas pour défendre des projets de société ou pour exprimer des divergences idéologiques, mais pour satisfaire une ambition personnelle. C'est un jeu stérile et contreproductif par rapport à toute volonté de conduire ce pays vers l'émergence.
Aujourd'hui, le projet porté par le Président pour "le Sénégal du futur" exige une recomposition politique mais à condition que celle-ci ne renie pas les valeurs et principes ancrés dans le subconscient des Sénégalais. Le dernier des Sénégalais, le plus mauvais, au fond de lui-même veut être un garmi. C'est pour cela que le peuple exige des gouvernants qu'ils soient des modèles et des références.
Puisse ce débat sur la transhumance déboucher sur une véritable refondation de notre société. Une nation est comme un individu, autant chaque Sénégalais a besoin d'appartenir à une lignée glorieuse sans tache, qui le rend fier et lui permet de bomber le torse, autant notre pays a besoin d'une histoire dont il peut être fier pour affronter l'avenir.
C'est donc de notre responsabilité à tous de faire en sorte que l'héritage laissé par les fondateurs de ce petit pays, mais ô combien respecté de par le monde, ne puisse être sacrifié sur l'autel des ambitions d'individus mus par un seul objectif : la jouissance de biens matériels.
Mais nous devons aussi avoir la lucidité de mettre fin à ce jeu de dupes qui explique la pléthore de partis politiques et mouvements de soutien alimentaires pour tendre vers l'idéal de grandes démocraties avec des partis qui ne seront plus la propriété d'individus mais des patrimoines collectifs à léguer à la postérité.
Fatou Sow Sarr, Docteur en Anthropologie et sociologie du politique
LA ZONE TOURISTIQUE INTÉGRÉE DE POINTE SARENE LIVRÉE EN FIN 2016
Dakar, 21 avr (APS) –L’aménagement de la "zone touristique intégrée" de Pointe Sarène (ouest) sera effectif et l’espace livré aux acteurs du tourisme au plus tard en fin 2016, a assuré lundi le ministre de tutelle Abdoulaye Diouf Sarr.
Le ministre du Tourisme et des Transports aériens, le directeur général du Bureau opérationnel de suivi du Plan Sénégal émergent (PSE) et les directeurs généraux d’Agence de gestion des routes (Ageroute) ont signé des "contrats de performance" en vue de l’aménagement de ce site touristique situé dans le département de Mbour.
La SONES (eau), l’ONAS (assainissement), la Sonatel (téléphonie) et la Direction de l’environnement et des établissements classés ont signé les contrats.
Abdoulaye Diouf Sarr a invité tous les services concernés à respecter les engagements que la signature des contrats appelle de leur part, surtout en ce qui concerne les délais des travaux.
Aussi leur a-t-il demandé de participer régulièrement aux travaux de suivi-évaluation de l’aménagement de la zone touristique de Pointe Sarène, sous l’égide de son département.
La réalisation de ce projet touristique fait partie des plus grands projets du PSE, selon M. Sarr.
La "maîtrise d’ouvrage" du projet est assurée par la Société d’Aménagement et de promotion des côtes et zones touristiques du Sénégal (SAPCO).
"Cinq complexes hôteliers" seront construits à Pointe Sarène d’ici à la fin de 2016, dans le but de "diversifier l’offre touristique" du pays, a précisé le ministre du Tourisme et des Transports aériens.
MOUSTAPHA CISSE LO ET ME EL HADJI DIOUF PERSISTENT
La problématique de la réduction ou non du mandat du président de la République, Macky Sall, continue de soulever des polémiques. Malgré son mot d’ordre sur la fin de ce débat, Me El hadji Diouf et de Moustapha Cissé Lô, vice-président à l’Assemblée nationale défendent l’option des 7 ans.
Ces derniers qui étaient présents hier à la conférence de presse des acteurs du secteur touristique, pensent que le Chef de l’Etat, Macky Sall n’a pas la possibilité de réduire son mandat pour juste faire plaisir aux Sénégalais ou céder à leurs caprices.
Très remonté contre ceux qui plaident pour les 5 ans, le député de l’Alliance pour la République (Apr), Moustapha Cissé Lô, persiste et signe. Pour lui, Macky Sall n’a pas le droit de réduire son mandat. «Nous ne sommes pas d’accord sur la réduction dumandat. Il appartient au peuple de décider. Une loi ne rétroagit pas. Si on lui propose de l’augmenter pour aller à plus de 5 ans, personne ne serait d’accord. Alors qu’on arrête, ce n’est pas bien. On a voté Macky Sall pour 7 ans, alors il ira jusqu’au bout », fulmine Moustapha Cissé Lô.
A ses côtés, Me El hadji Diouf soutient que si le Chef de l’Etat arrive à réduire son mandat, il va commettre un délit et il ne sera pas épargné par la loi. «Un engagement ne vaut quequand il respecte la loi. Mais celui du président de la Républiquene respecte nullement la loi. Il a le droit de le réduire mais il ne sera pas valable pourle présent mandat. La constitution ne lui appartient pas », précise Me El Hadji Diouf.
«Attendre 2016 pour trancher à la lumière de ce que diront les spécialistes». Telle est la dernière position exprimée par le président de la République, Macky Sall sur la question de sa promesse de réduire le mandat présidentiel. Position qui a relancé le débat sur cette affaire.
A l’Alliance pour la République (Apr), certains ténors comme le député Moustapha Cissé Lô, le secrétaire d’Etat chargé de l’Alphabétisation, Youssou Touré, le ministre en charge des Collectivités locales et de la Décentralisation, Me Oumar Youm, ont manifesté leur penchant pour les 7 ans.
Une opinion partagée par nombre «d’apéristes» et qui cache de forts relents politiques. Une raison pour certains observateurs de soutenir que le leader de l’Apr, Macky Sall, redoute «les dégâts collatéraux de l’impréparation d’une élection prématurée ou anticipée.»
L’autre raison, c’est le socle sur lequel Macky Sall compte poser son bilan, le Plan Sénégal émergent (Pse) dont les premières réalisations ne sont pas très connues des Sénégalais, des électeurs. Un argument qui peut conforter la position des défenseurs d’un mandat de 7 ans.
L’autre chose qui est en jeu, c’est la parole de l’Institution présidentielle. « Un wakhe wakhéte» pourrait lui être fatal au niveau des urnes, comme ce fut le cas avec la jurisprudence Wade qui, sur un problème de troisième mandat s’est dédit publiquement. Ce qui lui a coûté son fauteuil.
Relativement la promesse de Macky Sall, le politologue, Babacar Justin Ndiaye estime «qu’aujourd’hui,Macky Sall s’est créé un problème individuel et cherche à impliquer toute la république, pour trouver une solution étatique». Certains proches du président de la République, prônent le respect de l’engagement pris devant le peuple sénégalais, le respect de la parole donnée.
Toutefois, ces derniers posent des conditions de faisabilités et de respect de procédures qui font douter plus d’un quant à la véritable volonté du leader de l’Apr de réduire son mandat. Parce que pour eux, passer de 7 à 5 ans peut aussi comporter des avantages. Il y en a qui estiment également que l’opposition n’est pas prête pour aller aux joutes électorales et qu’il faut l’a prendre au dépourvu.
A l’exception de Rewmi d’Idrissa Seck, dont le silence laisse croire qu’il s’est déjà préparé pour aller à la présidentielle, il y a le Parti démocratique sénégalais (Pds), principale formation d’opposition qui est encore dans des difficultés pour tenir son candidat.
Etant entendu que Karim Wade est aujourd’hui en prison et les ténors du parti de Wade disent qu’ils n’ont pas de «Plan B». Le Parti socialiste (Ps) quant à lui, est présentement dans la mouvance présidentielle, en alliance avec le président, Macky Sall qu’il ne peut pas combattre actuellement.
Pis, l’émancipation du maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, considéré comme le meilleur profil pour porter la candidature des socialistes lors des prochaines élections présidentielles, n’est pas encore complète.
Sur un autre côté, Macky Sall gagnerai aussi à poursuivre ses 7ans, en maintenant le statu quo, parce que, soutiennent des observateurs, il pourrait espérer voir la matérialisation de sa vison du Pse et leur capitalisation face à des électeurs de plus en plus exigeants.
Maintenant, si le président de la République, Macky Sall, compte maintenir le mandat de 7 ans, pour être prêt à aller aux urnes, il doit également se dire que l’opposition, dans sa majorité, le sera également. Il pourrait ainsi avoir en face de lui le Pds, Rewmi, et probablement le Ps.
Quoi qu’il en soit, le député libéral, Mme Aïda Mbodj est formelle : «si Macky Sall ne respecte pas sa promesse d’aller vers les 5 ans, nous allons le battre aux législatives en 2017 et l’obliger à une cohabitation.»
Ayant quitté la tête de la Cour Suprême le 28 mars dernier suite à une réunion du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), Papa Oumar Sakho est pressenti au Conseil constitutionnel. Le poste de Cheikh Tidiane Diakhaté est toujours vacant depuis le décès de ce dernier en mi-janvier dernier.
Il semble que le seul obstacle qui pourrait s'opposer à sa nomination serait qu'il décline lui-même. Papa Oumar Sakho qui a été remplacé par Mamadou Badio Camara, précédemment Procureur général de ladite juridiction, avait été nommé en août 2008 à la tête de la Cour Suprême.
Il jouit d'une aura certaine au sein de la Justice. Mais pour certains de ses proches, il n'est plus tant emballé que cela par les affaires de la Magistrature. Sans doute qu'il préfère une retraite tranquille…
Il faut dire aussi que le nom de Mandiogou Ndiaye est cité, du fait de l'ancienneté de ce dernier, qui est de la même promotion que le défunt président du Conseil constitutionnel.
A noter aussi que l'actuel Vice-président du Conseil constitutionnel, Isaac Yankhoba Ndiaye, doit rendre les tabliers, son mandat étant terminé. Il devrait à son tour être remplacé par un Professeur d'université.
LE BEURRE ET L'ARGENT DU BEURRE
Wade affirme que Macky voulait mettre la main sur les biens de Bibo Bourgi et éliminer politiquement Karim
L’ancien président de la République ne perd pas espoir de voir la décision de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) condamnant Karim Wade cassée par la Cour suprême. Me Abdoulaye Wade a fait cette confidence aux membres du Forum libéral et démocratique qu’il a reçus hier après-midi. Car, d’après lui, la mission assignée à la Crei était simple : récupérer les biens de Bibo Bourgi et éliminer politiquement Karim Wade.
Bien que son fils soit condamné à six ans de prison ferme, Me Wade ne s’avoue pas vaincu. Bien au contraire, il mobilise ses troupes et se prépare à l’assaut du pouvoir. Devant une forte délégation du Forum libéral et démocratique (Fld) composée entre autres de Lamine Bâ et Bassirou Ndiaye, le secrétaire général national du Pds, drapé dans son manteau de chef d’État en exercice dans une république virtuelle, y est allé à fond dans les révélations. «Le juge Henri Grégoire Diop a bâclé le dossier Karim. Il n’a pas fait correctement son travail. Je garde espoir que la Cour suprême dira le droit. Car je suis convaincu que la Crei n’a fait qu’exécuter une mission. Macky Sall voulait deux choses : récupérer l’argent de Bibo Bourgi et éliminer politiquement Karim Wade», a déclaré Me Wade devant un parterre de cadres acquis à sa cause. Il ajoute que Karim Wade hante le sommeil des tenants du pouvoir.
À titre d’exemple, il soutient qu’un codétenu de ce dernier dont le nom de famille est Dème, élargi de prison, a décidé de mettre sur pied un mouvement de soutien en faveur de Karim Wade. S’agissant de la vie du Parti démocratique sénégalais (Pds), le pape du Sopi a demandé à Farba Senghor d’accélérer le processus de la vente des cartes de la formation bleue car, «il y a un engouement fort autour du parti».
Sur un autre volet, l’ancien président de la République a informé ses hôtes qu’il a porté plainte contre Arcelor Mital à Paris et il espère que le Tribunal va lui donner raison et qu’il va recouvrer «les 2 000 milliards F Cfa de manque à gagner que le régime de Macky Sall a causé au Sénégal». Le cas échéant, annonce-t-il, cette manne financière sera mise entre les mains du Parlement qui décidera de la destination la mieux appropriée.
Très en verve, l’ancien président de la République a déploré le bas niveau des parlementaires à l’hémicycle. «Nous allons former nos députés pour qu’ils puissent poser les bonnes questions», a dit le pape du Sopi qui indique que le ministère des Finances a profité de l’ignorance des députés pour les tourner en bourrique à travers un enchâssement de chiffres. Généreux en idées, il a annoncé la mise en place de hangars au niveau national à l’image des cases des tout-petits pour stocker les vivres des paysans.
«MA CONVICTION EST QU’IL FAUT ALTERNER CETTE DEUXIEME ALTERNANCE»
BABACAR DIOP, COORDONNATEUR DU MOUVEMENT JEUNESSE POUR LA DÉMOCRATIE ET LE SOCIALISME
Parler de la gestion de Macky Sall en qui les populations plaçaient un immense espoir n’est pas un sujet qu’il affectionne. Mais quand le coordonnateur du Mouvement jeunesse pour la démocratie et le socialisme donne son avis, c’est soutenir que le président de la République a lamentablement échoué. C’est pourquoi, il appelle à alterner la seconde alternance à travers un grand projet politique de gauche. Dans cet entretien accordé à «L’As», Babacar Diop aborde la question de la candidature de Khalifa Sall.
Le président de la République vient de boucler une tournée économique dans le Sine Saloum où il a fait beaucoup de promesses. Quel commentaire faites-vous de cette tournée économique ?
J’ai l’impression qu’il pleut des milliards au Sénégal. Le milliard est devenu l’unité de mesure dans notre pays. Ces conseils des ministres décentralisés ou ces tournées économiques cachent certaines choses. Cela ne me semble pas opportun de mobiliser toute la République, d’aller séjourner à l’intérieur du pays. Cela coûte excessivement cher au contribuable sénégalais. Le président de la République veut faire des tournées économiques, il peut le faire. Mais que le Gouvernement reste à Dakar et continue à travailler pour le peuple. Il est inutile de mobiliser toute la République, l’Assemblée nationale, toutes les forces de sécurité. Si Macky Sall est toujours dans la ligne de conduite qu’il avait promise aux Sénégalais, la rupture pour être précis, il doit revoir cette façon de faire. Macky Sall s’éloigne de plus en plus de cette ligne qui avait fait que les Sénégalais avaient porté leur espoir sur lui.
Que pensez-vous de la déclaration du chef de l’état qui plaide pour la transhumance ?
Cela ne surprend pas. Malheureusement, on a la mémoire courte au Sénégal. Les gens ne doivent jamais oublier que Macky Sall est un élève d’Abdoulaye Wade. Durant les 12 ans de pouvoir de Wade, Macky Sall a fait 8 ans et demi. Il a été Directeur de société de Wade, ministre de Wade, ministre d’État de Wade, Premier ministre, Président de l’Assemblée nationale. Macky Sall est un pur produit du Pds et du libéralisme tel que pratiqué par Me Abdoulaye Wade. En cela, que Macky Sall revienne vers sa famille naturelle dans les faits, le fond et le contenu de sa politique, je ne suis pas surpris. Mais, il faut regretter qu’un président de la République, toute honte bue devant ses concitoyens, puisse faire l’éloge de la transhumance. C’est plus que regrettable. Mais on ne doit pas se limiter à regretter cela, il faut le combattre. Les forces sociales anti statu quo se mobiliseront. Elles se donneront les moyens de porter un vrai projet politique de rupture.
Un flou total entoure encore la question de la réduction du mandat présidentiel. Avez-vous un plan pour cela ?
Sur la question de la réduction du mandat présidentiel, cela sent beaucoup du «wax waxet». Mais comme je l’ai dit, les forces populaires anti statu quo se mobiliseront. Ces forces qui s’étaient mobilisées pour amener Abdoulaye Wade à abandonner son projet de dévolution monarchique se dresseront. Si Macky Sall pense qu’il peut trouver une fenêtre ou bien des voies et moyens de faire du «wax waxet», c’est parce qu’il n’a rien compris. Il n’a pas compris que le Sénégal a changé et que la jeunesse est devenue plus exigeante.
Au Parti socialiste, il est beaucoup question de stratégies à mettre en oeuvre en direction de la présidentielle de 2017. Pensez-vous réellement que le Ps peut revenir au pouvoir ?
Le Ps a toutes les chances de revenir au pouvoir. Seulement, le paradigme a changé. L’enjeu n’est plus un enjeu de pouvoir. Il y a un nouveau paradigme et un enjeu de transformation. Le pouvoir n’est qu’un instrument politique pour transformer de manière profonde notre société à tous les niveaux. C’est pourquoi, je pense que réfléchir ou travailler simplement à avoir un candidat, c’est manquer d’ambition. Travailler seulement à avoir un candidat, c’est travailler dans la médiocrité. Il faut élaborer un projet politique sérieux, un projet de gauche alternatif et mobiliser les forces populaires, les classes populaires, les classes déshéritées, les jeunes, les femmes, étudiants, marchands ambulants, les ruraux…Tous ces gens qui sont des oubliés. Nous devons mobiliser toutes ces classes sociales pour leur montrer que nous avons une offre politique. C’est cela la nouvelle gauche, et non cette gauche ringarde qui n’a absolument rien compris. Il y a une nouvelle gauche qui doit comprendre que le sujet révolutionnaire n’est plus la classe ouvrière. Ok pour la classe ouvrière mais aussi pour toutes ces classes qui souffrent. La nouvelle gauche est une option pour les pauvres, une option pour tous les opprimés de la vie.
Une façon de dire que vous n’êtes pas d’accord avec Momar Samb, Pape Demba Sy et Cie…
Je ne suis pas d’accord avec eux. Il faut qu’ils comprennent que les jeunes aussi ont leur mot à dire dans la redéfinition du projet de gauche. La gauche d’aujourd’hui dépasse les partis politiques. Elle constitue toutes les forces pour la construction d’une société alternative au système capitaliste d’aujourd’hui. Tous ceux qui luttent pour l’avènement d’une société alternative ne sont pas dans les partis politiques. Ils sont dans les mouvements sociaux, les organisations syndicales, etc. Et le Ps se trouve dans cette dynamique de mobilisation toutes les forces. Le Parti socialiste (Ps) est en train de revoir son projet. Nous travaillons à apporter notre contribution à l’élaboration du futur projet du Parti socialiste (Ps).
On parle de plus en plus de la candidature Khalifa Sall à la présidentielle de 2017. Votre commentaire sur cette question ?
Ma préoccupation, aujourd’hui, c’est l’élaboration d’un projet de gauche. Vous vous en rendrez compte dans les prochains jours. Au niveau de la Jeunesse démocratie pour le socialisme (Jds), nous lancerons sous peu le Club de gauche. Ce sera une sorte de tribune pour accueillir tous les experts qui partagent notre vision politique, notre idée politique, notre idéal politique. Les chantiers ouverts au niveau de la Jds,
c’est de travailler à l’élaboration d’un projet politique de gauche alternatif. Et cela nous semble être la priorité des priorités.
Que répondez-vous alors à ceux qui vous accusent de travailler pour le compte de Khalifa Sall, en vue de 2017 ?
Babacar Diop ne travaille pas pour Khalifa Sall. Babacar Diop travaille pour le Sénégal et pour des politiques de rupture, des politiques audacieuses capables d’amener des changements profonds dans notre pays. La Jds ne peut pas mener un débat de personne. Nous sommes sur le terrain des idées politiques, de la contestation politique. C’est cela qui nous intéresse mais pas des débats de personne.
Khalifa Sall peut-il être considéré comme le candidat idéal du Ps?
Le candidat idéal, c’est le projet de gauche alternatif dans un premier temps. Après, on peut essayer de chercher les hommes qui porteront cette candidature. Nous travaillons à l’élaboration d’un projet politique. Les individus n’ont pas, en ce moment, une grande importance. Il ne faudrait pas tomber dans le piège. Travaillons à avoir un projet politique de gauche, un projet sérieux, un projet de rupture qui n’a rien à voir avec le libéralisme de Wade et de Macky Sall. Nous mobiliserons toutes les forces qui veulent aider le Ps à avoir un projet politique de gauche, un projet alternatif crédible. (…) Ma conviction est qu’il faut alterner cette deuxième alternance. L’émergence de Macky Sall est une vue de l’esprit et une supercherie. C’est pourquoi notre parti travaille à reconquérir le pouvoir.
Le philosophe français Bernard-Henri Lévy, après le un an environ de la révolte en Syrie, avait prédit que Bachar el-Assad tomberait dans les mois à suivre. Mais après quatre ans, Bachar el-Assad reste le maître indéboulonnable de la Syrie. Un pays où le vent de la révolte sensé apporter la démocratie après Bachar a été transformé en guerre civile sanglante.
Dans cette interview exclusive accordée à France 2, le président syrien, reste inflexible sur la situation de son pays estimant que la Syrie est une démocratie selon les comparaisons que l’on en fait par rapport à d’autres pays.
L’affaire du meurtre de l’étudiant Bassirou Faye est loin d’être élucidée. Pourtant, le doyen des juges d’instruction vient d’entendre la troisième et dernière personne inculpée dans ce dossier : Sidy Mouhamed Bougaleb. Mais, celui que tous les témoignages semblent accabler a dégagé en touche. Devant le magistrat instructeur, Sidy Mouhamed Bougaleb a juré qu’il n’était pas sur les lieux au moment du meurtre. La géolocalisation faite par la Sonatel semble lui avoir donné raison.
Qui a tué l’étudiant Bassirou Faye ? L’énigme persiste toujours autour de cette question. Jusqu’à présent, c’est le scénario d’une balle pour trois personnes qui se présente au doyen des juges d’instruction. Ce d’autant que tous les trois policiers inculpés dans l’affaire ont nié en bloc toute implication dans ce meurtre. À la suite de Tombong Oualy et de Saliou Ndao dernièrement, c’est Sidy Mouhamed Bougaleb qui vient de clamer sur tous les toits son innocence.
Selon nos informations, Bougaleb a été entendu, mercredi dernier, par le doyen des juges d’instruction, mais il a déclaré qu’il n’était pas sur les lieux au moment des faits. Retraçant un tout petit peu la chronologie du drame, Bougaleb a soutenu devant le juge qu’il se trouvait au campus universitaire entre 8 heures et 9 heures, mais il a été blessé à ce moment. C’est alors qu’il a quitté les lieux pour être évacué à l’école de police avant d’être conduit au Camp Abdou Diassé. Il n’est pas revenu au campus, selon lui, puisqu’il est rentré chez lui aux environs de 16 heuures-17 heures.
Si le policier a tenu à donner ces détails, c’est qu’il a été établi que le meurtre de Bassirou Faye s’est produit à 15 heures. Or à ce moment-là, il était déjà parti. Quid maintenant du témoignage de Sette Diagne ? En effet, selon les déclarations du principal témoin, Bougaleb était sur les lieux. Sette Diagne a même assuré, de l’avis de nos interlocuteurs, avoir vu Bougaleb manipuler son arme avant de tirer. Pourtant, le policer a dégagé en touche. Il a juré sur tous les Saints que ce n’est pas lui que le témoin a vu. Selon nos sources, les conclusions de la Sonatel qui a été réquisitionnée par le magistrat instructeur pour établir une géolocalisation des appels ont blanchi Sidy Mougaleb.
Nos sources soutiennent que l’appel dont parlent les témoins n’émane pas du portable de Bougaleb. Car la géolocalisation prouve qu’il n’était pas dans les environs de l’université. La voie de l’expertise balistique reste maintenant à être exploitée. Mais, selon nos sources, Bougaleb a remis son arme qui ne semble pas avoir été utilisée ; en sus, il y avait toutes les munitions.
L’affaire devient ainsi très énigmatique pour le juge Mahawa Sémou Diouf confronté aux dénégations systématiques des trois inculpés. Car au début de l’affaire, Tombong Oualy arrêté en premier avait dégagé en touche. Il semble être blanchi par les témoignages de Sette Diagne et Cie. Saliou Ndao, l’autre policier inculpé, a nié en bloc. Et pour finir, Sidy Mouhamed Bougaleb vient de se laver à grande eau. En dépit de l’audition dans le fond de tous les inculpés, le flou persiste encore dans cette affaire. Cependant, le doyen des juges n’a pas encore bouclé son instruction.