Depuis les temps immémoriaux, les Sénégalais ont vénéré les pangols et ont adopté à différentes occasions un comportement païen. C’est tout le sens des pratiques d’arrière-cour constatées chez bon nombre de gens qui faisaient appel à l’animisme pour entretenir les dieux des ténèbres et, les esprits. Il fallait de temps en temps verser du lait caillé ou tuer un coq sur un autel pour les satisfaire. Le chef de famille ou le roi devait s’acquitter du rituel avant de quitter le domicile, ou entamer une nouvelle expédition.
L’arrivée de l’Islam au Fouta au 11e siècle avec le mouvement Almoravide vers 1048 (Berbères Sanhaja de l’Ouest du Sahara, actuelle Mauritanie, sous la direction d’Abdallah ibn Yasin qui commencèrent un vaste mouvement d’islamisation dans la vallée du fleuve Sénégal), ni même la révolution des marabouts en 1776, encore moins les efforts des guides religieux modernes n’ont pu balayer ces pratiques ancrées dans les mœurs, au plus profond de nos âmes.
Dans la société sénégalaise, à certains égards, il faut attacher des gris-gris pour exister et pour se protéger. Malgré le respect des cinq prières quotidiennes pour les musulmans, des messes dans les Eglises pour les Catholiques, certains attachent des gris-gris, pour se protéger, pour acquérir ou préserver une certaine position sociale. D’autres qui ne veulent pas être trop encombrés préfèrent se laver de portions mystiques et magiques qui jouent les mêmes fonctions.
Comme des lutteurs de l’arène, Demba ou Ngor (prénoms d’emprunt) quitte chez lui pour se rendre au boulot, entouré de gris-gris. Et c’est tout un rituel qu’il respecte pour sauvegarder ses croyances et sa vie. Même s’il existe également dans le milieu du football (navétanes), le phénomène est plus accentué dans l’arène sénégalaise. Le combat de lutte Balla Gaye 2 contre Eumeu Sène en est la parfaite illustration. Le camp de ce dernier accuse celui du premier d’avoir profané la tombe de la mère du champion de Pikine juste pour des raisons mystiques. Une information que l’autre camp a rejetée en bloc.
Vraie ou fausse, cette pratique existe dans notre société. Les gens, pour régler certains problèmes sociaux, ont recours aux pratiques les plus barbares et animistes, juste pour des avantages de la vie. Le Sénégalais n’est pas encore en mesure de se départir de ces croyances obscurantistes, qui, selon le sociologue, sont une conséquence de la pauvreté et de la recherche du mieux-être. Mais à quel prix ?
«LES SENEGALAIS ONT UNE MECONNAISSANCE TOTALE DE LEURS RELIGIONS»
Père Paul Madiamyé, missionnaire Oblats de Marie Immaculée des Parcelles Assainies, estime que si les pratiques occultes gagnent du terrain dans notre société, c’est parce que les Sénégalais méconnaissent leur religion.
De l’avis de Père Paul Madiamyé, missionnaire Oblats de Marie Immaculée des Parcelles Assainies, le recours aux pratiques occultes par les Sénégalais résulte de leur ignorance des différentes religions révélées. « Il y’a une méconnaissance totale de la religion. Le Sénégalais n’a pas fini d’assimiler sa religion. C’est ce qui justifie qu’on joue une sorte de ping-pong entre le culturel, l’animisme et la vraie religion musulmane ou catholique», soutient-il.
L’homme d’église estime que le retour aux pratiques ne relevant pas de la religion par les musulmans et les chrétiens est lié au fait que ces deux religions sont « importées ». Or, le Sénégalais est attaché à sa culture et à sa tradition. Mieux, renchérit-il, la culture et la tradition malgré le fait qu’elles soient différentes, ont un impact sur le quotidien du Sénégalais. « La culture suppose ce que la personne a acquis au fur et à mesure qu’elle évolue dans une société bien précise. Par contre, la tradition est un legs trouvé dans nos sociétés africaines. Malgré le fait d’être musulman ou chrétien, on a tendance à repartir vers ces deux aspects culturels», soutient-il.
En y réfléchissant un peu plus, Père Paul Madiamyé affirme que « nous finirons par perdre tout à la fois aussi bien la religion, la culture que la tradition ». Le prêtre continue à croire que « les Sénégalais, surtout les jeunes, n’ont pas fini d’assimiler et de comprendre leur foi ». Pis, renchérit-il, « les Sénégalais n’ont pas assimilé leur religion et ont par ailleurs perdu une grande partie de leurs cultures et traditions. Finalement, ils sont au milieu des trois. Ils tirent des choses de la religion africaine et les mélange avec les prescriptions de la religion ».
La position de la religion chrétienne sur la question est claire : « recourir à des pratiques occultes est un pêché, et celui-ci éloigne de Dieu », indique père Paul. Selon lui, «la personne qui s’adonne à ces genres de pratiques n’a plus une protection divine contre les attaques venues de l’extérieur. Ce que la religion catholique prévoie quand un fidèle a commis un tel pêché est la confession et celle-ci doit être sincère en relatant le mal qu’a commis le coupable. Tant que le fidèle n’a pas confessé son crime, il est indigne d’appartenir à l’Eglise car, le fidèle vit dans un état de pêché et s’éloigne de Dieu».
PAR AMINATA MBODJ
PAR DEVOIR DE MÉMOIRE, UN ÉDIFICE OU UN LIEU PUBLIC À SON NOM...
J’ai suivi, avec nostalgie, loin de mon pays, le 4 avril dernier, les différents programmes concoctés par nos différentes télévisions, (que nous avons, fort heureusement, la chance de suivre de l’étranger), relatifs à la commémoration du 55ème anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté internationale.
Et c’est ainsi que j’ai pu découvrir un excellent documentaire (félicitations à nos confrères de la Rts et d’Intelligences Magazine) intitulé «De Senghor à Macky Sall», diffusé sur la Rts vers 14h. Le documentaire retraçait, entre autres, les grands moments ayant précédé et suivi le 4 avril 1960. Parmi les images qui défilaient, celles d’archives, en noir et blanc, de l’Institut National de l’Audiovisuel (Ina), Bry Sur Marne, Paris en France, ont particulièrement polarisé mon attention.
Des personnages-clés de notre histoire y apparaissaient, à la fleur de l’âge, avec beaucoup d’élégance et de noblesse. Des images qui forcément contrastent, (le temps est passé par là), d’avec celles que nous autres, nés après l’indépendance de notre pays, avons connues des illustres acteurs de notre histoire.
Et parlant d’histoire, quand j’ai vu, à maintes reprises, dans le documentaire, le Président Mamadou Dia aux côtés du Président Senghor, du Général De Gaulle et à des moments cruciaux de notre histoire comme lors de la création de la fédération du Mali ou encore à la célébration de la première fête de notre indépendance, avec aussi la cérémonie d’inauguration de la place de l’Indépendance, je me suis demandée pourquoi, oui pourquoi, en tout cas à ma connaissance, aucun lieu public ne porte le nom de l’ancien Président du Conseil ?
Et en fouillant sur internet, j’ai découvert, sur Seneweb.com, un article reprenant les paroles de Rolland Collin, ancien directeur de Cabinet de Mamadou Dia, c’était sur les ondes de la Radio futurs médias (Rfm) en décembre 2013, qui s’offusquait du fait qu’au Sénégal «aucune rue, aucune impasse ne porte le nom de Mamadou Dia. Cela me surprend».
Moi aussi je trouve cela surprenant, et suis convaincue que bon nombre de citoyens sénégalais et d’ailleurs, partagent cette surprise. L’histoire a besoin de mémoire pour survivre. Aujourd’hui nous avons les lycées Valdiodio Ndiaye, Blaise Diagne, Lamine Guèye, Charles de Gaulle, les universités Cheikh Anta Diop, Gaston Berger, les stades Demba Diop, Aline Sitoé Diatta, la célèbre avenue Léopold Sédar Senghor, Charles de Gaulle, la mythique place Faidherbe et j’en passe.
Et il suffit que le regard ou l’oreille s’arrête sur un de ces lieux pour se souvenir de nos illustres personnages. Que savons-nous de Mamadou Dia, sinon de ce qu’on a voulu nous faire retenir des événements dits de décembre 1962 ?
Et nous citons, pour nous rappeler cette épisode de notre histoire, (excusez de la longueur), le Docteur Seydou Kanté, en décembre 2012, dans une publication parue sur Dakaractu.com, intitulée «Relations entre Mamadou Dia et Senghor : La crise politique initiale qui a failli déstabiliser le pays».
Le Dr Kanté écrivait : «En 1960, année de l’accession du pays à la souveraineté internationale, le Sénégal opte pour un modèle politique assez proche du modèle français antérieur à 1958, avec des pouvoirs très importants donnés au Président du Conseil et un rôle limité au président de la République. Cette répartition des pouvoirs va être au cœur d’une grave crise politique.
Elle oppose le Président du Conseil Mamadou Dia et le président de la République Léopold Sédar Senghor, les deux chefs du premier exécutif sénégalais, en réalité déjà en désaccord à la veille de l’indépendance du Sénégal. En effet, en 1958, lorsque le Général De Gaulle propose un référendum aux différentes colonies françaises, débouchant sur une communauté franco-africaine, les deux hommes font état, à Gonnevillesur-Mer, en Normandie, de leurs divergences.
M. Dia souhaite la «rupture», alors que le Président Senghor propose le maintien du Sénégal dans une communauté avec la France. La seconde option l’emporte sur la première, mais, après l’indépendance, les divergences entre les deux hommes s’accentuent en outre sur la manière de gouverner le pays. En effet, selon la constitution initiale, Mamadou Dia, en sa qualité du Président du Conseil, représente le Sénégal sur le plan international.
Senghor qui, initialement, ne souhaitait pas être en charge de l’exécutif, finit par trouver cette situation inconfortable, lui l’Homme de lettres mondialement connu, car elle le prive d’une tribune internationale. En décembre 1962, après la tenue à Dakar d’un colloque international où Mamadou Dia tient un discours en totale contradiction avec les visions de Senghor et des ministres, la crise entre les deux chefs du pays atteint son paroxysme. Une grande partie des députés dépose une motion de censure.
Le Président du Conseil Dia s’y oppose en faisant évacuer l’Assemblée par l’Armée. Le 17 décembre 1962 au soir, la motion est néanmoins votée au domicile d’un député. Le lendemain, Mamadou Dia est arrêté avec plusieurs de ses amis.
Du 9 au 13 mai 1963, il est jugé pour haute trahison par la Haute cour et condamné à la déportation perpétuelle à l’extrême sud-est du Sénégal (Kédougou), à plus de 750 km de la capitale. Cet éloignement de Mamadou Dia le prive du soutien de ses partisans qui se rassemblaient préalablement devant l’endroit où il était détenu à Dakar. Il résulte de cette crise politique, une importante révision constitutionnelle en 1963, avec la suppression du poste de Premier ministre et l’instauration d’un régime présidentiel.»
Aujourd’hui, au-delà de ces événements, les générations présentes et surtout futures, ont le devoir de se souvenir du Président Mamadou Dia à travers un symbole. L’histoire en a besoin. Je suis convaincue que le Président Macky Sall qui, comme moi, est né après les indépendances, saura réparer cet oubli, pour ne pas dire injustice. Et les générations futures ne manqueront pas de dire :
«Il était une fois un Président de la République qui avait réparé une injustice...» Il y a plusieurs manières d’entrer dans l’histoire. Le Président Dia y est entré, rendons-lui hommage en nous souvenant de lui autrement que par cette page sombre de notre histoire politique.
A L’ORIGINE, LA PAUVRETE ET LE BESOIN DE S’ENRICHIR
Comme le dit l’adage, «chez tout africain, il y a un fond de paganisme». La société Sénégalaise, malgré sa profonde religiosité, reste attachée à des pratiques païennes et animistes qui de plus en plus prennent des proportions inquiétantes. Dans la vie de tous les jours, au foyer comme à l’école et au bureau, dans tous les domaines à tous les niveaux, les gens s’adonnent beaucoup aux pratiques mystiques. Le poids de la pauvreté et le besoin de s’enrichir sont à l’origine de cette situation. Du moins, c’est le constat fait par le sociologue Djiby Diakhaté.
Malgré le fait que le Sénégal soit un pays profondément religieux qui logiquement devait se défaire de tout obscurantisme, on note la persistance des pratiques païennes et animistes à un degré très élevé de la société. Pour éclairer notre lanterne sur ce fait social, nous avons fait recours à l’explication sociologique. Le sociologue Djiby Diakhaté y voit de prime abord une question de pauvreté. Malgré le fait que notre pays soit composé en majorité de musulmans, en minorité de chrétiens et de pratiquants de religions traditionnelles, il a signalé pour l’essentiel que «nous avons des Sénégalais très attachés aux traditions païennes et animistes ».
Ce qui, à ses yeux, s’explique par plusieurs raisons. « D’abord, la persistance de la pauvreté fait que certains ont besoin de s’enrichir ici et maintenant en passant par la voie des pratiques païennes. Ensuite, nous avons l’urbanisation galopante marquée par l’érection de nouvelles zones, de nouveaux quartiers où la logique de compétition fait appel à ces genres de pratiques qui s’y développent de plus en plus », renseigne-t-il.
Il y a aussi, selon le sociologue, que « les terroirs sont habités par des gens qui ne se connaissent pas et avec qui nous n’entretenons pas forcement des liens de parenté ; alors qu’auparavant dans un village, tous les membres étaient des parents ». Cette situation de méconnaissance des uns et des autres «fait que chacun a tendance à se méfier de l’autre et le développement de la méfiance et de la peur de l’autre fait que de plus en plus, on a tendance à aller vers des pratiques païennes pour des besoins de protections », poursuit Djiby Diakhaté. Le phénomène s’observe dans les milieux professionnels, politiques et sportifs où des personnes ayant la même activité ont recours à ce genre de pratiques pour ne pas se faire devancer. Ce qui, de son point de vue, augmente les proportions de ces types de croyances.
Enfin, renchérit Djiby Diakhaté, « nous avons la valorisation du «moi» ; chacun cherche à être le plus important, le plus vu et le plus constaté, le plus remarqué, en wolof on l’appelle le «bayré» (popularité), qui fait que le plus souvent, on fait recours au charlatan qui a tendance à nous orienter vers ce genre de pratiques ».
PAR ALASSANE K. KITANE
LA TÉLÉ-SEXUALITÉ
Dans le recrutement et le traitement salarial du personnel de télévision, la beauté féminine est devenue le premier critère de sélection, la superficialité est le deuxième critère ; et le professionnalisme n’est qu’une contingence
Le «sexe» est devenu ambiant et omniprésent dans l’espace médiatique et, par ricochet, dans l’univers mental des Sénégalais. Il est partout ! Il fait tout ! Le mythe de la «femme-objet», symbole du fantasme le plus extravagant de l’homme, est devenu le cristallin de toutes les chaînes de télévision. Matin, midi, soir : les belles filles sont devenues le symbole de l’ornement érotique d’un vide médiatique très profond.
Il y en a qui ont tout bonnement compris que la télévision pouvait être un espace et un moyen de sublimation de leurs tendances de «filles de joie» et en tirent le maximum de profit. La nudité (ou ce qui la symbolise) est devenue un objet commercial : c’est la publicité de la sensualité.
Par publicité, nous entendons ici l’action de rendre public, populaire, commun : les filles de la télé ne se gênent plus, par exemple, de s’asseoir juste pour mettre en valeur leurs cuisses et leur poitrine. Les atours de la femme, ses lèvres, sa poitrine, etc. sont zoomés par les caméras, comme pour signifier que les tabous sont archaïques et incommodants pour la femme moderne.
La permissivité et le dévergondage ont atteint des proportions incommensurables sans que les prétendus organismes de régulation de l’audiovisuel (dont l’existence est devenue superflue) n’opposent la moindre critique.
Dans le recrutement et le traitement salarial du personnel de télévision, la beauté féminine est devenue le premier critère de sélection, la compétence en termes de superficialité et de folklore est le deuxième critère ; et le professionnalisme n’est qu’une contingence. Le sexe a donc pris le pouvoir à la télé et les Sénégalais découvrent la télé sexualité. Les séries de téléfilms sans âme sont le prétexte pour montrer la sensualité et domestiquer ainsi le désir des Sénégalais d’abord et leur esprit ensuite.
La faculté critique est de plus en plus dépossédée aux citoyens ingénieusement transformés en «télécitoyens» : la cité est d’abord dans la télé avant d’être dans la réalité objective. La façon dont la cité et ses problèmes doivent être vécus est également enrégimentée selon des standards propres aux producteurs télé qui sont devenus également des producteurs de conscience.
Sous la forme d’un divertissement ininterrompu, la sensualité, le lyrisme féminin et le spectacle (tous moyens du fric) sont devenus les axes essentiels de la production télévisuelle. «J’incarne l’obscénité, donc j’existe», «j’exhibe mon intimité, donc je suis», «je me dévergonde, donc je suis» : telles sont aujourd’hui les formules du prototype du vedettariat sénégalais.
Peu de gens savent que le port du bikini sur les plages est contemporain à une révolution de la sexualité consistant à faire du sexe, un des moteurs de la société de consommation. En banalisant la femme de cette façon, on a réussi à exciter les fantasmes et à fouetter le désir d’accumulation, puis le désir de la consommation qui garantit la satisfaction du désir d’être reconnu (c’est-à-dire de ressembler aux modèles standards du show-biz et de télé-business).
La consommation «sans répit» à laquelle nous sommes assujettis par la diversité et l’attirance des produits ne nous donne plus le temps de vraiment aimer. L’amour est dénaturé parce qu’artificiellement produit par le biais du virtuel et de la machine en général. Notre société est tellement médiatisée, informatisée et mécanisée que nous adoptons des attitudes de plus en plus mécaniques, nous éprouvons des sentiments de plus en plus artificiels.
La surabondance de l’information sur le sexe, la sexualisation outrancière de l’amour qui en résulte, sa banalisation, la précocité avec laquelle on est instruit de ces choses : tout ceci concourt à abrutir l’amour. Sur ce point précis, il faut dire que davantage l’homme enregistre de progrès, plus il dégénère sur le plan strict de l’amour pur. Notre époque est justement celle où l’amour se résume à trois choses liées : sexe, spectacle et argent.
L’imbrication de ces trois choses élague progressivement la dimension morale contenue dans l’amour. Aussi, au défunt amour platonique a succédé un simple amour charnel qui se monnaie comme toute marchandise et dont le culte est quotidiennement fait à la télévision par le biais des téléfilms.
L’amour est donc profondément en crise et la prolifération des téléfilms sur l’amour en est l’illustration parfaite. L’amour constamment ruiné par la mécanisation et par l’informatisation des relations inter-humaines : il est dès lors désespérément recherché dans la fiction, compensé dans le virtuel. Le danger des téléfilms réside d’ailleurs dans le fait qu’ils constituent une propédeutique silencieuse à un amour tel que voulu et conçu par la société de consommation.
Ainsi, ce qu’il faut dire, ce qu’il faut faire, la manière dont on doit s’habiller, celle dont il faut recevoir de la visite chez soi, tout est exposé par le canal du petit écran pour façonner le nouvel homme. La propédeutique de l’amour distillée à travers les téléfilms a tellement truqué l’amour, avec un romantisme robotique, qu’on en est arrivé à un stade où on aime «l’amour» à la place des personnes.
La personne humaine n’est plus à proprement parlé l’objet de l’amour, ce qui est aimé chez elle, est désormais la chose qui lui appartient le moins, c’est-à-dire les artifices romantiques qui lui sont inculqués par la télévision.
L’envoûtement par les téléfilms et par la téléréalité n’a pas encore révélé toute l’étendue de son péril sur l’humanité de l’amour et sur la liberté. La dépossession de l’homme moderne n’a rien de comparable dans l’histoire de l’aliénation du genre humain, car dès qu’on commence à trouver des raisons et des formes définies à l’amour, ce n’est plus à proprement parlé de l’amour.
Il ne saurait y avoir d’exemple d’amour : un modèle d’amour n’est pas un amour, le mimétisme dans l’amour tue l’amour. L’amour est authentique ou n’est pas, chaque amour est vécu dans la tendresse (personnelle), dans le risque (personnel) de la frustration, de l’échec, de l’abîme ou du bonheur.
Dès qu’on commence à codifier l’amour au contraire, c’est-à-dire à lui trouver des canevas d’expression, on le vide de sa substance naturelle ; or c’est précisément à ce niveau que la société de consommation est redoutable : la miniaturisation abusive de l’espace et des produits, celle de la pensée (par le biais du logo et du credo), ont fini par tuer la spontanéité de l’homme pour faire de celui-ci un robot. Ainsi dans le domaine de l’amour, les clichés d’amour que nous consommons à travers les téléfilms nous ont transformés en de simples guignols de l’amour.
Quand l’amour peint à travers les téléfilms devient le miroir devant lequel l’amour réel doit s’ajuster et se réajuster, c’est assurément le comble de la comédie dans l’amour. Le prosaïsme et la superficialité de certains feuilletons télévisés produisent chez nos enfants, des comportements d’une obscénité révoltante. Tout obéit à une logique de restitution mécanique de comportements «consommés» sans discernement, avec une intempérance telle que cela s’est traduit par une sorte d’«indigestion» psychique.
Alors il ne faut pas se plaindre du fait que les mariages deviennent de plus en plus éphémères et connaissent des fins dramatiques : l’amour qui les fonde est inhumain, inauthentique. La mécanique amoureuse, qui règne actuellement dans nos cœurs, ne peut pas être une base solide d’une relation aussi sacrée et aussi subtile que le mariage.
A force de chercher le romantisme, on a simplement mis la charrue avant les bœufs : le romantisme ne doit ni ne peut être la cause de l’amour. C’est l’amour qui doit devenir romantique et non le romantisme amour. Le romantisme n’est pas une fin.
De ce point de vue, les téléfilms nous causent beaucoup de tort, car ce qu’ils nous apprennent en fin de compte n’est pas de l’amour, c’est du romantisme, de l’amour caricaturé, enseveli sous des couches de frivolité extrêmes.
Ainsi sur la «tombe» de l’amour, on a édifié des stèles magnifiant la gloire de la rapacité pour l’argent et du mensonge sentimental. Tel est donc le triste sort de l’amour dans le cœur d’hommes devenus esclaves de deux de leurs artifices les plus dangereux : la télévision et l’argent.
Après avoir tué le sport (par la mafia et le sponsoring «nébuleux» et l’esprit (par les jeux de l’esprit primés), l’argent a parasité l’amour. La télévision quant à elle, en plus de servir de relais à toute cette mascarade, travaille toujours à dénaturer l’amour en le peignant sous une forme tellement romantique qu’il devient ridicule.
Les séries télévisées, le divertissement magico-sportif qu’on appelle lutte sénégalaise et les téléfilms sénégalais sont des moyens indirects de contrôler les citoyens en les fixant dans le sensationnel et le superficiel.
Ainsi, à force de confier leurs rêves à la télévision, nos compatriotes ont fini de devenir les apprentis de leurs propres fantasmes au lieu de faire face objectivement et efficacement à la réalité. Consommateurs d’un langage puéril, extravagant et superficiel, les Sénégalais sont aujourd’hui des imitateurs et non des créateurs.
La consommation asservit et dépossède l’individu de sa liberté en lui faisant croire qu’il consomme librement. C’est ainsi que les nouvelles divinités sénégalaises sont devenues Eros (dieu du désir ou de l’amour dans la mythologie grecque), Fortune (divinité qui présidait aux aléas de la destinée humaine, et qui distribuait les biens et les maux selon son caprice) et Spectacle : cette trinité a pour prophète la célébrité et pour apôtres les animateurs télé et les journalistes.
Après avoir réussi à s’imposer comme directeurs de nos désirs, les médias sont devenus les directeurs de nos cœurs et de nos consciences.
Mais qu’est-ce qui se joue derrière la scène de l’obscénité médiatique ? Nos compatriotes comprennent-ils suffisamment l’enjeu de cette course effrénée et éhontée vers l’audimétrie par l’omniprésence du sexe ? (A suivre)
J’AI AFFAIRE À DES PERSONNES QUI NE SE PROSTITUENT PAS
Après sa défaite aux Locales de juin dernier, l’ancien maire de Kédougou a foulé à nouveau le sol de cette localité. Se félicitant de l’accueil qui lui a été réservé par des militants et sympathisants surexcités, Guirassy lance ces mots : «J’ai affaire à des hommes de qualité qui ont des valeurs, des convictions très fortes, des personnes qui ne se prostituent pas.»
Ceux qui s’attendaient à ce qu’il fasse une croix sur sa carrière politique peuvent encore attendre puisque l’ancien ministre de la Communication sous Wade n’a pas dit son dernier mot. «Je vous aime et je me battrai pour vous», a-t-il servi à ses sympathisants.
Aux rumeurs qui l’avaient envoyé à l’Alliance pour la République, Guirassy dément et précise : «Je suis ici, chez moi. Il est tout à fait simple et normal que je puisse venir. Cela n’engage que ceux qui le disent.» Revenant sur son boycott de passation de services avec son successeur à la mairie, Mamadou Adji Cissé, il a indiqué qu’il était hors du territoire national.
«C’est pourquoi, en bon républicain, j’ai délégué mon premier adjoint pour me faire représenter», a-t-il ajouté.
Quant à la gestion du maire libéral, Guirassy considère que «Kédougou doit être davantage transformée».
Le leader de Waato sita vote pour un audit du foncier, mais qui ne soit pas «simplement une logique politicienne».
Le président de la République Macky Sall a réitéré son appel au secteur privé à s’impliquer dans la mise en œuvre des différents projets du plan Sénégal Emergent (Pse). Pour lui, sans l’accompagnement des investisseurs privés, il serait difficile d’atteindre les objectifs du Pse. Il intervenait hier, mardi 7 avril, lors de la réunion de partage des résultats du Pse au centre international de conférence Abdou Diouf de Diamniadio.
Le président de la République Macky Sall a invité le secteur privé à s’impliquer davantage dans la mise en œuvre des projets phares du Plan Sénégal Emergent. Il s’exprimait hier, mardi 7 avril, lors d’une réunion de partage des résultats du Plan Sénégal Emergent (Pse) avec les partenaires techniques et financiers, le secteur privé et la société civile.
«Le plan Sénégal Emergent dépasse de loin l’affaire du gouvernement. Il nous faudra une réelle appropriation de sa mise en œuvre par toute la population sénégalaise. Le rôle du secteur privé dans la mise en œuvre du Pse est clairement défini. Sans l’accompagnement des investisseurs privés, il nous serait difficile d’atteindre les objectifs que nous sommes fixés dans le cadre du Pse».C’est pour cette raison, a-t-il soutenu, que l’Etat doit accélérer l’exécution des réformes phares afin d’améliorer le climat des affaires et renforcer le dialogue public privé.
«J’invite le gouvernement à s’accorder avec nos partenaires du secteur privé pour retenir une date et préparer le prochain Cpi qui pourrait se tenir dans le courant du mois de mai 2015 », a-t-il lancé. Avant de demander au Premier ministre de lui soumettre avant la fin du mois d’avril 2015, le projet de décret organisant le cadre harmonieux de suivi évaluation des politiques publiques.
Pour sa part, Mbagnick Diop, président du Mouvement des entreprises du Sénégal (Mdes) a fait savoir que le secteur privé est prêt à accompagner le gouvernement dans cette mission. «Le président de la république a compris qu’il fallait mettre le secteur privé au cœur du Pse. En contrepartie, le secteur privé s’engage à accompagner le plan Sénégal Emergent».
PSE : DES RESULTATS PROBANTS
Faisant l’état des lieux des réalisions du Pse, le chef de l’Etat Macky Sall a relevé qu’avec un taux de croissance de 4 à plus de 5 %, le Sénégal se rapproche des taux de croissance qu’il s’est fixés dans le cadre du Pse. «Au plan macroéconomique, la croissance du produit intérieur brut reste positive passant de 1,7 % en 2011 à 4,5 % en 2014 avec une progression attendue de 5,4 % en 2015. Ces performances sont également notées dans la réduction du déficit budgétaire, la maitrise de l’inflation et du niveau de la dette publique». Toutefois, il a indiqué que malgré ces résultats probants obtenus pour cette première année du Pse, il reste beaucoup de choses à faire. Ainsi a-t-il mis en garde les acteurs de ne pas tomber dans l’autosatisfaction. Concernant les réalisations proprement dites, il a rappelé le lancement de quelques projets phares notamment la cité de l’Emergence pour le volet habitat, de l’université Amadou Mactar Mbow à Diamniadio, de l’université du Sine Saloum de Kaolack, de l’autoroute Thiès-Touba, voire des bourses de sécurité familiale.
Avec un taux de croissance de 5% attendu cette année, le Sénégal se rapproche des objectifs de croissance qu’il s’est fixé dans le cadre du Plan Sénégal émergent. Selon le Président Macky Sall qui présidait hier la 1ère réunion de partage des résultats du Pse, les progrès réalisés doivent se poursuivre et même suivre un rythme plus rapide à l’image du slogan que le gouvernement compte imprimer au Pse, le «Fast track».
Le chemin vers l’émergence, malgré les défis, est déjà balisé et le Sénégal se rapproche du taux de croissance de 7% visés par le Plan Sénégal émergent. Selon le Président Macky Sall qui présidait hier la 1ère réunion de partage des résultats du Pse, le tableau global de l’économie sénégalaise qui escompte pour cette année un taux de croissance de 5% en est une illustration.
En 2014, le Sénégal a connu une croissance du Produit intérieur brut (Pib) de 4,5% contre 1,7% en 2011, souligne Macky Sall
«Ces performances sont également notées dans la réduction du déficit budgétaire, la maîtrise de l’inflation et du niveau de la dette», indique le président de la République, qui relève que les recettes budgétaires sont passées de 1464 milliards en 2012 à 1673 milliards en 2014 sans aggravation de fiscalité et avec une meilleure rationalisation des dépenses publiques.
La maîtrise de l’inflation, conjuguée au repli de l’euro sur le marché de change a permis d’améliorer la compétitivité de l’économie de 2,2% en 2014, poursuit-il, en ajoutant au tableau la bonne tenue des comptes monétaires qui a contribué à la maîtrise des prix et à la consolidation de la crédibilité du pays.
«Je souhaite que cette tendance positive soit confortée par l’accompagnement et le soutien des Partenaires techniques et financiers (Ptf). Voilà pourquoi j’ai instruit le gouvernement de renouveler l’Instrument de soutien aux politiques économiques (Ispe) en collaboration avec le Fmi», informe le Président Sall.
De nombreux défis
Malgré tout, de nombreux défis restent encore à relever avant d’espérer atteindre les objectifs fixés dans le cadre du Plan Sénégal émergent. Selon le Président Macky Sall, en termes de comportement et de mentalités à changer, de procédures et de formalités à alléger, les défis restent importants.
«Quand on se fixe l’émergence comme objectif, on est tenu d’adopter des normes de performance et des pratiques dont la diligence et la réactivité ne sont pas les moindres. Nous avons encore beaucoup d’efforts à fournir pour éliminer les lenteurs incompatibles avec la culture de la gestion axée sur les résultats qui constitue la logique et la finalité du Pse» a-t-il précisé en ouvrant les travaux de cette rencontre qui a réuni l’ensemble des acteurs publiques ainsi que les Partenaires techniques et financiers (Ptf).
«Il faut travailler vite et bien, en mode Fast track. C’est le label que nous voulons imprimer au Pse», souligne le Président qui estime que le Pse «est une œuvre de longue haleine qui transcende les contingences à court terme».
Suivi des actions
Le Président Macky Sall indique que pour impulser une nouvelle dynamique dans la mise en œuvre des politiques publiques, un dispositif de suivi des 44 projets de réformes phare qui doivent accélérer le processus d’émergence va être mis en place. Ce dispositif dont le Président a dessiné les contours et défini les rôles et responsabilités des démembrements qui la composent, repose sur les deux entités que sont le Bureau organisation et méthode (Bom) et le Bureau de suivie du Pse (Bosse).
Au ministre de l’Economie, des Finances et du Plan est dévolue la tâche d’assurer la planification et le pilotage dynamique des opérations soumises par les ministères sectoriels. Cela à partir d’un tableau de bord global. Pour le Premier ministre, le Président lui destine un rôle de coordinateur de l’exécution des activités ministérielles et d’évaluations permanentes des actions du gouvernement.
«L’Etat va mettre en place un cadre harmonisé de suivi et d’évaluation des politiques publiques et un système d’institutionnalisation de contrats de performance au sein de l’administration sénégalaise», indique-t-il.
Qui se souvient de cette promesse de Macky Sall dans l’entre-deux-tours de restituer à la jeunesse sénégalaise, particulièrement celle de Rebeuss, le stade Assane Diouf, que Me Wade avait fini de démolir pour y ériger son projet Kawsara ? Lamine Diack l’a rappelé à nouveau au président de la République qui peine déjà à respecter les 1% du budget national, qu’il avait encore promis au mouvement sportif et au CNOSS, toujours dans l’entre-deux-tours.
Une promesse est une dette, dit l’adage. Le président de l’Association internationale des Fédérations d’athlétisme (IAAF), Lamine Diack a tenu à le rappeler au président de la République du Sénégal, Macky Sall, qui avait dans l’entre-deux-tours, promis aux jeunes de Rebeuss de réfection le stade Assane Diouf que l’ancien président Wade avait commencé à démolir pour y ériger un centre d’affaires dénommé Kawsara.
«Je retiens que le stade Assane Diouf sera réfectionné. Cela faisait partie des promesses de campagne du président Macky Sall, attendons de voir», a déclaré le patron de l’athlétisme mondial, venu présider hier, mardi 7 avril, le lancement de la session de formation sur le kid’s athletics, au salon d’honneur du stade Léopold Sédar Senghor.
Et l’ancien ministre des Sports, maire de Dakar d’ajouter : «certains stades régionaux ont été remis en état mais cela n’est pas suffisant. Il faut remettre en état les terrains des établissements scolaires tels que les lycées Blaise Ndiaye, Delafosse, Lamine Guèye pour permettre aux élèves de mieux pratiquer le sport à l’école».
Alors que le gouvernement peine à réaliser la promesse que Macky Sall avait tenue dans l’entre-deux-tours, à savoir porter le budget du département des sports à 1% du budget national, le président Lamine Diack estime que pour «mieux manager notre sport, nos autorités étatiques doivent multiplier le budget par 3 pour avancer».
C’est la seule voie du salut, semble dire le président de l’IAAF qui a pris l’exemple des Caraïbes pour illustrer ses propos. «Les Caraïbes organisent depuis des années les Caraïbes Games. Ce sont des compétitions réservées aux jeunes de 13 à 18 ans. Durant les fêtes de Pâques les Caraïbes en profitent pour sortir des champions. Et c’est là qu’est sortie Usain Bolt (le Jamaïcain est champion du monde et olympique, sur 100 et 200 mètres, recordman du monde et olympique sur les deux distances, Ndlr)», fait savoir le patron de l’athlétisme mondial.
Développer les habiletés motrices chez l’enfant dans le domaine de l’athlétisme
Par ailleurs, il faut que la Conférence des ministres de la jeunesse et des sports de la Francophonie (Confejes) en partenariat avec l’IAAF et les ministères des sports et de l’éducation nationale a procédé au lancement du kid’s athletics.
« Ce programme éducatif, dira Ibrahima Diao, un des experts de la formation, a pour objectif principal d’aider les enfants à développer leurs habiletés motrices dans le domaine de l’athlétisme».
«Son objectif principal, ajoute-t-il, est d’aider les enfants à développer leurs habiletés motrices dans le domaine de l’athlétisme. Il ne s’agit point de détecter des talents, ni de rendre ceux-ci performants, mais, de proposer des épreuves axées sur les besoins liés au développement de l’enfant». Quant au directeur de l’Institut national de l’éducation populaire et du sport (Inseps), il soutient que «ce programme va régler 50% de la problématique de l’éducation physique à l’école».
«L’objectif principal est d’aider les enfants à développer leurs habiletés motrices dans le domaine de l’athlétisme», a soutenu Djibril Seck.
La Confejes immortalise Diack
A noter aussi l’institutionnalisation de la médaille Lamine Diack. Le Secrétaire général de l’Inseps dira que c’est pour magnifier le «parcours exceptionnel» du président de l’IAAF.
L’année 2014, contrairement à ce que beaucoup de Sénégalais disaient, la circulation de l’argent a fortement augmenté. De 585 milliards en 2012 et 620 milliards en 2013, la circulation fiduciaire est passée à 685 milliards de francs Cfa en 2014, soit une augmentation de 65 milliards de francs Cfa entre 2013 et 2014.
Le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, a dépeint hier, au cours de la réunion de partage des résultats du Pse, une situation monétaire reluisante au Sénégal, contrairement à certains Sénégalais qui disent que l’argent ne circule pas.
Dans sa présentation sur la situation économique, Amadou Ba a indiqué que la situation monétaire est «marquée par une hausse des avoirs extérieurs nets de 219,6 milliards, un accroissement des crédits à l’économie de 6,4%, soit environ 153,5 milliards de francs Cfa.
En contrepartie, la masse monétaire a progressé de 11,4%, reflétée par l’augmentation de la circulation fiduciaire de 65 milliards et des dépôts de 292 milliards de francs Cfa».
En effet explique le ministre, «la circulation fiduciaire est passée de 585 milliards en 2012 à 620 milliards en 2013 et 685 milliards en 2014. Cette évolution notée malgré les mesures prises par les autorités monétaires pour renforcer la bancarisation, illustre l’accroissement de la monnaie en circulation contrairement à une certaine idée répandue».
Cette hausse est également notée dans le transfert d’argent. A cause de la crise qui secoue beaucoup de pays européens, certains s’attendaient à une baisse des envois de fonds des migrants. Mais d’après les chiffres de l’argentier du Sénégal, les flux ont augmenté en 2014. Amadou Bâ indique que «les envois de fonds des migrants ont atteint 860 milliards, contribuant sensiblement à l’amélioration du compte courant de la balance des paiements».
Aussi note-il, «les échanges extérieurs ont été caractérisés par une amélioration significative du déficit du compte courant qui est passé de 10,8% du Pib en 2013 à 8,8%, à la faveur de l’accroissement des exportations de produits horticoles et de ciment accentué par la baisse de la facture pétrolière et des importations de riz, suite au repli des cours des matières premières, notamment le pétrole».
Dans la ligne de la dynamique de consolidation des fondamentaux de l’économie, soutient le ministre, l’année 2015 et le Plan Sénégal émergent annoncent, à travers l’accélération de la mise en œuvre des projets phare, de nouvelles avancées dans l’amélioration de la situation de l’emploi, notamment des jeunes.