Le Président du Conseil d’administration de l’agence sénégalaise pour la promotion du tourisme a apprécié positivement la décision du président de la République Macky Sall de supprimer les frais de visa à partir du 1er mai prochain. Toutefois, Mamadou Racine Sy dit s’attendre à d’autres mesures d’accompagnement pour booster un secteur complètement sinistre.
“C’est une excellente décision que nous saluons. C’est une preuve de la volonté politique du président de la République de sauver le secteur en état de quasi sinistré “, a déclaré le président du groupe Bollore Africa Logistics. Mais s’est empressé d’ajouter l’un des principaux acteurs du tourisme sénégalais, “il faut d’autres mesures d’accompagnement comme l’exonération limitée à deux ans pour l’ensemble du pays en complément des mesures prises pour la Casamance”.
Toutefois insiste Racine Sy, “la suppression du visa est assurément un acte politique majeur”.
Rappelons que lors de son discours à la Nation le 3 avril dernier, le Chef de l’Etat Macky Sall a décidé de prendre des “mesures incitatives pour la relance du secteur touristique et l’allègement des frais de voyage de nos compatriotes de la diaspora”. Ainsi, le visa payant pour l’entrée au Sénégal sera supprimé à compter du 1er mai 2015.
“La parafiscalité sur le billet d’avion sera réduite de 50%, pour baisser le prix du billet”, a également promis le président Sall. Seront concernées la redevance passager et la taxe de sûreté, dont le cumul s’élève à 8,4 milliards par an. Ces mesures, poursuit le président de la République s’ajoutent à la suppression du droit de timbres sur les billets d’avion. En outre, le Gouvernement engagera des consultations avec les compagnies aériennes à l’effet d’examiner la possibilité de réduire la surcharge carburant.
Enfin, “nous mettrons en place un crédit de 5 milliards de F Cfa, en soutien au secteur hôtelier”, a aussi déclaré Macky Sall.
PAR MAMAYE NIANG
L’HISTOIRE DES AUTODAFÉS DANS LE MONDE
Le 2 février, des membres du SAES organisent une cérémonie solennelle pour procéder à l’incinération de la Loi-cadre sur les universités, votée par le Parlement du Sénégal. Après cet acte, ils dispersent «une partie des cendres (...) au Rectorat...
«Le pouvoir politique est fragile sans le pouvoir culturel» (Léopold Sédar Senghor)
«Où l’on brûle les livres, on finit aussi par brûler les hommes» (Heinrich Hein)
Le terme autodafé vient du portugais «auto da fé» qui signifie littéralement acte de foi. C’est la cérémonie de pénitence publique célébrée par l’Inquisition espagnole, française ou portugaise, pendant laquelle celle-ci proclamait ses jugements contre ceux qui ne se soumettaient pas au dogme catholique.
Les coupables étaient brûlés sur la place publique. Le tribunal de l’Inquisition a été créé en 1233 par le Pape Grégoire IX et avait pour mission de démasquer les hérétiques et catholiques non sincères.
Dans le langage populaire, le terme autodafé est devenu pratiquement synonyme d’une exécution par le feu d’hérétiques. Le terme autodafé est aussi couramment utilisé pour caractériser la destruction publique de livres ou de manuscrits par le feu.
Les autodafés constituent le symbole de la mise au pas culturel dans un pays, pour imposer aux populations une culture officielle. Les autodafés, lorsqu’ils sont étatiques, apparaissent souvent dans des régimes dictatoriaux ou semi-totalitaires, dans lesquels existent une hostilité à la pensée libre et des attaques contre les intellectuels. La censure d’Etat, manœuvre violente, se traduit par l’autodafé d’ouvrages religieux, politiques ou romanesques.
La mise au pas culturel passe nécessairement par l’interdiction de tous les ouvrages qui s’opposent à l’idéologie du régime politique en place. Dans ce cas, le livre s’avère être un outil de propagande pour les autorités étatiques. Si on censure en brûlant les ouvrages, c’est parce que le livre est également un moyen de contrepouvoir et de refus de l’uniformisation. L’oppression intellectuelle n’est donc pas différente de l’anéantissement physique.
En effet, la mise au pas de la vie culturelle des peuples existe depuis l’antiquité. Il serait donc laborieux, voire fastidieux, de vouloir énumérer tous les autodafés d’ouvrages que l’humanité ait connus depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours.
L’objectif de cette contribution est tout simplement de montrer les rapports souvent heurtés entre le pouvoir politique et un type de savoir livresque, des rapports conflictuels pouvant se traduire par des autodafés d’ouvrages ou de manuscrits. Nous citerons en exemples des pays comme la Grèce, la Chine, l’Espagne, la France, l’Allemagne, les EtatsUnis, la Russie, l’Irak, le Mali et le Sénégal.
Dans l’antiquité grecque, c’est Platon, une des plus grandes références de la philosophie, qui a appelé à dénoncer et à punir les impies, en cas de récidive qu’on leur fasse subir la peine de mort (Timée : 30c-31b). Platon, ennemi de la société ouverte et de la démocratie, prône une éducation d’élite.
Une des cibles de Platon fut le sophiste Protagoras qui, vers 444 avant Jc, écrivit des lois pour Périclès qui allèrent dans le sens de la démocratisation. Pour Karl Popper (dans son ouvrage La société ouverte et ses ennemis), Platon porte en lui les germes des totalitarismes futurs comme la théocratie, le nazisme et le communisme. Il aurait tellement détesté Démocrite (460-370 avant JC) qu’il avait souhaité que tous ses livres fussent brûlés.
En tant qu’aristocrate, il n’aurait pas souhaité que le Peuple accédât au débat politique. Des spécialistes montrent que «ce fut particulièrement Platon qui demanda à ce que les ouvrages de Protagoras fussent brulés». Des actes similaires sont enregistrés en Chine deux siècles plus tard.
De manière récurrente, les autorités chinoises procèdent à des autodafés. En 213 avant Jc, sous le magistère de Qin Shi Huangdi, un édit est promulgué pour ordonner la destruction de tous les livres qui s’opposent à l’idéologie de l’empereur. Le premier empereur de Chine décide de mesures radicales pour asseoir son pouvoir, imposer une doctrine officielle de son régime, le légisme (l’absolutisme).
Tout détenteur d’ouvrages interdits encourt la peine de mort, ainsi que sa famille. Cette politique se résume dans la formule Fenshu Kengru («bruler les livres et enterrer vivants les lettrés»). Parmi les ouvrages interdits, figurent ceux du grand sage Kongfuzi (Confucius) qui compte de nombreux disciples, faisant l’éloge du système féodal antérieur et contestant la vertu des lois.
A cause de la politique d’épuration, environ 460 lettrés sont tués, d’autres rejoignent les condamnés travaillant à la Grande Muraille. L’édit est révoqué en 191 avant Jc sous la dynastie des Han. Sous Han Wudi (156-87 avant Jc), le confucianisme est imposé comme doctrine d’Etat et continue de l’être jusqu’à la fondation de la République de Chine en 1911. En 1966, pendant la grande révolution culturelle prolétarienne, le Président chinois Mao s’en prend aux anciennes idées, cultures, coutumes et habitudes.
Ce qui autorise les gardes rouges à brûler les livres des auteurs classiques, à détruire l’architecture traditionnelle et les temples anciens (bouddhistes pour la plupart). Les mosquées ont été soit fermées soit détruites. Même dans l’intimité du foyer familial, il est impossible d’afficher le moindre signe religieux. Dans les régions musulmanes de l’Ouest de la Chine, des exemplaires du Coran sont détruits dans de grands autodafés. Des manuscrits bouddhistes sont également brûlés.
Des millions de Chinois ont été tués pendant la révolution culturelle de Mao. Même après Mao, des livres sont brûlés en Chine. En 1998, les autorités chinoises ont fait détruire 50 000 exemplaires d’un mensuel appelant à la libéralisation du régime. En refusant le libéralisme politique, les autorités chinoises optent pour une dictature du Parti communiste chinois (Pcc) qui s’apparente, à quelques exceptions près, au monarchisme européen de l’époque médiévale et des temps modernes.
En Europe, le XIIème siècle marque à la fois le commencement du pouvoir de l’inquisition catholique contre la libre société des Cathares du Languedoc, et le pouvoir des oulémas intégristes de l’islam contre la société ouverte des califes de Cordoue (sud de l’Espagne). Averroès (Ibn Ruchd) a osé s’opposer au fondamentalisme intellectuel et vouloir chercher à «libérer la pensée musulmane de l’emprise du juridisme trop étroit et d’une théologie faussement spéculative».
La religion, selon Averroès, n’est pas contre la raison ni contre la rationalité. Pour lui, l’étude de la philosophie est ultimement un devoir religieux. De façon très significative, il fait valoir que l’ennemi est «dedans», plutôt que «dehors».
Averroès se heurte alors aux ultraconservateurs de l’époque. Le sultan d’Andalousie (sud de l’Espagne), donnant un gage au parti religieux fanatique, avait exilé Averroès au Maroc en 1107 (où il meurt en 1198 à l’âge de 72 ans) en ordonnant l’autodafé de ses ouvrages. Ses livres philosophiques sont brûlés à Séville et à Marrakech. Pour Abdel Wahab Medeb (dans son ouvrage Sortir de la malédiction), le destin malheureux de l’islam commence avec la défaite du philosophe face au clerc, avec l’éclipse de Averroès. L’islam ne s’en remettra pas pour ce qui est de la réflexion philosophique.
Quatre décennies après la disgrâce de Averroès, la littérature juive est confisquée dans le royaume de France sur ordre de Saint-Louis. Talmud est l’objet d’un procès à Paris en 1240. A l’issue de ce procès, la littérature juive est condamnée et brûlée en 1242 et 1244. Cela se situe dans le contexte de l’évolution d’une Europe christianisée qui refuse les pensées marginales et tend à limiter les conditions d’existence des Juifs.
Jusqu’au siècle des Lumières, les idées progressistes sont combattues en France. Des livres sont brûlés en place publique. A titre d’exemple, l’ouvrage de Claude Adrien Helvétius, intitulé De l’Esprit, est réduit en cendres en 1758. Au XXe siècle, avec la montée des totalitarismes, le centre de gravité de la «biblioclastie» européenne se déplace vers l’Allemagne.
En Allemagne, sous le troisième Reich, les autorités procèdent à des brûlements massifs d’ouvrages communément appelés Autodafés allemands. Ces derniers résultent d’une préparation de plusieurs semaines, avec la complicité d’enseignants et de recteurs d’universités, des étudiants du parti nazi et des Sa (sections d’assaut créées par Hitler en 1924).
Le 10 mai 1933, au cours d’une cérémonie savamment mise en scène devant l’opéra de Berlin et dans 21 autres villes allemandes, des étudiants, des enseignants et des membres des instances du parti nazi aspergent d’essence et brûlent publiquement 20 000 ouvrages.
Les ouvrages brûlés portent la signature des écrivains juifs, des marxistes ou pacifistes. Parmi les auteurs honnis, on peut citer Sigmund Freud, Karl Marx, Stéphan Zweig et Erich Maria Remarque. Sous le règne des nazis, des millions de personnes ont été tuées, des corps ont été brûlés dans des crématoriums et les cendres dispersées dans des cimetières, des mers et des fleuves.
Le grand savant Albert Einstein, d’origine juive, engagé dans la bataille contre le nazisme depuis 1914, décide de quitter l’Allemagne après la mise à sac de sa maison. Il se réfugie aux Etats-Unis le 17 octobre 1933 et obtient la nationalité américaine en 1940. Quelques années plus tard, dans le contexte de la guerre froide, des milliers d’ouvrages ont été censurés par le feu dans le pays d’accueil de Einstein.
Dans le cadre du maccarthysme, le 16 juin 1953, les autorités américaines brûlent 30 000 ouvrages appartenant à des «gens de gauche» comme Robin des Bois, Mark Twain, Jack London, Sinclair Lewis, etc. Les époux Rosenberg (Julius et Ethel), accusés d’avoir donné des secrets atomiques à l’Urss, sont exécutés le 19 juin 1953. Ce qui entraîne la résistance de Einstein qui dénonce le maccarthysme comme un recul démocratique et un danger pour la société américaine.
Au début du XXIe siècle, c’est le Président russe Vladimir Poutine qui ordonne les autodafés d’ouvrages. Il rétablit l’autorité de l’Etat et utilise les jeunes pour dérouler sa politique. En 2004, les jeunes «poutiniens» russes, avec le slogan «Idushie vmieste» («allons ensemble»), s’érigent en gardiens de la moralité et se donnent pour mission de «purger la littérature russe» des auteurs indésirables comme Viktor Pelevine et Vladimir Sorokine.
Ces derniers ont eu le malheur de décrire certains maux de la société russe contemporaine comme le sexe, la drogue, la violence et le manque de repères. Les jeunes acquis à la cause de Poutine brûlent sur la place publique, les ouvrages honnis de Pelevine et Sorokine.
Le Président russe finit par adouber ces jeunes qui lui vouent un véritable culte de la personnalité. Le retour au pouvoir de Poutine en 2012, après l’intermède Medvedev, coïncide avec la montée en puissance des mouvements intégristes musulmans qui conquièrent des espaces et procèdent à des autodafés d’ouvrages et de manuscrits.
En 2012, au Nord du Mali, des islamistes brûlent les manuscrits du centre Ahmed Baba. Au début du mois de février 2015, des extrémistes du Daech (Etat islamique) détruisent par le feu, 2000 livres de la bibliothèque centrale de Mossoul en Irak. Presque simultanément avec l’autodafé d’une loi au Sénégal.
Le lundi 2 février 2015, à quelques jours du 29e anniversaire du décès de Cheikh Anta Diop, des membres du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) organisent une cérémonie solennelle pour procéder à l’incinération de la Loi-cadre sur les universités, votée par le Parlement du Sénégal. Après cet acte, ils dispersent «une partie des cendres (...) au Rectorat (et font) part du décès de la loi cadre n°18/2014 relative à la gouvernance universitaire» : c’est le deuxième autodafé en milieu universitaire dans l’histoire du Sénégal.
Le premier autodafé dans une université du Sénégal remonte à 1869 lorsque les Français, courroucés par le soutien du recteur Boubacar Penda Yéri à Lat Dior, brûlèrent la bibliothèque de l’université islamique de Pire. Les «biblioclastes» de Pire étaient dans une politique de pacification pour imposer l’autorité coloniale, tandis que les incinérateurs de la Loi-cadre sont des agents de l’Etat en désaccord avec le gouvernement. C’est un cas atypique et intriguant.
D’habitude, ce sont des étudiants, apprenants et émeutiers qui brûlent des pneus, incendient des édifices publics et réduisant en cendres des registres et autres documents d’archives ou de référence. Mais aujourd’hui, ce sont des universitaires et sommités intellectuelles qui utilisent le feu pour exprimer leur courroux. Le feu, comme outil de toute-puissance dans les régimes autocratiques, est-il devenu une arme pour des subalternes dans les Etats démocratiques ?
Cet acte prémédité n’a rien d’anodin. Il est la suite logique de l’expansion d’une culture révolutionnaire, d’un pourrissement de la démocratie ouvrant la porte à l’ochlocratie et à la médiocratie, de la politique politicienne excessive et de l’évolution d’une sémantique «pyromanisante».
Depuis quelque temps, le verbe «brûler» apparaît souvent dans les titres d’articles portant la signature de grands intellectuels ou spécialistes : «Faut-il brûler le Conseil constitutionnel ?», «Faut-il brûler Memba ?», etc. En nous inspirant de grands sages, nous avons tous intérêt à faire attention à nos pensées car elles deviennent des actes, à faire attention à nos actes car ils deviennent des habitudes, à faire attention à nos habitudes car elles deviennent nos caractères.
Et nos caractères sont nos destins.
PAR ALIOUNE BADARA NIANG
L’EXEMPLARITÉ EN POLITIQUE
Pousser Macky Sall à trahir son engagement, donc le peuple, cela prouve que ces politiciens rustres, à la finesse d'un éléphant, n'ont aucun respect pour lui
Écrire sur la politique commence à devenir trop éprouvant tant les hommes politiques s’avèrent désespérément incapables d’inventer un avenir différent de ce à quoi ils nous ont habitués. On assiste en ce moment à une très nette accélération des dérapages (va-t-on vers un hivernage de dérapages ?) et autres énormités pontifiantes de nos politicards.
Conséquence immédiate : La vraie rupture, que le Président Sall avait promise et qu’il tente de mettre en œuvre depuis son arrivée au pouvoir, est en train d’être tristement masquée par cette face noire et crapoteuse du personnel politique sénégalais, à savoir le fait de ne pouvoir être pris en exemple, en modèle de ce qu'il convient de faire en telle ou telle circonstance. En d'autres termes, à être vertueux !
L’exemplarité en politique (droiture, patriotisme, humilité, bonnes mœurs, bonnes manières, sens de l’honneur, dignité, entre autres), est une vieillerie que les comportements glauques des acteurs politiques du moment ont remis à flot, en selle. À preuve, cette incroyable déconnexion de la classe politique, coupée du réel. Bien que son impact sur la vie politique du pays soit presque absolument nul (le peuple est digne !), celle-ci fait surface dans l’actualité et réclame notre attention avec véhémence. Quelques exemples ?
Tout d’abord le fait, scandaleux, que nous soyons submergés ces temps derniers par un vrai festival de transhumance. Et dire déjà qu’à ce rythme, la pratique du changement d’allégeance partisane risque de faire office de sport national dans notre pays !
Eh oui ! Telle une cellule cancéreuse, la transhumance ne fait que grossir : Awa, Innocence, Abdou, Bécaye, Sitor, Thierno, à l’image d’un cheptel ambulant, ont dans une course sans fin (et sans freins) rejoint l’Alliance pour la République. En troquant avec emphase leur tunique bleue pour le marron-beige du parti (naguère) adverse, ces zombies de la politicaille ont trahi leur cause, leur mission, sous l'instigation des nouveaux rapports de force.
Comment dans ces conditions, bâtir une nation, créer une rupture, lorsque les fondations restent chevillées à des convictions frivoles, ballottées au gré du vent ? La belle déception !
Ces nomades politiques, grands pollueurs de notre démocratie, manquent de courage, de ténacité, du sens de l’intérêt général, de dévouement, bref tout simplement d’exemplarité. Leur allégeance de convenance (donc sans conviction), obéit uniquement à une «morale du provisoire». Et en cela, ils donnent l'impression qu'il n'y a point de salut en dehors d'une proximité avec le pouvoir en place. Quelle exaspération !
Ils se révèlent également comme des bretteurs qui excellent dans l’art de porter des coups de Jarnac et d’avoir des réponses à tout. L’appel du ventre, seulement, a fini de reléguer aux oubliettes les idéologies, les convictions intimes et tout le toutim. Comme c’est commode !
L’attitude de ces courtiers politiques dénote une certaine crise de valeurs sérieuses et de repères brouillés. Seulement voilà, comme le souligne si bien Montesquieu, "lorsque la force de la vertu cesse, la République est une dépouille". Le risque est gros alors de la voir victime d'un dépeçage sans vergogne. Et pourtant on a beau leur expliquer que «tant va la cruche à l’eau qu’elle se casse», ils ne veulent pas y croire…! Tant pis !
Je ne suis pas de ceux qui pensent que le Président Sall doit manœuvrer à tout va et à tout prix (ne se priver de rien, absolument de rien, pour massifier son parti), pour s’offrir moins d’adversaires politiques possibles ou tout simplement les réduire en bois mort. Qu’il n’oublie surtout pas que son seul véritable adversaire reste et demeure le peuple souverain et il peut à la longue en avoir carrément par-dessus la tête de ces petits jeux politiques stériles.
Ce cynisme qu’est la transhumance est très néfaste et constitue une menace pour la démocratie et il est indéfendable ! Pareille négation de la réalité, toute considération partisane mise de côté, ne relève plus de la politique, mais du calcul politique. La nuance est là. Il faut endiguer un tel risque en réhabilitant l'engagement au détriment de l'opportunisme. La démocratie ne s’en portera que mieux !
Changeons de décor, mais pas de thème avec la question de la réduction de la durée, anormalement longue, du mandat Présidentiel : Lorsqu’on parcourt les pages «politiques» de toutes les presses, on y découvre, effaré, les frasques verbales d’individus irresponsables de l’Alliance pour la République demandant au Président Macky Sall de se dédire sur le quinquennat promis aux Sénégalais. Et là, la bombe (le ballon de sonde !) est lâchée. C’est encouragé par d’autres militants de l’APR, mais bon… c’est du délire là !
Apparemment la leçon n’a pas été bien retenue. Ce que l’on ne comprend absolument pas, mais pas du tout, c’est la logique qui veuille qu’on demande à un président de la République de faire du «wax waxeet» (le non-respect de la parole donnée, en wolof) ? Que voilà une vision bien triste de la politique ! Un tel raisonnement me semble très malsain et leurs auteurs ont incontestablement failli à leur devoir d'exemplarité.
Pousser Macky Sall à trahir son engagement, donc le peuple, cela prouve que ces politiciens rustres, à la finesse d'un éléphant, n'ont aucun respect pour lui. Dans une posture exemplaire, ils devaient plutôt l’aider à honorer son engagement. Oui, il faut le dire et le reconnaître, leur attitude «extrémiste» ne suscite rien d’autre que la nausée.
J’ai honte pour ces irresponsables car ils trahissent l’idéal républicain. Ils donnent une piètre image de ce qu’ils prétendent défendre. Ils sont symptomatiques de la médiocrité d’une partie de ce qu’on appelle l’élite. De ce fait, ils exposent (in)volontairement l’APR (surtout le chef de l’Etat) à un gros risque réputationnel.
Avec le temps, les idées de réforme s’érodent doucement sous la pression incessante de politiciens opportunistes qui s’y opposent. Le monde politique ne peut être sous l’emprise de la «politicaille». Le monde politique ne peut être pourri. Le monde politique ne peut accepter toutes les pratiques.
Aussi, je m’inquiète beaucoup de l’intégrité de la classe politique à venir car j’ai bien peur que les individus les plus véreux soient ceux qui arriveront au pouvoir demain. Pourquoi ? Déjà, parce que leur vision de la politique est structurée par cette idée qu’il faut être «pourri» pour réussir en politique. Autrement dit, les plus honnêtes quittent tôt le chemin politique, et ce monde attire de plus en plus ceux qui n’ont ni valeur ni scrupule.
Ce n’est pas la durée qui donne de la valeur à un mandat mais plutôt le contenu (les réalisations). En trois ans, le Président Sall a fait beaucoup de choses et il lui reste encore du temps d’ici à la fin de son mandat pour présenter un bilan positif. Donc nous lui conseillons de ne pas écouter ces vulgaires politiciens opportunistes qui veulent l’embarquer sur un chemin cul-de-sac, d’honorer sa promesse pour sortir grandi de cet engagement.
À 55 ans, le Sénégal est jeune comme l’a si bien dit Macky Sall dans son discours du 3-avril donc, il y a de la place pour entrer dans l’histoire.
Les Sénégalais veulent que la classe politique soit «exemplaire». Il va sans dire donc que leur confiance envers leurs élus ne se construira pas sans une action radicale d’exemplarité et d’humilité de ces derniers. Coluche le disait : «Je ferai aimablement remarquer aux hommes politiques qui me prennent pour un rigolo que ce ne n’est pas moi qui ai commencé.»
Il est grand temps de mettre fin à toutes ces pitreries. L’exemplarité politique n’est pas de l’idéalisme, mais une urgente nécessité…
La victoire éclatante d'Eumeu Sène sur Balla Gaye 2 a laissé un goût amer. Les révélations du chef de file de l'écurie Tay Shinger ont laissé pantois plus d'un. "Ils ont profané la tombe de ma mère", a accusé Eumeu Sène après avoir défait son adversaire pour la deuxième fois.
Le lutteur Eumeu Sène de l'écurie Tay Shinger s'est résolu à saisir le procureur de la République, suite à la profanation de la tombe de sa mère. Le vainqueur du combat tant attendu par les amateurs déplore que des gris-gris aient été déposés sur la tombe de sa mère.
Mais Balla Gaye 2, de l'école de lutte Balla Gaye, a vite fait de dégager en touche. "Je suis un musulman, jamais je ne ferai du mal à quelqu'un. Je le jure sur le Saint Coran, si j'ai profané la tombe de la mère d'Eumeu Sène, que Dieu fasse que je ne gagne plus de combat dans ma vie. Ce qu'il a dit m'a fait très mal et je laisse cela entre les mains de Dieu qui jugera. Je ne suis pas du genre à salir la victoire des gens, mais ce qu'il a dit me fait très mal. J'ai une mère et un père qui mourront tôt ou tard; alors je ne ferai jamais cela aux parents d'un lutteur. Ce qu'il a dit est grave et je tiens à dire que je ne l'ai pas fait et aucun membre de mon staff non plus", s'est défendu un Balla Gaye amer. Se portant en faux ainsi contre de telles accusations.
Mais ces graves accusations du leader de l'écurie Tay Shinger remettent au goût du jour l'existence de pratiques malsaines dans la lutte sénégalaise. Et de l'avis du professeur Oumar Ndoye, "cette accusation, si elle est avérée, constitue une première, en ce sens qu'elle révèle une profanation de la tombe d'un parent de l'adversaire. Ce qui montre que les Sénégalais ont dépassé les limites du raisonnable. Ils vont au-delà de l'indécence, du respectueux, du socialement correct".
Poursuivant ses explications, le professeur de rappeler que ce sont les plus faibles qui ont généralement recours à de telles armes mystiques et non conventionnelles. "On est dans la course à la victoire. Tous les moyens sont bons pour paraître. Pour montrer qu'ils sont les meilleurs, ils s'entourent de tous les moyens possibles. Certains cherchent à prendre le dessus sur l'autre par des moyens mystiques."
Dès lors, Oumar Ndoye se désole du fait que les capacités individuelles ne soient plus mises en avant pour briller. "On va chercher des soupapes externes, on cherche d'autres variables extérieurs. Tout est faussé et c'est dramatique." Lui emboîtant le pas, le Professeur Ibrahima Sow, directeur du laboratoire de l'imaginaire de l'Ifan, soutient que "dans tous les sports, les marabouts ont exploité des cadavres".
"La profanation des tombes a pris des allures inquiétantes"
Auteur de plusieurs ouvrages, dont "divination, marabout, destin", le professeur Ibrahima Sow a mis en relief ces pratiques d'une autre époque dans ses écrits. Ainsi, à l'en croire, il n'y a guère lieu de s'étonner comme une cruche dans la mesure où "ce sont des pratiques quasi quotidiennes dans notre pays". Seulement, fait-il remarquer, "la profanation des tombes a pris des allures inquiétantes".
Aussi, pour le directeur du laboratoire de l'imaginaire de l'Ifan, le but recherché, à travers ces actes qui heurtent des consciences, est "d'annihiler le pouvoir de l'autre, de faire en sorte qu'il soit comme un mort. C'est ce qu'on appelle le symbolique de la participation, le semblable attire le semblable". "En guise d'exemple, des techniques mystiques relatives à la mosquée ou le marché visent la notoriété, le succès, la prospérité. Là où les cimetières, linceuls, ossements humains visent à clouer au pilori l'adversaire, à le détruire complètement."
Dans la même optique, il invite les Sénégalais à ne pas se voiler la face. "Dire que ces pratiques ne sont pas nôtres, c'est vouloir rejeter la faute sur les autres. C'est faux. Le phénomène a pris de l'ampleur avec la lutte mais dans tous les sports, les marabouts ont exploité des cadavres, des linceuls, des tombeaux", soutient le professeur Sow.
Qui ajoute : "Ce qu'il y a, c'est qu'on ne pensait pas que les Sénégalais pousseraient l'audace jusqu'à tuer des albinos, forniquer dans les cimetières en couchant avec des morts, préparer de la soupe de viande dans les cimetières, ouvrir la bouche d'un cadavre, entre autres. C'est une barbarie ignoble, des actes d'anthropophagie à condamner".
Pour remédier à de telles pratiques, le directeur du laboratoire de l'imaginaire de l'Ifan exhorte les Sénégalais à l'éthique religieuse et morale. "Car, déplore-t-il, on assiste à une régression de la mentalité sénégalaise." Dans le même sillage, il encourage au sens du mérite et de l'honneur comme gage de réussite sociale.
"Il faut développer ses capacités et miser sur son potentiel pour réussir et gravir des échelons. Mais le mérite n'est plus la base du succès. C'est le marabout qui joue ce rôle, on est dans une société qui pense que les forces magiques ont plus de pouvoir que nos capacités individuelles et c'est triste. La logique de l'imaginaire prend le dessus."
Le coin des religieux
Interpellé sur la question, le célèbre islamologue Oustaz Alioune Sall n'est pas prolixe. Il pense que l'État a laissé faire et qu'il fallait établir dès le début des garde-fous pour circonscrire le mal. "L'islam condamne la profanation. Je crains qu'il ne faille s'attendre au pire", déplore-t-il.
Le recours à des pratiques aux relents d'obscurantisme fait froid dans le dos.
Pour le professeur Khadim Mbacké, "avec cette recrudescence du mystique aussi bien dans la lutte que dans d'autres sphères de la vie, on se désole du fait que beaucoup de Sénégalais n'ont jamais rompu avec des pratiques ancestrales. Ils associent tradition et religion. Il y a beaucoup de survivances de pratiques païennes aussi bien dans les campagnes que chez les analphabètes. Or, tous les combats des marabouts et guides spirituels ont pour but de purifier l'islam, de débarrasser la société de toutes ces pratiques négatives", soutient M Mbacké.
Moussa Gningue : "Certains supporters agissent à l'insu de leur champion"
Surnommé "le sorcier de Fass", Moussa Gningue a tenu à calmer les esprits suite aux accusations d'Emeu Sène qui ont secoué le monde de la lutte. À l'en croire, "il existe plusieurs réalités dans cet univers que le grand public ne peut imaginer. Des réalités que les lutteurs eux-mêmes ignorent".
Ainsi, soutient-il, en dehors du zèle excessif de certains supporters qui agissent à l'insu de leur champion, d'autres sont prêts à tout pour prendre l'avantage sur l'écurie adverse. Ils appliquent des recommandations de leur marabout sans que le lutteur ne soit au courant. Dans ce lot, existent ceux-là qui s'adonnent à des pronostics. "Ils hypothèquent leurs maisons ou autres biens, ils sont prêts à tout pour préserver leur patrimoine."
Par ailleurs, le présentateur de l'émission "Reug Reug" sur Sen Tv pense qu'il n'y a pas lieu de s'émouvoir. "La question qui mérite d'être posée, c'est de savoir d'où Eumeu Sène tient cette information ? Est-ce qu'elle est avérée ? Car personne ne peut certifier que des gris-gris ont été déposés dans la tombe de sa maman par des sympathisants de son adversaire. Il se peut que ces fausses informations aient été entretenues dans le but de l'intimider, de le fragiliser."
Toujours, selon Moussa Gningue, le coup a porté dans la mesure où le vainqueur, au lieu de savourer à fond sa victoire, rumine de sombres pensées. "Un de ses proches peut être à l'origine de cette opération de sabotage."
Seulement, ajoute-t-il, "il aurait dû faire preuve de retenue et se garder de faire cette sortie publique car cela porte atteinte à l'image de la lutte ; ce sont les lutteurs qui vont en subir les frais, car ils se décrédibilisent aux yeux de la société et créent un climat de suspicion. Que chacun joue sa partition car on risque de susciter la colère des religieux qui feront en sorte que la lutte, un patrimoine culturel, soit voué aux gémonies."
Moussa Gningue est convaincu que les pratiques mystiques du lutteur ne dépassent pas "le bain rituel", le port du gris-gris et le sacrifice sur recommandations de marabouts. "Ils se livrent une bataille psychologique mais ne sont guère animés par l'intention de détruire mystiquement leur adversaire", croit savoir "le sorcier de Fass".
PAR MAME TALLA DIAW
FAUT-IL BRÛLER L'ARÈNE ?
Le mystique était caché. Maintenant, c'est tout simplement du marketing. On l'expose. On le vend. Il est ostentatoire et écrase tout sur son passage. Les médias refusent de poser le débat, jouent le jeu car ça rapporte
Dimanche 5 avril. Le pays est suspendu au combat au sommet entre Balla Gaye II et Eumeu Sène. Dans les médias, le discours, la veille de la fête nationale, du chef de l'État, malgré sa qualité, est noyé dans la passion qui entoure le combat.
Le verdict est connu : c'est Eumeu Sène qui a terrassé Balla Gaye II après l'avoir roué de coups. Mais ces coups de poing et ce sang qui a coulé ont aussi atteint et fait mal à la société sénégalaise. Ces uppercuts ont touché et fait mal au corps social tout entier. Mais là où le bât blesse, c'est vraiment quand le vainqueur en l'occurrence Eumeu Sène accuse l'autre camp d'avoir profané la tombe de sa mère à des fins mystiques. On dénature notre vrai héritage culturel. La lutte : c'est notre sport national.
Le langage dans l'arène est un vrai danger pour la société sénégalaise. Profanation d'une tombe. Amulettes, gris-gris de toutes sortes, libations, des saletés, des pigeons blancs qui crèvent en se débattant au milieu de Demba Diop, dans un environnement digne des savanes ancestrales, devant les caméras du monde entier.
C'est en tout l'image que notre pays a "vendue'' au monde ce jour-là. Le langage dans l'arène est négatif par son essence même car il impose un environnement contraire au progrès et à l'essor économique. C'est le contraire qui aurait dû se produire. On veut nous faire entrer dans les ténèbres.
Les images sont fortes. Balla Gaye II porte quatre fois plus de gris-gris que son inoubliable père, Double Less. Les anciennes gloires étaient visibles, et à travers leurs prestations, le sportif se découvrait et était avant tout des muscles qui s'exprimaient. On les voyait, les Mbaye Guèye, Pape Kane, et autres Mame Gorgui Ndiaye.
On ne voit plus nos lutteurs actuels. L'esprit du sport même s'en trouve atteint car il est relégué au second plan. Le surnaturel a pris la première place. Ce n'est pas bon pour le pays. C'est contraire au progrès. Cette tendance est dangereuse quand elle minimise le culte de l'effort, de la réflexion, de la recherche de la performance et le travail pour progresser dans la vie. On est quand même en 2015 !
C'est un environnement nauséabond, comme sans doute leurs philtres et autres décoctions, dont ils s'enduisent devant les caméras du monde entier, devant nos enfants. Certains vont naturellement gloser sur le fait que "ce sont les réalités de la société sénégalaise'', bavant, comme le chien de Pavlov, devant le miroir du confort sociologique que leur apporte cet affaissement de nos vraies valeurs. Nos anciens, ceux qui ont pratiqué nos relations traditionnelles et entretenu leur sacré par des rites solennels, ne pratiquaient pas de la sorte.
Le mystique était caché. Maintenant, c'est tout simplement du marketing. On l'expose. On le vend. Il est ostentatoire et écrase tout sur son passage. Les médias refusent de poser le débat, jouent le jeu car ça rapporte. Selbé Ndome, une voyante en perte de vitesse et de crédibilité, devient "un fait de vente" comme on dit dans le jargon des journalistes. Dans les maisons, on parle plus d'elle que de la situation de l'école ou même du prix du riz.
L'obscurantisme a atteint des proportions inquiétantes. Mais que faire ? Si c'est la lutte qui est exposée, tous les segments de la société sont touchés. Dans les entreprises, les familles, ne parlons pas des syndicats et autres partis politiques, dans le football, partout, la conviction que ce sont les pratiques mystiques qui vont (dé) faire les destins a emprisonné l'esprit des Sénégalais, l'écrasante majorité d'entre nous.
Et pourtant, à l'issue de chaque combat de lutte, un marabout mord la poussière au même titre que son poulain défait. Ce qui n'empêche pas le lutteur de recourir à nouveau aux services d'un charlatan. Oubliant du coup que la lutte est avant tout un sport de combat et d'endurance. C'est dire que dans la victoire, le physique y occupe une place de premier choix.
Certains acteurs, et non des moindres comme le président du Cng, le Dr Alioune Sarr lui-même, ont posé la question sous l'angle de la législation. Faut-il légiférer ? La question se pose car nul ne pourra interdire à quelqu'un de croire et de pratiquer le fait mystique africain. C'est son exposition qui est inacceptable.
C'est l'élargissement de ses tentacules, comme une pieuvre, qui accroît l'étouffement de la société sénégalaise, qui est insoutenable. Ce sont de mauvais modèles. Vous allez parler de Sénégal émergent à ces gens là ?
La réduction du mandat présidentiel de 7 à 5 ans conformément aux engagements pris par le candidat Macky Sall en 2012, divise les "apéristes". Ces derniers multiplient les assauts pour pousser le Chef de l'Etat au reniement. C'est ainsi que le ministre de la Gouvernance locale et porte-parole du gouvernement, Me Oumar Youm, a laissé entendre ce week-end que la "réduction du mandat présidentiel n'est nullement justifiable".
L'Alliance pour la République (Apr) reste toujours divisée sur la question de la réduction du mandat présidentiel. Au moment où l'on s'achemine vers un référendum pour trancher la question une bonne fois pour toutes, des voix s élèvent au sein du camp présidentiel pour appeler le président Macky Sall au reniement. "La réduction du mandat présidentiel de 7 à 5 ans n'est pas justifiable", a estimé, dimanche dernier à Fatick, Me El Hadj Oumar Youm.
Le ministre de la Gouvernance locale, du Développement et de l'Aménagement du territoire, qui animait une conférence publique sur le bilan à mi-parcours du président de la République, est d'avis que la question doit d'abord faire l'objet d'un règlement dans les instances du parti avant tout référendum.
"Il faut qu'on pose le débat de la réduction du mandat au sein du parti. Car nous pensons que sur le plan économique, politique, constitutionnel, ce n'est pas justifiable", a déclaré Me Youm. Qui ajoute : "A part la valeur démocratique en termes de symbolisme, je ne vois pas ce que la réduction du mandat peut apporter au Sénégal et aux Sénégalais".
Partant ainsi du constat selon lequel "aucun chef d'Etat, sauf en cas de maladie, de démission ou d'empêchement, n'a eu à réduire son mandat'', le porte-parole du gouvernement estime que le Sénégal et son président ne doivent pas être un cas isolé. "Le président de la République ne peut pas être une exception au moment où nous avons amorcé le virage de l'économie du Sénégal. Nous sommes en plein sur les rampes de l'émergence'', a-t-il soutenu.
Non sans se demander si "on est dans le bon droit d'appeler les Sénégalais à un référendum sur la réduction du mandat du président de la République". "Il faut qu'on se pose la question pourquoi réduire son mandat pour en réclamer un autre et pourquoi exposer tant de frais, tant d'argent, tant d'énergie et tant de finances."
Il faut souligner qu'au sein de l'Alliance pour la République, il n'y a pas que le ministre de la Gouvernance locale qui est contre la volonté du président de la République de réduire son mandat de 7 à 5 ans. Auparavant, beaucoup de ses camarades de parti et même certains des alliés de l'Apr ont eu à proclamer urbi et orbi leur opposition à toute réduction du mandat présidentiel qui est pourtant une promesse de campagne du candidat Macky Sall à l'élection présidentielle de 2012.
"Macky est élu sur la base de la constitution de 2001"
Avant Me Youm, le député Moustapha Cissé Lô, l'ex-ministre conseiller du président Macky Sall, le Pr Malick Ndiaye, la députée Mously Diakhaté et d'autres caciques du régime en place sont déjà montés au créneau pour pousser le président Sall au reniement.
"Macky Sall est élu sur la base de la constitution de 2001 et par conséquent, il est élu pour un mandat de 7 ans", avait fait noter le Pr Malick Ndiaye, dans une conférence de presse tenue à l'époque au siège de la coalition Macky 2012 qui abrite aujourd'hui les locaux de la direction de la Case des tout petits.
Peu de temps après, le député Moustapha Cissé Lô lui avait emboité le pas, en soutenant au cours d'une sortie médiatique, que la réduction du mandat présidentiel constituerait une violation flagrante de notre constitution. Il s'en est suivi un débat sur la question qui n'a pas laissé la présidence de la République indifférente.
Puisque son ministre-conseiller et le porte-parole de son parti, en l'occurrence Abdoul Aziz Diop et Seydou Guèye, étaient montés au créneau pour réitérer toute la volonté du président Macky Sall de respecter ses engagements pris dans ce sens. Récemment, c'est le président lui-même qui est monté au front.
"J'ai été élu pour sept ans en mars 2012, mais l'année prochaine, je vais proposer l'organisation d'un référendum pour la réduction de mon mandat", a-t-il soutenu au cours d'une rencontre avec l'Association de la presse étrangère au Sénégal (APES).
Malgré cette déclaration du président de la République, des pressions tous azimuts continuent de s'exercer sur lui, pour l'amener à se dédire comme l'aurait fait son prédécesseur sur la limitation du mandat présidentiel à deux et qui lui avait valu la journée mémorable du 23 juin 2011.
LE PARTI DE COMPAORÉ ACCUSE LA POLICE D'AVOIR ARRÊTÉ DEUX DE SES CADRES
Ouagadougou, 7 avr 2015 (AFP) - Le patron du parti de l'ex président Blaise Compaoré a accusé mardi la police d'avoir arrêté deux cadres de l'ancienne formation au pouvoir qui seraient soupçonnés de "vouloir préparer une insurrection" liée au vote d'un nouveau code électoral au Burkina Faso.
Contactée, la police n'a fait aucune déclaration sur ces informations qui font la Une des quotidiens burkinabè. Le ministre de la Sécurité (Intérieur) Auguste Denise Barry, interrogé par l'AFP, a refusé de s'exprimer.
Salia Sanou, ancien maire et actuel secrétaire général du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) de Bobo Dioulasso, la deuxième ville du Burkina, et Seydou Sanou, ancien maire d'arrondissement de cette ville, "ont été arrêtés par la police" lundi, a déclaré à l'AFP Léonce Koné, le chef du CDP, l'ex-parti présidentiel.
"La police les soupçonne de vouloir préparer une insurrection à partir de Bobo Dioulasso à propos du vote du projet de Code électoral", a affirmé M. Koné, qui a dénoncé des "arrestations arbitraires" et exigé leur "libération immédiate".
Le CDP a prévenu qu'il s'opposerait "vigoureusement", seul ou avec les "forces politiques et sociales alliées", au vote, mardi, d'un projet de loi qui prévoit d'exclure les proches du président déchu des élections d'octobre.
Des appels à manifester mardi ont été lancés par des organisations de la société civile soutenant M. Compaoré contre ce projet. D'autres contre-manifestations ont été lancées par des associations soutenant la transition.
Lundi, le ministre Barry a "mis en garde" les "instigateurs de troubles", menaçant d'interpellation toute personne "coupable de trouble à l'ordre public, d'atteinte à la sécurité des personnes et d'atteinte à la sûreté de l'Etat".
Le projet de loi décrié, proposé par le gouvernement et amendé par des députés issus de la société civile et de l'ex-opposition, majoritaires au Conseil national de transition (55 membres sur 90), vise à modifier le code électoral.
Il prévoit d'"exclure de toutes les élections tous les membres du dernier gouvernement du président Compaoré et toute personne qui a soutenu ouvertement ou publiquement la modification de l'article 37 de la Constitution".
Blaise Compaoré, par sa volonté de réviser cet article afin de se maintenir au pouvoir, avait provoqué fin octobre une insurrection populaire qui l'avait contraint à démissionner et fuir à l'étranger après 27 ans de pouvoir.
LA VICTOIRE DE EUMEU SENE SUR BALLA GAYE 2 EN VEDETTE
Dakar, 7 avr (APS) – La victoire de Eumeu Sène sur Balla Gaye, dimanche lors du combat de lutte organisé par GFM Entertainment et le discours de Macky Sall à l’occasion de la fête du 4 avril sont en vedette dans les journaux reçus mardi à l’APS.
Eumeu Sène remporte sa deuxième victoire sur Balla Gaye 2, souligne Le Quotidien qui titre : ‘’Door Dooraat !’’. ‘’Espérant revenir à la hauteur de son adversaire qui l’avait battu, 6 ans après, Balla Gaye 2 a vu Eumeu Sène prendre le dessus sur lui dimanche à Demba Diop’’, écrit le journal.
Avec cette seconde victoire de Tay Shinger, ‘’Eumeu Sène corrige Balla Gaye 2’’, indique Le Témoin au quotidien, qui signale en même temps que deux personnes ont trouvé la mort à Kolda et à Bambey à l’issue de ce combat de lutte.
Selon le journal, ‘’cette seconde défaite de Balla Gaye 2 face au même adversaire suscite de nombreuses interrogations sur l’avenir du fils de Double Less dans la lutte sénégalaise’’. Le Témoin s’interroge : ‘’Balla Gaye 2 est-il sur le déclin ? L’ancien roi des arènes pourra t-il revenir au plus haut niveau ?’’.
Les journaux reviennent également sur les accusations d’Eumeu Sène, après sa victoire, au sujet de la profanation de la tombe de sa mère. Il a annoncé d’ailleurs qu’il va saisir le Procureur de la République.
A propos ‘’des sacrifices humains, profanation de tombes, mort suspecte’’ dans l'arène sénégalaise, Walfadjri titre : ‘’La face horrible de la lutte’’.
‘’Sacrifices humains, profanation de tombes, morts plus que suspectes …. Voilà qui rythme depuis des années les discussions entre amateurs de lutte. Mais il a fallu que Eumeu Sène fasse des accusations sur la profanation de la tombe de sa mère pour que tout le monde ouvre les yeux et découvre cette face horrible de la lutte’’, écrit Walf.
Enquête parle de ‘’l’appel des ténèbres’’ au sujet des pratiques mystiques dans l’arène. ‘’La victoire éclatante d’Eeumu Sène sur Balla Gaye 2 a laissé un goût amer. Les révélations du chef de file de l’écurie Tay Shinger ont laissé pantois plus d’un. +Ils ont profané la tombe de ma mère+, a accusé Eumeu Sène’’, écrit Enquête.
Et le journal d’ajouter : ‘’Profaner la tombe de la mère d’un adversaire pour gagner un simple combat de lutte fait froid dans le dos. Car dans toutes les civilisations et de tout temps, la mort a été toujours été sacrée. Aujourd’hui, si on en arrive à cette extrémité, c’est qu’il y a quelques chose qui tourne pas rond dans cette société’’.
Dans L’Observateur, la mère de Balla Gaye 2 s’insurge contre ‘’les accusations grotesques de Eumeu Sène’’.
Le Soleil accorde une large part à la fête de l’Indépendance et au discours du chef de l’Etat’’. ‘’Travailler pour asseoir l’indépendance économique’’, affiche le journal qui rapporte, entre autres annonces faites par Macky Sall : la suppression du visa d’entrée à partir du 1er, 5 milliards de francs Cfa pour soutenir le tourisme, des moyens conséquents promis aux forces de défense.
UN FORCING DU PALAIS ?
L'ÉTAT RACHÈTE 3 IMMEUBLES SITUÉS SUR LE PÉRIMÈTRE DE SÉCURITÉ DE LA PRÉSIDENCE À 18 MILLIARDS CFA... SEULEMENT
L'État vient de finaliser une opération d'achat de trois immeubles situés au centre-ville de Dakar. De sources dignes de foi, la transaction s'élève à 18 milliards de francs Cfa.
Les trois immeubles en question ont un dénominateur commun. Ils sont tous les trois construits sur le périmètre de sécurité du Palais présidentiel, au 24 Avenue Léopold Sédar Senghor, et appartiennent à la très cotée société d'assurance... AMSA.
Il s'agit de l'immeuble R9, plus connu sous la dénomination "Immeuble Tunisair", du nom de la compagnie de navigation aérienne qui y a élu domicile, et de deux autres immeubles, respectivement R5 et R6.
Selon nos interlocuteurs, aussi bien au niveau de l'État que de la société Amsa, il s'agit d'une transaction qui s'est passée le plus normalement possible, inspirée par des raisons de sécurité. Un de nos interlocuteurs ayant requis l'anonymat explique à ce propos : "C'est lors de la dernière visite du Président Obama à Dakar en juin 2013 que la question s'est posée. A partir du troisième étage de ces immeubles-là, on pouvait, avec des jumelles, savoir tout ce qui se passait dans les appartements du Président. La sécurité américaine a donc attiré l'attention du Sénégal sur la question."
Mieux, ajoute-t-on, ces immeubles se situent dans un espace où l'on retrouve les services de sécurité du palais, presque en zone militaire ; la Gouvernance du Palais se situant à deux jets de pierre. C'est pourquoi, nous apprend-t-on, l'État demande qu'on leur donne les noms des personnes qui vivent dans ces immeubles ; ce, pour vérifier si elles ne sont pas fichées. Toutes choses qui expliquent, officiellement, l'achat de ces immeubles.
Zones d'ombre…
Si ces arguments brandis à la fois par le gouvernement et sans doute par des personnes ayant des intérêts dans la transaction peuvent avoir leur pertinence, d'autres sources révèlent cependant que tout n'a pas été dit dans cette affaire. Le prix au mètre carré appliqué sur ces immeubles est élevé, si l'on compare avec le prix au centre-ville de Dakar (un million de francs Cfa le mètre carré). Y a-t-il donc anguille sous roche dans cette affaire ? On parle en effet d'appartements cédés en catimini en contrepartie sans qu'EnQuête soit en mesure de fournir la preuve de ces allégations.
Cependant, une source proche d'Amsa Assurances assure que si l'État n'était pas actionnaire dans cette société et s'il n'y avait pas des pressions, ces immeubles n'auraient pas été cédés à l'État à 18 milliards de francs Cfa, mais beaucoup plus cher.
"On n'avait aucun intérêt à le faire, on a presque tordu le bras", affirme-t-on. Pour cette source, il ne faut pas seulement prendre en compte la surface au sol, mais aussi la surface bâtie (les appartements et bureaux) qui est de 8 000 mètres carrés. A suivre...
‘’LES CHARGES DE ALIOU SALL SONT TRÈS LOURDES POUR LUI’’
Bouga Zaly attend la concrétisation des promesses du maire de Guédiawaye. Le député de l’Apr juge les charges de maire et de président de l’Ams «lourdes» pour Aliou Sall. Il revient dans cet entretien, entre autres, sur Malick Gackou, Benno bokk yaakaar, Karim Wade dont la peine de 6 ans ferme est, selon lui, «trop petite».
Comment se porte l’Apr à Guédiawaye ?
Pour le moment, notre parti se porte très bien. Nous sommes en train de faire des visites de proximité, échanger avec nos militants et des mouvements de soutien. Nous nous engageons à réélire le Président Macky Sall en lui donnant la majorité ici, dans le département de Guédiawaye.
En plus, nous sommes en train de recoller les morceaux. Dans ce sens d’ailleurs, Cheikh Kanté, le directeur du Port autonome de Dakar, a réuni les frustrés du parti de Lat Diop, du Pds, de Rewmi et de l’Apr.
Vous faisiez partie des proches de Aliou Sall. Alors aujourd’hui quel constat faites-vous de sa gestion de la mairie de Guédiawaye ?
Oui, Aliou Sall avait fait beaucoup de promesses aux populations. Lorsque les responsables du département avaient voulu le désigner coordonnateur, je m’y étais opposé parce que mon intuition me disait que c’était trop risqué de faire de lui le maire de Guédiawaye. Aujourd’hui, l’histoire m’a donné raison. On ne le voit plus ; on ne sait pas s’il est allé chercher des moyens pour réaliser ses promesses ou pas.
Mais il doit savoir que les populations attendent toujours la concrétisation de ses promesses. Il est maire de Guédiawaye et président de l’Association des maires du Sénégal (Ams). Ces charges sont très lourdes pour lui. C’est pourquoi il n’a plus le temps de répondre aux préoccupations des populations. Les militants du parti en sont frustrés. Moi qui vous parle, cela fait plus de six mois que je ne l’ai pas vu.
Ce n’est pas sa personne qui nous intéresse, mais plutôt le Président Macky Sall. Nous avons gagné la Présidentielle dans le département sans Aliou Sall qu’on ne connaissait et qu’on n’entendait pas non plus. C’est après qu’il est venu réclamer la mairie.
Nous avons tout fait pour l’élire, mais aujourd’hui, il faut admettre que la situation à Guédiawaye est critique. Nous essayons cependant de rassurer les populations.
Quelles sont vos relations avec vos alliés dans Benno bokk yaakaar, Malick Gackou et le Pds?
Nous ne sentons pas Benno bokk yaakaar. Est-ce que d’ailleurs cette coalition existe toujours à Guédiawaye ? Nous avions travaillé avec la coalition Macky2012 jusqu’à amener le Président Macky Sall au deuxième tour. Sans même Bby, on allait gagner la Présidentielle. Le Parti socialiste (Ps) va se retrouver contre l’Apr pour la prochaine élection.
Heureusement qu’à Guédiawaye, ce parti ne représente rien. Je suis d’accord avec tous ceux qui demandent aux alliés de se déterminer. S’ils étaient candidats, qu’elle serait leur programme ?
Ils doivent se mettre dans la tête qu’ils font partie du bilan du Président Macky Sall. Je ne crois pas qu’ils oseront s’opposer à Macky Sall avec toutes les faveurs dont ils ont bénéficié. Ce serait de la haute trahison.
Quant à Malick Gackou, c’est dommage qu’il soit expulsé de son parti. Mais franchement, Gackou n’est pas un homme politique. Lors des Locales, il a perdu son bureau de vote, sa commune et son département. C’est cette même personne qui prétend devenir président de la République.
C’est un ami et un frère, mais il n’a pas ce poids politique pour gagner. Tout ce qui l’intéresse, c’est sa fondation comme il a eu à le dire récemment dans la presse. Alors bon vent ! S’agissant du Pds, c’est un parti qui est mort dans la banlieue. Seuls de petits responsables s’agitent encore.
Vous aviez demandé à ce que votre collègue député et allié, Barthélemy Dias, soit traduit en justice. Pourquoi cette sortie ?
Bien sûr ! D’ailleurs, je profite de cette occasion pour lui rappeler que si le chef de l’Etat devrait parler à une personne du Ps, ce serait Ousmane Tanor Dieng et non lui. Il ne faut pas qu’il oublie ce qu’il a fait. Il est temps que son cas soit réglé par la justice. Jusqu’à présent, quand il veut voyager, il se rend au Tribunal pour avoir une autorisation de sortie. Il doit être jugé comme tout autre Sénégalais.
Certes trouver quelqu’un dans son lieu de travail pour l’agresser n’est pas normal, mais tuer une personne doit aussi être sanctionné. Il ne faut pas qu’on nous dise demain que ce sont les députés qui l’ont protégé. Nous sommes prêts à lever son humilité parlementaire.
Un mandat de 5 ou 7 ans pour le président de la République. Quelle est votre préférence ?
Les gens doivent savoir que le Président est élu pour un mandat de 7 ans. Je vais voter pour qu’il ait un mandat de 7 ans. Les députés peuvent avoir un mandat de 5ans. Maintenant, c’est le Peuple qui va en décider au référendum de 2016. Ce qui est sûr, c’est qu’en 2017, nous allons tout faire pour que le Président soit réélu.
Karim Wade a été condamné à une peine de 6 ans ferme. Quel commentaire en faites-vous ?
Là où il est, il ne cesse de rendre grâce a Dieu et aux juges de la Crei parce que 6 ans pour tout cet enrichissement, c’est une peine trop petite. Vraiment la Crei a été très clémente avec lui. Il ne va purger que 4 autres années avant d’être libre avec des centaines de milliards. Et tout cela à cause de son papa qui l’a mis dans cette situation en lui confiant 5 ministères.