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15 mars 2025
LES "4G" DE SONATEL
Les griefs contre l'État : 1. Le leader des telecoms au Sénégal n’a jamais fait d’offre pour la 4G - 2. Conjectures sur le prix de la licence - 3. Le Sénégal ne peut compter plus de trois opérateurs - 4. Pilotage à vue du secteur
IBRAHIMA FALL DE SENEPLUS |
Publication 07/04/2015
(SenePlus.Com, Dakar) - Sonatel est fâchée contre le gouvernement du Sénégal. Et ce sont ses cadres qui montent au créneau pour le dire en listant les griefs.
Une offre de 26 milliards ?
L’affaire de la licence d’exploitation de la 4G a fait sortir de leurs gonds les responsables du leader des telecoms au Sénégal. En conférence de presse, ce mardi au «Must», les membres de l’Amicale des cadres de la Sonatel (Acson) ont apporté quelques précisions sur le sujet tout en profitant de l’occasion pour dénoncer la gestion de leur secteur par le gouvernement du Sénégal. Au final, ils ont listé quatre griefs (4G) principaux dans une déclaration dont www.SenePlus.Com a obtenu copie.
Le premier reproche, sous forme de tacle appuyé, est adressé au ministre des Postes et des Télécommunications, Yaya Abdou Kane. Les cadres de la Sonatel affirment que, contrairement à la déclaration incriminée du patron de la tutelle, leur entreprise n’a jamais fait d’offre pour l’exploitation de la 4G. «En écoutant le Ministre à la radio et en le lisant dans la presse, Sonatel aurait fait une offre de 12, 15 et 26 milliards, rappellent les cadres de la société de telecoms. Non seulement c’est faux, mais le Ministre a inventé, Sonatel n’a jamais été consultée.»
En effet mercredi dernier, la presse s’est fait l’échos des propos de Yaya Abdou Kane informant que le chef de l’État, Macky Sall, avait jugé «insuffisante» l’offre de 26 milliards qu’auraient faite les sociétés de téléphonie opérant au Sénégal. Ce, précisera le ministre, en comparaison aux prix de la même licence en vigueur dans certains pays africains.
«À ce jour, Sonatel n'a pas encore été invitée à soumettre une proposition pour l'obtention d’une autorisation d’utilisation des fréquences 4G, martèle les cadres de l’entreprise. Elle n’a pas non plus transmis d’offre aux autorités, au demeurant il aurait fallu pour pouvoir transmettre une offre, que l’Etat communique un cahier des charges qui définit notamment les obligations de couverture géographique, de qualité de service, etc., ce qui n’est pas le cas.»
Comparaison n’est pas raison
Lancée il y a près d’un an, la phase pilote de la 4G a été arrêtée mardi dernier. Un arrêt intervenu «suite de la décision de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP), notifiée à Sonatel (la veille) le lundi 30 mars 2015. Et ceci, malgré les nombreux courriers de Sonatel sans réponse de la part de l’Etat, demandant les modalités d’octroi de la 4G. Notre souci majeur était d’éviter l’arrêt de la phase test. Un silence qui en dit long sur les intentions non avouées des autorités».
Arrive le deuxième reproche. Non content d’avoir manqué, selon l’Ascon, de lancer un appel d’offres dans les règles de l’art, le gouvernement, par la voix du ministre en charge du secteur, laisse entendre que, pour obtenir la licence 4G, les opérateurs de telecoms locaux doivent s’aligner sur les prix en vigueur dans certains pays africains comme le Maroc ou la Côte d’Ivoire où la licence a été cédée à plus de 100 milliards de francs Cfa.
«Rappel du principe de la fixation des prix : Les prix des fréquences 4G peuvent connaitre des variations importantes entre pays en fonction de la population adressable et du niveau de richesse du pays, préviennent les cadres de Sonatel. Il existe 2 corrélations à retenir au moins : plus un pays est 'riche', plus le prix d’attribution des fréquences a tendance à être plus élevé et plus la population est importante, plus le prix d’attribution des fréquences 4G a tendance à être important. C’est pourquoi les comparaisons internationales des prix d’attribution des fréquences doivent être fortement relativisées et nuancées. (…) Une Comparaison dans l’absolu, sans tenir compte de ces paramètres, n’a pas une grande signification !»
Toutefois, l’Ascon ne voit pas d’un bon œil que les opérateurs de telecoms soient systématiquement obligés de mettre la main à la poche chaque fois que le Sénégal doit effectuer un bond technologique par leur biais. «Nous rappelons que Sonatel dispose d’une licence globale et par conséquent elle ne peut, à chaque évolution technologique, acquérir des licences ou des autorisations, assènent les cadres de l’entreprise. Il y a une telle vitesse dans l’évolution de la technologique que le paiement de licence pour chaque évolution, nous semble insoutenable pour la pérennité des opérateurs.»
Pilotage à vue
Les cadres de Sonatel semble avoir la conviction qu’à travers le processus d’attribution de la licence 4G, l’État nourrirait des desseins peu avouables. C’est leur troisième grief contre le gouvernement. Ils disent : «Le fait de lancer l’appel d’offre international sur l’attribution des fréquences 4G serait probablement un artifice pour emmener un 4e opérateur au Sénégal.» L’Ascon est d’autant plus sceptique que, soulignent ses membres, le ministre des Postes et des Télécommunications a annoncé l’intérêt d’opérateurs comme Mtn, Coréa Telecom, notamment, pour opérer au Sénégal.
En tous cas, assurent les cadres de la Sonatel, l’arrivée au Sénégal d’un quatrième opérateur, en plus d’Orange, Tigo et Expresso, serait suicidaire pour le secteur des telecoms. Ils expliquent : «Les dernières études menées, y compris celle effectuée par Raul Katz Professeur à la Columbia Business School de New York (Economics and Finance) et actuel Président de Telecom Advisory Services, démontrent que le marché du Sénégal ne peut pas acquérir un 4e opérateur. L'expérience internationale indique que 3 opérateurs télécoms sur le marché est un nombre permettant d’assurer les bénéfices attendus par les consommateurs (avantages tarifaires et innovation technologique) tout en garantissant un niveau adéquat et durable d'investissement et de recettes fiscales pour l’Etat.»
Ces constats des cadres de la Sonatel, listés lors de leur conférence de presse, sont la preuve que le pilotage à vue- quatrième reproche- est la règle en ce moment dans le secteur si stratégique des télécommunications. Entre autres décisions hasardeuses, à leur goût, ils citent «une recrudescence de décisions réglementaires défavorables au secteur des télécommunications» comme la suppression des ‘services vocaux interactifs’, l’apparition de nouvelles taxes applicables comme la taxe de prélèvement spécial sur les télécoms dénommée PST, l’introduction d’acteurs actifs (Contan, Adie...)…
Sans doute soucieux de maintenir le fil du dialogue avec l’État du Sénégal, qui est actionnaire de Sonatel à hauteur de 17,28%, les cadres de l’entreprise détenue majoritairement par France Telecom (52,2%) ont lancé «un appel à l’organisation d’une réflexion regroupant toutes les parties prenantes pour la définition d’une stratégie de développement de l’économie digitale et d’une politique sectorielle claire».
Un appel qui sera probablement entendu, mais qui risque d’être précédé par une riposte du gouvernement suite à cette attaque en règle, ciblée et sévère, des cadres de la Sonatel.
Moustapha Cissé Lô, le responsable politique «apériste» de Mbacké, député et vice-président à l’Assemblée nationale, est constant dans son opposition à une éventuelle réduction du mandat présidentiel par référendum pour le ramener de sept à cinq ans.
Interpellé sur la question de la reduction du mandat présidentiel, samedi dernier, au terme de la prise d’armes à la place de l’Indépendance marquant le 55e anniversaire de l’indépendance, le député «apériste», n’a pas bougé d’un iota de sa position. «Moi, Moustapha Cissé Lo, qui avait élu le Président pour 7 ans, j’ai l’obligation de demander aux militants qui croient en moi de voter contre cette réduction qui est contre la loi. La loi ne rétroagit pas. Le Président est élu pour 7 ans, il doit terminer ce mandat», a confié Cissé Lo.
Pour «El Pistolero», «si Macky Sall veut une modification de la Constitution, il doit consulter les Sénégalais, les partis politiques, la société civile pour discuter du format du mandat à choisir pour le Sénégal. C’est-à-dire un quinquennat ou un septennat. S’il y a un consensus, on n’aura pas besoin d’aller au référendum pour y consacrer 8 ou 9 milliards. L’Assemblée va valider ça et nous allons mettre un veto, verrouiller cette disposition clairement afin que personne n’y touche», dit-il.
Très en verve, Moustapha Cissé Lo est d’avis qu’un Président élu, qui a prêté serment, et qui a promis de respecter la Constitution n’a pas le droit de diminuer son mandat. «Il y a deux alternatives possibles : Qu’il démissionne, et qu’il ne se représente pas. Et comme disent d’autres, il peut aussi anticiper les élections. C’est son droit. Mais modifier la Constitution pour dire que le mandat est 5 ans et l’appliquer, c’est contraire à la loi», a-t-il soutenu.
«Ce n’est pas Macky qui décide…»
Déterminé à aller jusqu’au bout de sa logique, Moustapha Cissé Lo d’avertir : «Quand Abdoulaye Wade avait proposé que le mandat de l’Assemblée nationale soit de 1 an renouvelable, hors des dispositions qui avaient élu Macky Sall qui étaient la durée de la législature, en son temps, j’avais dit non et j’ai perdu mon mandat. Aujourd’hui, Macky dit ceci, je dis encore non, il doit terminer ces 7 ans».
Parce que, fait-il remarquer, «Macky Sall peut promettre aux Sénégalais ce qu’il veut s’il est élu, mais ce n’est pas lui qui peut décider par un décret pour réduire son mandat. Il ira vers la population où vers l’Assemblée nationale. Donc, nous lui donnons la primeur en tant que président de proposer par référendum ou par l’Assemblée nationale».
LE COMMERÇANT BALLA GAYE PERD 29 MILLIONS ET DES BIJOUX
INSECURITE A TOUBA
El Modou GUEYE (Correspondant) |
Publication 07/04/2015
Un Balla peut en cacher un autre. Si le célèbre lutteur a perdu ce dimanche son face-à-face avec Emmeu Sène, Balla Gaye un célèbre commerçant de Touba vient, lui aussi, de perdre une bagatelle de 29 millions de francs Cfa cachée dans un coffre de sa maison à Touba Darou Khoudoss. La victime s’en est sortie avec un bras cassé.
TOUBA - La ville sainte devient, de plus en plus, dangereuse pour les commerçants et personnes riches. La bande armée qui avait témérairement cambriolé 15 magasins au marché Ndiguel a encore frappé fort. Cette fois-ci au quartier Darou Khoudoss où Balla Gaye un commerçant vendeur d’arachide a été victime d’une attaque à main armée menée par cette même bande d’environ une quinzaine de malfaiteurs. Selon la victime qui s’est retrouvée avec un bras cassé par une barre de fer à la suite de son altercation avec les assaillants, 29 millions qu’il venait de recevoir et des bijoux en or appartenant à son épouse ont été emportés avec le coffre fort dans lequel ils étaient soigneusement gardés.
La victime, trouvée aux urgences de l’hôpital Matlaboul Fawzayni, raconte sa mésaventure. «Ils étaient une quinzaine d’individus à peu près, et je les ai vus quand ils descendaient de la voiture Pick up. Je ne dormais pas. Ils étaient masqués, encagoulés. Ils avaient des armes à feu, des arrache-clous, des coupe-coupe, notamment. Il faisait trois heures du matin», décrit-il avant de poursuivre : «Dès leur arrivée, ils ont fait irruption dans la maison en tirant des coups de feu. J’ai essayé de riposter en tirant moi aussi, malheureusement j’ai épuisé mes balles. C’est en ce moment précis qu’ils ont pénétré dans la maison en me rouant de coups. Je suis tombé par terre. Ils ont fouillé toute la maison avant de s’emparer du coffre qui se trouvait dans ma chambre à coucher, emportant plus de 29 millions de francs et des bijoux».
Balla Gaye n’a-t-il pas été balancé par un proche ? Le riche commerçant de répondre : «Peut-être que quelqu’un m’a vendu, mais je ne peux pas être catégorique là-dessus, car j’ai gardé l’argent pendant deux jours avec moi. Ensuite je n’ai aucune idée sur comment ces assaillants ont fait pour connaître ma maison. Et Puis, moi je n’ai pas de fréquentation après mon travail, je suis dans ma maison en train de lire le Saint Coran. Mieux quand je récupérais l’argent, il n’y avait personne et d’ailleurs, je ne gardais jamais d’argent chez moi».
Son neveu charge la police
Quand à son neveu Mor Mbaye, dont leurs maisons sont contiguës et qui est témoin oculaire des faits, il s’en est sorti avec des blessures que lui ont infligées les bandits. «J’ai entendu les assaillants très tôt, quand ils défonçaient les portes de la maison de mon oncle qui est contiguë à la mienne. Je ne dormais pas. Les cambrioleurs sont arrivés sur les lieux à 3h 30mn et ils sont restés presque deux heures durant pour mener leur sale besogne sans être inquiétés. On a commencé à appeler la police jusqu’à 4h 17mns, elle n’est pas venue et normalement entre le commissariat et notre maison, ça ne fait pas trente minutes». Selon lui, «il est donc temps que la sécurité dans cette ville soit renforcée surtout pour nous qui travaillons sur de l’argent. Les assaillants que j’ai vus, seule une police bien équipée et bien organisée peut les démanteler»
La police balaie d’un revers de main toutes les accusations
Un responsable local de la police qui a requis l’anonymat est dans tous ses états lorsqu’il entend les populations critiquer la gestion de la sécurité dans la ville de Touba. «Chaque jour, nous faisons des patrouilles de 21h a 06h30 du matin avec tout le matériel requis», soutient-il avant d’ajouter : «les victimes qui parlent n’ont jamais appelé la police. Lorsqu’on les interroge, ils disent qu’ils ont appelé le 18 et le 17. Il faut qu’on soit plus responsable. La police fait son travail, mais elle ne peut pas être partout. S’ils avaient appelé le bon numéro cette bande serait arrêté». L’officier de police de révéler même que «les numéros de la patrouille nocturne seront bientôt mis à la disposition des populations en plus du numéro de la police spéciale que presque tous les habitants connaissent».
Pour illustrer leur présence sur le terrain, la police informe qu’un groupe de voleurs a été arrêté le lendemain du cambriolage au moment où il venait de dévaliser une boutique.
(Correspondance particulière) -L’Association des sénégalais de Rouen et agglomération (ASRA) a mobilisé très largement la communauté sénégalaise de France à la halle aux toiles de Rouen pour fêter 55 ans d’existence et l’indépendance du Sénégal.
Ce fut l’occasion d’inviter l’ambassadeur du Sénégal en France, Paul Badji, l’agent consulaire du Havre Monsieur Diouf et une quinzaine d’associations sénégalaises et d’organisations non gouvernementales (ONG) œuvrant pour Sénégal.
Une compagnie d’assurance sénégalaise et une société immobilière destinées plus particulièrement aux expatriés sénégalais étaient également présentes.
A cette occasion, l’agence consulaire du Havre a délocalisé ses bureaux à Rouen pour permettre, (de 11h à 21h30) aux sénégalais d’effectuer diverses administratives : demande de passeport, transcription de dossiers administratifs… Cette démarche du consul, d’ouvrir ses bureaux un jour férié, a été très appréciée par la communauté sénégalaise. Une centaine de demande de passeport et de transcription de documents a été enregistrée ce jour.
L’ASRA a voulu aussi introduire un débat sur : «comment organiser la diaspora sénégalaise en France ?»
Le président de l’association le Docteur Moudou Diop a ouvert le débat en retraçant toutes les activités de l’ASRA depuis sa création. L’ambassadeur, dans son allocution, a salué d’abord l’initiative des sénégalais de faire de cette journée un moment de célébration mais aussi de débat sur le rôle de la diaspora sénégalaise en France et dans le monde. Il a exhorté les sénégalais à poursuivre leurs actions en direction de leur pays, de mieux les cibler et d’éviter de se disperser. «Vous ne pouvez pas tout faire», poursuit-il. Il a énuméré les dispositifs mis en place au Sénégal pour accompagner les projets individuels et collectifs des sénégalais de l’extérieur.
«Je reçois tous les mercredis après midi les sénégalais qui ont quelque chose à apporter à leur pays ou qui rencontrent tout simplement des difficultés dans leur intégration en France», conclut- il.
Une fête sénégalaise (surtout de l’indépendance) ne peut se terminer sans tambours battants. Le «sabar» résonné à Rouen jusqu’à minuit. L’ASRA a réussi à faire de ce 4 avril un temps de réflexion et de cohésion de la communauté sénégalaise vivant en France.
PAR AMADOU TIDIANE WONE
PARLONS POLITIQUE !
Le Pds doit se positionner comme le balancier de la prochaine présidentielle. Son candidat aura ainsi des atouts pour gagner ou partager le pouvoir, selon la préséance issue des négociations pour construire l'alliance libérale
"Quand les hommes ne peuvent changer les choses, ils changent les mots." Cette pensée de Jean Jaurès rend en partie intelligible la tendance de certains politiciens et activistes sénégalais à s'incruster dans les médias pour dépeindre la réalité qui les entoure à la dimension de leurs visions étriquées ou de leurs égos, bien souvent surdimensionnés. La plupart finissent, d'ailleurs, par se noyer dans leur propre discours.
Depuis trois ans, que de changements de concepts sans aucune emprise sur le vécu de populations ! Même le Plan Sénégal Emergent semble relever plus de l'incantation oratoire que d'une parfaite maîtrise des leviers de commande pour faire décoller notre pays. Il nous faut donc engager, ici et maintenant, une réflexion innovante sur les voies et les moyens d'une alternative à la politique réduite à de la communication sans réalisations. Soyons concrets !
À la plus prochaine élection présidentielle, les forces en présence seront théoriquement les suivantes : 1. la coalition au pouvoir Benno Bokk Yaakaar, conduite par Macky Sall, ne résistera vraisemblablement pas à l'imminence de la présentation d'un candidat par le Parti Socialiste. Étant entendu que l'AFP, autre composante significative de l'Alliance a renoncé à toute ambition présidentielle, le reste de Benno, composé de partis lilliputiens condamnés à s'accrocher aux basques de leurs tuteurs, peut ne pas faire l'objet d'une prise en compte dans les paramètres déterminants de l'issue de l'élection. Tout au plus des variables... aléatoires ! Il y’aurait donc une nouvelle coalition autour de l’Apr et de Macky Sall.
2. le Parti Démocratique Sénégalais (PDS), qui a déjà choisi et désigné son candidat, et ses alliés qui se prononceront en faveur de celui-ci, devra élargir sa coalition en analysant les alliances nouées lors des dernières élections locales et leur portée. Il serait, au demeurant, envisageable de transformer le Front patriotique pour la Défense de la République en une alliance électorale de combat pour la reconquête du pouvoir. Le Pds étant la première force politique de l’opposition, il lui appartient de prendre l’initiative de la recomposition des forces d’avenir qui la composent et d’en attirer de nouvelles.
3. Pour compléter le tableau, il faut s’attendre à quelques candidatures «surprises» en gestation au niveau de la société civile en sus des candidatures probables de différents partis et mouvements politiques qui n'ont pas encore fait la démonstration de leur représentativité électorale ni de leur poids politique au niveau national.
Sur la base de cet état des lieux, des coalitions électorales sont incontournables pour tout candidat prétendant sérieusement à accéder au Pouvoir. De mon point de vue, et pour ce qui concerne le Parti démocratique sénégalais, je vois trois options : 1. une alliance avec le Parti socialiste pour avoir su, en dépit d'adversités violentes par le passé, et à des moments décisifs de l'Histoire de notre pays, trouver et mettre en œuvre des solutions à des crises aiguës. Les frontières idéologiques tendant à s'estomper au fil du temps, il devient concevable de serrer les rangs et de mutualiser les expériences et les réseaux, les idées et les hommes.
2. Une alliance avec l'APR dans le cadre d'un grand rassemblement de la famille libérale. Ces retrouvailles, fondées sur des bases idéologiques et un vécu partagé, en dépit des épreuves difficiles actuelles, sont de l'ordre du possible. Cela suppose que les différents acteurs aient une grande capacité de dépassement et la volonté des bâtisseurs de cathédrales pour s'inscrire dans la quête d'une stabilité durable pour la construction et le développement de notre pays.
3. Les retrouvailles libérales pourraient également s’articuler selon l’axe Pds/Rewmi. Puisque l’on parle de cicatrisation des plaies, il ne faut pas exclure la création d’une coalition gagnante avec Idrissa Seck. Son charisme personnel et son expérience sont des coefficients dont il faudra mesurer et apprécier tous les effets. En politique, il ne faut jamais dire jamais !
Partant des résultats sortis des urnes lors des dernières élections présidentielles, l'hypothèse du rassemblement d'un bloc libéral répond au constat suivant : Au premier tour le candidat sortant, Abdoulaye Wade du Pds, avait obtenu 36% des voix et Macky Sall de l'APR 26%. Si l’on y ajoute les 8% obtenus par Idrissa Seck, nous sommes autour de 70% en faveur de la famille libérale, divisée pour des raisons crypto-personnelles et non en raison de divergences idéologiques ou politiques majeures.
Que de chemin parcouru depuis la création du PDS en 1974 ! Il faut souligner également qu’en dépit de la perte du pouvoir, la capacité de mobilisation du Pds est restée intacte. Il semble même qu'au fil du temps, de l'usure du pouvoir en place et de l'effet YoYo, des franges importantes de l'opinion s'inscrivent dans un mouvement de reflux vers le bloc libéral. Le Pdsen est l'épicentre.
Pour ramener une certaine cohérence dans le jeu politique, le Pds gagnerait à travailler, d'ores et déjà, à la formulation d'une offre politique nouvelle fondée sur l'expérience acquise et les réalisations incontestables à l'exercice du pouvoir. Le Pds peut, et doit ramener en son sein, le maximum de ses militants et responsables dispersés sur le champ politique. Avec le recul, et la nouvelle expérience vécue par un retour dans l'opposition, les plaies ouvertes peuvent cicatriser. Les inimitiés regrettables doivent céder la place à la sereine méditation sur les aléas de la vie politique et se convaincre qu'une nouvelle fraternité peut jaillir des affres de l'adversité.
L'effet Wade gardant toujours sa magie, le Pds doit donc se positionner comme le balancier de la prochaine élection. Son candidat aura ainsi des atouts pour gagner, ou partager le pouvoir, selon l'ordre de préséance qui sortira des négociations pour construire l'alliance libérale. Aucune option ne doit être fermée a priori ! Dans tous les cas de figure, le Pds doit s'imposer comme LA force politique d'avenir capable de produire des leaders jeunes, compétents et inscrits durablement dans la construction du Sénégal. Il suffit de regarder le nombre de leaders politiques sortis de ses rangs pour s’en convaincre.
L'alliance Benno Bokk Yakaar, patchwork d'ambitions contrariées, constituée autour du "TOUT SAUF WADE" s'impose de "gouverner ensemble après avoir gagné ensemble". Il semble cependant que cela soit plus facile à dire qu'à faire. Les coups bas fusent de partout entre les alliés. L'épisode de l'emprunt obligataire initié par le Maire socialiste de Dakar par le gouvernement de Macky Sall est un indicateur du degré de méfiance qui prévaut. Il faut donc s'attendre à ce que les ambitions partisanes reprennent le dessus et que, dans la dernière ligne droite menant à la prochaine élection présidentielle, les contradictions s'exacerbent et que les masques tombent.
Au total, il est l'heure de poser publiquement les termes des véritables enjeux de la plus prochaine élection présidentielle. En principe, c'est en 2017 que les Sénégalais retourneront aux urnes pour se choisir un président de la République. Nous sommes à un cap de l'échéance. Il ne faut donc pas continuer à se laisser mener en bateau en se confinant dans l'interprétation de rumeurs savamment distillées à travers la presse sénégalaise, lieu de manipulation par excellence.
Au demeurant, l'accession au pouvoir de plusieurs patrons de presse donne matière à réfléchir : ne sont-ils pas sortis de leur statut et de leur rôle de contre-pouvoir ?
La politique c'est l'action et la prise d'initiatives hardies. Le Pds doit lire l'échiquier politique et se donner les moyens de construire une alliance nouvelle efficace et efficiente. Il ne doit se fermer aucune alternative. L'émotion ni les états d'âme ne doivent altérer la lucide mise en œuvre de l'option gagnante. Après avoir été obligés de consacrer toutes nos énergies à un feuilleton médiatico-politico-judiciaire de piètre qualité, il est temps de se demander si le but visé n'était pas de nous distraire de la lucide entreprise de la reconquête du pouvoir.
Où sont nos présidents-Charlie qui sont allés à Marianne pour sécher les larmes de François Hollande ? Où sont les médias africains qui ont fait leurs choux gras de Charlie pendant une semaine...
Saliou Guèye, Éditorialiste de SenePlus |
Publication 07/04/2015
Le jeudi 2 avril 2015, quatre djihadistes appartenant au groupe islamiste somalien Al-Shabbaab franchissent le portail de l’Université de Garissa, ville située dans l'est du Kenya, à moins de 200 km de la frontière somalienne. Sans pitié, ils exécutent les deux gardes avant de se débarrasser d’un groupe d’étudiants priant matinalement à la chapelle universitaire. Pour terminer leur sale besogne, les shebab se réfugient dans l’un des quatre dortoirs du campus. Et pendant onze longues heures le commando islamiste massacre sans pitié les étudiants qui ont eu le malheur de se retrouver dans leur champ de tir ou d’être chrétien.
C’est le sauve-qui-peut qui souvent conduit à la mort. C’est l’horreur totale ! Le bilan macabre est effroyable : 148 morts dont la plupart de confession chrétienne. Suffisant pour que tous les chefs d’État d’Afrique se mobilisent les heures qui suivent pour dénoncer cette décimation estudiantine discriminante. Certes Bokko Haram fait pire au Nigeria mais les tueries des deux groupes terroristes ne sont pas de la même portée. C’est qu’à Garissa, les islamistes se sont attaqués à un domaine jusque-là épargné du terrorisme : il s’agit de l’Université, temple sacré du savoir et de la science où les étudiants n’ont que la plume ou l’ordinateur comme arme.
Les médias africains de même que ceux d’outre-Atlantique ont parlé faiblement de cette tragédie kényane, comparativement au traitement de faveur accordé à l’attaque de Charlie Hebdo qui a fait 17 morts. Le site breaking3zero.com révèle qu’aux USA, la tragédie de Charlie Hebdo avait été citée plus de 1400 fois en 24 heures dans les médias, juste après l'attaque des frères Kouachi. L'attaque de Garissa, elle, n'a été citée que 214 fois dans une même proportion de temps.
Où sont nos présidents-Charlie qui sont allés à Marianne pour sécher les larmes de François Hollande ? Où sont les médias africains qui ont fait leurs choux gras de Charlie pendant une semaine ? Où sont donc passés ceux qui défilaient en criant « je suis Charlie » et flétrissaient la barbarie islamiste ? Ce massacre d’étudiants reste un massacre quel que soit leur pays, leur épiderme et leur confession. Par conséquent, ils ont droit aussi à un hommage digne comme ceux de Charlie et du Bardo.
Les condamnations de certains présidents africains ne l’ont été que de principe. François Hollande a réussi après la boucherie de Charlie à occuper les programmes des médias français et internationaux pendant plusieurs jours avec à la clé le rassemblement de plusieurs de ses pairs venant de tous les coins de la planète.
Récemment avec l'attentat odieux perpétré le 18 mars 2015 au musée du Bardo à Tunis où deux français ont perdu la vie, le chef de l’exécutif français a réussi encore à mobiliser des chefs d’Etat pour marcher contre le terrorisme en montrant par ce geste, fût-il intéressé politiquement, qu’il compatit à la douleur des familles des compatriotes touristes tombés sous les balles des terroristes.
Quand un Français ou un Américain est assassiné, il faut mobiliser l’opinion internationale pendant des jours parce que, eux, leurs vies sacrées valent plus que celles des autres habitants de la planète. Mais celle des Africains vaut simplement une roupie de sansonnet. Alors on peut nous zigouiller jusqu’au dernier, ça n’émouvra personne à commencer par ceux qui nous dirigent.
Uhuru Kenyatta n’a pas daigné faire le déplacement à Garissa craignant peut-être que sur les lieux du massacre ne sont pas encore littéralement nettoyés des démons de la violence qui ont ôté la vie à 148 étudiants. Ce qui constitue un manque notoire de considération à l’endroit de ces nombreux morts et blessés qui sont tombés sous la furie des balles meurtrières des islamistes. Dès lors, comment les autres peuvent-ils compatir plus que les premiers concernés ?
Aucune condamnation officielle de l’Union africaine, ni du gouvernement de notre pays. On aurait salué unanimement une condamnation ou à défaut une compassion du président sénégalais à l’entame de son discours à la nation du 3 avril. Dans l’exorde de ses messages à la nation, y figure toujours «hôtes étrangers qui vivez parmi nous…». Alors, il aurait été plus convenant diplomatiquement de formuler publiquement des condoléances à l’endroit de ces quelques Kényans qui vivent parmi nous et dont le pays partage la même entité panafricaine que le nôtre. Mais c’est parce que les vies des 148 étudiants nègres tués ne valent rien devant celles des journalistes de Charlie ou des touristes français du musée du Bardo.
Et c’est dans une indifférence notoire à l’encontre de la famille des victimes kényanes que l’intrépide pape François a lancé une mise en garde à la communauté internationale face à tout ce qui pourrait être considéré comme une indignation à deux vitesses. «Je souhaite que la communauté internationale n'assiste pas muette et inerte à de tels crimes inacceptables, qui constituent une dérive préoccupante des droits humains les plus élémentaires» a-t-il déclaré, choqué, dépité.
Mais l’Afrique restera toujours l’Afrique. Quand le président Sarkozy déclarait ignominieusement dans l’auguste creuset intellectuel Cheikh Anta Diop que notre continent n’est pas encore entré dans l’histoire, il faut le prendre et le comprendre sous l’angle que nous, Africains, ne nous préoccupons jamais de nos maux mais de ceux de nos ancêtres les Gaulois. Entrer dans l’histoire, c’est prendre en charge toutes les problématiques qui se posent et s’imposent à nous et relever les défis qui obstruent le chemin de notre développement. Mais cela commence par penser par nous-mêmes et pour nous-mêmes, agir par nous-mêmes et agir pour nous-mêmes.
Fatimata Dia rejoint Abdou Diouf. La directrice de l’institut de la Francophonie pour le développement durable, a reçu des mains du Premier québécois, M. Philippe Couillard, l’insigne de Chevalière de l’Ordre national du Québec, le plus prestigieux de la Nation québécoise.
‘’Mme Dia a consacré sa carrière à la promotion du développement durable. Depuis de nombreuses années, elle est profondément engagée à soutenir les pays africains dans leurs efforts de développement et à les outiller pour lutter contre les changements climatiques’’, a déclaré le Premier ministre québécois.
Et le Chef du gouvernement d’ajouter : ‘’le Québec a trouvé en elle (Fatimata Dia, Ndlr) une alliée de taille dans sa volonté de prendre part aux travaux menant à l’élaboration de différentes ententes internationales, telles que la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. C’est un véritable honneur pour nous de l’accueillir au sein de l’Ordre’’.
Dans son allocution, le président du Conseil de l’ordre, Clément Richard n’a pas non plus tari d’éloges à l’endroit de notre compatriote.
«Vous êtes véritablement un exemple et une référence durables pour nous tous», a-t-il déclaré, qualifiant les «sept années de dévouement constant» que Mme Dia, a passé, à la tête de l’Institut de la Francophonie pour le développement durable, «d’épiques et de riches en gestes porteurs de grandes valeurs universelles». Mieux, considérant Fatima Dia comme une «figure tutélaire de la solidarité», M. Richard dira qu’elle a même opéré de «petits miracles».
Ainsi énumère-t-il, «grâce à vous, dans bien des domaines, une volonté s’est manifestée de développer davantage les échanges techniques entre le Québec et d’autres États, dont certains moins bien outillés que nous. Vous leur permettez de profiter de notre savoir-faire pour divers dossiers cruciaux. Vous avez, en fait, créé une véritable dynamique de partage d’expériences et de connaissances entre acteurs du développement durable.
Vous avez multiplié les passerelles çà et là, semé des traits d’unions en Afrique, continent où vous avez laissé une empreinte forte avant de poser vos pénates professionnelles dans notre capitale en décembre 2007, au seuil de notre grande froidure annuelle».
Le président du Conseil de l’Ordre national du Québec, souligne par ailleurs que le nom de Fatimata Dia sera gravé sur un monument érigé, tout près de l’emblématique Saint-Laurent.
Juriste environnementaliste de formation, Fatimata Dia, 60 ans, rappelle-t-on, a fait carrière dans le monde du développement durable. Elle a ainsi contribué aux travaux d’experts nationaux et internationaux sur divers dossiers tels que les négociations onusiennes relatives à l’élaboration d’accords multilatéraux sur l’environnement (AME), comme la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques.
En 1983, au Sénégal, elle intègre le ministère de l’Environnement et de la Protection de la nature. De 1990 à 1995, elle est appelée à diriger un important projet pilote de développement intégré agro-sylvo-pastoral du PNUD dans sept villages sénégalais.
En 1999, elle passe, dans le même ministère, Directrice de l’Environnement et des Établissements classés, poste qu’elle va occuper jusqu’en 2007. À partir de 2007, elle devient directrice de l’Institut de l’énergie et de l’environnement de la Francophonie (rebaptisé, en 2013, Institut de la Francophonie pour le développement durable).
Fondé en 1984, l’Ordre national du Québec est la plus prestigieuse reconnaissance décernée par l’État québécois. Ses membres sont des personnalités éminentes qui ont contribué à l’édification d’une ‘’société québécoise créative, innovante et solidaire’’’. L’Ordre compte 914 membres, dont 853 personnalités québécoises et 61 étrangères, nommés au grade de grand officier, d’officier ou de chevalier.
La distinction de notre compatriote a aussi suscité d’autres réactions. Notamment celles, de Jacques Girard, président d’honneur du RNF, qui n’a pas manqué de rédiger quelques mots en témoignages du souvenir des années passées à la côtoyer.
«En 2007, rappelle-t-il, Mme Dia a troqué le soleil du Sénégal pour celui du Québec. Dans l’échange, elle a perdu quelques degrés Celsius, mais elle a gagné tout le respect et l’amitié des Québécois».
PAR NIOXOR TINE
BENNO, SOCIÉTÉ ÉCRAN
On cherche à installer le Sénégal dans une ambiance de “compromission historique” ou “d’unanimisme béat”, à force d’artifices médiatiques au service d’une propagande agressive
À quelques encablures des élections présidentielles de 2017, les partis de la coalition Benno Bokk Yakaar, doivent savoir, qu’en continuant de siéger au gouvernement de la République, sous prétexte d’émergence hypothétique et lointaine, ils seront comptables de tous les reniements et impostures du nouveau pouvoir néolibéral, qui refuse d’opérer les ruptures attendues.
C’est ainsi qu’on note divers épisodes attestant du non-respect des règles du jeu démocratique, qui avait été l’un des principaux griefs à l’encontre du régime d’Abdoulaye Wade.
Il y a d’abord l’implication massive et au plus haut niveau des membres de la famille présidentielle, non seulement dans le jeu politique, mais aussi dans les affaires minières (Pétrotim) et même financières (Banque de Dakar). Il y a aussi l’utilisation de tournées économiques pour débaucher des maires, des militants de partis alliés, des personnalités politiques de l’opposition, dignitaires du précédent régime libéral, qui ne semblent nullement concernés par la reddition des comptes.
Enfin, on est allé jusqu’à repeindre des bus de la société nationale de transport aux couleurs du parti présidentiel, en droite ligne des pratiques du Parti-Etat socialiste reprises par le Parti démocratique sénégalais (Pds).
Mais la meilleure preuve de la prédominance d’éléments de continuité de pratiques politiques immorales par rapport à la rupture attendue, c’est cette insoutenable “transhumance” dont les origines remontent aux premières années de notre indépendance, quand le poète-président, soutenu par les ténors de la Françafrique et les cercles foccartistes, ne laissait à l’élite politico-religieuse de notre pays qu’une alternative : se soumettre au Parti-Etat ou périr ! La persistance de cette tare monstrueuse, qu’est ce phénomène de la transhumance politique, dénote de la somme d’efforts que notre Démocratie se doit encore d’accomplir pour se hisser au rang des Nations, au sein desquelles, les citoyens ont pu conquérir un minimum de lisibilité de l’offre politique.
Une autre tendance nettement perceptible dans les manœuvres «yakaaristes», c’est la cour assidue faite par le président de la République (et président de l’APR) aux notabilités religieuses mais surtout politiques, dont certaines, contrairement au turbulent avocat nonagénaire, ne demandent qu’à jouir d’un repos mérité. Comme jamais auparavant, des décorations, poliment acceptées mais parfois refusées, sont distribuées à tour de bras à d’anciens hommes d’Etat, dont plusieurs– pas tous !– brillent par la tortuosité de leur parcours politique !
C’est ainsi qu’on cherche à installer la Nation dans une ambiance de “compromission historique” ou “d’unanimisme béat”, à force d’artifices médiatiques au service d’une propagande agressive.
Les tentatives d’imposer un leadership de plus en plus pesant, voire répressif, pour étouffer toutes formes de contestation se heurtent au vieil esprit frondeur des Sénégalais, comme le prouvent les reculs imposés par les syndicats d’enseignants au gouvernement de Mohammed Dionne. Et cela ne fait que commencer !
Face au rouleau compresseur du pouvoir apériste, qui pense avoir déjà résolu l’équation du deuxième mandat, on ne discerne encore aucune alternative crédible. Le parti socialiste, qui revendique le droit à la différence et à la candidature ne fait cependant état d’aucune divergence de fond avec la politique conduite par le gouvernement de la République.
Le porte-drapeau des dissidents de l’AFP à Guédiawaye porte une responsabilité certaine dans l’élection du frère du président Macky Sall comme maire de la ville de Guédiawaye. Plus généralement, les responsables de l’AFP ont capitulé devant la boulimie pouvoiriste du parti présidentiel.
D’une manière générale, tous les potentiels rivaux de Macky Sall aux prochaines présidentielles semblent empêtrés dans des contradictions inextricables au sein de leurs propres formations politiques, omettant de présenter au peuple sénégalais leur offre politique, qui semble pour l’instant se résumer à vouloir faire peur au chef de l’État en s’affichant, de manière ostentatoire, avec l’ex-président Abdoulaye Wade.
Les partis de gauche, quant à eux, exigent, certes timidement encore, des discussions programmatiques sérieuses et la prise en compte de la plateforme des Assises nationales.
Autant il a été difficile à la CREI de démêler l’écheveau des sociétés écran du vrai-faux ex-prince héritier, autant c’est un jeu d’enfant pour tout apprenti politologue de comprendre que le président de la République se sert de Benno Bokk Yakaar comme d’une coalition écran, qui outre son caractère virtuel, semble servir à camoufler les transactions politiquement douteuses de ses diverses entités, avec en ligne de mire, une victoire électorale aux prochaines élections présidentielles de 2017.
LA LEÇON DE VIE DE MACKY SALL !
APPEL AU DEPASSEMENT POUR ASSEOIR L’OEUVRE DE CONSTRUCTION NATIONALE
Quoique fortement orienté vers son principal référentiel de politique économique sous label Pse, le discours du Président Macky Sall, prononcé à la veille de la célébration officielle du 55ème anniversaire de l’indépendance du Sénégal a été également l’occasion pour le chef de l’Etat d’appeler ses concitoyens à un esprit de dépassement pour asseoir véritablement l’œuvre de construction nationale. Reste à savoir si cette adresse saura faire tilt dans la tête du citoyen lambda en proie à la débrouillardise au quotidien et surtout sublimer un acteur politique qui pourrait n’y voir que propos d’un maître du jeu cherchant vaille que vaille à le flouer.
C’est dans cette optique que le quatrième président du Sénégal a appelé, vendredi soir, à l’union des forces et à la consolidation de l’œuvre de construction nationale, une œuvre qui devrait enjamber non seulement les clivages mais tout autre facteur de blocage de quelque nature qu’il soit. « Notre devoir, le mien en premier, c’est de nous rassembler et de travailler à la consolidation de l’œuvre de construction nationale, au-delà de toutes les contingences. J’y invite toutes les forces vives de la nation. Chaque citoyen a sa place dans l’édification de cette œuvre », a dit Macky Sall, lors de cette adresse à la nation, pour le 55ème anniversaire de l’accession du Sénégal à l’indépendance. Dans la foulée, le chef de l’Etat soulignera qu’en définitive, « si cette nation n’est certes pas la plus grande en étendue et en richesses, pour nous, c’est la plus chère au monde. Parce que c’est elle qui nous couve, parce que c’est elle qui nous protège. Et dans le même élan affectif, c’est elle que nous aimons, c’est son amour indéfectible qui résonne dans nos cœurs ». Sur un ton solennel, le locataire du palais présidentiel, Macky Sall a invité pour autant les Sénégalais à se souvenir de l’héritage de paix, de fraternité, de tolérance et de respect de la diversité, légué par les Anciens. « Ayons surtout à l’esprit que ce legs met à notre charge l’obligation impérieuse de tenir à l’endroit des générations futures les mêmes promesses que les anciens ont tenues à notre endroit », a dit en fait le président de la République.
L’entreprise de redressement économique et social ne pouvant toutefois pas être une réussite sans un certain conformisme aux lois et règlements devant régenter notre citoyenneté, voire une certaine posture vis-à-vis de l’effort et de la valeur-travail, le chef de l’Etat Macky Sall a appelé les Sénégalais à « cultiver la mystique du travail et du civisme », à veiller à l’égalité de tous devant la loi, à concilier la liberté et la responsabilité et surtout « allier l’exercice des droits à l’observance des devoirs citoyens ». Pour Macky Sall, « dans une société qui se veut libre, démocratique et prospère, c’est ce corpus de valeurs qui fonde et sacralise le contrat social entre citoyens d’une même Nation, égaux en droits et dignité ».
Allant plus loin dans sa plaidoirie d’un Sénégal de citoyens encore plus avertis, le chef de l’Etat a tenu à faire savoir qu’ : «Aujourd’hui que notre destin est entre nos mains, c’est sur nous-mêmes que nous devons gagner les batailles futures de notre indépendance, car à l’évidence, l’indépendance politique n’est ni une fin en soi, ni un état statique ». En plein lyrisme, Macky Sall finira par ajouté qu’en fait, c’est « une dynamique en construction, dont les flux et les reflux se mesurent à l’aune de nos propres efforts, de notre génie créateur et de notre esprit de dépassement ». Il a donné en exemple par suite, tout en le saluant, le consensus réussi autour de la loi-cadre sur les universités, avant de féliciter l’ensemble des acteurs et partenaires sociaux qui ont rendu possible cet accord « historique ».
Le ton était ainsi donné. Reste à savoir si Macky Sall saura insuffler aux Sénégalais ce dynamisme fédérateur qui mobilisera toutes les énergies autour de l’essentiel. Mais pour qui connait l’homo senegalensis, il est aisé de reconnaître que l’adresse de Macky Sall aura du mal à sublimer le retors acteur politique ou voisinant qui peuple l’espace local voire même le gorgorlu en proie à sa dépense quotidienne et en butte à la dépréciation continue de sa qualité de vie.
PAR GASTON COLY
MYSTIQUE OU SATANISME
Si les révélations du lutteur Eumeu Sène sont vraies, on vient de franchir un pas dans l'abject. Profaner la tombe de la maman d'un adversaire pour gagner un simple combat de lutte fait froid dans le dos
"Il y a dans tout homme, à toute heure, deux postulations simultanées, l'une vers Dieu, l'autre vers Satan. L'invocation à Dieu, ou spiritualité, est un désir de monter en grade; celle de Satan, ou animalité, est une joie de descendre." (Charles Baudelaire).
Si les révélations du lutteur Eumeu Sène sont vraies, on vient de franchir un pas dans l'abject. Profaner la tombe de la maman d'un adversaire pour gagner un simple combat de lutte fait froid dans le dos. Car, dans toutes les civilisations et de tout temps, la mort a toujours été sacrée.
Aujourd'hui, si on en arrive à cette extrémité, c'est qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans cette société. On ne se donne plus de limites. On bascule dans l'animalité. Dans une société sénégalaise éprise de valeurs cardinales, cette bassesse n'a pas de sens. En plus de l'incompréhension qu'un tel acte suscite, il y a eu lieu d'interroger certaines pratiques qui ont cours depuis maintenant trop longtemps et qu'on laisse passer, dans le monde de la lutte.
Et le dernier face-à-face entre Eumeu Sène et Balla Gaye II est édifiant à ce sujet. Car, le débat a tourné autour du mystique. Qui a prié pour qui ? Qui compte le plus de charlatans dans ce domaine ? Qui compte le plus de soutien mystique en Casamance, en pays sérère etc. ?
Un débat qui n'a pas de sens et qui témoigne de l'importance prise par les pratiques mystiques, depuis l'avènement de la sur-médiatisation de la lutte et de ses pratiques ésotériques. Aujourd'hui, les acteurs de la presse, et au premier chef les télévisions, sont interpellés.
Car ce sont eux qui véhiculent des images qui ne devraient jamais être portées au grand public. Notamment, les "cumikaay" exposés à la vue de tout le monde. D'ailleurs, dans les émissions de lutte qui ont essaimé, des rubriques sont spécialement réservées au mystique, en faisant fi des répercutions que ces images ont sur l'inconscient des populations.
Dans cette surenchère verbale observée au niveau des acteurs de la lutte, on assiste aussi à un discours ethniciste qui ailleurs, notamment en Côte d'Ivoire, au Rwanda, a conduit à des drames. a
Des pratiques d'un autre âge sont remises au goût du jour, au nom de la quête d'une gloire vaine et d'une cupidité qui ne dit pas son nom. Il est temps que les citoyens épris de la foi en Dieu se lèvent et combattent ce fléau qui menace notre commun vouloir de vivre ensemble.
Dans la mesure où ces pratiques mystiques voire sataniques ont pris trop de place dans nos vies. Les chefs religieux sont interpellés. Car, cette force, ce ciment que constitue la religion pour le Sénégal s'étiole au profit d'une irréligion qui sape les fondements de notre société.
Bidew Bou Bess, dans une de ses chansons, n'a pas tort de s'écrier : "Wala wala book gnoun fou gnou dieum ? Wala wala book, xërëm la gnou guëm" (Mon Dieu, où est-ce qu'on va ? Nous ne croyons qu'aux pratiques mystiques)..