Dakar, 16 mars (APS) – Les industries extractives doivent davantage orienter leur gouvernance sur les dépenses qu'elles effectuent dans les communautés qui les abritent, a indiqué, lundi à Dakar, Abdul Tejan-Cole, directeur exécutif de l'ONG OSIWA.
Il s'exprimait au cours du lancement du rapport sur l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) commandité par OSIWA "pour évaluer l'état de la gouvernance dans le secteur des industries extractives".
Selon Abdul Tejan-Cole, ''on ne peut pas continuer à exploiter ces ressources et endommager l’environnement sans pour autant en tirer le maximum de bénéfices".
"Si nous continuons ce genre d'exploitation de nos ressources sans pour autant diversifier nos économies dans les prochaines années, nous allons rester pauvres. Notre environnement sera complètement dégradé et les effets de changement climatique vont aussi impacter négativement du fait de ces opérations irresponsables", a-t-il fait observer.
"Nous pensons que si les gouvernements de la région arrivent à le mettre en œuvre, cela va améliorer considérablement l’environnement de la gouvernance des industries extractives", a-t-il relevé, citant une des recommandations du rapport.
Le directeur exécutif d'OSIWA a rappelé que "l'initiative de transparence sur les industries extractives est essentiellement focalisée sur la déclaration de revenus générés par l’industrie qui sont payés aux gouvernements" .
Abdul Tejan-Cole est d'avis que "cette initiative doit aller au-delà de la simple déclaration de ces revenus-là et être focalisée davantage sur les dépenses particulièrement dans les communautés où ces industries prennent place".
Cette nouvelle orientation permettra de voir "comment ces revenus améliorent les conditions de vie des populations rurales dans la région de Kédougou, dans la région de Thiès. Cela pourrait véritablement apporter une différence significative", a-t-il martelé.
Diourbel, 16 mars (APS) - Le marabout Assane Mbacké a été placé sous mandat de dépôt par le juge d’instruction du premier cabinet du tribunal régional de Diourbel, lundi en début de soirée, pour son implication supposée dans l’incendie de la maison du député Moustapha Cissé Lô.
La demeure située du vice-président de l’Assemblée nationale située à Darou Marnane avait été incendiée par une foule déchainée de fidèles qui voulaient laver l’affront fait à leur guide spirituel Serigne Abdou Fatah Falilou, en juillet dernier.
Des propos jugés indécents à l'endroit du guide religieux ont été prêtés à M. Lô C’est à 12 heures 40 que le présumé incendiaire de la maison du député a été présenté au procureur de la République sous une escorte composée de trois véhicules du Groupement d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) que Assane Mbacké est arrivé au tribunal.
Auparavant, les forces de sécurité ont dû utiliser des gaz lacrymogènes pour l'exfiltrer de la gendarmerie de Darou Marnan, à Touba pour l’acheminer à Diourbel.
Lors d’une conférence Serigne Assane Mbacké avait publiquement insisté sur son implication dans l’incendie de la maison de Moustapha Cissé Lô.
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UN ANCIEN PREMIER MINISTRE DE COMPAORÉ LIMOGÉ SUR DEMANDE DE LA SOCIÉTÉ CIVILE
Ouagadougou, 16 mars 2015 (AFP) - Un cacique du régime de Blaise Compaoré, longtemps Premier ministre, a été limogé à la demande de la société civile d'un poste prestigieux plus de quatre mois après la chute de l'ex-président, a-t-on appris lundi de source officielle.
Paramanga Ernest Yonli, le président du Conseil économique et social, une fonction qui le place constitutionnellement au-dessus du rang de ministre, a été limogé par un décret signé samedi par le président Michel Kafando et le Premier ministre Isaac Zida, dont l'AFP a eu copie lundi.
Le lieutenant-colonel Isaac Zida avait occupé ses bureaux au CES les premières semaines suivant la chute de Blaise Compaoré, avant d'être nommé à la primature. Aucune explication n'a été fournie quant au fait que M. Yonli, 59 ans, Premier ministre de 2000 à 2007, ait pu se maintenir aussi longtemps à son poste, qu'il n'occupait pourtant plus physiquement.
Ce proche de Blaise Compaoré a été également ambassadeur aux Etats-Unis de 2007 à 2012, avant de rejoindre le CES, une structure consultative composée de 90 membres (syndicalistes, représentants du patronat, de la société civile, religieux, coutumiers, etc.) censée être force de proposition sur les questions économiques et sociales.
Une trentaine d'associations de la société civile ont exigé jeudi que M. Yonli soit "relevé de ses fonctions" pour avoir soutenu ouvertement une révision de la Constitution voulue par Blaise Compaoré, qui avait précipité sa chute.
Le président Compaoré a été balayé fin octobre par la rue, qui rejetait sa volonté de modifier la Loi fondamentale afin de se maintenir au pouvoir, après 27 ans de règne.
Grand cacique du régime déchu, M. Yonli s'était prononcé pour cette initiative durant plusieurs meetings. Le nouveau pouvoir, en place après la chute du régime Compaoré, purge depuis plusieurs mois l'administration et l'armée des cadres de l'ancien régime.
Des centaines de conseillers de M. Compaoré, présidents d'institutions, préfets, directeurs généraux, cadres militaires ou simples fonctionnaires réputés proches de l'ex-président et de son parti, jadis ultra dominant dans l'administration, ont été démis de leurs fonctions.
Le Burkina Faso est dirigé pour un an par un ex-diplomate, le président Michel Kafando, et un lieutenant-colonel, le Premier ministre Isaac Zida, numéro 2 de la garde présidentielle sous Compaoré. Ceux-ci doivent céder le pouvoir à l'issue d'élections présidentielle et législatives prévues le 11 octobre.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, SALIOU GUÈYE
PRÉMISSES D’UNE SÉCESSION
Les germes scissipares d’un cocktail explosif sont réunis au Pds pour pousser aux orties des personnalités libérales qui, depuis quatre décennies, ont participé à toutes les batailles
Saliou Guèye, Éditorialiste de SenePlus |
Publication 17/03/2015
La présidentielle de 2017, tel un séisme, secoue déjà les grands partis de la scène politique à l’exception de l’Alliance pour la République (Apr). Actuellement, le Parti démocratique sénégalais (Pds) subit des secousses d’une densité ascendante à cause de la problématique du choix de la candidature.
Si Abdoulaye Wade passe outre les dispositions du Pds, fussent-elles obsolètes, pour mettre en selle Karim Wade, des voix s’élèvent ouvertement ou en sourdine pour désapprouver la volonté du chef. Et cela laisse place à un scénario pessimiste avec les risques sécessionnistes de certains pontes arbitrairement écartés par les règles du jeu taillées sur mesure pour le fils de l’ancien président actuellement dans les liens de la détention.
Abdoulaye Wade a décidé d’organiser, le 20 mars, des élections primaires au sein du Pds pour désigner leur porte-drapeau à l’élection présidentielle de 2017. Et la règle pour postuler est celle-ci : «Tout membre du Pds, détenant sa carte de membre en cours de validité, peut se présenter à la candidature du parti pour la Présidentielle. Tout candidat peut être présenté par n’importe quel membre du parti. Tous les membres du Pds peuvent présenter leurs candidatures y compris ceux qui sont en prison.»
Mais la procédure de désignation est anti-démocratique parce qu’étant l’initiative de la seule personne du secrétaire général national du Pds Abdoulaye Wade. La démarche solitaire, l’empressement et la précipitation avec laquelle, le maître du jeu veut organiser le jeu électoral entachent la sincérité d’un tel scrutin, favorise son fils candidat et atrophie les chances de tout autre concurrent.
Le secrétaire général national, seul, a été au début de tout le processus électoral qui mènera vers la tenue du scrutin du 20 mars prochain ; de la date d’organisation en passant par la composition de la commission de contrôle des candidatures, le choix des électeurs et des éligibles jusqu’à l’opportunité de la date du vote.
Cette omnipotence non encore avachie du politicien nonagénaire au sein du parti qu’il a créé donne raison à ceux qui l’affublent du qualificatif de la Constante. Même si Babacar Gaye, homme-lige de Karim Wade, a tenu à préciser que la décision prise par Abdoulaye Wade est en conformité avec les dispositions statutaires et réglementaires du Pds, force est de dire que ses allégations, qui semblent donner une onction ou une caution démocratique aux décisions de son mentor, sont fallacieuses.
Deux poids, deux mesures
En 2011, quand Mes Doudou Ndoye et Massokhna Kane demandaient l’organisation de primaires pour choisir le candidat du Pds, leur confrère Madické Niang les avait tournés en bourrique. Il déclarait que «celui qui est face à quelqu’un qui a reçu l’adhésion forte du Comité directeur, l’adhésion massive du Bureau politique, ne doit pas parler de primaires.Ce parti adhère totalement à tout ce que fait Abdoulaye Wade». Et c’était l’argument valable pour ne pas donner un avis favorable aux requêtes de ses confrères et frères de parti. Et Wade n’en voulant pas, le débat sur les primaires fut clos prématurément. Mais si l’absence d’une charte des primaires était évoquée pour rejeter toute demande en ce sens, Madické Niang aurait raison sur ses frères de parti.
En effet, aucune disposition textuelle du Pds ne prévoit l’organisation de primaires au sein du Pds. D’ailleurs depuis 1998, dernière année où le Pds a tenu ses renouvellements, les textes du parti, faute de révisions, ont été mis à l’écart. A la place, les libéraux ont donné un blanc-seing… non écrit au manitou du Sopi pour prendre toute décision concernant le parti et ses militants. C’est ce qui a engendré tous ces dérapages que le Pds a connus dans son fonctionnement ces dix-sept dernières années.
Et signe de cette obsolescence des textes, le site Pds.sn n’a pas été mis à jour depuis 2006. Il y est dit que «le parti est dirigé par un Comité Directeur de 12 (douze) membres dont 10 (dix) élus par le Bureau politique et 2 (deux) désignés par le secrétariat général national». Or que constate-t-on aujourd’hui ? Cette instance est composée de plus de 200 membres choisis exclusivement par le libéral en chef. En sus, les mêmes textes disent que «le Bureau Politique est composé d’un maximum de 04 (quatre) délégués par fédération élus par le Congrès».
Wade, éternelle Constante
Mais l’on constate que depuis plus de deux décennies, le Pds n’a pas tenu de congrès ordinaire pour procéder aux élections des délégués fédéraux. Et en l’absence de textes fonctionnels, le pape du Sopi donne son imprimatur à la composition des structures fédérales. En outre, il faut noter que le bureau politique du Pds qui doit désigner ces délégués fédéraux n’existe que dans les textes obsolètes.
Babacar Gaye, qui s’appuie sur la disposition stipulant qu’«entre deux congrès, le bureau politique est l’organe souverain et, à ce titre, peut prendre, s’il y a urgence ou si la situation l’exige, toute mesure nécessaire au bon fonctionnement du parti», n’est pas en mesure de citer les membres constitutifs de ce bureau politique inexistant. Mais en lieu et place, il y a un shadow bureau qui exercera sa pression sur tous les délégués fédéraux pour qu’ils votent en faveur du candidat de prédilection du secrétaire général national du Pds.
Si la dévolution monarchique du pouvoir étatique a échoué, celle du parti est déjà réussie. On n’attend que la date du 20 mars pour acter, par une mascarade électorale concoctée dans les officines de shadow bureau d’Abdoulaye Wade, la pirouette.
D’ailleurs, même quand les règles Pds ne souffraient d’aucun anachronisme, Abdoulaye Wade régissait son parti à sa guise. On a souvenance de ces propos de Sophie Ndiaye Cissokho, ex-pasionaria libérale reconvertie à la religion mackyste, qui disait en 1988 que la superpuissance d’Abdoulaye Wade trouve sa légitimation dans le fait qu’il est l’actionnaire et propriétaire unique du Pds. Tout lui appartient au Pds : les comptes bancaires, les voitures, les chaises, les coquelicots, les drapelets frappés de l’épi du maïs, les bâches, les instruments de sécurité…
Un scrutin piégé
Aujourd’hui le vote du 20 mars est piégé. D’abord le chef de la commission de contrôle des candidatures, Sada Ndiaye, est connu pour être un zélote de Karim Wade dans la défunte Génération du concret. Et les autres membres de la structure d’enregistrement des candidatures sont tous des obligés d’Abdoulaye Wade. Quand ce dernier tousse, eux tous éternuent.
Quid des délégués fédéraux installés par le secrétaire général national à la tête des structures qu’ils dirigent ? Certainement ils feront le job comme l’exige le shadow bureau piloté par le maître des céans. En plus, des responsables comme Babacar Gaye, Oumar Sarr et Cheikh Sadibou Fall ont annoncé publiquement leur choix sur Karim Wade actuellement emprisonné pour le présumé délit d’enrichissement illicite. Des mouvements de soutien fleurissent et investissent les médias pour soutenir leur candidat.
On est à quelques jours du délai de dépôt des candidatures et la seule probable (qui sera portée par ses souteneurs) est celle de Karim Wade. Et compte tenu des règles fixées par l’arbitre suprême, il y a lieu de dire «Ite missa est» c’est-à-dire que la messe est dite. Abdoulaye Wade organise cette élection et fera gagner son champion sans crainte puisque la route qui y mène est jalonnée d’explosifs qui réduiront en charpie tout candidat sérieux qui aura le toupet de vouloir rivaliser avec le fils du chef.
Une sécession imminente
Maintenant le premier danger que court le Pds est le risque d’une implosion ou d’une scission si les règles du jeu qui favorisent le choix du fils du chef restent en l’état. A coup sûr, certains pontes prendront leur destin en main soit en créant leur parti ou mouvement soit en revendiquant une légitimité au sein du Pds qui puisse leur permettre de ne pas valider le choix éventuel du fils du président Wade. Et Aïda Mbodj a sonné la charge en rejetant les règles du jeu mais en certifiant qu’elle reste encartée dans son parti pour mener le combat démocratique.
Le second danger est le risque d’affaiblir le combat pour la libération de Karim Wade au cas ce dernier écoperait d’une peine carcérale non encore purgée. Car les responsables écartés arbitrairement ne peuvent pas se battre pour la libération et la promotion d’un concurrent dont le père a creusé leurs tombes politiques.
En définitive, tous les germes scissipares d’un cocktail explosif sont réunis aujourd’hui au Pds pour pousser aux orties des personnalités libérales qui, depuis quatre décennies, ont participé à toutes les batailles qui ont ancré la démocratie dans notre pays.
Gezawa (Nigeria), 16 mars 2015 (AFP) - Accusée d'avoir tué son mari de 20 ans son aîné, Wasila Tasi'u, 14 ans, apparait au dernier jour de son procès pour la première fois sous un niqab. Elle ne sait ni lire, ni écrire.
Silencieuse devant la justice du nord musulman nigérian, elle attend désormais d'être fixée sur son sort. Originaire d'une famille musulmane pauvre, l'adolescente est poursuivie pour homicide volontaire pour le meurtre de son mari, Umar Sani, 35 ans, empoisonné à la mort aux rats deux semaines après leur mariage en avril dernier.
L'accusation a requis la peine de mort. La défense, elle, a plaidé pour son acquittement après plusieurs mois de procès. "Nous vous exhortons, votre excellence, de bien vouloir acquitter l'accusée", a plaidé lundi son avocate, Hussaina Aliyu devant la Haute cour de Gezawa, en périphérie de Kano, la plus grande ville du nord du Nigeria.
Selon la police, Wasila a avoué avoir empoisonné Sani au cours de la réception organisée pour le mariage dans le village d'Unguwar Yansoro, situé à une soixantaine de km de Kano.
Mais au cours d'une audience précédente, il a été établi que la déposition de la jeune fille avait été signée avec une empreinte de son pouce, car elle ne sait ni lire, ni écrire.
Pour la défense, l'accusation a échoué à établir un lien entre la cause de la mort de M. Sani et la tentative de meurtre de celui-ci par la jeune Wasila. L'avocate a également mis en cause la crédibilité d'un des témoignages clés du procès, à cause de l'âge du témoin, une petite fille de sept ans qui dit s'appeler Hamziyya et qui vivait dans la maison de Wasila et M. Sani au moment des faits.
- Polygamie et charia -
La petite fille a été présentée comme la soeur de la "co-épouse" de Wasila, c'est-à-dire la femme que Sani avait épousée précédemment. La polygamie est très répandue dans le nord du Nigeria, majoritairement musulman.
Hamziyya a déclaré avoir reçu de l'argent de Wasila pour acheter de la mort aux rats dans un magasin du quartier le 5 avril, le jour de la mort de M. Sani. Mais l'avocate de Wasila a estimé que le parquet avait enfreint la loi en convoquant un enfant de sept ans comme témoin.
Des défenseurs des droits de l'Homme du Nigeria ont réclamé que Wasila soit considérée comme une victime, mettant en avant le fait que, vu son âge, les rapports sexuels qu'elle a eus avec son mari peuvent être considérés comme des viols.
Mais dans le Nord du Nigeria, majoritairement musulman, les mariages d'adolescentes avec des hommes beaucoup plus âgés qu'elles sont très répandus, en particulier dans les zones rurales pauvres. Selon certains, la loi islamique (charia), en vigueur depuis 2000 dans cette région, n'interdit pas le mariage de filles très jeunes.
- Mariages fréquents à 14 ans-
Mais les lois fédérales nigérianes s'appliquent également dans le Nord, ce qui crée un système légal hybride dans lequel la police de la charia travaille avec les autorités gouvernementales. Les familles des époux ont toutes deux nié que Wasila ait été mariée de force, rappelant que dans cette région, les filles se marient fréquemment à l'âge de 14 ans.
Aucun mineur n'a été exécuté au Nigeria depuis 1997, du temps de la dictature militaire de Sani Abacha, selon Human Rights Watch. Wasila, elle, doit être fixée sur son sort le 31 mars, date à laquelle la Cour doit déclarer si les poursuites sont abandonnées ou pas.
LA RÉBELLION DEMANDE À RENCONTRER LA MÉDIATION INTERNATIONALE POUR "AMÉLIORER" L'ACCORD D'ALGER
Bamako, 16 mars 2015 (AFP) - La rébellion à dominante touareg du nord du Mali a réclamé lundi une rencontre avec la médiation algérienne et les partenaires internationaux pour "améliorer" l'accord de paix paraphé le 1er mars par le gouvernement, qualifié de "bonne base de travail".
Un premier document publié lundi synthétisant les points de vue des participants à la réunion de la rébellion dans son bastion de Kidal (extrême nord-est) la semaine dernière jugeait "fondamentalement insuffisant" l'accord d'Alger "par rapport aux revendications du peuple de l'Azawad", en référence à l'appellation de cette région du Mali par les rebelles.
Ce texte réclamait "une reconnaissance et la réparation par l'Etat malien des différents crimes qu'il a commis depuis 1963 dans l'Azawad", et "une reconnaissance de l'Azawad en tant qu'entité politique, juridique et territoriale", comprise dans l'accord d'Alger au seul titre "réalité humaine", sans contenu politique explicite.
Mais dans une "déclaration finale" ultérieure lundi, au ton plus positif, la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) "renouvelle vivement ses remerciements et sa confiance à la médiation internationale, ayant comme chef de file l'Algérie", allant jusqu'à remercier "le gouvernement malien pour sa disponibilité maintes fois affirmée" à rechercher une solution négociée.
Disant tirer les enseignements d'une "large consultation ayant regroupé des milliers de participants" du 12 au 15 mars à Kidal, la CMA estime que l'accord "n'a pas pris en compte les éléments essentiels des aspirations légitimes des populations de l'Azawad", selon cette déclaration signée pour la coordination par Bilal Ag Achérif, un des chefs politiques du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA).
Considérant que "le document produit par la médiation constitue une bonne base de travail qui mérite d'être améliorée dans l'intérêt supérieur de la paix", elle sollicite "une rencontre avec la médiation et les partenaires internationaux concernés, en vue d'échanger sur la suite du processus".
Après le premier document, des sources proches des discussions et des sources diplomatiques européennes assuraient d'ailleurs que la rébellion n'avait pas dit son dernier mot, ces dernières annonçant l'envoi d'une délégation mardi à Kidal "pour faire avancer les choses".
- "Minimiser la dissidence" -
Une source diplomatique française a indiqué à l'AFP avoir "l'impression que ceux qui étaient à Alger, et qui ont donc vécu la négociation, étaient assez tentés" de signer, estimant qu'"en revanche ceux qui sont sur le terrain, qui n'ont pas participé aux négociations, sont beaucoup plus négatifs".
"L'idée, c'est d'avoir le maximum de gens dans l'accord. Qu'il y ait une ou deux fractions qui restent à l'extérieur, c'est sûrement inévitable mais il faut minimiser cette dissidence", a-t-on ajouté de même source.
La pression, déjà forte sur les rebelles pour signer, s'est intensifiée à la suite de l'attentat anti-occidental du 7 mars à Bamako, revendiqué par le groupe jihadiste Al-Mourabitoune de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, qui a fait cinq morts: trois Maliens, un Français et un Belge.
Une délégation de diplomates européens et de responsables de la représentation de l'Union européenne à Bamako se rendra "à Kidal mardi si tout va bien, pour faire avancer les choses", a affirmé à l'AFP un membre de la délégation.
La CMA, comprenant le MNLA, le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA), la Coalition des peuples de l'Azawad (CPA) et une branche du Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), avait demandé le 1er mars un "délai raisonnable" pour consulter sa base après avoir exigé en vain des amendements au document.
Cet accord vise à créer les conditions d'une paix durable dans le nord du Mali, qui a connu une série de rébellions touareg depuis les premières années d'indépendance du pays, en 1960.
Cette région était tombée au printemps 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda après la déroute de l'armée face à la rébellion du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), d'abord alliée à ces groupes qui l'ont ensuite évincée.
Les jihadistes ont été dispersés et partiellement chassés de cette zone par une opération militaire internationale lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France, et toujours en cours. Mais des zones entières échappent toujours au contrôle de Bamako.
L’ARMÉE NIGÉRIANE AFFIRME AVOIR CHASSÉ BOKO HARAM DE L’ÉTAT DE YOLÉ
Lagos, 16 mars 2015 (AFP) - L'armée nigériane a affirmé lundi avoir chassé le groupe armé Boko Haram de l'État de Yobe (nord-est), un des États durement frappés par les insurgés islamistes, après avoir repris la ville de Goniri.
"Nous avons annoncé la reprise de Goniri aujourd'hui", écrit le porte-parole de l'armée Chris Olukolade sur son compte twitter @GENOlukolade. "C'était le dernier bastion des terroristes dans l'État de Yobe... #YobeEstLibre", a-t-il poursuivi.
La semaine dernière, l'armée avait déclaré que les combattants de Boko Haram étaient désormais "chassés" d'un autre État, celui d'Adamawa. Dans un second tweet publié en fin de journée lundi, M. Olukolade annonce que l'armée a également délogé le Boko Haram de Bama, deuxième ville de l'État de Borno, à 70km de la capitale Maiduguri.
"Les troupes nigérianes ont délogé les terroristes de #Bama dans l'État de #Borno. L'opération de nettoyage est en cours", écrit-il sur son tweet. Les insurgés de Boko Haram avait pris Bama, une ville clé, début septembre, en même temps que plusieurs autres villes et villages de trois États au nord-est du pays, Borno, Adamawa et Yobe.
Dimanche, Boko Haram avait incendié plusieurs habitations à Bama, forçant des centaines d'habitants à fuir vers Maiduguri. Lundi, les soldats nigérians sont entrés dans Bama à environ 16H00 heures locales (15H00 GMT) et ont combattu les insurgés qui ont fui dans les villages dans les environs, ont indiqué des habitants en fuite à l'AFP.
Dans un autre tweet, M. Olukolade avait affirmé auparant qu'"Adamawa est libre, Yobe est libre, Borno sera bientôt libéré par notre armée compétente". Ces trois États du nord-est du Nigeria -- Adamawa, Borno et Yobe -- constituaient l'épicentre de la rébellion du groupe islamiste armé et de sa répression, qui ont fait 13.000 morts et plus de 1,5 million de déplacés depuis six ans.
L'état d'urgence avait été décrété dans ces trois États en mai 2013. L'armée et les milices citoyennes ont alors repoussé les insurgés islamistes des centres-villes dans des régions rurales et plus reculées.
Le président nigérian Goodluck Jonathan souhaitait renouveler l'état d'urgence pour la troisième fois en novembre dernier mais le parlement a voté contre cette mesure. Mais les violence ont continué et se sont même intensifiées quand l'armée a été incapable d'empêcher la prise d'une douzaine de villes et villages par Boko Haram dans ces trois États.
L'élection présidentielle au Nigeria a été repoussée de six semaines à cause de l'insurrection du groupe armé. Le Nigeria et ses alliés, le Tchad, le Cameroun et le Niger, ont alors lancé fin janvier une vaste opération contre Boko Haram pour sécuriser le nord-est du pays avant les élections le 28 mars.
Avec la libération de Yobe annoncée lundi, seuls quelques villes et villages de l'État de Borno sont toujours sous le contrôle de Boko Haram. La semaine dernière, le gouvernement nigérian a affirmé que 36 localités des trois États du nord-est du pays avaient été reprises depuis le début de l'offensive régionale.
Dans un entretien à Voice of America diffusé la semaine dernière, le président Goodluck Jonathan avait promis que les États d'Adamawa et de Yobe seraient libérés d'ici cette semaine, et Borno d'ici deux semaines.
LE BURKINA DEMANDE LA LIBÉRATION D'UN MILITANT ARRÊTÉ EN RDC
Ouagadougou, 16 mars 2015 (AFP) - Le Burkina Faso a demandé lundi la libération d'un militant arrêté dimanche à Kinshasa alors qu'il participait à une rencontre avec la jeunesse congolaise, en plein débat sur un éventuel troisième mandat du président congolais Joseph Kabila.
Le gouvernement burkinabé "est entré en contact avec les autorités congolaises à l'effet de s'enquérir des circonstances de cette arrestation, et obtenir la relaxe de notre compatriote", a indiqué le gouvernement dans un communiqué.
Le Burkinabé Sidro Ouédraogo a été arrêté dimanche à Kinshasa en compagnie de militants sénégalais et congolais alors qu'il participait à une rencontre destinée à sensibiliser la jeunesse congolaise sur les questions de gouvernance et de démocratie.
Trois journalistes français avaient aussi été arrêtés, puis relâchés dimanche soir. M. Ouédraogo est membre du "Balai citoyen", une des organisations qui ont ferraillé contre le projet du président burkinabé Blaise Compaoré de modifier la Constitution pour briguer un nouveau mandat après 27 ans de règne.
Fin octobre 2014, M. Compaoré a finalement été chassé par la rue, une "révolution populaire" réussie qui inspire les militants d'autres pays africains. L'organisation "Balai citoyen" a appelé à la libération "sans condition" de M. Ouédraogo et des militants sénégalais arrêtés avec lui.
"Notre camarade n'était porteur ni d'un message de guerre, ni de subversion au Congo, il était là pour apporter un message de paix et de partage d'expérience avec le peuple et la jeunesse de la RDC", a soutenu Smokey, porte-parole de "Balai citoyen".
"Un chef d'Etat qui a fait deux mandats, quelle que soit son intelligence et sa volonté, doit comprendre qu'il ne fera pas le bonheur de son peuple sans son consentement", a-t-il ajouté.
Le climat s'est fortement crispé en RDC depuis des manifestations violentes du 19 au 22 janvier qui ont fait plusieurs morts. Les contestataires dénonçaient un projet de révision de la loi électorale qui aurait permis au président congolais Joseph Kabila de briguer un nouveau mandat après la fin 2016, alors que la Constitution le lui interdit.
RDC: DES MILITANTS SÉNÉGALAIS ET BURKINABÉ ARRÊTÉS POUR TENTATIVE DE "DÉSTABILISATION"
Kinshasa, 16 mars 2015 (AFP) - Des militants de mouvements citoyens qui ont été à la pointe de la mobilisation contre le pouvoir au Sénégal et au Burkina sont retenus à Kinshasa pour tentative de "déstabilisation", en plein débat sur un éventuel troisième mandat du président congolais Joseph Kabila.
Les arrestations ont eu lieu dimanche, à l'occasion d'une rencontre, parrainée notamment par les Etats-Unis, destinée à sensibiliser la jeunesse sur les questions de gouvernance et de démocratie. A Kinshasa, le gouvernement a annoncé lundi la libération d'un diplomate américain et de journalistes qui avaient aussi été interpellés.
Mais "les autres continuent à être entendus" par la police judiciaire concernant leur "entreprise de déstabilisation" du pays, a déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende.
"On parle de préparation d'actes de violence", a ajouté M. Mende. Les militants sénégalais et burkinabè étaient venus non "pas pour des conférences mais pour préparer des actes d'hostilité entre des groupes de Congolais", a-t-il poursuivi.
Le climat s'est fortement crispé en RDC depuis des manifestations violentes du 19 au 22 janvier qui ont fait, essentiellement dans la capitale, entre 27 et 42 morts, selon les sources.
Les contestataires dénonçaient un projet de révision de la loi électorale qui aurait permis de prolonger le mandat du président congolais Joseph Kabila après la fin 2016, date de la fin de son quinquennat, alors que la Constitution lui interdit de briguer un nouveau mandat.
Les arrestations de dimanche indiquent une "radicalisation du pouvoir, qui se referme", a affirmé à l'AFP un diplomate occidental. "L'approche des élections en RDC semble faire basculer le pouvoir à Kinshasa dans des actes irrationnels", juge la Ligue sénégalaise des droits de l'Homme (LSDH), citée dans un communiqué de la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH).
Samedi, des militants du mouvement sénégalais "Y'en a marre", burkinabè "Balai citoyen" et congolais "Lutte pour le changement" (Lucha) avaient animé à Kinshasa la conférence controversée.
"Y'en a marre", mouvement formé par des rappeurs et d'autres jeunes, a été un acteur majeur du combat contre un troisième mandat du président sénégalais Abdoulaye Wade (2000-2012).
Le "Balai citoyen" a fait partie des organisations qui se sont opposées au projet du président burkinabè Blaise Compaoré de modifier la Constitution pour briguer un nouveau mandat après 27 ans de règne. Fin octobre 2014, M. Compaoré a finalement été chassé par la rue.
- 'Croissance des tensions' -
Dimanche, les organisateurs de la rencontre de jeunes ont tenu une conférence de presse où les Sénégalais ont déclaré qu'ils n'étaient pas à Kinshasa pour faire tomber le gouvernement mais pour un échange de vues sur les moyens d'améliorer la gouvernance. Et les orateurs ont insisté sur leur attachement à la non-violence.
"On a fait nos demandes en bonne et due forme, on a été entendus en bonne et due forme, on nous a accordé le visa. Donc ils (le gouvernement congolais) étaient au courant des raisons de notre départ" en RDC, a soutenu lors d'une conférence de presse lundi à Dakar Simon Kouka, rappeur de "Y'en a marre".
Reste que les forces de l'ordre ont arrêté une trentaine de personnes, selon des témoins. Elles ont été conduites au siège de l'Agence nationale du renseignement (ANR), au nord de Kinshasa.
Trois journalistes français (AFP, RTBF, BBC), deux journalistes congolais (BBC et la télévision privée congolaise Antenne A), un Français qui participait à l'organisation de la rencontre et un diplomate américain, Kevin Sturr, directeur de la division "Démocratie, droit et gouvernance" à l'agence américaine Usaid à Kinshasa, avaient été arrêtés.
Tous ont été libérés dimanche soir mais le journaliste d'Antenne A, Eric Izami, demeurait détenu lundi, selon sa chaîne. L'ONG congolaise Journaliste en Danger et Reporters sans Frontières "exigent" sa "libération immédiate". Le département d'Etat a confirmé la libération du diplomate américain "après une demande de l'ambassade à Kinshasa".
"Nous n'avons pas été informés officiellement de la raison pour laquelle il avait été arrêté", a déclaré la porte-parole de la diplomatie américaine, Jennifer Psaki. "Notre ambassadeur à Kinshasa a fait remonter ce dossier jusqu'aux plus hauts niveaux avec le gouvernement de la RDC", a-t-elle ajouté, précisant que l'ambassade du pays à Washington avait également été contactée par le département d'Etat.
Parmi les militants qui restaient aux arrêts lundi figurent des Congolais, dont Fred Bauma de "Lucha", le Burkinabè Sidro Ouédraogo de "Balai citoyen", ainsi que les Sénégalais Fadel Barro, meneur charismatique de "Y'en a marre", Aliou Sané et le rappeur Fou malade.
POURVOI EN CASSATION POUR SIMONE GBAGBO, LA JUSTICE AU PAS DE COURSE
Abidjan, 16 mars 2015 (AFP) - Un pourvoi en cassation contre la lourde condamnation de Simone Gbagbo a été annoncé lundi, alors que de premiers soldats sont jugés devant le tribunal militaire d'Abidjan pour des crimes commis durant la crise de 2010-2011, marquant une accélération judiciaire avant la présidentielle d'octobre.
Ce pourvoi était attendu de la part de la défense. Mais il a aussi été demandé, à la surprise générale, par le parquet général, qui avait vu ses réquisitions - 10 ans de réclusion contre l'ex-Première dame - doublées dans le verdict rendu le 10 mars par la cour d'assises d'Abidjan.
"Le parquet a introduit un pourvoi en cassation au regard de la loi", a déclaré à l'AFP l'avocat général Simon Yabo Odi, sans préciser les motivations de ce pourvoi. "On s'est pourvu en cassation.
La procédure est irrégulière et doit être frappée de nullité", a fait savoir de son côté Habiba Touré, une avocate de Mme Gbagbo, condamnée à 20 ans de réclusion. Il n'est pas possible de faire appel d'un verdict de cour d'assises dans le droit ivoirien. Il est possible en revanche de se pourvoir en cassation.
La Cour de cassation examinera alors la justesse d'un verdict au regard du droit et non sur le fond. Lundi après-midi, l'avocat Mathurin Dirabou a annoncé à l'AFP le pourvoi en cassation des 78 co-accusés de Simone Gbagbo.
Leur procès, qui a duré plus de deux mois, a permis à la justice ivoirienne de se plonger dans la crise postélectorale de 2010-2011, causée par le refus de l'ex-président Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire de l'actuel chef de l'Etat Alassane Ouattara à la présidentielle de novembre 2010.
- 'Beaucoup de zones d'ombre' -
Moins d'une semaine après le rendu du verdict, un nouveau marathon judiciaire semble avoir démarré au tribunal militaire. Un commandant et un maréchal des logis ont été jugés lundi devant un tribunal militaire pour "meurtre par usage d'armes lourdes" dans le cadre du bombardement d'un marché d'Abobo, une commune favorable à Alassane Ouattara, le 17 mars 2011.
"Nous sommes profondément dubitatifs. Il y a beaucoup de zones d'ombre", a déclaré le procureur militaire, requérant la relaxe des deux accusés, qui a finalement été prononcée.
Cette affaire, qui avait fait grand bruit, devait précéder l'audience de huit soldats accusés de meurtres lors de la répression d'une manifestation d'opposition à l'ex-président. Ce procès ne s'est finalement pas tenu.
Une trentaine de soldats se succèderont ces prochaines semaines à la barre pour justifier des violences commises durant la crise. Plus de 3.000 personnes sont mortes en cinq mois.
"Un calendrier aussi serré laisse à penser qu'on attend certains résultats qu'on pourrait utiliser politiquement", observe Yacouba Doumbia, président du Mouvement ivoirien des droits de l'Homme (MIDH), interrogé par l'AFP, pour qui une justice aussi "séquencée" paraît "curieuse".
- 'Précipitation' -
Abidjan prône la réconciliation à sept mois de la présidentielle. Le président Ouattara a lui-même évoqué en janvier une possible grâce ou amnistie pour les condamnés. Un telle mesure interviendrait au nom de la "décrispation" politique, selon plusieurs observateurs, alors que la participation de l'opposition au scrutin est nécessaire.
"Le gouvernement a besoin d'un bilan en matière de justice", décrypte un observateur souhaitant rester anonyme. "C'est une bonne chose, mais cela représente un risque : "la précipitation se traduit souvent par de grandes approximations judiciaires, assez préoccupantes", poursuit-il.
Trois ONG, dont la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) et le MIDH, ont déploré jeudi dernier l'"absence d'éléments de preuve probants", la "faiblesse des témoignages à charge et de l'accusation dans son ensemble" durant le procès de Simone Gbagbo, aux "insuffisances préoccupantes".
"Ce procès doit servir de contre-exemple pour les procédures en cours" sur les crimes de sang commis durant la crise, qui donneront lieu à un second procès, à la date encore inconnue, a souligné Patrick Baudouin, président d'honneur de la FIDH.
Faute de redresser la barre, "la Côte d'Ivoire devra transférer Simone Gbagbo (...) à la CPI", a commenté Me Baudouin. Considérée comme une protagoniste majeure de la crise, l'ancienne "Dame de fer", à la personnalité très controversée, est également poursuivie pour "crimes contre l'humanité" par la Cour pénale internationale, à l'instar de son époux Laurent et de l'ex-chef de milice Charles Blé Goudé.
Mais Abidjan refuse son transfèrement à La Haye, affirmant être en mesure d'assurer à l'ex-Première dame une justice exemplaire sur le sol ivoirien. Mais seuls les pro-Gbagbo sont pour l'instant inquiétés, nourrissant les accusations de "justice des vainqueurs".
"La CPI pourra se servir de la faiblesse du dernier procès pour réclamer son transfèrement. Ils pourront argumenter et dire : +envoyez-nous Simone Gbagbo pour qu'elle puisse être jugée convenablement+", observe un expert occidental en droits de l'Homme.